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Occident

  • Islam et Occident

    Je réfléchis à l'affaire Ayaan Hirsi Ali , et je me dis que l'Occident et l'Europe s'y prennent particulièrement mal vis-à-vis del'Islam. L'Islam ne pourra pas évoluer à partir de l'Europe, grâce à quelques lettrés isolés qui ne devraient leur notoriété qu'aux rotomontades des intellectuels des salons de Paris ou d'ailleurs en Europe.

    En réalité, l'espoir, c'est au sein de l'Islam lui-même qu'il doit germer, et ce peut être long. L'intelligence, ce serait de favoriser discrètement cet Islam là où il existe. Mohamed VI au Maroc aura certainement fait infiniment plus pour la femme dans le monde arabe que Ayaan Hirsi Ali , dont les écrits ne recontrent un  écho que dans les salons de la bien-pensance européenne. 

    Bien sûr, il faut, au nom de nos valeurs protéger Ayaan Hirsi Ali , mais ce n'est pas non plus la peine d'en faire une affaire nationale, et ce n'est certainement pas cet épisode qui contribuera à faire émerger un Islam progressiste et modéré.

    Pour ma part, je suis profondément convaincu que c'est ailleurs qu'en Europe qu'un vent nouveau se lèvera, au sein de l'Islam lui-même. Et je suis, à cet effet,  convaincu qu'une bonne suprise viendra de l'Iran. La nature du shiisme perse est d'être intrinsèquement révolutionnaire et de ne pas se satisfaire de l'ordre et de la stabilité qui caractérisent les sociétés sunnites. Cet islam-là ne se satisfera pas d'un islam gestionnaire et conservateur, et il nourrira tôt ou tard des revendications populaires. De plus, la jeunesse pourrait bien, tôt ou tard, manifester de manière bien plus massive son ras-le-bol de la chape de plomb qui s'est abattu sur elle, et nous faire un mai 68 à l'iranienne...

    Peu s'en souviennent encore, mais le successeur que Khomneiny avait initialement désigné était l'ayatollah Motazeri, un religieux réputé pour ses positions sociales. Les Iraniens ont été capables de porter au pouvoir Khatami, il n'y a pas si longtemps, et, aujourd'hui, en Iran, les 3/4 de la population considèrent Ahmadinejad comme un bouffon inconsistant. 

    En Turquie, Erdogan manifeste l'intention évidente de construire une démocratie islamique. A condition qu'il ait l'intelligence de ne pas se couper des laïcs, on peut espérer là-bas une évolution, en dépit des récentes prises de position  sur le voile à l'Université. Et puis il y a le Maroc, où la personne du roi joue un rôle considérable dans un sens positif.

    Nous autres Européens, aidons discrètement les bonnes volontés, mais évitons les leçons de morale incessantes et le tintamare. Essayons d'avoir une diplomatie habile, discrète et fructueuse.