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International - Page 4

  • Irak : heureusement les Américains sont là

    Par chance pour les Chrétiens d'Orient et les Yézidis, les Américains interviennent en Irak, et les Kurdes, dernier rempart contre les délires islamistes, font front.

    Tout ce que l'on peut souhaiter, c'est l'extermination complète des troupes de l'EIIL et la destruction définitive de leur pseudo-califat. Aucun califat n'a d'ailleurs fait montre d'une telle barbarie dans l'histoire du Proche-Orient.

    Je suis écoeuré par la veulerie des États européens et par la nullité d'Ashton. Les premiers ne parlent que d'aide humanitaire (qu'ils comptent distribuer comment, au fait ?) et la seconde est inexistante quand il faudrait fournir des armes sophistiquées aux Pehsmargas Kurdes et aller pilonner aussi férocement que possible les positions djihadistes. 

    Lâche et répugnant, de même, le silence de cette gauche morale et de toute la coterie pro-palestinienne, hystérique il y a trois semaines, discrète au possible aujourd'hui. Au mieux, on ne les entend que pour expliquer que c'est le faute des Américains. Tas de minables. 

    Je me réjouis d'observer qu'il y a au moins une personnalité politique, François Bayrou, pour estimer qu'il est un devoir moral pour les Européens et particulièrement la France de soutenir l'action militaire de l'Amérique. Cet homme-là ne se trompe jamais et juge toujours à propos qui sont nos vrais ennemis. Certainement pas les Américains même si nous pouvons avoir des frictions avec eux de temps à autre.

    La France, avec les Chrétiens d'Orient, c'est que de la gueule, si je puis me permettre. Beaucoup de bla-bla et pas d'action. Alors évoquer la France protectrice des Chrétiens d'Orient avec des trémolos dans la voix, cela ne sert plus à rien, parce qu'une fois encore, c'est l'Amérique qui fait le boulot. Il faut dire aussi que gauche et droite ont tellement dessoudé l'armée en réduisant son budget que nous n'avons de toutes façons plus les moyens de nos discours grandiloquents. En fait, mieux vaut que la France se taise, quand elle parle, elle se couvre de ridicule.

    J'ai trouvé fort juste et à propos l'intervention de Daniel Cohn-Bendit, qui a trouvé, une fois encore, le ton juste pour une crise internationale. Il suggère de faire financer une intervention militaire par l'Union européenne, tout en aidant les populations en danger. Si c'était ce type-là qui dirigeait l'Europe plutôt que des Barroso, Junker ou Ashton, elle aurait un tout autre visage.

    J'observe que le seul parlement européen qui presse son gouvernement d'intervenir, c'est celui de la Grande-Bretagne, pays toujours digne et courageux quand il le faut.

  • Aider les Gazaouis ?

    Gaza est en ruines, et cela ne semble pas émouvoir plus que cela le Hamas qui continue d'utiliser son peuple comme kamikaze collectif. Ce que l'on peut espérer de meilleur pour les Gazaouis, c'est un changement de majorité politique là-bas. Mais pour cela, ils doivent réfléchir à leurs votes car ce sont eux qui ont porté au pouvoir ces radicaux. L'économie gazaouie, déjà fort peu développée, est désormais dans un état catastrophique.

    Si l'on veut pousser le Hamas du pouvoir à Gaza, le plus sensé est de favoriser tous ceux qui n'ont aucun intérêt à la guerre. Or, ce que l'on sait, généralement, c'est que le commerce, l'économie locale, s'en accommode assez mal. C'est donc le développement économique qui sera le principal adversaire des fondamentalistes de toute espèce. 

    Conclusion, pour aider Gaza, il faut acheter des produits d'origine gazaouie.

    Ce raisonnement ne traversera pas l'esprit de ce qu'on appelle des «propal» chez nous (j'ai déjà précisé de quelles engeances il s'agissait), évidemment, mais il me paraît évident. Boycotter la production israélienne est à ce sujet particulièrement idiot car les Palestiniens travaillent pour une partie loin d'être négligeable en Israël ou pour des entreprises israéliennes. Quand on achète des produits faits en Israël, bien souvent, indirectement, on favorise aussi des travailleurs palestiniens. Boycott inepte, donc.

    La difficulté, c'est de trouver du Made in Gaza. La seule chose qui semble y être fabriquée, c'est de la roquette avec des matériaux civils...hélas...

    Il y a eu des projets intelligents par le passé que les Intifada successives ont ruiné. Sophia Trotoush Argaman avait implanté une usine de de fabrication de sacs à main à Gaza qui faisait travailler des femmes. C'était un bon et beau business qui profitait à tout le monde mais la guerre y a mis fin. Depuis, Sophia rêve de pouvoir revenir à Gaza et s'est engagé en politique chez les Travaillistes pour pouvoir espérer faire quelque chose de bien pour son pays et pour Gaza. Ce sont des initiatives comme les siennes qu'il faut soutenir et promouvoir, elles vont dans le bon sens.

    Tous les imbéciles qui se proclament pro-palestiniens au cri de ralliement de mort à Israël ou Israël assassin auraient une opportunité de rendre utile leur énergie débordante de bêtise, pour une fois :

    - en utilisant leur cervelle et en cherchant les informations nécessaires, ils pourraient établir une base de données de tous les produits fabriqués pour partie ou totalité à Gaza et exportés de manière à ce que ceux qui veulent vraiment aider ce territoire par des achats citoyens puissent le faire. 

    C'est évidemment autrement plus difficile que de beugler des slogans anti-israéliens. J'avoue ne rien avoir trouvé pour l'instant, mais je ne désespère pas. Il est probable que je ne dispose pas des bons réseaux d'information pour cela. Je suis d'ailleurs preneur de renseignements auprès des âmes de bonne volonté qui voudraient oeuvrer à cette tache.

    Au point où j'en suis, j'ai entendu parler de Harvest Export : la société a une licence d'exportation de produits agricoles vers les marchés européens. Je ne sais pas si les framboises, tomates cerise, piments, herbes fraîches et fleurs palestiniennes (des oeillets surtout, me semble-t-il)  arrivent jusqu'à chez nous.

  • Guerre psychologique et intox à Gaza

    Je ne souhaitais pas écrire de billets sur les événements de Gaza, mais les manipulations incessantes des "antisionistes", de bonne foi ou non, m'y contraignent.

    J'avoue parfois être désespéré pour ne pas dire dégoûté par le genre humain. La plupart des manifestations et des réactions que je lis sur le net puent la haine du Juif. L'antisionisme (dont on ne peut comprendre la popularité si on le lie pas avec l'antisémitisme) sert d'idiot utile aux vieilles haines recuites. Pour une fois, une large partie de l'extrême-droite (mais pas toute) se tient en retrait : en France, l'ennemi, à ses yeux, c'est le Musulman, particulièrement l'Arabe. Alors de deux maux, elle a choisi le moindre. Son parti pris contre les pro-palestiniens ne doit toutefois pas faire illusion. Que l'on creuse, et l'on retrouve très vite les bons vieux poncifs antisémites de l'extrême-droite française.

    Les antisionistes comprennent bien sûr quelques bataillons venus de l'extrême-droite, mais le gros de ses troupes, c'est l'Islam intégriste et la gauche de la gauche, méprisables Verts compris (et quand je pense que j'ai envisagé de voter pour eux, à une époque donnée, j'en ai des frissons de dégoût !).

    La gauche de la gauche et les verts servent d'idiots utiles de l'intégrisme musulman. Une alliance renouvelée jusque dans les urnes depuis quelques années déjà.

    Quand je vois des anciens du MoDem prendre fait et cause pour le Hamas et relayer sans la moindre vérification tout ce qu'il déverse, à l'aide de ses alliés, sur la Toile, je me dis : "ouf, on n'est plus dans le même parti !". Hélas, quand j'entends et lis des centristes tenir exactement les mêmes discours qu'une partie de l'extrême-droite, l'extrême-gauche et les radicaux islamistes, j'avoue ma très vive inquiétude. Heureusement, il ne s'agit que de quelques militants, les responsables étant bien plus prudents, mais quand même...

    Malheureusement, tout un milieu alternatif, généralement à gauche (et pas forcément toujours à l'extrême-gauche), relaie les pires insanités sur la Toile, les mêmes poncifs éculés, empreints de partis pris, des vidéos mille fois visionnées, jamais vérifiées. Sur les réseaux sociaux, c'est l'Enfer. Prendre parti pour Israël, c'est presque suicidaire. Adopter une attitude neutre et simplement chercher à dégager la vérité, c'est l'assurance d'être couvert d'ignominies et/ou agoni d'injures.

    Pour tous ces gens-là, il faut bien le comprendre, Israël, c'est le mal. Et peu importe que ce pays fasse l'objet d'attaques à la roquette incessantes, qu'il ait accepté unilatéralement la trêve proposée par les Égyptiens et que le Hamas place volontairement des civils près des lanceurs de roquettes et des dépôts d'armes et d'explosifs (ou l'inverse, place du matériel militaire près des écoles et des hôpitaux).

    Il y a donc une atmosphère d'hystérie, même chez ceux qui sont bien intentionnés, qui rend toute discussion impossible. 

    A chaque conflit, la légitimité de l'État d'Israël est remise en cause.

    J'ai pris part à une discussion qui impliquait Guillaume Champeau, le fondateur de Numerama, un site aussi utile que fameux. Je ne crois pas ce gars-là extrémiste. Pas pour un sou. Pourtant, il relaie, sans vérification sérieuse, une propagande insidieusement antisémite et antisioniste. Et peu importe que l'origine de cette propagande se trouve chez une pacifiste juive.

     A aucun moment il n'est choqué de ce que le documentaire est à sens unique. Les Juifs y sont présentés d'emblée comme des spoliateurs, illégitimes sur leur terre, l'État d'Israël comme le fruit d'un hold-up, et la Palestine comme appartenant légitimement aux Arabes bien que la réalisatrice admette du bout des lèvres et une seule fois que la revendication d'un État palestinien est bien postérieure à celle d'un État juif. Tout est de cet acabit et il n'y a pas moyen d'amener un contradicteur à entendre raison ou simplement répondre à une question simple : pourquoi un tel acharnement sur un seul peuple (les Juifs), un seul État (Israël), quand des crimes affreux et des milliers de fois plus meurtriers ensanglantent la région ? Aucun de nos antisionistes patentés n'acceptera de répondre à cette question. On vous accablera, rappelant les vices séculaires, que dis-je, millénaires, des Juifs, ou, à défaut, les «atrocités» de l'armée israélienne (pourtant l'un des plus attentives du monde aux civils !!!).

    Et sur la blogosphère au fait ? C'est assez facile de faire les comptes. Les blogues libéraux se montrent pondérés rappelant qu'en dépit de ses imperfections, Israël est la seule véritable démocratie de la région et que dans bien des domaines, elle pourrait nous donner des leçons. La plupart des blogs de gauche, accablent Israël, mais il y a quelques courageux admirables qui refusent les discours faciles et posent des questions dérangeantes. L'extrême-droite compte les coups et évoque l'immigration et son rôle dans les violences chaque fois qu'elle le peut.

    Quant à la presse...elle est en dessous de tout. Comme d'habitude. Je décerne toutefois un satisfecit à trois exceptions : Marianne, dans son habituel rôle de poil à gratter, Atlantico dont la qualité d'enquête est remarquable et Slate, qui se garde traiter l'actualité à chaud et prend le temps de l'analyse..

  • Diplomatie et multi-communautarisme

    J'observe le sens des pressions diplomatiques qu'exercent les USA et l'Europe chaque fois qu'il se produit une guerre civile et je pense que l'un et l'autre font une erreur grave.

    Quand des nations se déchirent parce que des communautés s'affrontent, l'obsession de l'Occident est de préserver à tout prix l'unité du pays en proie à la guerre civile.

    Ce raisonnement est très certainement issu de leurs histoires nationales et/ou fédérales. C'est oublier que dans l'ensemble, les USA et l'Union européenne se sont construits par assentiment. 

    Rien de tel au Soudan, en Irak, en Centrafrique ou encore en Syrie. Il peut y avoir eu un dirigeant ou une puissance dominante qui a imposé la paix entre communautés un temps entre communautés au sein d'un État, mais quand elles n'ont pas fait le choix raisonné de s'associer et qu'elles sont en rivalité, elles courent le risque de s'affronter dans de très cruels et sanglants conflits. Il n'en va pas différemment des pays du Caucase ou des Balkans. L'Europe a bien dû admettre l'éclatement de la Yougoslavie. Elle devra en faire autant avec l'Abkhazie, l'Ossétie et la Crimée. Les meilleurs divorces sont ceux qui se font d'un commun accord : République Tchèque et Slovaquie se sont séparées sans heurts, presqu'à l'amiable après un référendum. Quand les combats aboutissent à un accord, la situation s'apaise : l'Érythrée, après avoir longuement guerroyé contre l'Éthiopie, a obtenu son indépendance. Depuis, cette zone de l'Afrique est à peu près en paix et la Chine commence à investir dans l'ancienne patrie du Négus (en fait, elle y délocalise des emplois dans le domaine du textile !!!).

    Nous Européens, Français en tête, nous cherchons en toutes circonstances à imposer à des gens qui ne veulent plus vivre ensemble de continuer à faire chemin dans la même direction. Pour tous résultats, nous obtenons des crimes cauchemardesques de part et d'autre et nous assistons la plupart du temps à l'écrasement voire la répression d'une communauté par une autre. Ce n'est que lorsque nous favorisons un processus naturel de séparation se produire que les choses s'apaisent. Il n'existe qu'une seule zone pacifiée en Irak : est-ce un hasard si c'est celle que dominent les Kurdes ?

    Bref, il nous faut repenser notre diplomatie : en Syrie, en Irak, en Centrafrique, en Ukraine, en Géorgie (Sarkozy a vu juste dans ce pays) nous devons appuyer des projets de partitions justes et équilibrés. Et pour ce qui concerne le Proche-Orient, essayer de tirer les marrons du feu pour les Chrétiens d'Orient tant que c'est encore possible. A défaut, nous devrions nous garder d'appeler au renversement de dictateurs sans y avoir bien réfléchi , car nous ouvrons une boîte de Pandore dont nous ne mesurons pas la quantité de maux qui en échapperont ensuite. Autant que possible, mieux vaut favoriser la libéralisation des régimes quand c'est possible. 

  • Traité transatlantique : désintox

    J'ai été surpris par la réaction d'un sympathisant MoDem, tout récemment, alors qu'il prenait connaissance des votes des élus MoDem sur la mise en place de négociations commerciales entre l'Europe et les USA.

    A l'origine, il s'est posé la question de savoir si les opinions publiques devaient être consultés avant d'entamer des négociations avec l'Amérique. Les députés MoDem ne l'ont pas jugé utile et cela choqué notre ami.

    Il y a maldonne sur les rôles des uns et des autres. Avant d'émettre un avis sur quelque chose, il faut bien qu'il y ait de la substance. Le Parlement européen a donné mandat à la Commission pour discuter avec les Américains et mener les négociations avant de revenir présenter des propositions aux Européens.

    A quoi cela servirait-il de consulter les opinions publiques avant coup ? Des traités commerciaux avec d'autres pays, la France en négocie tous les jours. On ne consulte pas pour autant tous les Français à chaque fois, ou, tout du moins, pas quand on commence à discuter.

    Cela devient pertinent quand les négociations prennent un tour qui n'est pas conforme à nos intérêts. C'est à ce moment-là que l'action de parlementaires avisés prend tout son sens. La Commission est dans son rôle (un peu celui d'un gouvernement nommé) quand elle négocie, et les eurodéputés quand ils réagissent. C'est par exemple ce qu'a fait à juste titre Marielle de Sarnez dans sa lettre d'octobre 2013 sur la question des normes en mettant en garde contre de possibles dérives dans les négociations.

    FN, Front de gauche et même Verts essaient de faire passer les libéraux, les démocrates, les sociaux-démocrates et la droite pour le Diable parce que tous se sont montrés favorables à la mise en place de négociations rapides. En réalité, ces trois partis sont a priori défavorables à un traité global par simple détestation de l'Amérique, indépendamment de ce qu'il peut amener en termes de croissance et d'emplois. Une position dogmatique et sans nuance qui n'est pas à l'avantage de la France.

    Jean Arthuis, le candidat de l'Alternative dans l'Ouest aux Européennes se montre censé en récusant le traité tel qu'il se profile. Non pas le principe d'un traité, mais bien ce qu'il contient à l'heure actuelle.

    Ni le FN, ni le Front de Gauche ni les Verts ne peuvent se prévaloir d'avoir été des vigies. Ils ont voté contre à toutes les étapes et continueront à voter contre même si ce traité nous devient favorable.

    Le mandat donné à la Commission comporte quelques instructions à peu près claires : pas question de revenir sur les acquis européens et nationaux dans le domaine environnemental et sanitaire.

    Les anti-TAFTA primaires n'hésitent donc pas à mentir éhontément quand ils affirment le contraire et brandissent des épouvantails fabriqués de toutes pièces pour tenter de faire peur aux opinions publiques. Ce sont des menteurs et ils sont malhonnêtes.

    Cela n'exclut en revanche pas de demeurer vigilant à toutes les étapes de la négociation. Mais pour l'instant, je trouve que pas grand chose ne filtre de ce qui est vraiment négocié. Les inquiétudes s'expriment de toutes parts mais on peine à savoir sur quoi elles s'appuient exactement.

    J'attends pour ma part de disposer d'éléments précis avant de me prononcer.

  • L'Alternative refusera le traité transatlantique

    Marielle de Sarnez, euro-députée MoDem, met en garde depuis de nombreux mois contre les conditions dans lesquelles se déroulent les négociations du traité transatlantique, un accord commercial entre l'Amérique et l'Europe.

    Elle dénonce l'opacité des négociations et exige leur mise à plat publique. Elle récuse tout abaissement des normes européennes au nom de ce traité.

    De son côté, Jean Arthuis, candidat de l'Alternative en Bretagne-Pays de Loire, Poitou-Charentes a publié une tribune pour s'opposer à ce traité. Je ne vais pas reprendre en détail cette dernière mais je rappelle que les centristes défendent depuis longtemps l'établissement d'appellations communes en Europe. Bayrou a porté le flambeau du Made in France et les eurodéputés centristes sont favorables à l'extension des IGP à d'autres produits que le textile et l'agro-alimentaire voire à la mention du pays d'origine, plus simplement. On ne les imagine pas un seul instant accepter de voir piétiner par Washington ce qu'ils promeuvent à Bruxelles.

    Il y a une bonne nouvelle, toutefois, dans l'histoire de ces négociations : à la fin, ce seront les gouvernements et le Parlement européen qui seront souverains. La Commission mène les négociations, mais elle n'a pas mandat pour prendre des décisions. D'où l'importance de voter aux prochaines élections européennes.

    Jean Arthuis a très bien fait de porter le débat sur la place publique. Je suis très étonné du silence de l'UMP et du PS sur un sujet d'une telle importance. Je sais tout de même que le PPE (dont est membre l'UMP) y est favorable et que les écologistes sont eux vent debout contre ce traité depuis le début.

    Je mets en garde contre les rodomontades du FN et de Marine Le pen. Je rappelle que son père et elle sont absents une fois sur deux lors des votes, y compris quand ils sont cruciaux.

    C'est facile de faire de l'esbroufe et de cracher sur l'Europe, mais quand il faut défendre la France et que l'on se montre aux abonnés absents, c'est le silence-radio à l'extrême-droite.

    Marielle de Sarnez est membre du comité stratégique sur l’accord de partenariat transatlantique entre l’Europe et les États-Unis mis en place par la ministre du commerce extérieur, Nicole Bricq. On peut, je le pense, compter sur elle pour se montrer très vigilante.

    La page du Ministère du Commerce Extérieur reprend les étapes de la négociation de ce traité.

    Les indispensables Décodeurs essaient de leur côté d'en décrypter les arcanes. Contre la cour, autre blog de qualité, assure une revue de presse mensuelle sur le sujet. Évidemment, ces deux blogs ont un point de vue parfois orienté sur le sujet, mais ils sont très bien informés et leurs décryptages sont précieux.

    Comprenons-nous : négocier pour demander l'ouverture de leurs marchés à nos partenaires n'est pas en soi une mauvaise chose. Ce qui est une mauvaise chose, c'est d'être les dindons de la farce et de nous retrouve ensuite inondés de poulets aux OGM ou de biberons au bisphénol A au nom de ce traité. Ou encore que les entreprises pollueuses ne soient plus comptables de leurs méfaits.

    On peut négocier mais à condition de ne rien lâcher sur nos normes. Je cite Marielle de Sarnez à cet effet :

    la question des normes, sur lesquelles beaucoup de questions se posent est essentielle. Il y a pourtant deux principes essentiels à rappeler.  Le premier est que nous, Européens, ne pouvons en aucun cas accepter un abaissement de nos propres normes. Le second est que les produits qui arrivent dans l’UE doivent respecter les normes européennes.

    Enfin, les différentes méthodes envisagées par les négociateurs : coopération, harmonisation, convergence, reconnaissance mutuelle posent question. Si on arrivait un jour, dans un monde idéal, à une seule norme mondiale,  cela serait aussi de nature à poser des difficultés. Je demande donc qu’on réfléchisse ensemble à ce problème.

    Un exemple à ce propos : celui des constructeurs automobiles. Il est vrai qu’il serait plus simple pour les fabricants de concevoir une voiture qui puisse se vendre à la fois en Europe et aux États-Unis. Mais il faut aussi penser aux consommateurs. Les consommateurs américains et européens ne veulent pas forcement rouler dans les mêmes voitures.»

    Voilà. Pas mieux pour moi, bien évidemment.J'en profite pour faire observer que l'opinion publique américaine est elle-même très attentive et défiante sur ce traité.

  • Les abrutis béats de la mondialisation heureuse

    C'est toujours drôle d'écouter les faux béats vanter les mérites de la mondialisation avec des trémolos dans la voix. Leur slogan favori c'est d'assurer que la mondialisation est une chance.

    Entendons-nous : je ne fais pas partie des complotistes paranoïdes de toutes sortes qui font de la mondialisation le cheval de Troie pêle-mêle d'Israël, des USA, du libéralisme (néo ou non, d'ailleurs) et cetera. Mais je n'en pense pas pour autant que la mondialisation est un grand bonheur. C'est une compétition féroce et elle fera des dégâts sociaux au sein des peuples tant que les nations ne seront pas parvenues à des niveaux de vie à peu près comparables.

    Le chemin est long et il faudrait le baliser en préservant, me semble-t-il, quelques secteurs qui auraient vocation à être protégés : l'agriculture et la culture me semblent les plus importants pour les pays les plus faibles.

    Au lieu de cela, des nuisibles à la Lamy bien à l'abri dans leur bunker de privilèges poussent à la dérégulation pour placer en concurrence l'Éthiopien crève-la-faim et le Français heureux bénéficiaire d'une protection sociale longtemps performante.

    On peut s'accorder sur ce qui peut entrer en concurrence ou non, et je pense que l'OMC est exactement là pour cela. Mais le rôle que veulent lui faire jouer les Lamy et consorts n'est pas du tout celui d'un organisme d'échanges, de négociations et de coopération mais d'une officine au service d'intérêts particuliers.

    Face à des Lamy, il me semble que l'Europe, en dépit de ses travers, représente encore une autre conception des rapports entre pays. Tout du moins, c'est celle que l'ADLE et tout particulièrement le MoDem en France essaient de promouvoir.

    Marielle de Sarnez, parmi les centristes, a particulièrement bien vu tout l'enjeu que représente l'OMC puisque c'est le gendarme qui finit par dicter ses conditions aux États, au bout du compte, non sans que ces derniers aient toutefois avalisé toutes les décisions qui s'y prennent. Ne nous méprenons pas : comme le fait très régulièrement et très justement valoir Marielle, il n'est de choix qui soit effectué au sein de l'Union Européenne ou de l'OMC qui n'ait été préalablement validé par les pouvoirs nationaux.

    Voilà pourquoi il ne faut pas croire leurs mensonges quand ils se défaussent sur ces institutions des mesures qu'ils ont acceptées voire décidées.

    Mieux vaut, comme le font généralement les centristes, mais aussi quelques voix honnêtes de droite ou de gauche, porter sur la place publique les enjeux qui se nouent et se dénouent là-bas. 

    Pour cela, il convient aussi de ne pas verser dans les théories hallucinées des nationalistes (genre FN) ou néo-marxistes (façon Mélenchon) qui affirment très malhonnêtement qu'en mettant fin à nos accords internationaux, du jour au lendemain, la France deviendra un paradis.

    Bayrou le disait avec justesse dans son État d'urgence : la France est un pays exportateur. Si nous résilions unilatéralement nombre des conventions commerciales qui nous lient avec nos partenaires, il ne fait pas de doute qu'ils en feront autant et nous en paierons un prix que FN et Mélenchonistes se gardent bien d'évoquer.

    Je trouve que les centristes et notamment le MoDem ont cette vertu très unique en France et souvent en Europe : de dire la vérité sans verser dans la béatitude et d'établir clairement les règles du jeu. Ce n'est qu'une fois que l'on a fait ce chemin que l'on peut commencer à discuter.

    C'est ce que Bayrou a fait dans ses programmes, ses livres, c'est aussi ce à quoi s'essaient des eurodéputés comme Robert Rochefort ou Marielle de Sarnez (je pense à sa lettre mensuelle).

    Comme Marielle de Sarnez, je pense que l'Europe peut devenir un puissant point d'appui dans nos négociations au sein de l'OMC avec nos partenaires commerciaux ; à l'inverse, Lamy et ses amis, comptant sur le silence honteux mais consentant de ses amis de gauche, complice de ceux de droite, proposent de faire de l'Europe le cheval de Troie d'une compétition aussi féroce que mortifère.

    Deux représentations de l'Europe que tout oppose. J'ai choisi mon camp en préférant la première.

  • A propos de Sarkozy et de la Libye

    J'ai lu la lettre que Sarkozy a adressé aux Français et, dans son discours, il y a tout de même un point qui a fait mouche : une partie de la presse accuse Sarkozy d'avoir fait financer sa campagne de 2007 par la Libye et Kadhafi.

    Mais si c'était vrai, comment peut-on imaginer un seul instant que les documents nécessaires pour discréditer complètement Sarkozy ne soient pas sortis pendant la campagne de Libye qui a tout de même duré 10 mois. Kadhafi et ses affidés avaient tout intérêt à provoquer une sacrée crise politique en France. S'ils ne l'ont pas fait, c'est bien qu'ils n'avaient aucun élément.

    Saïf, l'un des fils de Kadhafi a lancé cette rumeur mais pas un seul document n'est venu l'accréditer.

    Sur ce coup-là, Sarko me paraît donc crédible.

    Je ne me prononce pas sur le reste.

  • Les contradictions européennes éclatent avec la Crimée

    Depuis le début de la crise de Crimée, l'Europe joue décidément très mal sa partition.

    Soyons un peu cohérents : nous Européens, avons accepté le démembrement intégral de la Yougoslavie et même d'une petite partie de la Serbie au nom du droit des peuples à se déterminer eux-mêmes.

    En Crimée, la population russophone et russophile domine de longue date. La Crimée a été historiquement et depuis longtemps rattachée à la Russie. Lors de l'indépendance de l'Ukraine, au début des années 90, elle a accepté de lui demeurer associée, mais comme République autonome, rappelons-le. 

    A l'heure actuelle, le vrai problème n'est pas que la Crimée choisisse le rattachement à la Russie. Le vrai problème est que cela se fasse alors que des troupes russes sont présentes en Crimée et qu'il n'y a pas d'observateurs internationaux.

    Je pense qu'il était difficile de maintenir la Crimée en Ukraine. Mais si l'Europe voulait y parvenir, il fallait tout de suite suggérer très fort et fermement aux Ukrainiens de réaffirmer les droits imprescriptibles des russophones au sein de leur pays, et notamment celui de parler leur langue.

    C'est tout l'inverse qui s'est produit et depuis le début, l'Europe a joué les boute-feu en compagnie de l'Amérique.

    Nous ne pouvons plus rien faire en Crimée. C'est cuit. Mieux vaut essayer de faire en sorte que la séparation se passe le moins mal possible et oeuvrer à tout prix à éviter un début d'affrontement armé entre Russes et Ukrainiens.

    Je crois que les Ukrainiens ne pleureront pas très longtemps sur la Crimée, une région qui n'est pas historiquement ukrainienne. La Crimée était un gros boulet économique pour eux. En revanche, ils se sentiront humiliés par les conditions dans lesquelles elle s'est séparée d'eux, ce que je peux comprendre.

    Nous, Européens, ne pouvons faire guère plus que d'avaliser cette séparation. Nous ferions mieux, désormais, de consacrer notre énergie à aider l'Ukraine à régler ses difficultés économiques, à redresser ses finances, à lui prêter de l'argent, et à lui ouvrir certains de nos marchés.

    Nous avons intérêt à également bien fixer la ligne de démarcation avec les Russes, quitte à former et équiper l'armée ukrainienne pour le futur.

    Contrairement à ce que clame toute la presse, Poutine n'est pas trop gourmand, dans cette histoire, compte-tenu des intérêts stratégiques russes en Mer Noire ; on peut même dire qu'il se contente d'assez peu. On lit vraiment des énormités dans la presse : le moteur de Poutine serait idéologique et pas pragmatique, selon Marie Jégo, correspondante du journal Le Monde à Moscou. Je pense tout l'inverse. Il est très gagne-petit sur ce coup-là.

    Nous devrions en profiter puisque le moment est propice.

    Je ne suis pas un adepte de la real-politik mais en Europe, au moins officiellement, on fait dans la diplomatie dégoulinante de bonne conscience. Et bien sûr, totalement inefficace.

    En fait, ni l'Europe ni les USA ne crient vraiment trop fort, car, sur le fond, l'une et l'autre se contentent d'une situation assez arrangeante au final, et les stratèges, pas les experts de pacotille qui s'expriment dans la presse et les médias, se frottent les mains, eux.

    Je ne me suis pas vraiment retrouvé dans la ligne de Marielle (de Sarnez) depuis le début de la crise en Ukraine (c'est assez rare qu'on ne soit pas d'accord) mais en revanche, j'agrée tout à fait ses conclusions :

    «l'urgence c'est de relever l'économie du pays. L'urgence c'est de moderniser l'économie, de moderniser l'agriculture. L'urgence c'est d'en finir avec la corruption. Alors il faut que nous soyons à leurs côtés, que nous organisions une conférence des donateurs. Il faut une aide d'urgence et il faut que nous les aidions à lutter contre la corruption qui a gangréné la classe politique ukrainienne.

    Sur la Russie, oui il faut parler avec Poutine mais Poutine doit comprendre que l'avenir de l'Ukraine doit s'écrire par les Ukrainiens et en Ukraine. Nous pouvons parler avec lui en particulier pour que le prix du gaz ne soit plus un prix politique qui vole au gré des temps et un prix dû au chantage politique

    Oui, en effet, c'est ce qu'il faut faire, maintenant.

     

  • L'Ukraine pourrait vite déchanter

    J'ai suivi les événements d'Ukraine avec beaucoup d'intérêt mais aussi de prudence. Il y a une chose qui me gêne depuis le début de la crise politique qui s'y déroule, c'est que je n'identifie pas clairement quels courants animent l'opposition. S'il me semble clair qu'elle comprend des libéraux, et plus généralement des pro-européens, il y aussi une frange, dont il a été parfois question entre deux lignes dans les médias, qui se rattache à la sphère nationaliste. Ceux-là, je ne comprends pas exactement ce qu'ils veulent et je ne vois pas quel intérêt ils ont dans cette histoire.

    Je ne sais pas quoi penser de Ioulia Timochenko. J'ai cru comprendre que c'était une oligarque de longue date et qu'elle était tout de même compromise dans des histoires d'argent avec des sommes très importantes à la clef et même des détournements de fond. 

    Ioukanovitch est une brute sans scrupules. L'Ukraine a-t-elle pour autant gagné au change avec une femme qui ressemble fort à une intrigante ? Elle apparaît également dans une curieuse affaire de concurrence entre sa société gazière et celle d'un concurrent, finalement assassiné dans des circonstances plus que douteuses.

    Il y a trois composantes dans l'opposition actuelle : Svoboda, qui a réuni 10.5% des suffrages aux dernières élections, une formation nationaliste qui s'est même appelée parti national-socialiste d'Ukraine il n'y a encore pas si longtemps. Svoboda signifie liberté en russe ou en ukrainien. Le nom ne doit pas cacher les origines très douteuses de cette formation (parfois considérée comme l'héritière de la collaboration ukrainienne avec les nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale). Timochenko dirige Notre Patrie, une force soutenue par d'anciens oligarques, et enfin, Oudar, le troisième bloc, représente les libéraux, avec à leur tête le boxeur Vitali Klitchko. Les seuls qui m'inspirent confiance dans ce panier de crabes.

    Marielle de Sarnez et Nathalie Griesbeck ont rencontré le jeune Mykola Katerynchuk, leader du Parti Européen d'Ukraine. Ce mouvement se réclame du social-libéralisme et de ses principes généraux. Toutefois, dans l'immédiat, c'est à l'ombre de Notre Patrie qu'il prospère. Que pèse-t-il tout seul ? Il serait bien difficile de le déterminer. Il est devenu en mai 2013  un membre à part entière de l'Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe (ADLE). 

    Une partie non négligeable de l'Ukraine, à l'Est, du côté de la Crimée au sud et de Dniepr au nord, se sent assurément plus proche de Moscou que de Bruxelles. L'opposition qui vient de parvenir au pouvoir a commencé par faire une bêtise monumentale en supprimant le russe comme seconde langue officielle du pays. Décision tout à fait de nature à inquiéter ses minorités russophones.

    Enfin, je doute tout à fait que le Parti des Régions de Ioukanovitch se soit soudainement volatilisé alors que c'était le plus puissant jusque là. Il en restera forcément un reliquat électoral pas négligeable.

    Quant à l'Europe, on nous dit que l'Ukraine (au moins de l'Ouest) tourne les yeux vers elle. Mais l'Ukraine qui dépend entièrement de Moscou pour son gaz sait-elle que l'Europe n'a pas le premier sou des milliards de dollars dont elle a actuellement besoin pour équilibrer ses comptes et que l'une des premières mesures que lui suggéreront les commissaires de Bruxelles, au cas où elle ferait connaître son appétence pour une adhésion, sera de restructurer son industrie et son agriculture avec des centaines de milliers de pertes d'emploi à la clef...

    L'Europe marche sur des oeufs en Ukraine et elle ferait bien d'être précautionneuse. L'opinion publique ukrainienne pourrait se retourner très vite. Marielle de Sarnez qui s'est rendue à plusieurs reprises sur la place Maïdan, au coeur de la révolte, conclut l'un de ses communiqués avec beaucoup de prudence, évoquant plusieurs cercles lorsqu'elle s'interroge sur la place de l'Ukraine en Europe.