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  • De Louis XI aux technocrates

    Encore un commentaire sur Notre Dame de Paris de Victor Hugo (il me reste un quart du livre à lire): j'en suis arrivé au moment où Louis XI, en entrevue avec les Flamands, examine ses comptes. Un messager arrive alors et lui annonce qu'il y a une sédition populaire (les Truands attaquent Notre-Dame). Dans un premier temps, il s'en réjouit, car il pense que ce sont des seigneurs locaux contre lesquels est dirigée l'ire du peuple. Mais quant il apprend que c'est sa justice qui a été remise en cause, il entre dans une grande colère. Il décide d'envoyer des troupes. Toutefois, s'interrogeant sur les causes exactes de la colère des assiégeants, il s'imagine qu'ils veulent pendre la sorcière qui s'est réfugiée à l'intérieur (il s'agit d'Esmeralda). Il ne lui vient à aucun moment à l'esprit que ce pourrait être au contraire pour la libérer, et pas davantage l'idée d'interroger un truand à ce sujet.

    Quelques moments auparavant, Copenole, l'un des bourgeois flamands, l'a pourtant mis en garde quant à la façon dont les peuples se révoltent contre les rois. Louis XI qui est à la Bastille, se félicite de ce qu'il est dans une forteresse imprenable...Une ironie évidente de Victor Hugo songeant aux débuts de a Révolution...

    Quand je pense à certains nos technocrates, j'y vois le même mpéris pour le peuple : jamais l'envie de savoir ce que le peuple pense, mais simplement des suppositions qui suffisent à les satisfaire.

    Je ne suis pas favorable aux révolutions, et je ne souhaite pas la chute d'une nouvelle Bastille. Mais quand l'Histoire se bloque, c'est hélas inévitable.

    Ceci me rappelle simplement Au nom duTiers-Etat, de François Bayrou :

    Le pouvoir est verrouillé, le peuple n’y a plus aucune place, on est revenu à l’ancien régime. Depuis un quart de siècle, le pouvoir absolu de cette Ve République finissante, appuyé sur des forteresses financières et médiatiques, a réduit le peuple français à la condition du tiers état de 1789. Jamais la phrase de Sieyès n’a paru plus juste : « Qu’est ce que le tiers état ? Tout. Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien. Que demande-t-il ? À devenir quelque chose. » Voilà des années que François Bayrou dénonce la crise de ce régime et la manière dont les clans se l’approprient. Sur ce thème, depuis la tribune de l’Assemblée nationale, il a pris comme cible les abus de pouvoir et défendu les droits du peuple français et du Parlement. Au nom du tiers état, ces textes de combat sont un réquisitoire contre le mépris des citoyens.

    Voilà, cqfd.

  • Jean Peyrelevade réagit à l'affaire Tapie

    Voici ce que Jean Peyrelevaded a écrit sur Mediapart :

    Les extraits que j’ai pu lire ici ou là d’une sentence arbitrale dont je n’ai encore aujourd’hui qu’une connaissance partielle appellent de ma part les observations suivantes :


    1. Je suis gravement mis en cause par les arbitres. Ces derniers ont entendu Bernard Tapie. Je ne l’ai pas été, ni mon témoignage sollicité. Dès lors, le débat n’a pas été contradictoire ce qui me paraît contraire aux principes les plus élémentaires du droit français.

    2. Dans le même esprit, les arbitres citent mes propos devant la Commission d’enquête parlementaire de mai 1994 sur le Crédit lyonnais par lesquels j’aurais reconnu que la vente d’Adidas aurait donné lieu à un portage au profit de la banque.

    Ces propos sont cités de façon tronquée, ce qui en dénature gravement le sens.

    Sur ce même sujet, ils ne font référence :
    a) ni à la lettre que j’ai envoyée le 21 mars 1995 à l'expert désigné par le Tribunal de commerce, où je décrivais complément le montage de cette opération, d’ailleurs très antérieur à ma nomination, et où je terminais en disant : «C’est cette situation, plus  exposée que celle d’un prêteur habituel que j’ai sommairement qualifié de portage».

    b) ni surtout au rapport d’expertise commandé à M. Marcel Peronnet par Eva Joly et qui dit expressément en sa page 54 notamment que le montage n’est pas un portage (avril 1996). «Le préteur ne dispose pas d’une maîtrise totale des parts détenues, contrairement à un portage. En effet, l’emprunteur a la faculté de rechercher un cessionnaire  ou même de transformer ce concours en prêt classique, par la clause de remboursement anticipé volontaire. Enfin le prêteur s’interdit de se porter directement ou indirectement acquéreur » (c’est moi qui souligne).

    3. Enfin, il semblerait que je sois accusé d’avoir lancé une «violente campagne de presse» pour «discréditer», voire humilier M. Tapie auquel j’aurais ainsi crée un grave préjudice moral.

    Cette assertion est tout simplement fausse. La seule campagne dont j’ai souvenir date de septembre 1994. Il s’agit d’une publicité financière accompagnant la publication des comptes du premier semestre 1994. Le texte est titré «Pour changer la banque c’est  maintenant ou jamais» puis «Votre banque vous doit des comptes». Elle ne comporte, sur quatre colonnes, aucune allusion ni de près ni de loin à M. Tapie.

    Ce texte est simplement agrémenté, par une sorte de volonté d’autodérision, de trois dessins assez agressifs vis-à-vis du Crédit Lyonnais, parus antérieurement dans la presse nationale ou internationale (The Economist, Les guignols de l’info et Libération) et que nous avons reproduits. Celui de Libération faisait apparaître le Crédit Lyonnais et sous la bulle «Bon, plus que la cave et les greniers à nettoyer» un certain nombre de poubelles dont l’une marquée «MGM» et l’autre «Tapie».

    Les trois arbitres semblent avoir oublié l’autorité de la chose jugée. M. Tapie a cru bon, à l’époque, d’attaquer le Crédit Lyonnais. Je crois me souvenir que c’était en diffamation. Il a été débouté par un jugement du Tribunal de Grande Instance du 22 décembre 1994.

  • Notre Dame de Paris

    Comme je l'avais annoncé il y a quelques temps, j'ai quelques lectures d'été dont Notre Dame de Paris de Victor Hugo. J'avais lu ce livre à 15 ans, mais c'est l'écoute répétée (obsessionnelle) de la comédie musicale de Luc Plamondon et Richard Cocciante qui m'a donné l'envie de le relire. En fait, l'un de mes enfants me pressait de questions sur les relations entre les personnages, et il a donc bien fallu que j'aille lui chercher les réponses :-)

    Quand je compare les deux oeuvres, je suis très impressionné par la profonde connaissance de l'oeuvre que manifeste Luc Plamondon : c'est un vrai lecteur de Victor Hugo, egt il a su réinterpréter l'oeuvre avec une très grande intelligence. Sa fidélité au texte est incroyable. Mais, il en a tout de même transformé l'esprit, non pas tant dans le propos que dans l'esprit littéraire. Hugo est un écrivain romantique, c'est là un lieu commun que de l'écrire, or, l'esprit du romantisme, c'est l'alliance du laid et du sublime, du grotesque et du tragique. La dimension grotesque existe dans l'oeuvre de Victor Hugo : Phoebus est quasiment un personnage de Comedia dell'arte, une sorte de Matamore en herbe, un mauvais Capitan, tandis que Gringoire est presqu'une sorte de Candide en version poète, individu naïf et vaguement pédant, portant aux nues ses mystères et ses poèmes, mais contraint tout de même de chercher désespérément sa pitance. Amusant, d'ailleurs, de constater tous ces personnages désargentés et cherchant avant tout à manger : Gringoire, Phoebus, Jehan (le petit frère de Claude Frollo), soucieux avant tout de bâffrer, et même pour les deux derniers, de boire et d'aller voir les filles de joie.

    En un temps où le positivisme se développe, le goût obsessionnel de Frollo pour l'Alchimie et sa rivalité avec l'astrologue du roi frisent aussi le ridicule.

    Jehan est absent de la comédie musicale, et Gringoire apparaît bien plus philosophe que pédant. Clopin apparaît davantage comme un agitateur politique (ce qui n'aurait sans doute pas forcément déplu à Victor Hugo) qu'un chef de truand. 

    Bref, Plamondon a évacué complètement le comique et conservé uniquement le tragique. D'une certaine manière, il fait d'un drame romantique sous forme de roman une tragédie classique. Magnifque coup de baguette magique.

    Notre Dame de Paris n'est pas toujours aisé à suivre en raison des nombreuses digressions de Victor Hugo. Si l'histoire devait être ramenée à elle-même dans le livre, elle tiendrait en...une comédie musicale :-)

    Les commentaires de Victor Hugo sur Paris, qu'il connaît très bien sont fort intéressants, et c'est une capitale dont nous ignorons tout qui se dessine ainsi sous les yeux du lecteurs, bien loin de ce qu'en a fait Haussmann. D'ailleurs, Victor Hugo rage contre le siècle de Louis XIV et davantage encore contre les hommes de son temps qui ont mis en charpie le vieux Paris gothique et l'ont remplacé par une infâme bouille néo-classique (de son point de vue...quoique...la Madeleine, le Panthéon, ou même l'Assemblée Nationale...bof, bof...)

    Il faudrait faire la visite de Paris avec le chapitre de Notre-Dame où il esquisse les frontières et les bâtisses de la ville médiévale. Pauvre Hugo, quand j'y pense : heureusement qu'il n'est pas là pour voir le projet de tours de grande hauteur de Delanoë...

    Bon, mon blog est politique, alors je vais me risquer à ce diagnostic : j'ai écrit par le passé ici que Montesquieu serait certainement au MoDem s'il était vivant, dans notre monde moderne, mais pour Hugo, je dois franchement reconnaître qu'il serait vraisemblablement socialiste. Nobody is perfect...

  • Où l'on reparle des étiquettes politiques aux municipales

    Détraigne.jpgA yves Détraigne, sénateur UDF-MoDem,  qui demandait, au mois de juin 2008, que la mention "sans étiquette" apparaisse dans la grille des nuances politiques remplie par les préfectures pour les élections municipales, Michèle Alliot-Marie vient d’indiquer qu’en l'état actuel, la grille des nuances était suffisamment adaptée aux différents cas de figure. En effet, selon la ministre de l’Intérieur, la création d'une nuance spécifique aux "listes prétendues apolitiques" pour les élections municipales ne manquerait pas de produire des effets peu souhaitables. Les situations les plus diverses seraient recensées avec principalement un mélange de candidats n'ayant aucune étiquette politique précise et de candidats préférant renoncer momentanément à leur appartenance partisane, de telle sorte que l'ensemble des partis revendiquerait plus ou moins cette qualification de "sans étiquette". Les résultats électoraux en seraient plus confus et moins lisibles.

    Trop fort la réponse du Ministère de l'intérieur...ça pour être lisible, c'est lisible, sauf que la grille de lecture des résultats est méchamment biaisée, bien évidemment...

  • Knol, knolerie,clownerie et connerie

    On fait sur la Toile tout un foin de l'émergence de knol, promu nouvelle encyclopédie suprême en ligne. Je dois dire que j'ai connu google tout de même plus inspiré. Knol est une authentique knolerie. Ce n'est pas demain la veille que Knol rivalisera avec Wikipedia. D'une part actuellement, il n'y a que 250 mauvais articles contre 10 000 000 pour wikipedia (dont 750 000 en français) et d'autre part, le principe même de knol en fait le pire media encyclopédique qui soit : google compte diriger les lecteurs de knol non en fonction de la qualité de la connaissance éditée, mais en fonction de la popularité des articles, qui pourront être multiples sur un même thème. Leurre que cette fausse diversité qui aboutit à tresser des couronnes à la médiocrité et au populisme. On est loin de la rigueur toute scientifique de wikipedia où des centaines de mains invisibles lisent, corrigent, débattent, organisent et classifient la connaissance.

    Non, décidément, knol est très mal partie, et google a très mal compris l'esprit d'une encyclopédie en ligne.

  • Affaire Tapie, l'UMP ne manque pas d'air

    Alors là, l'UMP et Dominique  Paillé ne manquent pas d'air : faire la leçon à Bayrou à propos de l'affaire Tapie parce que Peyrelevade a été PDG du Crédit Lyonnais au moment de l'affaire Executive Life !!! C'est l'Etat qui a mal géré cette affaire et qui a préféré transiger avec la justice californienne, contre l'avis de Peyrelevade, sans doute d'ailleurs pour épargner des individus qui étaient certainement compromis dans des pratiques douteuses. A l'époque, le type le plus honnête, Peyrelevade, a payé pour tout le monde les pots cassés.

    Je copie ce qu'a répondu très justement Marianne République sur le site du Figaro :

    Ces Messieurs feraient bien de se renseigner avant de dire des bêtises. L'Etat a accepté de payer même 525 millions de dollars (et cela fait même plus au total, presque 1 milliard !) en acceptant un arbitrage à l'amiable avec la justice californienne pour éviter un jury populaire, alors que Jean Peyrelevade déconseillait à l'Etat de la faire car le dossier était bon. François Pinault lui n'a pas transigé et le jugement, qui a donc eu lieu, lui a donné raison.

    Jean Peyrelevade s'est vu accusé d'avoir dissimulé des faits qui se sont déroulés bien avant sa prise de fonctions, il n'a pas été entendu malgré ses nombreuses mises en garde auprès des pouvoirs publics et s'est retrouvé seul devant la justice américaine. Et en conclusion. les contribuables français ont payé un milliard de dollars pour rien ! Executive Life est l'exemple type des disfonctionnements de l'Etat français à tous les niveaux.

    Monsieur Peyrelevade n'a donc pas de leçon à recevoir de ces Messieurs !

    Ne déplaçons pas le problème. La faute du gouvernement et l'implication de l'Elysée est criante dans cette affaire Tapie qui est un "TapieGate".

    Ceci constitue un manquement aux obligations de gouvernants, passibles de destitution selon l'article 68 du titre IX de la constitution, devant la Haute Cour de Justice !

    Voilà : et paf, très justement répondu.

  • LME : le petit commerce peut se gratter...

    La dimension humaine était, on s'en souvient, au coeur du projet économique de François Bayrou et de l'UDF au cours de l'élection présidentielle. Cette préoccupation figunogrix.jpgre aussi dans le projet politique du MoDem. Une des conséquences de cette vision, c'est de maintenir l'existence d'un tissu commercial à visage humain tant en milieu urbain qu'en milieu rural. On ne s'étonnera donc pas de l'amendement que Philippe Nogrix, sénateur UDF-MoDem a proposé pour l'article 27 de la LME le 27 juin dernier :

    Remplacer les 1°, 2° et 3° du VII de cet article par quatre alinéas ainsi rédigés :

    ...° Le 1°, 2° et 3° de l'article L. 752‑1 du code de commerce sont ainsi rédigés :

    « 1° La création d'un magasin de commerce de détail d'une surface de vente supérieure à 300 m² lorsque celle‑ci se situe dans une agglomération de moins de 10 000 habitants ou d'une surface de vente supérieure à 500 m² lorsque celle‑ci se situe dans une agglomération dont le nombre total d'habitants est compris entre 10 000 et 100 000 ou d'une surface de vente supérieure à 1000 m² lorsque celle‑ci se situe dans une agglomération de plus de 100 000 habitants. Cette création peut résulter soit d'une construction nouvelle, soit de la transformation d'un immeuble existant ;

    « 2° L'extension de la surface de vente d'un magasin de commerce de détail ayant déjà atteint les seuils définis au 1° ou devant les dépasser par la réalisation du projet. Est considérée comme une extension l'utilisation supplémentaire de tout espace couvert ou non, fixe ou mobile, et qui n'entrerait pas dans le cadre de l'article L. 310‑2 ;

    « 3° La création ou l'extension d'un ensemble commercial tel que défini à l'article L. 752‑3 d'une surface de vente totale supérieure aux seuils définis au 1° ou devant dépasser ces seuils par la réalisation du projet. »

    Objet

    Cet amendement vise à maintenir le contrôle de la CDEC pour l'ouverture de surfaces de vente supérieures à 300 m², 500 m² ou 1000 m² en fonction du nombre d'habitants de l'agglomération dans laquelle elles sont situées.

    Le gouvernement n'apporte, dans l'exposé des motifs du projet de loi, aucun fondement du passage brutal du seuil de 300 à 1000 m². Un tel relèvement de seuil sans justification ne conduira pas à un urbanisme commercial de qualité mais risque fortement de mettre en péril l'équilibre général du tissu entrepreneurial local et de l'aménagement du territoire.


    Eh bien manifestement le groupe centriste (on devine qui dans le tas) n'a pas voulu soutenir dans son ensemble cet amendement à l'article 27 de la LME...Quant aux sénateurs UMP, ils n'ont pas moufté, et pour les Socialistes, commerce = de droite, donc...

    Ce que je ne comprends pas, c'est que Jacqueline Gourault et Yves Détraigne, deux autres sénateurs MoDem ont essayé à leur tour un amdeement similaire, mais l'ont finalement retiré. Je ne sais pas pourquoi. En voici la copie :

    L'objet du présent amendement est de conserver la surface de 300 mètres carrés comme seuil au-delà duquel une autorisation est requise pour l'implantation d'une grande surface.

    En effet, la libéralisation jusqu'à 1 000 mètres carrés bénéficiera à la grande distribution au détriment du petit commerce et de l'aménagement du territoire.

    En cela, les maires et les élus locaux sont inquiets d'une telle mesure car l'implantation d'enseignes de hard-discount risque de conduire à la fermeture inéluctable de nombreux commerces de détail, et donc à la disparition de milliers d'emplois pérennes dans les centres villes et les bourgs centres.

    Car relever le seuil ne peut qu'encourager les commerçants à privilégier leur implantation en périphérie des villes - pour bénéficier d'espace commerciaux plus grands et généralement à des coûts inférieurs - au détriment des centres villes et du commerce de proximité.

    Dans les zones rurales où seuls persiste le commerce de proximité alimentaire et où le foncier est particulièrement disponible, les enseignes, notamment, « hard discount », pourront s'implanter sans contrainte au détriment des commerçants indépendants et de l'animation des villages.

  • Quatre qualités de Nicolas Sarkozy

    Bon, il va falloir que je m'y colle puisque Ma vie en Narcisse et Werner me l'ont demandé. Le gage, c'est de trouver quatre qualités à Nicolas Sarkozy.

    Sarkozy n'hésite pas à promouvoir des visages nouveaux dès lors que ces visages ont su percer et créer l'évènement. Il est très friand de nouveauté et agit donc en conséquence. Pour appeler Amara au gouvernement, nommer Rachida Dati garde des sceaux, la jeune et belle Rama Yade aux droits de l'homme , et plus généralement imposer nombre de personnalités de gauche à sa majorité, il fallait avoir de l'audace. Cette audace, Sarkozy l'a, bien qu'elle soit souvent tout à fait brouillonne.

    Conséquemment, Nicolas Sarkozy n'a pas d'a priori, et notamment pas d'a priori de classe face à ses interlocuteurs. Il est tout à fait capable de faire venir à l'Elysée un citoyen lambda s'il trouve le dit citoyen pertinent ou intéressant (en fait, surtout s'il le trouve novateur et médiagénique...).

    Nicolas Sarkozy est un gros bosseur : Carla Bruni dit probablelement vrai quand elle affirme qu'il a cinq ou six cerveaux irrigués en permanence (faut pas non plus oublier qu'un afflux d'oxygène dans le sang provoque une euphorie générale accompagnée d'une perte de sens des réalités). Du coup, il veut tout gérer avec ses cinq ou six cerveaux et empiète en permanence sur le domaine d'action de son gouvernement (pauvre Fillon : il en a même fait une sciatique...). Cette sur-irrigation tend souvent évidemment, à dégénérer en agitation incontrôlable.

    Il y a une certaine forme de naïveté que j'aime bien chez Sarkozy. Je ne le crois pas malhonnête, sur le fond. Quand il fait une ânerie, c'est souvent en toute bonne foi, et en égrenant avec fierté ses plans. Cela dit, cette même naïveté le conduit aussi à être très fidèle en amitié (tant qu'elle n'est pas politique, du moins) et à ne pas laisser tomber ses amis quand ces derniers sont isolés. Cela, je le sais de source sûre.

  • Halte au centralisme démocratique !

    Il y a sur la Toile Démocrate, depuis un bon moment, maintenant, une sale manie qui consiste à critiquer toute voix dissonnante au sein du MoDem. L'un des fondamentaux du MoDem, qui existait déjà dans la Nouvelle UDF, c'est la liberté de vote. François Bayrou avait cela d'exceptionnel, qu'il avait établi ce mode de fonctionnement à l'UDF et qu'il l'a repris au MoDem. C'est une extraordinaire liberté au sein d'un parti politique. Quand on voit à quel point l'UMP et le PS sont mono-blocs et prêts à punir leurs "dissidents", je suis content de voir cette diversité au MoDem. Par exemple, le pluralisme des opinions exposées et suivies d'un vote pour la révision constitutionnelle ne me gêne absolument pas. J'en ai assez que l'on s'en prenne aux Sénateurs MoDem qui ne votent pas comme la doxa non du MoDem mais de la blogosphère démocrate.

    Hé ho, les démocrates, on n'est pas au PCUS au MoDem. Ce n'est pas le Soviet suprême.  Cela suffit les ayatollah de la pensée démocrate unique. Et avant de critiquer les sénateurs, j'aimerais bien que l'on aille jeter un oeil sur leur travail. Quand ils choisissent de voter un texte, c'est après de nombreux amendements, la lecture de rapports, des questions, des débats et cetera...

    Les Sénateurs font souvent du bon boulot, et particulièrement nos sénateurs UDF-MoDem. Quant à nos députés, il ne sont pas nés pour s'opposer. Ils le font non par esprit de système, mais parce ce qu'ils ne sont pas satisfaits de ce que le gouvernement leur propose, et parce qu'ils n'acceptent pas forcément des demi-mesures s'ils jugent  qu'elles seront finalement pernicieuses.

    Je rappelle la définition du centralisme démocratique, celle de wikipedia convient tout à fait :

    Le centralisme démocratique est un mode d'organisation interne d'un mouvement politique ou syndical dans lequel les décisions des congrès, dont les délégués sont démocratiquement élus par la base, doivent être appliquées par tous. Le centralisme démocratique se caractérise donc par la liberté de débat interne et la discipline en externe. Une phrase de Lénine résume assez bien ce mode d'organisation : « liberté totale dans la discussion, unité totale dans l'action ».

    Le centralisme démocratique est l'un des fondements des organisations léninistes
    .

    Eh bien moi, cela ne me convient absolument pas comme fonctionnement. Je crois aux individus. Evidemment, un certain nombre de principes doit unir tous les élus démocrates, y compris dans l'action, mais la base du centralisme démocratique, c'est une abjuration de la raison individuelle et de la liberté personnelle, un vote aveugle au nom du parti. Si c'était ce que je voulais, je n'aurais adhéré ni à l'UDF ni au MoDem. Le verrou politique que Bayrou tente de faire sauter depuis plusieurs années, c'est justement ce verrou-là dont la pratique se répand bien au-delà des groupuscules marxistes et des organisations gauchistes.

  • Philippe Arnaud utilise la LME pour favoriser les transports collectifs

    Arnaud.jpgZarathoustra , dans l'Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche dit qu'il ne souhaite pas être le pont qui conduit au surhomme mais simplement une pierre de ce pont. Le raisonnement vaut pour les effets de serre. Je prends l'exemple d'un amendement tout simple proposé par Philippe Arnaud, sénateur UDF-MoDem à la LME. Le voici :

    Les articles L. 2333-64 et L. 2531-2 du code des collectivités territoriales, visés au VIII de l'article 12, concernent le seuil des effectifs de l'entreprise pris en compte pour la contribution au financement des transports en commun, dite "versement transport".

    Or l'augmentation de ce seuil, porté de 9 à 10, entraînera inéluctablement une diminution de cette contribution et par voie de conséquence, du financement affecté aux transports collectifs dont le développement est pourtant déclaré prioritaire dans la lutte pour la réduction des gaz à effet de serre.

    Il est donc proposé de supprimer la modification du seuil, envisagée dans cet article
    .

    Et voilà. Et cela a été adopté.