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Modem - Page 2

  • La mémoire sinueuse d'un ancien salarié du MoDem anonyme à 72h du scrutin...

    Le témoignage d'un ancien salarié du MoDem juste avant le premier tour des législatives fait bien rigoler la twittosphère MoDem. Les dédales de la mémoire, c'est toujours étonnant. Donc, 7 ans après les faits, un ex-permanent du MoDem se souvient d'un coup qu'il a profité d'un "emploi fictif". Mon Dieu ! A 72 heures du scrutin, comme c'est étonnant !

    Surprenant aussi de considérer que le témoignage vient de l'entourage de la Mairie de Paris au moment où l'actuelle majorité de gauche s'apprête à prendre une raclée historique dans la Capitale. Mauvais augure pour les prochaines municipales...

    Le MoDem est évidemment en règle dans cette affaire. 

    Je vais en revanche essayer d'expliquer comment l'accusation peut prendre corps.

    On s'en doute, un assistant parlementaire, ça ne gagne pas des mille et des cents. Et ce poste n'est pas non plus un poste forcément ouvert à tout venant : il faut tout de même avoir manifesté une certaine appétence pour la politique, et, pour l'eurodéputation, pour l'Europe. Très souvent, les assistants parlementaires sont donc impliqués dans la vie du parti que leur député représente.

    C'est bien pour cela qu'un parti honnête, c'est le cas du MoDem, leur propose un contrat en bonne et dûe forme, c'est aussi le cas du MoDem.

    Alors forcément, quand on travaille pour un député qui remonte beaucoup d'informations et de précisions au Siège, les taches qu'on peut effectuer mordent sur celles de permanent et sur celles d'assistant. Si vous vous occupez de la distribution d'une revue numérique éditée par le parti mais dans laquelle un eurodéputé a présenté un dossier ou dont le travail parlementaire a permis la constitution d'un dossier, l'assistant travaille pour le parti ou pour le député ?

    Bien évidemment les deux. Ce n'est pas possible, dans un domaine comme la politique, de scinder exactement et strictement les deux. Et c'est normal. L'important, c'est que l'ensemble des taches servent et le parlementaire dans l'exercice de ses fonctions, et le parti qui emploie aussi le permanent. Et ce travail ne justifie pas forcément d'être scotché dans la région d'élection de l'eurodéputé ni d'être le doigt sur la couture pour lui demander à tout bout de champ ce qui doit être fait ou non. La réponse de Benhamias dont la gestion humaine est libérale et souple va en ce sens là.

    DONC :

    Accuser le MoDem d'avoir fabriqué des emplois fictifs est juste malhonnête. L'accusation fait semblant d'ignorer les liens profonds qui existent entre le vie interne d'un parti et la représentation politique. C'est d'autant plus malhonnête que le permanent qui a pu bénéficier des deux mi-temps sur le même lieu de travail ne s'est pas trop plaint de ne pas avoir à multiplier les déplacements en province ni de devoir travailler dans deux endroits différents. Le matin à Paris, le soir à Marseille, ou même trois jours dans la capitale, deux jours dans le Sud. Je pense que ses finances en auraient pris un sacré coup.

    Parce que le MoDem est accommodant et sensible à la gestion de ses ressources humaines, il essaie d'épargner des conditions de travail difficiles à ceux qui travaillent pour lui et pour ses élus.

    C'est juste dégueulasse de lui renvoyer dans les dents cette humanité comme s'il s'agissait d'un parti d'affairistes et de brigands.

    Le MoDem est le seul parti dont les comptes sont sains, c'est à dire à l'équilibre. Tous les contrats sont signés noir sur blanc. Arriver à ce degré de transparence a été difficile : quand il a fallu licencier en 2010, cela a été humainement très dur. Bayrou a dû prendre des décisions pénibles et douloureuses mais il ne s'est pas dérobé. Il a tout fait alors pour atténuer le choc pour ceux qui avaient perdu leur emploi.

    Je n'aime pas vraiment pas les méthodes de l'anonyme pour lequel le MoDem a tout fait, dans le respect de la légalité, afin de lui faciliter la vie.

    Et je n'aime pas les méthodes de la presse à sensation qui essaie d'avoir à tout prix un scoop en harcelant les assistants et les permanents du MoDem, notamment en les appelant sur leur numéro de téléphone personnel (tiens tiens, qui le leur a donné ?).

    Mais moi, ce que je vous prédis, c'est que l'accusation va faire un flop monumental. Elle aura fait long feu. On voit les coups politiques derrière, le FN d'abord avec Marielle de Sarnez, les Socialistes parisiens maintenant. 

    Pas de chance, ça ne marchera pas, tout est en règle au MoDem. Pour espérer être crédible, il aurait fallu déposer un dossier des années auparavant. Mais bon, on ne peut pas faire du plein avec du vide...

  • Le MoDem est parfaitement en règle

    Les attaques contre le MoDem à deux jours du premier tour des élections législatives sentent le coup foireux à plein nez.

    Les accusateurs essaient d'entretenir une confusion : des assistants parlementaires étaient aussi salariés du MoDem et ce parti peut présenter toutes les fiches de paie et les contrats de travail. Certains essaient de faire croire que ces assistants ont effectué un travail pour le MoDem sur leur salaire d'assistants alors que, lorsqu'il y a eu travail pour le parti, c'était sur le mi-temps réglé par le MoDem et non sur les fonds des Parlementaires. Une fois encore, d'ailleurs, le Parlement européen n'a engagé aucune poursuite contre le MoDem estimant que ce parti est parfaitement en règle.

    Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. Soit dit en passant, cela me rappelle des épisodes de la vie interne du parti à une époque où nous étions électoralement en difficultés. Les hyènes s'étaient alors déchaînées de l'intérieur. Peut-être constatent-elles avec amertume qu'elles ont loupé le coche et essaient de nous discréditer par pure hargne. J'en connais pas mal de ce genre-là. J'espère que cela va leur retomber sur le coin du museau. Je connais leurs méthodes et leurs aspirations de sycophantes de pacotille pervers narcissique à l'égo démesuré versant dans la paranoïa délirante. 

    Je copie ici le communiqué du MoDem :

    Des témoignages présentés comme « anonymes » cherchent à accréditer l’idée que le MoDem n’aurait pas respecté dans le traitement de ses collaborateurs les règles françaises et européennes.

    Le MoDem réaffirme qu’il a respecté toutes les règles et toutes les obligations d’un employeur. Tout salarié qui a travaillé dans ses équipes ces dernières années, souvent à temps partiel, a été rémunéré par le mouvement de manière parfaitement transparente en fonction du service effectivement assumé pour notre formation politique.

    Ces collaborateurs à temps partiel ont pu avoir, en même temps, d’autres contrats également à temps partiel auprès de parlementaires européens. Rien n’est plus normal et plus légal qu’un tel partage d’activité.

    Pour mettre fin à ces rumeurs « intéressées » le MoDem réitère sa proposition de consultation de tous les contrats de travail et de tous les bulletins de salaire qui ont engagé le mouvement, qui ont été déposés à cette fin entre les mains du bâtonnier Francis Teitgen et de Me Pierre Casanova.

    Voilà. Bien répondu. Je pense aussi qu'il faut retrouver les auteurs des calomnies et leur faire rendre gorge parce que cela commence à bien faire.

  • En Marche/MoDem, une alliance qui marche !

    Je n'ai pas pu résister à la tentation du jeu de mots facile. Les différends entre les deux formations se sont aplanies et je m'en réjouis.

    Les derniers sondages sont excellents. Nous nous envolons.

    Harris donne notre duo à 29% aux législatives, le FN et LR à 20% chacun, la France insoumise à 14%, le PS moribond à 7% et les autres formations à 3% ou moins.

    Si ces sondages prometteurs se concrétisent, nous pouvons espérer une vraie majorité à l'Assemblée nationale.

    En Marche est neuve, le MoDem a 10 ans à peine, et nous pouvons pour la première fois exercer le pouvoir afin d'appliquer nos idées économiques et sociales au devenir de la France.

    Certains points programmatiques seront à mon avis à améliorer, mais la base est saine.

     

  • Seul le MoDem peut garantir les promesses de Macron et d'En marche

    J'ai pris connaissance des 428 investitures d'En Marche hier. Je dois dire qu'elles sont séduisantes et qu'un beau travail a été accompli. Mais je suis en revanche très contrarié d'y voir le MoDem misérable.

    Soyons clairs : Emmanuel Macron s'est engagé à moraliser la politique et à rémunérer le travail justement auprès de François Bayrou. Il va de soi qu'il doit y avoir des garants de ces promesses. Ce ne peut être évidemment pas les investis d'En marche puisque c'est une demande du MoDem.

    Le MoDem doit donc disposer d'un groupe suffisamment conséquent à l'Assemblée Nationale pour s'assurer de pouvoir défendre les intérêts des Français.

    Je ne voudrais pas être désagréable, mais je rappelle qu'Emmanuel Macron voulait une loi El-Khomri puissance 10 et d'ailleurs, il a investi cette dernière.

    Moi, je suis fondamentalement hostile au contenu de cette loi, à plusieurs titres. Et François Bayrou, et avec lui le MoDem, s'était dressé contre les baisses de rémunération qu'elle entraînait. Je ne vois pas du tout d'un bon oeil Emmanuel Macron pouvoir agir à sa guise dans ce domaine.

    Mon vote et celui de pas mal d'autres électeurs du MoDem pourraient se déplacer si nous voyons que vous avons été victimes d'un marché de dupes et que notre partenaire politique ne nous paraît pas fiable.

    Qui dit qu'il va tenir le reste de ses engagements s'il commence déjà à ne pas en respecter un ?

    J'espère que tous sauront aplanir les différents et pour ce qui me concerne, je préviens que je n'ai pas l'intention d'être le dindon de la farce.

  • Le MoDem maintiendra son alliance avec Macron même si Juppé se présente

    Et voilà, Marielle de Sarnez a confirmé ce que je pressentais. C'est de toutes façons logique. Le MoDem ne lâchera pas Macron. Mais bon sang, que de rebondissements dans cette présidentielle ! Un vrai thriller. Il faudra écrire son histoire plus tard, d'autant que, je le suppose, nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

    J'avais souligné la possibilité d'un accord Mélenchon-Hamon mais il y a d'autres options auxquelles je n'avais pas pensé jusqu'ici : les parrainages des maires sont publics, désormais, et de plus, pas mal d'entre eux sont passablement lassés des requêtes et jugent que l'on ne s'occupe pas d'eux, particulièrement pour les petites communes.

    Imaginons un scénario de folie : 

    a) Macron n'obtient pas les 500 parrainages car le PS essaie de le bloquer tandis que l'UDI maintient son alliance avec les LR. C'est possible d'autant que, comme je l'ai fait observer, c'est une erreur de décréter unilatéralement la baisse de la taxe d'habitation. C'est aux administrés et à leurs maires de voir cela entre eux. Une décision venue de l'État sonne comme un gros déni de démocratie et prive ou donne le sentiment de priver les petites communes de leur principale source de revenus.

    b) Marine Le pen n'obtient pas ses parrainages. Cela me semble peu probable parce que le FN dispose désormais d'un solide réseau d'élus et je rappelle que potentiellement, il y a 47 000 parrains même si beaucoup sont tenus par leur majorité politique.

    c) Mélenchon n'obtient pas ses parrainages. Je suppose que c'est peu probable aussi. Le Front de gauche a des élus, mais, comme il ne s'est plus allié au PS depuis un moment, il en a beaucoup moins que ce dont disposait autrefois le PC. 

    Il n'y a pas de risques pour les deux partis de pouvoir.

    Dans les trois cas que j'ai cités, si jamais une candidature devenait impossible, ce serait quand même un sacré déni de démocratie. Gageons que de tels retournements ne se produiront pas.

    d) les sondages sont si incertains, qu'ils font erreur et que le score de Marine Le pen est bien supérieur à celui qu'annoncent les sondeurs et ce aux deux tours. C'est le risque le plus probable même si le FN est suffisamment normalisé, désormais, pour que les sondés ne cherchent plus à cacher leur vote. Je continue à ne pas exclure une victoire de Marine Le pen au second tour, que ce soit contre Macron, Juppé ou Fillon. 

    Il y a actuellement quatre blocs à peu près égaux en poids, mais avec une proportion dominante pour le FN. S'il doit y avoir pendant les législatives qui suivront des triangulaires, a fortiori des quadrangulaires, on peut dire que le FN gagnera à tous les coups. S'il y a un front républicain, on avalisera l'impression qu'il y a un establishment qui se ligue contre le FN et cela fait monter ce parti. Il n'y qu'à voir l'évolution des votes et des sondages au fil des élections. Autant dire qu'il y a là une martingale macabre...

    Bref, la France, comme tant d'autres pays depuis quelques années, est entrée dans un futur incertain.

     

  • Macron et le jugement d'un sympathisant démocrate

    Ascagne est le pseudonyme d'un militant ou sympathisant démocrate. Je dis souvent que je ne trouve presque jamais de différences avec les avis exprimés par François Bayrou mais je peux en dire quasiment autant des commentaires qu'Ascagne peut faire sur ce blog.

    Je trouve très juste l'analyse qu'il expose sur Macron dans un commentaire récent. Je la partage à 100% et le félicite pour son engagement sincère et courageux.

    La voici :

    Pour le moment, je ne vois guère de différence entre les gens qui nous demandent de soutenir dès maintenant Macron (dans la perspective évidente d'affaiblir au maximum Bayrou et le Modem) et ceux qui publiaient des tribunes affirmant qu'il fallait soutenir Hollande dès le premier tour en 2012 et ne même pas se rassembler (parce qu'après tout, Hollande avait promis d'instaurer la proportionnelle, n'est-ce pas ?).

    J'ai assez suivi l'évolution de Macron depuis son arrivée au gouvernement pour avoir bien des réserves sur de nombreux points. Le fait qu'il ne me semble pas du tout prêt à présider la République n'est pas le moindre. Le peu que je peux voir sur l'éducation et le supérieur ne m'inspire aucune confiance et je pense que les mêmes réseaux à l'origine des dernières réformes dans ces domaines le soutiennent. Sans parler de certains think tanks qui se préparent à sortir le champagne que Fillon ou Macron gagne, parce qu'ils auront été écoutés dans les deux cas.

    Pour moi, la politique, ce n'est pas seulement la façade, l'effet de mode dû à une conjoncture de sondages favorables, l'ivresse de la campagne présidentielle. J'ai rejoint le Modem alors qu'il était déjà placé devant les difficultés et j'ai vu les mêmes personnes qui se mettent "en marche" aujourd'hui avoir choisi alors le repli et l'inaction.

    Pour ma part, je crois en la nécessité d'un parti démocrate-centriste se voulant indépendant et restant à distance des aveuglements idéologiques de la droite et de la gauche ou d'une tendance moderniste dénuée d'esprit critique.
    Et je préfère de loin un Bayrou moins médiatique et souriant que Macron, mais dont les idées et les combats sont connus, sans confusion possible. C'est quelqu'un qui s'est tenu à la bonne distance du tout Paris et des pouvoirs médiatique et financier depuis longtemps et c'est important à mes yeux.

  • Le Modem portera-t-il la révolution économique ?

    Il y a une révolution douce qui secoue d'ores et déjà nos modèles économiques, mais qui je le crois, s'amplifiera autant qu'une onde sismique peut annoncer le tremblement de terre : le peer to peer appliqué à de très nombreux services et bientôt à l'industrie.

    Il y a d'abord eu l'idée que les individus pouvaient se constituer en réseau pour échanger des connaissances : cela a été la base internet, puis des newsgroups et enfin des premiers wikis. Les réseaux sociaux ont suivi. Nous vivons l'étape suivante qui est celle de l'application de cette idée à l'économie. Airbnb, blablacar, ouicar, guest to guest, sont autant de plate-formes qui permettent aux citoyens d'échanger logements, automobiles, ou encore de se les louer directement sans passer par de gros intermédiaires. On retrouve aussi cette idée dans un site comme lingoo, plate-forme d'échanges et accueil linguistiques entre pays. Les ruches qui essaiment mettent en contact producteurs et consommateurs sans passer par des distributeurs. Votre voisin cuisine pour vous et si vous trouvez le site qui convient, il peut aussi venir effectuer toute une série de menues réparations dans votre maison.

    Un pas a été franchi quand les imprimantes 3D sont devenues des biens accessibles au plus grand nombre. Il est devenu possible pour un quidam ordinaire de concevoir et produire sur places des objets industriels, parfois bien plus sophistiqués que ce que permettaient les grosses machines-outil de l'industrie.

    Aujourd'hui, il existe des plate-forme de reventes de fichiers 3D pour imprimer chez soi tel ou tel produit et on peut même si on le veut commander des pièces spécifiques, d'autant que les scanner 3D apparaissent à leur tour.

    Les grandes sociétés de service réfléchissent de plus en plus à la valeur ajoutée que représente le télé-travail : temps de transport économisé pour le salarié, mais aussi, pour l'entreprise, des locaux et de la place en moins pour disposer et entretenir les outils de travail. D'une certaine manière, on peut même dire que l'entreprise bénéficie à titre gratuit de l'espace immobilier privé du salarié. Une dépense de moins pour elle.

    François Bayrou avait eu l'intuition de comprendre que le circuit court était l'avenir économique mais hélas, et je lui ai écrit pour l'inviter à compléter son programme en janvier (en vain) il n'a pas développé son projet au-delà de cette idée.

    Il y a pourtant, j'en suis presque sûr, un véritable virage, social et économique qui s'opère. Aucun parti politique ne s'en rend compte, aucune figure politique ne le réalise. C'est là où j'attendrai le MoDem.

    L'avenir n'est pas l'État, et je crois que Corine Lepage s'est radicalement trompée dans son Vivre autrement, quand elle envisageait une mutation vers une économie écologique entièrement pilotée par l'État. L'avenir, c'est l'individu, les petits réseaux, le peer to peer.

    Bien que l'opinion publique et l'intelligentsia les conchient régulièrement, les libéraux libertariens et autres anacapitalistes prophétisent de longue date cette révolution. Qui lit attentivement Hashtable, aura constaté qu'il a évoqué il y a plus de quatre années déjà certaines de ces évolutions. Je n'entends pas par là que j'approuve le modèle social qu'il promeut ou encore sa vision de l'énergie (par exemple, des mini-centrales nucléaires autonomes pour chaque ensemble urbanisé, ce qui commence à se faire et a l'avantage de réduire considérablement les coûts de transfert et et distribution de l'énergie mais qui laisse à la charge des villes leur achat, leur sécurité et leur entretien avec tout ce que cela comporte comme risques...). En revanche, les libéraux, et Hashtable en particulier, sont très attentifs aux tentatives des individus pour se libérer de la tutelle des États et des gros groupes. C'est une erreur de ne pas les consulter en décrétant que leur idéologie est un gros mot et qu'eux sont le Mal. Leur pensée originale, avec ses qualités et ses défauts, a quelque chose à apporter à plus d'un égard au monde de demain, quand bien même fût-elle truffée d'outrances.

    Mon sentiment est que le MoDem a un rôle à jouer, s'il veut bien en prendre le risque, s'il veut accompagner l'Histoire en marche. Bayrou et ses circuits-courts, Marielle de Sarnez et son état facilitateur, Yann Wehrling et ses villes intelligentes ont ouvert une brèche. Il faut s'y engouffrer et la creuser. L'élection de 2017 verra s'affronter des idées classiques, souvent éculées. Ce sera la bataille des conservatismes et des réactions de toute obédience. L'espoir, ce serait une force politique qui proposerait autre chose, qui sortirait des idées préconçues et irait vers les individus sans chercher à les manipuler ni à leur inoculer une idéologie malfaisante et nocive comme le font l'extrême-gauche, l'extrême-droite et les complotistes de toute sorte à l'heure actuelle.

    Est-ce que le MoDem saura endosser cette responsabilité historique ?

     

     

  • Les Républicains et l'agriculture : aïe la cata...

    J'ai lu avec intérêt le document d'orientation des Républicains sur l'agriculture (lien ici).

    Les auteurs du projet annoncent dès l'introduction les axes directeurs de leur réflexion : la France est une puissance exportatrice dans ce domaine et la souveraineté alimentaire est un pilier stratégique de notre économie et notre diplomatie. Les auteurs jugent donc que les mesures qui répondent à ces deux exigences doivent l'emporter sur tous les autres impératifs. Ils récusent en conséquence avec vigueur l'agro-écologie génératrice de normes pénalisantes pour nos agriculteurs.

    J'avais initialement écrit une analyse de l'ensemble du document, mais à la réflexion, à quoi bon : les propositions de ce parti heurtent frontalement l'idée que je me fais du devenir agricole de la France, peu ou prou celles du MoDem (à lire ici).

    Les auteurs du projet exposent clairement leur intention de déconstruire les normes sanitaires et environnementales, ou, tout du moins, leur abondance.

    Si je suis favorable aux simplifications, pour le reste, je me méfie comme de la peste des tentatives de jouer avec notre santé.

    Je pense vraiment qu'il faut aller vers une agriculture biologique. Je reconnais qu'il y a une vraie difficulté parce qu'il faut rendre possible les reconversions des très grosses exploitations actuelles. Je ne vois pas comment y parvenir sans aide de l'État et de l'Europe, pour être franc. C'est d'ailleurs ce que propose l'Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe.

    Toutefois, je me fais le raisonnement économique assez simple, j'espère qu'il est valide : ce qui fait la richesse, c'est le montant de la valeur ajoutée. Les produits biologiques se vendent plus cher que les produits agricoles ordinaires. Certes, leurs coûts de production sont plus élevés, mais généralement, la marge réalisée l'est aussi. Je pense donc qu'on pourrait revenir vers des exploitations plus petites, et, pour ce qui est de l'exportation, pourquoi ne pas envisager de faire de la France une puissance exportatrice d'alimentation biologique ? Je n'ai que les chiffres de 2013 mais nous en étions alors à 309 millions d'euros (lien ici). Il est vrai que d'ici à atteindre les 76 milliards d'euros de l'ensemble de la production  agricole, il y a un long chemin...

    Il y a au bout de ce raisonnement quelque chose qui me paraît en revanche inévitable : on ne peut pas passer à une alimentation majoritairement biologique si les consommateurs n'acceptent pas de payer plus cher les produits qu'ils achètent. Cela revient ni plus ni moins à une hausse des prix. C'est quelque chose auquel il faut réfléchir. Peut-être que les conséquences positives dans le domaine sanitaire d'une alimentation bio compensent les surcoûts. A voir et à réfléchir.

    Une chose me paraît certaine : pour les Républicains, ces objectifs sont inconciliables. Tout leur projet va dans le sens du maintien d'une agriculture lourde et intensive, telle que nous la pratiquons depuis cinquante ans.

     

     

  • Réfugiés : et si la France écoutait Marielle de Sarnez ?

    Sur la question des filières d'immigration et des admissions de réfugiés, Marielle de Sarnez a une position constante (et de bon sens) depuis toujours (en tout cas, au moins depuis que je la connais).

    C'est l'absence de filières sûres et légales qui provoque une flux de réfugiés dans des conditions effroyables sur le sol européen.

    Ce que propose Marielle de Sarnez est simplement le bon sens : que l'Europe établisse des représentations partout où il y a des exils massifs et donc des demandes d'asile à prévoir. On construit des bureaux au Liban, en zone kurde en Syrie ou en Irak, en Turquie, bref, partout où il y a un grand nombre de candidats à l'émigration et on traite les dossiers sur place.

    Si on est logique, on le fait tous ensembles, nous les Européens, à défaut, au moins ceux qui seront d'accord pour cette procédure. Et si on veut aider les réfugiés à vivre décemment, on organise des systèmes de sanitaires, de la distribution d'eau, et on recrute des gens valables parmi les réfugiés pour protéger les femmes (bon, tout cela, c'est moi qui l'ajoute à la proposition initiale de Marielle de Sarnez - et de l'ADLE et du MoDem qui la soutiennent).

    L'Europe ne peut déléguer son droit d'asile aux pays qui l'entourent. Elle doit, au contraire, assumer son droit d'asile, l'harmoniser, réformer enfin Dublin, et gérer des voies d'accès légales et sûres pour les réfugiés syriens, comme l'a fait récemment le Canada par exemple.

    Voilà, ça me paraît le moins.

  • Rassembler les centristes ? Pas sans programme commun.

    Je ne parviens pas à m'accorder avec mon ami Des mots crates : je le vois s'affliger sur son blog de ce que le centre arrive à l'échéance de la prochaine présidentielle en ordre dispersé. Mais qu'importe l'ordre du centre. Je ne crois pas à une majorité centriste. Je ne crois qu'à une majorité d'idées. Je regrette de devoir le dire, mais ce que j'ai vu des différentes chapelles centristes ne m'incite pas vraiment à l'optimisme. Plus grave : je pense avoir plus en commun avec Mélenchon sur l'éducation, par exemple, qu'avec l'UDI. Beaucoup plus. Comment imaginer former une majorité avec des gens dont je ne partage à presqu'aucun point de vue les idées dans ce domaine ?

    Ce n'est pas tout : j'ai lu, sur le site de l'UDI, dans un communiqué du 24 février 2016, que Philippe Vigier estimait que la loi el Khomri allait dans le bon sens. Ce n'est pas mon opinion, je l'ai déjà écrit ici. Jamais je ne signerai la pétition de Caroline de Haas (je me méfie tout à fait de cette socialiste professionnelle et de son parcours idéologique) mais je ne m'associe pas pour autant à la loi. Les Républicains ont été bien imprudents de juger cette réforme courageuse : près de 70% de leur électorat la récuse. Cela devrait les faire réfléchir. J'approuve, à l'inverse, le bon sens et la sagesse de François Bayrou et Marielle de Sarnez (on peut lire son entretien avec Yves Thréard sur le site du MoDem). Plutôt que de lancer à l'improviste une loi qui fragilise tout le monde, il aurait été plus intelligent d'étudier la piste d'un contrat unique à droits progressifs, une idée que François Bayrou et Marielle de Sarnez proposent depuis plusieurs années. Malheureusement, je n'ai pas souvenir d'avoir vu une proposition de ce genre figurer à l'UDI ou dans toute autre chapelle centriste.

    Des différentes mesures qu'a pu suggérer l'UDI, il n'y a que sur les retraites (à lire ici) que j'ai pu à peu près me retrouver.

    Je ne vais pas épiloguer. J'aimerais que les différents militants centristes travaillent sur les idées plutôt que les sur les alliances ou les rassemblements. Quand nous aurons des idées communes, les rassemblements se feront naturellement.