Je crois, hélas, que les Lib-Dems ne paieront jamais assez le choix désastreux de s'allier avec les Tories il y a deux ans. Ce n'est pas seulement l'alliance avec les Conservateurs qui les aura plomber m'ais l'application d'un programme qui n'était pas le leur et allait fondamentalement à l'encontre de leurs promesses. Il fallait s'allier avec le Labour qui avait en outre promis de changer le mode de scrutin alors que l'on savait que Cameron et son parti étaient contre. Le résultat des courses, c'est un camouflet écrasant lors du referendum ad hoc : 69% de non. Le scrutin uninominal à un tour demeurera donc la règle en Grande Bretagne.
Pour Cameron, c'est idéal : les Lib-Dems sont devenus ses fusibles ! On ne lui tiendra pas rigueur en Angleterre d'avoir adopté un plan drastique de réduction des dépenses publiques avec tout ce que cela a pu engendrer. Tout passera sur le dos des Lib-Dems, là où l'on aurait attendu que cette formation s'oppose clairement (le triplement des droits d'inscription en université, par exemple, passés de 3000 livres à près de 10 000 livres !!!).
Reconstruire sera difficile et prendra sans doute plusieurs années. L'exercice du pouvoir est bien sûr tentant, et, après tout, c'est la vocation naturelle du parti politique et de l'homme politique, encore faut-il ne pas se précipiter.
Il n'y a pourtant pas d'évidence. Bayrou en 2007 a fait un choix différent de Clegg en récusant toute alliance avec Sarkozy, il n'en a pas moins décliné avec son parti.
Il est toujours plus facile de conseiller après coup qu'avant, bien sûr, même si pour ma part, et en dépit de l'estime que j'ai pour David Cameron, j'ai pensé tout de suite que le rejoindre était un problème pour les Lib-Dems.
Espérons que les Lib-Dems sauront trouver, à l'avenir, les moyens de rebondir et faire enfin valoir leurs idées.