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  • Au coeur du programme politique du MoDem parisien

    cc81f67bfb31538ab3ea613dd0b7022c.jpgSi j'ai choisi de me retrouver dans le MoDem, et notamment son programme parisien, c'est que parmi les forces politiques actuelles, l'idée qui sous-tend l'esprit et la construction du MoDem n'est à nulle autre semblable.

    Tandis que les Socialistes favorisent systématiquement l'intervention des pouvoirs publics pour répondre aux nouveaux défis de notre société moderne, l'UMP, elle, célèbrent l'individu triomphant.

    A la croisée des chemins, il y a une autre idée, différente, et fondamentalement novatrice : l'Individu socialement responsable. Or, tout le programme du MoDem parisien est centré sur cet individu-là, qui n'a pas grand chose avec l'égoïsme sanctifié comme force économique propulsante par un certain ultra-libéralisme.

    Centrer son programme politique autour de l'action de l'individu, c'est nécessairement construire une idée politique de la cité d'obédience libérale. Le MoDem est un mouvement politique libéral, c'est indiscutable, mais, libéral au sens de Montesquieu ou de Tocqueville, avec une mise en avant des corps intermédiaires et des individus, dont l'association et les réseaux sont  la plus belle expression.

    Ce n'est pas le pouvoir politique qui modèle l'individu, comme on le trouve souvent chez les Socialistes et les Verts idéologiques, mais bien l'individu qui modèlera la Société et en sera la pierre angulaire, dans le programme du MoDem. 

    L'individu Socialement Responsable est aussi un individu économiquement responsable : la plus belle illustration de cet individu, c'est l'entrepreneur. Typiquement, le chef de TPE ou de PME : il assume ses décisions, très loin des grands monopoles où la responsabilité est diluée (comme d'ailleurs dans les entreprises publiques), ou encore dans les entreprises sous le joug de fonds instables à la recherche de rendements forts et de profits immédiats. Ses choix ont un impact direct sur l'emploi et les salaires. Il est à la tête d'une entreprise à taille humaine où chaque individu se connaît et remplit une fonction qui lui est spécifique. Dans la PME, pas d'anonymat.

    Ce modèle se décline aussi dans la finance : l'investissement financier responsable ne récuse pas le profit, mais a l'intelligence de le penser à moyen-terme, voire à long-terme. Les opportunités économiques qu'offre le développement durable s'inscrivent dans cette logique. Ce n'est donc pas étonnant que Corine Lepage insiste sur la nécessité d'innovations financières (car l'innovation n'est pas réservée à la technologie) qui permettent aux jeunes entreprises de croître. Il n'est pas étonnant non plus que Marielle de Sarnez veuille faire de Paris la 1ère place forte financière du monde dans le domaine de l'investissement socialement responsable.

    Dans les projets de société, cela se décline également d'une manière très différente du programme de Delanoë ou de l'UMP :

    Par exemple, les crèches : le MoDem parisien propose de s'appuyer sur les assistantes maternelles secondées par des professionnels de la petite enfance : chacun passerait tour à tour chaque semaine chez les assistantes maternelles. C'est sécurisant pour les parents, formateur pour les assistantes maternelles, techniquement réalisable, et financièrement bien moins coûteux que le système de crèches municipales qui ne parvient pas à répondre à la demande. Bien sûr, ce n'est pas une solution qui a vocation à remplacer ces crèches, mais à venir en complément afin de faire face à la croissance démographique à Paris.

    Autre exemple :  les Seniors. Le MoDem propose avant toutes choses de favoriser le maintien à domicile (notamment en développant les solidarités inter-générationnelles, comme le partage de logements entre étudiants et pertsonnes âgées)  et d'adapter l'environnement parisien afin de le rendre agréable et plaisant pour le 3ème âge.

    Dans un cas comme dans l'autre, c'est bien autour de l'individu qu'est centrée l'idée du MoDem, et sur l'idée que les individus sont les acteurs du projet social. 

    Cette vision touche évidemment la gouvernance de Paris :  la mairie n'est pas conçue comme le Grand ordonnateur, mais comme un facilitateur. L'individu MoDem est hostile à la méthode coercitive dans le domaine social (que les Verts affectionnent particulièrement pour l'environnement) mais préfèrent plutôt la méthode incitative. On s'accorde au MoDem (dont la coloration verte est patente) pour rendre la ville aux piétons, mais il y a une contrepartie : on accepte de créer à Paris les parkings souterrains nécessaires pour y garer les véhicules, ce que se refusent à faire les Socialistes et les Verts fanatiques, par pure idéologie. Marielle de Sarnez l'a encore tout récemment souligné.

    Une belle illustration avec le Plan de Déplacements (citation directe issue du blog de travail de Marielle de Sarnez) :  

    Les mesures ont été choisies sans réelle concertation avec l’agglomération parisienne (réduction des voies automobiles dans la capitale sans créer des parc de stationnement aux portes de Paris ou des modes de transport alternatifs) et entrainant des difficultés pour les riverains et les communes limitrophes (congestion, stationnement sauvage…). Le Plan de Déplacement de Paris (PDP), qui a été élaboré en vase clos, n’a pas permis de dépasser les limites du périphérique pour initier une politique de déplacements commune au coeur d’agglomération. La concertation avec le Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF), dont Paris finance un tiers du budget, demeure insuffisante compte tenu de ses priorités sur ls liaisons inter-banlieues et banlieue-paris, mettant de côté les demandes d’amélioration intramuros.

    Ce rôle de facilitateur, la ville entend l'être aussi dans le domaine économique en favorisant les rapprochements entre entreprises, universités et investisseurs, et en assurant la promotion, par de véritables opérations de marketing,  du dynamisme des entreprises parisiennes. Evidemment, cela suppose de renoncer à l'a priori socialiste que le profit, c'est mal, et l'argent c'est sale. 

     
    On retrouve toujours, dans le projet du MoDem, quel que soit le thème retenu, une volonté de concertation plutôt que de coercition, et le désir de travailler avec les individus, notamment quand ils se constituent en réseaux, en particulier associatifs.

    La confiance en l'associatif est la marque de la confiance dans la responsabilité des individus, puisque l'association est l'émanation par excellence de l'individu responsable. La mairie, le pouvoir public, ne fait pas les choses à la place des individus, mais leur confie des tâches. Cette relation de confiance et de partenariat, c'est l'essence-même du projet du MoDem en termes de gouvernance.

    Le MoDem, au final, est dans une logique d'innovation sociale, économique et politique. Liberté, responsabilité et innovation, voilà, finalement, les trois pierres angulaires de son programme politique pour Paris. 

  • MoDem : Etéocle et Polynice à Strasbourg

    On connaît la tragédie célèbre du dramaturge grec Eschyle, les Sept contre Thèbes. L'histoire est simple et tragique : elle met aux prises les deux fils d'Oedipe, Eteocle et Polynice. Le premier, qui est devenu roi de Thèbes, ne veut pas céder le trône pour 7 ans à son frère. De rage, Polynice, à la tête d'une armée étrangère, tente de prendre le pouvoir et assiège sa cité d'origine. Une haine inexpiable oppose les deux frères, et en dépit de la médiation de leur mère Jocaste ,  (tout du moins dans les Phéniciennes , la version d'Euripide, le troisième grand dramaturge grec), ils finissent par s'entretuer.

    Eh bien il est navrant de constater que 2500 après, rien n'a changé. Il suffit de voir comment s'écharpent Arnaud Lheman et Daniel Riot, ainsi que leurs "alliés" blogopshériens, à propos de la constitution de la liste MoDem de Strasbourg, qui a longuement opposé Chantal Cutajar d'un côté, à Ludmilla Hug-Kalinkova et Jean-Claude Petitdemange de l'autre côté. C'est d'autant plus navrant que les ennemis d'hier ont accepté de faire cause commune désormais. Mais sur la Toile, on n'en a cure, apparemment, et on se répand en invectives plus ridicules les unes que les autres, le champ lexical de l'inquisition étant plutôt bien représenté dans les dites invectives...

  • Et Taslima Nasreen ?

    Qui se soucie de Taslima Nasreen aujourd'hui ? Faut-il rappeler que cette courageuse femme est sous le coup de fatwas de fanatiques islamistes pour les prises de position sans équivoque et courageuses à propos des femmes et de l'intégrisme religieux ? En Inde, aujourd'ui, elle n'est plus en sécurité, en dépit des promesses du gouvernement indien, puisqu'elle doit déménager en permanence, et qu'elle a été récemment publiquement agressée par des fondamentalistes musulmans. Sa lutte contre les crimes inexpiables des fanatiques qui sévissent au Bangladesh lui a valu des ennemis partout. Elle vient de recevoir le prix Simone de Beauvoir, le 09 janvier dernier, pour son engagement en faveur de la liberté des femmes.

    Si Taslima Nasreen n'est pas en sécurité en Inde, et ce alors qu'elle a pris la parole à  corps défendantpour dénoncer le sort fait à la minorité hindoue, la France devrait considérer comme un honneur de se  proposer comme terre d'accueil à cette femme de talent.

    J'ajoute  que les  fondamentalistes qui proposent 8500 euros pour sa décapitation sont non seulement des criminels, ça, je l'ai déjà dit, mais en plus des rapiats, parce que c'est une somme misérable, au regard de l'immense talent et de la grandeur de cette femme. Ils pourraient avoir au moins la décence de proposer 1000 fois plus.

  • Tiberi/Cohen-Solal, l'alternative, c'est Meyer

    Pauvres électeurs du 5ème arrondissement : ils vont pour l'essentiel devoir retrouver le sempiternel duo de choc du 5ème arrondissement à chaque élection : l'expert en népotisme Jean Tibéri, qui essaie de placer son fils Jean, et de l'autre, Lyne Cohen-Solal, l'ex-présidente de la FCPE qui a toujours porté la double casquette apparatchick du PS/apparatchick de la FCPE, au point d'avoir sous le ministère Lang un bureau personnel au Ministère de l'Education Nationale. Cela en dit long sur l'indépendance des décisions de la FCPE en matière d'éducation, et sur Lyne Cohen-Solal en particulier. Quant à Jean Tibéri, une instruction est toujours en cours à propos d'inscriptions de radiations douteuses lors d'élections municipales et législatives en 1997 et 1995. C'est en tout cas ce que l'on trouve sur Wikipedia quand on consulte l'article qui concerne Jean Tibéri.

    Bref. On n'a vraiment pas envie de voter ni pour l'un, ni pour l'autre. Ils sont là maintenant depuis 20 ans ou presque et on ne peut pas dire qu'ils soient très raffraîchissants et l'un et l'autre.

    c6d812ca69de8162f2ca31cbfa85bea1.jpgHeureusement, le MoDem a eu une idée de génie ! Il a pressenti avec réussite le sociologue et journaliste Philippe Meyer. Il faut dire que le bonhomme est un sacré phénomène. Il sera donc tête de liste pour le MoDem dans le 5ème arrondissement de Paris. Je me suis dit qu'il serait plus amusant de le présenter par quelques uns de ses bons mots, qui m'ont particuièrement plu :

    «Le patriotisme n'a pas de frontières.»

    «C'est quand il se retrouve pensif que l'on doit observer le technocrate.» 

    «Le Français se distingue des autres peuples en ce qu'il s'élève constamment au-dessus de lui-même, ce qui est un exploit stupéfiant si l'on considère qu'il est déjà très haut.» 

    «L'homme est le seul animal que la prise de poids inquiète.»

    (ça ce n'est pas politiquement correct, en ces temps de lutte contre l'obésité infantile, mais en revanche, c'est marrant :-D ) 

    «Un touriste se reconnaît au premier coup d'oeil. C'est un individu habillé d'une manière telle que, s'il se trouvait dans son propre pays, il se retournerait dans la rue en se voyant passer.» 

    «La vie a un bon côté, même s'il est plus court que les autres.» 

    Philippe Meyer anime l'émission l'Esprit Public sur France Culture ainsi que l'émission "la prochaine fois je vous chanterai" sur France Inter. 

  • Ma plus belle histoire c'est vous

    Bon, j'ai lu acheté et lu le livre de Ségolène Royal, Ma plus belle histoire c'est vous. Ce n'est pas un livre théorique, mais simplement un ouvrage qui ne vise que les faits survenus pendant l'élection présidentielle de 2007. Ségolène Royal fait le point sur la manière dont pas mal de faits ont été omis, souvent sciemment, par la presse, ou transformés. Ainsi, sur la Chine, elle précise qu'elle avait félicité un avocat chinois pour la rapidité en Chine desjugements...sur les litiges commerciaux uniquement !!! Un tribunal de commerce n'a évidemment rien à voir avec un tribunal pénal et ne relève généralement que peu de la juridiction de l'état. Si ce qu'elle relate est exact, cela change évidemment pas mal de choses.

    Pour la bravitude, elle a en fait traduit un proverbe chinois célèbre en usant d'un néologisme. « Quiconque ne va pas sur la Grande Muraille n'est pas un brave». En revanche, la presse a omis de dire que Ségolène Royal avait subordonné une éventuelle convention sur des procédures d'extradition à la ratification par  la Chine de pacte  relatif aux droits civils et politiques de l'ONU si jamais elle était élue présidente.

    Il faut dire que le 21 mars 2007, j'avais publié une note sur l'accord d'extradition  ignoble (et je pèse mes mots) signé la veille entre la Chine et la France.

    Au passage, le ministre de la justice qui a signé cet accord, c'est Perben, le candidat à Lyon. HORS DE QUESTION pour le MoDem de s'allier avec Perben à Lyon. Mais je dévie de mon sujet et y reviens. 

    Comme Bayrou, elle dénonce l'extraordinaire mise sous la coupe des médias au service de Sarkozy. Bien évidemment, quand Le Monde ou Libération flinguaient sans retenue Bayrou, on ne peut pas dire que cela l'ait gênée outre mesure. De cela, évidemment, nulle mention dans son ouvrage... 

    A plusieurs reprises elle revendique son blairisme à la française. J'ai une très mauvaise opinion de Blair, et je préfère de vrais sociaux-démocrates (comme DSK) mais enfin, je pense qu'il aurait été possible de s'entendre avec Ségolène Royal sur pas mal de points. Je l'avais de toutes façons déjà dit après avoir lu son précédent  livre Maintenant

    Elle confirme aussi toutes les pressions faites pour empêcher le débat entre Royal et Bayrou dans l'entre-deux tours. La seule chose, sans doute, qui ait réellement inquiété Sarkozy. 

    Elle parle beaucoup des femmes en politique et y dit des choses intéressantes. Elle rend notamment hommage à Anne-Marie Comparini pour son courage politique, relevant qu'elle « aura fait honneur aux femmes en politique et à la politique tout court»

    Voilà. J'ai donc lu ses explications. Dont acte. On verra avec le temps. Une chose est sûre : DSK est apprécié, mais...surtout par le centre et la droite. Delanoë plaît...aux bobos ! Seule Ségolène Royal a une authentique popularité dans les classes populaires au PS. C'est donc à mon avis elle le futur leader de la gauche

    Dernier détail, elle y évoque sa rocambolesque aventure avec Bayrou, une nuit d'avril, mais elle demeure sur ses positions sur la question. 

  • Le Tribryd , mieux que le velib et l'autolib !

    La chance m'a permis de faire la connaissance d'un de mes lecteurs, attiré par mes remarques sur la One Cats (véhicule à air comprimé) : il s'agit d'un inventeur qui a mis au point une morotisation hybride, électricité/flex-fuel exportable sur plusieurs types de plate-formes.

    Scooters, mais aussi véhicules à trois roues. regardez bien le petit film qui suit : 



    J'avais parlé du projet d'automobile électrique et du projet de Delanoë dans une note précédente en me félicitant de cette idée. Mais voilà, l'un de mes lecteurs, fond du bocal, a fait une objection cousu du bon sens. La municipalité socialiste et Delanoë ont déjà dégagé nombre de places de parking : avec un projet de véhicules électriques, avec de nombreuses stations, où vont se garer les Parisiens ?

    448300901d195c004f1e56e98f393b8b.jpgAlors entre-temps, avec le projet de Bruno Causse, j'ai trouvé mieux. Déclinable en plusieurs versions, il est bien moins gourmand en place. 

    On pourrait aisément imaginer une flotte de ce petit véhicule, facile à conduire, et peu consommateur d'énergie. Le schéma ci-contre est une version trois places. Moi, je vois très bien une petite famille s'installer là-dedans. Mais le mieux est de rendre visite à Bruno Causse sur son blog, ADS technologies.

     

     

     

    En deux places, cela donne la seconde petite merveille qui se trouve ci-dessous.



    Il ne reste plus au MoDem et à Marielle de Sarnez à Paris qu'à s'emparer de ce projet et à la proposer pour la capitale. Idéalement, il faudrait une petite version familiale pour bien faire les choses. L'inventeur chiffre actuellement un scooter hybride à 4 000 euros pièces pour une motorisation 125 cc3, mais il faut bien voir qu'il ne s'agit pas d'une production de série.
  • Ilium ou la Guerre de Troie à Paris XIIème

    A voir absolument : le blog Ilium ou les municipales dans le XIIème : Noa Sensei, l'auteur du blog, à eu l'idée de génie pour le moins amusante, de comparer la mairie du XIIème arrondissement et les enjeux municipaux et politiques qu'elle représente à une Iliade arrangée à sa sauce ; en effet, on y retrouve aussi des Diadocques, sans que l'on sache clairement qui serait Alexandre le Grand. Le blog est récent, mais le lire est un régal. Chaque protagoniste de cette zone de Paris est comparé à un dieu (ou une déesse), un héros ou encore un personnage historique grecs.

    Devinnette : à votre avis, qui sont Héra et Zeus ? Ah, un détail. Ne trichez pas en commençant par lire le billet Protagnistes d'Ilium. Commencez par lire les anciens billets, voire, attendez quelques temps, faites vos hypothèses, et vérifiez après un certain temps passé. Le blog est récent, mais il promet.

  • Un nom pour chaque arrondissement de Paris

    b0ea25c0f4852ed75ad42ad86e17cce3.jpgJe lisais récemment la synthèse des contributions des internautes réalisée par Marielle de Sarnez et son équipe sur son blog, et portais en particulier mon attention sur la gouvernance.

    Or, je lis une contribution très intéressante de deux sympathisants du MoDem, car elle est astucieuse et ne mange pas de pain. Je le copie ici :

    « Pour humaniser les niveaux administratifs, renforcer le sentiment d’appartenance des Parisiens à leur lieu de vie, et développer la démocratie locale, Claire, soutenue par Charles, émet une proposition originale : estimant « difficile de s’identifier à un chiffre », elle propose de « redonner vie aux noms des arrondissements » : Vaugirard, Batignolles, etc. moyennant quelques adaptations. À l’appui de cette mesure «simple et peu coûteuse », elle souligne que le Grand Paris devant effacer la frontière entre Paris et son agglomération, « donner des noms aux arrondissements sera un symbole fort. Sur une carte il n’y aura plus des chiffres d’un coté du périph et des noms de l’autre. Il n’y aura plus un Paris et ses vingt sections dominant une ribambelle de petites communes, mais un Paris riche d’arrondissements ayant une identité à taille équivalente aux villes de banlieues. On passera de Vaugirard à Issy, de la Villette à Pantin… ».
    Bravo, le « Grand Paris » est vraiment en marche dans les esprits ! Votre proposition porte des symboles forts. »

    Très bien vu, en effet, et je souscris tout à fait à la remarque finale de Marielle de Sarnez. J'aime beaucoup l'idée d'un Paris où l'on ne dit plus "j'habite dans le 15ème" mais plutôt, "j'habite Vaugirard, oui, là-bas, juste à côté d'Issy" :-)

    L'idée me plaît bien, et le Grand Paris vu ainsi ne manque pas d'allure. 

  • La vraie nature des FARC

    Les FARC, c'est :

    - un bébé séparé à 11 mois de sa mère avec un bras cassé et laissé à ramper chez des inconnus, atteint de surcroît d'une maladie grave. Un an après, le bras était toujours cassé.

    - des femmes menacées et humiliées, se retrouvant  contraintes de faire couche commune avec des tarentules, des serpents venimeux et même une charogne en guise de punition. Le témoignage de Clara Rojas est édifiant sur ce sujet.

    - des prisonniers attachés à des poteaux, même pour dormir et enchaînés en permanence.

    - des captifs poussés en première ligne dans les combats avec des obus de l'armée colombienne qui tombent parfois à moins de 20 mètres d'eux.

    - une production de cocaïne endémique qui inonde le monde entier.

    - des menaces sur les paysans des environs.

    Hugo Chavez a remarquablement bien mené les opérations de négociation avec les FARC, mais la rhétorique marxiste commune au président du Venezuela et au mouvemen terroriste (car c'en est bien un) ne doivent pas faire oublier ce que sont les FARC.

    Nonobstant  ces "sympathiques" caractéristiques, il n'en reste pas moins qu'il faut en effet faire preuve de pragmatisme afin d'espérer obtenir la libération de tous les otages, dont Ingrid Betancourt.

    La situation d'Alvaro Uribe n'est pas simple, car ce à quoi pousse la pression internationale, c'est d'abandonner la souveraineté de l'Etat colombien sur une parcelle de son territoire : c'est ce que lui demandent les FARC in fine. Imaginons la France avec une situation similiaire en Corse ou dans le Pays Basque pour mieux comprendre le dilemme de ce chef d'état. 

  • Ecole autrichienne (4) : cartographie et idéaux-types

    Voici mon quatrième compte-rendu du livre de Thierry Aimar, les apports de l'école autrichienne d'économie.

    La difficulté d'Hayek, je l'ai dit la dernière fois, c'est d'expliquer comment le marché peut se former alors que la connaissance ne se concentre pas dans un seul esprit mais se disperse au contraire dans des millions de cerveaux.

    Pour résoudre cette équation apparemment impossible, Hayek a fait appel à la psychologie. On a vu que Mises avait établi que l'esprit était dotée de catégories mentales, et que c'est à partir de ces dernières que l'individu établissait a priori une théorie, puisque ces catégories mentales étaient présentes en chacun d'entre nous. On a vu également que c'est par tatônnements réciproques que les acteurs du marché, en se confrontant les uns aux autres établissaient une cartographie des valeurs d'échange. 

    L'observation ingénieuse de Hayek est la suivante : en réalité, quand l'esprit classe les phénomènes physiques, ce ne sont pas les phénomènes à proprement parler qui sont classés, mais les stimuli qu'ils produisent au sein du système nerveux. Ce qui signifie que nous ne percevons jamais directement le monde, mais toujours un univers intermédiaire qui est celui de la classification des stimuli nerveux que nous transmettent nos perceptions sensoriels.

    Hayek parle d'ordre sensoriel. L'ordre sensoriel est ainsi la parfaire reproduction du réseau de connexions de fibres nerveuses constitué par notre système nerveux.

    Mais, de ce fait, si les impulsions nerveuses sont classées selon les évènements mentaux qu'elles produisent, d'où nous viennent les qualités et les propriétés que nous leur attribuons ? 

    Ces connexions, on l'a dit, répliquent non le monde physique, mais les relations au sein du monde physique. Or, un certain nombre de ces relations sont communes au sein d'un groupe social donné, jusqu'à être transmises inconsciemment. On peut donc parler d'une sorte d'inconscient collectif qui à des degrés divers donne à l'individu un modèle de carte, un peu comme une sorte de carte de navigation, ou même peut-être simplement de boussole. En somme, nous nous déplaçons tous sur la même carte, mais pas nécessairement par le même chemin. Ce qui n'exclut pas les goulots d'engorgement : s'il n'y a qu'un détroit pour passer d'un océan à un autre, tout le monde passera par le détroit...

    Je précise que cette image n'est pas celle de Thierry Aimar, mais c'est celle que j'ai choisie pour éclairer la pensée de Hayek telle qu'il l'expose. 

    Cette carte est réorganisée donc en permanence sous l'effet d'un processus d'essais et d'erreurs. L'esprit opère en permanence des suppositions, quitte à recomposer la structure de sa classification. 

    La grille de classification semble partagée, similaire, mais seulement dans le sens où une partie des facteurs est commune aux individus. Il y a un communautarisme culturel qui exprime ainsi l'appartenance des acteurs à un même horizon spatio-temporel. Comme ils partagent un même environnement cognitif, une partie de leurs représentations individuelles trouve une origine sociale. 

    Hayek applique ces raisonnements à la sphère économique : actions et significations similairesau sein des individus forment des idéaux-types. Des idéaux-types ne sont pas des structures objectives, pas non plus des structures subjectives, mais, des structures subjectives partagées, c'est à dire inter-subjectives. En somme, un schéma de référence, accessible à chaque individu par son héritage social, et relevant d'une grille d'interprétation commune.

    Chaque acteur peut donc, à travers une série de signaux abstraits acquérir des informations sur les classes d'individus sans pour autant être directement en contact avec eux.