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UDf - Page 4

  • Paris 16ème : les infirmières de Bertrand Delanoë et Sainte-Périne

    Un large rectificatif est quelque peu nécessaire. Bertrand Delanoë a laissé entendre que le MoDem (à l'époque l'UDF) a voté contre la construction d'un logement social pour des infirmières dans le 16ème arrondissement. Il a juste oublié de préciser que le dit logement social devait être construit à l'emplacement même du Parc Sainte-Perrine.

    Alors reprenons, svp, le fil des évènements :

    3e6d515e7b8f7ca28937992d31e2f6d3.jpgEn juin 2006, Delanoë veut déclasser une partie d'un espace vert protégé, à savoir le parc Sainte-Périne dans le 16e arrondissement. Objectif affirmé, recouvrir d'un hideux bloc de béton, au nom du logement social pour les infirmières, sur une surface non négligeable de la partie boisée du parc. 210 logements sociaux sont prévus, dont la moitié, en réalité, pour les infirmières. Pendant ce temps, l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris réalise des plue-balues faramineuses en vendant justement des locaux à deux pas de là.

    D'ailleurs, le PS a fait beaucoup de battage sur les infirmières, mais, très précisément, il s'agissait de loger pour moitié des logements, des cadres administratifs et des infirmières. Connaissant le fonctionnement des administrations, je laisse supposer à mes lecteurs quelle aurait été la part réelle des logements attribués aux infirmières...

    Le projet avait tout de même sucité la mobilisation des commerces, des riverains, des écoles proches, du conseil de quartier et de celui d'arrondissement ainsi que de la Ligue de protection des oiseaux.

    Pas mal, tout de même non ?

    Le plus fort de l'histoire, ce sont encore les commentaires d'Alain Lhostis, adjoint (PC) de Bertrand Delanoe, envers les  riverains du parc :  « satisfaction égoïste de quelques riverains privilégiés ») . Pas mieux à l'encontre  des Verts coupables de « misérables petites manœuvres politiciennes ».

    Et comme ce triste sire était déterminé à récidiver, remplaçant Delanoë, en tant que président du conseil de l'Assistance des Hôpitaux publics de Paris, rebelote, il demande l'annulation du vote qui s'était déroulé deux semaines avant .

    Ce qui toutefois me rend méfiant, est-ce seulement une coïncidence, c'est que la page du site de la mairie de Paris qui concerne Sainte-Périne est désactivée... J'aipeut-être l'esprit tordu, mais...vigilance, vigilance...

    3fd7d87ffb1175270c472bb174e4db0c.jpgEt pour être clair sur les intentions du MoDem du 16ème sur Sainte-Perrine, voici ce que Jean Peyrelevade et son équipe prévoient dans leur programme :

    « D’autres initiatives seront envisagées dans le même esprit, comme la végétalisation des murs et des rues et les projets de jardins partagés, par exemple dans le square Sainte-Perrine comme le souhaite l’association pour la sauvegarde du parc. Les jardins du Ranelagh pourraient également faire l’objet d’aménagements en haute qualité environnementale (récupération et traitement des eaux de pluie…). »

     

     

  • La leçon d'Alstom

    Alstom a actuellement les honneurs de la presse : et pour cause, l'entreprise d'électricité et construction ferroviaire lance un prototype de train à grande vitesse, dont la particularité est de ne plus être tracté par une locomotive, mais de disposer d'un pouvoir tracteur réparti sur chaque wagon. Le carnet de commandes est plein, et des visiteurs venus des quatre coins du monde frappent à la porte pour acquérir la fine fleur de la technologie de l'entreprise.

    En ces temps de disette d'énergies fossiles à venir et de réchauffement climatique, la technologie d'Alstom présente évidemment bien des avantages, a fortiori pour des investissements sur du long terme...

    Il faut reconnaître (pour une fois) que Sarkozy alors Ministre de l'Economie et des Finances, avait agi vite et bien sur ce dossier, en engageant l'Etat dans le capital d'Alstom.

    Il avait notamment énoncé devant l'Assemblée Nationale, le 26 mais  2004, les mots suivants :

    Quand il faut privatiser parce que c'est l'intérêt de l'entreprise, nous privatisons. Et lorsqu'il faut investir des fonds publics pour sauver des entreprises, nous le faisons ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Ce n'est pas de l'idéologie, c'est du pragmatisme : la France ne peut pas vivre sans une industrie puissante.

    Il y a, cet après-midi même, un tour de table avec les banques afin de trouver les 10 milliards d'euros nécessaires pour cautionner, non pas Alstom, comme je l'ai entendu dire, mais les clients d'Alstom. J'espère que, avec le Premier ministre, nous pourrons annoncer ce soir l'accord finalisé avec les banques.

    Enfin, quatre années sont données à Alstom pour nouer des partenariats industriels. En quatre ans, les femmes et les hommes d'Alstom qui construisent le TGV et le Queen Mary pourront affronter la concurrence, car l'entreprise sera redressée. Bien sûr, pour nouer un partenariat, il faut des partenaires qui soient tous deux debout, à armes égales.

    Nous n'avons pas accepté un dépeçage qui aurait permis à certains de prendre les morceaux qui les arrangeaient, laissant les autres à l'État. Cela s'appelle du volontarisme industriel
    et c'est un message pour tous les salariés d'Alstom. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française.)

    Comme quoi, quand il y a des choses qui vont dans le bon sens, on est capable d'approuver, à l'UDF-MoDem...Le malheur, c'est qu'actuellement, on ne peut pas dire que cela va dans le bon sens...

    Plus généralement, cette histoire repose le problème de l'intervention de l'Etat dans l'économie et notamment sur les marchés. On sait déjà que les fonds dits Souverains affluent sur les marchés financiers. Je crois, pour ma part, mais je ne suis pas le seul, que l'Europe toute entière devrait se doter d'un fond puissant capable de se porter au secours, non à fonds perdus, mais par recapitalisation, des entreprises qui traversent des mauvaises passes.

    On me dira, bien évidemment, que c'est contraire à la concurrence libre et non faussée entre entreprises. Certes, mais à ce compte-là, les autres états de la planète en font autant : quid du géant Gazprom qui est alimenté par l'état russe ? Quid de la République Populaire de Chine qui se comporte en large partie comme un état hyper-capitaliste pour favoriser ses propres entreprises ?

    Au-delà de la concurrence libre et non-faussée, je crois qu'il y a une valeur supérieure, qui devrait être le Bien commun. Bien sûr, il faut aussi admettre le principe de règles communes, car s'affranchir de ces dernières est à l'évidence contradictoire avec le Bien Commun.

     Je ne prône pas , bien évidemment, la promotion d'intérêts nationaux égoïstes, mais je pense que nous aurions vocation, nous autres Français, qui nous nous sommes longuement développés avec une intervention appuyée de l'état, à entamer une discussion avec nos partenaires européensafin de mettre en place des procédures et un fond d'intervention pour les entreprises en péril. J'ai lu à cet effet une analyse de l'économiste Elie Cohe, qui date dedécembre 2003, évoquant la désindustrialisation de l'Europe et le désarroi de ses dirigeants politiques : elle conserve toute sa pertinence et justifie a posteriori la position adoptée alors par la France à l'époque.

    Dans un ouvrage récent, trente spécialistes internationaux dressent le bilan de santé de l'Hexagone : il s'agit de Regards sur la France, chez Seuil. J'y ai lu entre autres avec beaucoup d'intérêt l'analyse que porte Jonah Levy, professeur de sciences politiques à l'Université de Berkeley sur le nouvel interteventionisme de l'Etat en France. Il note une véritable modification de l'Etat dirigiste du début des années 80 : désormais, il ne s'agit plus de déterminer les gaggnants, mais de construire un environnement porteur pour les entreprises, notamment en prenant en charge certains de leurs coûts pour les aider à évoluer.

    Cette politique n'a pas si mal marché, mais elle s'est accompagnée de dispositifs d'anesthésie sociale que je juge pour ma part, pernicieux : certes, ils ont permis la transformation de l'état dirigiste en état accompagnateur et une mutation de l'économie française, mais ils ont eu un coût bugétaire croissant qui plombe désormais les comptes de la nation, et, surtout, ils ont créé une atmosphère de déresponsabilisation, diluant progressivement l'activité. Le problème, c'est que les dispositifs sociaux avaient tous été conçus pour être temporaires, et ils sont tous devenus pérennes.

  • Enfants handicapés à l'école, quelques vérités

    J'ai récemment écrit une note sur le rapport Bentolila sur mon blog et j'ai eu dans les commentaires une réponse que je vais mettre en parallèle avec une question au gouvernement de Jacqueline Gourault, sénatrice UDF-MoDem, le 04 octobre dernier, à propos du nombre d'assistants de vie scolaire pour aider les enfants handicapés.

    Il s'agit de la question écrite n°02058 publiée au Jo le 04/10/2007 en page 1753.

    1da5020bb7775483ae8604bb8f3b7c50.jpgMme Jacqueline Gourault attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la question du recrutement en nombre suffisant des assistants de vie scolaire (AVS) et sur le statut et l'avenir de cette fonction. En effet, actuellement, en Loir-et-Cher, de nombreuses associations ont dû se séparer d’AVS emplois jeunes, et par conséquent, malgré la dotation d’AVS supplémentaires, il n'est pas possible d'attribuer à tous les enfants handicapés un AVS à plein temps et ni même à temps partiel. De plus, le manque de places en classe d’intégration scolaire (CLIS) et en unité pédagogique d’intégration (UPI) compromet le devenir des enfants qui sont en attente. C'est pourquoi elle souhaiterait connaître les mesures envisagées par le Gouvernement afin de donner les moyens aux enfants porteurs de handicap de trouver toute leur place dans la société. Elle lui demande également quelles mesures il envisage de prendre afin de revaloriser la fonction d'AVS.

     Ensuite, je copie la réponse du Ministère le 25 octobre 2007

    De nouvelles missions ont été conférées aux auxiliaires de vie scolaire (AVS) par la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées pour répondre aux besoins de scolarisation des élèves handicapés. A cet égard, le Président de la République s'est engagé à faire en sorte que le droit à la scolarisation des enfants handicapés devienne une réalité pour toutes les familles. Si les efforts importants déjà accomplis ont permis d'augmenter le nombre d'élèves handicapés scolarisés individuellement, il est toutefois nécessaire de poursuivre cette mobilisation pour faire en sorte qu'aucune famille n'ait à faire intervenir un juge pour assurer la scolarisation de son enfant. (lire la suite ici pour obtenir des données chiffrées)

     Et enfin...la situation vécue de Bertrand, un lecteur régulier de mon blog (extrait de son premier commentaire)

    1) Ma femme est Professeur des Ecoles depuis 8 ans. Elle a cette année 3 classes (dans deux écoles différentes). En tout près de 80 enfants de petite et moyenne section. Elle vient d'apprendre la semaine dernière que dans une de ses classes, l'effectif va être monté à 30 enfants. Trois nouveaux arrivent prochainement. Juste un détail, parmi ces trois enfants, l'un est une petite fille handicapée de 4 ans. Les textes officiels affirment que tous les enfants doivent pouvoir avoir accès à leur école de quartier. C'est un excellent principe. Mais les textes disent aussi que dans ce cas, un adulte (auxiliaire de vie) est là en permanence pour aider l'enfant dans son handicap. Problème : ces postes existent sur le papier, mais uniquement sur le papier. Et il faut plusieurs années avant qu'une telle demande aboutisse.

    Donc question : comment fait-on pour faire travailler les enfants par petits groupe, quand ils sont 30 dont parmi eux une enfant qui à elle seule nécessiterait la présence constante d'un adulte ?

    Réponse du ministère : démerdez-vous !

    Et voilà...chers lecteurs, je vous laisse vous faire votre propre idée... 


  • Fonction publique, contre toute idée reçue...

    abbe7ac4921bdf502108b81a9c16b51f.jpgJ'ai lu en partie le rapport de Jacqueline Gourault, sénatrice UDF-MoDem sur la fonction publique et la modernistation de l'état.

    Un passage en particulier a retenu mon attention : contre toute attente, de 1994 à 2005, c'est la fonction publique territoriale (c'est à dire les collectivités locales) qui a généré une véritable inflation en emplois publics. La fonction  publique d'état, celle-là même qui provoque tant de commentaires désobligeants n'a représenté en réalité que 22% des emplois publics créés.

    Mieux, les effectifs des ministères n'ont augmenté que de 4.5% depuis 1994. Voilà qui permet de battre en brèche une idée reçue. Ce que j'apprécie dans un rapport comme celui-là, c'est que comme c'est une étude sérieuse, il remet en cause les idées reçues et rétablit la vérité des chiffres. 

    Il y a des choses très intéressantes également dans la partie administration électronique :  Jacqueline Gourault salue, en particulier, le lancement, en janvier 2007, du site Administration24h24. Adresse unique permettant d'accéder à toutes les démarches administratives. Ce portail des téléservices a déjà reçu 2 millions de visiteurs et repose sur un serveur de formulaires permettant de dématérialiser progressivement l'ensemble des formalités administratives. 600 procédures en ligne sont déjà accessibles à ce jour.

    Ce service est une première étape vers le futur portail personnalisé « mon.service-public.fr » qui ouvrira en 2009. Celui-ci doit devenir le point d'entrée privilégié et personnalisé pour l'ensemble des démarches en ligne. Chaque usager pourra ainsi disposer d'un espace personnel de stockage en ligne permettant de conserver tout document dématérialisé nécessaire à l'accomplissement des démarches administratives.

    Jacqueline Gourault suggère de coupler le développement de l'administration électronique avec celui de l'accueil et l'information téléphonique. Cela me semble une mesure de très bon sens, et je pense qu'en effet, l'information doit être abondante. 

    Enfin, Jacqueline Gourault recommande d'affiner l'évaluation de la performance de l'administration électronique. In fine, il ne faudrait pas oublier que non seulement l'offre de service doit être améliorée, mais aussi qu'elle a vocation à permettre la réalisation d'économies substantielles.

  • Permis de conduire et délais d'attente

     7f742182d9833cdb7f1750dd3c933278.jpgYves Détraigne, sénateur UDF-MoDem, a interpelé le secrétaire d'état chargé des transports. Il  dénonce notamment les dangers que  génèrent, par ricochet, une attente excessive pour pouvoir passer ou repasser l'examen du permis de conduire.

    Considérant que l'attente de plusieurs mois pour passer son examen représente une tentation pour les jeunes de conduire sans permis, Yves Détraigne vient de demander à Dominique Bussereau, secrétaire d'État chargé des transports, de prendre des mesures pour réduire la durée de ces délais. En effet, si les temps d'attente sont très variables selon les départements – de quelques semaines à plusieurs mois – ils paraissent toutefois anormalement longs dans certains centres d'examen en raison du manque d'inspecteurs du permis de conduire. De trop nombreux candidats sont donc pénalisés, en particulier les jeunes dont l'embauche est liée au permis de conduire. La situation pourrait encore s'aggraver en raison des départs à la retraite de ces fonctionnaires, de l'insuffisance des postes mis en concours pour leur formation et du nombre croissant des conducteurs devant repasser l'examen.

    Il paraît que le gouvernement veut réformer et simplifier les procédures. On attend donc la loi ou le décret qui en théorie devrait voir le jour avant l'été.

    e3a3489f5b4cd3c9b8290906d6c3030d.jpg
  • Carte scolaire et menaces sur l'école

    Yves Détraigne, sénateur UDF-MoDem, on le sait, se préoccupe souvent des questions qui touchent l'enfance. Après l'obésité infantile, c'est cette fois l'école primaire qui est menacée. Le sénateur UDF-MoDem a donc interpelé le Ministre de l'Education Nationale à ce sujet. 

     
    Conséquence de l'abandon programmé de la carte scolaire


    da46d698d36078424a152dd0d07cb67e.jpgPréoccupé pas les conséquences induites par une telle réforme, Yves Détraigne a demandé à Xavier Darcos de lui préciser si cette réforme affecterait l'enseignement élémentaire et préélémentaire. En effet, à la rentrée 2008, une fois satisfaites les inscriptions dans les établissements de leur secteur, les recteurs et les inspecteurs d’académie auront instruction de
    répondre favorablement à toutes les demandes de dérogation dès lors qu’il y aurait de la place dans l’établissement souhaité. Il semblerait, en outre, que le ministre projette de supprimer complètement tout système de sectorisation des affectations d'élèves d'ici à la rentrée 2009, ce qui annulerait, de fait, toute priorité donnée à un élève pour être scolarisé dans un établissement de son quartier. Outre les problèmes que cela va poser à une majorité de familles, une telle réforme ne sera pas sans conséquences directes pour les collectivités locales que ce soit, par exemple, en matière de programmation des investissements dans les écoles ou d’organisation des transports scolaires.

  • Jean Lassalle sur Second Life à Oloron

    Et zut, j'ai eu la nouvelle trop tard ! Il est venu lundi 28 à 9h00 du matin. Il est apparemment venu sur l'ebeoplex sur la sim Riviera.

    Enfer et damnation, j'ai raté cela !

    4f4d88c4738ec4f65aceccbf0eab4d2f.jpg

     Voilà, au-dessus, c'est son avatar. Apparemment, c'est une radio locale béarnaise, Radio Oloron (à Oloron, donc, dans le Béarn) qui a organisé le RDV. Jean Lassalle est venu pour parler de son livre, la Parole Donnée (que je ne manquerai pas de lire et d'acheter).

  • Denis Badré propose une réforme du budget de l'Europe

    296036eb31c683edc9fceca9a831ab29.jpgA l'occasion de la présidence de l'Europe par la France en 2008, Denis Badré, Sénateur UDF-MoDem, et maire de Ville d'Avray, a rendu fin 2007 un rapport complet sur la participation française au buget des commissions européennes. Je recommande fortement la lecture de ce texte, Car Denis Badré y étudie la structure du budget européen ainsi que les perspectives pour l'année 2008 poste par poste. A l'issue de son rapport, il propose une réforme du budget européen dont nous donnons copie ici.

    1. Quels principes doivent présider à la réforme ?

    Deux observations principales conduisent à penser que le budget européen n'a de « budget » que le nom. Sa structure, reposant sur une part toujours plus importante des contributions nationales au détriment des ressources propres, rend illusoire toute idée de budget autonome et indépendant des Etats membres.

    En second lieu, les trois fonctions traditionnellement assignées au budget que sont la stabilisation conjoncturelle, l'affectation de ressources et la redistribution, sont inexistantes s'agissant du budget européen. La fonction de stabilisation est en effet davantage assurée par le pacte de stabilité et de croissance que par des mécanismes budgétaires, la fonction d'affectation demeure tributaire d'avancées sur la Politique européenne de sécurité et de défense, et celle de redistribution est essentiellement tournée vers le secteur agricole.

    Partant, votre rapporteur spécial considère que le réexamen global doit prendre en compte les principes contenus dans les développements qui suivent.

    a) La démocratie budgétaire doit être réaffirmée

    Un budget dont les recettes et les dépenses sont déterminées par des autorités différentes n'est pas démocratique. Ce partage des rôles entre les Etats membres et le Parlement européen cumule en effet les inconvénients :

    1) d'être incompréhensible pour les citoyens, à tous le moins quand ceux-ci ont connaissance de son existence, que le caractère « indolore » du prélèvement sur recettes tend à faire passer inaperçue ;

    2) d'accréditer selon laquelle les Communautés européennes, dont la légitimité démocratique est déjà largement contestée dans l'opinion, bénéficieraient d'un « droit de tirage » sur la richesse nationale ;

    3) d'entretenir la prédominance des intérêts nationaux sur la solidarité communautaire et les raisonnements en termes de « taux de retour ».

    Par ailleurs, un budget sous plafond est pour votre rapporteur spécial un non-sens économique et politique, dans la mesure où ce ne sont pas les politiques publiques qui doivent être calibrées sur les moyens, mais les moyens qui doivent accompagner des politiques préalablement définies et acceptées.

    b) Pour un impôt européen

    Votre rapporteur spécial considère également que l'établissement d'un impôt européen est une perspective à étudier. Il constituerait un facteur de relégitimation de la démocratie budgétaire et atténuerait la perception du budget européen en tant que vaste instrument de redistribution.

    Un tel impôt ne serait toutefois accepté qu'en étant affecté au financement d'une compétence spécifique de l'Union, que les Etats membres auraient préalablement transférée à celle-ci, de façon à ce qu'un éventuel impôt européen ne vienne pas in fine alourdir les prélèvements obligatoires et constitue un dispositif lisible pour les citoyens de l'Union.

    L'impôt européen constituerait également une ressource :

    1) plus incitative pour les agents économiques : une fiscalité écologique européenne (taxe kérosène), une ressource fondée sur les bénéfices ou des droits d'accise sur le tabac et l'alcool auraient respectivement pour avantage d'internaliser les coûts socio-économiques générés par la pollution, de supprimer les conséquences dommageables de la concurrence fiscale et d'affecter une ressource aux politiques de protection des consommateurs et de santé publique ;

    2) plus autonome à l'égard des Etats membres, mettant fin aux raisonnements fondés sur le « taux de retour » et créant un lien plus direct entre les citoyens et les politiques de l'Union.

    Pour ma part, je trouve cette idée excellente : un impôt européen est bien plus clair que le système actuel : on ne sait pas, en fait, dans ce que nous versons, ce qui va à l'Europe, et de plus, cela génère une bureaucratie supplémentaire en France. En revanche, il faut trouver un mécanisme clair pour que l'Europe puisse rendre compte de cet impôt aux Européens. Cela dit, tout ce que dit Denis Badré sur la fiscalité est cousu du bon sens : on aurait là la première pierre d'une politique fiscale commune, avec tout l'impact que cela peut avoir par exemple sur les activités polluantes ou innovantes. Idée donc à retenir, et je la retiens :-)

  • Le projet de Marielle de Sarnez pour Paris

    6f45ce511eb031a40137308f091b9864.jpgAprès deux longues années d'études, de réflexions et d'analyses, puis trois mois de propositions sur un blog de travail, Marielle de Sarnez et toute l'équipe du MoDem présentent aux Parisiens la version définitive et totale de son projet pour Paris.

    Il est disponible en téléchargement libre. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de dire à quel point je trouvais l'avant-projet déjà très bon. Mais le projet définitif est encore meilleur.

    Il est par ailleurs également disponible sur le blog de campagne de Marielle de Sarnez. 

    J'aime par ailleurs beaucoup l'introduction de Marielle de Sarnez, qui est en fait une lettre aux Parisiens, et je la copie ici :

    Madame, Mademoiselle, Monsieur,
    Je suis heureuse de vous présenter notre Projet pour les Parisiens, « Pour une ville plus humaine ». Un projet, c’est d’abord une vision, une ambition, l’idée que l’on se fait d’un destin partagé. Et c’est ensemble qu’il se construit. Voilà pourquoi j’ai souhaité associer les Parisiens à son élaboration. Des dizaines de réunions de travail se sont tenues depuis l’été dernier, des milliers d’hommes et de femmes ont contribué, chacun avec leur histoire, leur expérience, leurs idées, à l’écriture du document que vous avez entre les mains.
    Toutes et tous aiment profondément Paris. Chacun d’entre eux a donné le meilleur de lui-même pour vous proposer les grandes lignes des décisions que nous prendrons durant les cinq années qui viennent.
    Je veux ici leur dire ma gratitude.
    Naturellement, le maire de Paris et les élus ne peuvent pas tout. Mais j’ai la conviction qu’à notre échelle, nous pourrons malgré tout changer la vie des Parisiens, pour qu’ils puissent mieux se loger, mieux se déplacer, vivre dans une ville plus agréable, plus propre, plus sûre, plus humaine.
    Je vous remets notre projet : il constitue notre engagement. Il s’adresse à tous les Parisiens, et en particulier aux classes moyennes, dont on sait bien qu’elles ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.
    Ce projet sera entièrement financé, sans que la pression fiscale que vous subissez n’augmente, sans endetter davantage la ville. Toutes nos propositions seront financées soit par redéploiement de la fiscalité existante, soit par un effort mesuré d’investissement.
    Chaque candidat portera également un projet d’arrondissement, qui déclinera concrètement, dans votre quartier, nos propositions globales.
    Notre volonté, enfin, est de rassembler toutes les bonnes volontés au service des Parisiens. La vie politique parisienne repose sur une fracture, un clivage entre la majorité et l’opposition qui nuit à l’efficacité de l’action publique. C’est vrai entre les arrondissements qui ne sont pas de la couleur politique du maire de Paris, et qui subissent plus qu’ils n’agissent sur les grands choix, c’est vrai au sein même du Conseil de Paris, où la majorité n’a que le droit d’approuver quand l’opposition ne fait que s’opposer.
    Ce n’est pas ma vision d’une démocratie moderne. À mes yeux, elle doit au contraire s’appuyer sur tous ceux qui veulent améliorer la vie des habitants, et ceux-là n’appartiennent pas qu’au camp de la majorité. Personne n’a raison tout seul, mais on a souvent raison ensemble. Je veux une vie politique apaisée et uniquement orientée vers le seul objectif que nous poursuivons tous : l’intérêt général et le service des Parisiens.

    Applaudissements... 

    Par ailleurs, si les lecteurs de ce blog veulent en discuter ici et le commenter, je suis tout prêt à en débattre et à publier la synthèse d'éventuels débats et commentaires. Tant que j'y suis, petite information-bonus : selon un sondage IFOp récent, le MoDem serait à 10% à Paris. Et dans le 12ème, Cavada serait plus que très largement battu.

  • Loi de finances 2008 et énergies nouvelles

    95c19037111d25044173f1621a0a5166.jpgJ'ai lu avec attention le rapport qu'a produit Christian Gaudin, sénateur UDF-MoDem, en compagnie du sénateur divers droite Philippe Adnot, sur la recherche et l'enseignement supérieur.

    Le rapport est fort intéressant, car il étudie poste par poste les crédits alloués à la recherche et à l'enseignement supérieur, domaine par domaine. Or, je suis allé jeté un oeil du côté de l'énergie, et qu'ai-je vu en examinant les chiffres

    Que sur 655.4 millions d'euros alloués à ce poste, 475.3 vont au nucléaire, 180.8 au pétrole, et 5.3 aux énergies renouvelables !!!

    J'ai bien aimé la section principales observations de votre rapporteur spécial (en l'occurence Christian Gaudin) :

    « En revanche, il s'étonne de la relative modicité de l'effort financier consenti en faveur de la recherche dans le domaine des énergies nouvelles, concernée au premier chef par les engagements présidentiels pris à l'occasion du Grenelle de l'environnement *. Comme indiqué supra, c'est en particulier le cas de la thématique « Energie durable et environnement » de l'ANR, dont le financement ne doit augmenter que de 3 % en 2008. »

    Un tantinet agacé, notre sénateur MoDem. Il propose d'ailleurs immédiatement la mesure que lui dicte le simple bon sens, c'est à dire, en gros, plus que doubler le dit budget, et  ponctionner notamment les fonds initialement affectés à la recherche sur l'extraction pétrolifère. Cela me semble en effet une très juste suggestion.

    Je le cite :

    C'est également pourquoi votre rapporteur spécial vous propose un amendement tendant à abonder de 6 millions d'euros la rubrique « Energie durable et environnement » de l'ANR. Les fonds nécessaires pourraient provenir de l'action n° 3 du présent programme, « Compétitivité et développement du secteur des hydrocarbures et de ses infrastructures, diversification des réserves », plus précisément sur les actions de l'IFP visant à « repousser les limites du possible dans l'exploration et la production du pétrole et du gaz ». Il semble, en effet, que les sociétés pétrolières pourraient accroître leur participation financière à ce type de recherche. En outre, l'IFP a pleinement vocation à participer aux appels à projets lancés par l'ANR sur les thématiques d'énergie durable et d'environnement, abondés par le présent amendement.

    Sur l'énergie, il sait de quoi il parle notre sénateur : je rappelle tout de même qu'il a mené une mission scientifique en Antarctique pendant un mois en 2006, et qu'il a certainement eu l'occasion de commencer à y voir les dégâts occasionnés par le réchauffement climatique... J'aurai l'occasion de continuer à commenter ce rapport, car il contient nombre de choses intéressantes, mais j'y reviendrai dans des billets ultérieurs. 

    Ah,au fait, mon astérisque, j'allais l'oublier (la même figure sur le rapport de Christian Gaudin, c'est la note 10) :

    « L'enjeu est d'investir massivement pour créer les conditions de la croissance de demain. L'enjeu est un grand programme national et même européen. L'enjeu est de s'inscrire dans un nouveau mode de développement, un développement durable. (...) C'est une politique d'investissement massif que nous devons et que nous allons engager. Une politique d'investissement massif dans la recherche. (...)L'Etat consacrera plus d'un milliard d'euros sur 4 ans à la recherche, sur les énergies et les moteurs du futur, la biodiversité et la santé environnementale. » M. Nicolas Sarkozy, le 25 octobre 2007.

    Oh!... le méchant sénateur, il est allé chercher perfidement un extrait du discours de Vous Savez Qui à propos du développement durable...