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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 46

  • L'UDI rejoint le MoDem au PDE

    La nouvelle dont je viens de prendre connaissance ne pouvait me faire plus plaisir : l'UDI rejoint le Parti Démocrate Européen (où se trouve déjà la MoDem).

    C'est une très bonne nouvelle pour la France. Si je devais simplifier, je dirais que le PDE représente approximativement l'aile gauche de l'ADLE (Association des Démocrates et Libéraux en Europe).

    Le PDE a tenu son conseil dimanche puis a organisé un forum lundi : j'en ai suivi avec enthousiasme les conclusions.

    La refondation européenne doit être conduite de manière à répondre en même temps à deux questions démocratiques : quels sont les sujets effectifs d’action de l’Union et quelle est la place effective des citoyens dans l’Union. La subsidiarité doit être repensée car "l’Union européenne doit se centrer sur l’essentiel et non sur l’accessoire", comme l’a rappelé Marielle de Sarnez. Pour la secrétaire générale, l’essentiel, ce sont des priorités comme la protection du modèle social européen, la relance de l’économie par la production et la redéfinition de ce que doit être la concurrence, la transition vers une économie verte ou la réduction des inégalités régionales, tout en favorisant la convergence sociale, fiscale et environnementale.

    Je ne vois pas les choses autrement !

  • MoDem-UDI-UMP à Paris, c'est acté.

    Le MoDem, l'UDI et l'UMP ont donc conclu un accord de premier tour à Paris. Les trois formations partiront ensemble sur des listes communes.

    Il reste, désormais, à examiner la compatibilité des programmes.

    Sur le logement, je pense que c'est tout bon ou presque : Marielle de Sarnez réclame depuis longtemps de le rééquilibrer en faveur des classes moyennes. En effet, à Paris, on ne peut se loger qu'en étant riche ou très modeste. Christian Saint-Étienne et NKM partagent cette préoccupation. L'une et l'autre comptent sur le périphérique (entre autres mais pas seulement) pour servir cet objectif tout en abolissant la frontière entre la Capitale et les villes de la petite couronne qui lui sont frontalières.

    NKM affiche la volonté de donner plus de transparence à l'attribution des logements sociaux. Très concrète et pragmatique sur le sujet, Marielle de Sarnez propose de développer tout simplement un système à points avec des critères clairs.

    Sur la circulation et la pollution de l'air, ça va être plus difficile. Le MoDem est favorable à des solutions plus coercitives que l'UMP ou l'UDI. Toutefois, MoDem et UMP partagent un même projet de végétalisation globale de la ville. J'ai entendu NKM se prononcer en faveur d'une logistique informatisée et intelligente, accessible par smartphone, du stationnement à Paris.  Mais de mémoire, je crois avoir lu cette proposition dans l'ouvrage numérique de Christian Saint-Étienne, Paris-passion. Christian Saint-Étienne est le seul à développer un programme de promotion du véhicule particulier propre avec l'idée d'interdire l'accès des dix arrondissements centraux d'abord puis des autres ensuite à tous les véhicules qui ne respecteront pas des normes très sévères en termes d'émission à horizon 2018 puis 2020. De facto, seules les hybrides et les électriques seront capables de respecter ce cahier des charges.

    Sur la sécurité, Marielle de Sarnez rappelle que les pouvoirs de police ne sont pas dévolus au maire à Paris. Cela dit, sur le principe, elle partage avec NKM la volonté de voir se mettre en place une police municipale. Il y a en revanche des différences sur le rôle que chacune des deux leaders entendrait lui voir jouer. L'UDI et l'UMP s'accordent sur l'extension de la vidéo-surveillance dans la capitale.

    Je ne connais pas exactement les projets dans le domaine de la santé de chaque candidat, mais je sais que Marielle a plusieurs fois exprimé le sentiment que la gestion actuelle des hôpitaux de Paris étaient excessivement centralisée et bureaucratique. Il me semble qu'elle est favorable au développement de maisons de santé et à une autonomie bien plus conséquente des hôpitaux, auxquels pourraient justement être adossés les maisons de santé.

  • Grand Paris, Delanoë bien plus habile que sa dauphine

    Il y a un point sur lequel je donnerais un satisfecit à Bertrand Delanoë : sa manière de constituer le Grand Paris. Sur l'opinion exacte qu'il s'en faisait, je ne pourrais me prononcer avec exactitude, mais sur la méthode sur le terrain, en revanche, il s'est montré presque toujours habile.

    Plutôt que de chercher à absorber sa petite couronne, comme rêvent de le faire pas mal d'esprits technocratiques et brutaux (ça va souvent de paire) il a préféré constituer toute une série de petites intercommunalités. En règle générale, je pense le plus grand mal des intercommunalités, mais en ce qui concerne Delanoë, il en a plutôt bien usé car il a cherché à prolonger une série de services existant à Paris. Je pense par exemple au Velib et à autolib : pas que je pense vraiment du bien en soi de ces services, mais le fait de les prolonger en petite couronne fait sens et leur donne une légitimité, bien loin d'une capitale repliée sur elle-même. Pour vraiment bien faire les choses, il faudrait envisager une extension des autolib bien au-delà de la petite couronne, mais on se doute aussi qu'un tel système n'est pas pérenne : il supporte 5000 usagers maximum et il y a des dizaines de milliers d'habitants de la grande couronne (sans compter ceux de la province proche) qui ont besoin de se rendre à Paris tous les jours. C'est bien pour cela qu'à titre personnel, je pense que la capitale devrait préparer la révolution des mobilités individuelles en envisageant l'avènement de véhicules personnels tels que des google car (voitures intelligentes capables de rouler seules, calculer en temps réel les temps parcours et dénicher la place de stationnement disponible, tout cela en adaptant sa vitesse aux conditions de circulation), si possibles propres.

    Cette digression mise à part, je pense que le principe même d'associer en amont chaque commune sur la base de la libre adhésion à des projets de ce type est astucieux et fait bien plus pour le grand Paris que les passage en force à l'Assemblée Nationale. 

    Anne Hidalgo se rêve en tyran à la main de fer dans un gant de velours. Elle est favorable à l'actuelle mouture du futur grand Paris dont l'objet principal est de retirer le plus de pouvoirs possibles aux élus de la petite couronne et au-delà. Sans doute parce que c'est fatigant de négocier...

    Il est difficile de déterminer exactement la vision de NKM du Grand Paris. Je sais qu'elle dénonce une métropole qui serait éloigné de ses citoyens, mais je ne l'ai pas entendue en remettre en question le principe. Toutefois, si je considère les projets de végétalisation de la ville, je vois que NKM met l'accent sur les Portes afin de redonner du lien entre Paris et sa ceinture. Hidalgo, elle se concentre sur Paris intra-muros : c'est une vision plus égoïste et centralisatrice.

    Marielle de Sarnez, que l'on sait favorable au principe du Grand Paris, mise, quant à elle, avec son habituel respect pour les corps intermédiaires, à peu près tout sur l'intercommunalité dans son projet, un peu, finalement, dans la ligne de ce que Delanoë a déjà fait. Pas de mise devant le fait accompli mais des projets négociés en commun (alors que Delanoë a eu tendance à faire SES projets d'abord puis en proposer l'extension à la petite couronne). Elle pense aussi que les friches qui sont en bordure de Paris devraient être une priorité et leur réaménagement concerté avec les mairies frontalières. Elle prévoit notamment dans son projet de végétalisation de la ville (qui possède un certain nombre de points communs avec celui d'Hidalgo) une grande ceinture verte.

  • La méthode Peillon : diviser et opposer les enseignants

    J'approuve évidemment pleinement les réactions de François Bayrou et d'Alain Juppé après le projet particulièrement minable de Vincent Peillon. Toutefois, je les juge incomplètes.

    Il n'est pas suffisant de défendre la méritocratie. Je rappelle que Peillon propose de réduire les salaires des enseignants du supérieur et le reverser aux enseignants de ZEP.

    Ce minable n'a pas trouvé de meilleure idée que d'opposer les enseignants d'entre eux en tentant de faire passer les premiers pour des fainéants.

    Perso, j'ai fait une prépa et je me souviens très bien de la quantité mastodontesque de pages que nos enseignants étaient amenés à corriger sans compter des préparations millimétrées et très approfondies. Je ne pense pas qu'ils volent leur salaire.

    Peillon est vraiment un sale c.. et ses conseillers pourris des pauvres types.

    Les prépas publiques, cela reste la seule chose accessible financièrement dans les formations d'excellence. Il faut payer sinon, pour toutes les autres, des sommes de plus en plus importantes. Et ce sale con, cet abruti, connard qu'il est, veut les flinguer. Il va de soi qu'à réduire les salaires d'enseignants déjà pas payés grassement, ces derniers vont dégager du côté des études supérieures privées et les prépas finiront par s'effondrer.

    Il restera quoi après ? Ben la fac en version pédagogole (il aura bien trouvé moyen d'abattre les facs qui tiennent encore debout d'ici là) pour mes enfants ou alors un emprunt gigantesque pour financer leurs études . Et dans le monde merveilleux de Peillon, seuls les gosses de très très riches et les fils de ministres pourront faire des études.

    Enfoiré.

  • Le MoDem coincé entre son électorat et l'UMP parisienne

    J'avoue être assez ennuyé par la tournure que prennent les choses à Paris. Quand je discute autour de moi, je vois pas mal de personnes toutes prêtes à donner leur voix au MoDem (entre autres pour claquer les Socialistes ou Hidalgo) mais certainement pas à l'UMP.

    Autant je me vois très bien me montrer convaincant pour emporter leur adhésion en faveur de mon parti, autant je ne vois pas ce que je pourrais dire pour les convaincre de voter UMP. Non seulement je ne le vois pas, mais je n'en ai pas même l'envie.

    C'est un peu ce que je disais dans une note récente : Paris s'emporte au centre, pas à droite. Si on avait une sorte de Juppé à Paris, ce serait jouable. Les personnes auxquelles je pense ont plutôt une bonne opinion de Juppé. Elles pourraient voter pour lui. Fillon, ça passerait pour certaines d'entre elles. Le problème de NKM c'est qu'elle est très compromise dans le sarkozysme, primo, et que secundo, elle s'est lancée dans une course-poursuite à la proposition bobo tout en se montrant droitière quand cela n'avait pas lieu d'être.

    Je ne dis pas que j'approuve Jean-François de s'être rallié à Hidalgo (loin de là, même) mais j'avoue que je peux comprendre qu'il freine des quatre fers, voire que la simple pensée d'une alliance avec l'UMP parisienne le révulse littéralement. Ce n'est pas tant de l'UMP en soi dont il ne veut pas (encore que...) que celle de Paris qu'il ne supporte pas. Après, il y a aussi des divergences sur la gestion de Paris, et, pour ce qui le concerne, j'ai aussi quelques désaccords avec lui (pas sur tout, mais quand même, il y en a et pas mineurs) sans pour autant me reconnaître dans ce que propose l'UMP.

    C'est ça qui est triste, au fond : il y a la place à Paris, pour une belle candidature de centre-droit mais il n'y a personne pour l'incarner et en plus, il faudrait commencer par accomplir un travail d'Hercule à l'échelle politique : dégager les féodaux actuels. Mission impossible pour l'instant. Sans vouloir peiner Fred, je crois qu'il y a un de ses postulats qui est faux : celui de penser que l'électeur est naturellement bon. Il peut être au courant de toutes les manigances pourries de son élu, cela ne l'empêchera pas de voter pour. Pas sûr qu'il n'aille pas jusqu'à en approuver certaines. Il n'y aurait pas de Berlusconi en Italie ou encore de Dassault, Kastendeuch, Aeschliman, Balkany, Ceccaldi-Reynaud et quelques autres encore dans les Hauts de Seine. On peut informer de tout ce qu'on voudra un électeur, s'il a décidé de fermer les yeux, il le fera. 

    Le malheur, c'est que la force centrale que Jean-François appelait de ses voeux, elle ne peut pas gagner toute seule. Lui, il préconise l'alliance à gauche. Moi, je suis favorable à l'indépendance ou une alliance avec une droite modérée. J'ai cru au départ que ce pouvait être NKM d'autant qu'elle avait donné des signes positifs en cherchant à dégager les Tibéri. Mais je crois que je me suis trompé. Je regrettais que Marielle ne mène pas une campagne centrale à Paris, mais il faut bien voir qu'elle est plutôt identifiée à gauche qu'à droite par l'électorat parisien, même si elle capte aussi un électorat de droite modérée.

    Bref, c'est no future à Paris. Coincé entre l'UMP et Hidalgo.

    Parfois, je me dis qu'il y aurait les Verts (au moins, ils ne feront pas de Paris un gros fromage à bobos et promoteurs immobiliers) mais ils sont tellement gauchistes, dogmatiques et anti-voitures primaires qu'on ne peut pas discuter avec eux. Pourtant, sur les fondamentaux, en termes d'environnement de vie (j'exclus tout le reste) ils sont probablement dans le juste à long terme.

    Bref, c'est plié, on est reparti pour 5 années de bobocratie socialiste à Paris.

  • Atteindre les électeurs, filtres infranchissables

    Très souvent, quand je considère l'agitation qui secoue les réseaux sociaux un immense sentiment de vacuité m'envahit.

    Je prends un exemple : cette semaine, quelques cadres et élus du MoDem se sont ralliés à Anne Hidalgo à Paris. Cela a entraîné quelques cris de triomphe à gauche et des échanges aigre-doux sur les forums et groupes MoDem. Çà et là, on en discute comme d'une fin du monde et le premier des événements de la semaine. Il y a même eu quelques titres dans la presse.

    Eh bien sortez dans les rues de Paris et interrogez les passants, c'est bien simple : c'est passé complètement inaperçu. Tout le monde l'ignore.

    En fait, parlez du MoDem à un Parisien moyen, tout ce qu'il ne connaît, c'est Marielle de Sarnez. Il ignore absolument tout des autres quels que soient leurs efforts pour s'agiter. Et encore, je parle des Parisiens qui remplissent leurs devoirs citoyens et suivent de très loin la politique. Les autres, c'est encore pire.

    L'inconvénient, c'est que ce qui vaut pour ce genre de non-événement vaut aussi pour tout le reste. Tout le monde ignore que quelques cadres ont fait défection, mais tout le monde ignore également les propositions de Marielle de Sarnez pour Paris. A vrai dire, pas grand monde ne connaît dans le détail non plus celles d'Hidalgo ou de NKM...

    Rien de plus fastidieux que les élucubrations des donneurs de leçons de tous horizons assurant connaître ce que veulent les "vrais gens" et prétendant parler en leur nom. Ça, ça pullule sur la Toile politique.

    En fait, c'est super-dur de passer les filtres de l'actualité. Il faut vraiment un très très très gros bruit pour que son écho atteigne les oreilles les plus éloignées.

    Du coup, il ne faut pas se biler quand des aigris, des paranos ou des furieux viennent cracher leur venin. Il y a trois personnes qui les lisent, personne ne les écoute et tout le monde s'en fout ou presque.

    Un blog comme le mien ne sert quasiment à rien. Un peu en interne et c'est tout. La blogosphère, les réseaux, ce sont des positions qu'il faut tenir, mais qui ne servent à rien ou presque. Face aux moyens phénoménaux de la mairie de Paris, c'est clair qu'il y a une disproportion insurmontable.

    Corollairement, les tractages et la présence sur les marchés, c'est quasiment aussi inefficace. Cela ne touche personne. A la limite, si on réussit à occuper tout un arrondissement et à le repeindre en orange avec quelques slogans bien sentis, on peut avoir un peu plus de chance de faire du bruit.

    Il y a eu une année où le MoDem avait eu des initiatives sympas sur un marché du 15ème : les militants offraient des fleurs aux femmes et distribuaient des oranges (ou même des jus d'orange) aux passants. Ça ne brassait pas d'idées, mais on se faisait connaître. Le problème, c'est que les partis disparaissent sitôt les élections terminées alors qu'il faudrait de l'endurance et occuper le terrain sur le long terme. 

    Il n'y pas meilleure assurance d'être inaudible que de paraphraser d'autres offres politiques. J'ai compris que le MoDem allait décliner quand je l'ai vu commencer à applaudir les Éva Joly, Augustin Legrand et admirer les Piketty et compagnie. Les stars "au grand coeur" de la gauche bobo, en somme. Ce jour-là, j'ai compris que ce parti s'était complètement asséché. Il ne restait plus qu'une base militante qui tournait en rond.

    Tenter de débattre pragmatiquement d'idées, a fortiori d'en trouver, dans les réseaux militants, c'est la croix et la bannière. La plupart du temps, ils relaient des idées convenues, font du copié-collé, adorent parler des alliances et de leurs valeurs, commentent l'actualité éruptive et répètent sinon à l'envie, en fait de propositions, les annonces à la mode. Tout effort pour engager le débat, ouvrir la réflexion se heurte au mieux à un désintérêt poli, au pire à une méfiance hargneuse. Bien sûr, il y a toujours des esprits éclairés qui soulèvent des problèmes intéressants, mais la plupart du temps on fait un grand foin de propositions aussi futiles qu'inutiles. 

    Ah, les dernières en date au hasard : le vote blanc, la réforme fiscale. 

    Ah, l'archétype de cette politique "citoyenne" comme s'en prévalent pompeusement leurs promoteurs, c'est l'énième avatar de gauche Nouvelle Donne. J'ai lu leurs propositions. Vous croyez qu'il n'y a pas assez d'impôts ? Première proposition, en créer un nouveau, je la cite : 

    Créer un impôt européen sur les bénéfices des entreprises.

    En fait, c'est bien simple : tout le début de leur programme ne parle que d'impôt et de la meilleure manière de le recouvrer. Aucun poncif ne nous est épargné : sur les banques, les paradis fiscaux, l'impôt progressif, Piketty, les sociétés...

    Alors, dans la première partie, il n'est question que d'impôts et dans la seconde, que de dépenses...J'ai bon ? Et après nous avoir assommé d'impôts et de dépenses supplémentaires, ces gens-là nous entonnent leur habituel couplet sur la démocratie et la dictature des marchés (au passage, en accroissant la dette, ils nous en rendront encore plus dépendants...).

    Déjà, moi, un parti qui commence par un slogan qui contient le mot "changer", je me méfie aussitôt. Bon, je m'acharne contre un groupuscule qui n'est pas prêt de parvenir à se faire connaître mais il incarne tellement bien les discours en creux entendus pendant toutes ces dernières années sur les réseaux...Il n'y manque que la politique 2.0 (ou 3.0, je ne sais plus où, on en est, peut-être 4.0 finalement) et autres délires électro-cosmogoniques des "réservoirs et fabriques" à idées de tout poil.

    Marx, c'est mieux écrit et plus construit, entre nous. Je me rassure sur un point : ceux-là, ils ne risquent pas de dépasser les 0.5% (en étant très optimiste parce que c'est déjà beaucoup pour une secte) : on les sent tellement "proches" des préoccupations ordinaires de leurs concitoyens...

    Voilà, je suis un peu désabusé, je pense. Il y a une initiative que j'ai aimée au MoDem, c'était le shadow cabinet, même si je trouvais que les interventions manquaient souvent de fond. L'idée a été reprise à l'UDI et certains dossiers creusés. Espérons que l'Alternative se dote d'un vrai contre-gouvernement en faisant connaître ses contre-mesures. J'avais pour ma part été ébloui par ce qu'avaient su faire les LibDems en Angleterre avant qu'ils accèdent au pouvoir.

  • MoDem-UMP, c'est définitivement exclu à Marseille

    Je me méfie de longue date de Gaudin. Je me souviens encore de ses valeurs communes avec le FN à la fin des années 80. 

    Mais là, je crois que le fond a pris le pas sur la forme : avec sa sortie contre Bennhamias, on a vu l'antisémitisme larvé du personnage s'agiter comme un ver solitaire au milieu d'une diarrhée.

    On sait ce qu'il faut faire désormais : le bouter définitivement de Marseille. Ne pas hésiter à voter à gauche au second tour si nécessaire pour cela.

    J'espère que l'UDI va se retirer de l'alliance avec l'UMP immédiatement là-bas, sinon ce n'est pas la peine de parler de centre ou de droite humanistes.J'espère qu'Arlette Fructus va prendre ses responsabilités.

    J'attends également une réaction officielle de l'UMP.

  • Ah, si Marielle menait la bataille à Paris !

    J'ai un gros coup de déprime, là : avec les dernière erreurs de débutante de NKM, je comprends bien que la gauche est partie pour garder Paris fingers in the noise. Je suis surpris. Je la croyais tout de même plus tactique. Elle n'a pas compris un truc : ce n'est pas la peine de jouer à la bobo romantique pour gagner la capitale. Ça loupe complètement son but et ça fait bien rigoler toute la gauche. Côté Hidalgo, on est évidemment mort de rire. Et pour ne pas arranger les choses, NKM balance des approximations (sauf sur l'augmentation des taxes, bien réelle, elle).

    Il y a une chose qui me paraît de plus en plus patente à Paris : ce n'est pas possible de remporter la capitale à droite. Il faut gagner par le centre, ce qui signifie un leader centriste que la droite appuie. 

    Si c'était Marielle de Sarnez qui menait la bataille, avec sa rigueur, son sérieux, son honnêteté, sa pertinence et ses idées, je pense que les Socialistes pourraient commencer à pleurer sur la perte de la capitale.

    Le MoDem parisien est au centre-gauche en grande partie (je le dis depuis le début que c'est un parti de centre-gauche !). NKM aurait dû le comprendre et contacter les élus un par un pour tenter de les conserver, quitte à remanier son programme. Pendant ce temps, à gauche, on leur ouvre chaleureusement les bras et on leur réserve des postes. Alors évidemment, ils font les grenouilles et ils sautent dans tous les sens et forcément, y'en a une partie qui tombent du côté gauche...

    J'aime beaucoup Christian Saint-Étienne à l'UDI. Je pense même que c'est lui qui a le programme le plus juste, le meilleur, le moins démago, mais malheureusement, il n'a pas la stature ni le charisme politiques pour faire valoir davantage ce qu'il propose. 

    Moi, c'était mon idée initiale : un tandem Borloo-Marielle pour porter un projet fort. Marielle était prête à s'engager. Pas de pot, ça ne s'est pas fait.

    Le problème, ce sont les barons UMP. Ils foutent la merde systématiquement et torpillent à chaque fois la reconquête de Paris. Ils ont fait échouer Séguin qui était un bon candidat en 2001 et là, en sous-main, ils continuent à placer des chausse-trappe. C'est évident qu'ils ne font pas de cadeaux à NKM et qu'ils attendent le 1er faux pas pour l'enfoncer.

    C'est dans les semaines qui viennent qu'on va voir ce qu'elle vaut : elle a fortement intérêt à rectifier le cap, en commençant déjà par venir dire bonjour à ses propres troupes (qui commencent à râler d'être traitées comme quantité négligeable, à ce que je comprends...).

    Bref, je le sens mal : on en est réduit à attendre une erreur d'Hidalgo et, à mon avis, elle n'est pas du genre à faire des erreurs. Je dirais même que je ne l'ai pas vue en faire une seule depuis qu'elle est en campagne (je ne parle pas de son programme, je suis vent debout contre, mais de sa tactique). Elle nous joue la campagne à la force tranquille façon Mitterrand en 1988 et ça risque de produire le même résultat : elle va laminer la droite, et ce, en dépit d'une conjoncture défavorable à la gauche. Elle peut dire merci aux centristes qui la rallient, en tout cas...

    NKM doit comprendre une chose : si elle veut redresser la barre, elle doit associer ses partenaires au maximum et éviter un face à face très périlleux contre Hidalgo. Toute majorité bénéficiera toujours d'une prime aux sortants dans une élection municipale. Il faut du solide en face, et qui connaît bien les dossiers et Paris.

  • La gauche et le centre : l'impasse.

    J'écris cette petite note presqu'à usage interne, en fait : elle s'adresse à tous mes camarades et amis militants au MoDem, venus souvent de la gauche, que je vois amers et déçus parce qu'ils ont l'impression que le MoDem change de cap. Je fais ainsi suite à un premier billet sur le sujet.

    Il est vrai, en nous associant avec l'UDI, en choisissant de privilégier des accords avec la droite républicaine et modérée, la direction du MoDem semble faire retour de balancier et pencher désormais vers le centre-droit.

    Je n'ignore bien sûr pas les différences qui existent entre vous, militants démocrates mais de centre-gauche, et les sensibilités libérales et centristes qui n'ont parfois pas hésité à appuyer Nicolas Sarkozy que généralement vous exécrez. Je voudrais vous faire toutefois observer ces quelques points :

    Concrètement, pouvez-vous me dire ce que la gauche a offert ou proposé au MoDem ? Rien.

    Comme Nicolas Sarkozy, à l'occasion des élections municipales elle a généralement essayé de débaucher nos élus ou nos candidats et le plus souvent, elle s'est contentée de leur claquer la porte au nez. Considérez seulement l'attitude de la gauche avec Jean-Luc Benhamias à Marseille, lui qui est allé jusqu'à se revendiquer de la majorité présidentielle ou, en 2008, celle de Bertrand Delanoë avec Marielle de Sarnez, se gardant bien de lui faire la moindre proposition politique à l'issue du deuxième tour, ou plus récemment, l'attitude du PS n'offrant comme perspective à François Bayrou que de se fondre dans le programme de François Hollande, et vous comprendrez qu'il n'y a pas de place pour nous à gauche. Aucune, ne vous y trompez pas, et pourtant, jamais le programme du centre n'a été aussi proche de la gauche que celui du Projet Humaniste de 2008. C'est un militant de centre-droit qui vous le dis.

    Alors quoi ? Continuer à nous enfermer dans une tour d'ivoire ? Nous savons très bien qu'ainsi, nous allons vers une mort lente mais inéluctable. Continuer à frapper à la porte de la gauche ? Ne croyez-vous pas que les amants mille fois éconduits finissent par être ridicules ? N'en fait-on d'ailleurs pas des sujets cocasses de comédies ? Je vous pose la question sans jeux de mots : quelle alternative ?

    L'indépendance, c'est la mort. L'alliance à gauche, c'est foutu, et pour ceux qui trouveraient qu'une certaine droite pue, je fais observer qu'une certaine gauche ne sent pas forcément meilleur.

    Sur l'Europe, sur notre identité et celle des autres, sur la fiscalité et la solidarité, nous avons au centre avec François Bayrou et Jean-Louis Borloo des leaders au discours clair et sans ambiguïtés, dans un sens ou dans l'autre. A condition de constituer un pôle puissant, nous pouvons finir par imposer une partie de nos vues à la droite et nous ne nous interdisons pas d'approuver ce qui nous paraîtra favorable à la France. Je rappelle que Jean-Louis Borloo a usé de cet élément de langage cher à François Bayrou dès le début de la nouvelle mandature législative.

    Votre départ, je suis désolé de vous le dire, ne changera pas le cours de l'histoire et le MoDem continuera bon an mal an son chemin. Mais vous, vous vous enlèverez un moyen de peser sur l'action politique. Vous cesserez d'être le nécessaire poil à gratter qui rappellera au centre le caractère impératif de la solidarité. Vous partirez, amers, et ne gagnerez rien, car vous imaginerez reproduire dans le tissu associatif ce que vous avez voulu créer au sein d'un parti. Or, vous découvrirez qu'il n'en va pas autrement dans les associations : ne vous leurrez pas, elles connaissent les mêmes contradictions et obstacles que les partis coloration politique mise à part. Quelle que soit la structure dans laquelle il se réfugie, l'humain reste humain.

    Humain trop humain, a écrit Friedich Nietszche, donnant cet aphorisme comme titre à l'un de ses ouvrages majeurs. Si je me refuse à écarter définitivement toute forme de métaphysique de nos valeurs, comme le voudrait ce philosophe fameux, je retiens de son ouvrage la volonté d'écrire une chimie de nos représentations morales et de nos sentiments tout en nuance. Foin des oppositions radicales, les aphorismes de Niezsche disent simplement que l'erreur naît au moins autant de la vérité qu'elle ne s'y oppose ou encore qu'il existe un lien presqu'indissoluble entre égoïsme et altruisme. Ces nuances subtiles ne sont pas constitutives de nos structures sociales mais bien de la nature humaine. 

    En allant chercher ailleurs ce que vous avez cru ne pas trouver au MoDem, vous n'y rencontrerez, et à nouveau, que de l'humain. Vous pouvez vous en réjouir ou en pleurer, mais vous ne pourrez l'éviter.

  • L'ennemi, c'est la collusion, pas la richesse !

    Il y en France (mais pas seulement)n une incessante chasse aux riches : constamment on trouve dans les propositions de la sphère politique le prédicat moral sous-jacent que toute richesse est forcément mal acquise, que l'enrichissement est un vice. Et donc, la sphère politique n'a de cesse que de vouloir réparer ce qu'elle considère comme une "injustice" çà grands coups de fiscalité "sociale" et "solidaire". Très régulièrement on entend tel prophète dénoncer le scandale de ce que les riches ne paient pas plus d'impôts.

    Le scandale, il n'est pas là. Le scandale, et Bayrou et les Libéraux ont en commun d'être les seuls à le dénoncer, c'est la collusion incessante entre la direction des plus grandes entreprises et banques et la très haute fonction publique, collusion qui s'étend jusqu'à la sphère politique.

    On est, en France, successivement haut-fonctionnaire, puis PDG d'un grand groupe dont on finit par ne plus savoir s'il est privé ou public, puis à nouveau haut-fonctionnaire, ou encore conseiller d'une influente personnalité politique.

    Par exemple, j'ai entendu récemment qu'Ayrault (sans en aviser Moscovici qui n'avait rien demandé !) voulait placer François Villeroy de Galhau à la tête du trésor. François Villeroy de Galhau est un homme très honorable, il a une réflexion éthique sur la finance, et, comme numéro 2 de BNP Paribas, il a la réputation d'être un homme compétent et efficace.

    Mais, si j'en crois sa biographie, voilà un homme qui a été haut-fonctionnaire, directeur de cabinet de DSK, conseiller économique du même homme, puis a pris la tête de Cetelem et enfin, est monté en grade dans la principale banque française, la BNP, que je citais.

    En soi, ce ne serait pas un parcours qui me dérangerait s'il n'en allait pas de même d'à peu près tous les profils similaires. Toujours ces liens inextricables, intrinsèquement mêlés, entre banques, très grandes entreprises, très haute fonction publique et politique.

    Abus de pouvoir, le livre fameux que Bayrou a écrit contre les réseaux et notamment ceux de Sarkozy devrait être un classique pour qui entre en politique, désormais. Je regrette toutefois que Bayrou se soit polarisé sur les seuls réseaux sarkozystes alors même qu'il reconnaît que la panier de crabes est au moins aussi rempli à gauche. Ce qui agace, c'est que sur cet aile de l'échiquier politique, il s'accompagne d'une hypocrisie renversante. 

    Si le propos de Pulp libéralisme est plus large et s'alimente très clairement des thèses de l'école autrichienne d'économie, il n'en distingue pas moins, avec la même force, un capitalisme "pur" et ce qu'il appelle le capitalisme de connivence.

    In fine, la volonté moralisante empreinte de vulgate marxiste qui imprègne une large part du spectre politique est d'autant plus insupportable qu'il n'existe aucune volonté de mettre fin à ce fonctionnement qui ne peut pas préserver l'intérêt de chaque citoyen. Quand bien même les hauts fonctionnaires nommés seraient compétents et honnêtes, pour l'entrepreneur moyen ou petit, le combat n'est pas égal, et on ne peut avoir de garantie d'impartialité quand une décision est prise, avec de tels mélanges. Comprenons-nous au demeurant, je suis pas en train de dire que de très grosses entreprises en profitent : quand l'État contraint un producteur d'énergie à vendre sa production à prix contraint ou de très grosses banques à racheter ses emprunts pourris, c'est bien les entreprises visées qui subissent des dommages, pas l'État. Je suis bien certain qu'une entreprise qui ne serait pas nourrie à la haute fonction publique d'État n'accepte en aucun cas de tels diktats.

    La gauche en particulier, mais aussi une partie de la droite, notamment les Gaullistes (qui sont Étatistes et souvent encore plus dirigistes que les Socialistes) et le Front National induisent constamment les Français en erreur en opposant le grand capital, à la manière marxiste, et l'intérêt du citoyen. Terminologie primaire qui détourne le citoyen de la vraie question (celle-là même que Bayrou pose avec une très grande acuité dans son ouvrage) : les décisions prises le sont-elles en toute indépendance ?