L'une des questions que je me posais, tout récemment, à propos de facebook, c'était de déterminer ce qu'en droit on peut faire contre ce réseau. Non seulement son principe même ne protège pas la confidentialité des informations, mais, de surcroît, des informations véhiculées par d'autres peuvent très bien vous toucher à votre insu. Le seul moyen de contraindre Facebook et ses créateurs à respecter des évidences éthiques, c'est de taper là où ça fait mal, c'est à dire au porte-monnaie. Or, pour cela, rien de tel qu'un très gros procès, de préférence devant la justice américaine, plus prompte à protéger le consommateur que la justice française.
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A quand la première Class Action contre facebook ?
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Wikio fait de l'argent ? et alors ?
C'est marrant, ça, dès qu'une plate-forme grossit un tantinet et fait des efforts pour devenir rentable, chez certains blogueurs, cela devient automatiquement le Diable capitaliste. Je reviens de chez Peuples qui râle contre wikio et il écrit un billet à charge contre wikio en comparant les blogueurs que le portail indexe à des ouvriers chinois oeuvrant pour le grande bonheur de la mondialisation des échanges. Ben, désolé, mais je suis référencé par wikio et je ne me sens pas vraiment ouvrier chinois. Je trouve que le travail effectué par wikio permet de mettre en relation les blogueurs entre eux, et en plus, ils fournissent toute une série d'outils gratos. On ne va tout de même pas s'en plaindre. Les 300 000 blogueurs que cite Peuples ne bossent pas pour wikio, ils bossent pour eux quand leur blogging est professionnel et si ce n'est pas le cas, ils écrivent pour le plaisir. Si wikio parvient à faire du fric, tant mieux ! On ne peut vraiment pas l'accuser d'exploiter les blogues, c'est vraiment le mauvais procès par excellence. Je précise que je n'ai pas d'actions chez wikio pour être clair, pas même de relation de travail ni de complicité, d'affection d'amitié ou de quoi que ce soit de cette sorte. Je ne suis jamais là aux cocktails et j'ai été invité une seule fois, et encore, sur recommandation de Jegoun.
Bref, je m'exprime à titre gratuit. Donc, oui, nous fournissons un contenu gratuit ; what else ? Où est le problème ? Si Peuples veut fournir un contenu payant, et bien qu'il rende son blogue accessible seulement sur abonnement payant, et voilà tout. Personnellement, wikio m'apporte quelques visiteurs (aux alentours de 3%) mais, en tout cas, bien plus que twitter, y'a pas photo.
In fine, je ne vois aucunement l'intérêt de chercher à créer un rapport de force avec un service qui est l'allié objectif des blogs et ne cesse de chercher à les promouvoir, y compris en prenant des risques. Leur wikio studio est une manière intelligente de chercher à employer les compétences des blogueurs, même si cela ne rapporte pas grand chose.
Non, moi, je trouve sympa cette petite entreprise française qui cherche à se faire un trou dans la Toile sur un créneau assez étroit, mais, pour l'instant, pas trop concurrencé, qui commence à nouer des partenariats et qui se démerde plutôt bien.
Tiens, bien réfléchi, je vais peut-être bien prendre des actions, le jour où vilaine petite entreprise deviendra grande et sera capitalisée en bourse.
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Anonymat des blogs, et si Masson avait raison ?
Généralement, je n'aime pas bêler en choeur avec le troupeau. J'ai donc cherché des éléments objectifs pour soutenir la proposition de Jean-Louis Masson, et je me suis vite retrouvé à un problème de taille : il n'y en a aucun...J'ai beau lire et relire le projet de loi, il n'y a rien à faire, je ne peux pas soutenir ce qu'il propose. Je ne peux pas soutenir la proposition de loi, mais je n'en pense pas moins que son exposé des motifs est, jusqu'à un certain point légitime. Sur le fond, Jean-Louis Masson s'inquiète de la permissivité généralisée sur la Toile, qui permet à tout un chacun d'exprimer n'importe quelle opinion, y compris au détriment d'autrui. Son erreur, je pense, c'est de croire que l'anonymat soit la clé de cette profusion délirante d'attaques parfois les plus basses.
La véritable difficulté, c'est l'addition dévastatrice de l'immédiateté et du sentiment de toute-puissance. Sentiments de toute puissance et d'impunité qui favorisent les dérapages. Sauf que, comme le notent très justement Reversus et Piratages, ces dérapages ne se font pas tout seul, loin de là. Ce sont les médias traditionnels qui relaient, la plupart du temps, l'information venue de la Toile sans avoir pris la peine d'en vérifier la véracité.
Les blogues ne sont d'ailleurs qu'un média parmi tant d'autres ; de fait, il est sans doute plus aisé d'identifier un blogueur qu'un profil facebook bidon ou tout autre chose de ce genre.
A vrai dire, quand je me représente la Toile, je songe souvent à l'image fameuse de Platon dans la République, divisant l'âme en trois. S'il fallait matérialiser sa tripartition, l'esprit serait un petit homme, le coeur un lion, et les désirs, les ἐπιθυμίαι, une sorte d'hydre à mille têtes. Lieu de tous les fantasmes, de tous les délires, de tous les théories et complots, la Toile alimente l'imagination de ses acteurs au moins autant que celle des lecteurs qui viennent y puiser de l'information brute.
La Toile est l'Hydre aux mille têtes de la République. Que l'on en tranche une et une autre repousse ailleurs. Pour Platon, chaque partie de l'âme possédait une vertu qui lui était propre : la sagesse pour l'esprit, le courage pour le coeur et...la tempérance pour le désir.
Je ne sais pas si Jean-Louis Masson est platonicien, il faudrait le lui demander. Mais platonicien ou non, je suis à peu près persuadé que l'intempérance exubérante qui s'empare régulièrement de la Toile n'a pas fini de le heurter.
Tenter de museler la Toile est aussi vain que d'envisager de récuser la tripartition de l'âme. Finalement, qu'importe si Jean-Louis Masson a tort ou raison. Ce qu'il propose n'est tout simplement pas faisable. Le petit homme peut s'armer d'une épée et d'un bouclier, et, accompagné du lion, il peut trancher la tête de l'hydre quand elle s'approche de trop près, mais il ne peut en aucun cas enfermer, a fortiori détruire l'hydre.
Plutôt que de chercher à encadrer Internet, mieux vaut définir des zones rouges dans lesquelles les têtes de l'hydre n'ont pas droit de cité et où elles seront implacablement tranchées.
Il me semble que c'est ce que la loi spécifie déjà.
En réalité, bien loin d'inquiéter l'hydre, Jean-Louis Masson a juste réveillé une tête assoupie, et, pour en comprendre la nature, je laisse la parole à Reversus et Piratages qui concluent ainsi leur billet :
Finalement J.L Masson répond involontairement à une aspiration inassouvie, la quête d’influence. Un fantasme qui perdure depuis des années auquel cette loi répond de la plus belle manière. La blogosphère se réjouit, si le pouvoir se met à craindre les blogueurs, c’est qu’ils ont donc une influence, une légitimité. Le web ayant pour vocation de devenir tôt ou tard le lieu central du débat public…
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Pourquoi Norton déconne avec downloader ?
Je dispose sur mon ordinateur de Norton antivirus. Pendant longtemps, j'ai utilisé des Anti-virus alternatifs tels que Kaspersky, Steganos ou AVG. Par flemme, depuis deux ans, et aussi parce que j'avais lu plusieurs classements positionnant bien Norton, je me suis résolu à acheter le logiciel et à payer par deux fois le renouvellement de la licence.
Récemment, mon anti-virus a découvert soudainement la présence du virus dowloader. Une sorte de troyen qui permet à des malwares de s'exécuter sur un ordinateur. A priori, il n'est pas actif sur ma machine, encore que, mais, j'ai souhaité m'en débarrasser. Or, Norton s'est révélé incapable de le supprimer. J'ai fait quelques recherches, et j'ai constaté que le virus existe depuis 2002 ou 2003, me semble-t-il. J'ai constaté la présence de messages affolés à propos de ce virus dès 2006 avec un Norton incapable de le dégager. Or, 4 ans après, je constate que Norton en est toujours au même point, puisqu'outre ma situation personnelle, j'ai parcouru des forums où des messages récents indiquent le même problème. Conclusion, que fout Symantec depuis quatre ans ?
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Tv, web tv et internet
L'un des enseignements que l'on peut tirer des dernières élections en Europe, c'est finalement l'absence de poids d'internet dans les campagnes. L'Angleterre, en revanche, avec ses débats politiques, a réalisé le jackpot pour ses chaîne télévisées. On pourrait logiquement s'imaginer que des webtv prennent le relais des chaînes traditionnelles. Il n'en est rien. Même ceux qui utilisent leur ordinateur pour regarder la télévision se connectent la plupart du temps sur nos chaînes nationales.
Le fait est que les webtv ne percent pas ; elles ne percent pas, parce qu'elles sont incapables de s'adapter au format tv. En fait, ce que l'on découvre, avec ces webtv, c'est que produire une émission télévisée, c'est une affaire de professionnels, pas d'amateurs. Cadre ennuyeux et terne, émissions trop longues, monologues interminables, zapping aléatoire, sujets déprimants, prises de son crachotantes, prises de vues tremblotantes, les motifs d'insatisfaction abondent quand on consulte les web tv. Même quand le propos est intéressant, le decorum ne suit pas. Au mieux, des grands portails de vidéos comme You Tube ou Daily Motion servent-ils à produire des "coups" médiatiques, mais aucun flux, aucun réseau ne perce sérieusement avec une programmation, une diversité et un professionnalisme dignes de ce nom.
Nos chaînes traditionnelles ont bien des travers, mais les webtv sont bien loin de leur arriver à la cheville, parce que la distraction et l'information, ça ne s'improvise pas, et que ce n'est pas un hasard si produire une émission, ça coûte cher...
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Twitter et les lourds...
Là, je crois que je viens de trouver un article tellement excellent sur les différents profils d'individus que l'on peut croiser sur twitter que je ne crois pas avoir grand chose à ajouter. Twittonautes, vous serez soit morts de rire ce soir, soit morts de honte si vous vous reconnaissez dans les diverses déclinaisons de relous qui hantent twitter...
A déguster le billet de Henry Michel. J'aurais aimé l'avoir écrit :-D
Moi j'aurais ajouté le Journaliste, dans le tas : assez proche du politicien, dans le principe, il ne "follow" que des potes journalistes, à la rigueur quelques blogueurs z'influents (et encore) et ne répond qu'aux autres journalistes (et parfois politiques) l'ensemble formant une caste bien comprise de gens qui se connaissent et regardent de très haut le prolétwitaire. Enfin, je dis "regardent de haut". Non, en fait, ils ne regardent pas, cela leur passe en-dessous, plutôt de l'indifférence à peu près totale. Attitude similaire chez quelques barons ou ex-barons de la blogosphère reconvertis sur le twittosphère...
J'adore le portrait du Politicien :
19. Le Politicien
Le politicien :
- fait de la politique iRL
- a la particularité de posséder des milliers de followers et de ne follower personne.
- émet des twits si inintéressants que même les pixels hésitent à s’aligner pour former les mots.@Dominique_Lapaleste En route vers les Assises de l’Orthophonie en Ligne en compagnie du secrétaire d’état à l’irrigation Maxime Lavergue. A bientôt !
@Dominique_Lapaleste Beaucoup de bonnes initiatives de la jeunesse suite aux rencontres interactives Sochaliennes. Merci encore à tous !
@Dominique_Lapaleste Je serai sur LCI le 13 Mai. A vos magnétoscopes !
Il manque un chapitre à l'Abus de pouvoir de Bayrou sur les réseaux de pouvoir : ils se reconstituent à une vitesse hallucinante sur la Toile. La nature humaine, où qu'elle soit, a par trop horreur du vide, alors les contre-pouvoirs sur Internet, je suis un tantinet sceptique...
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Ça débloque ou ça débloque ?
Ces derniers temps, je lis plusieurs notes de blogues annonçant des ralentissements de publication, voire des fermetures temporaires et pas des moindres. Ce sont tour à tour Marc Vasseur, Intox2007, hypos, Luc Mandret pour en citer dont la notoriété, au moins dans la sphère politique, est reconnue. D'autres se sont posés la question (Toréador, Skeptikos) ou sont devenus très épisodiques (Unique et Commun, Nelly Margoton, le Crapaud du Marais). Ce phénomène avait connu une première salve avec la quasi-disparition des blogs de Quitterie Delmas et de Versac. Le phénomène est ample et touche très largement les blogues. Tout récemment, c'est celui de Life's Good qui annonçait un sommeil prolongé. Je ne vais pas faire un tour d'horizon, il serait bien long, mais le fait est que j'ai vu bien plus de fermetures que d'ouvertures de blogues ces trois dernières années.
Est-ce cette épidémie qui a amené Jean Véronis à écrire un billet sur la mort des blogues ? Il se réfère à un autre billet, celui de Pierre Chappaz, dont l'analyse est intéressante. Véronis observe un changement de sociologie des blogueurs, devenue désormais adulte d'où des modifications de comportements. Mais l'une des clefs réside à mon avis dans les remarques de Pierre Chappaz sur la teneur des informations transmises sur les blogs ; pendant longtemps, futile, utile et agréable se confondaient dans un même espace ; l'émergence des réseaux sociaux, facebook, twitter, a entraîné une absorption générale du bruit dans ces nouveaux canaux, d'où la disparition des fameux skyblogs que Véronis assimile à raison comme un essartz primitif de réseau social pour adolescents. L'information, elle est demeurée sur les blogues, twitter et facebook servant désormais de relais plutôt que de sources d'information.
Côté politique, certains blogueurs ont renoncé à bloguer, mais pas à communiquer : Marc Vasseur, Intox2007 continuent à s'exprimer largement sur twitter, Quitterie Delmas est active sur facebook, par exemple. Côté politique, j'ai lu aussi que certains blogueurs renonçaient par désespoir d'agir sur l'action politique de nos gouvernants. Ce désespoir-là est à mon avis une erreur : s'ils regrettent que nos blogues ne puissent revenir sur le résultats d'élections, je crois qu'ils se bercent d'illusions en espérant que le contraire soit possible. Les blogues peuvent avoir une action parce qu'ils sont suivis par plusieurs journalistes et par une petite partie de la classe politique ; en ce sens, ils s'apparentent davantage à des think thank. Sans pour autant que leur lectorat soit négligeable , ils ne feront pas l'opinion, c'est évident, mais ils peuvent y participer et mettre à jour des difficultés de la société française jusque là ignorées.
Il suffit parfois de quelques blogues qui se mettent en réseau, avec des propositions simples et pragmatiques, un thème clair et quelques relais pour qu'un écho se produise au sein de la société civile et de la classe politique. A la mi-2008, avec quelques blogueurs (nous devions être 6 ou 7 au total) nous avons relayé les inquiétudes grandissantes des scientifiques et des apiculteurs à propos du devenir des abeilles. A la suite de nos billets, la presse écrite d'abord, puis télévisée ensuite, a relayé ces inquiétudes, et un monsieur abeille a alors été nommé au mois de septembre qui a suivi. Nos bloques ont certainement contribué à populariser ces inquiétudes aux côtés des associations qui faisaient valoir leurs craintes depuis plusieurs années.
En revanche, s'il s'agit de demander la démission d'un président de la République et de faire de l'agit-prop, je crois les blogues assez peu efficaces, en effet...
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Nos blogues politiques peuvent-ils convaincre ?
Luc Mandret signale une très intéressante étude sur Internet et la politique. A propos des blogues politiques, 16% des Français ont consulté au moins une fois un blogue de personnalité politique et 11% ont commenté un blogue ou un site d'information politique. Ils ne sont que 1 à 2% à le faire souvent. Je lisais dans les commentaires, chez Luc Mandret, que ceci relativisait l'importance des blogues. Ce n'est pas mon avis : si un blogue peut parvenir à convaincre une personne par mois, il a fait du bon boulot. S'il peut décaler d'un cran en plus ou en moins une opinion positive ou négative sur une personnalité, il a aussi fait du bon boulot. S'il peut contribuer à populariser un problème ignoré de la population, il fait à nouveau du bon travail, et enfin, s'il contribue à faire éclater la vérité ou à la rétablir, il est encore à sa place.
Si 30% des Français ont une pratique d'Internet, ils sont presque les deux tiers à admettre qu'internet est susceptible de fournir des informations politiques que l'on ne trouve pas ailleurs (de fait, twitter s'avère redoutable, dans ce domaine, suivi par quelques blogues bien informés...). De manière générale, ils sont nettement plus nombreux à penser qu'on peut être plus facilement acteur politique grâce à Internet que l'inverse.
Il y a donc un potentiel en suspens qui pourrait, au fil du temps, s'actualiser. Si Internet ne fait pas, loin de là, à l'heure actuelle, une élection, c'est une position stratégique indispensable à occuper pour les partis politiques.
De ce point de vue, la droite, et particulièrement l'UMP, a pris un retard considérable sur la gauche, omniprésente et omnipotente sur la Toile. Le sondage révèle la très forte activité de l'extrême-gauche sur Internet : si elle compte moins de militants en nombre que d'autres forces politiques, ils sont très actifs, notamment sur dans les commentaires.
Pour ma part, sur ce dernier point, je m'étonne un peu des résultats du sondage puisque je ne vois pas de gros sites ou de gros blogues d'extrême-gauche émerger, à l'exception de Bellaciao. Côté blogues, à part CSP , il n'y a pas grand monde de connu, sauf à compter les décroissants dans le nombre. Soit ils restent vraiment entre eux, soit ils ne font que commenter (par exemple, sur AgoraVox, avec les fachos, il y en a une sacrée tripotée).
J'ai vu que deux catégories d'âge en particulier avaient une pratique politique au moins sur Internet : les 18-24 ans et 34-35 ans. Deux catégories favorables au MoDem et à Bayrou.
Les 50-64 ans, au contraire peu favorables au MoDem sont également très bien représentés, avec 24% d'entre eux qui ont deux pratiques politiques ou plus de la Toile. Je m'explique, pour ma part, cette présence, par la prégnance des cadres supérieurs dans cette catégorie. D'ailleurs, dans les 35-49 ans, ils sont 18%. Les deux scores les plus élevés toutes catégories confondues. Or, les cadres supérieurs et les professions libérales ont une forte propension à chercher à s'informer. Il leur est donc plutôt naturel de passer par Internet pour le faire. C'est, du moins, mon interprétation de ces chiffres. On trouve dans la catégorie 50-64 une très forte proportion d'hommes : il me semble que cela correspond aux évolutions de carrière et aux différences que l'on constate justement entre hommes et femmes en France...
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Et Second Life, au fait ?
Pendant la campagne présidentielle, je me suis souvent rendu au QG des Bayrouistes sur Second Life. Depuis, l'espace centriste a rétréci et les visiteurs se sont taris, après plusieurs déménagements. Il demeure toutefois un petit QG.
Second Life a vu émerger de la concurrence du côté du libre, avec l'apparition d'Open Sim. Je n'ai pas encore osé mettre les pieds là-bas. Apparemment, on peut se connecter à Open Sim avec le client de Second Life. Je ne sais pas trop ce qu'on peut y trouver. J'ai tout de même l'impression que c'est autrement moins diversifié, développé et fréquenté que Second Life.
Je n'ai pas mis ma version de Second Life à jour depuis un moment, mais il y aurait des nouveautés à venir : la possibilité de connecter le client à twitter au moment de la matérialisation de l'avatar, par exemple, ou encore d'afficher tout type de service web sur une face d'objet.
Ce monde a tant de diversité qu'il sera difficile de l'égaler dans l'immédiat. Je vais y refaire un petit tour dans pas longtemps, moi, je le sens. Tiens, même mieux : ça pourrait être un espace de travail sympa pour bosser les projets politiques du MoDem.
Hé hé, il existe un député français qui a un avatar sur Second Life ; c'est à ma connaissance le seul. Il s'agit de...Jean Lassalle ! L'inconvénient, c'est que je n'ai pas réussi à trouver le nom de son avatar sur Second Life.
N'oubliez pas de voter pour lui si vous habitez en Aquitaine, au fait ;-)
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Blogues et réseaux sociaux, ce que ne comprennent pas les politiques
La campagne régionale s'achève à peu près sur la Toile, et je me fais amèrement la réflexion qu'on ne peut décidément pas faire comprendre à notre classe politique comment fonctionnent Internet, les blogues et les réseaux sociaux.
Ils n'ont toujours pas compris que cela ne nous intéresse pas, nous autres internautes, qu'ils nous fassent l'agence de presse de leurs déplacements, invitations et passages dans les médias. Ça, on s'en fout.
En revanche, le fait qu'ils ne répondent jamais ou presque aux e-citoyens qui les interpellent me laisse souvent la désagréable impression d'être considéré comme un gueux ou dans le meilleur des cas, de la piétaille juste bonne à tracter.
Même chez ceux qui sont engagés de longue date sur la Toile, on retrouve le réflexe de sa seigneurie Louis XIV confortablement installée sur son trône et daignant à peine jeter un oeil de temps à autre sur les insignifiantes petites gens qui viennent à passer. Tout juste quelques mots échangés de temps à autres avec la cour, et encore.
Sur twitter, c'est le pompon : à la rigueur, ils peuvent répondre aux journalistes, et encore. A vrai dire, une bonne partie des dits journalistes (tout du moins ceux qui ont pignon sur rue) comme l'observe parfois Thierry Crouzet, nous voient comme une sorte de lumpen-prolétariat électronique, sale, abêti par le buzz et en haillons, qui ne mérite pas plus d'attention que cela.
Il reste toutefois quelques exceptions, à commencer par Marianne2, qui a engagé un véritable partenariat avec des blogueurs, mais également avec des commentateurs (par exemple, j'ai vu Élie Arié passer là-bas progressivement su statut de simple commentateur à celui d'auteur-commentateur). Mais Marianne demeure une exception.
Parmi les blogueurs, seul Alain Lambert semble avoir compris les enjeux des réseaux sociaux. Il répond à peu près sur twitter et intervient dans les commentaires sur son blogue (encore que...ces derniers mois, c'est sérieusement en baisse...). D'autres ont emprunté le chemin de la gloire, délaissant les compagnons des premières heures. J'ai connu le temps où on pouvait, en pleine campagne présidentielle, échanger avec Corinne Lepage. Les commentaires de sa part s'y sont fait de plus en plus rares, puis, avec les élections européennes et son nouveau statut d'euro-député, j'imagine qu'elle a jugé inutile de répondre à la piétaille : la possibilité de commentaires a disparu purement et simplement de son nouveau site. En son temps, François Fillon réagissait avec certains de ses commentateurs (c'est à dire ceux qui allaient dans son sens, pour dire clairement les choses) mais une fois devenu premier ministre, cela a été fini et bien fini.
C'est ça qu'ils n'ont pas compris, nos politiques et nos journalistes : internet, ce n'est pas vertical, c'est transversal. A chaque élection, on a le droit au cirque renouvelé de blogues et de forums qui jaillissent du néant pour retourner au néant une fois les élections finies. Et pendant les élections, pas la peine d'espérer recevoir une réponse en posant une question, il n'y en aura pas, a fortiori si la question dérange.
L'homme politique qui percera sur la Toile, à condition que ses idées soient un minimum porteuses, c'est celui qui aura compris tout cela et acceptera une bonne fois pour toutes de descendre de son piédestal. C'est ce que semblait avoir compris le candidat Bayrou en 2007. Espérons qu'il reviendra à ses fondamentaux dans l'avenir.