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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 50

  • Risques environnementaux

    Je reviens de faire un tour chez le tovaritch Didier Goux : nous avons en commun de détester presqu'autant l'un que l'autre les écolos. Là s'arrête la comparaison : je ne supporte pas les écolos en raison de leur dogmatisme politique, mais je prête en revanche beaucoup d'attention à l'écologie et, si les écolos m'horripilent comme parti, en associations, en revanche, ils accomplissent un travail utile parfois admirable, même. Bref, je ne confonds pas l'écologie politique et l'écologie.

    Nous n'en finissons pas de payer les risques environnementaux que nous avons pris et que nous continuons de prendre souvent à notre insu. André Cicorella, le président de Réseau Santé n'a cessé de mettre en garde contre des maux qui deviennent endémiques.

    J'ai longtemps entendu que la croissance exponentielle des cancers n'avait rien d'anormale : c'était simplement les effets du vieillissement. Je n'en crois rien. En réalité, les cancers croissent tout simplement en proportion. Il y a donc une autre explication à cette augmentation : le contact répété avec les perturbateurs endocriniens de toutes sortes, l'exposition aux produits chimiques et aux ondes de toute nature. Les Anciens (je parle des Grecs et des Romains) pouvaient avoir des vies très longues. Sophocle, Gorgias, Protagoras ont atteint le siècle ou presque d'existence. On mourrait à Athènes et à Rome de mort violente ou alors à la naissance mais pas d'un cancer.

    Si je me méfie des initiatives de l'écologie politique, je crois en revanche à la pression commerciale que peuvent exercer les consommateurs et leurs associations. Saluons notamment l'association Noteo qui référence 45 000 produits en fonction de leur nocuité environnementale et de leurs risques pour la santé. On peut télécharger une application sur un téléphone portable.

    Je ne comprends pas la hargne dont peuvent faire preuve les anti-écolos contre les associations de protection de la nature et de l'environnement. Elles sont dans leur rôle en tirant la sonnette d'alarme et en tentant d'informer hommes et femmes des dangers potentiels qu'ils encourent en consommant tel ou tel produit en s'exposant à telle ou telle substance.

  • Il va falloir défendre chèrement la peau de l'Europe

    Le dernier sondage de l'IFOP est sans appel : il donne 24% au FN, 2% à Dupont-Aignan, 2% au NPA et 10 à Mélenchon et à son Front de Gauche. On n'est pas loin de 40% d'intentions de vote franchement hostiles à l'Europe, avec toutefois des nuances : Mélenchon ne remet pas en cause le principe général du projet européen contrairement à Marine Le pen et son FN qui rêvent de faire éclater l'Union Européenne en morceaux.

    Qu'est-ce que concrétisent ces intentions de vote ? Les conséquences des mensonges incessants sur la construction européenne de la classe politique française depuis 20 ans. 

    Je les dénonce avec insistance sur ce blogue depuis fort longtemps et me réjouis de voir Sylvie Goulard, eurodéputée MoDem taper également du point sur la table.

    Les partis de gouvernement ont pris l'habitude de se défausser sur l'Europe de lois et de directives qu'ils votent et négocient eux-mêmes en catimini. Et, depuis 20 ans, ils n'assument pas leurs votes, n'en débattent d'ailleurs même pas. En agissant ainsi, ils ont laissé prise à l'euro-scepticisme et ont déroulé un tapis rouge au Front National.

    Le mal étant fait, il faut se préparer à défendre la peau de notre Europe contre d'autres mensonges : ceux du FN, en particulier, qui essaient de faire croire que nous pouvons interdire à nos partenaires ce que nous tolérerons pour nous-mêmes (des barrières douanières) et qui usent de la Commission comme d'un bouc-émissaire pratique pour en faire la cause universelle de tous nos maux.

    En réalité, François Bayrou l'a  brillamment et justement démontré, il n'y a pas de crise. L'Europe n'est comptable d'aucune de nos peines. Tout ce qui se produit en France vient de la France. Nous sommes à l'origine de tout ce qui nous frappe. C'est bien pour cela qu'un programme de redressement national était nécessaire et qu'il l'a proposé en 2012.

    Il faudra d'une part promouvoir nos propositions à commencer par la nécessaire transparence qui devrait animer la construction européenne. Mais il faudra aussi rendre coup pour coup aux nationalistes car ce sont des menteurs aussi malhonnêtes que ceux qui n'ont pas assumé leurs décisions.

    Il suffit de lire le programme du FN pour constater les énormités des affirmations de ce parti : selon le Front National, les résultats de la construction européenne seraient les suivants : ouverture des frontières induisant délocalisations, chômage, dictature des marchés, destruction des services publics, précarité, pauvreté, immigration massive

    Mensonges éhontés ! l'immigration massive est le fruit de décisions locales (par exemple le regroupement familial décrété par Giscard en 1974) et n'a rien à voir avec l'Europe. 60% de notre commerce extérieur se fait avec l'Europe et 34% avec l'Amérique, c'est à dire avec des pays qui ont les mêmes standards sociaux que nous. L'ouverture des frontières avec eux ne crée donc aucune délocalisation. Encore un mensonge ! dictature des marchés ? Ridicule ! ils n'ont pas besoin de l'Europe et au contraire, l'Union européenne essaie de les réguler. Elle est un obstacle. Encore un mensonge ! La précarité et la pauvreté sont liées à notre incapacité à créer des emplois. L'Europe qui absorbe 60% de notre commerce extérieur est au contraire l'entité politique à laquelle nous devons le plus de créations d'emplois. Encore un mensonge ! J'aimerais savoir comment les services publics pourraient avoir été détruits par l'Europe alors qu'ils n'ont jamais absorbé une part aussi importante de nos richesses nationales qu'aujourd'hui !!! Mensonge supplémentaire. Le problème, au Front National, c'est que l'on n'en est pas à une approximation près et encore, je suis bien bon de parler d'approximation quand il s'agit d'une réécriture pure et simple de l'histoire (marque du totalitarisme, au demeurant...). La campagne sera longue, mais il faudra croiser le fer avec ce parti. J'espère que la sphère médiatique ne fera surtout pas la bêtise de prendre parti dans ces duels mais qu'elle fera en sorte, au contraire, de faciliter les espaces de confrontation afin que les Français puissent se faire un avis définitif en toute connaissance de cause.

  • Sur l'école, il y a aussi Bayrou qui dit des choses sensées

    Je suis toujours embêté, sur la question de l'école, quand j'évoque les positions de Bayrou. Il ne me paraît pas dire des choses si fondamentalement différentes de ce qu'il évoquait en 2007 et, la plupart du temps, je suis sur la même longueur d'ondes que lui. Alors, évidemment, je me prends à presque regretter mon billet d'hier dans lequel je laissais entrevoir que même dans le domaine de l'éducation les autres forces politiques laissaient un boulevard au FN.

    Le problème est le suivant : quand je vais lire le programme du FN sur l'éducation et que j'écoute ce que dit Marine Le pen ou même ce qu'écrivent ses militants, c'est grosso modo la même chose.

    Mais quand j'écoute Bayrou et que je discute ensuite avec des militants du MoDem ou que je vais même consulter le programme de ce parti, il y a un énorme hiatus. Il est vrai que le projet humaniste semble avoir laissé la place à des propositions bien plus sensées sur le site du mouvement démocrate. Mais quand je discute avec des cadres ou des militants du parti, je ne vois presqu'aucune différence avec les positions exprimées par le PS ou l'UMP. D'où mon trouble. Et ce que je dis ne vaut pas seulement pour l'éducation.

    J'ai eu un échange très intense hier, avec Fabrice, un de mes interlocuteurs préférés sur twitter. Un garçon intelligent et intéressant, et, accessoirement, un centriste plutôt favorable à Bayrou. Nous n'étions d'accord sur presque rien. Enfin, j'y vais un peu fort. Sur pas grand chose, disons.

    Fabrice demeure attaché à la méritocratie républicaine, à une morale de l'effort, distillée plus ou moins incidemment par l'école.

    Je suis d'avis pour ma part de changer de paradigme. Je récuse cette école qui discrimine avec un lexique d'autant plus violent qu'il est moral les "bons" et les "mauvais" élèves. Je refuse l'uniformisation d'une transmission scolaire à sens unique qui fait fi des individus et des fins secrètes que la nature leur réserve. Je rejette la distinction hallucinante entre travaux manuels et intellectuels. La plupart des travaux manuels font fonctionner l'intellect. En revanche, ils ne le font pas à la manière de l'école. Au moralisme républicain étriqué, hérité du positivisme du XXième siècle, je substitue l'aristotélisme bienfaisant de Maria Montessori se figurant que chaque enfant est un embryon spirituel dont le développement doit être accompagné et non suborné. Je n'accepte pas les prédicats moraux sous-tendus empreints de haine pour l'esprit d'entreprise et de mépris pour le travail manuel et leurs conséquences : le rejet radical de l'apprentissage à l'école. Plus encore, je dénie tout sens logique à une école qui organise des enseignements très différents par années d'apprentissage, refusant de considérer que les enfants progressent à des rythmes différents et de manière différente selon leurs centres d'intérêt et leurs prédispositions et ignorant totalement ce que Maria Montessori appelle à juste titre leurs périodes sensibles. J'abhorre enfin le marxisme sous-jacent qui imprègne notre enseignement et considère chaque enfant comme une créature scientifiquement éducable au nom de l'éducabilité universelle. Ceci ne signifie pas que j'adhère à la théorie des dons mais plutôt que je considère qu'il y a une multiplicité de points de vue sur la connaissance et que dans tous les cas, il n'existe pas un chemin unique pour y accéder. Et je refuse d'ailleurs la hiérarchie des connaissances telle que l'école l'établit.

    Vous l'aurez compris, l'école française ne me satisfait pas telle qu'elle est. Mais quand nos politiques se piquent de jouer aux apprenti-sorciers, le refus se mue en énervement. Il va de soi que les ratiocinations vaines pour ne pas dire vaniteuses sur les changement des rythmes scolaires sont un nouveau leurre qui ne souligne que mieux la vacuité totale de la classe politique et de l'intelligentsia dans le domaine de la pédagogie, simplement par absence d'humanité ordinaire.

    Je crois, en fait, que je suis devenu allergique à la République et tout son decorum, ses faux-semblants, son mérite, ses bons et ses mauvais, ses aspirations étriquées, ses satisfactions misérables et, au final, toutes les petites hypocrisies qui sont autant de fissures dans le fallacieux pacte républicain.

    Régis Debray a pour habitude d'opposer République et démocratie, magnifiant la première, étrillant la seconde. Je crois que j'ai choisi mon camp : je suis un Démocrate, pas un républicain. Il écrit notamment : « En république, l’État surplombe la société. En démocratie, la société domine l’État. La première tempère l’antagonisme des intérêts et l’inégalité des conditions par la primauté de la loi ; la seconde les aménage par la voie pragmatique du contrat, de point à point, de gré à gré.»

    Juste analyse. Je l'agrée et assure préférer une nation où la société domine l'État que l'inverse. Je suis certain que notre école procède de la volonté toute républicaine de surplomber la société du haut de l'État.

  • Même sur l'école, la classe politique offre un boulevard au FN

    Je finis de lire l'un des derniers billets du Merle Moqueur analysant les causes du succès de Marine Le pen à gauche. Jegoun le citait dans son dernier billet, s'inquiétant de la stratégie de la gauche pour endiguer la montée du FN.

    Ben il n'y a pas qu'à gauche qu'on s'inquiète. Je suis atterré de constater que la seule à réagir de manière sensée sur la question des rythmes scolaires, c'est Marine Le pen. Et quand je dis atterré, c'est vraiment atterré. Évidemment, je n'avalise pas tout le discours de Marine Le pen sur la verticalité de la transmission. Je tends à penser qu'au contraire la connaissance se transmet d'autant mieux qu'elle se communique par empathie. Or, la verticalité ne permet en aucune manière une quelconque forme d'empathie et, sans empathie, on ne peut montrer à son interlocuteur que ce que l'on veut lui apprendre lui appartient en réalité autant à lui qu'à soi. Mais de renvoyer cette question à sa réalité, c'est à dire un leurre inutile, je ne peux lui donner tort.

    Mais qu'ils se réveillent, les hommes et les femmes de gauche, du centre et de droite, bon sang ! Suzanne est une Républicaine, Jegoun un Social-démocrate et moi, un libéral à sensibilité démocrate-chrétienne. Trois sensibilités politiques très différentes. Et pourtant, nous disons à peu près les mêmes choses sur le Front National, dressant les mêmes constats. Et je ne parle même pas des blogues de droite : j'ai connu un temps où Corto était juste un mec de droite, parfois même modéré. Mais ça, c'était avant. Corto, aujourd'hui, il fait partie de cet ancien électorat UMP qui a basculé du côté obscur, et depuis un moment déjà. EDIT : manifestement, j'ai pris au pied de la lettre ce qu'écrit Corto depuis plusieurs années. Il assure qu'il ne se reconnaît pas dans les valeurs du FN mais, en revanche, se désespère du vide abyssal qui caractérise les propositions des autres formations politiques.

    C'est affligeant de voir les différents partis politiques se copier les uns les autres, sur l'école, faisant semblant de polémiquer sur des mesures qu'ils partagent pourtant. Les rythmes scolaires en sont un exemple mais ce n'est pas le seul. Les principaux partis partagent sur le fond les mêmes vues dans le domaine de la pédagogie, divergeant à la marge sur l'apprentissage. Il n'y a pas non plus de différence sur le supérieur, tous visent les mêmes objectifs au nom de leur sacro-sainte démocratisation de l'école, dont le principe et le concept n'ont jamais été remis en question. Même rejet de l'excellence, et même hypocrisie de ces élites qui s'empressent d'en emprunter les chemins d'initiés.

    Comme l'observe finement Suzanne, ce n'est pas un hasard si Bayrou a réalisé un vrai carton auprès des enseignants en 2007. Le programme de l'UDF et les idées défendues par Bayrou détonaient alors dans le paysage éducatif. Quand 2012 est venu, il n'en est plus rien resté tant les commissions du MoDem et leurs "spécialistes ès éducation" avaient fait du MoDem une annexe de la pensée unique au même titre que l'UMP et le PS. Et les quelques saillies de Bayrou n'y ont rien changé.

    Mais, trêve d'école (j'en parle trop souvent sur ce blogue) le prochain sujet, c'est l'Europe et là encore, je suis très inquiet. Je ne vois pas comment des gens qui ont eu l'hypocrisie de voter la nuit ce qu'ils dénonçaient le jour pourraient avoir une quelconque crédibilité auprès du peuple français. La campagne européenne va être très dure parce que le FN va mener la danse et aura beau jeu de renvoyer les autres partis dans leurs cordes s'ils en viennent à critiquer l'Europe. Or, cette critique de l'Europe, je suis persuadé qu'elle sera un passage obligé, même pour les fédéralistes, s'ils veulent défendre cette très grande idée. Ce n'est pas l'Europe qui cause tant de maux, mais l'absence de transparence et, il faudra le faire admettre, ce sera difficile, son absence de pouvoir face aux nations et à leurs représentants. Il faudra avouer sur la place publique ce que de nombreux pro-européens se sont gardés de dire depuis fort longtemps : les pays européens n'ont pas tous le même projet économique et social, et cela, il faut en parler. Mais il faudra aussi défendre l'esprit de négociation qui a toujours permis de surmonter les blocages. Seulement, ces négociations, elles ne peuvent plus se dérouler dans un couloir, mais elles doivent apparaître sur la place publique et faire l'objet d'un débat démocratique. 

    Je vais égratigner mes amis du MoDem, mais franchement, ils m'énervent tellement que c'est bien fait : je suis exaspéré de les lire disserter sur le centre, l'UDI, le MoDem, les valeurs du centre, la compatibilité UDI/MoDem, les états d'âme des uns et des autres qui ont tout de suite de grands mots pour parler de trahison de l'esprit de 2007 (ah oui ? Lequel ?) au moment où notre pays est divisé et a grand besoin que l'on se penche sur ses souffrances. Franchement, on a peut-être autre chose à faire qu'à se regarder le nombril ou à débattre de théories fumeuses, non ? 

  • Interdire les concours de mini-miss, c'est du constructivisme ???

    J'ai été un peu scié par la charge de Baptiste Créteur sur Contrepoints, dénonçant l'excellente initiative de Chantal Jouanno et le vote du Sénat qui s'est ensuivi.

    Je crois l'avoir déjà écrit ici, les enfants ne sont pas la propriété exclusive des familles. On ne peut pas les ramener à la propriété individuelle. Pas plus que leur éducation. Les inscrire ou non dans un concours de beauté ne relève donc pas d'une expression de la liberté. Non, cela relève plutôt d'une merchandisation précoce des corps dont on peut discuter quand il s'agit d'adultes mais en aucun cas pour les enfants.

    Quoi qu'en pense Baptiste Créteur, il existe une morale publique et les individus n'en sont pas les seuls garants. Parce que sinon, on peut aussi décréter qu'il relève de la responsabilité des familles de décréter que leurs enfants intègreront des mouvements sectaires ou deviendront les jouets sexuels d'adultes libidineux (bon, ok, j'ai mérité un point Godwin).

    Personnellement, je reçois très bien les observations de Chantal Jouanno qui juge qu'il ne faut pas laisser croire à nos très jeunes filles que l'apparence est le seul critère de leur valeur en société. Je pense que c'est psychologiquement dévastateur. Mais c'est en même temps le cheval de Troie de la critique qu'adresse astucieusement Baptiste Créteur en renvoyant la loi à une tentative de régir la morale privée.

    Je pense qu'il n'existe pas de morale entièrement privée ou entièrement publique. Les sociétés se constituent autour de valeurs communes qui leur permettent de vivre harmonieusement. La protection des enfants appartient à ces valeurs fondatrices.

    L'enjeu du débat juridique est donc de démontrer que les concours des mini-miss vont bien contre l'intérêt des enfants, pas de dire que d'accorder ou non de l'importance à la beauté est immoral ou non.

    Ce qui est immoral, c'est de se servir de sentiments chez les enfants pour en faire commerce, dans un monde d'adultes de surcroît.

    Je me demande d'ailleurs ce qu'il peut bien y avoir dans la tête de gens qui classent des petites filles selon leurs courbes (naissantes ou non), leur taille et l'aspect de leur visage. Au mieux, une incroyable absence de scrupules, au pire, des choses tellement sales que le seul fait de les évoquer me répugne.

    Mon camarade libéral mérite bien son point godwin lui aussi en associant le refus de ces concours à un jugement de valeur sur la pornographie (mais, au fait...il admet donc qu'il y a une relation ?...) et en proposant la réécriture des contes qui évoquent des princes charmants.

    Je ne vais pas me lancer dans une longue démonstration, mais je crois clair pour à peu près tout le monde dès que l'on use de son sens commun, que l'attrait pour les contes des enfants n'a strictement rien à voir avec le goût douteux d'individus peu scrupuleux pour ces concours de très jeunes filles. Et j'ajoute que chez l'enfant lui-même, les deux moteurs n'ont rien de comparables : quand une petite fille  lit un conte, ce sont ses représentations qui la construisent, pas les désirs malsains de ceux qui la regardent.

  • L'électorat centriste valide à plus de 95% le rapprochement MoDem/UDI

    Cela me fait très plaisir d'entendre Jean Dionis ou Hervé Morin évoquer Bayrou avec l'accent de 2007. Je crois que les centristes sont satisfaits de se retrouver.

    Lisant la dernière note de Dionis, j'ai eu le contentement d'apprendre que les sympathisants de l'UDI et du MoDem validaient à plus de 95% le rapprochement entre les deux formations.

    Et ce n'est pas tout : les Français sont près de 80% à approuver cette union, 84% au PS, 76% à l'UMP.

    Il n'y a pas un seul sympathisant du MoDem ou de l'UDI pour juger que l'association de leurs partis favoris soit une très mauvaise chose. Le sondage réalisé par l'IFOP est limpide.

    J'ai observé depuis fort longtemps le décalage entre l'électorat du MoDem et sa base militante. J'entends et je lis ceux qui hurlent au loup, jurant leurs grands dieux que Bayrou trahit l'esprit de 2007 et j'en passe des vertes et des pas mûres.

    Ceux qui tiennent ce discours et sont d'ailleurs souvent en délicatesse avec le MoDem depuis un moment déjà ne sont pas ultra-minoritaires. Ils n'existent pas électoralement parlant et ne représentent donc qu'eux. Pour les aficionados de twitter ou de facebook, les réseaux sociaux leur donnent l'impression d'être de formidables caisses de résonance. Il n'en est rien. Leur haine, leurs amertumes, leurs déceptions, ne rencontrent pas l'opinion des Français et il ne suffit pas de 10 "like" (toujours les mêmes au demeurant) pour incarner un courant d'opinion.

    Je pense que tout le monde, au MoDem et à l'UDI, doit prendre acte des avis exprimés à une majorité écrasante (parlons même d'unanimité) par nos électorats respectifs. C'est au fond une bonne nouvelle car je ne pensais pas que nous puissions nous additionner aussi aisément.

    Évidemment, un sondage ne fait pas le printemps, mais j'espère que nous allons avancer à grand pas vers la fusion et recréer enfin un grand parti centriste capable de rivaliser avec les grandes forces politiques.

  • Le dimanche, Dieu aussi se reposa...

    C'est un serpent de mer, le travail du dimanche. On le voit réapparaître régulièrement. Les choses me paraissent pourtant très claires et suffisantes avec la loi actuelle. Une telle possibilité devrait être réservée aux commerces de proximité, ne pas pouvoir être imposée aux salariés et faire l'objet d'un salaire horaire nettement supérieur au salaire de la semaine (de +50% à +100%).

    Je me méfie des grandes enseignes qui affirment que leurs salariés veulent travailler le dimanche. Je vois venir très vite les pressions qui vont s'ensuivre. Restons-en à la loi actuelle. Je suis d'avis de faire payer à Castorama et Leroy-Merlin l'astreinte que la loi prévoit jusqu'à que l'un et l'autre renoncent à leur projet. Sans surprise, les blogueurs de gauche partagent le même avis que moi sur la question.

    Je ne me polarise pas sur le dimanche, du moins quand les salariés n'ont pas d'enfants, mais le principe d'un jour de repos par semaine doit être incontournable.

    En semaine, en revanche, on doit pouvoir travailler comme on le veut, comme l'observe avec justesse Bayrou. Mais, je précise que le "on" doit d'abord être celui des salariés, et, que là encore, le travail du soir doit faire l'objet de rémunérations supplémentaires.

    Chez mes camarades libéraux, c'est un autre son de cloche, évidemment, mais on ne répond jamais à la question qui fâche : moi, je suis d'accord que les gens fassent comme ils le veulent, mais, le dimanche, ce sont les gens ou les patrons qui le veulent ?

    Je me définis souvent comme libéral, mais au fond, je me demande si je ne suis pas plutôt démocrate-chrétien. Il y a évidemment quelques convergences entre libéralisme et démocratie-chrétienne, mais aussi de sacrée divergences : par exemple, le refus, pour nous autres, démocrate-chrétiens, de tout mesurer à l'aune de la merchandisation. C'est une tendance lourde du libéralisme et c'est un tantinet agaçant.

    Je ne peux en aucun cas faire mienne la conclusion de Vincent qui écrit chez Contrepoints

    Le seul moyen efficace de lutter contre les inévitables "patrons abusifs" qui n'ont pas beaucoup de respect pour leurs salariés est de rendre facile, pour un employé mal traité, de changer d'emploi. Pour cela, il faut une économie dynamique, où des opportunités d'affaires se créent constamment, où le chômage est bas et de courte durée, "frictionnel". Or, l’ouverture nocturne ou dominicale des commerces participe de cette dynamique. Ce n'est pas en tuant toute possibilité de faire du commerce au-delà d'une norme étroite établie par la CGT que l'on créera cette société d'opportunités. Au contraire, dans une économie où la peur du chômage est forte, le "petit chef" autoritaire et anxiogène est roi. Les syndicalistes qui réduisent l’enveloppe globale de travail ne rendent absolument pas service aux salariés dont ils prétendent pourtant défendre la condition.

    Alors, il va y avoir une main invisible qui va amener le plein emploi parce qu'on aura ouvert le dimanche ? Je n'en crois rien. Bayrou a fort justement démonté ce raisonnement : ce que les gens achèteront le dimanche, ils ne l'achèteront pas en semaine. Il n'y aura donc pas de surcroît de croissance mais une concurrence impitoyable entre grandes enseignes et des conditions de travail dégradées. Je n'ai pas le sentiment que c'est en détériorant l'environnement de travail que la France progressera. Ce raisonnement est donc nul et non-avenu. 

    Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu'il avait créée en la faisant. (Genèse II,4)

  • Fini de se pavaner pour les néo-nazis grecs

    La coalition au pouvoir en Grèce s'est enfin résolue à faire ce qu'il fallait contre les néo-nazis d'Aube Dorée, et, je le vois, a découvert avec stupéfaction leur forte infiltration au sein de l'État.

    Cela fait plaisir de voir leur chef menottes aux mains. Pour le reste, tout le monde ici connaît mon goût prononcé pour la matraque : au gnouf à coups de matraque, c'est un langage que comprennent bien les néo-nazis en raison de leur culte de la violence et de la force.

    En fait, tant qu'ils ne tapaient que des immigrés,  tout le monde s'en foutait. Seulement, voilà, ils se sont enhardis : allons donc, pourquoi ne pas égorger du gauchiste, puisqu'on ne leur disait rien ? Ils se sont crus tout-puissants et ils ont liquidé un rappeur de gauche.

    Ce qui me fait plaisir, ce n'est pas seulement leur arrestation (on aurait dû en Grèce interdire leur parti depuis longtemps, au demeurant) mais leur chute dans les sondages. Intentions de vote divisées par deux. Les Grecs commencent à comprendre qui ils sont vraiment.

    Il y a tout de même une mesure que je préconise et que les juges grecs devraient appliquer : faire lire et apprendre par coeur aux imbéciles d'aube dorée les considérations d'Hitler sur la "race" grecque dans Mein Kampf. Cela leur ferait passer le goût (même pas sûr, d'ailleurs)  de jouer au Furherprinzip, à ces crétins congénitaux.

  • Nos enfants méritent mieux...que NKM et Hidalgo !

    Les amateurs d'Homère et de son Odyssée n'ignorent rien des péripéties d'Ulysse. La plus fameuse d'entre elles est celle qui l'amène à piloter son navire au nez et à barbe de deux monstres particulièrement terrifiants : Charybde et Scylla. Scylla est une créature monstrueuse, dont les aboiements se répercutent sur les parois d'une caverne, Scylla, elle, engloutit et vomit alternativement l'eau de la mer. Ce sont deux écueils mortels car, en évitant l'un, on tombe généralement sur l'autre.

    Ulysse avait Charybde et Scylla, les enfants parisiens ont Hidalgo et NKM. L'une a allongé leurs journées, l'autre veut rétrécir leurs vacances d'été. J'ai déjà fait le calcul un jour sur ce blogue. En admettant qu'on retire deux semaines aux vacances d'été (ce qui les réduirait à un mois et quelques jours puisque l'école mord déjà sur la première semaine de juillet) on obtient une soixantaine d'heures à répartir sur environ 35 semaines. le calcul est aisé. Cela ne fait même pas deux heures de moins par semaine. Le bénéfice est négligeable, au final, mais le dommage lourd pour les familles et les enfants qui ont besoin de se reposer sur une longue période. Je n'aborde évidemment pas toutes les conséquences pour les familles recomposées ou tout simplement le cousinage, les séjours ailleurs, et cetera.

    Alors, certainement, nos enfants méritent mieux, ça oui, mieux que les inepties dont la droite et la gauche nous rebattent les oreilles depuis plusieurs années, armée de pédagogues et de chronobiologistes à l'appui. NKM reprend la vieille antienne de Châtel, à laquelle au demeurant Peillon a donné son adhésion il y a peu de temps.

    L'origine du mal se trouve ici : un rapport de l'Académie de Médecine. Tout n'est pas à jeter dans ce rapport, évidemment, mais il est à considérer avec prudence, et il y manque les références aux études sur les rythmes de l'enfant.

    Ce qui est trop drôle, c'est de voir la mauvaise foi des chronobiologistes qui constatent l'échec total de leurs préconisations. Faute de reconnaître leur erreur, ils préfèrent expliquer qu'il est trop tôt pour juger et qu'un temps d'adaptation est inévitable.

    On commence à faire les paris sur l'état des enfants à Noël ? Et en fin d'année scolaire ? Sans prétention, j'avertis depuis fort longtemps sur les dangers que font encourir à nos enfants les projets de réforme de la droite et de la gauche, et je vois que mes prédictions se réalisent en tous points. Malheureusement, on sait depuis Cassandre que rien ne sert d'avoir raison quand vos interlocuteurs ne veulent pas voir. 

    In fine, la réforme des rythmes scolaires est de la compétence du gouvernement, pas des municipalités. Ce n'est pas une raison pour faire valoir n'importe quoi et j'ai le sentiment que UMP et PS utilisent les rythmes scolaires avec des conclusions différentes surtout pour se mettre en difficulté.

    Alors oui, l'école, les enfants méritent mieux, et le compte n'y est pas, Nathalie Kosciusko-Morizet.

  • L'alliance MoDem-UDI est logique

    Je suis un peu agacé par les réactions de certains militants ou anciens militants du MoDem qui jurent que la troisième voie, c'est fini. 

    Primo, on ne gouverne pas seul dans sa tour d'ivoire et encore heureux, d'ailleurs. Ce n'est que parce que l'on doit faire des concessions que l'on peut parvenir à un projet acceptable pour une majorité. C'est l'esprit du centrisme que d'avoir en ligne de mire cette perspective.

    Secundo, pour ceux qui louchent sur leur gauche, le PS a-t-il jamais proposé quoi que ce soit au MoDem en dehors de quelques alliances locales ? Jamais. En fait, la seule proposition qui a existé s'adressait à l'UDF, c'était celle de Ségolène Royal en 2007 et s'est faite sous l'effet de l'urgence.

    La série de rebuffades suivies aurait du faire comprendre à l'aile gauche du MoDem que ce n'est pas le PS mais le centre-droit qui nous est évidemment le plus proche. Faut-il rappeler le piège de Delanoë en 2008 ? Ou encore la manière dont le MoDem a été traité par la mépris à Marseille quand il a voulu participer à des primaires ? Ou, dans la même veine, ce qu'il advient des amendements de Thierry Robert, député MoDem qui a voulu s'associer aux radicaux de gauche ? Il le dit lui-même : leur destination finale est la poubelle.

    Ni Rocard ni Delors n'ont jamais adressé le moindre signe de soutien à Bayrou alors que le PS dont ils rêvaient avait l'opportunité de l'alliance et de la majorité qui auraient été nécessaires à Delors en 1995.

    Il y a bien sûr quelques individus au PS avec lesquels on peut discuter, mais, tant que le PS ne sera pas électoralement à terre, comme je le disais hier, le pouvoir et les fonctions demeureront le ciment le plus puissant et personne ne partira.

    Il faut que ces militants (enfin, ceux qui restent avec nous) se rendent à la raison. Nombre de militants, de cadres, de députés de l'UDI ont été proches de Bayrou pendant très longtemps, y compris quand l'UMP était une machine à broyer l'UDF. Certains d'entre eux ont encore soutenu Bayrou en 2012.

    En réalité, la frange gauche du MoDem est à équidistance de l'aile droite du PS et du centre. Avec un petit effort, elle peut se déporter un peu sur sa droite et elle trouve alors sur son chemin le centre-droit, sans doute plus libéral qu'elle.

    Il y a évidemment la question de l'UMP. Je reconnais que c'est un problème. Si Juppé fait l'unanimité au MoDem, que Fillon a longtemps été bien vu, d'autres leaders, parfois locaux, ne sont pas la tasse de thé des centristes.

    Nous n'avons pas d'obligation de nous associer à l'UMP quand des représentants de ce parti ne nous plaisent pas. Rien ne nous empêche de tenter notre chance au premier tour avec l'UDI quitte à se retirer à l'issue de ce dernier si l'alliance de second tour ne nous convient pas, l'UDI faisant de son côté ce qu'elle juge bon.

    De toutes façons, l'UMP doit être jugée au cas par cas. Le rejet en bloc de ce parti est au moins aussi sectaire que l'adhésion en bloc à l'alliance aux seules forces de gauche ou écologistes.

    Autre point : le PS n'hésite pas à proposer des alliances au Front de gauche et regarde avec attendrissement le NPA, alors que l'UDI récuse tout rapprochement avec les souverainistes ou avec l'extrême-droite.

    Enfin, si l'on considère les idées et les solutions apportées par nos deux partis, une synthèse harmonieuse paraît possible.