Il est difficile de suivre la campagne législative menée par les quelques 400 centristes qui se présentent, mais il y en a quelques unes que j'ai sous le coude : le 16ème arrondissement est un cas d'école. Il a eu très longtemps une tradition plutôt centriste, mais, à partir de 2007, il s'est donné tout entier à Nicolas Sarkozy.
Pour ces législatives, une candidate issue de l'UDF a choisi de reprendre le flambeau et de porter les couleurs centristes sur fond de programme bayrouiste.
L'une des premières choses qui m'amènent à la soutenir c'est que tout comme moi, elle est absolument convaincue de la nécessité de relocaliser nos productions et, si jamais elle devait être élue, elle soutiendrait ou proposerait une loi permettant de favoriser l'identification des biens fabriqués en France.
Le 16ème arrondissement de Paris a cette ambivalence particulière qu'il est à la fois une terre de traditions et en même temps un très grand quartier international avec toutes ses ambassades.
Est-ce une gageure, dans ces conditions, d'espérer pouvoir consommer français là-bas ? Eh bien pas tant que cela. Je me suis donc promis de me faire le guide de Béatrice que la chose intéresse, évidemment.
L'habitude de chercher ce que produit notre pays pour mon panier de la ménagère si cher à l'INSEE m'a entraîné à plusieurs reprises dans les méandres des commerces de l'arrondissement.
Le plus facile, dans le 16ème, c'est l'alimentaire : en règle générale, tout est affiché ou presque, et à peu près partout. Tout du moins pour le frais. Cela se complique singulièrement pour le textile, mais, la présence de vêtements haut de gamme permet de s'y retrouver. A prix plus réduits, on trouve aussi, mais l'oeil doit être exercé. Un exemple : la boutique Arthur de l'avenue Victor Hugo vend des chaussettes made in France. L'électro-ménager ? Si la vérification doit être faite sur la Toile, le Darty de Passy vend des Brandt, De Dietrich et autres marques de la SCOP Fagor. Ustensiles de cuisine ? La plupart des Monoprix proposent des Tefal. Mais j'avoue que la plupart du temps, mes demandes de précision aux commerçants se heurtent à des silences gênés : en fait, très souvent, ils ne savent pas où sont produits les biens qu'ils vendent.
Il reste les créateurs qui réalisent eux-mêmes leurs propres objets : bijoux, parfums, par exemple, ou plus insolite, articles de bal masqué. Il faut chercher, mis la récompense, au fond, c'est d'avoir associé l'utile ou l'agréable au bienfaisant.
Un article venu de notre sol, c'est l'un de nos compatriotes qui travaille quelque part ailleurs dans une région de France ; c'est aussi une toute petite goutte qui s'étale du bon côté de notre balance commerciale. Une toute petite goutte ? Ne dit-on pas qu'elles font les ruisseaux, et les ruisseaux, eux-mêmes les grands fleuves ?
J'aime bien Béatrice. Pas parce que c'est une jolie femme (cela pourrait être une bonne raison de la soutenir, après tout) mais parce que je retrouve dans sa manière de penser les valeurs qui me sont chères, le pragmatisme centriste et le vieux fond UDF de l'arrondissement que nul n'est parvenu à complètement éradiquer. Et puis c'est une élue locale puisqu'elle siège au conseil municipale et elle connaît donc bien les problématiques de sa circonscription.
Béatrice était une militante de l'UDF : elle est passée par la force des choses au MoDem, mais elle a toujours conservé la double adhésion, ce qui lui permet aujourd'hui un retour aux sources.
Au fond, l'UDF, c'est un peu une marque de fabrique française.