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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 19

  • Anne Hidalgo, Christiane Taubira, parcours populaires

    Bien que je sois un adversaire féroce tant d'Anne Hidalgo que de Christiane Taubira, je ne leur dénie pas pour autant certaines qualités.

    1. L'une et l'autre viennent de milieux vraiment modestes. C'est devenu chose rare dans la sphère politique, suffisamment pour que cela soit souligné.  Christiane Taubira provient d'une famille nombreuse abandonnée par leur père tandis que leur mère, seule et courageuse, se battait pour élever tous ses enfants. Par malheur, elle décède quand Christiane Taubira a 16 ans et les onze enfants ont dû se débrouiller seuls. Anne Hidalgo a eu plus de chance mais elle vient d'une famille modeste : père électricien et mère couturière. Ce qui ne cesse de m'étonner, d'ailleurs, c'est leurs accointances avec les bobos. Curieux. Ce ne sont pourtant pas les mêmes milieux.

    2. L'une et l'autre ont de la constance dans les valeurs (quitte à persévérer dans l'erreur). Leur vivre-ensemble a le dont de m'exaspérer et je les trouve laxistes l'une et l'autre, mais enfin, elles tiennent bon sur leurs positions et ne se laissent pas porter par le courant.

    3. Anne Hidalgo a réussi avec un talent certain a agréger la totalité de la gauche à Paris, du PCF jusqu'au centre-gauche (ex aile gauche du MoDem). Les écolos sont coincés et leur opposition a fait long feu, ils ne peuvent rien contre elle, quant à la droite, même si elle a un peu progressé, elle ne parvient pas à proposer un vrai plan alternatif pour Paris. Au fond, elle l'imite et on sait tous que les électeurs préfèrent toujours l'original à la copie...

    4.Christiane Taubira ne se laisse jamais marcher sur les pieds et a défendu avec un certain panache le mariage pour tous.

    Les fleurs s'arrêtent là. Je suis en désaccord, parfois grave, sur presque tout avec elles.

  • Billet annulé.

    Tiens, je vais être plus radical que dans mon dernier billet. Prenons exemple sur le Canada dont le premier ministre a annoncé que le pays n'accueillerait en fait de migrants que les familles, les femmes avec enfants ou les hommes seuls s'ils sont homosexuels (donc menacés). Pour le reste, hommes célibataires ou même jeunes mineurs d'un certain âge, c'est niet (en conservant quand même la licence de traiter au cas par cas les individus). C'est peut-être excessif, mais on doit pouvoir un moyen-terme, en Europe, pour pouvoir donner une priorité aux familles sur des hommes seuls d'autant que leur présence pose un certain nombre de problèmes comme le souligne Atlantico.

    Nous pourrions suivre l'exemple du Canada mais avec de sérieuses réserves toutefois : il me paraît fondé d'accueillir des minorités religieuses persécutées, Chrétiens d'Orient, Yézidis, Bahaïs venus d'Iran et cetera, ainsi que les réfugiés politiques (tant, du moins, qu'ils adhèrent à nos principes démocratiques).

    Bravo à Atlantico d'avoir attiré l'attention sur ce déséquilibre démographique.

    NB : ce billet a été modifié, j'en ai écrit une première version que j'ai finalement jugée excessive.

    MAJ : Après avoir discuté avec Yann, un lecteur du blog et quelqu'un avec lequel j'échange sur twitter, j'ai décidé d'annuler ce billet. Ce n'est pas juste de faire payer au plus grand nombre les agissements d'une toute petite minorité.

    Je pense, en revanche, que chaque pays européen devrait plus que lourdement insister quand il y a une demande d'asile ou d'accueil sur les valeurs de l'Europe en ce qui concerne les femmes.

    Comme je l'ai dit à Yann, je suis absolument convaincu que la place que chaque peuple réserve aux femmes est la clef de tout en termes de liberté et de bonheur. On ne devrait jamais transiger sur ce point ni se permettre la moindre faiblesse. Je pense que les agresseurs des femmes ne doivent pas rester en Europe, cela, je le maintiens, et également, comme en Norvège, que l'on dispense des "cours" de civilisation de manière obligatoire à tous ceux qui viennent de pays où les femmes sont maltraitées afin de bien leur préciser notre point de vue et ce que l'on attend d'eux s'ils veulent pouvoir demeurer sur notre sol.

    Il existe un programme de ce type en Norvège mais il est facultatif. Il devrait être impératif et assorti de mises en garde très nettes et suivies d'effets si les femmes ne sont pas respectées.

     

  • Il faut cesser de jouer aux bisounours avec les migrants récalcitrants aux droits des femmes

    Ce qui s'est passé en Allemagne m'a quand même scié. Une police débordée par des racailles nourries, logées et accueillies avec trop de bonté s'en prenant aux femmes européennes.

    Mais s'ils menaçaient la police et les femmes, fallait tirer, bon sang. Avec des Tasers si la police allemande en disposait, à balles réelles à défaut et en cas de danger.

    Ensuite, il faut cesser de faire le bisounours avec les réfugiés. Les familles (qui se tiennent tranquilles), on peut comprendre que c'est humain de les accueillir. Mais les hommes célibataires qui montrent la moindre marque d'irrespect pour les femmes, il faut les renvoyer illico presto chez eux, pays en guerre ou non. 

    Plus généralement, le respect des femmes dans les pays d'origine devrait être un marqueur pour tolérer ou non un migrant sur le sol européen. Un Égyptien, un Pakistanais, un Afghan, on peut avoir d'emblée un a priori et le soumettre à un interrogatoire serré sur ses convictions. Partout où la pratique religieuse justifie un traitement indigne avec les femmes, et cela vaut pour l'Islam partout où il est très réactionnaire, nous, Européens, sommes fondés à avoir des a priori. Je note que cela vaut aussi pour les pays d'Amérique du Sud où c'est l'Église catholique qui oppresse les femmes. Même tarif pour les Indiens bien que je ne voie pas clairement le rapport entre l'hindouisme et la misogynie.

    Il ne s'agit pas de jouer au gentil bwana éducateur mais de prévenir le migrant qu'au premier incident avec une femme, c'est dehors tout de suite et bien leur rappeler qu'eux, considèrent les Européennes comme des prostituées, mais que nous, les considérons comme des violeurs et agirons en conséquence.

    Plus généralement, dehors tous ceux qui causent des incidents et agressent sous quelque forme que ce soit. Il faut cesser de faire l'humaniste imbécile et ne tendre la main qu'aux méritants.

  • Un néo-stoïcisme pour le MoDem ?

    En ce début d'année 2016 je viens de renouveler mon adhésion au MoDem, et ce pour la neuvième fois. J'ai esquissé le 14 décembre dernier l'axe majeur d'un nouveau projet politique.

    Les philosophies antiques ont cette supériorité sur les pensées abstraites modernes qu'elles sont tournées vers des sagesses pratiques. Pythagoriciens, Platoniciens, Cyniques, Aristotéliciens, Épicuriens, Stoïciens et d'autres encore ont tous en vue l'amélioration de l'Homme par l'Homme et non par une quelconque idéologie.

    Toutes ces pensées m'intéressent, mais j'ai un attachement particulier pour le stoïcisme. Le stoïcisme n'offre pas comme perspective le changement d'autrui mais celui de se changer soi-même. Ce n'est pas pour autant un repli sur soi puisque le stoïcien considère que tout individu, d'où qu'il vienne, peu importe son pays, a vocation à être son concitoyen et compatriote. 

    Le stoïcisme m'intéresse parce qu'il propose à l'être humain d'être l'acteur de son propre changement, d'être l'acteur de son Bien. 

    Il y a une traduction politique de cette considération : nous citoyens, avons le pouvoir d'agir sur l'ordre des choses parce que nous pouvons choisir ce que nous décidons de faire.

    D'un point de vue stoïcien, il est peu utile de chercher à dévier ce sur quoi nous n'avons pas ou que peu prise. Mieux vaut se concentrer sur les choses qui sont à notre portée. 

    Au nom d'une telle morale, on pourrait verser dans l'ascèse par refus du consumérisme mais on peut aussi en faire une traduction économique en estimant que notre porte-monnaie est susceptible de devenir intelligent et orienter alors nos dépenses en vertu de ce que nous jugeons être le Bien ou non. Sur cette base, on doit pouvoir décliner une large palette de labels garantissant l'adhésion à une charte éthique, environnementale ou simplement économique. Comme dans l'ordo-libéralisme, l'État aurait comme rôle principal d'être un arbitre et un régulateur fiable en garantissant l'authenticité et la qualité des labels.

    Les lecteurs de ce billet pourraient me demander pourquoi j'ai choisi le stoïcisme pour éclairer la doctrine politique du MoDem et les idées de Bayrou. J'apprécie les Stoïciens à deux égards :

    - à aucun moment, à l'inverse de Platon ou Aristote, ils n'ont cherché, dans leurs théories, à instaurer un gouvernement de sages, de philosophes ou de tout ce que vous voudrez de tel.

    - mais ils ne tombent pas pour autant dans le travers de l'épicurisme, le repli sur l'amitié au détriment de l'investissement politique.

    Un stoïcien tend à penser que son action vertueuse a un impact sur l'ensemble de la cité, principalement parce qu'il a conscience d'un ordre supérieur qui guide sa marche vers le Bien. Denis Badré, ancien sénateur du MoDem, exprimait au fond une idée assez similaire dans un aphorisme de sa composition au cours d'une conversation que j'avais eue avec lui, il y a quelques année :

    « Pour que son sillon soit droit, le laboureur oriente sa charrue vers une étoile. »

    Pas de folie des grandeurs pour autant ; Marc-Aurèle écrit un jour en s'adressant à lui-même «Ne t'attends pas à la République de Platon, mais sois satisfait du plus petit progrès, et, ce résultat, ne le considère pas comme une petite chose.»

    C'est un idéal de modération qui devrait guider notre réflexion politique. Appliqué à l'école, par exemple, on en finirait avec les réformes imbéciles et successives qui la chamboulent en tout sens et sont maintenues malgré leur inefficacité crasse et démontrée. 

    Il y a un dernier aspect fort sympathique dans le stoïcisme : le refus de la soumission. Soyons clair : il ne s'agit pas de se révolter pour se révolter mais bien plus simplement de conserver envers et contre tout sa liberté et tout particulièrement sa liberté de représentation, notamment face aux fantasmes des passions.

    Je ne suis pas le seul à réfléchir au renouvellement de l'action politique. Cela intéresse aussi Authueil qui vient d'écrire un billet à propos du "collaboratif"en politique sur son blog.

     

  • Pompiers agressés, salle incendiée en Corse, plus nul que le gouvernement, tu meurs

    J'ai beau être centriste, il y a des fois, je sens la moutarde me monter au nez. Comme d'habitude, il faut passer de magazine en magazine et consulter pas mal de témoignages avant d'avoir la vérité.

    Que s'est-il passé aux Jardins de l'Empereur à Ajaccio? C'est simple à relater. Des pompiers et des policiers ont été attirés dans un guet-apens puis agressés aux cris de "Sales Corses de merde, cassez-vous, vous n'êtes pas chez vous ici !".

    Les Corses sont des gens qui ont généralement le sang chaud. Qu'ont-ils fait ? Eh bien ils sont revenus et ils ont démontré qu'ils étaient chez eux dans les Jardins de l'Empereur. Évidemment, les esprits les plus échauffés et radicaux se sont lâchés à leur tour.

    Ce qui est malheureux, dans ce genre de cas, c'est que ce ne sont jamais les bonnes personnes qui payent. Je ne sais pas qui fréquentait la salle de prière du quartier. Certains disent qu'elle était clandestine, d'autres qu'elle était fréquentée par des Salafistes, mais ce sont des rumeurs que je ne peux ni infirmer ni confirmer dans l'immédiat. Un kebab a été vandalisé. On peut raisonnablement supposer que son propriétaire n'avait rien à voir avec la racaille qui attendait les pompiers.

    C'est le laxisme du gouvernement depuis de longues années qui finit par inspirer aux gens ordinaires le désir de faire justice soi-même.

    Il aurait fallu faire une descente dans la cité, tabasser tous les encagoulés et en coffrer un maximum. C'est cela qu'il fallait faire et très vite. Mais puisque la police et l'État semblent avoir les mains liées d'autres ont voulu s'en charger avec les dérapages fâcheux que l'on connaît.

    Alors parler de violences xénophobes une fois qu'on a tous les éléments en mains, c'est un peu plus que réducteur. Bien sûr il y a du racisme, mais ce n'est pas le moteur des manifestations. Le fond, c'est la volonté des Corses de montrer, y compris par la force, aux délinquants des cités qu'ils ne feront pas la loi. Et malheureusement, comme elles concentrent une forte population arabo-musulmane, les amalgames deviennent la règle, et, une fois encore, la majorité silencieuse paie pour les agissements d'une minorité. Peut-être aussi, après tout, gagnerait-elle à cesser de se montrer silencieuse quand des pompiers sont agressés.

  • Hidalgo et Brossat ouvrent la porte à la délinquance.

    L'alliance bobo-coco, rien de pire à Paris. Les premiers soulagent leur mauvaise conscience à coups de logements dits sociaux pour les délinquants, les seconds se vengent de leur impuissance en faisant tout pour les implanter là où il y a du bourgeois.

    Une fois encore, Brossat et Hidalgo montrent leur absence d'intérêt pour les classes moyennes et les Parisiens en difficulté. Leur dernière idée est de construire des centres d'accueil pour migrants sans-papiers (une sacrée prime à l'illégalité en somme) et SDF en plein Bois de Boulogne. 

    Partout où les Socialistes ont créé des logements sociaux ils ont amené de la délinquance. Le laxisme et la mauvaise conscience qui sont consubstantiels à leur idéologie, le refus d'admettre le primat de la responsabilité individuelle, les conduisent à offrir aux trafiquants et aux agresseurs de toutes sortes une prime à leur délinquance.

    C'est en tout cas ce qu'il s'est passé systématiquement dès que Delanoë puis Hidalgo et leur majorité ont construit des logements sociaux.

    Dans le principe, je ne suis pas contre leur construction, mais dans les faits, j'y suis hostile sans révision radicale des critères d'attribution. Ce sont ceux-là que les Socialistes ne veulent pas toucher. Ils n'y considèrent que la situation sociale et jamais le comportement des individus pressentis.

    Anne Hidalgo avait annoncé en janvier 2014 la mise en place d'un système de scoring. J'avais eu accès au pré-pojet et bien vu que tout cela était tout sauf transparent et surtout, fleurait bon l'artifice.

    L'opposition avait eu la bêtise de soutenir ce projet complètement creux au mois d'août qui avait suivi.

    La majorité socialiste dépense à chaque fois des millions d'euros de frais de procédure de toutes sortes car les riverains ne se laissent évidemment pas faire. Et pendant ce temps, les gens modestes et tranquilles peinent et doivent se débrouiller.

    On pourrait imaginer un centre d'accueil dans le 16ème, pour des filières de Chrétiens d'Orient, par exemple, car ils sont persécutés en raison de leurs convictions religieuses. Cela doit être le cas de quelques autres minorités beaucoup moins connues. Mais ce n'est évidemment pas ce que veut faire la gauche parisienne bobo dont l'objectif prioritaire est d'empoisonner l'existence des arrondissements qui votent à droite et d'y importer sa clientèle électorale.

  • Déchéance de nationalité ? Mais pour quoi faire ?

    J'avoue ne pas être vraiment chaud à l'idée de voir passer dans la constitution le principe d'une déchéance de nationalité. Admettons, on déchoit un kamikaze de la nationalité française : et après ? On fait quoi ? On le renvoie dans son pays d'origine et on attend qu'il revienne en France pour tenter son coup une deuxième fois ?

    Au niveau efficacité, c'est zéro, je crois que presque personne ne le conteste. 

    Il reste donc le symbole. J'ai beaucoup d'amitié pour François Bayrou, mais, sur cette affaire, je pense qu'il se trompe. Député, je ne la voterais pas cette mesure. 

    Bien sûr qu'il est intolérable qu'un individu complote des crimes atroces contre ses compatriotes par idéologie, mais quoi, alors ? C'est l'idéologie qui fait la différence avec ce que serait un mass-murder ?

    La question de fond, c'est de savoir si la citoyenneté est divisible ou non. On peut ouvrir le débat, mais dans ce cas, qu'on ne dise plus que notre République est une et indivisible.

    Avant de voter une loi comme celle-là, il doit y avoir un débat préalable sur la République que nous voulons. Je n'ai pas forcément un parti pris défini sur ce sujet puisque j'avais envisagé sur ce blog une citoyenneté à droits progressifs pour tous ceux qui cherchaient à acquérir la nationalité, il y a quelques années sur ce blog. Mais je ne sais pas si c'était une bonne idée, après coup, même si je sais que les Anglais procèdent ainsi.

    En tout cas, agir sous le coup de l'émotion, donner des gages au Front National sur ce thème, alors que ce parti est au degré zéro de la réflexion dans ce domaine, ce n'est vraiment pas une riche idée.

  • Grand Paris : Valérie Pécresse a bien raison

    J'apprécie le bon sens de la première grande prise de position de Valérie Pécresse. Le Grand Paris m'inspire le plus grand scepticisme depuis un moment. J'y vois un nouvel avatar de la centralisation, une énième déclinaison du Big is beautiful qui fait tant de mal à nos modèles sociétaux et économiques.

    La question que je me pose ? Combien de temps Valérie Pécresse va maintenir cette position ? Je n'ai pas le sentiment que la droite la partage, et à vrai dire, dans mon propre camp, le centre, le MoDem, je sais qu'on est favorable (à tort à mon avis) au Grand Paris. J'y vois depuis un moment le moyen de marcher sur la tête des maires de la petite couronne et plus, et ces derniers, pas fous, l'ont dans l'ensemble bien compris.

  • Philippine, génération montante du MoDem

    Philippine LaniessePhilippine, je la connais. Nous nous sommes rencontrés à l'occasion d'une réunion chez Béatrice, une élue MoDem, il y a quelques années. Philippine illustre de façon positive l'esprit du militantisme tel que je le conçois pas tel que je l'ai dénoncé dans mon précédent billet.

    Philippine n'est pas quelqu'un qui hurle, tempête, exige, réclame son dû. Ce n'est pas non plus quelqu'un qui veut faire table rase du passé, véhicule des idéaux grandioses et parle sans discontinuer des valeurs  du centre ou même des siennes.

    Philippine a la tête sur les épaules. C'est une jeune femme modeste, qui accepte de participer à une édification commune, même si ce ne sont pas ses idées que l'on met en avant d'abord, même si ce n'est pas elle que l'on promeut. 

    Philippine n'a pas de problème d'ego. Elle ne soumet pas à un chantage incessant ses co-listiers ni les principaux responsables politiques de son parti à l'aune de ses analyses personnelles et accepte les compromis. Elle ne juge pas non plus ceux qu'elle affronte ou au contraire avec lesquels elle s'allie sur des étiquettes mais simplement sur ce qu'ils disent et font ou ont fait. Droitier, gauchiste, sarkozyste, autant d'épithètes véhéments qui lui indiffèrent.

    Philippine est sûre de son éthique personnelle : elle n'a pas besoin de se réclamer de ses valeurs à tout bout de champ ni d'en parler sans cesse parce qu'elles fondent son engagement et que son action politique est simplement leur expression.

    En plus d'être intelligente, Philippine est une jolie jeune femme, ce qui ne gâche rien. Mais ce n'est pas pour cela qu'elle m'a convaincu de ré-adhérer au MoDem cette année. En fait, on n'a même pas parlé ensemble, ou, tout du moins, pas de ré-adhésion. 

    Philippine m'a convaincu simplement par son action et ses préoccupations. Pas de posture politicienne quand elle s'exprime, de l'intérêt et du pragmatisme notamment sur le thème de l'emploi et de l'alternance, pour lesquels elle a des idées à proposer et à mettre en application. Elle a, à cet effet, bien en tête la possible déclinaison francilienne du Made in France en lequel je fonde tant d'espoirs, à l'instar de Bayrou.

    J'ai de la chance, Philippine Laniesse est une nouvelle élue au conseil régional d'île de France, puisqu'elle figurait en bonne position sur la liste de Valérie Pécresse (je rappelle que le MoDem a fait alliance avec la candidate de la droite). Je vais donc pouvoir l'interpeller, lui proposer le fruit de mes propres réflexions, et j'ai bon espoir de pouvoir l'inviter à répondre à quelques questions ici, sur ce blog, sur le devenir de l'île de France au fil des mois qui vont passer.

  • Face au complotisme, le projet salvateur et si particulier de Bayrou

    Notre société souffre de plusieurs maux, mais à mon sens, le plus dévastateur d'entre eux, c'est le complotisme et sa soeur jumelle, l'irresponsabilité. Quand j'analyse le développement du djihadisme, je vois bien qu'il ne serait pas possible pour lui de prospérer sans ce terreau fertile en maux les plus funestes. Le complotisme s'alimente de deux fécondes nourrices que sont la paranoïa et l'irresponsabilité. Plutôt que de saisir son sort à bras le corps, on préfère voir le mal chez l'autre, ailleurs, quitte à l'inventer de toutes pièces. L'antisémitisme se développe sur la même base et avec lui son avatar, l'anti-sionisme et les discours anti-israéliens qui l'accompagnent. Le Juif devient la cause universelle du mal. De sinistres individus tels que Soral ou Dieudonné en font leur beurre. Le Front National  retire de larges bénéfices de ce principe actif, mais pas seulement : la propagande d'États importants en fait le fond de son commerce, Russie en tête pour citer un exemple édifiant.

    Le coup de gueule de Périco Légasse me gêne par exemple à plus d'un titre. C'est devenu un lieu commun que d'accuser la classe politique d'avoir conduit la France là où elle en est. Oh, je ne l'excuse pas bien sûr, mais j'aimerais rappeler que la France, c'est nous ! Oui, Nous, les citoyens français. Notre pays est aussi ce que nous en faisons. C'est la facilité de trouver les causes de tous nos maux chez autre que soi-même.

    Que fait chacun d'entre nous pour s'améliorer, favoriser ses proches et aider son pays ? Qu'elle est loin la pietas  chère aux anciens Romains qui ne félicitaient de héros que ceux qui s'étaient voués au Bien commun ! Où sont-elles les sagesses pratiques antiques, stoïcisme, épicurisme dont l'individu était l'objet principal et l'idéal moral par l'action le vecteur principal ?

    J'ai aimé le Bayrou de 2012 parce qu'il a amorcé un projet fondé sur l'action personnelle. Il eût fallu qu'il poursuivît dans cette voie. Deux choses me plaisaient dans son discours : a) la volonté de ne pas accuser le mondialisme, l'Europe, une communauté ou qui que ce soit de nos maux b) l'idée que chacun d'entre nous pouvait agir concrètement. Ainsi, le développement de la consommation made in France est l'expression de cette manière bien plus intelligence de penser l'action politique. Il ne s'agissait plus de théories mais de choses concrètes : nous voulions que nos emplois restent en France ? Il fallait acheter des produits fabriqués en France, dans ces conditions.

     Il faut aller plus loin et ne pas avoir peur de mettre les Français face à leurs contradictions : nous aspirons à l'emploi, à l'aisance sans effort personnel. Je ne parle pas de l'antienne sur le travail tout sauf convaincante que l'on  chantonne sur tous les tons à droite mais du pouvoir économique personnel dont nous disposons. 

    Notre porte-monnaie nous permet d'acheter éthique, fair trade, biologique, bien-être animal, local et français. Oui, nous le pouvons, alors pourquoi ne le faisons-nous pas ? Pourquoi ne pensons-nous jamais à nous améliorer nous-mêmes avant de vouloir "changer la société" ? Changer la société, c'est un projet complètement dépassé. Aujourd'hui, le salut de la société passe par chacun d'entre nous. Changeons-nous nous-mêmes !

    J'ai bien aimé Bayrou pour cela. Je crois que François Fillon tient un discours de responsabilité également, mais il existe une différence majeure avec Bayrou : il ne promet que des larmes et du sang. C'est une sorte de Père Fouettard quand Bayrou est le porteur d'un projet d'espoir (d'où le titre de son livre, d'ailleurs).

    J'analyse l'échec du MoDem 2007-2014 par l'arrivée massive de nouveaux militants fonctionnant à l'ancienne. Le plus effarant, c'est qu'ils ne s'en soient pas rendus compte ! Tous, ils ont aspiré à la reconnaissance personnelle, aux postes, aux honneurs, aux titres, à changer la société. C'était la valse des egos. Très peu ont vu le caractère philosophique et très particulier de la démarche de Bayrou. Le pompon, cela a été les auto-moteurs, devenus une force de contestation au lieu de constituer cette élite militante autonome à laquelle aspiraient François Bayrou et Marielle de Sarnez. Au fond, c'est cela qu'ils aiment, je crois : des militants adultes. «Responsable», «adulte», «libre», ce sont des mots que j'ai souvent entendu Marielle de Sarnez prononcer, elle qui partage avec François Bayrou la conviction que nous sommes fondamentalement libres de nos choix.

    J'ai été scié et déçu que les Libéraux ne comprennent pas cette démarche dont ils auraient pu s'emparer le moment venu. Au contraire, en 2012, ils ont meuglé avec les veaux de gauche "au nationalisme" quand Bayrou a promu le Made in France. Depuis, tout en conservant une parenté de pensée avec les libéraux français, j'ai un peu pris mes distances. Je trouve qu'ils pèchent à peu près autant que les communistes et l'Étatisme dont ils dénoncent avec constance les méfaits, en tenant un discours 100% idéologique et dogmatique. Dommage pour eux.

    Je crois profondément que Bayrou doit reprendre son programme de 2012 et achever ce qui a été initié : construire un projet de société organisé tout entier autour de l'individu et de son pouvoir. Je pense qu'un nouvel humanisme, ce serait cela. Si nous devions parfois partager quelques points communs avec les Verts (détestables par tous les autres aspects) c'est ce goût pour la responsabilité. Malheureusement, les Verts limitent cette vision à certains aspects de l'écologie, et encore. Ils aiment beaucoup interdire, ces amis du "il est interdit d'interdire"...

    Oui, je crois que proposer l'alternative que je discerne dans le projet de Bayrou est souhaitable dans notre société. Je crois enfin qu'il ne s'agit pas de verser dans l'individualisme, mais, bien au contraire, de favoriser l'intelligence collective, spontanée. Les individus, quand on les laisse libres, qu'on les informe et qu'on leur donne les moyens d'interpréter le monde, sont capables de s'organiser. Bayrou cite souvent le projet Wikidedia qui l'impressionne beaucoup. Eh bien ce que je proposer, c'est de wikipédier notre société et d'accepter les décisions des Français pourvu qu'ils en assument les conséquences. A nous, les politiques responsables, de les leur montrer, de les leur expliquer, de proposer, et, aux Français d'interpréter et de faire leurs choix.