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Logement au scoring, décevant Conseil de Paris, décevante opposition

J'avais déjà émis des réserves sur l'usage du scoring pour attribuer le logement social à Paris. Non sur le principe, que je trouve bon, mais sur les critères.

Anne Hidalgo vient donc de mettre en application le projet qu'elle avait présenté en janvier dernier. Pour ma part, je considère qu'en l'état ce n'est qu'un écran de fumée. Les attributions seront peut-être plus fluides, peut-être plus transparentes, mais le logement social ne se multipliera pas pour autant comme des petits pains.

Mais ce n'est pas sur ce dernier point que je veux faire porter l'essentiel de ma critique.

Ce que je condamne, c'est le refus de tenir compte du comportement des demandeurs de logements sociaux et de leur famille (quand ils en ont). Je pense même qu'on devrait tenir compte de la somme des aides sociales qu'ils reçoivent, car, au bout d'un moment, est-ce juste de cumuler une quantité assez hallucinante d'avantages sociaux alors que des gens modestes peinent ?

Je suis donc très déçu du choix de l'opposition de soutenir le projet en l'état. Je pense que le MoDem, l'UDI et leurs alliés de l'UMP auraient du présenter un contre-projet et voter contre celui de la municipalité. Et j'aurais attendu de ce contre-projet qu'il permette d'éjecter (ou, en tout cas, de ne pas placer en priorité) les délinquants et les fauteurs de trouble, entre autres. Par ailleurs, l'opposition l'a souligné, mais sans rien proposer, rien dans le projet socialiste ne va dans le sens d'une mixité du logement social de manière à faire aussi un peu de place à la classe moyenne...

Dans le projet actuel, les commissions d'attribution  n'auront plus qu'un choix final très restreint puisque le scoring générera une liste automatique de cinq dossiers parmi lesquels il faudra trois candidatures.

Il faudrait de toutes façons revoir complètement les pouvoirs d'attribution. Peu de Parisiens le savent, mais, sur les 12 000 logements sociaux attribués chaque année, 4000 relèvent de la préfecture, 4000 d'Action logement, et 2000 chacune seulement pour la mairie centrale et l'ensemble des mairies d'arrondissement. Je juge cette répartition totalement anormale. Si les Parisiens dans leur ensemble financent les logements sociaux, ils devraient avoir un droit de regard total sur leur attribution via leurs élus. 

En l'état du projet, le Journal 20 minutes a fait quelques simulations il y a 6 semaines qui sont assez éclairantes.

Commentaires

  • Assez d'accord avec tes arguments sauf sur la conclusion.
    Comme ça va dans le bon sens, je serais pour abstention/contre-projet.

    Car objectivement, cela limite beaucoup l'arbitraire.

  • Salut Fabrice, quand tu dis la conclusion : tu penses que la préfecture et Action Logement sont plus légitimes que la municipalité ?
    Peux-tu préciser ce que tu récuses ?

  • Ah non, je faisais référence à ton jugement.
    Avec le même diagnostic, voire même plus loin que toi (toujours pas convaincu par les HLM vues les dérives que cela entraîne), j'arrive à "abstention" plutôt que "vote contre"

  • @FBLR
    On peut voir le projet comme une avancée, évidemment. Je comprends la logique de ton abstention.

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