Les FARC, c'est :
- un bébé séparé à 11 mois de sa mère avec un bras cassé et laissé à ramper chez des inconnus, atteint de surcroît d'une maladie grave. Un an après, le bras était toujours cassé.
- des femmes menacées et humiliées, se retrouvant contraintes de faire couche commune avec des tarentules, des serpents venimeux et même une charogne en guise de punition. Le témoignage de Clara Rojas est édifiant sur ce sujet.
- des prisonniers attachés à des poteaux, même pour dormir et enchaînés en permanence.
- des captifs poussés en première ligne dans les combats avec des obus de l'armée colombienne qui tombent parfois à moins de 20 mètres d'eux.
- une production de cocaïne endémique qui inonde le monde entier.
- des menaces sur les paysans des environs.
Hugo Chavez a remarquablement bien mené les opérations de négociation avec les FARC, mais la rhétorique marxiste commune au président du Venezuela et au mouvemen terroriste (car c'en est bien un) ne doivent pas faire oublier ce que sont les FARC.
Nonobstant ces "sympathiques" caractéristiques, il n'en reste pas moins qu'il faut en effet faire preuve de pragmatisme afin d'espérer obtenir la libération de tous les otages, dont Ingrid Betancourt.
La situation d'Alvaro Uribe n'est pas simple, car ce à quoi pousse la pression internationale, c'est d'abandonner la souveraineté de l'Etat colombien sur une parcelle de son territoire : c'est ce que lui demandent les FARC in fine. Imaginons la France avec une situation similiaire en Corse ou dans le Pays Basque pour mieux comprendre le dilemme de ce chef d'état.
Commentaires
Mort de rire, les FARC contrôlent plus ou moins 1/3 du territoire colombien, alors 800 km2 pour une durée de 45 jours, ça ne va pas changer grand'chose...!
De toute façon, l'Etat colombien a officiellement abandonné la souveraineté de son pays (et non pas seulement de son territoire) aux USA; il n'a plus rien à abandonner. Ce que proposent au contraire les FARC c'est de récupérer cette souveraineté en chassant les impérialistes.
Comme les disent les membres du clan Betancourt (des partisans des FARC sans doute?), c'est Uribe et Uribe seul qui ment, qui manipule, et qui fait échouer depuis 5 ans toute tentative d'échange humanitaire.
@oppong
ayant une partie de ma famille colombienne, et en Colombie, je suis sidéré par la bêtise de vos propos. Visiblement vous ne connaissez absolument rien au problème Colombien. Jusqu'à présent, il semble bien, et quoi qu'on pense d'Uribe et de sa politique, que ce sont les FARC - et non le pouvoir - qui prenne et détienne des milliers d'otages, et ce depuis des décennies.
Aucun projet politique ne justifie jamais des enlèvements.
@oppong
et pour vous informer un minimum, voici :
www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-998163,0.html
Etre "mort de rire" quand il s'agit de la vie (et le plus souvent de la mort) de milliers de gens, est tout simplement écœurant.
Bon, Betrand a répondu à peu près ce que j'allais répondre.
Rien à rajouter. phraséologie marxiste primaire, au final... Quant au guéverisme, il ne faut pas parler de ce que l'on ne connaît pas...
Au temps pour moi, si votre source d'informations sur la situation en Colombie est Le Monde, je comprends mieux votre ignorance. Si vous avez la moindre contradiction à apporter à mes propos qui ne sont que stricte vérité, surtout n'hésitez pas... Traiter M Delloye ou la propre soeur d'Ingrid de "marxistes primaires" en dit long sur votre niveau intellectuel.
Quant au fait d'avoir de la famille bourgeoise en Colombie, si j'en juge par les propos hallucinants de certains français, notamment de la part de religieux intégristes candidats à la présidentielle, le fait de résider dans tel pays n'empêche aucunement d'être totalement ignorant sur ce qu'il s'y passe...
Vous n'avez pas compris : il y a de réels problèmes sociaux en Colombie, et je ne suis en aucun cas un sectateur de Uribe.
Il est clair qu'un programme social minimal viderait à l'évidence la rébellion des FRAC d'une bonne partie de sa substance.
C'est la politique menée en Colombie pendant de longues années qui a créé les FARC. De là à les prendre pour des gentils guévaristes, il y a un pas. Que vous franchissez sans états d'âmes, manifestement.
@oppong
Ma source d'information n'est pas le Monde, elles sont multiples, et en grande partie dans le pays même. Quand à ce que vous appelez la "famille bourgeoise", celle que je connais le mieux, c'est des données très concrètes :
- un salaire équivalent à 250 dollars/mois
- 7 personnes à charge
- aucune protection sociale
- les deux derniers enfants actuellement descolarisés car impossible de payer l'école (rassurez-vous, le problème va être résolu)
- jamais un seul jour de vacances pris depuis 30 ans (c'est "bourgeois" les vacances, n'est ce pas ?)
- Ni lave vaisselle, ni lave linge (quand on n'est que 7, c'est vraiment pas nécessaire...). Etc, etc...
Cela ne se passe pas au fin fond de la Colombie, mais à Bogota. Et c'est la situation d'une très grande partie de la population.
J'ai peur qu'au fond de votre canapé, devant votre ordinateur qui coûte quelques mois du salaire moyen colombien, vous fassiez figure, tout marxiste que vous êtes, de très grand capitaliste occidental.
Les colombiens, la population j'entends, détestent les USA autant qu'ils sont fascinés par eux. Ils détestent affectivement la main mise des USA sur leur pays. Mais par ailleurs le rêve de tout jeune colombien est d'arriver à être embauché par une société américaine. On y travaille 60 heures par semaine, mais on a un salaire 30% supérieur qu'ailleurs, et, chose inespérée, deux semaines de vacances/an et une protection sociale. Par contre, le même salarié de Général Motors ou de Baxter à Bogota n'aura aucune chance d'obtenir un visa, ne serait-ce que de courte durée, pour les USA.
Ils détestent les USA...mais ils détestent au moins autant les FARC. C'est cela aussi qui explique le succès électorale d'Uribe. Car il a bien été élu, puis réélu et à une très large majorité (62% des voix), essentiellement sur la promesse d'éradiquer les FARC.
Dernier point : on entend, nous occidentaux, parler quotidiennement d'Ingrid Bettancourt. Il faut savoir que son cas personnel, les colombiens à 95% s'en moquent éperdument. Ils ont trop de soucis avec leur vie quotidienne, la sécurité (20.000 homicides/an en Colombie) et leurs milliers d'otages ou disparus pour s'attacher au cas d'un franco-colombienne. Ce n'est pas un hasard si dans la tractation menée par Chavez ce n'est pas elle qui était concernée, mais des colombiennes.
Bref, ôtez parfois vos œillères, et renseignez-vous un minimum.
Bertrand, j'ai une belle-soeur qui a vécu à Bogota (prof au lycée français) et qui tient exactement les mêmes propos que toi.
@Rosa
Ma belle-sœur est colombienne, et de Bogota aussi. Elle fait partie des rares qui ont pu réaliser le rêve de quasiment toutes les jeunes colombiennes (enfin, précisons : de celles qui ne sont pas enceintes à 14 ou 15 ans !) : se marier avec un européen. Les liens avec la Colombie sont donc constants, et bien loin de toute littérature journalistique.
Et les conditions de vie qu'elle me décrit (milieu pauvre, mais qui a quand même un toit et mange à sa faim), sont exactement celles que me décrivent ses amis, de là bas ou désormais en Europe. Bien loin donc de ce que l'autre dingue plus haut imagine comme "la bourgeoisie" !
Merci de ta réponse Bertrand, je transmets ton message à ma belle-soeur qui n'est pas à Bogota mais toujours en lien avec ce pays qu'elle a beaucoup aimé.
Au plaisir de te lire à nouveau...