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transports

  • Régionales en île de France : vous y comprenez quelque chose, vous ?

    A chaque élection régionale, j'ai toujours le même problème : je n'arrive jamais à cerner clairement le périmètre d'intervention de la Région. Je lis et relis la fiche wikipedia, m'informe sur quelques sites plus techniques, mais rien n'y fait, j'ai toujours la sensation, après lecture, que son rôle est négligeable au regard de celui de l'État.

    J'ai également du mal à déterminer dans quelle mesure on peut mener ou non des politiques fondamentalement différentes, quelle que soit l'orientation politique. Si j'en crois LCP, il n'y a guère de différences entre Valérie Pécresse et Claude Bartolone sur les transports en île de France. De toutes façons, c'est une politique au long cours dont les effets peuvent mettre près de dix années à se faire sentir. 

    Il y a beaucoup d'effets d'annonce si bien que je peine à m'y retrouver. 

    Il y a quelques idées intéressantes que j'ai toutefois retenues dans tout ce capharnaüm. Par exemple, la proposition de Valérie Pécresse de permettre aux élèves de lycée professionnel de passer le code de la route dans leur établissement, ça, je souscris tout à fait. Si d'ailleurs le principe pouvait être étendu à tous les lycées, pas les établissements professionnels et les CFA, ce serait encore mieux.

    De manière générale, j'aime bien les choses concrètes. J'aime bien le plan de Marielle de Sarnez et Yann Wehrling (du MoDem, en somme) pour cette raison. Il annonce des mesures très précises. Par exemple, pour les transports, les deux candidats démocrates énoncent leurs priorités :  

    - la désaturation en 2019 de la ligne 13 par la prolongation au nord de la ligne 14 jusqu'à Saint Denis -Pleyel et même jusqu'au Bourget en cas de JO2024 

    - la prolongation d’Eole jusqu'à la Défense en 2020 pour doubler le tronçon central du RER A

    - le lancement des travaux de la ligne 15 entre cité Descartes à Noisy et la Défense en commençant par les sections les plus utiles aux liaisons de banlieue à banlieue avec ouverture progressive à partir de 2020

    - l’extension du métro en banlieue proche de Paris. Les lignes de métro 4, 11,12 etc. seront prolongées en banlieue et les lignes les plus chargées seront progressivement transformées en lignes automatiques. Le système actuel de pilotage automatique sera modernisé pour devenir numérique ce qui aura comme conséquence de diminuer les intervalles de rames et de traiter ainsi certaines sections très utilisées. 

    Là, c'est clair. On ne parle pas dans le vide mais avec des mesures concrètes. Ils font d'ailleurs valoir une autre idée d'un bon sens élémentaire à propos des trains de banlieue : en passant sur de nombreuses rames à des wagons à étage, on résorberait leur congestion et on offrirait un minimum de confort à tout le monde.

    Le programme est à vrai dire assez dense et justifie de nombreux billets. Bien qu'habitué à vulgariser les idées, je ne peux pas le présenter en un seul billet parce qu'il contient de nombreux éléments de réflexion. J'essaierai de les amener au fil des semaines prochaines parce qu'ils méritent d'être connus.

  • Un élu PS lyonnais a raison de refuser la gratuité des transports

    Une fois n'est pas coutume, je vais prendre la défense d'un Socialiste. Il s'agit de Bernard Rivalta, président du Sytral, le syndicat de transport de l'agglomération lyonnaise. On lui reproche de ne pas verser de larmes de crocodiles sur la fraude et de suggérer aux plus démunis de limiter leurs déplacements plutôt que de frauder

    Eh bien il a parfaitement raison. Et il fait l'objet d'une campagne de presse minable, comme d'habitude, avec les mêmes poncifs hypocrites et bêlants.

    Accessoirement, ce n'est pas nécessairement les plus démunis qui fraudent, encore une vue de l'esprit et un a priori bêlant de la boboitude libertaire dégoulinante de bonne conscience qui squatte médias et réseaux sociaux.

    Voilà ce que dit Monsieur Rivalta et je l'approuve : 

    « Le fraudeur manque de culture collective, il oublie que ne pas payer va impacter ceux qui payent (…) Il faudrait apprendre aux gens à maîtriser leurs déplacements : quand ils n’ont pas beaucoup de moyens il faut qu’ils ne se déplacent que dans la mesure où ils en ont besoin et non pas uniquement parce qu’ils en ont envie. »

    et encore « Tout ce qui est gratuit n’a plus de valeur, c’est d’ailleurs comme ça que l’URSS a coulé (…). Non je ne suis pas favorable à la gratuité. Pourquoi ferait-on des transports en commun gratuits, pourquoi ne ferait-on pas le litre d’essence gratuit ? Le vélo gratuit ? Pourquoi ne ferait-on pas tout le reste gratuit ? »

    Franchement, pas mieux, pas un mot à ajouter.

  • La délicate question du diesel à Paris

    La pollution de l'air s'est invitée dans tous les programmes des candidats à la mandature suprême à Paris.

    C'est le projet de Marielle de Sarnez qui a fait l'objet de la meilleure couverture médiatique mais, bien entendu, tous les candidats ont présent à l'esprit cette problématique. Le diesel ne représente pas la totalité de la pollution atmosphérique, loin de là, mais bien 25 à 30% sans doute.

    Je parle en connaissance de cause : j'ai un véhicule diesel et j'habite Paris. Cela fait un moment que je fais mes comptes et mes décomptes. Il n'y a rien à faire : quelle que soit la solution envisagée, je suis vraiment perdant financièrement si j'opte pour la solution sans voiture ou pour l'achat d'un véhicule propre. La seule location d'une automobile pour partir en vacances me coûterait l'équivalent de l'entretien de mon véhicule personnel pendant un an. Si je devais ajouter les frais d'utilisation d'autolib et ceux des transports en commun en prime, je double voire triple mon budget de déplacement. Sans véhicule, tous mes temps de transport sont de doublés à triplés et cela m'occasionnerait d'autres frais (gardes d'enfants entre autres) et un inconfort bien supérieur (sans automobile on doit renoncer aux visites en banlieue, aux départs en vacances au moment souhaité et, sur le lieu de vacances, à toute forme de mobilité).

    En somme, l'absence d'automobile est une perte terrible de mobilité, particulièrement si l'on a une famille relativement nombreuse.

    Face à cela, il y a les effets de la pollution de l'air. Des maladies respiratoires à répétition : asthmes, pharyngites, bronchites, laryngites et cetera. Sans en être la conséquence directe , elles "bénéficient" d'un environnement devenu propice.

    S'il est évident que le trafic automobile dégrade la qualité de l'air, il n'est pas évident du tout que sa réduction améliore les choses. Une étude de l'ANPAA semble même démontrer une très faible incidence des mesures de ce type.

    Accessoirement, la pollution ne connaît pas de frontières : à Paris subit par exemple toute la pollution venue d'île de France et inversement d'ailleurs. On peut toujours pointer du doigt la voiture, mais c'est un plan global, incluant les autres sources de pollution, qui peut avoir quelques chances d'améliorer la situation.

    Si on considère l'histoire de la pollution de l'air on voit que ce sont les retenues et filtres à la source qui sont les plus efficaces en matière de pollution atmosphérique. C'est très net en Europe.

    Je n'ai pas de solution miracle, mais je vois que la majorité socialiste à Paris a favorisé l'achat de centaines de bus au diesel quand il eût été possible de choisir du GNV. Et pendant ce temps, des centaines de millions d'euros, peut-être même des milliards, ont été gaspillés en projet qui n'amenaient rien à la qualité de l'air à Paris.

    Paris a toutefois un vrai problème : la municipalité ne contrôle pas la flotte de véhicules qui la parcourt parce qu'une très grande partie d'entre eux viennent de banlieue, de province ou de l'étranger.

    Il existerait sans doute des solutions pour amener un air propre à Paris, mais elles seraient brutales : prévoir de gigantesques parkings aux portes de Paris, voire même un peu plus loin  pour tous les véhicules extérieurs à la capitale (sauf ceux qui sont propres) et prévoir des taxes records pour ceux qui polluent intra-muros. 

    De telles mesures sont inconcevables si elles ne s'accompagnent pas d'un quadrillage parfait, propre, fréquent, et à toute heure du jour et de la nuit de toute la ville. Ce n'est pas le cas actuellement. Prévoir une voie réservé aux transports en commun et aux taxis sur le périphérique, en soi, ce n'est pas stupide, à condition que ces transports soient propres et rivalisent en régularité, prix et vitesse avec le véhicule individuel. Nous n'y sommes absolument pas y compris là où des couloirs spécifiques ont été créés. 

    C'est un trait, une manière de penser qui m'agace à gauche et chez les Verts. Par idéologie, ils prennent des mesurettes qui ne sont satisfaisantes pour personne au lieu d'attaquer le mal à la racine en commençant par le plus efficace et le plus pratique.

    Il en va dans les transports comme pour tout le reste : c'est une affaire de concurrence. Tant que les transports collectifs ne sont pas concurrentiels (et la concurrence, ce n'est pas seulement une histoire de prix), ils ne peuvent emporter la victoire.

     

  • La SNCF peut-elle imploser ?

    Tiens, les déplacements en train, parlons-en. Quand je m'entretiens avec des personnes qui traversent la France de part en part en utilisant le chemin de fer, je suis effaré d'en constater la dégradation continue. Jeune, j'ai beaucoup pris le train. Je ne crois pas avoir été spécialement chanceux quand j'affirme qu'il y a encore 20-25 ans, les retards étaient l'exception. Je me souviens très bien d'avoir été impressionné à de nombreuses reprises par l'exactitude parfaite des trains de la SNCF. Comme dans le même temps je voyageais de temps à autre à l'étranger, je ne pouvais que constater avec fierté à quel point la qualité de notre réseau national l'emportait sur ceux des autres pays.

    Je me suis longtemps demandé comment on en était arrivé au point où nous en sommes aujourd'hui, et, j'en ai pas mal discuté avec des usagers, notamment des usagers anciens.

    Il y a, semble-t-il, une cause première fort simple : l'explosion du trafic. Toujours plus de trains, avec des cadences toujours plus soutenues. La circulation ferrée est tellement intense, avec l'accroissement des échanges, sur le territoire français, qu'elle devient très difficile à gérer.

    A cela s'ajoute un sous-entretien des voies ; les sommes investies pour les maintenir sont très inférieures à ce que consentent les autres pays européens, alors même que la France est une plaque tournante de l'Europe.

    En cinquante ans, les effectifs de la SNCF ont été divisés par deux, c'est à dire qu'ils sont passés de 350 000 individus à environ 175 000. Je veux bien concevoir que le progrès technique explique une partie de ces diminutions, mais j'ai aussi cru comprendre que les progrès en termes de rendement et de rentabilité de l'entreprise étaient en grande partie liés à une politique de contraction de l'emploi.

    Toute la difficulté, désormais, c'est qu'il va bien falloir régler la dette de l'entretien des voies. Ce dernier n'incombe plus à la SNCF, désormais, mais à l'État. Or, la facture se chiffre en milliards d'euros (15 milliards). La SNCF risque de toutes façons d'avoir d'autres chats à fouetter : elle va devoir renouveler son matériel roulant, ce qui suppose des investissements très lourds.

    La solution, pour l'État, qui ne peut se permettre de creuser davantage son déficit, est d'instaurer un droit de péage que la SNCF devra lui régler ; la SNCF ou toute autre compagnie ferroviaire. Mais il deviendra alors difficile de demander à la SNCF de pratiquer des tarifs sociaux. 

    Il va bien falloir se résoudre, in fine, à devoir trancher entre un réseau en mauvais état mais peu coûteux pour l'usager à utiliser, ou au contraire des voies flambantes neuves, mais avec des prix en croissance exponentielle ou presque.

    Dans le même temps, la SNCF doit subir la concurrence des compagnies aériennes low-cost. Peut-être pas indéfiniment, toutefois : le ciel français devient petit à petit aussi encombré que les voies ferrées ou les routes automobiles. 

    J'observe que la problématique du transport touche tous ses modes. Bertrand Delanoë décidant de fermer Paris aux automobiles sur le seul critère de leurs émissions de CO2, c'est ridicule, et cela montre combien l'homme ne réfléchit guère au-delà de son périphérique. Bertrand Delanoë ne se demande ce qu'il peut faire pour fluidifier le transport ; il se demande ce qu'il peut faire pour gentrifier sa ville et, au passage, empoisonner l'existence des automobilistes qui la traversent. Et le plus grave, c'est que les mairies de la petite couronne parisienne commencent à l'imiter...

    Sébastien Musset fait bien de constater l'entassement des transports à Paris. Il n'est d'ailleurs pas le seul. Il voit également juste en visant une décentralisation incomplète. Mais ces deux sympathiques blogueurs de gauche se fourrent le doigt dans l'oeil s'ils espèrent sincèrement que le transport collectif puisse être la solution à leurs maux.

    Peut-être faut-il se demander si nous n'en sommes pas arrivés à saturation quant aux transports sur notre territoire national. Les transports en commun dont nombre de forces politiques se sont faits les apôtres en lieu et place de l'automobile sont-ils seulement en mesure d'absorber un surcroît de voyageurs ? J'ai quelques doutes sur la question.

    Dès lors, si les utilisateurs principaux sont des utilisateurs professionnels, il est à envisager, avec le développement des diverses formes de la communication à distance, de repenser le rapport entre le travail et les déplacements. Leur limitation suppose une autonomisation accrue des taches, et donc, une organisation différente des entreprises en premier lieu, de la société à terme.

     

  • La voiture est-elle l'avenir de l'homme ?

    Tiens, je viens de lire quelques billets qui m'ont bien fait rigoler ; c'est tout d'abord Olivier, sorti de son antre, qui a décidé de partir à l'aventure et de se rendre de Rodez à Lyon. Un parcours hexagonal transversal, en somme. En fait le plus rigolo, ce n'est pas son annonce, c'est sa relation d'aventure. Après avoir tenté un aller avec la SNCF, maintenant, il a compris comment vivent les Sri-lankais. Je relève tout de même qu'un Néo-Zélandais (à une demi-circonférence terrestre d'ici) lui révèle avoir mis autant de temps pour faire 800 kms en France avec la SNCF que pour venir de son pays jusqu'en France...Au retour, co-voiturage pour limiter les frais : il est tombé sur un gars qui a cessé d'utiliser la SNCF à cause des trains qui ont failli lui coûter son job... Il y a un autre blogueur qui a mal vécu la grève, constatant que les grévistes du SUD de la France, parviennent à semer encore plus de chaos qu'un volcan islandais. Je crois qu'il n'a pas trop apprécié la blague, le Toréador, et je le soupçonne d'avoir vu rouge en essayant de réserver ou prendre un train...

    Il y a peut-être des bouchons sur les routes, mais, admettons que l'automobile, sauf quand elle tombe en panne, est tout de même plus fiable, pour les vacances et les rendez-vous...Voilà pourquoi l'acharnement thérapeutique des uns et des autres pour supprimer l'automobile avec moult promesses de transports en communs plus performants (souvenez-vous des programmes écolo et socialiste pendant les régionales) doit faire doucement rigoler les usagers, j'imagine, à l'heure actuelle. Non, voyez-vous, j'ai bien peur qu'en réalité, les transports en commun aboutissent dans une impasse une fois sur deux...

  • La bagnole est-elle l'avenir du Francilien ?

    J'ai bien rigolé, en lisant le dernier billet de Vincent Bénard : je me suis imaginé l'oeil exorbité de l'écolo lisant l'article. A vrai dire, il prend vraiment à rebrousse-poil la doxa ambiante sur le transport. On ne jure plus que par les transports collectifs notamment ferroviaires, or, Vincent Bénard observe qu'ils coûtent une véritable fortune en termes d"investissements, alors qu'ils assurent moins de 5% des déplacements. A comparer avec l'automobile qui en garantit 86% ! Vincent Bénard remarque que le chemin de fer est apparu au XIXème siècle : c'est un moyen de transport qui a connu son âge d'or aux deux derniers siècles, mais, fondamentalement, ce n'est pas un manière de se déplacer qui correspond à la demande de mobilité qui est la nôtre. En réalité, rien, absolument rien n'égale la performance de l'automobile, sauf à lui mettre des bâtons dans les roues, ce en quoi excellent Socialistes et Verts.

    Sur la foi de ce qu'il affirme, je me plais parfois à faire un calcul : combien coûte la mise en place d'un TER ? Il cite par exemple la ligne Nantes-Chateaubriant qui coûtera 200 millions d'euros d'investissement. Voyons, 200 millions d'euros d'investissement, c'est le prix de 10 000 berlines genre peugeot 407 (on trouve de belles remises en 1 litre 6 diesel, actuellement). Voyons, selon le Direction Régionale de l'Équipement, on peut tabler sur 4 000 trajets quotidiens. Donc, en gros, si le Conseil Régional faisait l'acquisition de 4 000 407 peugeot, ça lui coûterait 60% de moins, pas de frais d'entretien massif, en comparaison du matériel roulant du rail (estimé à 40 millions d'euros) pour le même résultat...

    Extrapolons : c'est peut-être plus rentable de payer une ligne de bus, avec un bus rapide, confortable et performant pour les voyageurs qui ne veulent vraiment pas de la voiture, et des automobiles pour les autres. En outre, quand je compte 4000 407, c'est un passager par véhicule. Si je remplace une 407 par une 107 peugeot, par exemple, ce n'est plus 4000 bagnoles mais 12 000 que l'obtiens comme parc.

    Bon, évidemment, il faut avoir le courage d'investir dans les infra-structures routières. A défaut d'un carburant, propre, on peut mettre en place des véhicules électriques. C'est plus cher que des automobiles diesel, mais toujours moins que la ligne de chemin de fer...

    Côté bilan Carbone, on l'ignore, mais ne pas oublier que l'automobile recycle 90% de ses composants. Une sacrée performance. Pourquoi Peugeot ? Parce que Peugeot maintient 2/3 de ses emplois en France, alors que Renault en délocalise la même proportion. Alors autant favoriser l'industrie qui se trouve sur notre sol.

    J'ai pris cet exemple dans les Pays de la Loire, mais en île de France, il y a de la marge aussi. Vincent Bénard observe que 60% des déplacements se font de banlieue à banlieue : il vaudrait mieux finir de boucler l'A86 une bonne fois pour toutes, et penser à de nouvelles voies de circulation plutôt que de construire des lignes tangentielles coûteuses, peu pratiques et peu exploitées.

    Il y avait eu un débat serré sur ce blogue, au sujet du bouclage de l'A86 entre Alain Lipietz et moi, au moment de la législative partielle de Plaisir dans les Yvelines, en octobre dernier. Je suis très étonné, comme Vincent Bénard de ne pas voir ressurgir le sujet pendant ces régionales. Pas de chance : il y avait une liste centriste qui voulait en faire l'une des pierres angulaires de son programme, Plan d'Urgence, mais elle n'a pas réussi à se constituer. Cette liste observait que les autres listes cèdent à des effets de mode sans considérer l'île de France à long terme.

    Ils sont un peu durs : il y a tout de même une liste qui a eu le courage d'en parler dans son programme. Je suis content que cette liste soit celle d'Alain Dolium, donc, du MoDem.

    Q33 : Je ne bénéficie pas de transports en commun car j’habite dans une zone rurale. Pour me déplacer, je prends ma voiture mais aller à Paris est une vraie galère. Comment améliorer la circulation ?

    1. l’achèvement des rocades de contournement pour détourner les trafics de la zone centrale de l’agglomération ;

    2. la mise à l’étude de voies dédiées au fret routier pour limiter le nombre de camions en transit ;

    3. la mise en place d’une voie supplémentaire sur certains tronçons de route ;

    4. le développement de l’information en temps réel (IdF trafic 24/24) sur des supports variés.

    Se pose également la question des tronçons d’autoroutes payants en Île-de-France (A10, A4, A6 ou A14) : quand les réseaux de transports en commun font défaut, il s’agit de trouver des solutions compensatoires (que la Région pourrait engager avec l’État et les concessionnaires d’autoroutes) en faveur des automobilistes concernés. Il nous parait indispensable que la Région puisse avoir une compétence régionale spécifique pour les voies autoroutières régionales, afin d’optimiser le réseau. Enfin, des voies spécifiques dédiées aux deux-roues permettront de diminuer le flux sur certains axes.

    Q34 : Les poids lourds provoquent des nuisances lors des traversées d’agglomérations, existe-t-il un moyen pour réduire le flux de ces camions ?

    R34 : Le transport routier répond encore à une nécessité de notre tissu économique. La protection de notre environnement nous impose cependant de concevoir le transport de marchandises en fonction des objectifs de développement durable. La priorité est de réduire le flux de camions qui traversent la région sans s’y arrêter. C’est pourquoi, nous proposons de :

    - Mettre en place un schéma régional pour le fret, de façon à limiter les transits par camion de marchandise dans la région : fret à grande vitesse, ferroutage et voies fluviales ;

    - Aider à l’acquisition de véhicules propres pour les collectivités et les transporteurs assurant des dessertes locales. Nous développerons aussi des zones intermédiaires de stockage logistique pour limiter les déplacements de poids lourds dans les agglomérations.

    Pas de risques de trouver quelque chose de ce genre ailleurs. Chez Europe écologie, même pas la peine d'y penser, même en rêve, et côté UMP et PS on cherche bien trop à surfer sur la vague de l'écologie pour se risquer à de telles déclarations. Sans surprise, le MoDem reprend la position qui était celle de Richard Bertrand à la législative partielle sur la nécessité des bouclages de contournement.

    Conclusion, ceux qui se retrouvaient dans le programme de Plan d'Urgence, peuvent en retrouver quelques éléments dans celui du MoDem.

    Tiens, je lisais le dernier numéro de l'Itinérant, un journal de rue francilien vendu par des SDF: ça fait deux trois numéros que Ladislasz Von Martinidesz, l'éditorialiste, leur taille un sacré costard aux écolos, avec un certain nombre de réflexions de bon sens sur les incertitudes climatiques (par exemple, que les effets d'un réchauffement climatique se font sentir plus de 200 ans après son début, ou encore qu'il y a 8 000 ans, l'ours polaire existait déjà et a survécu à un réchauffement bien plus intense que celui auquel on s'attend à l'heure actuelle). Clairement, l'Itinérant s'est rangé dans le camp de ceux qu'on appelle les climato-sceptiques, et goûte très modérément, c'est le moins que l'on puisse dire, l'écologie boboïsée et les leçons de morale de nos écolos de salon...

  • Transports, Alain Dolium pose la bonne question !

    Bon, je viens d'écouter le débat sur LCI entre Dolium, Dufflot, Pécresse et Huchon. Je trouve qu'Alain Dolium a le mérite de poser la question comme il faut la poser : on s'en fout des grands projets, ce qu'on veut, ce sont des solutions tout de suite. Ok, très bien.  J'ai vu qu'il connaissait les problèmes concrets (par exemple, passer  de Montrouge à Velizy). Son idée d'une agence "gendarme du logement", soit pourquoi pas, je demande à voir. Mais maintenant, ce que j'attends, puisqu'on me dit qu'il n'est pas finalisé, tout du moins dans sa version "hard", j'attends son programme pour savoir ce qu'il propose concrètement. La balle est dans son camp.

  • Programmes pour les transports en île de France

    J'étudie de près les programmes des différents partis politiques pour l'île de France. C'est en fait assez simple de le résumer : Huchon et les Socialistes se satisfont du statu quo et donnent quelques touches vert pâle à leur projet. Les Verts, c'est plus simple : ils s'apprêtent à organiser la paralysie générale du transport routier et la fin du stationnement partout où ils auront le pouvoir : on peut déjà prévoir un budget spécial fourrière et PVs s'ils accèdent au pouvoir. Il faut lire leur programme , il a le mérite d'être clair : ils escomptent faire circuler davantage de bus dans des couloirs privilégiés, comme ils disent, quitte à en créer d'autres. Comme on sait qu'ils sont hostiles à toute expansion de l'espace routier, ce sera forcément par rétrécissement de l'existant. Proposer aux entreprises de se localiser de manière à réduire les temps de transport, c'est ridicule et infaisable. Les entreprises aussi ont besoin d'être mobile. Le but, c'est de pouvoir se déplacer très vite d'un point à un autre de l'île de France, c'est pas sorcier à comprendre, tout de même.

    Le MoDem, c'est facile d'identifier le programme sur le transport, y'en a pas ou presque : c'est du simili-vert (en nettement plus creux) sans les aspects les plus totalitaires et ayatollesques. Alain Dolium veut faire fonctionner correctement l'existant : très bien, le problème, c'est que dans la catégorie irréaliste, en voilà une promesse sans lendemain. Les failles, c'est consubstantiel de l'organisation et du maillage du territoire par les réseaux ferrés d'île de France. Si cela pouvait se résoudre d'un coup de baguette magique, ça se saurait. Je ne lui jette pas la pierre à Alain Dolium : les autres candidats disent tous la même chose !

    C'est simple à comprendre, pourtant : l'île de France est engorgée. Engorgée, et les mesures prises par  Delanoë et ses alliés verts, puis plusieurs maires de gauche de la proche-couronne déterminés à faire leur Delanoë dans leur royaume, ont aggravé les choses, en plus de coûter une véritable fortune (plusieurs milliards d'euros) en 6 années. Si, pendant ce temps, l'argent avait été investi dans des solutions de type métrophérique (une bonne idée de Christian Blanc mais à échéance trop lointaine) que de temps nous aurions alors gagné. Au lieu de cela, les différents partis en lice en sont tous à essayer de trouver des correctifs aux problèmes générés par ceux qui détiennent Paris, la Région et une bonne partie des communes d'île de France depuis 6-7 ans.

    Reste l'UMP : je regrette de devoir dire que c'est pour l'instant le parti le plus proche de ce que j'attends en termes de transport. Bonne idée de prévoir un axe routier supplémentaire (et pas de les réduire, au contraire, comme veulent le faire les Verts) pour les transports propres et collectifs, bonne idée de boucler la Francilienne, et bonne idée également d'envisager un wagon réservé aux femmes en Seine Saint-Denis. Ça, au moins, ce sont des propositions concrètes.

    Bon, c'est pas compliqué à comprendre : les Franciliens, ils veulent mettre moins de temps pour se rendre sur leur lieu de travail, se déplacer facilement et en sécurité. C'est hallucinant : pour se rendre du sud de l'Essone au nord du Val d'Oise, il faut jusqu'à trois quatre heures si l'on n'est pas sur un grand axe, plus de temps que pour aller de Paris à Lyon. Et vive la région...!

    Alors les billets gratuits, les zones pass et compagnie, c'est secondaire à côté. Ça peut venir, mais après, après avoir amélioré le temps de transport.

  • PS, UMP, Verts, ils n'ont décidément rien compris !

    Je commence à parcourir les programmes des différents candidats pour les prochaines élections régionales, notamment en île de France. Et je suis exaspéré : Pécresse, Huchon, Duflot, ils ne comprennent décidément rien à rien en ce qui concerne les besoins des Franciliens pour les transports. Leurs mesures tiennent en deux axes : des tarifs bas, uniques, spécifiques et tutti quanti pour une catégorie de population (jeunes, vieux et cetera...) et des projets pharaoniques que les enfants de nos enfants verront peut-être un jour. En somme, strictement rien pour améliorer l'offre (et la rapidité !!!) des transports existant. Rien pour faire en sorte que l'on puisse se déplacer plus vite d'un point de l'île de France à un autre. On s'en fout des gratuités de toutes sortes (c'est bien le moment, tiens !). Ils feraient mieux, tous «verdâtrisés» qu'ils sont, de se préoccuper de décongestionner les transports, voilà la priorité.

    Seuls le MoDem, et une coalition de libéraux et de centristes (Parti libéral-démocrate, Alliance centriste, Gauche Moderne) semblent s'être penchés sur la question. Alain Dolium propose de développer le réseau de bus de banlieue à banlieue, observant que c'est l'un des moyens de transport les moins coûteux, et la liste des seconds (Plan d'Urgence pour l'île de France),propose de libérer la concurrence sur les dessertes assurées par des lignes de bus RATP ou SNCF afin d'accroître l'offre de bus. Elle suggère également de boucler les projets autoroutiers nécessaires à la fluidification de la circulation automobile. Cette dernière liste a d'ailleurs le mérite d'avoir un plan précis et pragmatique sur la question des transports, particulièrement individuels. J'aimerais bien en voir autant ailleurs...

    Je ne saurais que recommander la lecture des tribulations de Jean-Paul chez Hashtable, bien évidemment, pour compléter l'information. Il faut dire qu'il y a de la répartie en face, avec Chantal Jouanno qui s'est pris un mawachi gueri pleine tronche avec son projet d'automatisation de la ligne 14... J'ai lu également que la tête de liste parisienne envisageait de rétablir le bon vieil octroi moyen-âgeux féodal qui permettait l'entrée dans la ville (plus communément appelé péage urbain, de nos jours). Franchement, je me demande si je ne vais pas envisager une partie de pêche au second tour des élections régionales si Dolium n'y est pas, moi. Et à vrai dire, même au premier tour, le MoDem a intérêt à être compétitif, parce que le projet des libéraux et des centristes me tente drôlement, moi...

  • MoDem versus Verts, l'enjeu des transports en région

    J'ai quelques mois d'avance, très certainement, sur les élections régionales, mais je crois que les défis qui attendent le MoDem sont si lourds à relever que nous avons tout intérêt à nous pencher d'ores et déjà dessus. Pour moi, il ne fait pas l'ombre d'un doute que l'enjeu majeur et prioritaire des prochaines élections régionales, c'est le transport. Une problématique que l'on peut d'ailleurs lier avec le temps de travail, tant elles sont éminemment associées.

    Le transport, dans nos sociétés modernes, représente un temps considérable, et, à certains égards, à la fois une perte en termes économiques et un problème de santé publique puisqu'il épuise les Français et impacte lourdement leur vie de famille ou leurs réseaux de relations.

    En île de France, par exemple, ce doit être à mon avis la pierre angulaire de toute réflexion économique et sociale. Évidemment, les transports ont également un rapport direct avec la qualité de l'environnement, et toute la difficulté, cela sera de résoudre des équations en apparence impossibles. On peut deviner ce que seront les positions de quelques partis d'après leurs programmes municipaux en 2008. On sait, par exemple, que les Verts sont prêts à paralyser tout le trafic en île de France ou, à défaut, à doubler les temps de transport des Franciliens pour améliorer la qualité de l'air. C'est leur priorité absolue. L'amélioration des transports publics ne vient qu'en second.

    Las des bonnes paroles, les Franciliens pourraient bien se révolter. La situation n'a cessé de s'aggraver cette dernière décennie, et les mesures des municipalités, prises souvent sans concertation avec le voisinage, tout particulièrement à la Mairie de Paris, ont créé parfois des situations inextricables.

    J'entends depuis un moment parler du Grand Paris. Mais le Grand Paris, les Franciliens, ils s'en foutent. Pas la peine de sauter comme des cabris en criant Grand Paris, Grand Paris ! Ce qu'ils veulent, les Franciliens, c'est circuler vite, en île de France. Peu importe que cela soit en automobile ou en transports en commun. Ils veulent simplement pouvoir aller vite d'un point à un autre. Or, actuellement, même pour de courtes distances, les transports en commun prennent un temps considérable.

    Les seules mesures imaginées par les Verts et les Socialistes ont consisté, pour l'instant, à accroître les temps de parcours des automobiles. La Région île de France a pris un retard, en matière de transports publics, tel qu'elle va finir par en crever. Ils sont sales, ils sont vieillis, ils sont dangereux dans certains secteurs en raison de la délinquance et ils sont lents. Voilà quel portrait on peut dresser de nos transports.

    Le métrophérique est une arlésienne. On en parle beaucoup, et même depuis longtemps, mais on ne le voit jamais.

    La question du transport ne devrait pas seulement se décliner à l'aune des noeuds de communication mais aussi de l'organisation du travail. Ainsi, favoriser le travail à distance, c'est aussi limiter le transports. Le MoDem ne devra pas faire l'économie d'une réflexion de fond sur le sujet en se gardant bien, là aussi, de sauter comme un cabri, à l'instar des autres formations politiques, en clamant "haut débit, haut-débit !". Pas plus que le Grand Paris, le haut-débit n'est la solution universelle à tous les maux de l'île de France. Il faudra plutôt enquêter auprès des entreprises ou des administrations qui utilisent le télétravail et pour lesquelles ça marche.

    A en lire les épanchements de mon crapouillot favori, je vois bien que le problème des transports se décline également en province. Il est évident que le maillage du territoire par des transports publics de qualité et rapides va représenter un enjeu de première importance pour conserver une certaine qualité de vie et assurer un développement harmonieux du territoire. Pour des questions de commodités, nous allons vers des mégalopoles monstrueuses dont les problématiques ne se liront plus à l'échelle de la municipalité mais, au-delà du département encore, à celle de la région. Je ne suis pas certain que ce soit ce développement-là que je souhaite pour mon pays. Le problème, c'est que les très grandes villes aspirent à absorber toujours plus de communes autour d'elles.

    En île de France, la position traditionnelle des centristes (UDF, puis MoDem et Nouveau Centre) c'est  l'extension de la municipalité parisienne. Sa taille actuelle tend à l'affaiblir économiquement face aux autres capitales mondiales. Valérie Sachs, ex-candidate UDF-MoDem aux législatives, devenue par la suite Centriste indépendante aux élections municipales avait établi clairement, fin 2007, les insuffisances de la mandature et les défis à relever afin de faire de Paris une capitale de premier ordre. Le Grand Paris apparaît régulièrement comme objectif prioritaire et solution dans ce rapport. Mais jamais il n'est concrètement évoqué. Il se trouve que ce sujet est le sujet qui fâche par excellence, et qu'aux Régionales en île de France, on va certainement en entendre parler. Christian Blanc (Nouveau Centre) est demeuré transparent pour ne pas dire diaphane pendant plusieurs mois sur le sujet, en dépit de sa mission, et on sait l'acromonie qui existe entre Huchon, l'actuel président de la région IdF et Delanoë le maire de Paris, sur ce thème. Et pour cause : il y a là une situation particulière puisque communes, départements et région se télescopent frontalement.

    Nicolas Sarkozy a mis son grain de sel là-dedans depuis quelques mois, évidemment. Sur le papier, son Grand Paris vert est séduisant. En apparence du moins... Moi, ce qui me frappe, c'est le chapitre "transports", je reviens à mon sujet. On parle de transports doux, de métros, tramways et tutti quanti. La Région s'apprête à investir des milliards d'euros pour favoriser les déplacements en île de France.

    Moi, je m'en fous de leurs tramways, de leurs prolongations de métro et tutti quanti. Je m'en tape. Je n'en ai rien à carrer. Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre, comme dirait l'Chichi...

    Comme le Crapaud en son temps, je souhaite aussi lever le voile sur certaines impostures , mais, pour la circonstance, il ne s'agit pas des impostures politiques mais des contradictions des Verts dans le domaine économique. Ça va chauffer, parce que je compte bien leur mettre le nez dedans et il faudra que les Verts choisissent entre leur fibre verte et leur fibre sociale, compte-tenu de leurs orientations économiques, toute entière tournées vers la décroissance et l'arrêt du développement. Mais il n'y a pas que les Verts : il y a aussi les socialistes qui parlent d'écologie et détruisent dans le même temps une large part d'espace vert au Jardin d'Acclimatation à Paris et sont déterminés à édifier des tours monumentales. Et ils n'en sont pas à leur coup d'essai : Sainte-Perrine a failli se faire amputer également d'une bonne partie de ses arbres, avec l'aval de la majorité socialiste en dépit des dénégations d'un de ses élus...

    Côté UMP, on a déjà une approche de ses priorités en île de France avec le programme européen de Michel Barnier, tout entier tourné vers la région. Un catalogue de bonnes intentions dont on attend de voir les premiers prémices...

    Moi, in fine, ce que je veux savoir, c'est si je peux me rendre sur mon lieu de travail en un temps décent. Et ce que je veux aussi, c'est respirer dans ma région et aller facilement d'un point à un autre. Je ne veux pas mettre 3/4 d'heures à passer d'un endroit à un autre quand je mets 10 minutes en automobile. Et je ne veux pas, comme les Verts le souhaitent, que l'on congestionne la circulation afin que je mette 3/4h également en voiture pour faire mon trajet. Bref, je voterai pour le parti qui me proposera une solution réaliste en la matière et qui saura articuler ces deux exigences. Et j'espère bien que ce parti, ce sera le MoDem.