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Darcos

  • Sur le tas de fumier de Job, ils sont deux maintenant...

    Tiens tiens, l'éviction de Xavier Darcos m'a ramené deux années et demie en arrière, presque trois : le nouvel évincé, futur déçu du Sarkozysme, écrivait alors un billet apitoyé sur le sort de François Bayrou, seul sur son tas de fumier, comme Job. Pas de chance, le billet a disparu, depuis (sale manie) ; soyons honnête, depuis cette époque, c'est sûr qu'il y a moins de monde sur le tas de fumier de Bayrou.

    Mais, considérons celui de Xavier Darcos qui a perdu tous ses mandats, il ne va va y avoir, à mon avis, plus grand monde dessus, d'ici peu. On a bien essayé, du côté de l'Élysée, essayé de lui refiler le bâton merdeux du Ministère de l'Immigration, mais, ça personne n'en veut plus, même pas le Diable venu tenter notre bon périgourdin.

    Je ne suis pas certain que ce soit très malin de virer Darcos. Certes, l'homme tend à faire passer sa carrière politique avant ses convictions, ce que je juge désagréable et peu estimable, mais quand il exprime des idées, primo, elles sont authentiquement de droite, et secondo, elles sont intéressantes. Mauvaise pioche : si Darcos a fait un score faible, c'est surtout qu'il a trouvé en travers de sa route une centre véritablement indépendant, pas compromis dans des parties de risette avec la gauche, et un bilan gouvernemental et présidentiel désastreux. Il a donc bon dos, la victoire de Rousset, en Aquitaine, n'est pas si large que cela.

    Tiens, une méditation pour Darcos : le livre de Job, finalement, pose la question de savoir si l'infortune est toujours les fruit d'une punition divine. La Bible n'est pas la seule à aborder le problème, je crois qu'il a plus que largement inspiré un Euripide dans ses tragédies. De quoi donner matière à réflexions à l'agrégé de lettres classiques qu'est Xavier Darcos...

    Une petite et dernière remarque, tout de même : dans la tradition biblique juive, c'est un des trois conseillers que Pharaon consulte à propos de la multiplication des enfants hébreux. Or, quand Pharaon envisage de les passer par les armes, Job, bien que d'avis contraire, demeure silencieux. Les Juifs en ont conclu que c'était ce silence qui était à l'origine de son châtiment...

    Sans doute une autre petite leçon à méditer pour Darcos, qui pourra ainsi reconsidérer les deux années passées sous l'égide de Nicolas Sarkozy...

  • Étude du grec et du latin, délire gouvernemental

    Tiens, le Mamouth vient de dépasser Ubu haut la main dans le délire. Tenez-vous bien amis lecteurs, car je tiens l'information de première main, c'est donc un scoop.

    Il y avait en France, l'année passée, un total de 546 054 élèves qui étudiaient le grec et le latin en France, faisant, ce que beaucoup de Français ignorent, du latin la seconde langue la plus étudiée après l'anglais. Eh bien d'après le Ministère de l'Éducation Nationale, il n'y en aurait plus que 149 467 cette année pour un total de 6880 établissements scolaires.

    Alors on va rigoler : cela ferait 21 élèves en moyenne par établissement. Le Ministère de l'Éducation Nationale se f... de la g... de qui, là ? Même dans le plus faible des plus faibles établissements de ZEP ( Zone d'éducation prioritaire) il y en a plus.

    Si je suis bon, je vais me dire qu'il faut accroître le recrutement des profs de maths pour faire de la formation continue en central, dans l'administration, et leur apprendre à compter... Parce que la plupart des collèges moyens que je connais ont en règle générale pas loin d'une cinquantaine à une centaine d'élèves en moyenne, en grec et en latin. Mais si je suis moins bon, je vais penser que c'est une intox pour supprimer des postes : et là, je vais me dire qu'ils sont carrément demeurés en central, parce qu'elle est un peu grosse l'intox et qu'il ne faut pas prendre les profs (notamment ceux de grec et de latin) et leurs élèves pour des ânes.

    Y'a une troisième hypothèse, mais faut lancer un avis de recherche et préparer les pelleteuses pour trouver les charniers : 550 000 - 150 000 = 400 000. Donc, il y a eu 450 000 disparitions ou morts violentes en France. Point commun : tous des gamins qui étudiaient le latin et/ou le grec. Sacré Sérial-killer, celui qui les a liquidés.

    Quand on pense que l'actuel ministre, Darcos,est censé être un agrégé de lettres classiques, on se dit qu'ils ne sont, finalement, jamais mieux trahis que par les leurs, ces pauvres profs de grec et de latin.

    Tiens, exceptionnellement, j'ai joint le fichier :

    latin grec.effectifs 2008.2009.xls

    Le comble, c'est qu'ils ont fait un décompte académie par académie en plus...

  • L'unique réussite de Xavier Darcos

    J'ai pris connaissance, il y a peu de temps, de la lettre ouverte que 154 enseignants ont adressé à Xavier Darcos. J'avoue que je ne me retrouve pas dans leurs déclarations. Si j'opine tout à fait du chef quand il s'agit de se récrier à al disparition des RASED (réseaux d'aide et de soutien aux enfants en difficulté) je ne suis vraiment pas d'accord avec leur réquisitoire contre l'AID (Aide individuelle personnalisée). Je pense que l'AID sera le seul acquis de Darcos. La résistance pédagogique reproche à l'AID en primaire de ne comporter aucun programme : encore heureux ! il s'agit d'une aide individualisée. Elle doit donc être souple et adaptable. Ensuite, cette AID permet, comme son nom l'indique, d'apporter une aide aux enfants isolément. Or, particulièrement dans nos sociétés consuméristes, c'est précisément ce dont ont besoin nos enfants : que l'on s'occupe d'eux personnellement. J'ajoute que les premiers retours que j'obtiens de l'AID via mes services de renseignements infiltrés dans l'Éducation Nationale, m'informent qu'apparemment, l'AID, ça marche. Il n'y a pour l'instant pas d'évaluations officielles, mais j'entends partout parler d'enfants qui sont ainsi remis en selle. Concernant le temps, certes, l'AID représente du temps en plus sur la journée scolaire, mais seulement par rapport aux autres enfants, compte-tenu des nouveaux horaires. En fait, au global, l'enfant en difficulté n'a pas plus d'heures qu'auparavant. Enfin, compte-tenu du temps important consacré aux pauses, disposer d'un long moment avec un adulte pour s'occuper de soi, je ne suis pas convaincu que cela fatigue davantage l'enfant. En revanche, en effet, ajouter les heures le soir me paraît une solution du plus mauvais effet. Toutefois, dans de nombreuses écoles, les AID ont été réparties sur les temps de cantine, et, c'est souvent là où elles sont les plus efficaces.

    De la lettre de la Résistance Pédagogique, ce que je retiens comme argument plus que recevable, en revanche, c'est d'avoir supprimé beaucoup de RASED. Ce qu'il faut obtenir, c'est le maintien des RASED, mais pas rejeter, et encore moins refuser d'assurer les AID.

    Au final, j'ai bien des reproches à adresser à Xavier Darcos, mais certainement pas sur les AID qui me semblent sa seule réforme valable.

  • RASED, la preuve des intentions de DARCOS

    On le sait, il y a aujourd'hui une grève au sein de l'Éducation Nationale. On trouve à cette dernière plusieurs causes qui me paraissent évidentes : la mutation du lycée, dont le seul objet est de générer une réduction de postes. En soi, la semestrialisation n'était pas une mauvaise idée, d'autant que ces trois trimestres dont le dernier tombe sur moult jours fériés sont assez mal ficelés, mais, l'idée clairement exprimée, c'est de semestrialiser aussi les enseignements, tout particulièrement les options qui ne seront plus enseignées que pendant 6 mois, vraisemblablement. Du coup, adieu arts plastiques, latin, grec, langues vivantes autres que le sacro-saint anglais, et cetera et cetera...

    Mais, moi, ce qui me choque le plus par dessus tout, c'est le sort que Xavier Darcos, et derrière lui Nicolas Sarkozy, évidemment, réserve aux réseaux d'aide aux enfants en difficulté (RASED). Et ce qu'il leur réserve, j'en ai une preuve ici dans une lettre de réponse adressée à la députée de la Haute-Vienne, Marie-Françoise PÉROL-DUMONt ( Darcos_rased.pdf ) : il y précise explicitement leur sort. Il escompte bien demander aux professeurs des écoles de s'occuper des enfants en difficultés lourdes puisqu'il veut éviter de disperser les moyens, comme il le dit, et que les heures dégagées par la supression d'une demi-journée en primaire permettra aux enseignants de s'investir dans les fameux plans personnalisés de réussite éducative.

    Les RASED comprennent des enseignants spécialisés, des psychologues, des éducateurs, et cetera. Croit-on qu'un enseignant puisse se substituer à un psychologue ? Non. Pas plus qu'un psychologue ne se substitue à un enseignant.

    Ces mesures me mettent hors de moi. Je ne supporte pas que les enfants les plus faibles et les plus en difficultés, et il y en a dans toutes les écoles, y compris au coeur des quartiers les plus aisés, soient les dindons de la farce.

    L'intention de François Bayrou et de l'UDF, puis du MoDem, était de mettre l'éducation au coeur des priorités budgétaires de leur programme et de leur action. On voit ce qu'en pensent l'actuel gouvernement et Nicolas Sarkozy qui la placent au dernier rang. J'ajoute que je suis écoeuré par l'absence de réaction des députés néo-centristes : ils se présentent comme les héritiers de l'UDF. Ce n'était pas cela, ce qu'il y avait, dans le programme de l'UDF. Et l'Éducation était pourtant une dimension essentielle de son programme.

  • Et si on envoyait une alerte à Darcos ?

    Tiens, et si on envoyait un méga gros signal d'alerte à Darcos, histoire de bien rigoler ? Parce que je viens de lire ce sympathique appel d'offres émanant du Ministère de l'ÉDucation Nationale...

    Tenez-vous bien, les amis, il s'agit de repérer  les ferments de la contestation sur la Toile et de les étouffer dans l'oeuf.

    Voici le genre de sympathiques objectifs que l'on peut trouver dans le Cahier des Charges

    - Repérer les leaders d’opinion, les lanceurs d’alerte et analyser leur potentiel d’influence et
    leur capacité à se constituer en réseau

    - Décrypter les sources des débats et leurs modes de propagation
    - Repérer les informations signifiantes (en particulier les signaux faibles)
    - Suivre les informations signifiantes dans le temps
    - Relever des indicateurs quantitatifs (volume des contributions, nombre de commentaires,
    audience, etc.)
    - Rapprocher ces informations et les interpréter
    - Anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise
    - Alerter et préconiser en conséquence
    - Envoyer les fauteurs de trouble au bagne (pardon, ça, c'est une extrapolation de ma part...)
    - Les soumettre à un odieux mais efficace chantage au salaire (testé avec les directeurs d'école, ça marche bien)

    Entre autres joyeusetés on trouve aussi cet instructif paragraphe :

    La veille sur Internet portera sur les sources stratégiques en ligne : sites « commentateurs » de l’actualité, revendicatifs, informatifs, participatifs, politiques, etc. Elle portera ainsi sur les médias en ligne, les sites de syndicats, de partis politiques, les portails thématiques ou régionaux, les sites militants d’associations, de mouvements revendicatifs ou alternatifs, de leaders d’opinion. La veille portera également sur les moteurs généralistes, les forums grand public et spécialisés, les blogs, les pages personnelles, les réseaux sociaux, ainsi que sur les appels et pétitions en ligne, et sur les autres formats de diffusion (vidéos, etc.)

    Voyons, voyons, suis-je :

    a) un commentateur ?

    b) revendicatif ?

    c) informatif ?

    d) participatif ?

    e) politique ?

    f) et cetera...?

    Bon, en tout cas, puisque Darcos veut du buzz, il va en avoir : je propose à tous ceux qui liront le billet de relayer l'information (à chacun sa manière) et la traiter à sa façon. Faut lui donner sa première alerte à not'bon Ministre de l'Éducation Nationale. Décidément, le fichage, c'est maladif et obsessionnel chez la majorité actuelle et son gouvernement...

    J'espère bien que la blogosphère MoDem ne va pas laisser passer, et puis je crois qu'on peut aussi compter sur les blogs de gauche pour réagir et peut-être quelques blogs libéraux pour lesquels le libéralisme a encore  un sens un minimum philosophique...

    Ah, tiens, tant que j'y suis : cette géniale idée va tout de même coûter 220 000 euros...

     

  • RASED : Darcos en rajoute une couche !

    Dans la France de Nicolas Sarkozy et de son ministre de l'Education Nationale, j'ai remarqué que plus l'on est petit et faible, plus on trinque, au moins à l'école, en tout cas. Le non-regretté ex-ministre de l'Education Nationale, sarkozyste de choc aujourd'hui l'avait annoncé le 02 septembre, sans que l'on n'y prenne garde, si ce n'est quelques syndicats enseignants : le RASED, un réseau de soutien aux enfants en difficulté allait disparaître. Ben oui, avec les deux heures de soutien des enseignants, pourquoi les conserver.

    Parce que bien sûr, l'équation, c'est qu'un instituteur avec deux heures de soutien en petits groupes peut faire le même travail que deux éducateurs et un psychologue avec un jeune enfant en souffrance.

    Darcos vient d'annoncer qu'un quart des RASED seraient supprimés en France cette année.

    Ce qui m'exaspère dans la France de Sarkozy, c'est qu'on s'en prend toujours, et encore aux plus faibles. Qui se soucient de petits qui peinent ? Bah, tant qu'on économise des postes pour payer leurs coûteuses et inefficaces réformes économiques et fiscales...

    J'avais déjà écrit que Darcos en tenait une couche, mais il remet ça. Cette suppression est aussi sans doute le fruit de l'opinion qu'il se fait de la vie intérieure et sociale des jeunes enfants. Pauvre Olivier qui scolarise sa petite Cassandre (un signe du destin ?) : comme il le note à juste titre, les petites sections sont de moins en moins considérées...

  • Darcos en tient une couche !

    J'ai laissé passer la remarque de Darcos sur l'école maternelle faute de temps pour réagir, mais, même avec du retard, je fais tout de même un court billet sur le sujet.

    Estimer qu'il ne faut pas bac+5 pour s'occuper des enfants de maternelle, parce que l'essentiel du travail de l'enseignant serait de changer des couches dénote deux choses :

    1. Un mépris et une ignorance à peu près totale du métier d'enseignant en maternelle.

    2. Plus grave : une ignorance non moins crasse des possibilités de développement du très jeune enfant et de la richesse de sa vie sociale.

    J'ajoute que le second point me paraît très inquiétant : la remarque de Darcos révèle ce qu'il pense sur le fond des tout-petits : en gros des sacs chiasse qu'il suffit de faire dormir de temps à autre, et pour le reste, la nature y pourvoie toute seule...

    Ce ne sont pas seulement les enseignants qui devraient bondir devant les propos outranciers de Darcos, mais tous les professionnels de la petite enfance, en raison de la représentation des enfants sous-jacente ainsi véhiculée.

    Je réagis avec retard, mais je voulais tout de même dire ma profonde indignation.

  • le petit François Bayrou refuse d'aller à la garderie du vilain Darcos

    François Bayrou a estimé jeudi à Bordeaux que l' "idée que l'école maternelle est une garderie" est une "idée d'un autre temps" en soulignant son opposition radicale à ce sujet avec le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos. "Je suis d'un avis radicalement contraire à celui de Xavier Darcos", a-t-il affirmé à la presse, en référence aux propos, diffusés sur internet, de l'actuel ministre de l'Education national dans lesquels il pose la question du recrutement des enseignants de maternelle...

    "L'école maternelle, ce n'est pas une garderie, c'est un endroit stratégique pour l'éducation" et "l'idée que l'école maternelle est une garderie est une idée d'un autre temps", a indiqué François Bayrou, en visite à Bordeaux pour soutenir Alain Cazabonne, le candidat du Mouvement Démocrate aux sénatoriales en Gironde.

    Il a souligné qu'au contraire, c'est  au moment de l'école maternelle "qu'on devrait détecter les difficultés des enfants et leur apporter une réponse précoce". "C'est sur cette école maternelle qu'il faudrait faire reposer l'investissement de la nation pour essayer de corriger l'inégalité la pire qui est l'inégalité culturelle", a-t-il conclu.

    Une vidéo, publiée depuis deux semaines sur le site de partage de vidéo Dailymotion et mise en exergue mercredi par le site Rue89, montre une audition, le 3 juillet, du ministre de l'Education devant la commission des Finances du Sénat, sur la scolarisation des 2-3 ans, où il pose la question du recrutement des enseignants de maternelle.

    Moi, ce raisonnement de Darcos à propos de la maternelle, cela m'en rappelle un autre qui concernait la Princesse de Clèves...

  • L'école selon Bayrou

    Phénomène assez rare, aujourd'hui, de nombreux enseignants des écoles primaires et maternelles ont choisi à leur tour la grève pour protester.

    Un des sujets de grogne des enseignants est entre autres la réforme prévue des programmes. Pour ma part, j'ai fait une analyse du rapport de Bentolila, l'un des spécialistes concernés. Ce dernier relevait que l'enjeu principal de l'école maternelle était l'acquisition d'un langage riche et complet. En effet, c'est la pierre angulaire de tout le reste, puisque c'est le vocabulaire qui permet aux enfants de comprendre les explications. Or, bien souvent, on constate que l'école maternelle met l'accent sur toute une série de techniques et sur la compréhension de consignes sociales dont le seul but est de ne pas "troubler l'ordre scolaire".

    Lors du colloque de l'UDF du 11 mars 2006 sur l'école, l'université et la recherche, François Bayrou écrivait :

    Il y a une éducation à la langue dont l’enseignement des siècles classiques avait bien compris l’utilité, joutes verbales, exercices rhétoriques, compositions latines ! J’ai été frappé dans les violences des banlieues du mutisme des garçons qui mettaient le feu, de leur difficulté à parler. Et pour moi, ce n’est pas un hasard, c’est une cause.

    La formation à la langue orale et écrite, à son vocabulaire, à son histoire, à ses racines, je pense au latin pour la langue courante et au grec pour la langue scientifique et intellectuelle, tout cela est une clé. On doit la vérité aux jeunes Français : tous les codes de reconnaissance, tous les éléments du leadership, passent pas la langue. Et si l’on veut la raison principale des différences de réussite entre classes sociales, enseignants, cadres, etc., c’est dans la langue qu’on la trouvera.

     Donc, il faudrait peut-être commencer par cela. L'idée qu'avait exposé Xavier Darcos, de faire de la Grande Section un pré-CP est tout simplement désastreuse. Catastrophique. Elle va exactement dans le sens inverse de ce qu'il faudrait faire. Avant d'acquérir des savoirs savants, encore faudrait-il avoir une vraie maîtrise du vocabulaire.

    Ensuite, quand je vois partout des classes de moyennes sections, donc, des enfants de 3 ans et demi à 4 ans et demi de 30 élèves, moi, je ne vois pas comment on peut dispenser un enseignement individualisé dans ces conditions.  

    Nicolas Sarkozy a fait des choix budgétaires. Xavier Darcos les a cautionnés. Il a choisi d'offrir des milliards d'euros à une petite minorité plutôt que des enseignants aux tout-petits. Que l'un et l'autre les assument, ces choix désormais. 

    Je suis d'accord sur le fait que les caisses de l'Etat étaient vides. Mais l'un et l'autre ont aggravé le phénomène, et ils ont touché à ce q'une nation possède de plus précieux, ses enfants. 

    Sur le site de François Bayrou, pendant les présidentielles, l'article école à la page de ses propositions commençait ainsi : « L’éducation est la priorité absolue de mon projet.» 

    On voit aux premières mesures d'un gouvernement ce qui lui importe en priorité. Quelle a été la première mesure du gouvernement Fillon ? Offrir des crédits d'impôt aux acheteurs de très grandes surfaces. 

    Bayrou avait fait sienne aussi cette remarque, lors du même colloque sur l'école :

    Et vous voulez juger de la responsabilité des dirigeants du pays : regardez quelle place ils accordent à l’école, à l’université, à la recherche dans leurs préoccupations, dans leur temps, dans leur vision.Pour nous, en tout cas, cette place sera la première ! 

    L'école, c'est du long terme. Ainsi, François Bayrou écrivait : «Et les étudiants candidats au Capes ou à l’agrégation ont raison de le dire : nous ne pouvons pas jouer les recrutements à l’accordéon. Je suis partisan d’une loi de programmation sur dix ans des recrutements

    C'est aussi l'un des rares hommes politiques à ne pas avoir passé son temps à cracher sur l'Education Nationale :

    Je ne suis pas de ceux qui dépeignent l’éducation nationale comme un mammouth ! Pour moi, elle est un corps vivant. J’ajoute que si l’on excepte la singularité de l’école maternelle, dont nous devons être fiers, nous avons à peu près (un peu plus dans le secondaire, un peu moins dans le supérieur) le même nombre d’enseignants que tous les pays du monde développé, parce qu’il n’est guère de secret et que la dimension des classes et des amphis est à peu près partout la même. On étonnerait d’ailleurs beaucoup les grandes entreprises privées en leur demandant de comparer leurs services centraux avec ceux de l’éducation nationale.

    Moi, c'est ce que j'ai aimé chez cet homme-là et que j'aime encore. Il ne ment pas, et il a une conscience claire des priorités. Il ne promet pas tout et n'importe quoi, comme le faisait le programme socialiste pendant les présidentielles, parce qu'il savait que nous n'avions plus de sous, mais, comme une famille modeste qui sacrifierait ses économies pour assurer l'avenir de ses enfants, il jugeait que l'école et l'éducation c'était sacré, et que c'était le seul secteur où il fallait garantir des engagements financiers.

     J'entre en contradiction frontale avec une partie de notre société qui vit avec l’idée que c’est dans le budget de l’éducation qu’il faudra tailler, le jour où l’on voudra revenir à l’équilibre des finances publiques.

    Je pense exactement le contraire. Je pense qu'il faut faire des économies, j'en parlerai dans une seconde, qu'il faut retrouver un budget en équilibre, mais qu'il faut garantir l’investissement dans l’éducation.

     

    Que l'on mesure simplement la distance avec ce qu'il se produit aujourd'hui. Et ce que je je regrette, c'est que Le Nouveau Centre, dont une très grande majorité de représentants a approuvé ce programme, soit totalement silencieux et laisse faire ce qu'il se passe, sans la moindre protestation, sans même la moindre suggestion. Est-ce cela, peser sur la majorité ? Mieux valait se ranger derrière le MoDem dans ses conditions. A quoi bon être député si l'on n'exerce pas sa parole ? 

  • Gifle, la claque de Fillon à Darcos !

    Fillon a bien des défauts, mais, il a une qualité, c'est que je le crois un homme droit et intègre. Xavier Darcos, lui, est un politicien de longue date, qui essaie de louvoyer chaque fois que c'est possible. Un homme qui fait des déclarations quand il est dans l'opposition sur l'autorité des enseignants, mais en rajoute une louche quand l'un d'entre eux est traité de manière excessive et illégale.

    Je me demande de plus en plus si l'on a bien fait de le soutenir à Périgueux... 

    Alors, merci François Fillon, de votre claque à Xavier Darcos, car déclarer que vous étiez choqué par la punition infligée à l'enseignant, et, en revanche tout autant par l'extrême modération de celle qui concernait l'élève, vous avez tout de même remis les choses à l'endroit. 

    «Il n'est pas acceptable qu'un élève traite un enseignant de connard, c'est une faute qui mériterait, semble-t-il, une sanction plus sérieuse que celle qui a été prise, et donc oui, je soutiens cet enseignant» 

    A propos du jugement qui attend l'enseignant :

    «Mais franchement, en tant que citoyen et en tant que parent d'élève, oui ça me choque» 

    «Ce n'est jamais une bonne solution de gifler un élève, mais en même temps je soutiens les enseignants qui ont besoin d'un peu de discipline et d'un peu de respect pour faire fonctionner les classes»

    Rappelons également que le courageux recteur de l'Académie de Lille s'était empressé de marcher dans les traces (de bottes ?) de son ministre en chargeant autant que l'on peut le faire l'enseignant... 

    Ouf, il y a eu tout de même quelqu'un pour le dire ! Rappelons que François Bayrou avait balancé une baffe à un petit voyou qui cherchait à lui faire les poches. Le dit voyou a d'ailleurs mal tourné par la suite, comme quoi la claque était prémonitoire, puisqu'à l'âge de 15 ans il a été condamné pour viol...

    Comme dit Lucky Luke, dans Billy the Kid, à propos de Billy qui est un sale gamin mal élevé, « une taloche par semaine rend le fiston doux et amène» ...