Le témoignage d'un ancien salarié du MoDem juste avant le premier tour des législatives fait bien rigoler la twittosphère MoDem. Les dédales de la mémoire, c'est toujours étonnant. Donc, 7 ans après les faits, un ex-permanent du MoDem se souvient d'un coup qu'il a profité d'un "emploi fictif". Mon Dieu ! A 72 heures du scrutin, comme c'est étonnant !
Surprenant aussi de considérer que le témoignage vient de l'entourage de la Mairie de Paris au moment où l'actuelle majorité de gauche s'apprête à prendre une raclée historique dans la Capitale. Mauvais augure pour les prochaines municipales...
Le MoDem est évidemment en règle dans cette affaire.
Je vais en revanche essayer d'expliquer comment l'accusation peut prendre corps.
On s'en doute, un assistant parlementaire, ça ne gagne pas des mille et des cents. Et ce poste n'est pas non plus un poste forcément ouvert à tout venant : il faut tout de même avoir manifesté une certaine appétence pour la politique, et, pour l'eurodéputation, pour l'Europe. Très souvent, les assistants parlementaires sont donc impliqués dans la vie du parti que leur député représente.
C'est bien pour cela qu'un parti honnête, c'est le cas du MoDem, leur propose un contrat en bonne et dûe forme, c'est aussi le cas du MoDem.
Alors forcément, quand on travaille pour un député qui remonte beaucoup d'informations et de précisions au Siège, les taches qu'on peut effectuer mordent sur celles de permanent et sur celles d'assistant. Si vous vous occupez de la distribution d'une revue numérique éditée par le parti mais dans laquelle un eurodéputé a présenté un dossier ou dont le travail parlementaire a permis la constitution d'un dossier, l'assistant travaille pour le parti ou pour le député ?
Bien évidemment les deux. Ce n'est pas possible, dans un domaine comme la politique, de scinder exactement et strictement les deux. Et c'est normal. L'important, c'est que l'ensemble des taches servent et le parlementaire dans l'exercice de ses fonctions, et le parti qui emploie aussi le permanent. Et ce travail ne justifie pas forcément d'être scotché dans la région d'élection de l'eurodéputé ni d'être le doigt sur la couture pour lui demander à tout bout de champ ce qui doit être fait ou non. La réponse de Benhamias dont la gestion humaine est libérale et souple va en ce sens là.
DONC :
Accuser le MoDem d'avoir fabriqué des emplois fictifs est juste malhonnête. L'accusation fait semblant d'ignorer les liens profonds qui existent entre le vie interne d'un parti et la représentation politique. C'est d'autant plus malhonnête que le permanent qui a pu bénéficier des deux mi-temps sur le même lieu de travail ne s'est pas trop plaint de ne pas avoir à multiplier les déplacements en province ni de devoir travailler dans deux endroits différents. Le matin à Paris, le soir à Marseille, ou même trois jours dans la capitale, deux jours dans le Sud. Je pense que ses finances en auraient pris un sacré coup.
Parce que le MoDem est accommodant et sensible à la gestion de ses ressources humaines, il essaie d'épargner des conditions de travail difficiles à ceux qui travaillent pour lui et pour ses élus.
C'est juste dégueulasse de lui renvoyer dans les dents cette humanité comme s'il s'agissait d'un parti d'affairistes et de brigands.
Le MoDem est le seul parti dont les comptes sont sains, c'est à dire à l'équilibre. Tous les contrats sont signés noir sur blanc. Arriver à ce degré de transparence a été difficile : quand il a fallu licencier en 2010, cela a été humainement très dur. Bayrou a dû prendre des décisions pénibles et douloureuses mais il ne s'est pas dérobé. Il a tout fait alors pour atténuer le choc pour ceux qui avaient perdu leur emploi.
Je n'aime pas vraiment pas les méthodes de l'anonyme pour lequel le MoDem a tout fait, dans le respect de la légalité, afin de lui faciliter la vie.
Et je n'aime pas les méthodes de la presse à sensation qui essaie d'avoir à tout prix un scoop en harcelant les assistants et les permanents du MoDem, notamment en les appelant sur leur numéro de téléphone personnel (tiens tiens, qui le leur a donné ?).
Mais moi, ce que je vous prédis, c'est que l'accusation va faire un flop monumental. Elle aura fait long feu. On voit les coups politiques derrière, le FN d'abord avec Marielle de Sarnez, les Socialistes parisiens maintenant.
Pas de chance, ça ne marchera pas, tout est en règle au MoDem. Pour espérer être crédible, il aurait fallu déposer un dossier des années auparavant. Mais bon, on ne peut pas faire du plein avec du vide...