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europe - Page 22

  • Un service minimum européen pour le Tibet

    J'ai entendu ce matin Hervé Mariton, député UMP, déplorer la réaction timorée de la France envers la Chine. Notamment, il condamne une diplomatie au service minimum et propose d'accueillir officiellement le Dalaï-lama. Il a raison, mais je crois que pour être fort et être entendu, il faut aller plus loin. La voix de la France ne compte pas assez si elle est isolée. Il faut une réponse européenne pour exprimer la désapprobation des démocraties. Pour cela, on pourrait proposer que l'Europe organise une tournée du Dalaï-lama dans tous les états de l'Union. Une telle initiative aurait valeur d'avertissement pour la Chine, et cet état, qui occupe illégalement le Tibet depuis fort longtemps, serait contraint d'en tenir compte.

    J'espère qu'une députée européenne pourra faire cette proposition. Par ailleurs, nous n'avons pas à craindre des mesures de rétorsion commerciales, car la Chine a autant besoin de nous que nous nous avons besoin d'elle, et donc, ni les uns ni les autres ne peuvent se les permettre.

    J'ajoute que je verrais bien un coup d'éclat des délégations olympiques européennes lors des JO. Il faut évidemment essayer de demeurer en conformité avec le règlement du CIO, mais il y a certainement moyen de manifester une véritable désapprobation. 

    Tant que j'y suis, je signale l'excellent rappel des faits historiques par Benjamin Sire sur les relations de l'Empire du Milieu et le Toit du Monde, sur son blog WUYILU (le MoDem au milieu du centre : ça ne s'invente pas :-) ). Il se trouve qu'il est allé là-bas, et que c'est un expert de la question tibétaine. De plus, il a écrit un premier épisode intitulé le Tibet oublié, et en prépare un autre (dont j'attends en salivant la publication prochaine). Bon sang, QUNIDI a trouvé un interlocuteur à sa hauteur, sur ce coup-là :-)

  • Problématiques européennes

    Je viens de créer une catégorie Europe sur mon blog, alors évidemment, je vais forcément la remplir :-) Les prochaines échéances léectorales en France, ce sont les élections européennes. Or, il me semble qu'un certain nombre de questions touchant l'Europe ont vocation à être traitées, et que le MoDem ne pourra faire bonne figure s'il ne réfléchit pas à ces dernières et ne fait pas de propositions politiques sur les grands débats qui agiteront cette élection.

    Dans un commentaire de la note MoDem reloaded, j'ai commencé à dresser la liste des principaux de ces thèmes : 

    Il faut aussi que l'on attaque assez vite les problématiques qui vont concerner l'Europe.

    - la réforme de la PAC
    - le co-développement
    - le poids de l'euro (vigueur de la monnaie et exportations, monnaie de remplacement du dollar, notamment pour libeller les ventes de matières premières ?)
    - L'Europe dans la crise financière, et notamment la crise du crédit 

    - la gouvernance de l'Europe et son extension
    - les états peuvent-ils (doivent-ils ?) encore être des acteurs dans l'économie européenne, avec ce que cela engendre comme problèmes en termes de concurrence
    - l'indépendance de la BCE, et les intérêts "égoïstes" des états
    - législations sociales en Europe
    - une culture, des culture en Europe, la culture européenne.

    Voilà, cela me paraît les questions à traiter. 

    Tous ceux qui s'intéressent à ces questions n'y répondront pas seuls. Il existe des documents et des blogs qui s'intéressent à la question.

    Je sais qu'Alain Lamassoure répond assez facilement sur son forum aux questions que l'on peut lui poser. C'est donc un endroit où l'on peut essayer de débattre. 

    Denis Badré a rendu un rapport très complet dont j'ai récemment parlé sur ce blog, à propos de la contribution de la France au budget européen. C'est vraiment un rapport à lire, parce qu'il fournit de bons éléments sur tous les postes du budget européen.

    Le site Notre Europe a l'air de proposer pas mal d'analyses intéressantes. Pour vous guider, je vous propose directement un lien vers "le mot de Notre Europe", parce que c'est là que j'ai trouvé les débats les plus intéressants. Je conseille d' ailleurs la lecture du billet, le social, un luxe superflu, cela va faire froid dans le dos à certains. Dans la partie "ils réagissent", il y a aussi des articles sympas avec des réactions d'experts. Tenez, au pif, vive Bacchus, sur le vin !

    Et puis bon, sans surprises, n'est-ce pas, le site du Parlement Européen, évidemment. Je rappelle à ce sujet que l'ADLE, groupe dont est membre le MoDem, a son propre site, et des commissions qui travaillent sur différents thèmes. Bon évidemment, dans la commission éducation, cela ne va pas être commode, puisqu'il y a à la fois Marielle, J-M cavada et Claire Gibault. Les choses ayant pris la tournure que l'on connaît, cela ne sera pas facile de rabobocher tout ce beau monde...

    Et, sur la question des relations internationales, impossible de rater les pages de Quindi, notamment sur la partie Europe

    Je pourrais évidemment  inonder mes lecteurs de références et de liens, mais si on veut être efficace, ce que j'ai donné me paraît déjà un fort bon début. Rien qu'avec ça, il y a du boulot. Jean-Marie Baupuy et Thierry Cornillet, deux députés européens MoDem ont tous les deux un site, mais pas d'espaces de débats, hélas. 

  • L'Europe et l'aide humanitaire

    Les municipales sont finies, et franchement, je commençais à en avoir un peu ma claque. J'ai envie de changer de sujet et de me diversifier un peu plus, tout de même, que ces dernières semaines.

    Notamment, en farfouillant à droite et à gauche (euh, non, au centre, en fait :-) ) sur la Toile, j'ai trouvé un rapport très intéressant qui date d'octobre 2007, réalisé par Thierry Cornillet, député européen UDF-MoDem.

    Il porte sur les conditions dans lesquelles l'Europe peut mener une politique humanitaire. Thierryr Cornillet définit trois défis que l'Europe doit désormais relever :

    Les défis à relever par l'Union européenne

    L'Union européenne est confrontée à trois défis auxquels le Consensus européen sur l'aide humanitaire doit apporter des réponses. Premièrement, l'Union européenne doit définir ce qui est pour elle le nouveau périmètre de l'action humanitaire (quand commence-t-elle et quand finit-elle), ainsi que réaffirmer son engagement à respecter et à faire respecter les principes de base dans son action humanitaire (humanité, neutralité, impartialité et indépendance), adapter ses propres systèmes et dispositifs afin de tenir compte de la nature changeante des conflits armés, de l'augmentation des catastrophes naturelles et de l'apparition de nouveaux acteurs. Deuxièmement, l'Union européenne doit définir sa position à l'égard des nouvelles initiatives internationales et du processus de réforme initié au sein des Nations unies. Troisièmement, l'Union européenne doit préciser de quelle manière les différents moyens de la Communauté et des États membres peuvent être combinés et coordonnés au mieux afin d'améliorer leur efficacité et leur efficience. Au-delà, l'Union européenne doit renforcer son rôle politique sur la scène humanitaire internationale de façon à ce qu'il corresponde à son statut de premier donateur international.

    J'ai relevé  des points tout à fait essentiels dans les modalités pratiques ; notamment, le rapport insiste sur les idées suivantes, aux points 6 et 7 de la résolution :

    il souligne en particulier que la distribution de l'aide alimentaire doit s'efforcer d'éviter, par tous les moyens, de causer tout effet néfaste sur les marchés locaux ou d'entraîner une dépendance et qu'elle devrait contribuer à la sécurité alimentaire à long terme; il  soutient les efforts internationaux destinés à réformer la convention relative à l'aide alimentaire en vue de garantir le respect de ces principes

     il souligne que l'objectif de l'aide humanitaire doit être l'autodéveloppement et l'auto-approvisionnement et non pas le fait de rendre les pays ou les régions bénéficiant de l'aide trop dépendantes à l'égard d'aide ou d'assistance externe supplémentaires;

    Le point 18 est non moins essentiel. Constatant que les premières 48 heures sont les plus importantes, la résolution propose de créer une force de réaction humanitaire rapide. Autant d'idées qui me semblent aller dans le bon sens.

    Je suis également très sensible à l'objectif exposé au point 23 :

    il considère que l'aide humanitaire de l'Union européenne doit être mise en œuvre par le biais d'organisations humanitaires qui adhèrent pleinement aux bonnes pratiques et s'engagent à promouvoir responsabilité, efficience et efficacité dans la mise en œuvre de l'action humanitaire;

    Ce qui est encourageant, c'est que le projet a finalement été adopté en commission à l'unanimité. 

  • Islam et Occident

    Je réfléchis à l'affaire Ayaan Hirsi Ali , et je me dis que l'Occident et l'Europe s'y prennent particulièrement mal vis-à-vis del'Islam. L'Islam ne pourra pas évoluer à partir de l'Europe, grâce à quelques lettrés isolés qui ne devraient leur notoriété qu'aux rotomontades des intellectuels des salons de Paris ou d'ailleurs en Europe.

    En réalité, l'espoir, c'est au sein de l'Islam lui-même qu'il doit germer, et ce peut être long. L'intelligence, ce serait de favoriser discrètement cet Islam là où il existe. Mohamed VI au Maroc aura certainement fait infiniment plus pour la femme dans le monde arabe que Ayaan Hirsi Ali , dont les écrits ne recontrent un  écho que dans les salons de la bien-pensance européenne. 

    Bien sûr, il faut, au nom de nos valeurs protéger Ayaan Hirsi Ali , mais ce n'est pas non plus la peine d'en faire une affaire nationale, et ce n'est certainement pas cet épisode qui contribuera à faire émerger un Islam progressiste et modéré.

    Pour ma part, je suis profondément convaincu que c'est ailleurs qu'en Europe qu'un vent nouveau se lèvera, au sein de l'Islam lui-même. Et je suis, à cet effet,  convaincu qu'une bonne suprise viendra de l'Iran. La nature du shiisme perse est d'être intrinsèquement révolutionnaire et de ne pas se satisfaire de l'ordre et de la stabilité qui caractérisent les sociétés sunnites. Cet islam-là ne se satisfera pas d'un islam gestionnaire et conservateur, et il nourrira tôt ou tard des revendications populaires. De plus, la jeunesse pourrait bien, tôt ou tard, manifester de manière bien plus massive son ras-le-bol de la chape de plomb qui s'est abattu sur elle, et nous faire un mai 68 à l'iranienne...

    Peu s'en souviennent encore, mais le successeur que Khomneiny avait initialement désigné était l'ayatollah Motazeri, un religieux réputé pour ses positions sociales. Les Iraniens ont été capables de porter au pouvoir Khatami, il n'y a pas si longtemps, et, aujourd'hui, en Iran, les 3/4 de la population considèrent Ahmadinejad comme un bouffon inconsistant. 

    En Turquie, Erdogan manifeste l'intention évidente de construire une démocratie islamique. A condition qu'il ait l'intelligence de ne pas se couper des laïcs, on peut espérer là-bas une évolution, en dépit des récentes prises de position  sur le voile à l'Université. Et puis il y a le Maroc, où la personne du roi joue un rôle considérable dans un sens positif.

    Nous autres Européens, aidons discrètement les bonnes volontés, mais évitons les leçons de morale incessantes et le tintamare. Essayons d'avoir une diplomatie habile, discrète et fructueuse. 

  • Denis Badré propose une réforme du budget de l'Europe

    296036eb31c683edc9fceca9a831ab29.jpgA l'occasion de la présidence de l'Europe par la France en 2008, Denis Badré, Sénateur UDF-MoDem, et maire de Ville d'Avray, a rendu fin 2007 un rapport complet sur la participation française au buget des commissions européennes. Je recommande fortement la lecture de ce texte, Car Denis Badré y étudie la structure du budget européen ainsi que les perspectives pour l'année 2008 poste par poste. A l'issue de son rapport, il propose une réforme du budget européen dont nous donnons copie ici.

    1. Quels principes doivent présider à la réforme ?

    Deux observations principales conduisent à penser que le budget européen n'a de « budget » que le nom. Sa structure, reposant sur une part toujours plus importante des contributions nationales au détriment des ressources propres, rend illusoire toute idée de budget autonome et indépendant des Etats membres.

    En second lieu, les trois fonctions traditionnellement assignées au budget que sont la stabilisation conjoncturelle, l'affectation de ressources et la redistribution, sont inexistantes s'agissant du budget européen. La fonction de stabilisation est en effet davantage assurée par le pacte de stabilité et de croissance que par des mécanismes budgétaires, la fonction d'affectation demeure tributaire d'avancées sur la Politique européenne de sécurité et de défense, et celle de redistribution est essentiellement tournée vers le secteur agricole.

    Partant, votre rapporteur spécial considère que le réexamen global doit prendre en compte les principes contenus dans les développements qui suivent.

    a) La démocratie budgétaire doit être réaffirmée

    Un budget dont les recettes et les dépenses sont déterminées par des autorités différentes n'est pas démocratique. Ce partage des rôles entre les Etats membres et le Parlement européen cumule en effet les inconvénients :

    1) d'être incompréhensible pour les citoyens, à tous le moins quand ceux-ci ont connaissance de son existence, que le caractère « indolore » du prélèvement sur recettes tend à faire passer inaperçue ;

    2) d'accréditer selon laquelle les Communautés européennes, dont la légitimité démocratique est déjà largement contestée dans l'opinion, bénéficieraient d'un « droit de tirage » sur la richesse nationale ;

    3) d'entretenir la prédominance des intérêts nationaux sur la solidarité communautaire et les raisonnements en termes de « taux de retour ».

    Par ailleurs, un budget sous plafond est pour votre rapporteur spécial un non-sens économique et politique, dans la mesure où ce ne sont pas les politiques publiques qui doivent être calibrées sur les moyens, mais les moyens qui doivent accompagner des politiques préalablement définies et acceptées.

    b) Pour un impôt européen

    Votre rapporteur spécial considère également que l'établissement d'un impôt européen est une perspective à étudier. Il constituerait un facteur de relégitimation de la démocratie budgétaire et atténuerait la perception du budget européen en tant que vaste instrument de redistribution.

    Un tel impôt ne serait toutefois accepté qu'en étant affecté au financement d'une compétence spécifique de l'Union, que les Etats membres auraient préalablement transférée à celle-ci, de façon à ce qu'un éventuel impôt européen ne vienne pas in fine alourdir les prélèvements obligatoires et constitue un dispositif lisible pour les citoyens de l'Union.

    L'impôt européen constituerait également une ressource :

    1) plus incitative pour les agents économiques : une fiscalité écologique européenne (taxe kérosène), une ressource fondée sur les bénéfices ou des droits d'accise sur le tabac et l'alcool auraient respectivement pour avantage d'internaliser les coûts socio-économiques générés par la pollution, de supprimer les conséquences dommageables de la concurrence fiscale et d'affecter une ressource aux politiques de protection des consommateurs et de santé publique ;

    2) plus autonome à l'égard des Etats membres, mettant fin aux raisonnements fondés sur le « taux de retour » et créant un lien plus direct entre les citoyens et les politiques de l'Union.

    Pour ma part, je trouve cette idée excellente : un impôt européen est bien plus clair que le système actuel : on ne sait pas, en fait, dans ce que nous versons, ce qui va à l'Europe, et de plus, cela génère une bureaucratie supplémentaire en France. En revanche, il faut trouver un mécanisme clair pour que l'Europe puisse rendre compte de cet impôt aux Européens. Cela dit, tout ce que dit Denis Badré sur la fiscalité est cousu du bon sens : on aurait là la première pierre d'une politique fiscale commune, avec tout l'impact que cela peut avoir par exemple sur les activités polluantes ou innovantes. Idée donc à retenir, et je la retiens :-)

  • Quotas de pêche, la cacophonie

    Et voilà une belle illustration de la légèreté de notre chef d'état. Légèreté que ce pauvre Michel Barnier essaie de tempérer, mais il est bien tard. Nicolas Sarkozy veut remettre en cause les quotas de pêche, du moins, c'est ce qu'il a déclaré à des marin-pêcheurs. Or, il sait très bien que cette décision relève en principe de l'Europe.

    Retrouvant le populisme détestable qui caractérise la majeure partie de la classe politique française depuis le début des années 90 à la notable exception de l'UDF (aujourd'hui MoDem), il accuse, comme l'ont toujours fait ses prédécesseurs, droite et gauche confondues, l'Europe et la rend responsable de la mauvaise gestion de la France. 

    Tout cela, parce qu'il ne veut pas dire la vérité aux pêcheurs : si nous ne respectons pas les quotas, les ressources seront épuisées d'ici peu, et leur métier disparaîtra définitivement. C'est nous-mêmes que nous menaçons, si nous détruisons nos ressources alimentaires. Or, plutôt que de prendre à bras le corps le problème et de chercher à imaginer des possibilités de reconversion pour les marins-pêcheurs, ou des activités annexes pour améliorer leurs revenus, il préfère jouer la France contre l'Europe.

    Comme le titrait Libération, ce que nous avons surtout atteint, avec Sarkozy, c'est notre quota de mauvaise foi. Ce que cherche à f.... à l'eau (c'est le cas de le dire), en noyant le poisson (excusez, c'était trop tentant) Nicolas Sarkozy, c'est toute la politique commune de l'Europe sur la pêche et les eaux, dite politique bleue.

    Alors comme il demeure quelques individus responsables dans les rangs de l'UMP et au gouvernement, évidemment, Barnier a réagi en catastrophe en publiant un communiqué, et Jacques Barrot, commissaire européen, s'est fendu d'une note irritée et ferme sur la question, mais, pour ma part, cette propension à ne pas prendre les problèmes à bras le corps et à tout mettre sur le dos de l'Europe me met en rage.

    Accessoirement, on passe pour des charlots auprès de nos partenaires européens, et du coup, on devient de moins en moins crédibles. 

  • François Bayrou, la présidence, l'Europe et l'Histoire.

    François Bayrou était l’invité, dimanche 21 octobre, du Grand Rendez-vous, animé par Jean-Pierre Elkabbach et diffusé sur Europe 1, TV5 Monde et Le Parisien-Aujourd’hui en France. Du traité simplifié à la réforme des institutions en passant par la lecture de la lettre de Guy Moquet et l'avenir de l'Europe, François Bayrou a exposé pendant près d’une heure sa vision des équilibres démocratiques et politiques nécessaires, insistant notamment sur les exigences de la fonction présidentielle.

    Réagissant à la présence du Président de la république au bureau politique de l’UMP, François Bayrou a estimé : « C'est une faute contre la fonction » précisant :«  La fonction de président de la République exige quelqu'un qui soit au-dessus des partis et non pas qui considère que c'est devant son parti qu'il doit aller s'expliquer, ou même devant les partis. »

    Concernant le traité simplifié adopté par les vingt-sept chefs d'état et de gouvernement de l'Union européenne à Lisbonne, il a expliqué : « Je voterai ce traité, mais je considère qu'on a laissé en route des choses qui étaient essentielles pour l'avenir, l'idéal européen. Ne me demandez pas d'enthousiasme, je n'en ai pas. » François Bayrou a notamment regretté la disparition des symboles européens : « Pour la mécanique, ça va à peu près, pour l'âme c'est zéro » mettant ainsi en avant une crise d'inspiration.

    Enfin, concernant la lecture de la lettre de Guy Moquet dans les écoles, le président du Mouvement Démocrates a estimé que « l'Etat ne doit pas se mêler de l'Histoire. L'Etat ne doit pas organiser la promotion en figure héroïque de qui que ce soit. Le propre d'une démocratie, c'est que l'Etat est respectueux de la séparation nécessaire entre les historiens, les professeurs et les ordres qu'il donne ». « Chaque fois que l'Etat se mêle de l'exploitation de l'Histoire, c'est un très mauvais signe. » a ajouté François Bayrou.

  • Marielle de Sarnez salue l'accord des 27

    Suite à l'accord trouvé à Lisbonne, par les vingt-sept chefs d'état et de gouvernement de l'Union européenne, Marielle de Sarnez, président de la délégation UDF-Mouvement Démocrate au Parlement européen a estimé que le nouveau traité allait dans le "bon sens" tout en soulignant que l'Europe devait toujours faire face à une "crise d'inspiration" .

    Après plusieurs années d’immobilisme et de tâtonnements, l'adoption lors du sommet de Lisbonne du traité dit "simplifié" qui est en réalité d'une grande complexité, constitue certes un pas, mais dans une direction dont on a encore du mal à voir le sens faute de volonté politique. En témoigne l'abandon des symboles européens (hymne, drapeau) qui constituaient pourtant un repère pour les citoyens.

    En tenant compte de certaines des avancées démocratiques déjà contenues dans le traité constitutionnel, le nouveau traité va dans le bon sens car il permettra d'améliorer le fonctionnement des institutions.

    Pour autant, il ne règlera pas la question plus essentielle de l'avenir de l'Union, car la crise que traverse depuis plusieurs années l'Europe n'est pas simplement une crise de fonctionnement. C'est également une crise d'inspiration.

  • Traité européen simplifié

    Le texte du traité européen simplifié est enfin en ligne sur le site du Conseil de l'Union Européenne. Difficile de ne pas éprouver une très grande frustration : ce texte n'a fait l'objet d'aucun débat et ne passe de surcroît pas par voie référendaire.

    Le Conseil Européen se réunit quasiment en catimini les jeudi 18 et vendredi 19 octobre 2007 à Lisbonne afin de l'adopter puis de le soumettre alors aux différents parlements. Nicolas Sarkozy escompte le faire adopter par voie parlemantaire. J'avais voté OUI en 2005, mais profondément attaché au suffrage direct sur de tels sujets, j'avoue que je suis tout à fait réfractaire à cette manière de faire. 

    Il ne s'agit pas en fait d'un nouveau traité mais de plusieurs amendements. On n'y parle plus de constitution ni de charte des droits fondamentaux ni même de quelque sorte de symbole que ce soit. Fini le Ministère desAffaires étrangères de l'Europe, de même que la fameuse formule controversée de la concurrence libre et non faussée.

    Il demeure tout de même la pétition populaire, la possibilité pour l'UE de signer un accord au nom des 27 et l'obligation de consulter les parlements nationaux sur chaque projet législatif avec possibilité d'en retarder l'application s'il empiète sur les prérogatives nationales. 

    C'est évidemment mieux que rien, et mieux vaut une impulsion, même faible que la stagnation, mais quelle tristesse, au regard des enjeux d'avoir renoncé à une relance ambitieuse. 

  • L'Esprit des Lois (5) : la république fédérative, un modèle pour l'Europe

    Décidément, l'Esprit des Lois est un trésor inépuisable. Comme j'ai retrouvé le Tome 1, j'en poursuis la lecture en parallèle du Tome 2. Or, au chapitre I du livre IX, Montesquieu s'intéresse à la survie des républiques en raison de leur petite taille. Je ne résiste bien sûr pas au plaisir de citer le texte :

     

    « Si une république est petite, elle est détruite par une force étrangère; si elle est gran­de, elle se détruit par un vice intérieur.

    Ce double inconvénient infecte également les démocraties et les aristocraties, soit qu'elles soient bonnes, soit qu'elles soient mauvaises. Le mal est dans la chose même; il n'y a aucune forme qui puisse y remédier.

    Ainsi il y a grande apparence que les hommes auraient été à la fin obligés de vivre toujours sous le gouvernement d'un seul, s'ils n'avaient imaginé une manière de cons­ti­tution qui a tous les avantages intérieurs du gouvernement républicain, et la force extérieure du monarchique. Je parle de la république fédérative.

    Cette forme de gouvernement est une convention par laquelle plusieurs corps poli­tiques consentent à devenir citoyens d'un État plus grand qu'ils veulent former. C'est une société de sociétés, qui en font une nouvelle, qui peut s'agrandir par de nouveaux associes qui se sont unis.»

     

     C'est clair, il y a là le modèle et la fondement de notre actuelle communauté européenne : nous n'avons pas raisonné autrement pour la constituer. Plus loin, il ajoute ces arguments fort pertinents :

     

    « Celui qui voudrait usurper ne pourrait guère être également accrédité dans tous les États confédérés. S'il se rendait trop puissant dans l'un, il alarmerait tous les autres; s'il subjuguait une partie, celle qui serait libre encore pourrait lui résister avec des forces indépendantes de celles qu'il aurait usurpées, et l'accabler avant qu'il eût achevé de s'établir.

    S'il arrive quelque sédition chez un des membres confédérés, les autres peuvent l'apaiser. Si quelques abus s'introduisent quelque part, ils sont corrigés par les parties saines. Cet État peut périr d'un côté sans périr de l'autre; la confédération peut être dissoute, et les confédérés rester souverains.»

     

     Voilà : je trouve qu'il résume là exactement tout ce qui fait la force de l'Europe. Voyez comme Haider a été contenu en Autriche, et comment les jumeaux polonais doivent finalement se résoudre à plier devant la force de la démocratie. Voyez, et cela, je ne sais encore si Montesquieu l'a dit, le puissant pouvoir d'attraction démocratique que l'Europe impose à ceux qui veulent adhérer : Hongrie et Roumanie contraintes de s'entendre sur la Transylvanie autrefois, Turquie réformant son droit tout azimut aujourd'hui.

    L'Europe, c'est magnifique, 50 ans de paix, le plus grand système redistributif du monde, une garantie pour tous les citoyens européens en cas de dérapage dans un état. Quelle magie ! Et tout cela, Montesquieu l'a parfaitement senti avec sa république fédérative qui est clairement l'ancêtre de notre actuelle Europe. A noter que dans ce même livre, il cite la Hollande comme exemple de république fédérative, et fait remarquer que la Grèce est tombée le jour où les cités grecques ont cessé de s'unir.

    Il relève aussi qu'une fédération de principautés et de monarchies est moins efficace. On comprend pourquoi, par exemple, la Ligue Arabe, qui est une fédération de régime despotiques, ne tient pas la route. J'avais (mea culpa) une lecture de bas étage, récemment, et feuilletait le dernier Paris-Match. Or, dans ce dernier numéro, le médecin palestinien témoignait des souffrances endurées et des tortures subies.  Il concluait en disant que pas un pays arabe n'avait bougé en sa faveur, mais que son salut était venu de l'Europe car la Bulgarie lui avait accordé la nationalité bulgare. C'est ce qui l'avait sauvé. Il finissait en précisant que son pays, désormais, c'était la Bulgarie.

    Sans renier le travail de Cécilia Sarkozy, qu'il ne faut pas dénigrer, car il a été efficace, il faut dire en revanche dire que Nicolas, son mari, a beaucoup tiré la couverture à lui : la conclusion ce ces interminables et terribles années, pour les infirmières bulgares, c'est l'Europe qui en est comptable. J'ajoute pour ces malheureuses qu'il est dommage que la Bulgarie n'ait pu adhérer qu'en janvier 2007.

    Vous voyez : dès lors qu'elle intègre la république fédérative, la Bulgarie bénéficie de sa protection. Non vraiment, je ne conçois pas aujourd'hui que l'on puisse  être anti-européen, et continuerai longtemps à déplorer le vote référendaire négatif contre le TCE en 2005.

    L'Europe est vraiment une belle chose qu'on se le dise, et sa force, c'est celle de la république fédérative telle que l'a sentie Montesquieu.