Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

retraités - Page 2

  • Désirs d'Avenirs-PS, DSK, et tout ça...

    Je visite de temps à autre le site de Désirs d'Avenir, le mouvement de Ségolène Royal, et, particulièrement ses forums participatifs. Je suis aussi quelques uns de ses soutiens sur le Post ainsi que quelques blogues royalistes. Cela me frappe, tout de même, de voir le changement de ton de militants que j'avais repérés, par le passé, vis à vis du PS. J'ai le sentiment que la pilule du Congrès de Reims n'est jamais passée. Les partisans de Ségolène Royal demeurent convaincus qu'il y a eu tricherie, et rien ne pourra le leur ôter de la tête. Le ton se fait dur vis-à vis du Parti Socialiste. Désirs d'avenir n'est pas encore un parti politique, mais c'est déjà clairement plus qu'une association ou un think tanks.

    Ce qui est à peu près clair, dans la ligne politique choisie par Ségolène Royal vis-à-vis du PS, c'est qu'elle est déterminée à ne respecter aucune discipline de parti et, le cas échéant, à couper l'herbe sous les pieds des caciques du PS chaque fois que cela sera possible.

    Par exemple, sur les retraites, elle a pris de court, à l'évidence, les Socialistes, en adoptant une position plus ouverte, tout en récusant tout retour sur la retraite à soixante ans. En termes de méthode, tout comme le MoDem, elle a choisi de consulter ses militants en ouvrant un forum participatif sur les retraites. J'y ai lu une idée intéressante, d'ailleurs, d'un de ses militants (Jérémie), qui me rappelle pas mal l'aménagement du temps de travail proposé par le MoDem pour les Seniors : il suggère de mettre en place un départ progressif en retraite. A 60 ans, un 3/4 temps, à 61 ans, un 1/2 temps, à 62 ans, 1/4 temps, et, à 63 ans, une retraite définitive, par exemple. Il suggère également de garantir le droit de départ à la retraite à 60 ans tout en supprimant toute limite légale, afin de permettre à ceux qui le veulent de pouvoir continuer à travailler.

    J'ai vu aussi que quelques militants de DA sont favorables à la mise en place d'un système de retraites par points, ce que préconisait François Bayrou en 2007 et dont le MoDem et le Nouveau Centre soutiennent, désormais, une version améliorée : le compte notionnel.

    Cela pourrait assez bien cadrer avec ce que Ségolène Royal serait prête à accepter du gouvernement, c'est à dire une augmentation de la durée de cotisation.

    Dans le même temps, le pS a confié sa réflexion sur les retraites à des comités d'experts, mais n'a pas cherché à consulter sa base, comme le MoDem ou Désirs d'avenir. Sur une réforme d'une telle importance, je crois pourtant profondément que c'est nécessaire. Il y a en tout cas une chose à peu près certaine : impossible de mettre en place une réforme des retraites sans revoir la fiscalité. Ça gronde de partout dans les bases militantes, jusqu'au sein même de l'UMP. Aucune réforme ne pourra faire l'impasse sur une nécessaire équité fiscale et sociale.

    Pour revenir à Ségolène Royal, je crois que sur le fond, les Socialistes ont la trouille de ce qu'elle peut faire ou non. Plusieurs responsables socialistes s'imaginent qu'elle serait balayée lors de primaires au PS, persuadés que DSK est désormais sous les feux de la rampe. C'est oublier à quel point Ségolène Royal demeure populaire dans les classes populaires, contrairement à DSK qui plaît beaucoup à l'électorat de droite et celui du centre, à une bonne partie de la gauche aussi, mais certainement pas à la gauche de la gauche.

    En fait, ce que craint le PS, c'est que Ségolène Royal passe outre les primaires et se lance toute seule à l'assaut de la prochaine élection présidentielle. A vrai dire, si jamais elle a le sentiment qu'il s'est tramé dans son dos des coups fourrés pour tenter de l'éliminer, il est très probable qu'elle le fera, d'autant que sa base militante l'y encouragera et qu'elle dispose d'un réseau d'élus suffisant pour tenter l'aventure.

    DSK, s'il est le candidat du PS, aura du mal à faire campagne contre Sarkozy alors qu'il lui doit sa place en partie. Par ailleurs, s'il y a un poste qui est vraiment intéressant, à l'heure actuelle, c'est bien celui de directeur du FMI. Notre planète vit des heures troubles, et de grandes mutations dans le fonctionnement de l'économie mondialisée pourraient surgir de ces troubles. DSK a le mérite d'être un pragmatique : il n'applique pas des recettes toute faites qui marchent ou ne marchent pas, comme cela avait pu se produire par le passé, mais adopte une démarche empirique. Il n'en marche pas moins sur des oeufs : le rôle du FMI, quoi qu'on en dise, est tout de même  de morigéner les États et de serrer les cordons de la bourse. Les Allemands ne s'y sont pas trompés :  s'ils souhaitent la présence du FMI dans tout plan de relance européen, c'est qu'ils jugent cette institution bien plus fiable que l'euro-groupe dont les atermoiements n'augurent rien de bon pour l'avenir. Pas commode : pour redonner confiance aux prêteurs, le FMI donc DSK doit incarner la rigueur, et, pour conserver une stature de présidentiable, DSK doit passer pour le "gentil" aux yeux des Français...

    Par ailleurs, le FMI dépend encore largement du financement américain, et, de côté-là, la solidarité commence à se fissurer aussi : les 94 sénateurs américains ont fait passer un amendement pour pouvoir bloquer les fonds à destination du FMI quand il s'agit de prêts à un pays qui n'offre pas des garanties sérieuses de remboursement à leurs yeux...

    Je ne sais pas si DSK sera finalement candidat, mais, finalement, on pourra assez aisément identifier ses différences programmatiques avec Ségolène Royal si elle vient le concurrencer. Si c'est entre Martine Aubry et Ségolène Royal que se joue la candidature socialiste, il en ira tout autrement : comme beaucoup de commentateurs, j'ai quelques difficultés à bien distinguer les différences entre le "care" de Martine Aubry et le projet "fraternel et solidaire" de Ségolène Royal. Les deux, en tout cas, me semblent des émanations de la vieille tradition social-démocrate du welfare state, qui vécut son âge d'or dans l'immédiat après-guerre à la suite du second conflit mondial.

  • Retraites et comptes notionnels, le Nouveau Centre très proche du MoDem

    Je viens de faire un petit tour sur le site du Nouveau Centre : si la réflexion sur les régimes de retraites y est nettement moins avancée qu'au MoDem, les prémisses en sont quasiment les mêmes. C'est bien ce qu'il me semblait. Les néocentristes demeurent fondamentalement attachés à la répartition, suggèrent la mise en place d'un compte notionnel comme en Suède, et réclament la même transparence que le MoDem sur la situation de chaque cotisant.

    Je suis pafois surpris qu'un parti disposant d'autant d'élus et de groupes dans plusieurs assemblées ait si peu développé sa production théorique et programmatique. Néanmoins, le fait est que sur les retraites, les centristes des deux bords pourraient oublier un peu leurs différends et faire cause commune, comme j'y invitais dans mon précédent billet.

    Il faudra, tant côté Nouveau Centre que MoDem, être très clairs sur ce que sont les comptes notionnels. Attention ! Pour le MoDem, cela représente une évolution significative par rapport à son programme et aux propositions de Bayrou pendant les élections présidentielles ! En effet, la retraite par points, proposée jusqu'ici, faisait du nombre de points le seul critère de la pension finalement accordée à la retraite.

    Le compte notionnel ne fonctionne pas de la même manière : il existe bien un système de points, mais il est individualisé ! Deux individus avec le même nombre de points n'obtiendront pas la même retraite s'ils ne sont pas nés à la même date ! En effet, le compte notionnel calcule la pension sur la base de l'espérance de vie pour chaque génération. C'est donc par rapport à sa propre espérance de vie qu'il faut établir son calcul.

    Pour être lapidaire, dans un tel système, on continuera de pouvoir partir à la retraite à partir d'un certain âge, mais, plus on retardera son départ à la retraite, plus forte sera la retraite que l'on touchera, puisque la valeur de la pension sera répartie sur la différence entre l'âge de départ à la retraite et l'espérance de vie théorique.

    Je vois assez facilement la transition se faire avec les retraites du privé, mais beaucoup plus difficilement avec celles du public, pour lequel, à l'heure actuelle, ce sont les six derniers mois qui servent de référence pour la pension.

    A mon avis, la seule manière d'aligner les comptes notionnels publics sur les comptes notionnels privés à terme, c'est de répartir la valeur des actuelles retraites du public sur la valeur des points notionnels, quitte à ce qu'ils soient pour l'instant supérieurs à ceux du privé, puis, ne plus les revaloriser le temps qu'il faudra pour que les valeurs des deux régimes s'alignent l'une sur l'autre.

    Je pense que les commissions et les élus du MoDem, à commencer par Bayrou, ont anticipé les problèmes de cette sorte, puisqu'ils prévoient une longue période de transition et d'adaptation pour qu'une réforme soit opérationnelle et passe dans l'opinion.

    La question finale, au total, et que tout le monde se pose, c'est la suivante : est-ce que j'y perdrai à temps de travail égal. En l'état actuel de notre démographie et de notre croissance économique, la réponse est oui, sauf à ce que ma catégorie professionnelle me destine à une faible espérance de vie après la retraite. Il faut avoir le courage de le dire. Mais les choses peuvent aussi changer dans l'avenir : qui peut prévoit ce qu'il peut se produire à trente ans ?

  • Retraites, le MoDem prend position.

    Je ne puis que saluer la responsabilité avec laquelle le MoDem a abordé la question des retraites dans un environnement difficile (finances publiques dégradées, opinion publique hostile à toute forme d'allongement de la durée de travail). Pour les militants qui suivent les travaux du MoDem sur la question, la position actuelle n'est pas surprenante et est l'aboutissement logique des consultations que le MoDem a tenues avec les partenaires sociaux.

    Trois points ont retenu mon attention dans les propositions du MoDem :

    - la volonté d'élargir les assiettes de cotisation, tout en, étant conscient que cela ne suffira pas. Le MoDem a parlé des revenus financiers : il devrait maintenant affiner son propos en désignant précisément à quels revenus financiers il pense et à quel taux il veut les imposer.

    - la préoccupation de conserver à tout prix un ratio actifs/non-actifs acceptable afin d'éviter une guerre générationnelle. En soi, le MoDem n'est pas spécifiquement favorable à l'allongement de la durée du temps de travail,  mais il est prêt à l'admettre pour qu'un ratio convenable soit préservé.

    - la mise en avant d'un système par points, et très précisément, des fameux comptes notionnels, qui sont en vigueur en Suède. C'est un système encore plus flexible que la retraite par points, qu'avait jusque là évoqué François Bayrou, puisque la pension finale est calculée en fonction de l'âge et de l'espérance de vie, selon un coefficient de conversion. Ceci signifie que l'on envisage frontalement le temps restant à vivre à partir de la retraite...

    Le MoDem, sur le fond, juge que l'on ne peut éviter de faire travailler tout le monde plus longtemps. Mais le travail est devenu aujourd'hui si usant qu'il est très difficile voire impossible de l'envisager sérieusement sans concevoir une toute autre organisation du travail. L'emploi demeure donc la pierre angulaire de toute action économique sur les retraites avec au moins deux axes principaux :

    - réindustrialiser la France, sauvegarder les populations des campagnes, avec comme optique, cette fois, le développement durable.

    - assurer une fin de parcours professionnel adoucie avec beaucoup de flexibilité pour les Seniors.

    Dans tous les cas de figure, le MoDem exige la plus grande transparence, c'est à dire une information réactualisée régulièrement pour les cotisants sur le montant de leurs cotisations et le nombre de points dont ils disposeront. Il ne s'agit surtout pas que les salariés fassent des découvertes ubuesques à un an de la retraite (trimestres finalement non comptés) ou peinent à faire finalement valoir leurs droits sur certaines périodes (service national civil, bénévolat associatif).

    Les positions du MoDem ne sont toutefois pas figées, et le parti a engagé une consultation de ses propres adhérents.

    La position du MoDem a le mérite d'être pertinente, cohérente et courageuse (on est loin de la démagogie de certains leaders de gauche !). J'aurais pour ma part grande satisfaction à voir ces observations devenir une proposition de loi. Malheureusement, faute de groupe, il n'est pas dans le pouvoir du MoDem d'y aboutir. Sur un sujet aussi grave, les centristes pourraient oublier leurs divisions et faire cause commune, puisque le Nouveau Centre dispose lui, d'un groupe parlementaire, et doit probablement avoir des positions très proches de celle du MoDem sur ce sujet.

    Le gouvernement dévoilera lundi 17 mai, un document de travail qui liste les propositions des partis, syndicats et organisations consultés.

    Je signale enfin deux dossiers synthétiques et très clairs sur le sujet du magazine Notre temps :

    - des revenus supplémentaires pour financer les retraites ?

    - travailler plus longtemps, cette solution va-t-elle suffire ?

  • Retraites, la patate chaude...

    C'est intéressant, les réactions des responsables politiques, à propos des retraites. Personne n'ose jeter de l'huile sur le feu. Ils savent tous qu'on est face à quelque chose de trop sérieux pour faire les c... On est là dans l'ordre de milliers de milliards d'euros pour financer les futures retraites. Après, tout le monde se demande quels sont les moyens de les financer, ces retraites, même si les Français ne veulent pas payer un centime de plus ni plus tard pour partir confortablement passé le délai légal, mais les responsables politiques, eux, savent bien que la potion amère est inévitable. Il va falloir amputer et cautériser sans anesthésie...Le problème, aujourd'hui, c'est que les travailleurs sont usés, carbonisés, parfois, par leur travail. Comme l'observait avec justesse Robert Rochefort, euro-député MoDem, qui a tout de même écrit deux livres sur la question des retraites,  c'est aussi toute notre relation au travail qui doit se modifier pour qu'une réforme passe sans trop de casse. Tous ceux qui travaillent n'en peuvent plus aujourd'hui. On ne le dit pas, mais les cadences d'aujourd'hui n'ont plus rien à avoir avec ce qu'elles ont été aux temps glorieux du plein emploi, et les conditions de travail de plusieurs secteurs de la fonction publique se sont considérablement dégradées (police, enseignement, hôpitaux).

    La réalité, c'est qu'on a tous la trouille avec nos retraites. Les Français croient qu'en manifestant et en votant contre tout gouvernement qui réformera sur les retraites, ils retarderont l'inéluctable, mais, par définition, l'inéluctable est inéluctable...Si la classe politique, gauche et droite confondues s'entend à souhaiter préserver la répartition, quelques voix isolées prônent le fonds de pension comme solution individualisée. C'est le cas d'Aurélien, par exemple. Moi, la question que je pose à Aurélien, c'est : tu fais quoi le jour où un Madoff s'empare de centaines de milliers de fonds de pension de retraités. Soyons plus précis : tu fais quoi des vieillards et des petites vieilles qui se retrouvent un jour à la rue, complètement ruinés, contraints de mendier dans la rue, et qui finissent par crever de faim et de froid ? Soyons sérieux : on ne fait pas transporter des oeufs à un troupeau de gnous affolés...

  • Retraites, on rase gratis chez les Jeunes Socialistes...

    Tiens, en consultant mes abonnés twiter, je ne sais plus trop comment, j'ai cliqué sur un lien qui m'a donné le lien de la position des jeunes socialistes sur les retraites. Il faut admettre qu'ils ont réfléchi sur le sujet, les jeunots et qu'ils opposent des arguments relativement sérieux à toutes les solutions proposées. Dans l'idéal, je suis plutôt d'accord avec ça :

    En somme, ce que propose l’UMP c’est de travailler tant que l’on est valide, exactement comme avant que le système actuel des retraites soit mis en place. C’est donc une véritable régression, sous couvert de modernisation, un grand bon en arrière, que nous propose la droite. Pour nous, la retraite est un droit fondamental, car nous ne considérons pas que le travail doive occuper toute la vie des individus. La baisse du temps de travail est un combat majeur du mouvement ouvrier. La retraite permet de se consacrer aux loisirs, à l’engagement politique ou associatif

    J'ai regardé aussi ce qu'ils disaient de la retraite par points, à laquelle pensait Bayrou, et ce n'est pas inintéressant, même si je ne pense pas que Bayrou voyait la chose ainsi.

    Pensant trouver le remède miracle au problème de financement du système de retraite, des économistes préconisent la mise en place de retraites par point ou de comptes notionnels. Avec ce type de système, le calcul des retraites ne s’effectue plus selon les 25 meilleures années (dans le privé) ou sur les 6 derniers mois (dans le public) mais sur la base de toute la carrière. Mais, selon le COR, ces systèmes verraient en moyenne une baisse de 15% du montant des retraites.

    Dans le système de retraite par point, les cotisations prélevées sur le salaire servent à « acheter » des points. Le montant de la retraite n’est pas fixé et dépend de la valeur des points que l’on ne connaît pas au préalable. On ne prend en compte que le montant des cotisations versées, sans tenir compte du temps passé au travail. Dans ce système, l’âge de départ en retraite ne sert donc plus à rien

    Il n'y a pas de mystères : aucune solution n'existe sans accroître les montants à redistribuer. L'actuel projet du MoDem reprend la proposition de Bayrou, et il conclut en précisant qu'il faut envisager des carrières plus longues, avec de nombreux aménagements, seule manière de générer des recettes supplémentaires pour les caisses de retraite. Le MoDem met en avant dans son projet l'ajustement des points en fonction de la pénibilité, ce à quoi réplique ainsi le MJS :

    Un autre écueil qu’induiraient des modifications du système de retraite, serait de faire de la pénibilité l’alpha et l’oméga de toute réforme. S’il est indiscutable que la pénibilité doit être prise en compte dans les conditions de travail des salariés, son intégration au calcul du départ de l’âge à la retraite paraît difficile. En effet, selon quels critères intégrer la pénibilité et comment la prendre en compte dans le calcul de la retraite ?

    Jusque là, pas mal d'observations de bon sens de la part de nos jeunes socialistes : là où ça se gâte, c'est quand il s'agit de proposer des solutions. On trouve par exemple l'idée brillantissime d'intégrer les années d'études dans le calcul des annuités, ce qui va aggraver encore davantage les déficits, évidemment. Les Jeunes Socialistes veulent aussi revenir sur les exonérations de cotisations sociales dont bénéficient les entreprises : faire ce choix, c'est accroître le coût du travail en France. Vraiment pas malin comme solution et surtout pas le moment.

    Les Jeunes Socialistes font le calcul que le chômage représente un manque à gagner évident : c'est une lapalissade ! tous les gouvernements depuis 20 ans essaient de lutter contre le chômage, et ils ne trouvent pas de solutions. Et que l'on ne me parle pas des emplois jeunes de Jospin, ce ne sont pas des emplois générateurs de recettes puisqu'ils ont été financés par l'endettement.

    Enfin, les Jeunes socialistes veulent mettre à contribution tous les revenus sans exception : intéressement, participation, primes, épargne salariale, stock options, bonus... On y viendra certainement, mais les revenus des Français baisseront certainement. Par exemple, dans la fonction publique, il existe des indemnités et des primes qui feront immédiatement les frais de cette ponction. l'épargne salariale concerne bien plus de Français que ne le pensent les Jeunes Socialistes. En soi, je ne suis pas contre leur idée, mais il faut en peser le pour et le contre.

    Il reste la TVA sociale qui pourrait permettre de financer une partie de notre protection sociale, et donc, les retraites. Il faut à mon avis être très prudent : toute hausse inconsidérée étoufferait immédiatement la consommation. Elle a toutefois le grand avantage de ne pas pénaliser nos entreprises à l'exportation et de les placer davantage sur un pied d'égalité sur notre marché intérieur. Comme notre inflation est très faible, un petit relèvement de la TVA serait pensable. On imagine bien, évidemment, la bêtise crasse qui a conduit l'actuel gouvernement à abaisser la TVA dans la restauration...

    Il me semble, sur ces retraites qu'on ne s'en sortira pas avec des solutions simples : il faut activer plusieurs leviers en même temps. Les Jeunes socialistes portent des coups pertinents contre le système proposé par le MoDem. Il est tout à fait de l'intérêt de ce mouvement politique de prendre en compte les critiques faites et d'améliorer ses propositions dans ce domaine.

    Une chose est certaine : les Français ne veulent ni travailler plus longtemps, ni cotiser davantage, c'est ce qu'ils disent majoritairement quand ils sont consultés. Cela ouvre donc la voie à la TVA sociale. Toutefois, dans ce domaine comme dans bien d'autres, aucune reforme ne sera possible sans une véritable équité : on peut faire admettre certains choix aux Français, mais les efforts devront concerner tout le monde, et les revenus du capital devront à leur tour être taxés (mais pas exclusivement) de manière à adoucir le remède de cheval qu'il faudra bien tôt ou tard administrer aux Français.

  • Dette, les efforts que les Français sont prêts à consentir...

    Passionnante étude que celle commandée par la Fondapol à l'IFOP sur la crise grecque. Elle touche cinq grand pays européens : Italie, France, Espagne, Allemagne et Royaume-Uni. Si les Français et les Espagnols ont bien conscience de leur situation (ils sont plus de 60% à penser que leur pays pourrait connaître le sort de la Grèce), il n'en va pas de même pour le Royaume-Uni et l'Italie où seule la moitié des citoyens ont ce sentiment. Quant à l'Allemagne, confiante, sans doute, en la force de son économie, un tiers de ses citoyens croit à l'éventualité d'un tel scénario.

    Si Français et Espagnols sont partagés sur l'opportunité d'aider la Grèce, les 3/4 des Allemands et des Anglais ne veulent pas payer pour les Hellènes. A l'inverse, les 2/3 des Italiens sont prêts à être solidaires. A noter qu'en France, les plus convaincus de la chose sont les électeurs et/ou sympathisants du MoDem qui partagent l'avis des Italiens aux deux tiers. A'inverse, ceux qui n'affichent aucune sympathie partisane sont majoritaires (presque 60% pour refuser d'aider la Grèce).

    Seuls Italiens et Espagnols sont favorables, en partie, du moins, à la création d'un impôt européen pour aider les pays en difficulté. Les autres n'en veulent globalement pas (opposés aux trois quart et plus). En France, c'est particulièrement le cas de ceux qui n'ont aucun engagement politique.

    Les Français ont compris qu'il y a une menace sérieuse sur les retraites, plus que toutes les autres nations, puisqu'avec 91% de convaincus, ils détiennent la palme. Pays au hit-parade de la démographie européenne, ils font jeu égal avec les Allemands, nation la moins prolifique, et convaincue à bon escient à 90% de ce risque. Les sympathisants socialistes sont les plus réalistes sur la réalité de la menace : ils sont 98% à la percevoir...Il faut dire que, nombreux dans la fonction publique, si les régimes spéciaux rejoignent le régime général, ils seront, en effet, les premiers touchés...

    Les Français sont non moins inquiets quant aux déficits à et à la dette de leur pays (je m'étonne, dans ces conditions, que le propos de François Bayrou ne percute pas plus, car enfin, il est le premier et de longue date, à mettre en garde contre ce danger) : 88% ! Ceux qui croient que les Français sont des veaux se sont trompés...enfin...attendons de savoir ce qu'ils sont prêts à sacrifier pour résorber leur dette...!

    Je vous le donne dans le mille, la victime expiatoire de tous les pays européens, c'est la défense et l'armée. A la très notable exception du Royaume Uni (13% seulement), ils sont plus de 40% à vouloir faire des économies là-dessus. Viennent ensuite les aides aux entreprises (27% en France, mais...40 en Angleterre !) et puis l'aide aux chômeurs en France (16) et au Royaume-Uni (21) surtout.

    En revanche il n'y en a pas 1% pour toucher aux retraites et à l'éducation, priorités des priorités. Pas du tout enthousiastes non plus pour faire souffrir sécurité et police (3-4% en France, mais 6 au MoDem !), et les hôpitaux. En France, c'est simple : il n'y a même pas le 1% syndical ! personne ne propose de faire des économies sur la santé ! Voilà qui va donner à réfléchir à notre actuel gouvernement, qui supprime à tour de bras des moyens dans tous ces secteurs...

    Cela dit, sur la Défense, qui paraît toujours un poste bien aisé et pratique à ponctionner, il faut bien avoir conscience des enjeux : sans commande nationale, c'est la fin de l'industrie d'armement française, et donc, du dernier îlot d'indépendance face aux Américains et aux Russes.

    Sans une véritable défense, il est hors de question de vouloir prétendre jouer au Grand. Finies les interventions militaires, finis les contingents en Afrique, terminé le porte-avion envoyé dans le Golfe Persique. Corollairement, plus question de mener grande vie au Conseil de Sécurité et de prétendre y dicter la moindre condition au nom de la grandeur de la France. Clairement, le rôle d'un Villepin pour l'Irak n'est plus concevable avec une nouvelle donne en matière de défense. Plus question non plus d'aller se battre en Afghanistan, sachant que c'est laisser la porte ouverte aux Talibans et à l'islamisme radical, avec, du coup, un grand terrain d'entraînement pour le terrorisme. A défaut, c'est admettre que seule l'Amérique décidera du sort du monde occidental. Si jamais l'armée fait les frais de la crise, il ne faudra pas reprocher ensuite au gouvernement une éventuelle inaction en  situation de crise. Dans tous les cas, si elle voit ses moyens diminués, il est hors de question de lui laisser toutes ses missions, et plutôt que de toucher à la qualité de son équipement, je préfère que l'on mette fin immédiatement à toutes les opérations extérieures. Et puis fini de jouer à bateau sur l'eau avec notre gros porte-avion, vu les coûts de fonctionnement du bestiau...

    A ce que j'ai compris, les 3/4 des Français sont prêts à admettre une perte de souveraineté dans le domaine de la Défense afin de favoriser une politique communautaire pour réduire les coûts. Il faudra aller jusqu'au bout et céder notre siège au conseil de Sécurité à l'Europe, dans ces conditions. Simplement, une nouvelle fois, les mêmes qui hurlent sur facebook à l'inaction de la France en Afrique ou ailleurs ne devront plus venir couiner si la France se retrouve incapable d'agir faute de forces adéquates.

    On peut, oui, choisir la défense comme poste de réduction de dépenses, mais que cela soit fait en connaissance de cause.

    Les Français sont accrochés à leurs retraites comme des chapeaux chinois agglutinés sur un rocher à marée basse : je ne sais pas si vous avez déjà essayé d'en enlever un, mais c'est la croix et la bannière, autant tenter de casser le rocher au burin directement...Le problème, c'est que sur les retraites, il y a un vrai problème... Bref, c'est pas gagné...

     

  • Retraites : qui bosse le plus ?

    Ça va être un beau merdier, la question des retraites...toutes les professions vont vouloir être qualifiées de pénibles. Une grande angoisse a saisi les Français, car ils voient la perspective d'une retraite paisible à 60 ans s'éloigner à grands pas. En réalité, puisqu'il faut 41 annuités, désormais, avec l'allongement de la durée des études, il est de toutes façons inévitable de dépasser 60 ans si l'on veut partir avec une pension pleine.  Quant à évoquer la pénibilité du travail, il a raison, l'Nicolas (comme quoi, les blogueurs de gauche ne disent pas que des conneries), de ne pas vouloir opposer les Français les uns aux autres. Je pense qu'il est débile de déclarer une profession pénible et pas une autre. On pourrait, en revanche, retenir des facteurs de pénibilité à condition que le panel soit suffisamment diversifié et pertinent. La fatigue, la difficulté, ne se résument pas à porter de lourdes charges ou à se lever tôt, ou encore à oeuvrer dans une grande amplitude horaire.

    D'ailleurs, ça me fait rigoler, quand j'entends le NPA hurler au loup : songe-t-il, ce parti, que les plus exposés à la fatigue, ce sont les patrons dont il veut avoir la peau ? les affreux cadres aux forfaits, bourgeois, certes, mais taillables et corvéables à merci, qui réalisent des horaires à donner des cauchemars à un postier ? Sur un critère de pénibilité, c'est clair, les chefs d'entreprise sont aux premières loges pour partir à la retraite à 55 ans, en raison du stress et du temps de travail inhérent à l'exercice de leur fonction... On pourrait aussi faire valoir l'usure des enseignants, confrontés à un public de plus en plus rétif et violent, mais toujours contraint. Un professeur de musique, en collège, à raison de une heure d'étude musicale par classe, voit défiler, en moyenne, un peu plus de 500 élèves chaque semaine dans sa salle de classe, avec autant de conflits et de relations inter-personnelles à gérer... Bref, si on ajoute à cela les retours à pas d'heure du Nicolas, et le pain du matin de son boulanger avant le bistrot, on comprend tout de même que chaque métier est susceptible de porter en lui ses propres misères...

    Évidemment, il ne faut pas non plus occulter certaines réalités, par exemple nier l'existence de tire-au-flanc, et s'il en existe, il y en a certainement plus dans le public que dans le privé...(réflexe droitier, traitez-moi de sale capitaliste, ou encore mieux, de néo-libéral, j'adore ça...).

    Autant dire qu'il n'est pas sorti de l'auberge, l'autre Nicolas, celui de l'Élysée. Ce qui est sûr, c'est que s'il veut éviter le feu dans les rues de notre doulce France, il ne pourra pas éviter de traiter les retraites dans un contexte plus global, d'équité sociale et fiscale.

    Bayrou avait dit en 2007 que sur les retraites, pour obtenir l'adhésion des Français, il faudrait agir par référendum. Je suis de son avis. Et j'ajoute, ce que d'ailleurs il dit aujourd'hui (c'est aussi la position du MoDem), que les Français sont capables d'entendre le langage de la raison, à condition qu'ils se sentent traités avec équité et que l'on ne les prenne pas pour des cons. Ce n'est pas possible de leur demander un effort, si dans le même temps, on dispense une catégorie de privilégiés du dit effort, ou, pire encore, si ce sont les gouvernants eux-mêmes qui augmentent de leur propre chef et substantiellement leurs revenus et leurs privilèges (et je dis ça alors que je suis très loin d'être un affreux gauchiste chasseur de koulaks...).

    Le maître mot de toute réforme, c'est l'équité. Pas d'équité, pas de réforme.

  • Hortefeux veut se montrer vigilant ? avec quels effectifs ?...

    Parfois, il n'y a pas besoin d'être prolixe pour écrire un billet : après le crime horrible dont ont été victimes les deux retraités de l'Oise, Brice Hortefeux a hoché un grand coup du menton et annoncé un grand plan intitulé "tranquillité seniors". Faut-il rappeler que son gouvernement organise régulièrement des baisses d'effectifs dans la police au point d'amener ces fonctionnaires, pourtant généralement tranquilles et placides, à avoir manifesté tout récemment ?

    Les déclarations de toute sorte ne sont que du flan. Il n'y a aucune réalité derrière sinon moins de sécurité, et c'est tout. A mettre en relation avec mon adresse au Président, lundi dernier, où j'évoquais ce tranquille piéton arrêté et mis à l'amende pour être passé sur un passage piéton quand le bonhomme était rouge. S'ils avaient patrouillé du côté de Sainte-Maxence au lieu d'emmerder le péquin, Jacques et Thérès Prévost auraient peut-être pu finir leur existence paisiblement plutôt que dans un bain de sang.

  • Dette et retraites, Sarkozy marche sur des oeufs

    La situation financière de la France est telle qu'elle a désormais la corde au cou. Pendant toute la campagne présidentielle, François Bayrou a averti sur les risques mortels que faisait peser sur l'économie nationale la dette de la France : en vain. Plus récemment, Marielle de Sarnez exprimait de fortes inquiétudes à ce sujet. Hélas, nous y sommes : nous devions aller dans le mur, et nous y sommes quasiment. Pourquoi ? pour une raison très simple : les agences de notation (dont dépendent les notes des États sur les marchés financiers, et, par suite, le montant de leur taux d'emprunt pour lever des fonds) estiment qu'au-delà de 80% du PIB de dette publique, un pays ne peut pas conserver sa notation AAA. En 2011, notre ratio devrait être de l'ordre de 90% et plus. Nous aurons donc crevé le plafond. Le seul espoir de la France, c'est de faire valoir que cette augmentation exponentielle de la dette est d'ordre conjoncturel et que nous allons remettre de l'ordre au plus vite dans les comptes publics. En fait, si les pouvoirs publics français ne montrent pas leur détermination, les agences de notation n'attendront même pas 2011. Si nos taux d'emprunt grimpent, la charge de la dette augmentera dans le budget, et les économies à faire seront encore plus importantes. Bayrou a maintes et maintes fois expliqué ce mécanisme.

    Nicolas Sarkozy est donc dos au mur : il doit absolument donner des gages de bonne volonté. Il ne peut donc faire autrement que de réformer les retraites, quel qu'en soit le coût politique, et il doit l'annoncer maintenant. Il ne peut pas attendre le lendemain des élections régionales, parce que nos prêteurs n'attendront pas jusque là, eux, pas plus que les agences de notation.

    Cette situation est très grave. Martine Aubry l'a certainement compris. Elle fait preuve de responsabilité. Le MoDem également. Toutefois, PS et MoDem ne devraient pas accepter de rattraper les erreurs de Nicolas Sarkozy sans contrepartie.

    Accepter de discuter sur les retraites, soir, mais Nicolas Sarkozy doit aussi revenir sur les réformes fiscales qui ont plombé les finances de la France. La France n'a plus le choix. Et je crois aussi à titre personnel, qu'il faut déballer toute la dépense publique et la remettre à plat. Non seulement il va falloir payer des impôts pour sortir de la nasse, mais il va falloir également réduire singulièrement nos finances.

    Plutôt que de procéder à des ajustement dans tous les services publics, rendant ainsi chaque jour chacun d'eux toujours plus inopérant, il apparaît nécessaire, je le dis une nouvelle fois, de déterminer ce que nous voulons conserver et ce que nous sommes prêts à abandonner.

    C'est comme dans un jeu : vous avez un sac à dos, mais ce qui est dedans est trop lourd pour votre force : il faut donc jeter des objets. A vous de choisir, les amis... Autre image, vous êtes en ballon, mais il menace de se perdre corps et âme : il faut jeter du lest. Faites le tri, et grouillez-vous de balancer ce que vous ne voulez pas garder, parce que si le ballon descend trop pas, pour reprendre de la hauteur, ce ne sera pas seulement des objets qu'il faudra balancer, mais peut-être bien un passager...

  • Que faire pour nos retraites ? Idées en vrac ...

    Il n'y a pas de mystère : il faut allonger la durée de cotisation, mais ce n'est pas suffisant.

    Idéalement, il faudrait que les retraités puissent mener une activité à mi-temps, afin de percevoir un revenu complémentaire, même au delà de la retraite.

    En ce qui concerne les retraites, il est de toutes façons toujours possible d'envisager par la suite des solutions moins contraignantes si jamais notre croissance fait un bond. En l'état actuel, je crois qu'il faut reculer l'âge de la retraite , en effet, et prévoir une activité complémentaire, mais pas fatigante.
    Le problème, c'est bien sûr la mise en place de tels projets.
    Certains métiers sont pénibles : on ne peut pas envisager de demander à un ouvrier du bâtiment de continuer à 60 ans à utiliser un marteau-piqueur. Ce qu'il faudrait, mais, évidemment, il ne faudrait pas se faire accuser de discrimination, c'est réserver les emplois de bureau aux seniors. Je pense aussi qu'un enseignant, passé un certain âge, aura des difficultés face à un public trop jeune (jeunes enfants, collégiens, voire lycéens) : il faudrait, désormais, au sein de l'E.N réserver une part croissante de ces mêmes emplois à des enseignants qui souhaiteraient des revenus en plus, à l'âge de la retraite.

    Le problème, dans notre société, est surtout structurel : dans le monde du travail, les seniors ne sont pas bien traités. On essaie souvent de les pousser à la porte (car ils coûtent généralement cher) et de jeunes loups poussent pour prendre les places. Leur expérience et leur connaissance du métier est pourtant souvent un atout pour les entreprises.

    La difficulté, c'est de mettre tout cela en place : j'ai du mal à penser que l'Opération du Saint-Marché y parvienne en vertu de la Très Sainte Loi de l'Offre et de la Demande et du Mystère de de la Concurrence Libre et Non Faussée. Non pas que je ne fasse pas confiance au Marché, mais pas pour ce genre de choses. Cette mesure aurait pourtant un impact positif, car non content de réduire les dépenses de l'Etat, elle prolongerait les cotisations et stimulerait la consommation.

    En outre, un mi-temps, voire un quart-temps, laisse du temps aux loisirs et aux soins médicaux s'ils sont nécessaires et pas trop lourds. Il faut quelque chose de modulable et de régulier tout en même temps. Sur la question des retraites, passer en force ne peut fonctionner et cela a été toute l'erreur de François Fillon. Il faut créer un débat public, mettre tout sur la table, et prendre le très gros risque de régler définitivement la question par voie référendaire. Evidemment, mieux vaut ne pas planter le référendum. Mais pour cela, les sondages peuvent servir d'indicateurs.
    Enerver le peuple français ne servira à rien. Je dis cela, parce qu'en dépit de l'urgence, on ne peut faire l'économie d'une nécessaire pédagogie.