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RASED, la preuve des intentions de DARCOS

On le sait, il y a aujourd'hui une grève au sein de l'Éducation Nationale. On trouve à cette dernière plusieurs causes qui me paraissent évidentes : la mutation du lycée, dont le seul objet est de générer une réduction de postes. En soi, la semestrialisation n'était pas une mauvaise idée, d'autant que ces trois trimestres dont le dernier tombe sur moult jours fériés sont assez mal ficelés, mais, l'idée clairement exprimée, c'est de semestrialiser aussi les enseignements, tout particulièrement les options qui ne seront plus enseignées que pendant 6 mois, vraisemblablement. Du coup, adieu arts plastiques, latin, grec, langues vivantes autres que le sacro-saint anglais, et cetera et cetera...

Mais, moi, ce qui me choque le plus par dessus tout, c'est le sort que Xavier Darcos, et derrière lui Nicolas Sarkozy, évidemment, réserve aux réseaux d'aide aux enfants en difficulté (RASED). Et ce qu'il leur réserve, j'en ai une preuve ici dans une lettre de réponse adressée à la députée de la Haute-Vienne, Marie-Françoise PÉROL-DUMONt ( Darcos_rased.pdf ) : il y précise explicitement leur sort. Il escompte bien demander aux professeurs des écoles de s'occuper des enfants en difficultés lourdes puisqu'il veut éviter de disperser les moyens, comme il le dit, et que les heures dégagées par la supression d'une demi-journée en primaire permettra aux enseignants de s'investir dans les fameux plans personnalisés de réussite éducative.

Les RASED comprennent des enseignants spécialisés, des psychologues, des éducateurs, et cetera. Croit-on qu'un enseignant puisse se substituer à un psychologue ? Non. Pas plus qu'un psychologue ne se substitue à un enseignant.

Ces mesures me mettent hors de moi. Je ne supporte pas que les enfants les plus faibles et les plus en difficultés, et il y en a dans toutes les écoles, y compris au coeur des quartiers les plus aisés, soient les dindons de la farce.

L'intention de François Bayrou et de l'UDF, puis du MoDem, était de mettre l'éducation au coeur des priorités budgétaires de leur programme et de leur action. On voit ce qu'en pensent l'actuel gouvernement et Nicolas Sarkozy qui la placent au dernier rang. J'ajoute que je suis écoeuré par l'absence de réaction des députés néo-centristes : ils se présentent comme les héritiers de l'UDF. Ce n'était pas cela, ce qu'il y avait, dans le programme de l'UDF. Et l'Éducation était pourtant une dimension essentielle de son programme.

Commentaires

  • +1

  • salut,
    l'éducation est bien la chose la plus importante. Est-ce à l'Etat de s'en occuper, ou au parents ?

    Ne fait-on pas un erreur en voulant confier un rôle d'éducation à l'école, là où elle ne parvient déjà pas à instruire ?

    Qui ne peut pas le moins, peut le plus ?

  • Bonjour LOmiG,

    Jusqu'à un certain point, je suis d'accord avec votre avis. Mais, la vocation du RASED n'est pas de traiter nécessairement les problèmes sociaux ou éducatifs mais d'aider des enfants en difficultés. On peut être aisé, très aisé, même, et être confronté à des difficultés (psychologiques, orthophoniques, psychomotrices) avec son ou ses enfants et avoir besoin d'aide sous forme de conseils, d'un suivi, de personnes avec lesquelles on peut parler.
    Ensuite, le RASED s'adresse à de jeunes enfants.
    Notamment, pour de jeunes enfants, il sera difficile d'instruire si certains pré-requis ne sont pas là : confiance en soi, vocabulaire suffisamment étendu, graphisme adéquat et cetera... On ne peut pas évacuer la psychologie de l'instruction, tout particulièrement pour les plus petits.

  • on se rejoint complètement sur le fait que les enfants doivent être une priorité ; et bien sûr qu'il faut un minimum de "psychologie" et de temps pour aider les enfants.

    oui, ce n'est pas au professeur de faire un boulot de psy, ou d'assitance sociale. Il faut arrêter de demander ça aux profs, on est bien d'accord.

    Le problème c'est que le système scolaire est devenu ingérable du fait de son gigantisme. Il est grand temps de s'inspirer des finlandais, et de remettre les choses à une juste échelle : celle de l'école. Avec une vraie autonomie, et une vraie indépendance. Cela permettra la souplesse, l'expérimentation, et ça permettra de faire émerger des solutions où les enfants redeviennent (enfin) le centre du système éducatif.

    à bientôt !

  • @ LOmiG

    Le modèle finlandais est intéressant, mais, rapporté au PIB finlandais, regardez ce qu'il coûte ! Nous n'avons actuellement pas les moyens d'en faire autant. En outre, il y a un aspect que l'on oublie souvent avec les Finlandais : ils n'ont jamais eu à intégrer 10% d'une population d'origine étrangère, eux ! Alors, évidemment, c'est bien plus facile, dans ces conditions...

  • oui, bien sûr, il y a des différences ! Sinon, on ne parlerait pas de s'en inspirer...

    Je ne suis pas sûr que le meilleur moyen d'aider les enfants à s'intégrer est de ne pas leur apprendre à lire et à parler le français. C'est ce qu'on fait à l'école primaire en France : on ne fait plus redoubler les élèves, qui cumulent leur lacunes jusqu'à leur sortie de l'école, en situation d'échec. Cela doit être changé, vite rapidement. Qu'attends Darcos pour changer les règles du jeu à l'école ? Qu'attendent les profs pour soutenir une réforme profonde de l'école, mettant l'évaluation sur les profs et non pas sur les élèves..?

    L'impression que donne le système français, c'est d'être devenu incontrôlable et inefficace.

  • @ LOmiG

    Le problème, c'est que le redoublement s'avère redoutablement inefficace dans 90% des cas, et, il coûte cher, lui aussi (il faut toutefois tenir compte des effets de seuil pour en connaître le coût exact). C'est plus efficace et bien moins coûteux de mettre en place une remédiation. Après, ce qu'il faut contrôler, c'est le sérieux avec lequel est fait la remédiation. Le principe devrait en être simple et basé sur des évidences psychologiques : les enfants adorent que l'on s'occupe d'eux. Si l'on peut personnaliser la remédiation, ou, pour les très jeunes enfants, les accompagner dans leurs apprentissages, on peut obtenir des résultats.
    J'avais lu le rapport de Bentolila sur la maternelle, et il relevait avec justesse qu'avant toutes choses, il fallait que les enfants comprennent ce qu'on leur demande. Et il proposait de recentrer les apprentissages en maternelle sur l'acquisition du vocabulaire. Ce n'est sans doute pas la seule piste, mais c'est à mon avis une bonne piste. Il proposait aussi de travailler en groupes très restreints pour ce faire. Mais...il reconnaissait que cela aurait un coût.
    Je pense qu'il y a des espaces d'économie au sein de l'EN, mais je n'ai pas le sentiment que le gouvernement tape dans les bonnes poches.
    Par exemple, je pense que la formation continue est coûteuse et inefficace. Une bonne planque, la plupart du temps. Voilà un secteur à revoir et qui peut rapporter des sous.
    Pour revenir aux RASED, c'était la seule structure qui proposait, à doses homéopathiques, il est vrai, un suivi individualisé des jeunes enfants. Voilà pourquoi j'enrage quand je vois se profiler à l'horizon leur disparition...

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