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emprunt

  • Un répit pour l'Europe et ses États

    La Banque Centrale Européenne et la Commission ont donc pris la décision de proposer au reste du monde une action européenne commune. Faisant fi des traités, des garanties pour un montant de 750 milliards d'euros ont été prises par les pays de l'Union Européenne afin de pouvoir court-circuiter d'éventuelles spéculations et venir en aide à des pays en difficulté.

    Il ne faut pas pour autant compter échapper à nos charges, sauf à prendre le risque d'un tour de passe-passe que nos créanciers n'apprécieraient guère (voir l'analyse de Démocratie Sans Frontières à ce sujet...). Non, en réalité, les États européens n'ont fait que gagner le répit nécessaire pour assainir leurs finances publiques. Nous n'échapperons donc pas à une politique de rigueur ; l'enjeu, désormais, c'est d'avoir encore la possibilité de choisir entre une politique de rigueur que nous maîtriserons et une politique de rigueur qui nous serait imposée. C'est ce qu'évaluait avec beaucoup de justesse le blog Humeurs de vaches, avant-hier. Il ne suffira pas d'une seule révision générale des politiques publiques, en France, faute de montants significatifs. Comme l'observe Céline Alléaume sur le blog Politicia, c'est désormais d'une réforme de l'État dont nous avons besoin, avec une questionnement sur ses missions fondamentales :

    «La Réforme de l'État, elle, est empêtrée dans les contradictions de la politique du Président. L'opinion publique ne la soutient plus, ne la comprend plus. Les déficits publics s'accumulent, l'endettement de la France atteint des niveaux vertigineux. Plus que jamais une bonne gestion publique, à commencer par une gouvernance irréprochable, est nécessaire. François Bayrou, dans son dernier ouvrage Abus de Pouvoir rappelait que « pour le citoyen, les réformes ne valent que si elles sont progrès […] » et que seules « la discussion et la définition du but à atteindre permettent une méthode de la réforme, qui donne enfin sa place aux intéressés, aux bosseurs de terrain ». La nécessité de la Réforme de l’État reste entière.»

  • L'Italie nous doit 511 milliards de dollars, et ce n'est pas tout...

    S'il y a une chose que j'ignorais, jusqu'ici, c'étaient les flux de prêts entre pays européens. Le twittonaute dagrouik a mis la main sur une information incroyable : une carte du New york times qui rend compte d'une partie de ces flux ; le quotidien a examiné ce que doivent la Grèce, l'Espagne, l'Italie, l'Irlande et le Portugal. Les fameux PIIGS, en somme. Ça décoiffe :

    - l'Italie nous doit 511 milliards de dollars.

    - l'Espagne nous doit 220 milliards de dollars

    - la Grèce, 75 milliards, l'Irlande 60, et le Portugal 45.

    Total, rien que pour ces pays : 929 milliards de dollars. En euro, cela donne environ 600 milliards d'euros. La dette publique française est d'environ 1400 milliards d'euros (mais 1200 milliards pour l'État stricto sensu). Ces pays-là, à eux seuls, sont à l'origine de plus de 40% de notre dette. Bien sûr, je ne veux pas les stigmatiser, mais tout de même, c'est un sacré montant. J'aimerais bien connaître le montant total des prêts de la France à d'autres pays.

    Ce qu'on voit tout de même sur cette carte, c'est que la France et l'Allemagne, à peu près à égalité, prêtent beaucoup de fric à tout le monde ! J'espère qu'on finira par en revoir la couleur...

    En décembre 2009, la dette de l'État français était détenue aux deux tiers par des non-résidents.

  • Cent balles pour la Grèce !

    Tiens, Nicolas a la gerbe ce matin. Il pense que la France (et l'Allemagne) cherchent à se faire du fric sur le dos de la Grèce en lui prêtant de l'argent à 5% tandis que la France, elle, emprunte à 3.5. Je ne suis pas économiste, mais alors lui, encore moins. Et en plus, il n'a pas de bonnes lectures. Cours vite acheter le Canard Enchaîné, mon gauchiste favori : l'explication est en page 3, et pour le compte, ils ont percuté assez vite, le Canard. En réalité, la France et l'Allemagne ont le plus haut intérêt à sauver la Grèce, bien qu'elles ne souhaitent pas le faire à n'importe quel prix, pour une très bonne raison : leurs principales banques (mais pas la BNP, toujours prudente...) sont fortement exposées sur la dette grecque. A hauteur de montants assez monumentaux. Pour certaines, cela pourrait même menacer leur existence, cas dans lequel ces deux états n'auraient plus d'autre alternative que de remettre la main au porte-monnaie (du citoyen) pour les sauver à nouveau. Bien évidemment, cela la foutrait mal. En France, par exemple, si pas loin des 2/3 des Français sont d'accord pour aider la Grèce, ils seraient certainement beaucoup moins à accepter de filer un nouveau coup de main aux banques, d'autant que cette fois, cela poserait aussi un vrai problème de respect pour la concurrence : la BNP pourrait avaler difficilement les milliards déversés chez ces ânes de la Société Générale qui ne rate jamais un mauvais placement, tandis qu'eux, se débrouillent avec leurs propres moyens et leurs règles prudentielles.

    Ça, c'est un premier aspect. Le second, c'est l'indignation étonnante de Nicolas : une marge de 1.5%, ce n'est rien. Vraiment rien de rien pour un risque tout de même très important ! Prêter à un pays qui fraude à tour de bras et demeure inerte en dépit d'une crise majeure, c'est tout de même un sacré risque. Si la note de la Grèce a été dégradée, ce n'est pas pour le seul plaisir de spéculer. Désormais, certaines agences considèrent la dette grecque comme un placement à risque (appelé plus pudiquement spéculatif). Dans ces conditions, emprunter à 3.5 pour obtenir 5.0, c'est endosser un sacré risque bien mal rémunéré. Ah, et appeler taux d'usure un taux à 5%, c'est du délire pur de dur. Tiens, les voilà les taux d'usure ! Or, on peut considérer que la dette grecque, c'est de l'emprunt à la consommation, in fine, pas de l'immobilier. En France, c'est plus de 19% pour ce genre de taux. Rappelons que sur les marchés, les taux grecs à plus de deux ans naviguent aux alentours de 10%. 5% dans ces conditions, c'est donné. Par ailleurs, compte-tenu de notre situation financière, je ne crois pas que nous ayons les moyens de jouer les grands seigneurs...

    Faut prendre un spasfond, neumbeur Ouâne. Je me moque de Nicolas (c'est de bonne guerre et réciproque généralement, que mes lecteurs se rassurent) mais en réalité, il n'est ni pire ni meilleur que la classe politique sur cette question.

  • Comment prêter à la Grèce ?

    Je me demande s'il y a un moyen, pour un particulier, de consentir un prêt à la Grèce (à sa modeste mesure, évidemment). Taux long à presque 11% c'est plus de deux fois plus qu'un PEL. Taux court à 3 mois à 3.75%, c'est trois fois mieux qu'un livret A. Il faut dire aussi que Standard's and Poor abuse quelque peu en classant la Grèce comme placement spéculatif. Faut pas pousser non plus. On est dans le délirant : la Grèce est considérée comme moins fiable que le Vénézuela ou l'Argentine !!!

    Il faut dire aussi que les Grecs sont pris en tenaille : atermoiements et défaut de solidarité du côté des partenaires, absence de courage et d'honnêteté du côté des forces politiques grecques. La Grèce a besoin d'un gouvernement et d'une majorité commando qui savent qu'ils ne pourront pas être réélus s'ils mettent en place les mesures nécessaires à un redressement du pays. Il me semble que la principale mesure, c'est de mettre fin à la fraude fiscale. L'économie souterraine représente près de 40% du PIB du pays, jusqu'à 60% selon certaines estimations. Le vrai et principal problème de la Grèce, c'est en fait celui-là ; sans la fraude, qui est généralisée, je crois que la Grèce n'aurait pas de déficit budgétaire. C'est inutile de viser les coupes sombres dans l'appareil de l'État, la fonction publique ou les retraites. Non, il faut en fait un investissement massif dans une justice, une police et des services fiscaux intègres en payant les contrôleurs fiscaux au résultat. La voilà la thérapie de choc. Que la Grèce parvienne à faire rentrer l'argent qui devrait y rentrer dans ses caisses, et elle est sauvée. Elle n'aura même plus besoin d'emprunter. Sa classe politique est-elle assez intelligente pour faire respecter les lois de ce pays une bonne fois pour toutes ? Bien évidemment, il faut aussi massacrer le clientélisme : par exemple, les backchich pour couper les files d'attente dans les hôpitaux, obtenir de meilleurs soins d'une infirmière et cetera...

    Il ne faut pas interdire aux Grecs de travailler plus (par exemple aux enseignants de donner des cours privés) mais les Grecs doivent payer leurs impôts. Le vrai signe de déliquescence dans un État, c'est quand l'impôt ne parvient plus à rentrer dans les caisses.

    Les Grecs doivent en profiter pour mettre en place une fiscalité intelligente : des impôts modérés, mais justes et de la sévérité pour les percevoir. Il serait subtil d'annoncer une légère baisse des impôts sitôt les équipes de percepteurs et contrôleurs opérationnelles. Des impôts justes, qui ne spolient ni ne découragent, mais, corollairement, le coup de matraque fiscale pour les fraudeurs : il ne faut pas hésiter à coller des amendes monumentales à ceux qui pratiquent le travail au noir systématique, surtout quand ce sont des avocats, médecins libéraux, toute profession qui ont la possibilité de s'en sortir mieux que les autres catégories de travailleurs. Pour être censé, il faudra aussi mettre fin aux subventions idiotes qui donnent lieu à toute sorte d'abus.

    Des voix réclament le largage de la Grèce de la zone euro. Sacrée erreur ; dès lors que les Grecs font le nécessaire pour être crédibles, il faut au contraire ne pas les lâcher. Il faut bien comprendre qu'un défaut de solidarité porterait un coup terrible à l'euro et à la crédibilité politique de l'Europe. Il faut pour l'Europe être crédible tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Par rapport à nos propres partenaires, il ne faut pas les soutenir sans conditions afin que tout le monde comprenne que l'on ne peut pas faire n'importe quoi ; mais dès lors que les mesures nécessaires sont prises, il faut alors annoncer une solidarité sans faille pour un état membre.

     

     

  • Grand emprunt et désendettement

    Je ne peux que souscrire, une nouvelle fois, à 100% au discours du sénateur du Val-de-Marne, Jean-Jacques Jégou sur le Grand Emprunt et le désendettement. Il commence à vraiment me plaire celui-là :-) Comme le dit Number One (c'est une private joke) un Jégou a toujours raison...

    On ne peut contester que le grand emprunt entre guillemets, même plus raisonnable, a un impact immédiat et massif sur notre déficit budgétaire, puisque il s’établira aux alentours de 149 milliards en 2010 au lieu des 117 milliards votés en loi de finances initiale. Il n’y a pas de secret, un emprunt supplémentaire de 35 milliards, cela fait 35 milliards de dépenses supplémentaires et 35 milliards de dettes supplémentaires, même si ce ne sont que 22 milliards qui seront empruntés. Emprunter davantage, c’est s’endetter davantage, et c’est voir la charge de la dette augmenter ! 

    L’aggravation du déficit budgétaire devra être couverte par un recours accru à l’emprunt, qui conduira à une augmentation de la dette publique, pour s’établir aux alentours des 1 650 milliards d’euros en 2010, soit plus de 83 pour cent du PIB. La charge de la dette représentera, quant à elle, 43 milliards d’euros cette année, en augmentation de plus de 5 milliards par rapport à 2009. Cette augmentation ne peut que nous inquiéter compte tenu de l’augmentation inéluctable des taux d’intérêt : le risque est bien que très prochainement la charge de la dette n’absorbe la totalité de nos « maigres » marges de manœuvre budgétaires. 
    Cela veut dire, comme l’indique le récent rapport annuel de la Cour des comptes, que le recours supplémentaire à l’emprunt pour financer les investissements d’avenir ne peut qu’aggraver la perspective d’un endettement approchant les 100 pour cent du PIB dès 2013. Or, les capacités de l’Etat français ne sont pas extensibles à l’infini, puisqu’elles dépendent des capacités d’absorption par les marchés des émissions massives de titres. 

    A terme, le risque que fait courir à notre pays l’ampleur des déficits et de l’endettement publics est bien d’aboutir à une dégradation de la qualité de la signature de la France, qui aurait des conséquences particulièrement négatives sur le service de la dette. De la capacité de notre pays à assainir ses finances publiques dépend sa crédibilité aux yeux de ses créanciers. Il y a donc urgence. 

    A ce propos, je citerai la commission Juppé-Rocard que j’approuve totalement sur ce point : « la situation et les perspectives préoccupantes de nos finances publiques plaident pour que, dans la durée, ce soit par le redressement de la situation budgétaire et par la réallocation des dépenses que l’Etat trouve d’abord les moyens de financer ses investissements. » Les conclusions de la deuxième conférence sur les déficits publics nous permettront de mesurer sa détermination dans la réduction du déficit structurel, non lié à la crise, qui représente comme l’a clairement établi la Cour des comptes, la moitié des 8 pour cent du déficit de 2009. Je ne peux que paraphraser Thierry Breton lorsqu’il écrit que le « véritable investissement d’avenir, c’est le désendettement ! »

  • Paradis fiscaux, le bouc-émissaire pratique

    Je vais encore pousser un coup de gueule à rebours de la doxa ambiante, mais il y a des facilités qui m'exaspèrent vraiment trop ; la classe politique mondiale a trouvé le moyen idéal de détourner des regards les véritables causes de la crise financière : les paradis fiscaux sont des bouc-émissaires idéaux. On les accuse de tous les maux. Dans le même temps, on se préoccupe des bonus des uns et des autres, alors que les véritables questions de fond, ce sont les normes comptables et la régulation des fonds propres des banques. Mais évidemment, comme c'est abscons et que cela ne parle pas à l'électeur, nul n'en dit mot à part quelques esprits lucides.

    Or, dans ce domaine, le G20 n'a strictement rien apporté : aucune avancée, et d'ailleurs, les USA n'en veulent pas. Pointer les petits pays que sont le Luxembourg ou les îles Caymans, c'est très pratique ; cela évite d'avoir à faire le ménage chez soi.

    La volonté de faire payer une taxe aux banques est idiote et montre bien l'inanité et la bêtise (l'ignorance ?) crasse de la classe politique. Le terme même de "taxe" est démagogique et renvoie à la vulgate socialiste. Il eût été bien plus censé de réclamer aux banques françaises de payer des assurances en fonction du niveau de risque pris : la prime de l'assurance augmenterait alors selon le niveau du risque. Évidemment, cela suppose un organisme de contrôle indépendant (pourquoi pas la Banque Centrale Européenne ?) et que les États acceptent de lui déléguer certaines prérogatives (ça, c'est pas demain la veille).

    A vrai dire, pendant qu'on jase sur les vilains banquiers, on en oublie les effets kisscool du Grand Emprunt, en France. Mais il se trouve (attention, je vais prononcer un très très gros mot) que quelques libéraux veillent au grain, et au bon : il n'a pas échappé à l'ami hashtable ce qui pend au nez de nos finances. On le sait, Sarkozy a voulu donner un caractère "populaire" à son grand emprunt : ce caractère à un coût, les taux d'intérêt vont en être nettement plus élevés, contribuant à dégrader significativement notre endettement et notre capacité à faire face à la charge de la dette. Or, cela commence à inquiéter sérieusement les agences qui nous attribuent notre note de confiance. Jusqu'ici, la France était l'un des quatre seuls pays à disposer d'une note AAA, assurant ainsi de bénéficier de liquidités sur les marchés aux taux les plus intéressants. Or, compte-tenu de la dérive vertigineuse de nos finances publiques, il est fortement question, chez quelques unes des agences de notation, de dégrader notre note de solvabilité. Dans un tel cas de figure, nos emprunts deviendraient bien plus coûteux, car les taux demandés seraient bien plus élevés. Pour emprunter la même somme, il faudrait alors payer plus sur le budget de l'État, donc, par suite, réduire les autres postes budgétaires.

    Voilà où nous en sommes, et c'est très grave. En fait, on n'aborde aucune question de fond, préférant l'écume de l'actualité nous bercer de rêves rédempteurs.

    Je me serais attendu à ce que le MoDem, François Bayrou, habitués pourtant à dévoiler la vérité derrière les apparences, tirent la sonette d'alarme. Au lieu de cela, je n'ai entendu que les platitudes et les billevisées qui sont le plat de résistance de toute la classe politique. J'avoue que cela m'agace assez fortement, parce que j'attends le courage de dire la vérité aux Français de la part du MoDem et de ses responsables politiques. Sur la dette, je leur donne quitus, mais sur les banques, ils ne gagnent à mon avis strictement rien à vouloir glapir et bêler plus fort que la gauche.

  • Grand emprunt : droit dans le mur !

    Suite à une réunion à Matignon, mercredi 4 novembre, François Bayrou a mis en garde le gouvernement contre le "dérapage" des finances publiques.

    Le Président du Mouvement Démocrate a également affirmé que "la raison" voudrait que le gouvernement "renonce" à son projet de grand emprunt.

    "La situation est une situation de dérapage absolu. On ne peut pas imaginer un grand emprunt sans réfléchir à la situation qui est celle du pays aujourd'hui", a-t-il encore précisé.

    François Bayrou a encore ajouté : "Aujourd'hui la charge de la dette c'est l'équivalent de la totalité de l'impôt sur le revenu des Français" ; "sur ce rythme là, on va à une catastrophe que probablement on sous-estime".

    "J'ai dit au Premier ministre que la raison serait qu'on renonce (...). J'ai même proposé une voie alternative qui est la voie européenne", qui puisse "convaincre nos partenaires de faire un emprunt ensemble".

    "Dans le débat, j'allais presque dire combat, qui a lieu aujourd'hui à l'intérieur du pouvoir actuel entre des gens comme Michel Rocard et Alain Juppé qui disent s'ils vous plaît soyez raisonnables et qui évoquent des chiffres de 20/30 milliards+ (...) et d'autres qui disent il faut 100 milliards, nous sommes du côté des raisonnables", a rappelé le Président du Mouvement Démocrate.

    "J'ai l'impression depuis le début que François Fillon est du côté des raisonnables, pas des déraisonnables. Je n'ai pas eu l'impression qu'il y avait contradiction entre sa pensée et ce que je développais comme analyse", a observé François Bayrou.

    Au final, "s'ils choisissent d'emprunter contre toute raison, je suis sûr qu'ils le feront au moindre taux (et) le moindre taux sera évidemment sur les marchés", a assuré le président du MoDem, qui avait fait de la maîtrise de la dette l'un des thèmes-phares de sa campagne présidentielle en 2007.

    Trente milliards, a-t-il fait valoir "c'est deux points de PIB de la France. On est déjà à 9% de déficit, on passe à 11, ce qui veut dire qu'on va se trouver avec un stock de dette incontrôlable, irremboursable"

  • La BNP rembourse, l'État va se faire du pognon !

    Et paf ! Tiens, qu'est-ce que j'ai dit et défendu à longueur de jours, sur ce blog, à propos des emprunts des grandes banques à l'État ? J'ai toujours dit que c'était une bonne affaire pour l'État et absolument pas un don comme le laissaient supposer divers responsables politiques (dont ceux du MoDem, malheureusement, qui dans cette histoire ont manqué de hauteur de vue).

    Donc, la BNP va rembourser en octobre à l'État les 5.1 milliards d'euros que le gouvernement avait souscrit sous forme de préférences. Avec les intérêts calculés sur 7 mois, s'il vous plaît, soit un bonus de 226 millions d'euros. Et encore, c'est du remboursement anticipé, donc le bénéfice final est moindre qu'attendu. Les autres banques vont payer plus, comparativement, si elles attendent. D'après Baudoin Prot, le PDG de la BNP, le contexte pour rembourser est favorable. De toutes façons, plus les banques tardent, plus elles paient. Ce n'est donc pas de leur intérêt.

    BNP s'apprête à vendre des actions à 40 euros (30% de décote) pour son augmentation de capital. Y'a bon l'action à 40 euros, j'achète, moi !!! Il y en a pour tout le monde, si j'ai bien lu, BNP émet 497.284 actions !

    Bon, il faut aussi dire qu'il y a une relation avec les décisions du G20 qui a décidé que les banques devaient augmenter leurs fonds propres...

  • L'innovation, parent pauvre de l'emprunt Sarkozy

    1249609797.jpgOn ne peut qu’approuver la volonté d’investir dans l’innovation, la recherche-développement qui prépare l’économie de demain, surtout quand on sait que l’Etat, du fait de son appauvrissement, investit très peu (20 milliards). Mais je ne suis pas sûr que les sommes empruntées iront spécifiquement à ces investissements dans l’avenir. J’en veux pour preuve le récent rapport de l’OCDE sur la part de l’innovation dans les plans de relance face à la crise. Il montre que le plan de relance français ne consacrait que 46 millions d’euros à la recherche développement et 4,7 milliards aux ponts et aux routes. La France fait figure de mauvais élève là où la Finlande ou la Corée du Sud sont en haut du classement. Ne risque-t-on pas de reproduire ce schéma ?

    Jean-Jacques Jégou, trésorier du MoDem et sénateur du Val de Marne

  • Sarkozy, la folie de l'emprunt

    Je n'avais pas eu encore le temps de m'occuper de la dernière idée de Nicolas Sarkozy, mais en réalité, je suis catastrophé par le principe d'un emprunt de grande ampleur alors que la France a une dette de 1200 milliards d'euros, rembourse déjà 50 milliards d'euros et emprunte 250 milliards d'euros par an. J'aurais à la rigueur pu être favorable à un grand emprunt européen solidaire, comme le préconaisaient François Bayrou et le MoDem, mais un emprunt national dans un tel contexte, par les temps qui courent, c'est de la folie furieuse. Qu'est-ce qu'ils attendent, Gilles Carrez, Charles de Courson, Didier Migaud et Alain Lambert que j'ai connus plus pugnaces et soucieux de notre endettement pour ruer dans les brancards. Il me fait rire Copé, à expliquer que les warnings sont allumés ! Ah bon ? Ah, il le croit vraiment ?  Ah bon. Sur les marchés, un tel emprunt coûterait un taux de 2.5 à 4.5% par an. Pour appâter le chaland national, il va falloir rémunérer au-dessus de 4.5% par an. Je n'invente rien, la plupart des journalistes et des économistes en on fait l'observation.

    Nous empruntons pour financer nos déficits. Ce n'est plus possible de fonctionner comme cela. Revoyons la fiscalité, de concert avec les Français ainsi que nos dépenses. Il n'y a vraiment pas d'autres solutions. Et, Monsieur le Président, de grâce, cessez d'annoncer des gratuités par ci et par là à tour de bras.

    Les gagnants des élections de 2012 vont hériter d'une situation explosive. Nous autres Français, croyons ne pas pouvoir subir le sort de l'Argentine, dans la période 1998-2002 avec un point d'orgue en 2001 (cessation de paiement de sa dette extérieure, ce qui s'était produit en 2001 et risque de se reproduire en 2009). Mais nous y courons en sprintant. On pourrait bien un jour se retrouver avec un Carlos Menem dans les années 90 déclarant : « l'État fédéral ne devra plus s'occuper que de la justice, de l'éducation, de la santé, de la sécurité et des relations internationales. » Ça ferait très très mal...et ça va nous arriver, je le pressens. Nous ne pouvons plus augmenter notre dette. Les députés UMP doivent faire preuve de responsabilité et refuser ce plan. Le Nouveau Centre qui se réclame du programme présidentiel de François Bayrou ne peut pas voter une telle mesure sans se renier complètement. Et on ne peut pas envisager une quelconque forme d'emprunt sans avoir préalablement remis à plat toutes nos dépenses et toutes nos recettes.