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Bayrou - Page 71

  • Nouveau Centre : la salaire du ralliement

    Il y a des manières de faire qui sentent la magouille à plein nez : que l'amendement du Nouveau Centre visant à instaurer un financement public d'un parti, à partir de 15  députés seulement, et sans qu'il y ait obligation de représentation à hauteur d'au moins 50 candidats à 1%,  ait été accepté sans sourciller par la commission des lois, c'est un authentique déni de démocratie et un véritable détournement de la loi sur les partis.

    Il est légitime qu'un parti reçoive un financement s'il correspond bien à une expression électorale. or, le Nouveau centre n'en a nullement fait la preuve jusqu'à nouvel ordre.

    C'est scandaleux, et cela ouvre la porte à toutes les manoeuvres politicardes. Consolation : parions que cela se retournera contre l'UMP, car désormais, plus rien n'empêchera l'UMP de se morceler en petits partis, puisque ce qui compte, ce n'est plus l'expression démocratique, mais la présence de députés au Parlement... 

    Nous nous  contenterons de citer simplement le commentaire de François Bayrou, leleader du MoDem :

    « Dans la situation où le pays se trouve, [...] le gouvernement décrète que l'urgence est de donner un pourboire aux partis qui ont décidé de se rallier au président de la République. C'est déshonorant pour la vie politique.»

    « Honteux ! (...) Tout cela pour que des petits copains aient le salaire de leur ralliement ».

    Cela y ressemble fort, en effet., et c'est d'autant plus scandaleux, que cette loi intervient juste avant la date limite du 31 décembre 2007, à laquelle sera répartie l'enveloppe publique de 80 millions d'euros entre tous les partis politiques.

    Une formation sans représentation électorale va donc s'arroger des parts qui ne lui appartiennent pas...

  • La lettre de Guy Môquet

    A farfouiller sur le site Bayrou.fr, et à lire les commentaires, on en trouve parfois d'excellents. J'ai relevé notamment celui de "Forez" du 22 octobre 2007 à 12h50. Comme j'adhère pleinement à ce qui est dit, je reproduis intégralement ses propos. Chapeau pour la qualité de l'analyse : il y a du neurone à profusion chez les Démocrates !

     La lecture de la dernière lettre de Guy Môquet donne l'occasion pour certains, groupes et individus, d'afficher des postures antagonistes préjudiciables à l'histoire et à la compréhension sereine du passé.

    1) La première posture est essentiellement celle de deux personnes, le président de la République, Nicolas Sarkozy, et son conseiller Henri Guaino. Xavier Darcos se fait plus distant, affirmant qu'il n'aurait certainement pas eu l'idée de cette lecture. C'est une posture classique, relevant d'une injonction à la commémoration officielle. Le choix de Guy Môquet comme symbole de l'engagement résistant, alors qu'il a été fusillé comme otage et non pour fait de résistance, est révélateur de leur profonde méconnaissance de l'histoire de cette période.

    2) La seconde posture est celle exprimée dans la foulée par le même Henri Guaino, provocatrice, cynique et méprisante à l'égard du monde enseignant, qu'il caricature de façon outrancière et haineuse…

    3) Une troisième posture, tout aussi classique, est représentée par le parti communiste français, qui d'une part instrumentalise sans ambages cette commémoration par un appel à "résister" au gouvernement, et d'autre part identifie PCF et Résistance, en occultant deux faits historiques : - le pacte germano-soviétique et le fait que Guy Môquet et ses camarades suivaient la ligne et ne dénonçaient pas l'occupation allemande - le parti communiste clandestin a mis du temps à revendiquer les attentats contre les officiers allemands et n'a pas immédiatement soutenu leurs auteurs

    4) Une quatrième posture consiste, à l'image du SNES et d'un groupe d'historiens rassemblés dans le Comité de Vigilance sur les Usages de l'Histoire (CVUH), à dénoncer l'usage politique de cette commémoration en utilisant des arguments qui relèvent aussi d'une certaine instrumentalisation idéologique. Au nom de leur statut d'historiens ils font un véritable usage politique de la dénonciation d'un usage politique de l'histoire. Ils voient dans cette commémoration l'occasion "d’effacer toute «tache» mémorielle : de la responsabilité de l’Etat français dans la déportation et l’extermination des Juifs à la non-reconnaissance des massacres coloniaux, de la répression du 17 octobre 1961 à l’oubli des anciens combattants «ex-colonisés», ainsi que la "réinvention d'une mémoire résistante". Cet argument rejoint les propos, précisément mal à propos, d'une enseignante largement diffusée dans les JT de France 2 et France 3, selon laquelle on assisterait à une "résurgence du résistancialisme gaulliste" ! Les mêmes qui dénoncent l'injonction commémorative ne sont pas capables d'une distance critique à l'égard de certaines approches contestables des "mémoires de la Seconde guerre mondiale" véhiculées depuis 2004 dans certains manuels de Terminale. Cet argument renvoie à une vision sombre, noire, crasse, de l'attitude des Français sous l'occupation, qui auraient eu besoin de "s'inventer une mémoire résistante" pour se dédouaner du reste (voir le téléfilm "Épuration" diffusé la semaine dernière sur France 2). Elle utilise des termes venant de l'extrême-droite ("épuration sauvage", "résistantialisme") destinés d'abord à dénigrer la Résistance. Avec cette confusion constante entre le gouvernement de Vichy, la France et l'ensemble des Français. Hélas les médias ne se font l'écho que de ces postures extrêmes et souvent anachroniques, et laissent bien peu de place à la nuance et à la réflexion sereine sur les complexités du passé. Pour les Français occupés l'exécution des otages, quelles que soient leurs convictions, était d'abord symbolique des souffrances et du martyre de leur pays, elle a provoqué un choc considérable.

    Personne ne rappelle l'écho, la portée et la signification, pour les contemporains de Guy Môquet et de ses camarades, de cette exécution et de celles qui suivront.

     

    L'analyse de F. Bayrou sur Europe 1 hier soir apportait la distance nécessaire, en replaçant à se juste place cet "événement".

  • Rodophe Thomas retrouve François Bayrou

    Rodolphe Thomas, ancien député UDF de la législature 2002-2007, a rejoint au courant du mois de septembre à nouveau François Bayrou en adhérant au MoDem. Il est de ce fait investi par le MoDem à Hérouville Saint-clair, où il remet son mandat en jeu.

    Il faut dire que la maire de Caen, Brigitte le Brethon,  le menace de ses foudres, simplement parce que des centristes ont l'outrecuidance de se présenter à Caen. Elle envisage, pour la citer dans le texte, des « éclaboussures à Hérouville ». Rodolphe de Thomas a réagi :

    « Je suis très honoré de l'attention que Brigitte Le Brethon porte sur mon adhésion au MoDem et des élections à Hérouville . Hérouville serait-elle convoitée à ce point ·

    Je lui conseille dans un premier temps de régler les problèmes au sein sa majorité et de gérer les nombreuses divisions qui s'annoncent en vue des municipales avant de venir me donner des conseils politiques à Hérouville. Je tiens tout de même à apporter une précision concernant ses propos, je ne souhaite pas comme elle le dit « fédérer la droite autour du MoDem à Hérouville » mais construire une équipe où l'étiquette politique importe peu, une équipe qui représente la population hérouvillaise de tous bords, ouverte au tissu associatif et aux socioprofessionnels, et continuer à développer de véritables projets pour ma ville comme je l'ai toujours fait.

    Alors de grâce, Madame le maire, ce n'est pas comme cela que vous sortirez grandie des difficultés que vous occasionnez autour de vous. Ne vous trompez pas d'adversaire ».

     A lire en tout cas les commentaires qui figurent sur le blog de la section MoDem d'Hérouville Saint-Clair, Rodolphe Thomas fédère aussi bien à droite qu'à gauche.

     

    On ne peut enfin, que saluer sa déclaration très claire et très juste contre l'utilisation des tests ADN en matière d'immigration. 

  • UIMM : pas un sou pour l'UDF ni le MoDem.

    François Bayrou a mis les points sur les "i" au sujet du financement occulte des partis politiques : 

    «Jamais un euro n'a été attribué à l'UDF ou au MoDem en provenance des fonds secrets suspectés de l'UIMM», a -t-il déclaré.

    « Depuis la loi de financement public des partis politiques (cette loi a été votée en 1994)), les différents partis que j'ai présidés n'ont jamais eu un euro d'argent liquide qui soit arrivé sur leur compte».

    «Sous cette affaire il y a le signe d'une énorme décomposition de la vie publique, sociale et politique, en tout cas sociale, en France», a-t-il estimé. «C'est pourquoi il faut que la lumière soit faite, qu'elle soit faite vite, que la transparence soit la règle dans cette enquête, que l'on puisse savoir à qui ont été attribuées les sommes astronomiques».

    «Non seulement ces comportements sont archaïques, comme on le dit, mais ils sont profondément déstabilisateurs, profondément destructeurs du lien de confiance dans la société», a-t-il finalement déploré.

     

  • Mitterrand, Sarkozy, et les relances par la demande

    Quand on y réfléchit, Nicolas Sarkozy fait finalement exactement la même erreur que les Socialistes et notamment François Mitterand en 1981 : son paquet fiscal n'est pas autre chose qu'une relance par la demande, c'est à dire la pire des politiques, par les temps qui courent, alors que notre déficit commercial se creuse de mois en mois.

    C'est incroyable, cette persévérance à ne pas tenir compte de l'histoire. Le problème français, aujourd'hui, ce n'est pas la demande, c'est l'offre ! La vérité, c'est que l'appareil productif français est à nouveau incapable de répondre à la demande française, et que faire une relance par la demande, dans de telles conditions, est tout simplement suicidaire.

     Des hommes politiques comme Christian Blanc (mais pourquoi se tait-il et s'est-il rallié à la désasteuse politique de Nicolas Sarkozy ?) , Jacques Peyrelevade et François Bayrou surtout, ont pourtant largement averti sur la faiblesse de l'offre française, mais cela n'a pas l'air de troubler l'actuel gouvernement.

    C'est à désespérer : nous allons dans le mur en chantant, pour ne pas dire en bêlant. Nicolas Sarkozy devrait pourtant se rappeler du tournant pris par Mauroy à la fin de l'année 1982. Les signaux d'alerte se multiplient, et tous nos clignotants sont au rouge : croissance en berne, creusement du déficit budgétaire, accroissement des déficits commerciaux, et pourtant, rien n'y fait. 

    Le comble, c'est que Nicolas Sarkozy l'a emporté sur Ségolène Royal à l'élection présidentielle entre autres sur l'idée qu'il devait être plus compétent en économie. Si la situation n'était pas calamiteuse,l'ironie de cette histoire prêterait à sourire. Malheureusement, nous allons tous payer les pots cassés, et personne ne semble s'en apercevoir... 

    Le paquet fiscal va coûter 14 milliards d'euros par an à la France. Je veux bien admettre qu'une politique soit volatriste en dépit de notre dette, mais dans ce cas, au moins, que de telles sommes soient affectées à notre industrie, ou, à défaut à l'allègement des charges des entrpeprises (même si cettedernière mesure ne règle pas le problème de fonds de leur absence de compétitivité en raison de leur insuffisance d'investissement dans l'innovation). 

    L'euro et nos voisins européens ne nous protégeront pas éternellement : tôt ou tard, ils finiront par refuser de régler l'addition. Pour une fois, le rôle de l'euro se fait pervers (mais il faut en accuser l'absence de clairvoyance du gouvernement et du président), car il agit comme un opiacé : sous anesthésie, nous ne réalisons pas le tort qui est porté à notre économie par les décisions irresponsables. Par le passé, notre monnaie se serait effondrée en quelques mois. Aujourd'hui, nous vivons comme des grands seigneurs sur le dos de l'Euro, d'où le très fort mécontement de nos voisins européens qui eux font preuve de tempérance.

    Le comble de tout cela, ce sont les aberrantes conclusions rendues par la commission libération de la croissance : tout est centré sur le pouvoir d'achat. La seule chose intéressante vraiment, dans ce gatimalas, c'est la proposition d'autoriser les Class Actions, même si cela ne règle évidemment aucun de nos problèmes économiques.

    Dans les aberrations, l'idée géniale de laisser la grande distribution vendre à perte. Autoriser le dumping, une pratique abolie pourtant depuis un siècle, et dont on ne connaît que trop bien les conséquences néfastes.

    Quant à proposer aux grandes surfaces de réduire leurs marges, on comprend bien que c'est le producteur, en bout de course, qui paiera l'addition. « La piétaille avancera» songeaient nos généraux avant d'envoyer au carnage la jeunesse française sur le front, pendant la 1ère guerre mondiale. 

     

    NDLR le 24/10/2007 : article retenu sur AgoraVox à l'adresse suivante , http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=30707 

  • Arguments de François Bayrou contre les tests ADN

    “On nous dit, ça ne s’appliquera qu’aux ressortissants de pays où il n’y a pas d’état civil […] c’est à dire seulement à une centaine de personnes par an” a déclaré le président du Modem avant de s’interroger : “Pourquoi si ce texte a été à ce point réduit s’y sont-ils accrochés ?”

    “La réponse à mes yeux est très simple […] : Ils voulaient que figure dans la loi une fois pour toutes et une fois pour que ce soit étendu un jour à d’autres cas et à d’autres situations cette possibilité de mettre en place la génétique pour prouver la filiation” a-t-il estimé.

    Voilà : à titre personnel , c'est exactement ce que je pense. Sarkozy et Hortefeux ouvrent la boîte de Pandore, et il est hors de question de les laisser faire. Les Français qui croient que l'usage des tests ADN va demeurer circonscrits pourraient un jour payer très cher cette erreur d'appréciation.

    “La première chose qu’ils veulent dire, c’est que les immigrés sont des fraudeurs […] et cela n’est pas digne de la vision que nous nous faisons de la France. La deuxième chose qu’ils disent entre les lignes, c’est que la famille pour ces gens là et la famille pour les français, ce n’est pas la même chose […] et bien nous français nous considérons que le droit à la famille, qu’elle soit biologique ou affective, c’est un droit de l’homme et nous n’y laisserons pas toucher par qui que ce soit. Et la troisième chose qu’ils disent, c’est que désormais, ces analyses génétiques qui étaient confinées aux domaines de la médecine et des enquêtes policières sera acceptée pour la régulation d’un phénomène social comme l’immigration a expliqué François Bayrou avant de conclure : “Ces trois choses ne sont dignes ni de la République, ni de la France !”

    Voilà, nous sommes bien au coeur du problème. J'appelle tous les lecteurs à ne pas se laisser faire. Bientôt,c 'est aux hérétiques de tout poil que l'on fera faire des tests ADN... 

    J'ajoute autre chose : nous traitons de plus en plus mal les étrangers, en France, dans nos admiinistrations, y compris ceux qui viennent pour affaire. Cela va finir par nous retomber sur la panse tôt ou tard. Je parie qu'un de ces jours, un riche libanais ou encore un émirati de Dubaï se fera virer comme un malpropre par des fonctionnaires zélés à qui l'on aura dit de faire du "chiffre". Et sans doute avec ce riche individu quelques milliards d'euros de commandes diverses et variées à nos industriels.  A force de traiter les gens comme de la merde, on va se faire des ennemis partout dans le monde. Nous autres Français, et en particulier les pro-Hortefeux et Sarkozy feraient bien de le méditer.

  • François Bayrou expose son modèle de société

    François Bayrou a exposé, jeudi 11 octobre 2007, sa vision du modèle français, un modèle profondément différent du modèle dominant, celui des inégalités croissantes. «Ce dont nous avons besoin, c'est de bâtir à l'intérieur de la globalisation un modèle de justice croissante.» a-t-il affirmé.


    Quel modèle de société?
    François Bayrou 2007

    La Justice universelle ou légale, Ethique à Nicomaque, Livre V, chapitre 3 d'Aristote

    «Nous appelons actions justes toutes celles qui tendent à produire ou à conserver le bonheur avec les éléments qui le composent, pour la communauté politique.»

    Aristote écrit ensuite, dans le même chapitre

    Et c'est pourquoi souvent  on considère la justice comme la plus parfaite des vertus, et ni l'étoile du soir, ni l'étoile du matin ne sont ainsi admirables

    Puis, plus loin, il ajoute : 

    [...] Et elle est vertu complète parce que l'homme en possession de cette vertu est capable d'en user aussi à l'égard des autres et non seulement pour lui-même. [...] 

     

  • UDF-MoDem à 12,32% à Saint-Etienne

    Résultats d'une cantonale partielle qui s'est récemment déroulée à Saint-Etienne. Denis Chambe, le candidat UDF-MoDem a fait légèrement mieux qu'aux législatives (+0.5%) mais il y a du boulot encore avant d'espérer détrôner le PS ou l'UMP :-( 

     

    • Denis Chambe (UDF-MoDem) 12,32 %

    • Charles Perrot (FN) 8,22 %

    • Jean-Jacques Rey (UMP) 35,27 %

    • Maurice Morel (Verts) 5,11 %

    • Marie-Odile Sasso (PS) 30,20 %

    • Marie-Hélène Thomas (PCF) 7,14 %

    • Bruno Clémentin (Parti pour la décroissance) 1,75 %

    On aura, il faut le reconnaître, du mal à s'en sortir sans alliances et/ou accords. Il faut vraiment y réfléchir. Pour info, c'est le candidat UMP qui est finalement passé le 08 octobre, mais à 10 voix près. Qui a dit que cela ne servait à rien d'aller voter ? Il faut aussi savoir que le taux d'abstention au premier tour frisait les 80% ...

    Apparemment, l'électorat MoDem s'est majoritairement reporté sur le candidat UMP. 

  • François Bayrou s'exprime à Pau

    Un militant basque a fait le compte-rendu d'une toute récente réunion des Cercles Citoyens de Pau le 05 octobre dernier. François Bayrou était présent et a répondu à toutes les questions.

    Je reprends ici intégralement la relation du militant UDF - MoDem basque. 

    Comme je vous l'avais annoncé, la réunion de rentrée des Cercles Citoyens de Pau avait lieu ce soir. Entouré de plus d'une centaine de personnes, François Bayrou, accompagné de son suppléant Pierre Menjucq, a répondu en toute décontraction et en toute simplicité aux questions qui lui étaient posées. Il a précisé d'emblée que ces réunions ne concernaient pas les problèmes internes du Mouvement Démocrate et de ses adhérents, mais plutôt les questions civiques ou citoyennes.

    N'étant pas mandaté et n'ayant pas réellement les compétences pour faire un compte-rendu exhaustif de cette réunion, je me contenterai de souligner quelques points qui m'ont particulièrement marqué parmi les différents thèmes abordés.

    A propos des franchises pour les remboursements de la sécurité sociale, François Bayrou a expliqué qu'elles étaient terriblement mal inspirées et que l'argumentaire n'était pas satisfaisant. Il a ajouté que cette mesure était insuffisante1/15 du déficit et ne couvrait que .

    A la question délicieusement abrupte : "Lorsque vous avez rencontré Nicolas Sarkozy, qu'est-ce qu'il vous a dit ?", François Bayrou a répondu que Nicolas Sarkozy rêvait qu'il rentre dans son équipe mais que ce n'était pas son choix et qu'il fallait être fidèle à ses convictions. Il a notamment ajouté : "Les valeurs de Nicolas Sarkozy ne sont pas les miennes. Il aime beaucoup les gens riches et les gens célèbres, j'aime mieux les gens profonds !".

    Sur le dossier EADS qui fait la une de l'actualité, François Bayrou a dénoncé les connivences entre l'état et les puissances d'argent. Il a clairement expliqué comment la caisse des dépôts et consignations, c'est à dire le contribuable, a racheté au cours le plus haut, des actions dont tous les initiés, état compris, savaient pertinemment qu'elles allaient dégringoler. Il a ajouté cette phrase terrible : "Si on savait la vérité brute, personne ne le croirait !"

    S'agissant de son éventuelle candidature à la mairie de Pau, François Bayrou a remarqué avec humour que près d'une heure s'était écoulée avant que la question ne soit posée ! Il a affirmé qu'il prendrait grand soin de respecter son propre calendrier. Il a ensuite relaté la "saga" du candidat socialiste fabiusien et son voyage parisien chez les anciens combattants et chez Nicolas Sarkozy... François Bayrou a réaffirmé que les listes partisanes étaient stupides pour des élections municipales. A propos du cumul des mandats, il a réitéré son attachement au mandat unique mais a précisé que la pratique institutionnelle actuelle était au cumul et qu'il fallait que tous "jouent" avec les mêmes règles.

    A propos des peines plancher, François Bayrou a regretté une large américanisation de la politique pénale et le fait qu'un délinquant interpellé avec trois grammes de cannabis puisse être condamné à trois ans de prison ferme.

    Interrogé sur un retour éventuel des "mangeurs de soupe", le leader du Mouvement Démocrate n'a pas mâché ses mots : "Il ne faut pas laisser remonter les naufrageurs sur le bateau !". Il a nuancé ce propos en différenciant ceux qui pouvaient être de bonne foi de ceux qui ont voulu nous détruire. J'étais personnellement à quelques décimètres de François Bayrou à cet instant et je peux vous affirmer que j'ai ressenti sa souffrance et sa peine à propos de cette situation, mais également sa force et ses convictions sur la nécessité de poursuivre ce qui a été engagé.

    Enfin sur le rôle de la troisième voie démocrate, en France, en Europe et dans le monde, François Bayrou s'est montré optimiste. Nous sommes une force naissante : "Au début de sa vie, même un baobab est plus petit qu'un fraisier..." Notre société du XXIe siècle devra affronter l'intégrisme et l'inégalité croissante contre lesquelles nous devons entrer en résistance. Elle devra également choisir entre avoir et être...

    Merci François d'avoir des convictions que l'on peut partager !

  • Gratuité de la culture ?

    Pierre Albertini, le maire de Rouen, a ouvert sur son blog un débat sur la gratuité des musées, à la suite d'une expérience initiée en ce sens par l'actuel Ministère de la Culture. J'ai exprimé là-bas mon avis, répondant notamment à l'un des contradicteurs favoris de Pierre Albertini répondant au doux nom d'Albertinon

     Je pense qu'il peut y avoir des temps de gratuité, mais que les musées doivent demeurer payants. Déclarer que la culture doit être gratuite est une idée en soi pernicieuse : si elle gratuite, l'art aussi, et par là, les artistes également. Les Musées ont besoin d'être entretenus, et les artistes de se nourrir. L'Etat a vocation à aider les musées, mais nullement à leur interdire de générer des recettes.
    On paye une redevance télé pour regarder des âneries, on achète des jeux vidéos des fortunes, mais il faudrait refuser d'acquitter un droit d'entrée très modéré pour accéder aux musées ?
    J'y suis radicalement hostile. J'ajoute qu'une culture entièrement financée par l'état finit par perdre sa liberté et on a très bien vu ce que cela a donné dans les pays communistes, voire dans certaines communes de gauche ou de droite en France...
    Par ailleurs, certains mots usés et abusés finissent par se galvauder. Ainsi en est-il de la démocratisation de la culture. C'est que bien souvent, ses thuréfiraires , en brandissant en apparence la démocratie et la culture masquent en réalité l'apauvrissement culturel généralisé.

     Je ne suis pas le promoteur d'un art exclusivement sponsorisé, mais je ne vois absolument pas le mal à ce que le privé fasse du mécénat et utilise l'image de la culture pour promouvoir ses activités. Les plus pauvres peuvent déjà rentrer dans les musées gratuitement. Nous sommes donc loin d'une culture réservée à une minorité vivant dans l'aisance.

    Nous vivonss dans une société marchande et il faut en prendre acte : ce qui est gratuit, dans une société marchande, est bien moins valorisé que ce qui est payant. L'état peut intervenir pour veiller à ce que l'accès à la culture ne soit pas hors de prix, mais, certainement pas pour donner la gratuité dans tous les musées.


    Quelques réalités sont d'ailleurs bonnes à rappeler :

    Une carte pass sur plusieurs musées à l'année coûte généralement moins cher que la redevance télé. Alors quand on voit les m... qui passent sur les chaînes, il est fort simple de balancer son téléviseur par la fenêtre, cesser tout abonnement, et acheter une carte pass.
    La moindre place d'un match de football coûte plus cher que la meilleure place à la Comédie Française. Et les matches de coupe du monde, même de rugby, infiniment plus cher que la place d'opéra la plus chère à l'Opéra Garnier ou l'Opéra Bastille.

    François Bayrou, lors du colloque sur la culture organisé par l'UDF le samedi 17 février 2007 a dit deux choses qui me paraissent essentielles :

    1.La culture ne doit pas être entièrement marchande, ne peut pas être entièrement soumise à l'Etat.

    2.Un des impératifs de la politique culturelle, c'est que la culture doit être une culture de peuple. Je dis bien de peuple et non de masse.

    Ce sont deux points qui me paraissent fondateurs. Et j'ai également beaucoup apprécié sa vision du rôle de l'Etat sur la culture :

    On a vécu avec l'idée qu'il n'y avait qu'un référent, l'Etat, ayant en face de lui des individus inorganisés. Depuis la loi Le Chapelier (1790), on a interdit l'organisation de la société pour que l'Etat reste seul. Il faut tourner la page. Un certain nombre d'actions de service public, d'actions publiques, peuvent être incitées par l'Etat, mais n'ont pas à être conduites par l'Etat.