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Paris - Page 8

  • 100 000 logements à Paris ! Merci qui ? Merci Marielle (de Sarnez) !

    Sur le moment, je me suis inquiété de ne voir que le Parisien évoquer le plan Marshall pour le logement de Marielle de Sarnez. Je me suis dit : m... ou quoi ? Dès qu'une personnalité politique aborde un sujet sérieux avec des propositions très concrètes, la presse ne relaie plus. Il n'y a que histoires à deux balles et le sensationnalisme ou quoi qui l'intéresse ? Et puis aujourd'hui et dans les moteurs de recherche, le Parisien se contente de titrer sur sa page de garde qu'elle se rapproche de NKM sans le dire. Information (spéculation ?) passionnante, n'est-ce pas ?

    Heureusement, ce matin, plusieurs organes de presse se sont tout de même rattrapés : Le Point, 20Minutes, Metronews, il y en a tout de même quelques uns qui réagissent. C'est fou, tout de même, ce que l'on a du mal à intéresser la sphère médiatique avec des sujets sérieux. Au fil du temps, elle se confond de plus en plus avec le monde du spectacle.

    Quant à votre serviteur eh bien il suffisait de l'avoir lu en juin puis en août pour avoir déjà un certain nombre d'informations en avant-première :-)

    Marielle récapitule ses principales mesures sur son site de campagne mais le projet complet figure sinon sur le site du Mouvement Démocrate.

    Le principal défi c'est évidemment de libérer du terrain pour construire du foncier. Marielle a donc mis en avant trois mesure phare pour tenter de le relever :

    - récupérer des hectares qui ne sont pas exploités : couverture du périphérique, couverture des gares là où c'est possible, en particulier. L'idée de couvrir le périphérique pour bâtir est à mon avis apparu à la suite des propositions des libéraux puis du MoDem pour éviter un sort funeste aux Serres d'Auteuil : étendre les courts de tennis sur l'A13 au lieu de saccager les serres. On comprend que les Socialistes n'aient pu avoir une telle idée puisqu'ils ont depuis le début refusé catégoriquement son application pour simplement des terrains dédiés au sport (leur acharnement semble hélas porter ses fruits). Une couverture du périphérique offrirait quelques autres avantages : là où elle réalisera les riverains gagneront en confort de vie (plus de bruit, moins de pollution) et une barrière artificielle entre Paris et la petite couronne tombera (préfigurant de facto le Grand Paris à venir).

    - optimiser le foncier : c'est toujours amusant de comparer les méthodes. Côté Hidalgo-Delanoë, on essaie de passer en force depuis plusieurs années pour imposer de gigantesques tours aux portes de Paris. Même si à titre personnel, je ne trouvais pas moche le projet architectural, le principe immobilier et foncier est lui mauvais. Il est évident que l'on crée un ogre énergétique amenant de surcroît du froid, des rafales de vent et de l'ombre à tout son environnement immédiat. Marielle a elle une idée bien plus simple : autoriser les co-propriétés partout où c'est possible à se surélever (immeubles de petite hauteur seulement) et bâtir au-dessus des bâtiments logistiques (entrepôts entre autres, administrations publiques).

    - transformer l'existant : il existe par exemple 700 000m2 de bureaux vacants qui ne trouvent pas preneurs en raison de leur vétusté. Peu le savent et pourtant il y a là une mine d'accession au logement pour les classes moyennes. Il y aura en outre des préemptions pour mieux répartir le logement social.

    Il existe d'autres mesures dans le projet de Marielle de Sarnez, mais je note la place particulière qu'elle accorde aux familles et aux classes moyennes puisque d'une part, elle entend privilégier les trois pièces et plus pour les nouvelles constructions et favoriser les investisseurs institutionnels, bailleurs offrant généralement plus de garanties de stabilité que les particuliers.

    Les commissions du MoDem ont bien travaillé, au moins sur ce sujet, en tout cas. J'invite les lecteurs intéressés à prendre connaissance de la totalité du projet.

  • Ils nous cassent les burnes avec leurs Roms...

    Voilà, c'est le sujet à la mode depuis quelques mois : les Roms. Comme si les Roms étaient l'alpha et l'oméga de nos problèmes en France. Le pompon, c'est la sortie de NKM à Paris, suivie, à vrai dire, par Hidalgo, qui, sous couvert de protester, a largement embrayé sur le sujet.

    Je ne sais pas, moi, on pourrait plutôt parler de la circulation, du coût de la vie, des pseudo-logements sociaux qu'Hidalgo assure pouvoir créer, des milliards dépensées en voirie, des millions en fêtes de toute sorte, ou encore des impôts.

    Parlons-en de la fiscalité à Paris : je rigole bien. Hidalgo a assuré ne pas vouloir augmenter les impôts. On parie ce que vous voulez que toutes les autres prestations vont voir leur prix exploser : les places de stationnement vont continuer à se réduire et nous allons payer plus cher ce dernier et plus cher les amendes, le prix des crèches va augmenter, ceux des centres d'animation et tout de cet acabit. Pour faire social, Hidalgo garantira des prix bas aux défavorisés, mais comme il n'y en a plus à Paris, cela ne coûtera pas grand chose. Il y aura une grosse redistribution forcée consistant à ponctionner les classes déjà pressurées pour continuer à assister une clientèle minoritaire mais fidélisée.

    On devrait en parler de tout ça, non ? 

    Et la santé, au fait ? Je le redis, les coûts explosent tandis que des spécialités se font la malle. Ce n'est plus aussi aisé, désormais, d'obtenir un rendez-vous avec un spécialiste et je ne parle pas des hôpitaux engorgés et mal administrés qui absorbent d'énormes crédits pas forcément à bon escient. Loin de moi de vouloir réduire leurs moyens, mais plutôt que de leur réclamer du chiffre, et si, comme le suggère avec beaucoup de bon sens Marielle de Sarnez, on leur adossait des maisons de santé ?

    Tout ça pour vous dire que j'en ai un peu rien à f..., moi des Roms, et que j'aimerais qu'on cesse de me casser les couilles avec les Roms. La dernière trouvaille, c'est la carte des Roms en France, riche idée de l'Opinion, média qui se voulait crédible. Ben ça commence mal. S'il y a bien une polémique artificielle, c'est bien celle de la présence des Roms ou non en France. 

    J'aime bien le sujet de la santé, à titre perso, parce que je ne sais pas où nous allons et je m'inquiète de l'avenir. Je ne sais pas, moi, mais je me serais attendu à ce qu'un journal sérieux et proche des gens publie la carte des pharmacies ouvertes tard le soir, par exemple, ou propose des analyses de fond sur le fonctionnement de nos hôpitaux et compare ce que disent à ce sujet les futurs candidats à la mairie de Paris.

    Ben non. On a le droit à la carte des Roms à la place. Passionnant.

    Bernard Debré assure que les Roms sont un problème à Paris même s'il se défend de vouloir stigmatiser cette communauté. Il pointe les mineurs, les mendiants, les escrocs et cetera.

    C'est un faux problème. Les Roms ne sont ni plus ni moins une menace à Paris que d'autres communautés. Il y a un problème avec l'insécurité et ce problème est global, touchant le traitement de la délinquance quelle que soit l'origine des délinquants. Il y a un problème avec les mineurs délinquants, oui. Avec la mendicité agressive, oui.

    Voilà, c'est tout : pas la peine de blablater sur les Roms, que le gouvernement fasse son boulot et la mairie le sien (par exemple, réaffecter les donneurs de PVs à la sécurité sur la voirie, par exemple...).

    Lâchez-nous avec les Roms, les amis. S'il n'y avait que les Roms comme seul problème en France, ce serait la fiesta tous les jours. Pas de pot, là, c'est plutôt la berezina...

  • Madame de Staël ou Soeur Emmanuelle au Panthéon ?

    Le Centre des Monuments Nationaux organise une consultation afin d'éclairer le choix que fera son président quand il présentera à François Hollande une liste de personnalités susceptibles de venir reposer aux côtés des héros de la république. Il y a beaucoup de héros, dans ce panthéon, mais pas beaucoup d'héroïnes...

    Pour autant que j'en sache chez les Grecs et les Romains, un panthéon accueillait des dieux mais aussi des déesses. Il doit y avoir un oubli à ce sujet dans notre pays.

    Bref, je n'épilogue pas, mais puisque la consultation est publique, je donne mon avis.

    J'ai un coup de coeur pour deux femmes extraordinaires. 

    Madame de Staël, d'abord, dont la lutte constante contre toutes les tyrannies (la monarchie absolue puis la Terreur et enfin la tyrannie napoléonienne) est digne d'éloges. Éprise de liberté, cette femme a joué un rôle majeur au XVIIIème siècle en protégeant, rassemblant et diffusant les esprits les plus éclairés de son temps. Son amour inné de la liberté la place certainement, chez les Libéraux, comme une des figures les plus saisissantes, et ce, en dépit de son admiration pour Rousseau. Il s'ajoute à cela une oeuvre littéraire abondante et remarquable, notamment sa lettre sur l'Allemagne qui demeure un moment de référence de notre littérature nationale mais aussi européenne.

    La deuxième femme à laquelle je pense a une personnalité toute différente mais pas moins puissante et attachante. On ne présente plus Soeur Emmanuelle. Son charisme, son aura, sa ténacité extraordinaire, son sens du sacrifice, et surtout son amour du prochain sans condition lui auront permis de déplacer des montagnes toute son existence. Plus que tout autre individu au XXème siècle, elle constitue une figure morale inégalable qui fait l'honneur et la fierté de tous les Français. Je sais qu'au sein de l'Église Catholique on parle de béatification pour cette grande âme, très certainement l'une des plus dignes des enseignements de Jésus de Nazareth de toute l'histoire de la Chrétienté. Aurons-nous le bon sens, nous Républicains laïcs de coiffer le Vatican sur le poteau et de l'honorer avant l'Église ? Ce serait à n'en pas douter un signe d'intelligence et un exemple pour toutes les générations.

    Espérons que d'autres relaient cet appel pour deux femmes hors norme qui ont plus que mérité de notre patrie.

  • MoDem/UDI, fusion difficile mais intéressante

    Le Figaro s'est essayé à un exercice intéressant et instructif : comparer les électorats respectifs du MoDem et de l'UDI. Je ne suis pas du tout surpris du résultat. Cela fait un moment déjà que je dis que le MoDem est de centre-gauche et l'UDI de centre-droit.

    Ce que le Figaro met à jour correspond très exactement à mon ressenti tout au long de ces dernières années.

    Je me suis toujours senti bien plus proche idéologiquement des militants du Nouveau Centre puis, plus tard, de l'UDI que de ceux du MoDem que je trouve en général bien trop à gauche à mon goût. Trop de relais de discours gauchisants sur les banques et le capitalisme ou encore la taxation de la richesse, trop de théories complotistes, trop de dénonciation du libéralisme, et, dans bien des cas, un alignement  presque complet sur les thèses vert-gauchistes libertaires.

    Ça ne va pas être facile parce que nous n'avons ni le même électorat ni le même appareil, ni la même base militante.

    Mais, du coup, je suis très curieux de voir le résultat final et je tiens bien à participer à sa construction, d'ailleurs. Si Bayrou et Borloo parviennent enfin à se marier et à établir un compromis programmatique, on aura un parti final authentiquement en plein milieu du centre. Quelque chose qui ne s'était jamais produit jusqu'ici, pas même au temps de la Nouvelle UDF de 2007 et encore moins au MoDem, penchant sur sa gauche dès Villepinte.

    Bon, moi, je suis plutôt content : je vais pouvoir retrouver des amis que je n'ai jamais perdu de vue partis généralement au Nouveau Centre au bout d'un certain temps.

    A Paris, personnellement, je trouve Christian Saint-Étienne et Marielle de Sarnez très complémentaires.

    Je pense que l'UMP et le PS vont faire assaut de guignoleries : on n'a pas du tout intérêt à rentrer dans ce jeu-là. Finie la fête, que l'on revienne aux choses sérieuses.

  • Le FN en hausse à Paris ? Rien d'étonnant.

    Je crois avoir écrit suffisamment de fois sur ce blogue que l'insécurité à Paris allait devenir un thème de campagne pour pouvoir mériter le titre de Cassandre. Le FN à 8% ? C'est amusant : à écouter les commentaires à gauche on imagine toujours que c'est la crise la préoccupation des électeurs du FN. Eh bien moi, je pense que c'est l'insécurité qui les motive d'abord.

    En face, Hidalgo dont la seule préoccupation est sa clientèle bobo ne pense qu'à faire la fête, comme l'observe avec acuité Didier Rykner dans une des dernières lettres de la Tribune de l'Art. On sait déjà que la majorité socialiste se refuse à toute mise en place d'une police municipale. Je ne dis pas que c'est la panacée, et, peut-être existe-t-il d'autres alternatives, mais se contenter de montrer son indignation quand on postule à devenir le principal édile d'une grande ville, c'est assez pitoyable ; d'autant qu'Hidalgo exerce des responsabilités importantes à la mairie de Paris.

    Je ne saurais en tenir entièrement Hidalgo pour responsable, je pense que Sarkozy puis Hollande sont largement comptables de l'insécurité en France et Chirac ou Jospin avant eux parce qu'ils n'en prennent pas la mesure.

    Néanmoins, il appartient aux édiles municipaux de de faire quelques propositions sérieuses. La réputation de Paris se dégrade à grande vitesse et les faits délictueux et criminels qui s'y produisent s'aggravent sans cesse. 

  • Logement : le judicieux calcul de Marielle de Sarnez

    J'ai entendu plusieurs fois Marielle de Sarnez prévoir de ramener les institutionnels sur le marché de la propriété à Paris. Pour un non-initié, cette mesure pour le logement peut paraître étrange. Un gaucho de base pourrait même penser qu'il ne s'agit là que de rameuter le ban et l'arrière ban du capitalisme étrangleur du petit peuple.

    Il n'en est rien. En fait, il faut avoir cherché à se loger à Paris pour comprendre ce que Marielle de Sarnez a derrière la tête. En fait, on n'imagine pas à quel point un rapace sommeille en chacun de nous. Il n'y a de pire bailleur que le particulier. Le particulier propose des baux prohibitifs, n'entretient pas son bien et rechigne aux travaux qu'il est pourtant légalement dans l'obligation de réaliser. Et que l'on ne s'y trompe pas : les opinions politiques n'ont pas cours dans la pensée du bailleur particulier. Pas de pitié pour les canards boiteux. Tout bailleur est persuadé de proposer un palace à la location. On médit des marchands de sommeil, mais qu'on se dise bien que le Parisien bailleur en est un en puissance. Consolation corollaire, le locataire vaut bien son bailleur : il dégrade, exige, reste sans régler son loyer, pinaille pour tout et n'assure pas plus que le bailleur l'entretien dont il devrait se charger.

    Et les institutionnels, là-dedans, alors ? C'est quoi au fait ? Eh bien, les assurances, les banques, les grands groupes, et cetera. Un institutionnel n'a en fait pas du tout les mêmes préoccupations qu'un particulier : il ne cherche pas à pressuriser jusqu'à ce que mort s'ensuive son locataire mais à s'assurer un revenu régulier. La plupart du temps, plutôt que de chercher un profit maximal à court-terme, il préfère louer à des tarifs très raisonnables voir bas ses biens immobiliers avec comme effet de pouvoir compter sur le revenu escompté. En outre, comme l'institutionnel privilégie la durée, le locataire na pas à craindre une reprise du domicile au terme d'un bail.

    D'une certaine manière, les institutionnels permettent aux classes moyennes aisées parisiennes de trouver un logement. Il est également plus facile d'acquérir un bien auprès de l'institutionnel et, à un prix inférieur à celui de commercialisation.

    Bien sûr, le retour de ces propriétaires-là ne saurait être la panacée ni s'avérer l'unique levier pour relancer le logement à Paris, mais, parmi les petits engrenages vertueux que l'on peut essayer d'enclencher c'est très certainement un rouage majeur.

    Cette mesure du programme de Marielle de Sarnez est donc loin d'être anodine et elle entre assez bien dans l'idée d'une municipalité facilitatrice pour les Parisiens. Vivement 2014, caramba qu'on confronte les programmes municipaux. Bref, mieux vaut une idée futée que 150 idées bidon (la dernière en date, d'Hidalgo, modifier le Plan Local d'Unrbanisme pour surélever les immeubles)...

  • Métropole de Paris, l'arnaque !

    Il y a un truc que je déteste, en France : c'est l'intercommunalité. A l'origine, l'idée était de mutualiser les dépenses. Comprenons-nous : les dépenses existantes plus quelques dépenses d'investissement nécessaires. Avec le temps, c'est devenu une pompe à fric parfaitement antidémocratique permettant à quelques grosses communes d'aspirer les revenus des plus petites pour leur faire financer des équipements et projets pharaoniques locaux pour la plus grande gloire des baronnets implantés dans la place.

    La Métropole de Paris telle qu'elle est concoctée par le gouvernement va être quelque chose de ce genre. Un machin pour élus locaux qui vont s'entendre sur le dos d'une partie des Franciliens.

    En réalité, il n'y aurait de métropole valable que celle qui représenterait toutes les populations concernées avec des élus adoubés par le suffrage universel et une configuration de l'assemblée métropolitaine à la proportionnelle intégrale (avec tout de même un seuil de 3 à 4%).

    Au fond, mieux vaudrait régler cela par référendum auprès des populations concernées. Hollande a ce pouvoir, puisque l'initiative référendaire lui appartient : qu'il en use pour passer outre les résistances des baronnies locales si c'est nécessaire. Mais qu'il garantisse aussi aux petites communes de ne pas se faire avaler sans avoir leur mot à dire : pour une telle consultation, une petite commune ne devrait rentrer dans la métropole que si 50% de la population concernée au moins adhère au projet.

    La construction actuelle du Grand Paris me fait penser aux dérives de l'Union européenne que nous connaissons : on le construit autant sans les Franciliens concernés que l'Europe ne se fait que par la technocratie bureaucratique à l'heure actuelle.

    Bref, je n'aurais qu'un slogan simple sur le sujet : transparence ! Rendons le Grand Paris aux Franciliens et Parisiens et faisons-le avec ceux qui veulent le faire. A charge pour nous de les convaincre.

    Il me semble que ce que j'exprime sur l'impératif démocratique est assez proche des idées de Marielle de Sarnez et du MoDem sur la question mais j'espère que toute son équipe et elle-même s'exprimeront sur le sujet.

  • NKM, Hidalgo, l'école du rire à Paris

    Entre NKM qui veut ouvrir des discothèques dans les stations de métro et Hidalgo qui rêve de faire du Pont des Arts un dispensaire pour animaux sauvages (c'est bien connu, ils pullulent à Paris...), nous voilà bien lotis, nous autres Parisiens.

    Et si on parlait de la fiscalité locale, par exemple ? Entre les hausses d'impôts décrétées par Ayrault et Hollande et les coups de matraque de Delanoë les années précédentes, même les plus aisées vont commencer à mal sentir la pilule passer.

    On le sait, la priorité numéro 1 des Parisiens, c'est le logement. Marielle de Sarnez prévoit la construction de 5000 logements par an en exploitant des espaces déjà bâtis mais sans habitations. On ne peut à mon avis pas faire plus. J'ai toutefois une observation sur la question du logement : en réalité, c'est chez les 18-34 ans que ce souci est très prégnant. C'est à mon avis un aspect auquel il faut bien réfléchir. En réalité, le logement n'est pas un problème général pour les Parisiens, c'est avant tout un problème de jeunes ! Il y a donc une réflexion à mener spécifique à cette population qui doit comprendre une large part d'étudiants.

    Le stationnement et la circulation sont la seconde préoccupation des habitants de la capitale. Pour ce que j'en constate tous les jours, la politique menée par l'actuelle majorité est un échec total.

    Son autolib qui ne s'adresse qu'à quelques milliers de personnes a ponctionné des centaines de place. La préfecture a carte blanche pour verbaliser tous les automobilistes qui ne rentrent pas dans les clous. Dans le même temps, les divers véhicules professionnels, de livraison ou non, stationnent tranquillement sur les voies de circulation sans aucune réaction des forces de police. Camions, camionnette et fourgonnettes contribuent largement à la pollution atmosphérique générée par l'automobile. Il y a pourtant possibilité de prévoir des parkings au sortir des grands axes de communication autour de Paris et d'assurer les livraisons dans la capitale via des véhicules légers et électriques.

    Pour l'automobile, je le dis depuis longtemps, je pense que c'est une liberté fondamentale ; plutôt que de favoriser la transition énergétique vers le véhicule propre, les socialistes n'ont de cesse que de harceler les propriétaires de voitures. Ce n'est pas seulement l'obéissance à la doxa écologiste propre sur soi : je suis convaincu qu'il y a aussi la résilience marxiste socialiste dans ces décisions qui s'oppose fondamentalement à la propriété privée de l'individu, très exactement ce qu'incarne la voiture. Les Verts et les Socialios détestent la bagnole, non pas pour la pollution qu'elle représente mais pour ce qu'elle incarne : la liberté, l'individu, la solution anti-collectiviste aux difficultés de déplacement.

    Parlons en, du coup, des transports en commun : sales, vétustes, souvent en retard, gangrenés par l'insécurité (autre préoccupation prioritaire des Parisiens). C'était très tendance (et ça l'est toujours) d'avoir son tramway pour une ville quand Delanoë a commencé la mise en chantier du sien. Oui. Mais ce que les Parisiens ignorent, c'est que pour un coût bien inférieur et bien moins de nuisance, un service de bus en couloirs protégés aurait assuré exactement la même quantité de transports dans des temps similaires. Mieux : une flotte de bus propres aurait coûté bien moins cher que les rames de tramway. Comme d'habitude, Delanoë et les siens ont sacrifié au culte des apparences, et je vois que la droite parisienne ne fait que courir après lui sur ce point depuis plus de 10 années.

    J'évoquais l'insécurité : depuis toujours Delanoë refuse la création d'une police municipale. Avec la multiplication des vols et des agressions, ce ne serait pourtant pas du luxe...Petit correctif, il existe un corps spécifique à la ville de Paris chargé d'assurer la sécurité...mais...pas des Parisiens ! Sur 700 individus, une centaine assure la protection des élus ! 200 autres sont dans des bureaux et les 400 restants surveillent bois, parcs, squares et gymnases.

    J'attends de voir les programmes finaux des forces centristes, mais j'observe que Marielle de Sarnez au MoDem, Christian Saint-Étienne à l'UDI, me paraissent des candidats d'un autre calibre que nos deux fashionitas de service. On peut attendre de l'un comme de l'autre un programme municipal sérieux comme celui de 2008, par exemple. J'attends avec impatience leurs propositions définitives.

  • Le Grand Paris ? Mais pour quoi faire ?

    J'ai pendant longtemps été favorable à un élargissement de Paris, mais, depuis quelque temps, ma réflexion a évolué et je me pose des questions.

    J'ai lu l'avis de Philippe de Malakoff sur ce sujet et j'avoue mon étonnement : il observe avec justesse que l'intercommunalité est un monstre antidémocratique qui prive les communes de leurs pouvoirs régaliens et craint, comme Jean-Christophe Lagarde, de voir ces dernières dépossédées de toutes leurs prérogatives.

    Il admet donc implicitement, tout comme moi, que le Grand Paris est un nouvel avatar de la centralisation dont l'objet final sera de satelliser toutes les petites communes avoisinantes.

    Je suis de plus en plus sceptique avec le "Big is beautiful", dont Bayrou dénonçait avec justesse la prégnance il y a trois ans.

    Il n'y a jamais eu de décentralisation en France, mais seulement la reconstitution de fiefs et de baronnies dont l'origine plonge en réalité dans l'Ancien Régime.

    Le Canard enchaîné se gaussait il y a quelques années de l'intercommunalité dont l'objectif initial avait été de rationnaliser les coûts mais qui avait fini par générer des dépenses somptuaires parce qu'à plusieurs, on a plus de moyens fiscaux et plus d'idées pour dépenser l'argent du contribuable en projets pharaoniques.

    Je ne suis plus trop sûr d'être favorable au Grand Paris : imaginer un Delanoë ou une Hidalogo puissance 10 est cauchamardesque. Les maires de la petite couronne seraient réduits au rôle de maires d'arrondissements parisiens, c'est à dire celui de potiches.

    J'ai lu aussi le rapport Dailler : le sénateur désire au fond un chef de file et il le dit explicitement, même s'il admet ne pas écarter l'hypothèse d'une émancipation des maires d'arrondissement comme le proposait Morizet, l'ancien sénateur-maire de Boulogne-Billancourt. Baguet qui reprend cette position me paraît dire des choses justes même si je ne suis pas dupe : chaque baron cherche évidemment avant tout à préserver sa baronnie...

    Bien sûr, je suis hostile à l'éparpillement des responsabilités, mais pas moins à la concentration des pouvoirs. Or, c'est c'est que proposent tous les partisans du Grand Paris sans exception. L'élection au suffrage universel d'un Président du Grand Paris (qui ne se fera jamais car aucun politique n'aura le crain d'aller jusqu'au bout et de le proposer vraiment) n'y changerait rien.

    J'ai fait un tour sur le blogue Association Grand Paris et les derniers articles recensés montre que je ne suis pas le seul à craindre le jacobinisme.

    La journaliste de Libération Sybille Vncendon, même si elle est favorable au Grand Paris me semble avoir assez bien mis en évidence les deux lignes qui s'affrontent autour du Grand Paris. On peut parier, hélas, que ce sera la jacobine qui s'imposera.

    Si le Grand Paris devait se mettre en place, je serais plus disposé à placer ma confiance dans des personnalités politiques comme Marielle de Sarnez ou Jean-François Martins, ou encore, à l'UDI, Chrisian Saint-Étienne, dont je connais le respect pour les corps intermédiaires.

    Jean-François Martins appelle avec justesse à un grand Paris concret plutôt qu'institutionnel souhaitant que demain, un habitant du 14e puisse aller faire du sport à Montrouge, poser ses enfants à la crèche à Malakoff s’il travaille et pourquoi pas, demander une demande de logement à Ivry.

    Si j'agrée pleinement ces priorités, je n'écarterais pas pour autant la question institutionnelle car elle fixe les modalités de la gouvernance.

    Plus généralement, toutes nos institutions souffrent d'un déficit croissant de démocratie, et, quand je parle de démocratie, j'entends bien la démocratie directe, c'est à dire la possibilité pour les citoyens de voir représentées leurs opinions. Le Grand Paris pourrait être une pierre de plus au même titre que Bruxelles et l'Europe font converger la colère de nombre de Français et citoyens européens désormais.

    Défions-nous des machins, du centralisme, et plus encore de ceux qui prétendent écrire notre destinée et déterminer notre bonheur à notre place.

    J'engage le MoDem à reconsidérer ses positions traditionnelles sur le Grand Paris et à mettre en perspective les enjeux : la priorité, ce n'est pas le Grand Paris, mais la vie des gens. La vie des gens, des Parisiens, des Franciiens, ce qu'ils pensent, c'est ça la démocratie. Et pas autre chose. Pas les décisions d'énarques, de polytechniciens, de commissaires ou de journalistes bien en cour.

  • L'indigné de service va avoir sa place à Paris : insupportable.

    Je n'aime pas et n'ai jamais aimé Stéphane Hessel. Il est décédé, paix à son âme, mais pitié qu'on ne le ressuscite pas en lui octroyant une place à son nom dans la capitale.

    En avril dernier, on avait évité un square Thatcher, une rue se voyant décerner le bien plus sympathique nom de Shakespeare.

    J'aimerais bien savoir qui a voté le voeu du Conseil de Paris en avril dernier, en dehors de la gauche dégoûlinante de bonne conscience.

    Enfin, consolation, le socialiste Schapira nous a évité encore pire avec une place Hugo Chavez qu'appelait de ses voeux le Front de Gauche.