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Modem - Page 5

  • Le MoDem a déjà soutenu une fois NKM.

    NKM a des défauts et des qualités, mais s'il y a une chose qui m'agace, ce sont les petits slogans à deux balles dont elle fait l'objet auprès de certains aficionados des réseaux sociaux parce qu'ils ne supportent pas qu'elle soit de droite et que le MoDem s'allie avec la droite.

    Alors on va faire une mise au point.

    L'insulte préférée, c'est "sarkozyste" parce qu'elle a été la porte-parole de Sarkozy pendant sa campagne présidentielle. 

    Remettons les choses à leur place : savez-vous que NKM est sur la liste noire du Front National ? Pourquoi ? Parce qu'elle a déclaré nettement et clairement qu'en cas de duel FN-PS au second tour, elle votait sans hésitation PS. Cela ne me paraît pas si fréquent que cela à droite, non ?

    Et maintenant, un petit flash-back : revenons au mois de juin 2012. NKM affronte un candidat socialiste au second tour des législatives. J'ai une devinette : qui soutenait le PS, qui soutenait NKM ?

    La réponse est ici, sur une archive du Parisien. Le MoDem a soutenu NKM aux législatives et le FN le candidat du PS. Soyons juste, ce fut au grand dam de ce dernier qui ne souhaitait pas d'un tel cadeau empoisonné, mais du coup, cela renvoie dans les cordes tout ce que je lis depuis quelque temps à propos de NKM sur les réseaux militants de plusieurs partis.

    Je ne dis pas que je suis un soutien inconditionnel de NKM, et je pense même qu'il y avait la place pour une liste indépendante de l'Alternative au premier tour à Paris. Il ne faut pas pour autant repousser une alliance de premier tour avec elle pour de mauvaises raisons.

    Pour l'instant, je vois qu'elle cherche à faire du ménage en rejetant les Thénardier de l'Hôtel de Ville Tibéri dans le 5ème. Au niveau de la moralisation de la vie publique, cela me paraît une bonne chose. *

    Il y a les individus, bien sûr, mais ensuite, les programmes : je crois que c'est là-dessus qu'il faut juger avant toutes choses la pertinence des alliances ou non. C'est en tout cas là-dessus que Marielle de Sarnez a fait son choix. C'est pour ma part ce que je m'attache à analyser depuis plusieurs mois et j'attends avec impatience d'autres précisions sur conséquences de l'accord programmatique entre UMP, UDI et MoDem à Paris.

    Alors trêve d'anathèmes à deux balles, j'attends des arguments des opposants à cette alliance, pas des slogans dignes des derniers Politburo de feue l'URSS...

  • L'UDI rejoint le MoDem au PDE

    La nouvelle dont je viens de prendre connaissance ne pouvait me faire plus plaisir : l'UDI rejoint le Parti Démocrate Européen (où se trouve déjà la MoDem).

    C'est une très bonne nouvelle pour la France. Si je devais simplifier, je dirais que le PDE représente approximativement l'aile gauche de l'ADLE (Association des Démocrates et Libéraux en Europe).

    Le PDE a tenu son conseil dimanche puis a organisé un forum lundi : j'en ai suivi avec enthousiasme les conclusions.

    La refondation européenne doit être conduite de manière à répondre en même temps à deux questions démocratiques : quels sont les sujets effectifs d’action de l’Union et quelle est la place effective des citoyens dans l’Union. La subsidiarité doit être repensée car "l’Union européenne doit se centrer sur l’essentiel et non sur l’accessoire", comme l’a rappelé Marielle de Sarnez. Pour la secrétaire générale, l’essentiel, ce sont des priorités comme la protection du modèle social européen, la relance de l’économie par la production et la redéfinition de ce que doit être la concurrence, la transition vers une économie verte ou la réduction des inégalités régionales, tout en favorisant la convergence sociale, fiscale et environnementale.

    Je ne vois pas les choses autrement !

  • MoDem-UDI-UMP à Paris, c'est acté.

    Le MoDem, l'UDI et l'UMP ont donc conclu un accord de premier tour à Paris. Les trois formations partiront ensemble sur des listes communes.

    Il reste, désormais, à examiner la compatibilité des programmes.

    Sur le logement, je pense que c'est tout bon ou presque : Marielle de Sarnez réclame depuis longtemps de le rééquilibrer en faveur des classes moyennes. En effet, à Paris, on ne peut se loger qu'en étant riche ou très modeste. Christian Saint-Étienne et NKM partagent cette préoccupation. L'une et l'autre comptent sur le périphérique (entre autres mais pas seulement) pour servir cet objectif tout en abolissant la frontière entre la Capitale et les villes de la petite couronne qui lui sont frontalières.

    NKM affiche la volonté de donner plus de transparence à l'attribution des logements sociaux. Très concrète et pragmatique sur le sujet, Marielle de Sarnez propose de développer tout simplement un système à points avec des critères clairs.

    Sur la circulation et la pollution de l'air, ça va être plus difficile. Le MoDem est favorable à des solutions plus coercitives que l'UMP ou l'UDI. Toutefois, MoDem et UMP partagent un même projet de végétalisation globale de la ville. J'ai entendu NKM se prononcer en faveur d'une logistique informatisée et intelligente, accessible par smartphone, du stationnement à Paris.  Mais de mémoire, je crois avoir lu cette proposition dans l'ouvrage numérique de Christian Saint-Étienne, Paris-passion. Christian Saint-Étienne est le seul à développer un programme de promotion du véhicule particulier propre avec l'idée d'interdire l'accès des dix arrondissements centraux d'abord puis des autres ensuite à tous les véhicules qui ne respecteront pas des normes très sévères en termes d'émission à horizon 2018 puis 2020. De facto, seules les hybrides et les électriques seront capables de respecter ce cahier des charges.

    Sur la sécurité, Marielle de Sarnez rappelle que les pouvoirs de police ne sont pas dévolus au maire à Paris. Cela dit, sur le principe, elle partage avec NKM la volonté de voir se mettre en place une police municipale. Il y a en revanche des différences sur le rôle que chacune des deux leaders entendrait lui voir jouer. L'UDI et l'UMP s'accordent sur l'extension de la vidéo-surveillance dans la capitale.

    Je ne connais pas exactement les projets dans le domaine de la santé de chaque candidat, mais je sais que Marielle a plusieurs fois exprimé le sentiment que la gestion actuelle des hôpitaux de Paris étaient excessivement centralisée et bureaucratique. Il me semble qu'elle est favorable au développement de maisons de santé et à une autonomie bien plus conséquente des hôpitaux, auxquels pourraient justement être adossés les maisons de santé.

  • Le MoDem coincé entre son électorat et l'UMP parisienne

    J'avoue être assez ennuyé par la tournure que prennent les choses à Paris. Quand je discute autour de moi, je vois pas mal de personnes toutes prêtes à donner leur voix au MoDem (entre autres pour claquer les Socialistes ou Hidalgo) mais certainement pas à l'UMP.

    Autant je me vois très bien me montrer convaincant pour emporter leur adhésion en faveur de mon parti, autant je ne vois pas ce que je pourrais dire pour les convaincre de voter UMP. Non seulement je ne le vois pas, mais je n'en ai pas même l'envie.

    C'est un peu ce que je disais dans une note récente : Paris s'emporte au centre, pas à droite. Si on avait une sorte de Juppé à Paris, ce serait jouable. Les personnes auxquelles je pense ont plutôt une bonne opinion de Juppé. Elles pourraient voter pour lui. Fillon, ça passerait pour certaines d'entre elles. Le problème de NKM c'est qu'elle est très compromise dans le sarkozysme, primo, et que secundo, elle s'est lancée dans une course-poursuite à la proposition bobo tout en se montrant droitière quand cela n'avait pas lieu d'être.

    Je ne dis pas que j'approuve Jean-François de s'être rallié à Hidalgo (loin de là, même) mais j'avoue que je peux comprendre qu'il freine des quatre fers, voire que la simple pensée d'une alliance avec l'UMP parisienne le révulse littéralement. Ce n'est pas tant de l'UMP en soi dont il ne veut pas (encore que...) que celle de Paris qu'il ne supporte pas. Après, il y a aussi des divergences sur la gestion de Paris, et, pour ce qui le concerne, j'ai aussi quelques désaccords avec lui (pas sur tout, mais quand même, il y en a et pas mineurs) sans pour autant me reconnaître dans ce que propose l'UMP.

    C'est ça qui est triste, au fond : il y a la place à Paris, pour une belle candidature de centre-droit mais il n'y a personne pour l'incarner et en plus, il faudrait commencer par accomplir un travail d'Hercule à l'échelle politique : dégager les féodaux actuels. Mission impossible pour l'instant. Sans vouloir peiner Fred, je crois qu'il y a un de ses postulats qui est faux : celui de penser que l'électeur est naturellement bon. Il peut être au courant de toutes les manigances pourries de son élu, cela ne l'empêchera pas de voter pour. Pas sûr qu'il n'aille pas jusqu'à en approuver certaines. Il n'y aurait pas de Berlusconi en Italie ou encore de Dassault, Kastendeuch, Aeschliman, Balkany, Ceccaldi-Reynaud et quelques autres encore dans les Hauts de Seine. On peut informer de tout ce qu'on voudra un électeur, s'il a décidé de fermer les yeux, il le fera. 

    Le malheur, c'est que la force centrale que Jean-François appelait de ses voeux, elle ne peut pas gagner toute seule. Lui, il préconise l'alliance à gauche. Moi, je suis favorable à l'indépendance ou une alliance avec une droite modérée. J'ai cru au départ que ce pouvait être NKM d'autant qu'elle avait donné des signes positifs en cherchant à dégager les Tibéri. Mais je crois que je me suis trompé. Je regrettais que Marielle ne mène pas une campagne centrale à Paris, mais il faut bien voir qu'elle est plutôt identifiée à gauche qu'à droite par l'électorat parisien, même si elle capte aussi un électorat de droite modérée.

    Bref, c'est no future à Paris. Coincé entre l'UMP et Hidalgo.

    Parfois, je me dis qu'il y aurait les Verts (au moins, ils ne feront pas de Paris un gros fromage à bobos et promoteurs immobiliers) mais ils sont tellement gauchistes, dogmatiques et anti-voitures primaires qu'on ne peut pas discuter avec eux. Pourtant, sur les fondamentaux, en termes d'environnement de vie (j'exclus tout le reste) ils sont probablement dans le juste à long terme.

    Bref, c'est plié, on est reparti pour 5 années de bobocratie socialiste à Paris.

  • MoDem-UMP, c'est définitivement exclu à Marseille

    Je me méfie de longue date de Gaudin. Je me souviens encore de ses valeurs communes avec le FN à la fin des années 80. 

    Mais là, je crois que le fond a pris le pas sur la forme : avec sa sortie contre Bennhamias, on a vu l'antisémitisme larvé du personnage s'agiter comme un ver solitaire au milieu d'une diarrhée.

    On sait ce qu'il faut faire désormais : le bouter définitivement de Marseille. Ne pas hésiter à voter à gauche au second tour si nécessaire pour cela.

    J'espère que l'UDI va se retirer de l'alliance avec l'UMP immédiatement là-bas, sinon ce n'est pas la peine de parler de centre ou de droite humanistes.J'espère qu'Arlette Fructus va prendre ses responsabilités.

    J'attends également une réaction officielle de l'UMP.

  • La gauche et le centre : l'impasse.

    J'écris cette petite note presqu'à usage interne, en fait : elle s'adresse à tous mes camarades et amis militants au MoDem, venus souvent de la gauche, que je vois amers et déçus parce qu'ils ont l'impression que le MoDem change de cap. Je fais ainsi suite à un premier billet sur le sujet.

    Il est vrai, en nous associant avec l'UDI, en choisissant de privilégier des accords avec la droite républicaine et modérée, la direction du MoDem semble faire retour de balancier et pencher désormais vers le centre-droit.

    Je n'ignore bien sûr pas les différences qui existent entre vous, militants démocrates mais de centre-gauche, et les sensibilités libérales et centristes qui n'ont parfois pas hésité à appuyer Nicolas Sarkozy que généralement vous exécrez. Je voudrais vous faire toutefois observer ces quelques points :

    Concrètement, pouvez-vous me dire ce que la gauche a offert ou proposé au MoDem ? Rien.

    Comme Nicolas Sarkozy, à l'occasion des élections municipales elle a généralement essayé de débaucher nos élus ou nos candidats et le plus souvent, elle s'est contentée de leur claquer la porte au nez. Considérez seulement l'attitude de la gauche avec Jean-Luc Benhamias à Marseille, lui qui est allé jusqu'à se revendiquer de la majorité présidentielle ou, en 2008, celle de Bertrand Delanoë avec Marielle de Sarnez, se gardant bien de lui faire la moindre proposition politique à l'issue du deuxième tour, ou plus récemment, l'attitude du PS n'offrant comme perspective à François Bayrou que de se fondre dans le programme de François Hollande, et vous comprendrez qu'il n'y a pas de place pour nous à gauche. Aucune, ne vous y trompez pas, et pourtant, jamais le programme du centre n'a été aussi proche de la gauche que celui du Projet Humaniste de 2008. C'est un militant de centre-droit qui vous le dis.

    Alors quoi ? Continuer à nous enfermer dans une tour d'ivoire ? Nous savons très bien qu'ainsi, nous allons vers une mort lente mais inéluctable. Continuer à frapper à la porte de la gauche ? Ne croyez-vous pas que les amants mille fois éconduits finissent par être ridicules ? N'en fait-on d'ailleurs pas des sujets cocasses de comédies ? Je vous pose la question sans jeux de mots : quelle alternative ?

    L'indépendance, c'est la mort. L'alliance à gauche, c'est foutu, et pour ceux qui trouveraient qu'une certaine droite pue, je fais observer qu'une certaine gauche ne sent pas forcément meilleur.

    Sur l'Europe, sur notre identité et celle des autres, sur la fiscalité et la solidarité, nous avons au centre avec François Bayrou et Jean-Louis Borloo des leaders au discours clair et sans ambiguïtés, dans un sens ou dans l'autre. A condition de constituer un pôle puissant, nous pouvons finir par imposer une partie de nos vues à la droite et nous ne nous interdisons pas d'approuver ce qui nous paraîtra favorable à la France. Je rappelle que Jean-Louis Borloo a usé de cet élément de langage cher à François Bayrou dès le début de la nouvelle mandature législative.

    Votre départ, je suis désolé de vous le dire, ne changera pas le cours de l'histoire et le MoDem continuera bon an mal an son chemin. Mais vous, vous vous enlèverez un moyen de peser sur l'action politique. Vous cesserez d'être le nécessaire poil à gratter qui rappellera au centre le caractère impératif de la solidarité. Vous partirez, amers, et ne gagnerez rien, car vous imaginerez reproduire dans le tissu associatif ce que vous avez voulu créer au sein d'un parti. Or, vous découvrirez qu'il n'en va pas autrement dans les associations : ne vous leurrez pas, elles connaissent les mêmes contradictions et obstacles que les partis coloration politique mise à part. Quelle que soit la structure dans laquelle il se réfugie, l'humain reste humain.

    Humain trop humain, a écrit Friedich Nietszche, donnant cet aphorisme comme titre à l'un de ses ouvrages majeurs. Si je me refuse à écarter définitivement toute forme de métaphysique de nos valeurs, comme le voudrait ce philosophe fameux, je retiens de son ouvrage la volonté d'écrire une chimie de nos représentations morales et de nos sentiments tout en nuance. Foin des oppositions radicales, les aphorismes de Niezsche disent simplement que l'erreur naît au moins autant de la vérité qu'elle ne s'y oppose ou encore qu'il existe un lien presqu'indissoluble entre égoïsme et altruisme. Ces nuances subtiles ne sont pas constitutives de nos structures sociales mais bien de la nature humaine. 

    En allant chercher ailleurs ce que vous avez cru ne pas trouver au MoDem, vous n'y rencontrerez, et à nouveau, que de l'humain. Vous pouvez vous en réjouir ou en pleurer, mais vous ne pourrez l'éviter.

  • Un effet immédiat de l'Alternative dans les sondages ?

    Il est difficile de se prononcer sur les conséquences électorales de la constitution de l'Alternative, mais, dans les derniers sondages, je vois tout de même des frémissements jusque là inconnus.

    Jusqu'ici, Benhamias était à 3% d'intentions de votes à Marseille. Le voici subitement à 7% dans un tout récent sondage. Bayrou est donné gagnant à Pau. Marielle de Sarnez était à 16% au second tour dans le 14ème sans même qu'une dynamique d'union n'eût été encore enclenchée dans la capitale.

    Il reste encore bien des obstacles sur le parcours de la fusion MoDem/UDI mais j'avoue que j'ai de l'espoir. Un autre sondage évalue le potentiel de notre association à 9% minimum 19% maximum pour les élections européennes. Une belle marge qui va bien au-delà de qu'obtenaient les centristes par le passé.

    L'Alternative n'est pas encore en ordre de marche. J'espère pourtant qu'elle y parviendra. Avec des idées, des valeurs fermes, et une véritable union des centres et des modérés, ce peut être une formidable machine électorale, emmenée par les deux leaders charismatiques et populaires que sont Bayrou et Borloo.

    Les moqueries d'une certaine presse ne doivent pas faire illusion, pas plus que les commentaires aigris des déçus, bientôt, nous serons en mesure de faire peur à tout le monde. L'UMP à 9% seulement à Pau au premier tour, cela devrait donner matière à réflexion à Monsieur Copé, j'espère...

  • Hollande s'est bêtement aliéné le centre

    Je n'ai pas trop commenté le changement de cap du MoDem et du Bayrou, mais je voudrais tout de même faire une réflexion d'ordre tactique.

    Contrairement à d'autres, je ne reprocherais pas à Hollande d'avoir laissé un candidat face à Bayrou ni de ne pas lui avoir confié de responsabilités mais en revanche, il n'a aucunement examiné la possibilité d'introduire de la proportionnelle aux législatives et pourtant, il s'y était engagé après le vote de Bayrou. 

    Pas de proportionnelle, pas de centre indépendant dans notre système de scrutin majoritaire à deux tours. Même au plus fort de son aura (époque du MRP) le centre pouvait atteindre 25% des voix mais pas plus. Les Communistes qui sont parvenus à près d'un tiers des voix n'ont jamais pu prendre non plus le pouvoir sans s'allier (aux Socialistes en 1981) et ils se sont faits bouffer.

    Si le centre n'a pas de perspective et que le PS lui claque la porte au nez à quelques exceptions près d'individus qui n'ont finalement pas fait bouger les lignes, croyez-vous que le centre va aller au bout du suicide ?

    Le PS aurait pu constituer une majorité réformiste avec les centristes, qui, je le pense, auraient été des alliés bien plus fiables que les verts ou le front de gauche ou même la gauche du PS. Elle a raté, et pour longtemps, le coche. 

    Personnellement, cela ne me fait pas pleurer plus que cela, car j'assistais, navré, aux rapprochements programmatiques successifs du MoDem et du PS. Mauvaise passe  à vivre pendant 5 années une gauchisation que je n'avais pas souhaitée, même si elle demeure encore vivace dans les moeurs militantes et dans les restes de l'ancien programme politique du MoDem.

    Ce que je pense, maintenant, c'est qu'à terme, il faut que le MoDem et l'UDI (et d'ailleurs toutes les petites chapelles centristes) disparaissent une bonne fois pour toutes et que l'Alternative prenne le relais.

    Je ne considère pas l'UMP comme notre partenaire naturel, loin de là. Une partie de l'UMP est fréquentable, pas l'autre. Je ne garantis d'ailleurs pas de continuer à m'abstenir lors de certains seconds tours si le centre n'y est pas, et, même en cas d'alliance, faut pas pousser mémère dans les orties, comme on dit : imaginons des centristes sur une liste menée par Copé, par exemple, à moins d'avoir un front de gauche ou un Hamon en face, je vote direct socialiste. Dès le premier tour. 

    A Paris, NKM va devoir affronter autant que le PS les contradictions de l'UMP, surtout si elle souhaite se concilier l'électorat centriste, pour l'instant enclin à donner sa voix à l'équipe sortante. Pour moi qui ne représente pourtant pas l'aile gauche du MoDem, au contraire, il y a des UMP parisiens pour lesquels je ne voterai jamais. C'est très clair dans ma tête. 

    L'erreur tactique des Socialistes n'est donc pas un blanc-seing pour faire n'importe quoi côté centriste, d'autant que son électorat a la particularité d'être très volatil et de faire bien ce qu'il veut.

    Je me souviens encore de la comparaison de Bayrou évoquant la charrette de grenouilles centristes. Pour qui a vécu le MoDem de l'intérieur, on est encore en-dessous de la réalité. Les Verts sont des rigolos à côté de nous. Un centriste, une grenouille. Je ne compte pas les listes dissidentes, les militants ne comptant en faire qu'à leur tête, l'absence générale de la moindre discipline de parti, et cetera...Même moi qui suis de tempérament individualiste et parfois frondeur, j'en suis demeuré scotché pendant 5 années...

    Au fond, aujourd'hui, Bayrou revient à ce qu'il a toujours été : la démocratie-chrétienne. En France, elle ne s'allie plus d'une manière ou d'une autre avec la gauche depuis le début des années 70, soit près de 40 années même s'il y a eu quelques ponts pendant cette période (Rocard, Bayrou).

    Maintenant, c'est fini. Le centre reprend le chemin de la droite et la gauche de gouvernement reste seule en tête-à-tête avec sa propre gauche. Bonne chance les filles et les gars, c'est pas un cadeau...

  • Marielle de Sarnez et la sécurité à Paris

    Je dois un mea culpa à Marielle de Sarnez : j'ai écrit récemment en comparant les programmes de l'UDI et du MoDem à Paris qu'elle ne s'était pas exprimée sur les questions de sécurité à Paris, pas plus que le MoDem. Vous allez rire, mais c'est en partie un problème de mot-clef, et pour l'autre partie, lié au statut très particulier de Paris.

    Quand on tape dans un moteur de recherche "Sarnez"+"sécurité" ou toute combinaison similaire, on ne trouve effectivement rien. Mais si on remplace "sécurité" par "pouvoirs de police"+"maire"+'paris", là, on trouve quelque chose

    Ce n'est pas le rapprochement avec NKM qui m'intéresse en tant que tel mais la remarque sur les pouvoirs de police du maire de Paris. Il n'en a pas. Et, cela m'est revenu à l'esprit, c'est quelque chose que Marielle de Sarnez dénonce depuis fort longtemps. Interrogée sur une politique de sécurité intéressante dans une grande ville, elle citera spontanément Gérard Collomb à Lyon, au-delà de toute étiquette partisane. Sans rentrer dans le détail, disons que Collomb, c'est un peu la ligne politique de Valls au PS. Pragmatique donc.

    La question que l'on peut se poser, dans ces conditions, c'est de déterminer si le maire de Paris peut faire quelque chose dans le domaine de la sécurité. Le blog du Monde spécialisé en délinquance ne semble guère optimiste sur le sujet et critique de manière quelque peu acerbe les imprudentes promesses de NKM dans ce domaine.

    Il est vrai que les pouvoirs de police sont dévolus au préfet à Paris, mais les consultations entre l'édile et le maire sont régulières et je doute fortement qu'un préfet puisse suivre une ligne foncièrement hostile au projet du maire. En réalité, jusqu'à un certain point, ils s'entendent comme larrons en foire. Pendant ces deux mandatures, Delanoë n'a eu de cesse de dresser en priorité des PV de stationnement. Un aspect qu'occulte totalement le blog que je cite. Oubli ou parti-pris partisan ?

    En ce qui concerne Marielle, la sécurité était présente en page 67 de son projet de 2008. On y trouvait ainsi le constat suivant : 

    En matière de sécurité et de circulation, Paris est une exception. Alors que les 36 000 maires de France disposent des pouvoirs de police municipale, le maire de Paris en est dépossédé au profit du Préfet de Police. Cette situation, qui date du Consulat, est très révélatrice de la méfiance des pouvoirs publics à l’égard de la capitale, longtemps considérée comme le foyer de toutes les contestations et de la défiance vis-à-vis du pouvoir central. Si l’on comprend aisément que l’État assure la sécurité des institutions et la mise en œuvre des politiques de lutte contre les différentes formes de criminalités, on doit, à l’inverse, s’interroger sur l’interdiction qui est encore faite au maire de Paris de s’occuper de tout ce qui relève, de par la loi ordinaire, des pouvoirs de police municipaux, essentiellement axés sur la proximité et la prévention.

    Marielle, comme NKM, était en 2008 favorable à l'instauration d'une police de quartier. Mais, bien plus prudente sur la réalité effective des pouvoirs du maire, elle ne disait pas qu'elle la mettrait en place mais qu'elle demanderait au préfet de le faire. Il y avait dans le projet de Marielle, tant c'est sa marque de fabrique toute centriste et proche des idées de Montesquieu que de vouloir associer les corps intermédiaires aux décisions politiques, la volonté d'associer les citoyens à la sécurité par le biais des associations mais aussi du volontariat. Comprenons-nous : il ne s'agissait en aucun cas de former des milices mais de demander par exemple aux associations de parents de participer aux opérations de prévention aux abords des établissements scolaires, ou encore, de créer une réserve de citoyens disponibles capables de porter une assistance psychologique et matérielle en cas de risques majeurs. Sur ce dernier point, je peux vous assurer que lorsque le risque en question se produit, la présence de milliers de personnes capables de décharger les services de police et de sécurité des taches humaines simples est un apport inestimable. J'aime bien en outre cette philosophie de la responsabilité où l'on se montre solidaire et l'on se prend en mains.

    Je ne doute pas que Marielle finira pas d'exprimer plus précisément sur la sécurité mais je pense que les idées de 2008 sont toujours valides globalement. Et je pense aussi qu'il y a chez Marielle, comme chez Bayrou, au demeurant, une volonté très ferme de ne pas instrumentaliser la sécurité en divisant les citoyens et en les montant les uns contre les autres.

    Je note par exemple qu'elle est la seule à avoir eu une réaction censée à propos des Roms à Paris : pas d'angélisme (PS), pas de stigmatisation (NKM, UMP) mais simplement l'observation très juste que si des Roms étrangers viennent jusque chez nous c'est que leurs pays d'origine ne mettent pas en oeuvre les politiques qu'ils devraient mener et ce alors qu'ils reçoivent des fonds très importants de l'Europe pour cela...Bref, comme souvent dans ce genre de cas, les solutions sont souvent européennes et exigent des contrôles des fonds alloués. Il ne faut pas oublier que Marielle de Sarnez est aussi eurodéputée et qu'elle sait de quoi elle parler. Nonobstant ces observations elle est évidemment favorable à l'application ordinaire de la loi, et à l'extension de la vidéosurveillance dès lors qu'elle respecte les libertés publiques.

  • La difficile fusion programmatique de l'UDI et du MoDem

    L'Alternative est née, je ne puis que saluer cette association, bien évidemment. J'espère d'ailleurs qu'à terme elle effacera les identités respectives de l'UDI et du MoDem afin de tourner définitivement la page des détestables chapelles centristes.

    Je suis très étonné de voir à quel point les commentateurs de cet événement ne l'abordent que sous l'angle des alliances politiques et des individus.

    La vraie friction et c'est elle qui génère toutes les autres, elle est programmatique. Il y a des convergences, certes, entre l'UDI et le MoDem, mais aussi d'importantes divergences. Je l'ai écrit à plusieurs reprises ici, le centre-gauche et le centre-droit, ça a beau être centriste, ce n'est pas pareil. Si je devais simplifier, je dirais que l'UDI est d'obédience libérale quand le MoDem penche assez nettement vers la social-démocratie.

    Le cas d'école, c'est la comparaison des programmes de Marielle de Sarnez et de Christian Saint-Étienne à Paris. C'est très simple : comparez ce que disent l'un et l'autre sur les déplacements (plan air de Marielle de Sarnez), ça va être dur de les rendre compatibles. Le leader de l'UDI à Paris, considère la mobilité comme une liberté fondamentale (ce que j'approuve pleinement) et cela inclut l'usage des véhicules particuliers ; en face, le programme du MoDem est quasiment aligné sur celui du Parti Socialiste, avec toutefois une touche plus incitative que coercitive. Pour avoir regardé de près ce que dit NKM, je constate que l'UMP est plus proche de l'UDI que le MoDem sur ce point. Bref, on a un bloc de droite (UMP/UDI) et un bloc de gauche (PS/MoDem) sur ce sujet. Si l'électorat du MoDem est aux 2/3 centriste ou de centre-droit, sa base militante est aux 3/4 de centre-gauche et son programme politique s'en ressent.

    On le voit bien en lisant le blog de Marielle (nettement plus modérée que sa base militante, pourtant), ses priorités ne sont pas les mêmes  que celles de Christian Saint-Étienne.

    Soyons positifs : je vais essayer de sélectionner au moins ce qui nous rassemble.

    - la volonté de faire de Paris une ville à énergie positive

    - la multiplication de bus et navettes électriques ainsi que le développement du transport fluvial

    - des mesures incitatives pour favoriser les véhicules propres (clairement incitatives à l'UDI, nettement plus coercitives au MoDem...)

    - liberté d'ouverture des commerces (bémol côté MoDem qui estime que ce sont les salariés qui doivent prendre la décision)

    - pour l'instant ni le MoDem ni l'UDI ne l'ont évoqué, mais je pense que ces deux partis sont d'accord sur la nécessité de réaliser le Grand Paris. Le projet de couverture du périphérique de Marielle de Sarnez est d'ailleurs un procédé astucieux pour associer deux objectifs, le premier de dégager du foncier pour le logement, le second de faire tomber la barrière physique entre Paris et la petite couronne.

    A côté de ça...l'UDI n'a pas de projet spécifique pour le logement mais une visée plus globale sur le pouvoir d'achat en promettant de baisser les dépenses de la ville de Paris ainsi que le montant de la taxe d'habitation. Marielle de Sarnez ne réclame qu'une pause fiscale (pas une baisse, quoi...). Il va sans dire que l'UDI semble plus proche de l'UMP que du MoDem sur ce sujet, mais les apparences sont trompeuses. Pourquoi ? Parce que le projet de l'UDI est économiquement crédible alors que l'UMP et NKM multiplient les promesses de dépenses somptuaires en même temps qu'elles assurent vouloir réduire les impôts. Le beurre et l'argent du beurre, on sait ce que cela fait, au final...J'ai l'impression que l'UDI aborde la question du Grand Paris davantage du point de vue de la Région tandis que le MoDem compte d'abord sur les municipalités. Il y a eu une intervention intéressante au Conseil de Paris, d'un élu UDI en février dernier qui proposait de fusionner quatre départements en un seul.

    Si l'UDI ne dit rien ou presque sur le logement, c'est quasi-silence radio sur la sécurité côté MoDem pas plus préoccupé que cela de la question.

    Je sais qu'il est question de s'allier avec l'UMP dès le premier tour, mais je crois, bien réfléchi et contrairement à ce que j'avais écrit il y a quelque temps, que nous avons intérêt à des listes centristes indépendantes. Marielle de Sarnez à 13% dès le premier tour dans le XIVème puis à 16 au second tour, cela signifie que nous n'avons a priori pas perdu notre potentiel électoral et que notre association avec l'UDI peut même l'augmenter légèrement. Or, nous étions à un peu plus de 9% en 2008. En dépassant partout les 10%, ce que je crois possible parce qu'ensemble, nous avons les armes pour le faire, nous pouvons arriver en position de force au 2ème tour.

    Je connais beaucoup d'électeurs socialistes exaspérés par les impôts autour de moi. Ils ne voteraient sans doute pas pour une liste de fusion avec l'UMP mais pour une liste MoDem ou pour une liste MoDem/UDI, ils m'ont assuré qu'ils le feraient.

    Toutefois, il faut le dire, seule Marielle de Sarnez dispose de la notoriété et de la popularité suffisante à Paris, au sein de la sphère centriste, pour mener une telle bataille. Cela suppose d'accorder nos violons avec nos amis de l'UDI et puis surtout, je le souligne, une très sérieuse refonte des programmes des uns et des autres pour parvenir à une voie moyenne...

    Alors...en route pour une Alternative ?