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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 358

  • MoDem : les commissions parisiennes redémarrent

    Le programme parisien du MoDem a été élaboré par de nombreux adhérents, réunis en commissions. On sait ce qu'a été finalement le résultat du MoDem à Paris, un peu plus de 9% des voix, dans un contexte de désaffection électorale (abstention importante) et d'une vague de gauche.

    Le rôle des commissions va donc évoluer. Certes, il s'agit de préparer 2014, mais surtout de se montrer vigilant, et de proposer en cours de mandature des solutions alternatives aux Parisiens, solutions qui seront portées par Marielle de Sarnez au Conseil de Paris, et par les porte-parole qui émergeront dans la capitale. 

    Trois militants chapeautent l'organisation actuelle des commissions afin de les coordonner :

    248618492.jpg393352299.jpg1655302280.jpgCéline Alléaume , Christelle de Crémiers et Lionel Corre. C'est donc avec eux qu'il conviendra de prendre contact pour travailler au sein de ces commissions. Toutefois, de nombreuses sections locales du MoDem se sont également remises à l'ouvrage, et il est bien sûr possible d'oeuvrer dans un arrondissement uniquement. A vrai dire, les points chauds ne manquent pas. Je ne les ai pas tous répertoriés, mais, dans le 16ème, par exemple, l'intention de construire au beau milieu du Parc Sainte-Perrine devrait attirer notre attention, d'autant que nous pouvons avoir des convergences avec les Verts sur ce sujet, et dans le 15ème arrondissement, ce sont les excès du nouveau centre Beaugrenelle auxquels nous devons prendre garde. Autre thème : progressivement, la mairie de Paris essaie de transformer les Jardins de la Ville de Paris en crèches afin de remplir son quota de promesses. Il ne faut absolument pas laisser faire cela, tant ces écoles à la pédagogie particulière et à l'encadrement exceptionnel sont une chance pour les enfants qui ne rentrent pas immédiatement dans le moule scolaire.

    Je cite ces trois exemples, mais il y en a d'autres. Dans le domaine de la finance, Paris n'est plus qu'une place régionale, désormais, et elle continue de dégringoler la pente, or, ce sont près de 400 000 emplois en île de France qui vont être concernés sur les prochaines années dans le secteur bancaire en raison des départs à la retraite. Il ne s'agirait pas que ces  emplois partent avec leurs actuels titulaires...

    Oui, nous avons beaucoup à faire ; nous pouvons être déçus de nos résultats, soupirer en songeant que Paris en a repris pour 6 années de gestion socialiste, mais il faut tenir et apparaître comme une force de proposition et de vigilance orange. 

    Voici donc les dates des prochaines réunions des commissions :

    Les réunions se tiendront à 19h30 au 133bis, rue de l’Université, 75007 Paris aux dates suivantes:

        * Lundi 28 avril : Commission Éducation et Culture
          Groupes : Éducation, Jeunesse & Vie étudiante, Sport, Culture, Patrimoine

        * Mardi 29 avril : Commission Développement économique, entreprises et nouvelles technologies
          Groupes : Entreprises, Attractivité, Emploi, Commerce & Artisanat, Innovation et nouvelles technologies

        * Mardi 6 mai : Commission Aménagements urbains et développement durable
          Groupes : Transports, Urbanisme, Environnement, Développement Durable

        * Mardi 13 mai : Commission Démocratie et Finances Locales et Commission Grand Paris
          Groupes : Institutions, Finances Locales, Démocratie Locale, Grand Paris

        * Mercredi 14 mai : Commission Solidarités et Société
          Groupes : Diversité, Familles, Santé, Seniors, Logement

  • Crise alimentaire : l'occasion ou jamais !

    Des émeutes de la faim éclatent dans les pays les plus pauvres, tandis que dans les pays les plus riches eux-mêmes, les poubelles et leurs déchets commencent à faire l'objet d'âpres disputes parmi les miséreux.

    Il y a donc urgence à relancer la production agricole partout dans le monde. Certes, la sécheresse ou plus généralement les intempéries, ont frappé en nombre de points de la planète.

    Pourtant, il y a là une occasion inespérée pour plusieurs pays émergents, l'Afrique en particulier, de lancer enfin un plan de grande ampleur de développement des surfaces agricoles. Ceci ne doit évidemment pas se faire au détriment des forêts. 

    Le FMI pourrait jouer un rôle positif en favorisant des financements d'envergure dans ce domaine. Il faut en revanche que ce soient les pays producteurs qui réalisent des bénéfices, et pas uniquement quelques multi-nationales de l'agro-alimentaire.

    Un bon modèle de développement pourrait être celui du commerce équitable, avec des critères certifiés par des organismes du type Max Havelar.

    Nous pouvons faire d'un malheur un bien, mais cela supppose de s'engager et de ne pas se contenter de mener une politique de redistribution des surplus, réflexe habituel des pays occidentaux, mais qui ne font qu'anesthésier temporairement la douleur sans pour autant en supprimer le cause.

    J'espère que dans ce domaine, le MoDem mènera une réflexion de fond avec des propositions concrètes, car le sujet est grave et engage l'avenir de la planète toute entière. 

    François Bayrou, lorss du colloque de l'UDF du 11 février 2006, sur l'agriculture et les territoire ruraux, avait posé les bases d'une autre organisation de l'agriculture des payx émergents :

    Et le troisième impératif d’une politique agricole, c’est le maintien d’un tissu dense d’agriculteurs.

    [...]

    Mais c’est une exigence vitale pour le tiers-monde ! Je voudrais vous rappeler les chiffres, si souvent ignorés. Il y a 1,3 milliards de paysans sur la planète. Parmi eux, moins de 30 millions sont mécanisés, disposent d’un tracteur. 250 millions ont une bête de somme. Ce qui veut dire qu’un milliard d’entre eux n’ont que leurs bras pour survivre et quelques outils araires. Ce qui explique que plus d’un milliard d’entre eux vivent avec moins d’un dollar par jour !


    La situation de l’agriculture mondiale qui les arrache aujourd’hui à leur terre pour les contraindre à rejoindre les bidonvilles des mégapoles misérables, par exemple en Afrique, est une catastrophe à l’échelle de l’humanité. Ce n’est pas seulement l’Afrique, mais la planète entière qui s’en trouve déséquilibrée. Les vagues d’immigration ne sont qu’une des conséquences en chaîne de cette misère du déracinement, les grandes pandémies, la drogue, en seront évidemment d’autres. Et la vue des images des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, ou la situation de Mayotte, de la Guyanne, de la Guadeloupe disent chacune à leur manière cette catastrophe humanitaire.

    Or l’organisation actuelle des marchés agricole mondiaux ne permet pas d’envisager le retour à l’équilibre.

    Dans l’organisation actuelle des marchés, il y a deux victimes : les agriculteurs des pays socialement avancés, qui ne survivent que par des aides publiques (primes en Europe, marketing loan aux Etats-Unis), qui coûtent cher à la collectivité et effondrent artificiellement les prix de marché. On arrive donc au paradoxe que les agricultures de ces pays voient les producteurs les plus compétitifs vendre leur production céréalière à des prix inférieurs de 20 ou 30 % à leurs coûts de revient. Ceux-là sont la première victime. Et à l’autre bout de l’échelle les deuxièmes victimes sont les agriculteurs du tiers-monde écrasés sans pitié, mourant de faim, et obligés d’abandonner leur terre.
    Le seul modèle agricole réellement adapté à cette organisation des marchés, ce sont les pays du groupe de Cairns, disposant d’immenses surfaces disponibles, d’un prix du foncier très bas, de capitaux illimités pour une mécanisation à outrance, et du coût du travail qualifié très bas. Mais tout cela qui est puissant, fait une production agricole, mais pas un tissu d’agriculteurs pour la planète !


    Contrairement aux orientations actuelles, que l’Europe et le tiers-monde subissent sans réaction (les pays en développement se croyant à tort représentés par de puissants producteurs comme le Brésil), on doit donc militer pour une autre politique agricole non seulement en Europe, mais dans le monde.

    Le libre-échange est bon, il est nécessaire, il est vital. Mais le libre-échange doit concerner des zones de production agricoles relativement homogènes, comme le marché commun agricole a protégé et ressuscité l’agriculture européenne après la deuxième guerre mondiale.

    Les marchés du tiers-monde doivent être protégés au bénéfice des producteurs du tiers-monde. Le monde socialement développé doit organiser ses productions pour que le niveau des prix soit un niveau des prix rémunérateur pour le producteur, sans que l’on soit obligé de passer par l’artifice des aides publiques qui effondrent les prix de marché et désespèrent les agriculteurs. Les productions excédentaires doivent trouver les débouchés nouveaux des biocarburants et de l’agrochimie. À l’intérieur de ces grandes zones (quatre ou cinq) de la planète, le libre-échange est souhaitable et il doit être favorisé. À l’intérieur de ces zones homogènes, la disparition des aides stupides est parfaitement négociable. Et dans les zones du monde des productions massives (le groupe de Cairns) on doit inviter les pays, comme le Brésil a commencé à le faire avec une grande lucidité et une grande prescience, à consacrer à ces productions agro-industrielles tous les surplus dont ils inondent les marchés mondiaux.

    Cette organisation nouvelle du monde est donc un immense effort politique.

    Un tel effort prendra des années de construction politique. Elle exige que la France en prenne la tête. Elle exige que la France convainque les autres pays européens. Elle exige que l’Europe porte ce message à l’OMC. Il s’agit, au sens propre, d’une révolution, d’un changement d’orientation majeur, d’un modèle nouveau à faire partager.

    Quand je vois ce qu'il se passe actuellement, cela me paraît très actuel et très adapté, comme propos... 

  • Prospero Delanoë et l'effet papillon

    Un changement de sens de circulation dans une ruelle de Paris, un rétrécissement de voie sur une grande avenue, ce qu'affectionnent particulièrement Delanoë et ses alliés verts,  peuvent provoquer un embouteillage structurel à la sortie d'Orélans, à plus de 150 kilomètres de là. C'est l'effet papillon version bobo-parisien. A vrai dire, les bobos parisiens et leur plus éminent représentant se fichent bien des soucis des masses suburbaines. Sub en latin, ça signifie "sous, dessous". Donc, les masses suburbaines étant "sous" l'aristocratie bobo parisienne, peu importe leur sort. On leur demande juste de venir faire de la couleur pour faire "social", ou encore "mixé" dans la capitale. Sans doute cela donne-t-il une tonalité exotique de meilleur aloi pour faire la fête sur Paris-Plages.

    Cette ironique disgression n'en dévoile pas moins une problématique de fond qui agite désormais la plupart des états-majors politiques : le Grand Paris.

    Sauf, que le Grand Paris, avant tout pharaonique projet, cela commence déjà par cela : prendre en considération l'impact de ses propres mesures sur une couronne complètement imbriquée dans la cité.

    Le problème, c'est que ce n'est pas du tout ainsi que Bertrand Delanoë a géré Paris pendant 6 années, et que son programme de 2007 ne laisse pas présager un changement de cap. Tôt ou tard, les Parisiens finiront pas payer les pots cassés en banlieue, mais ce sera peut-être trop tard. 

    Cela me rappelle une nouvelle fameuse d'Edgar Allan Poe, intitulée le Masque de la Mort Rouge. Un scénariste talentueux en a fait une animation remarquable sur la Toile.

    Que les socialistes, roses ou rouges méditent simplement cet extrait, traduit par Charles Baudelaire ; il n'est pas sans renvoyer à une réalité tout à fait actuelle...

    Mais le prince Prospero était heureux, et intrépide, et sagace. Quand ses domaines furent à moitié dépeuplés, il convoqua un millier d'amis vigoureux et allègres de coeur, choisis parmi les chevaliers et les dames de sa cour, et se fit avec eux une retraite profonde dans une de ses abbayes fortifiées. C'était un vaste et magnifique bâtiment, une création du prince, d'un goût excentrique et cependant grandiose. Un mur épais et haut lui faisait une ceinture. Ce mur avait des portes de fer. Les courtisans, une fois entrés, se servirent de fourneaux et de solides marteaux pour souder les verrous. Ils résolurent de se barricader contre les impulsions soudaines du désespoir extérieur et de fermer toute issue aux frénésies du dedans. L'abbaye fut largement approvisionnée. Grâce à ces précautions, les courtisans pouvaient jeter le défi à la contagion. Le monde extérieur s'arrangerait comme il pourrait. En attendant, c'était folie de s'affliger ou de penser. Le prince avait pourvu à tous le moyens de plaisir. Il y avait des bouffons, il y avait des improvisateurs, des danseurs, des musiciens, il y avait le beau sous toutes ses formes, il y avait le vin. En dedans, il y avait toutes ces belles choses et la sécurité. Au-dehors, la Mort Rouge. 

    Ce fut vers la fin du cinquième ou sixième mois de sa retraite, et pendant que le fléau sévissait au-dehors avec le plus de rage, que le prince Prospero gratifia ses mille amis d'un bal masqué de la plus insolite magnificence.

  • Quel OTAN pour la France et l'Europe ?

    J'ai lu l'excellente note  de Quindi du 11 avril 2008 sur l'OTAN, et cela m'amène à en vulgariser certains aspects ; bien sûr, je ne répéterai pas exactement ce qu'a écrit Quindi, je crois que ce sur ce point il est inimitable, et, si j'ai assez de connaissances en diplomatie et relations internationales pour suivre ses billets, je n'en ai pas assez pour fournir des analyses d'une qualité comparable.

    Ce qui m'a intéressé dans sa problématique, c'est un aspect particulier qui ne constitue pas à soi seul l'essence de l'article : ce sont les relations entre OTAN et Europe dans l'hypothèse où la France réintègre bien l'OTAN, ce que souhaite, rappelons-le, Nicolas Sarkozy. 

    Quindi évoque opportunément la Politique Européenne de Sécurité et de Défense, mais omet de préciser clairement de quoi il s'agit. La PESD est un projet européen disposant d'instruments et de matériels civils et militaires afin de mener des opérations militaires pour le compte de l'Union Européenne. Les forces sont fournies de manière discrétionnaire par les états membres qui le veulent bien.

    Or, Nicolas Sarkozy a invoqué la nécessité d'une meilleure communication entre l'Union Européenne et l'OTAN via la PESD pour justifier le ralliement  de la France à l'OTAN.

    François Bayrou, en refusant catégoriquement le réintégration de la France au sein de l'OTAN,  s'est à mon avis avancé un peu trop vite sur ce terrain : ce qui compte, à mon sens, c'est la finalité de l'action, et pas forcément l'action elle-même : si cette réintégration dans l'OTAN conduit à renforcer d'autant plus le rôle de l'OTAN pour l'Europe, je ne la crois pas souhaitable, et Bayrou a raison. Mais, si, en raison des articulations nécessaires entre OTAN et PESD, elle amène, comme le propose Hervé Morin, le Ministre de la Défense, à rendre le centre opérationnel européen permanent, à créer un budget de la défense européen,  à investir pour un système satellitaire européen et à former les armées des états membres qui le souhaitent, alors cette réintégration mérite d'être examinée avec plus d'attention.

    Les deux principaux pays responsables de la PESD sont l'Angleterre et la France. Or, leur position ne se superposent pas exactement : la Grande-Bretagne estime inutile un centre européen permanent puisque l'OTAN met à disposition des centres régionaux.

    Nous avons eu des divergences , et nous en avons encore, avec le Nouveau Centre. Mais, rappelons-le, le MoDem et le Nouveau Centre s'abreuvent à la même fontaine. Il me semble que sur ce sujet spécifique, la position d'Hervé Morin mérite d'être soutenue, et me paraît bien plus acceptable que l'atlantisme plus ou moins ouvert de Nicolas Sarkozy. Il précise sa pensée dans l'émission Question d'info du 08 avril dernier, et je pense que son point de vue mérite d'être au moins lu.

     

  • Et l'Alliance Mondiale des Démocrates, on la relance ?

    L'Alliance mondiale des Démocrates est une structure internationale rassemblant à travers le monde les partis ayant en partage un projet politique commun fondé sur l'idée d'une économie efficace au service de la cohésion sociale et du progrès partagé. Il a été fondé en février 2005 par le Parti démocrate européen et la New Democrat Coalition du Parti démocrate américain, lors d'une convention tenue à Rome. Je signale au fait qu'Hilary Clinton , au sein du parti démocrate américain, fait partie  de la New Democrat Coalition. Le MoDem en est bien sûr l'un des principaux membres, de même que le Parti Démocrate en Italie.

    On retrouve à l'origine de l'Alliance un réformisme politique qui s'inspire d'une fusion entre social-démocratie, personnalisme et christianisme social. L'Alliance des Démocrates se définit comme portant un grand projet de société qui ne soit "ni socialiste, ni conservateur" (et également différent du projet de l'internationale libérale), mettant l'accent sur la responsabilité individuelle et la solidarité collective.

    On trouve sur le site (qui mériterait d'être davantage mis à jour) une déclaration conjointe de plusieurs partis démocratiques d'Asie et d'Europe  appelant à une coopération renforcée entre Asiatiques et Européens et proposant des lignes d'action communes sur quelques points chauds internationaux clef (Irak, Afghanistan, Corée du Nord entre autres).

    Bref, un sujet à creuser et à reprendre dès que nous le pourrons au MoDem. 

  • Démocratie en Amérique : la centralisation

    Je poursuis assez tranquillement ma lecture du Premier Tome de La Démocratie en Amérique, de Tocqueville, et je suis récemment tombé, au chapitre 5, 12ème sous-chapitre, sur un commentaire des plus modernes sur la centralisation :

    La centralisation est un mot que l'on répète sans cesse de nos jours, et dont per­son­ne, en général, ne cherche à préciser le sens.

    Il existe cependant deux espèces de centralisation très distinctes, et qu'il importe de bien connaître.

    Certains intérêts sont communs à toutes les parties de la nation, tels que la forma­tion des lois générales et les rapports du peuple avec les étrangers.

    D'autres intérêts sont spéciaux à certaines parties de la nation, tels, par exemple, que les entreprises communales.

    Concentrer dans un même lieu ou dans une même main le pouvoir de diriger les premiers, c'est fonder ce que j'appellerai la centralisation gouvernementale.

    Concentrer de la même manière le pouvoir de diriger les seconds, c'est fonder ce que je nommerai la centralisation administrative.

    Il est des points sur lesquels ces deux espèces de centralisation viennent à se con­fondre. Mais en prenant, dans leur ensemble, les objets qui tombent plus particu­liè­rement dans le domaine de chacune d'elles, on parvient aisément à les distinguer.

    On comprend que la centralisation gouvernementale acquiert une force im­men­se quand elle se joint à la centralisation administrative. De cette manière elle habitue les hommes à faire abstraction complète et continuelle de leur volonté; à obéir, non pas une fois et sur un point, mais en tout et tous les jours. Non seulement alors elle les dompte par la force, mais encore elle les prend par leurs habitudes; elle les isole et les saisit ensuite un à un dans la masse commune.

    Ces deux espèces de centralisation se prêtent un mutuel secours, s'attirent l'une l'autre; mais je ne saurais croire qu'elles soient inséparables.

    Je pense que l'on peut compléter utilement cette réflexion de Tocqueville avec ce qu'en dit Wikipedia. Ainsi, en France, s'il me semble qu'il y a bien eu décentralisation institutionnelle et administrative, en grande partie grâce au gouvernement Raffarin, d'ailleurs, dans le domaine de la décentralisation fonctionnelle, tout reste à faire. Je me demande ce que Tocqueville aurait pensé, à cet effet, de nos établissements publics... Il y a un discours foncièrement hypocrite, aujourd'hui, qui consiste à les déclarer libres, tout en conservant la réalité du pouvoir sur ces derniers.En réalité, celui qui distribue la manne financière contrôle l'établissement public. Il y a matière à réflexion sur le sujet.

  • La Dette, épée de Damoclès

    Là, c'est vraiment du grand Bayrou comme je l'apprécie :

    Un an après l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence, la dette demeure "au-dessus de la tête du pays comme une épée de Damoclès", a dénoncé aujourd'hui le président du MoDem François Bayrou.

    M. Sarkozy "a fait la campagne présidentielle avec une vieille recette (...) qu'importaient les promesses, on verrait bien après une fois qu'on y serait", a lancé l'ex-candidat centriste sur RMC-Info et BFM-TV.

    Il a dit redouter que l'Etat doive à brève échéance "prendre sur le travail de chacun pour essayer de boucher le trou perpétuellement aggravé".

    Selon M. Bayrou, "il suffirait que les agences de notation (financière, ndlr) internationale dégradent un peu la note de la France pour qu'on se retrouve dans une situation explosive".

    Le patron du MoDem a renvoyé dos à dos majorité et opposition, affirmant que "la situation de la dette n'est pas autre chose que le résultat de la surenchère" entre l'UMP et le PS.

    Le PS, a-t-il accusé, emploie le terme de rigueur "comme si c'était un mot effrayant et injurieux, et que ce qu'il faudrait c'est se remettre à dépenser de l'argent et le donner à tout le monde".

    La dette et le déficit publics de la France se sont alourdis en 2007. Le déficit public s'est établi selon l'Insee à 2,7% du produit intérieur brut, le niveau de la dette publique atteignant 64,2% du produit intérieur brut.

     Voilà, bravo. Et j'ajoute quelques éléments pour ceux qui ne savent pas qui est Damoclès :

    Denys, le Tyran de Syracuse, vivait dans l'Antiquité dans une grande opulence, entouré de courtisans et de biens de toute sorte. Damoclès, un artisans passé maître dans l'art de l'ofèvrerie  ne cessait de flatter Denys sur la chance qu’il avait d’être le tyran de Syracuse. Agacé, celui-ci lui proposa de prendre sa place le temps d’une journée. Au milieu d'un festin, Damoclès leva les yeux et aperçut une épée  suspendue au-dessus de lui,  retenue  par un unique crin de cheval...

    Pas sûr qu'on ait encore seulement le crin de cheval.

     

  • I support Hilary Clinton

    2144264186.jpgComme d'hab,  dans un magnifique concert de bêlements dont le spectre va du rosé en passant par l'orangé jusqu'au bleuté clair, on lit çà et là de déchirants appels à soutenir Barack Obama. Je m'excuse auprès de mes amis qui soutiennent Obama, mais comme ils connaissent mon entrain et mon zèle quand il s'agit de ramer à contre-courant, ils me pardonneront mes propos outranciers.

    Cela dit, j'ai de la sympathie pour Obama, mais, moi, i support Hilary. Certes Hilary Clinton a fait quelques erreurs, ces dernières années, notamment sur l'Irak, mais, elle était la conseillère de Clinton, et j'ai trouvé les huit années de Clinton pas mal du tout. Je pense qu'elle a de l'expérience et du sang-froid, et qu'il en faut pour diriger une grand nation comme les Etats-Unis d'Amérique.

    Pour moi, Hilary Clinton est la femme politique la plus brillante de toute l'histoire des Etats-Unis, et je pense qu'elle est du calibre d'une Aspasie de Milet, sauf qu'Aspasie de Milet n'aurait pas pu se présenter à une élection à Athènes, en raison des lois sexistes qui valaient alors en Grèce. Autre figure qui serait comparable, Catherine de Médicis.

    Bref, elle du cran, c'est une fine tacticienne, et elle a déjà montré sa valeur. Alors, moi, I support Hilary Clinton. Voilà.

  • Coup de chapeau à l'Itinérant

    Voilà, il fallait que je le dise : j'ai redécouvert avec surprise ce magazine vendu par des sans-domicile fixe. A ses débuts, je l'achetais de temps à autre, mais c'était surtout pour donner quelques pièces de monnaie , et puis progressivement, je le prenais, mais sans plus l'ouvrir. Or, tout récemment, j'ai eu la bonne idée de déplier le magazine, et j'ai découvert, stupéfait, un hebdomadaire de qualité, avec des articles de fond, des enquêtes, de l'information utile et sérieuse, des questions d'actualités, des entretiens avec des personnalités qualifiées sur des sujets divers mais toujours intéressants.

    Eh bien, depuis, l'Itinérant est devenu ma seconde source la plus régulière après le Canard enchaîné, pour mon information. Je le recommande donc vivement à tous ceux qui ont l'occasion de croiser des vendeurs. 

  • Hamas, bien joué Carter !

    Je viens de lire une dépêche toute récente, et les nouvelles qu'elle donne sont excellentes :

    L'ancien président américain Jimmy Carter a souligné lundi que le Hamas était prêt à soumettre à référendum tout accord de paix et était prêt à accepter le droit d'Israël à "vivre comme un voisin en paix".

    Si Carter dit vrai, la balle est dans le camp des USA et d'Israël. Si ces deux nations ne veulent pas rencontrer le Hamas après cela, il ne faudra pas venir se plaindre.

    Pour moi, il ne fait nul doute que les Palestiniens sont las de ces décennies de guerre, et qu'ils accepteront une solution juste et pacifique s'il leur est donné l'opportunité de faire ce choix. 

    Si jamais israéliens et palestiniens choisissent cette voie, il faudra que l'Europe l'appuie de toute sa puissance politique et économique.