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  • CSG et charges : Sapin a lu Bayrou ?

    J'étais tranquillement en train de faire ma revue de presse sur google actualités ce matin quand je m'arrête sur un article de l'Expansion à propos des charges trop importantes sur les CDI. Sapin voudrait les baisser et procéder à un rééquilibrage avec les CDD. Je parcours donc machinalement l'article mais tombe soudainement sur ceci :

     "La seule question posée" est de savoir si "le financement de l'assurance maladie ou de la solidarité familiale doit reposer uniquement sur le travail. La réponse est non, ça doit reposer sur l'ensemble des revenus", a jugé le ministre du Travail.

    C'est texto ce qu'a écrit Bayrou dans son État d'urgence en août 2011 juste avant les Présidentielles et ce que l'on s'est échiné à faire valoir au MoDem depuis.

    Bon, très bien, je ne vais pas protester mon gars : tu veux élargir l'assiette de la CSG, c'est exactement ce que je pense, mais fais-le, maintenenant.

    Parce que voilà, est-ce que Sapin aura le courage d'aller jusqu'au bout ? si la CSG doit concerner l'ensemble des revenus, certes, elle va toucher ceux du capital mais aussi ceux de l'aide sociale : les retraites, les allocations familiales, tout, quoi. Moi, je trouve cela juste et je soutiendrai cette mesure si les Socialistes la prennent. Je crois que Bayrou la soutiendra aussi.

    Le problème, pour la gauche, c'est que pour avoir promis de raser gratis en soutenant son candidat, ça va être un peu plus dur d'appliquer une mesure de Bayrou...

    Évidemment, elle pourrait s'en tirer en ne taxant que les revenus des capitaux, mais si le gouvernement socialiste fait cela, il risque de décourager l'investissement dont il a tant besoin pour relancer son industrie car alors, la CSG pèserait trop lourdement sur les rendements qu'exigent les investisseurs. Il faut donc un équilibrage. Attendons la suite avant de juger...

    Camarades Socialistes, si vraiment vous avez l'intention d'appliquer le programme économique de Bayrou (enfin, une partie, parce que le matraquage fiscal n'en faisait pas partie, lui, en revanche, de ce programme, pas plus que la multiplication excessive des emplois publics, d'ailleurs) pouvez-vous également penser au label Made in France, au Conseil stratégique associé au fonds d'investissement, évidemment, et à la fiscalité attractive pour le capital-risque ? Ce seraient de bonnes avancées et j'aurais moins d'hésitations à vous accorder ma voix lors des seconds tours à l'avenir...

    Ah, dernier détail, électeur de gauche, si tu approuves ces mesures, pourquoi ne pas voter MoDem et Bayrou, désormais, afin de mettre en adéquation ce que tu entends et ce qui sera appliqué lors des élections ? N'hésite pas à venir en discuter ici...

  • Décrochage scolaire ? Tu ferais mieux de lire Bayrou, camarade Peillon !

    Allez, c'est reparti pour un nouveau concert d'incantations et de mantras à l'Éducation Nationale. Peillon appelle la communauté éducative à se mobiliser contre le décrochage scolaire. Archétype de la formule complètement creuse qui ne mange pas de pain. 

    On a le droit à la traditionnelle antienne sur le primaire. Concrètement, il fait quoi Docteur Peillon ? Parce que Mister Vincent  voudrait bien améliorer le lien entre le monde professionnel et l'élève décrocheur, mais le problème, c'est que Docteur Peillon, lui s'empresse de fermer les classes de préparation à l'apprentissage dans les collèges. 

    Cela dit, pour lutter contre l'échec scolaire Bayrou avait fait une proposition fûtée : créer des classes passerelles pour remettre à niveau les élèves en difficulté. Et si on commençait par cela ?

    De manière générale si on veut vraiment lutter contre l'échec scolaire il faut détecter dès le CP et peut-être même avant les enfants en difficulté et les prendre en charge quitte à individualiser leur instruction pour qu'ils parviennent à intégrer le groupe-classe sans trop de "douleur". Évidemment, cela peut coûter cher mais si l'on évite le redoublement et le décrochage ensuite, cela vaut peut-être le coup. Peut-être faut-il envisager un instituteur à disposition sur longue durée d'élèves en difficulté et, puisque Hollande songeait à d'autres postes que ceux d'enseignant, des psychologues et des orthophonistes en milieu scolaire. 

    On pourrait également imaginer des pratiques novatrices en prévoyant pour des orthophonistes et psychologues spécialisés dans l'enfance la possibilité d'exercer en semi-libéral dans les écoles (avec, pourquoi pas, un bureau et du matériel) pour les débutants, par exemple.

    Dans tous les cas de figure il serait temps de proposer un projet, et, chiffré de préférence que l'on sache ce que l'on peut faire ou non. Bref, de l'action, Mister Vincent, parce que la parlotte...

    Il paraît que Bayrou trouve du mérite à Mister Vincent ; ah ? Moi, je ne dois pas avoir de chance, je n'entends que Docteur Peillon.

  • Harcèlement de rue : ben alors ?

    Je discutais fin août avec mon neveu à propos de la France et de Paris : il revient d'un assez long séjour à l'étranger et il me confiait avoir retrouvé là-bas le plaisir de sortir le soir. Notamment, pour avoir vécu en banlieue, il me disait qu'il n'y avait qu'à Paris et dans sa banlieue qu'il pouvait avoir éprouvé des inquiétudes à sortir le soir, et, pour avoir discuté avec des amies, qu'elles jugeaient qu'elles avaient elles aussi été particulièrement emm... en France.

    Si j'ai plutôt confiance en Valls pour ne pas faire de cadeau à la racaille, je me serais attendu à ce qu'un gouvernement de gauche soit davantage sensible aux situations difficiles faites aux femmes.

    La gauche a su faire un grand ramdam parfaitement inutile voire déplacé sur la prostitution mais en revanche, pour ce qui est du harcèlement de rue dont sont victimes incessamment les femmes, c'est le silence-radio. Voilà pourtant quelque chose de bien réel qui leur pourrit l'existence, tout spécialement quand elles sont jeunes.

    La Belgique a pris une intiative très forte, et je la salue, en décidant de pénaliser le harcèlement de rue. Qu'attend la France pour l'imiter ?

    A vrai dire, dès qu'on entend faire respecter la liberté la plus élémentaire pour une femme, la presse de gauche donne de la voix pour évoquer tout de suite une conscience féministe qui se réveillerait. Ridicule, stupide et nuisible. Demander à pouvoir marcher en sécurité dans la rue, c'est du féminisme ? Ben non, c'est juste un droit élémentaire.

    J'imagine que faire respecter une telle loi dans les cités à racaille va relever de la mission impossible ou presque, mais si déjà on y parvient dans les zones civilisées à toute heure et en toute circonstance, c'est déjà bien. 

    La majorité de ceux qui harcèlent des femmes sont juste des connards ordinaires. Leur coller 500 euros d'amende et les faire passer devant un juge devrait largement suffire pour la plupart.

    Pour les autres, on doit pouvoir leur faire entrer le code civil et les résolutions universelles sur les droits de la personne à bons coups de matraque dans la gueule, en plus des amendes et des jugements. Ne surtout pas hésiter à user et abuser du gnouf pour les porcs, c'est adapté. 

    Si projet de loi il devait y avoir il faudrait, je pense, élaborer des sanctions aggravées lorsque ce sont des mineures qui sont victimes de ce harcèlement, car, me semble-t-il, ce sont les plus vulnérables.

  • Ma première Origine France Garantie

    C'est au détour d'une vulgaire visite d'un Casino (ou Leaderprice) que je suis tombé nez à nez avec ma première étiquette France Origine Garantie, le label de Jego.

    En fait, je cherchais un seau pour remplacer le précédent car il a succombé à une surcharge pondérale de plâtre, et je suis opportunément tombé sur un beau specimen de la marque Éléphant avec l'étiquette ad hoc. Là, c'est de la filière courte, l'usine se trouve à Villepinte.

    Attention, toutefois, l'indication que j'ai trouvée ne signifie pas que tous les produits Éléphant sont produits en France. Même si l'entreprise mère, la Brosse et Dupont fait travailler plus de 500 salariés en France, l'essentiel de sa production se fait en Europe de l'Est et en Asie. Je savais qu'elle produisait des balais et balayettes dans l'Oise mais j'ignorais l'existence de l'usine de Villepinte.

    Bon à savoir.

  • Eh oui, c'est la crise, mon Normal 1er...

    Je n'ai pas vraiment écouté la prestation de Normal 1er hier, pour être franc, mais j'en ai eu de nombreux compte-rendus.

    Il n'y a rien de vraiment neuf sous le soleil. Il va augmenter les impôts, quoi...Je persiste évidemment à penser que sa taxe à 75% des revenus est une imbécilité sans nom en plus d'être une spoliation et je trouve que Bernard Arnault a bien raison de mettre les bouts en Belgique (alors, on en appelle au patriotisme à gauche, maintenant ? Trop drôle...)

    La seule chose qui me console de cette mesure idiote c'est de voir que cette fois, le star-system et les fouteux ne vont pas être épargnés. Ça, c'est une consolation. S'il n'y avait qu'eux de taxés, j'en serais presque favorable à la mesure.

    Je donne tout de même quitus à Normal 1er de vraiment vouloir réduire les déficits. Sur ce terrain, il a l'air d'être déterminé. Tant mieux. Bon évidemment, ça fait des déçus sur son aile gauche. Adieu, délirants rêves d'un nouveau keynésianisme...De toutes façons Keynes lui-même ne parlait de déficit que pour des dépenses d'investissement, pas des frais de fonctionnement...

    Non vraiment, c'est hilarant au possible de lire la prose de la gauchosphère déconfite. Rien que pour ça, je ne regrette pas d'avoir refilé ma voix au Batave en mai dernier.

    En revanche, j'ai hâte de lire les réactions de la pravdasphère à l'annonce du gel du barème du point d'impôt. J'explique pour ceux qui n'ont pas compris : quand vous gagnez 1000 euros l'année 2011 et que l'inflation (la hausse des prix, en somme) est de 3%, pour pouvoir gagner la même chose en 2012 il vous faut gagner 1030 euros (1000 + 3% de 1000). Avec 1030 euros, vous achetez exactement en 2012 ce que vous achetiez en 2011. Si vous devez payer des impôts en 2011 à partir de 1000 euros, en 2012, pour respecter l'évolution de votre pouvoir d'achat, vous devriez en principe n'en payer qu'à partir de 1030 euros. Eh bien avec le gel du barème de l'impôt, les amis, vous allez continuer à en payer dès 1000 euros.  Ça va saigner du portefeuille, moi, je vous le dis. Et Normal 1er peut toujours évoquer des décotes pour les deux premières tranches de l'impôt sur le revenu, toutes les autres vont payer, elles...

    Et puis, allez, soyons pédagogiques : tous ceux qui étaient en limite de tranche pour payer l'impôt vont basculer du côté obscur de la force, les amis. Bienvenue parmi les contribuables associés.

    Cela dit, soyons honnête, c'est une mesure difficilement évitable quand on veut rétablir les comptes.

    En fait, on voit très bien ce que la gauche veut faire du côté de l'impôt : ça, c'est clair. Mais côté réduction des dépenses publiques et relance de l'économie, notamment de l'industrie, là, c'est le grand brouillard. De toutes façons, les Socialistes vont bien devoir admettre de soit réduire le nombre de fonctionnaires soit bloquer l'évolution de leurs salaires. Mais comme plusieurs missions de l'État sont au bord de l'asphyxie il va falloir aussi réfléchir aux missions de l'État. En temps de crise, l'État ne peut pas assurer toutes les missions qu'il prend en charge en période de prospérité. S'il est des secteurs qu'il faut épargner, la santé, la justice, la sécurité, l'éducation, le lien social (subventions aux associations de réinsertion par exemple) il y en a d'autres qu'on pourrait laisser sans grand mal au privé (cela favoriserait une bonne purge, tiens).

    Le problème, c'est le risque d'entrer dans un cercle vicieux : la hausse des impôts risque de briser la croissance, particulièrement en raison des surcoûts pour les entreprises. Et du côté des ménages, cela risque de freiner la consommation. Bien sûr, la consommation n'est pas à elle seule un levier pertinent, et, à mon avis, plutôt qu'une augmentation générale des impôts, mieux vaut une fiscalité ciblée en fonction des résultats que l'on cherche à obtenir.

    Il n'est tout de même pas fou le Normal 1er : bien qu'il s'apprête à abaisser le quotient famial de 2336 euros à 2000 euros par enfant (ce qui va concerner les foyers fiscaux dont le revenu atteint 8554 euros brut soit environ 6000 et quelques net, soit un nombre de foyers de gens mariés non négligeable...) il épargne tout de même l'emploi à domicile de son plafond de déductions fiscales. En plein marasme de l'emploi, ce n'est pas la peine d'en ajouter une couche...

    Sinon, z'avez pas remarqué ? On l'entend plus l'Montebourg. On lui a trouvé un rôle de marionnette chez Guignol aun gouvernement, à celui-là ? Plus généralement, c'est silence radio côté socialistes sur l'industrie et l'emploi. Comme ils n'ont pas d'idées sur la question, ben ils ne savent pas quoi dire, et maintenant que les élections sont passées, terminé le changement...

  • Famille al-Hili, un assassinat d'État ?

    Depuis le quadruple assassinat de membres d'une famille d'origine irakienne en Haute-Savoie j'ai l'intuition qu'on a affaire, dans cette histoire, à quelque chose de bien plus complexe qu'il n'y paraissait de prime abord.

    En fait, pour être très clair, cela sent l'assassinat d'État, et, du moins, si ce n'est un État, c'est une organisation puissante au moins qui a commandité le coup.

    Un ancien de Scotland Yard, expérimenté dans ce domaine, John O'Connor pense exactement la même chose que moi.

    Passé l'émotion suscité par ce drame (il reste deux petite filles sur le carreau : je ne sais pas ce que l'on peut faire pour elles, mais s'il est quelque chose que l'on puisse faire, je m'y associerai très volontiers) j'y ai réfléchi et j'ai pensé la chose suivante : cela sent le travail de semi-professionnels. Ou de semi-amateurs. En fait, je me suis dit que les services secrets d'un état qui ne serait pas déliquescent auraient été plus "efficaces". Là, des survivantes, un témoin abattu, un second très proche du drame, on appelle ça un fiasco. On peut plutôt penser qu'il y a une haute autorité d'un État déliquescent qui aurait fait travailler des tueurs, mais pas des pros. Des types habitués à abattre dans des pays d'Orient, pas en Europe. Et puis il s'agit d'une équipe, pas d'un type isolé.

    Ou alors c'est une organisation clérico-criminelle, genre Al Qaeda.

    Il y avait des valises dans la voiture : la famille se savait en danger. Un des voisins du père a déclaré qu'il semblait tracassé par quelque chose depuis des mois. Et puis il travaillait dans un domaine sensible : les satellites, ce n'est pas du nucléaire mais dans un autre genre, c'est l'un des nerfs de la guerre moderne. 

    Je ne crois pas à la culpabilité du frère. Trop gros, trop évident. 

    Je ne dispose évidemment d'aucun autre élément que ceux que laisse filtrer la presse et je n'ai aucune compétence professionnel dans un tel domaine mais là, je flaire un gros imbroglio diplomatique.

  • Mes humeurs de fashionita

    Quand je circule pour faire quelques courses alimentaires avec ma petite dernière dans Paris, c'est terrifiant : j'ai des appétits de fashionita. En fait, elle, elle adore les chiffons et la quincaillerie de toutes sortes : jupes, robes, collants scintillants, bijoux, bagues et colliers, rubans, broches et barettes et j'en passe. Si je l'écoutais, évidemment, j'y coulerais tout mon salaire et cela finirait en commission de surendettement.

    Mais voilà, j'aime bien lui faire plaisir et quand je tombe sur une jupe élégante et originale, je capitule d'autant plus qu'elle fait le siège de son papa jusqu'à obtenir gain de cause.

    Si en plus, c'est du Made in France, alors, là, c'est l'extase et je craque. J'ai ainsi découvert la marque Marèse. Chère, mais jolie, objectivement. A ce que j'ai cru comprendre la marque conçoit ses produits dans les Alpes, faisant toutefois appel à d'autres producteurs pour certains accessoires et pour les étoffes. En fréquentant des forums pour mamans, j'ai découvert que Marèse avait une usine à Grenoble. On est donc bien dans le cadre d'une entreprise Made in France.

    Au fait, je ne traîne pas sur les forums pour mamans avec l'intention de draguer. C'est juste pour m'informer de pas mal de petites choses que l'on ne trouve pas forcément ailleurs.

    Bon, je divulgue le prix de la jupe : c'est le modèle "Parisien". 64 euros en magasin. On va finir le mois à la pomme de terre si je continue à me lâcher. Mais c'est un petit bijou. J'adore.

    Donc voilà, je voulais juste signaler que cette marque était française. Ma petite voulait que je lui achète aussi une repetto, mais là, je n'ai pas cédé. Encore un coup comme ça, et ç'aurait été au pain dur et au riz qu'on aurait fini le mois.

  • Pourquoi parle-t-on si peu de Lykke Li en France ?

    Yes ! Je viens de découvrir un talent. Je ne connaissais pas Lykke Li il y a encore trois semaines, et, depuis que j'ai entendu ma nièce chantonner follow rivers, j'écoute en boucle ce magnifique morceau de rock. Jugez donc de la performance. C'est du très haut niveau. Une voix exceptionnelle.

    On pourrait penser que la qualité musicale du morceau est un accident musical, mais à écouter ses autres productions, on est bien face à une chanteuse exceptionnelle. Possibility, Tonight (qui date pourtant de 2008), sont du même tonneau. J'avoue être séduit. Voulant en savoir plus sur cette chanteuse j'ai d'abord cherché son site, et je l'ai trouvé, puis j'ai essayé de voir un peu ce que la presse disait d'elle, et là, nada, nitchevo, nothing, nichts, enfin presque. Très bon rock anglais pour cette Suédoise :-) Elle frappe très fort avec son I follow rivers (et il date pourtant du mois de janvier 2011).

    C'est cela qui est étonnant, au fond : pourquoi le talent perce à un moment et pas à un autre, allez savoir...En fait, on en a peut-être parlé depuis un moment et c'est moi qui me réveille un peu tard...

    Bref, plumitifs de tous les pays, unissez-vous pour célébrer un nouveau talent. A mon avis, elle vaut bien Lana del Ray et même mieux encore. 

  • Le latin, langue de l'Église ?

    J'avoue avoir été surpris par la charge d'Authueil contre le projet de Benoît XVI qui vient d'annoncer la création d'une académie pontificale pour le latin. Je suis également étonné par l'absence de réactions des blogs catholiques sur le sujet car Authueil n'y va pas de main morte sur la question. En réalité, le coeur de sa critique, ce n'est pas tant l'usage de la langue latine que l'existence d'un droit canon. Or comme ce dernier est entièrement rédigé en latin, Authueil (qui est protestant) condamne un acharnement qu'il juge thérapeutique sur une langue morte à ses yeux, d'une part, et sur la volonté de fixer la Parole au point d'en tirer un droit spécifiquement religieux.

    Authueil dresse un portrait d'un Jésus de Nazareth agitateur d'idées, récusant les dogmes et les lois de son temps et compare à cet effet l'Église catholique et le Vatican à ces confiscateurs de la Parole que l'on retrouve dans les Évangiles. Il s'aventure même dans une exégèse très discutable en affirmant que ce serait à dessein que Jésus de Nazareth n'aurait pas laissé de traces écrites, précisément pour laisser les individus à venir libres d'interpréter sa parole comme ils l'entendraient par la suite.

    Je ne sais pas quelles étaient les intentions du fils de Joseph et de Marie à ce sujet, et la prudence imposerait de ne pas  tirer des conclusions aussi hâtives. Les apôtres, eux, ont laissé des traces écrites. L'existence de Jésus Christ n'est pas un ouvrage de droit, mais elle a vocation à servir de modèle d'humanité universel. Sa vie miraculeuse pose évidemment problème pour la raison et ne peut que générer des débats théologiques : quel statut donner à Marie, par exemple ? Existe-t-il des figures christiques au point de pouvoir les qualifier de saintes après leur mort ?

    Dans le domaine moral, si l'on n'établit pas de règles, n'importe quel mouvement peut se réclamer d'une église, réformée ou non. Je crois d'ailleurs que la multiplication des sectes évangéliques est une caractéristique de l'église réformée, en Amérique tout du moins.

    Le site Gaudium et spes (Tiens, c'est du latin...) écrit ainsi à propos de l'infaillibilité de l'Église :

    L'Église est la gardienne du dépôt de la foi reçu du Christ et transmise par les apôtres. Avec l'aide du Saint-Esprit, elle a pour mission de garder saintement la vérité révélée, de la scruter plus profondément, de l'annoncer et de l'exposer. Elle a le droit inné et le devoir de prêcher l'Évangile à toutes les nations. Quand nous parlons ici de l'Église, il ne s'agit pas seulement des clercs, mais de tous les fidèles laïcs pris autant individuellement que collectivement (LG 12) (Dei Verbum 7-10) (DC. canons 211,747, 756-759; 763-766; 773-780; 782-785).

    C'est également du domaine de la compétence de l'Église d'exposer les principes moraux de l'ordre social et de porter un jugement sur toute réalité humaine dans laquelle les droits fondamentaux sont impliqués et/ou le salut des âmes est compromis. (GS 76; DH 13). Ce droit de l'Église de garder la vérité révélée et le devoir de l’annoncer, a contrario, n'oblige personne à embrasser la foi catholique par contrainte, et a adhérer à cette foi contre sa conscience. (C. 748 § 2)

    Et l'auteur ajoute :

    Pour remplir sa mission, ce qui est absolument original parmi les sociétés humaines, l'Église a reçu la Révélation divine en dépôt et l'assistance indéfectible de l'Esprit de Vérité (DV 9). C'est sur ces deux prémisses que repose la responsabilité de l'Église de protéger la foi reçue du Christ et des apôtres, et de revendiquer son droit à la liberté de communiquer sa doctrine à tous les hommes. Ce dépôt unique et cette assistance assurée nous invite à croire au caractère infaillible de l'Église qui, comme collectivité, ayant reçu l'Onction du Saint Esprit, ne peut errer dans le contenu de la foi reçue et à transmettre.

    L'infaillibilité, c'est ce don particulier, ce charisme extraordinaire que l'Église a reçu du Christ et qu'elle exerce de différentes manières en son nom, de ne pas être sujette à l'erreur dans ce qu'elle croit et/ou enseigne concernant le Dépôt révélé, dans les domaines de la foi et des mœurs plus précisément. Il s'agit par conséquent d'un charisme de contenu négatif accordé à tout le peuple de Dieu et à ces dirigeants sur ces deux points particuliers de la vie chrétienne. Possédant ce charisme, L’Église toute entière participe à l'infaillibilité du Christ qui s'est déclaré être «Le chemin, la Vérité, et la Vie», et qui lui a fait le don de l'Esprit Saint, cet Esprit de Vérité, qui l’assistera, tel que promis, jusqu'à la fin des temps.

    Catéchisme de l'Église catholique 889. Pour maintenir l’Église dans la pureté de la foi transmise par les apôtres, le Christ a voulu conférer à son Église une participation à sa propre infaillibilité, Lui qui est la Vérité. Par le « sens surnaturel de la foi », le Peuple de Dieu « s’attache indéfectiblement à la foi », sous la conduite du Magistère vivant de l’Église (cf. LG 12 ; DV 10).

    Les pères de l'Église ont écrit en latin, les apôtres en Grec. En termes de témoignage, ils sont plus proches de Jésus de Nazareth que les modernes. Il n'est pas illogique de s'intéresser de très près à la langue qui la première a universellement propagé la parole du Christ. Il en va de même pour le grec : c'est parce que Gerald Messadié, un catholique réformiste, a pu avoir accès aux textes grecs relatant la vie de Jésus qu'il a pu proposer une autre version de la vie de Jésus Christ. En effet, pour ce dernier, Jésus ne serait pas mort sur la croix mais aurait survécu à son supplice et se serait rendu en Asie pour porter sa parole révolutionnaire sous le nom d'Emmanuel. Le mot grec qui désigne l'ascension, notamment, désigne aussi le fait de gravir une colline. Jésus pourrait avoir gravi une colline, trois jours après sa résurrection pour partir ailleurs.

    Aucune langue vernaculaire ne permettrait une interprétation aussi audacieuse.

    Un dernier argument enfin : Authueil dit que Jésus Christ n'a laissé aucune trace écrite afin que l'on ne déforme pas son propos. Il a pourtant réuni 12 apôtres autour de lui et les a chargés de propager sa parole. Ce sont eux que l'Église catholique considère comme les premiers évêques. Il y avait donc bien une intention d'évangélisation de la part de Jésus de Nazareth, ce que l'Église catholique essaie d'accomplir depuis lors.

    Un peu de mauvais esprit pour finir : dans sa Symphonie pastorale, André Gide met en scène un pasteur certes généreux mais bien présomptueux. Pensant donner une éducation morale à une jeune aveugle, Gertrude, il en tombe progressivement amoureux, s'aveuglant pour le compte sur la réalité de ses sentiments qu'il confond avec son devoir moral. C'est que le pasteur vit la religion comme un chemin à emprunter en dépit des avertissement de son fils Jacques, qui le met en garde contre le péché. Jacques se convertit finalement au catholicisme et devient moine tandis que Gertrude, réalisant que c'est Jacques et non son père qu'elle aime, que le pasteur lui a caché l'existence du péché et que de surcroît, son existence sème le malheur au sein du couple que formait le pasteur et sa femme, Amélie, finit par se suicider.

    Étrange naïveté d'un homme expert en choses religieuses et en morale comme devrait l'être un pasteur, incapable de reconnaître son inclinaison au péché. Mais peut-être aussi y-a-t-il là un manque d'expérience : celle qu'ont les prêtres habitués à le traquer, eux.

    Enfin, s'exclamer comme le fait le Pasteur en priant le Christ de reconnaître comme saint un amour déjà coupable aux yeux des hommes, voilà qui est fort : l'amour universel, celui de Dieu ne saurait se focaliser sur un seul individu. C'est bien pour cela que les prêtres, ses serviteurs directs, ne se marient pas afin de ne pas verser dans un amour exclusif, tout inverse de celui que voudrait délivrer le christianisme...A force de vouloir que le seul péché soit de contrarier son bonheur personnel ou celui d'autrui...

  • Déconfiture socialiste

    Les cotes de popularité des Socialistes commencent à chuter. Ce n'est que le début. D'un côté, c'est bien fait pour eux, parce que cela leur apprendra à promettre des choses qu'ils savaient très bien ne pas pouvoir tenir, mais de l'autre, cela m'attriste parce que leurs ennuis sont d'abord liés à la crise économique et ça, les Français vont la payer cash.

    Les Socialistes seront contraints d'augmenter CSG et TVA. Ils étudient déjà la piste de la première et la seconde va venir. Comme dit Marianno Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, quand il y a le mur de la réalité, on aimerait pouvoir faire une autre politique, mais on n'a pas le choix. C'est ce qui va arriver aux Socialistes. Ils ne créeront pas leurs 60 000 postes dans l'Éducation Nationale car ils ne pourront pas le faire. Au mieux, 20 000, c'est à dire ce que prévoyait Bayrou, et encore, ce seront surtout des postes d'assistants d'éducation car ce sont les moins coûteux bien que très utiles. Ils feront un tour de passe-passe pour comptabiliser leurs emplois avenir pour les jeunes dans le tas, ce qui permettra de faire d'une pierre deux limitations de dépenses.

    L'État n'a plus la puissance de relever une économie à lui seul, les Socialistes doivent le comprendre et agir en conséquence. En revanche, il peut encore espérer établir un environnement propice au développement économique avec des lois, des infrastructures et du lobbying dans les grandes organisations politiques et commerciales (OMC, UE, FMI) et utiliser son soft-power culturel dans les autres pays, ce que la France semble avoir délaissé.

    Il faut faciliter les choix des consommateurs, faciliter le développement des entreprises sur notre sol. Cela suppose de ne plus faire reposer sur les seuls salariés et entreprises toute notre protection sociale. Cela suppose aussi d'imaginer un contrat de travail à droits progressifs avec en même temps de vrais filets de sécurité. En somme ce que Bayrou a proposé aussi bien en 2007 qu'en 2012, ce que fait le Danmark et ce qu'a mis en place l'Autriche. Des pays avec des taux de chômage des jeunes deux fois moindres que les nôtres...Est-ce un hasard ?

    On sait que les Français sont sensibles à leurs propres productions, c'est le fameux argument du Made in France qu'avait développé Bayrou pendant la campagne présidentielle. C'est une piste totalement abandonnée par la gauche, gauche qui délaisse d'ailleurs toute promotion de la qualité française alors même que le luxe, le made in France avec ses gages de qualité et la culture francophone devraient participer d'un triptyque gagnant que nous devrions avoir vocation à porter partout dans le monde.

    Tout commence par la culture écrivait Bayrou en 2007 dans son Projet d'Espoir. Cette pensée forte est plus que jamais d'actualité. La culture ne se limite pas aux savoirs savants, elle s'exprime dans quelque chose de beaucoup plus large qui imprègne également la société et son économie.

    Au final, je suis navré de l'impuissance socialiste. En fait de programme, on peut voir que leur principale mesure économique, puisqu'ils admettent tout de même que l'équilibrage du budget et des déficits est nécessaire, cela va être le matraquage fiscal. Je ne nie pas que des hausses d'impôts sont nécessaires, ou, tout du moins, une répartition différente de l'impôt, mais ce ne devrait pas être l'unique horizon d'une politique économique. Or, je crois qu'on en est à peu près là chez les Socialistes en dépit des rodomondades de Monsieur Montebourg...