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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 359

  • Marielle de Sarnez s'exprime sur le logement parisien

    581821186.3.jpgBertrand Delanoë a ouvert sa nouvelle mandature sur la question cruciale du logement. Ce sujet était au coeur du projet parisien du MoDem. Marielle de Sarnez, observant la proximité des programmes des différents formations politiques sur ce thème, a appelé à dépasser les clivages partisans, tout en énonçant clairement les fondamentaux d'une politique du logement juste, efficace et durable. Par ailleurs, elle a refusé toute présidence de commission, et je l'approuve. Le MoDem n'a pas vocation à servir de faire-valoir à Bertrand Delanoë. Elle a également évoqué les coups assénés par la majorité présidentielle à la politique familiale de la France.

    Voici le texte de l'allocution de Marielle de Sarnez. 

     

    Monsieur le Maire,
    Mes Chers collègues,

    Vous le savez tous, et les Parisiens plus encore parce qu’ils le vivent, la question du logement est le premier sujet de préoccupation, d’inquiétude, et d’insécurité. La situation est connue : un coût d’achat qui interdit aux familles et aux classes moyennes d’accéder à la propriété ; des loyers en hausse continue, eux-mêmes facteurs d’exclusion et de ségrégation ; une demande de logement social qui ne diminue pas et qui rend plus urgent encore d’atteindre dès 2014 les objectifs fixés par la loi SRU. Ces quelques éléments suffisent pour dire que notre ville est sous extrême tension et que nous devons trouver ensemble les moyens de répondre durablement à la crise.

    Il est donc bienvenu et légitime que la première séance de notre mandature soit consacrée à cette question.

    Au fond, les contenus d’une politique du logement, juste, efficace et durable, nous les connaissons : le respect de la loi SRU avec un tiers de logements réservés aux plus fragiles, et un autre tiers  réservé aux classes moyennes et aux familles; l’éradication des logements insalubres ; la création de nouvelles places en hébergement d’urgence ; la nécessité de mettre en œuvre une politique de construction résolue ; la rénovation de l’habitat ancien ; la construction de logements étudiants; la réduction de la consommation énergétique ; la transparence renforcée dans l’attribution des logements de la Ville… Tout cela, si nous avons le même souci de l’intérêt général, devrait pouvoir être partagé par l’ensemble des élus de cette assemblée.

    De même devrions-nous partager la nécessité de penser au-delà du périphérique et de bâtir une politique concertée et intégrée du logement sur le territoire de l’agglomération, afin de dégager de nouvelles emprises foncières et de mieux équilibrer l’offre de logement, pour faire baisser la pression sur le cœur de la région capitale. C’est le sens de ce Grand Paris qu’il faut bâtir : sa raison d’être n’est pas juridique ou administrative, elle est affaire de solidarité entre les habitants d’un même bassin de vie et entre les communes limitrophes de la capitale. Et de ce point de vue, nous savons tous qu’un immense effort reste à faire, en particulier à l’Ouest. Affaire de solidarité aussi entre la Ville de Paris, la région Ile-de-France et l’Etat car en ce domaine les compétences et les financements restent croisés. Si l’une ou l’autre des autorités défaille, c’est l’ensemble qui menace de s’effondrer.

    Je veux insister sur ce point : seule, la Ville de Paris ne pourra pas répondre à la demande de ses habitants. C’est en cohérence avec l’ensemble des autres intervenants institutionnels qu’une réponse durable pourra être apportée à la crise du logement en Ile-de-France.

    Et de ce point de vue, il faut reconnaître que les annonces gouvernementales récentes sont particulièrement inquiétantes, en matière de politique familiale, je pense à la baisse des allocations familiales et à la remise en cause de la carte familles nombreuses, en matière de politique du logement, je pense à l’abaissement des plafonds d’éligibilité au logement social. Faire baisser artificiellement la demande ne réglera pas le problème du logement. De même nous sommes très inquiets de la réforme du livret A, qui risque de priver le logement social d’une grande part de son financement.

    Toutes ces décisions, qu’il s’agisse de la politique familiale ou de la politique du logement, vont peser particulièrement sur les familles parisiennes, qui ont plus qu’ailleurs des difficultés à se loger, et qui y consacrent une grande partie de leurs revenus, qui plus est à un moment où la conjoncture nationale et internationale est très incertaine et où le pouvoir d’achat ne cesse de diminuer.

    Le logement des Parisiens est un grand sujet, sur lequel je crois que nous devrions tous nous retrouver. Nous avions d’ailleurs constaté, à quelques différences près, une réelle convergence de vues lors de la campagne municipale sur ce point. Il vous appartient désormais, Monsieur le Maire, de mettre en œuvre vos engagements, avec le concours vigilant de l’ensemble de cette assemblée.

  • Jin Jing malmenée, honte à nous !

    Je ne le savais pas et viens de l'apprendre par la presse : un athlète chinoise handicapée a été malmenée pendant le parcours de la flamme olympique en France, à l'occasion des manifestations en faveur du Tibet.

    Soutenir les revendications tibétaines est une chose, et même une bonne chose, mais s'en prendre à une jeune femme handicapée est une honte.

    Heureusement, Nicolas Sarkozy a eu le bon réflexe, et a invité cette jeune femme en France. 

  • Menace sur la Crète

    Vous aimez la culture grecque ? Vous vous êtes déjà rendu en Crète ou rêvez de pouvoir le faire un jour ? Vous aimez les paysages naturels ? Dépêchez-vous, leurs jours sont comptés dans la péninsule d'Itanos.

    Aujourd'hui, un projet de développement touristique pharaonique et totalement inadapté à cet environnement semi-désertique menace gravement l'équilibre de ce territoire. La construction de plusieurs hôtels de luxe (7000 lits) et de parcours de golf nuira considérablement au paysage, aux ressources en eau et à l'économie traditionnelle de cette région reculée de Crète. Ce projet contribuera aussi à la destruction des nombreux vestiges archéologiques dont une équpe internationale d'achéologues a entrepris l'inventaire au cours de ces dernières années. Les résultats de ces recherches sont librement accessibles sur le site web de l'EFA à l'adresse :http://webefa.efa.gr/prospection-itanos/ et témoignent de l'ampleur du carnage à venir si rien n'est fait. Dans quelques semaines, le conseil d'État grec doit rendre son verdict final, dans la lutte opposant les adversaires au projet (archéologues et écologistes locaux) à la société britannique Minoan Group.

    Une universitaire américaine, Jennifer Moody, spécialiste de l'écologie historique crétoise, mis en ligne une pétition sur internet.

    Pour ma part, j'appelle tous ceux qui se sentent concernés à signer cette pétition et à la relayer. Itanos est un cas d'école, et peut se reproduire partout en Europe, tant les promoteurs immbiliers sont dénués de tout scrupule. La Grèce a déjà suffisamment été défigurée. Ne la laissons pas être massacrée sans réagir. 

     http://www.thepetitionsite.com/1/Save-the-Cretan-landscape 

    Nous reproduisons ci-dessous le message de Jennifer Moody 

    As tourism becomes the mainstay of the Cretan economy, developments are inevitable. Many are ugly, a shame but not a catastrophe. Others may be beautiful but environmental and cultural disasters. The current proposal for the Cavo Sidero golf resort falls in the latter category. We know this area well because for the last two years we have been conducting environmental and archaeological research there. It is a museum of ancient field systems and settlements unique in Crete. It is also home to endemic flora and fauna. The proposed golf resort is ludicrous given the semi-desert climate and environment and a travesty given the antiquities it will destroy and endemics it will threaten. We have recently organized an online petition to protest the construction of this golf resort. If you are in agreement, please sign it and pass it on. http://www.thepetitionsite.com/1/Save-the-Cretan-landscape Please contact us if you are interested in more information on why we are convinced this development is sadly misdirected. The court case is now set for May 9th. Time is short.

    Thank you for your consideration, Jennifer Moody, Oliver Rackham, authors of /The making of the Cretan landscape /

  • Pourquoi Pauleta est-il resté à Paris ?

    Je suis d'un oeil distrait de temps à autre les péripéties du football français, et les malheurs récents du Paris Saint-Germain ne m'ont pas échappé.

    Ce club a pourtant un joueur de très grande classe au sein de son effectif : un buteur qui marque, je parle de Pedro Pauleta, bien sûr. Voilà un joueur qui a reçu des offres des plus grands clubs, et qui a pourtant choisi de rester au sein d'un club qui dépérit de longue date.

    Etrange. Il a 35 ans et ne peut envisager de poursuivre bien longtemps sa carrière. Sans lui, Paris Saint-Germain serait peut-être déjà en ligue 2. Peut-être est-ce tout simplement qu'il aime bien Paris, pas seulement le club, mais plutôt la ville, dans laquelle il fait plutôt bon vivre.

    D'ailleurs, cette réponse, il l'a donnée à l'occasion d'un tchat en direct organisé par le Paris Saint-Germain sur le site officiel du club :

    Aries : La ville de Paris te convient-elle à toi et ta famille ?
    Pedro Pauleta :
    « Bien-sûr ! Paris est peut être la plus belle ville au monde. Je suis très content ici, et c'est aussi le cas de toute ma famille. »

  • Cliquez, souriez, vous êtes un pédophile !

    Je recommande vivement l'article de Charles Bwele à propos des méthodes répugnantes et illégales du FBI : en gros, le FBI fabrique des faux liens pédophiles puis recueille les adresses IP des ordinateurs qui ont cliqué sur ces liens, repèrent les utilisateurs de l'rodinateur, puis les arrêtent.

    Sauf que :

    1. Jusqu'à preuve du contraire, je ne vois pas en quoi cliquer sur un lien est un délit ou un crime, fût-il pédophile.

    2. Cliquer sur un lien qui conduit vers une image pédophile n'infère absolument rien des intentions de cedlui qui a cliqué. Ce peut être une erreur, de la curiosité, une vérification avant de signaler le lien , et cetera...Bref, tout est possible.

    On en est au niveau le pire qui soit : celui du procédé d'intention le plus arbitraire qui soit, quand bien même le FBI repérerait de véritables prédateurs par ce biais.

    Cette manière de faire est perverse, immorale et dangereuse : elle ouvre la porte aux abus les pires, car elle fait passer dans la jurisprudence l'idée que cliquer sur un lien, peu importe la cause, le fait seul comptant, peut être un crime.

    Je ne suis généralement pas tendre vis-à-vis des criminels sexuels, mais attention : la lutte contre les dépravations les pires ne justifie pas les méthodes les plus douteuses.

  • Le pétrole toujours plus haut !

    Je m'étonne du silence quasiment absolu de toute la classe politique française sur la hausse vertigineuse du pétrole. Et silence radio aussi du côté des constructeurs automobiles. Un nouveau cap a été passé avec un montant de 115 dollars par baril de pétrole.

    On sait que les Verts sont des adeptes de la décroissance et se contentent de dire qu'il faudra rouler et se déplacer en avion moins. Ce n'est pas ce que je souhaite. Ce que j'attends de la classe politique, c'est un plan ambitieux pour promouvoir de nouvelles énergies, renouvelables bien sûr, et pas que des mots, cette fois, mais une mise en place d'un véritable politique en la matière. J'attends également que les constructeurs automobiles français se bougent !  Mais qu'est-ce qu'ils f..... bon sang !? Les Français sont prêts, je pense à acheter des voitures propres, dès lors qu'elles offrent un minimum de performances. Si nous utilisons des énergies propres et renouvelables ou construisons des véhicules à faible consommation, nous savons aussi que nous rééquilibrerons notre balance commerciale. Mais qu'est-ce qu'on attend ?!!!

    J'aimerais, sur ce sujet, que le MoDem soit à la pointe, en présentant un programme économiquement viable, c'est à dire adapté à notre société marchande, dans le domaine des énergies propres.

    Cela dit, la France est la championne de la parlotte : je me souviens très bien de l'exemple qu'a développé François Bayrou, le 21 octobre 2006, en ouverture du colloque ded l'UDF sur le développement durable :

    Un sourire avant de commencer. Toi qui es conseiller régional d'Ile-de-France, qui nous a fait part du programme du Conseil régional sur les panneaux solaires. En sortant du portail, tourne à droite et regarde l'immeuble de verre sur le trottoir de gauche. Tu vas découvrir qu'il est fait de panneaux striés, de cellules photovoltaïques prises dans le verre, plus exactement de faux panneaux solaires. Pourquoi ? Parce que les promoteurs et architectes qui avaient déposé un permis de construire pour un immeuble alimenté par panneaux solaires, ont dû attendre si longtemps une réponse qu'ils ont été contraints de construire avec de faux panneaux solaires. C'est un des grands maux de la France : on fait semblant de discuter. On n'écoute pas les interlocuteurs, ou si on les écoute, on se contente de leur dire "ce que vous demandez est déjà fait". On passe son temps à pondre des décisions qui ne sont de nul effet, et ajoutent à la pile des décrets, arrêtés, recommandations, lois que nous votons et qui ne changent rien à la réalité du pays. 

    Voilà, c'est typiquement ce qui m'agace en France...

  • Cassandre Bayrou : plus dure sera la chute !

    Le gouvernement Fillon est en forme : disparition de la carte de famille nombreuse, réduction des allocations familiales (prétendûment redéployées), et maintenant probable baisse de l'allocation de rentrée scolaire.

    Les familles vont en prendre plein la g...

    Et tout cela pourquoi ? Parce que , ce que voit venir Fillon, c'est que son budget file à grande vitesse vers un déficit supérieur de plus de 3%, c'est à dire au-delà des critères admis par toute l'Europe, et ce au moment où la France va prendre la présidence de l'Europe. Donc, économies tout azimut.En revanche, revenir sur le paquet fiscal, ce n'est même pas évoqué. Non, mieux vaut sacrifier la politique familiale, et par là, notre démographie, bien sûr...la seule d'Europe qui tienne encore la route.

    Comme d'habitude, Nicolas Sarkozy agit dans la précipitation, parant au plus pressé, et fait payer au prix fort aux familles les conséquences de ses errements.

    Au fait, il me semble bien qu'il y a quelqu'un qui avait annoncé que tout cela allait mal finir... Quelqu'un dont on se gausse qu'il prophétise des maux pour la France, sous la présidence sarkozyste...

    Tout ce qui se produit, Bayrou l'avait dit et prévu, pendant la présidentielle, et encore tout juste après. Et c'est pour cela qu'il ne voulait pas de Nicolas Sarkozy aux commandes de l'Etat.

    Hélas, Cassandre a eu beau mettre en garde les Troyens et prophétiser la chute imminente de la glorieuse cité, aucun de ses concitoyens de l'a écoutée, et Troie est tombée pour l'éternité, entrant, à défaut, dans la légende.

    La gauche, comme à son habitude, rejette en bloc tout ce qui vient de la droite indifféremment, et ses solutions, quand elle en propose, laisseraient exsangue la France.

    J'espère vraiment qu'il existe un avenir pour le MoDem et pour Bayrou, parce que pour l'instant, je ne vois pas d'esprit suffisamment indépendants, prévoyants et courageux susceptibles de s'atteler au travail de Titan qui attend désormais tout individu qui voudra remettre la France sur ses pieds.

  • Supplique aux c...

    Un de mes lecteurs, Alexandre, m'a proposé ce petit poème que je trouve plutôt amusant. Alors je le publie à l'intention de tous ici.

     

    Supplique aux cons

    De nos jours, on pourrait croire à une religion
    Mais non, c'est bien plus simple
    Ils sont juste victimes d'une contagion
    Même si certains vont au temple
    C'est uniquement pour mieux tromper son prochain
    Ils se font passer pour d'honnêtes citoyens

    De nos jours, ils sont légion
    On en trouve un peu partout
    Jusqu'au plus profond de nos régions
    Toujours prêt à nous faire de mauvais coups
    Il faut les excuser, ils ne le font pas exprès
    C'est malheureusement comme ça qu'ils sont faits

    Mais souvent, on n'en peut plus
    On voudrait s'en débarrasser
    Or certains ont été élus
    Et sont décidés à s'accrocher

    Alors mes chers con citoyens
    Je vous en prie, écoutez-moi
    Il serait bon, pour notre bien
    De méditer, pour une fois.

  • Droit de réponse de Michel Dubec

    Michel Dubec, l'auteur des passages controversés que j'ai abondamment critiqué sur mon blog, a demandé un droit de réponse à hautetfort. Plutôt que de demander la suspension de mon blog, il pouvait tout simplement me la demander personnellement, je le lui aurais accordé, cela va de soi, sans intervention de mon hébergeur.

    Voilà donc sa réponse, j'en prends acte, et apprécie sa condamnation désormais claire et sans équivoque.

    Dans une pétition diffusée sur Internet, il m'est reproché de me livrer à une justification « des violences faites aux femmes, et même des viols », dans mon dernier livre, Le Plaisir de tuer (co-écrit avec Chantal de Rudder, Seuil), et particulièrement dans les pages consacrées à Guy Georges (pp. 210 et suivantes).

    Il va de soi que je condamne sans ambiguïté le viol, ainsi que la violence en général, y compris les violences conjugales, intra-familiales et le harcèlement. M'accuser de « complicité masculiniste » avec Guy Georges, c'est méconnaître d'abord la nature de l'avis que j'ai rendu dans cette affaire et où certains ont même vu la marque d'une excessive sévérité (Libération du mardi 3 avril 2001). C'est ignorer ensuite les chapitres que j'ai consacrés au viol des femmes, à l'inceste et à la pédophilie dans mon premier ouvrage (Crimes et Sentiments, co-écrit avec Claude Cherki-Nicklès, Seuil, 1992) à une époque où ces fléaux n'étaient pas combattus avec la même vigueur qu'aujourd'hui. 

    Du fait de mes responsabilités professionnelles auprès des tribunaux, je suis amené à rencontrer de multiples criminels. Il m'est demandé, dans ce cadre, de comprendre ou d'essayer de comprendre leur comportement avant de rendre un avis sur leur responsabilité pénale. Pour réaliser correctement ce travail, il convient de suspendre un instant le jugement moral pour considérer le monde de la vie psychique, les fantasmes qui la traversent et les modalités particulières d'un passage à l'acte.

    La différence entre une personne ordinaire et Guy Georges n'est pas que la première n'aurait ni vie intérieure ni fantasmes, mais qu'elle en reste là. Guy Georges, lui, passe à l'acte, il viole, il tue. C'est en cela, et en cela seulement, qu'il relève de la justice criminelle. Mais, dans le cadre de l'expertise, c'est sur le terrain des fantasmes qu'il cherchait à nouer une forme d'entente avec son interlocuteur. C'est ce que j'ai voulu raconter, sans fard ni détours, dans les pages attaquées par les pétitionnaires.  

    Toutefois, comme tout récit, celui-ci a un début, un milieu et une fin. En l'occurrence, une rencontre, une épreuve et un dénouement. La rencontre, c'est celle de Guy Georges : je ne l'ai pas choisi, c'est la justice qui me l'a présenté. L'épreuve, ce sont nos entretiens où il cherchait à m'attirer dans une sorte de partage pervers, comme il l'avait fait ou le ferait bientôt avec les autres experts commis dans cette affaire. La description de ce qui se jouait dans ces échanges a pu heurter, voire scandaliser, mais il s'agissait bien d'une épreuve et non d'un simple moment d'empathie. Car on ne sort pas indemne de ce genre d'échanges, même si l'important est précisément d'en sortir, comme je l'ai explicitement souligné à la page 213 du livre incriminé : « On se réveille comme d'un mauvais rêve, brutalement. On se retrouve brusquement dans la peau de ses victimes, solidaire de leurs familles en deuil, broyé par la même insupportable douleur qu'elles, de l'autre côté du miroir, là où le fantasme s'arrête. Et on en veut à Guy Georges du bout de chemin qu'on a été capable de faire avec lui, comme s'il nous avait piégés... ».

    Mais il faut, pour le comprendre, lire le récit du début à la fin et comme un ensemble de séquences indivisibles. Au-delà de son dénouement strictement judiciaire (l'avis que je rends finalement à la justice et que certains jugèrent, comme je l'ai dit, non pas complice, mais sévère), c'est aussi le travail d'un dépassement que j'ai voulu rapporter ici.

    De ce point de vue, ce livre est un exercice de sincérité sur un métier que je pratique depuis plusieurs dizaines d'années. Celui-ci m'a exposé à bien d'autres épreuves, dont beaucoup sont racontées dans le livre. Etais-je plus vulnérable qu'un autre ? Plus faible ? Moins disposé à traverser ces descentes aux enfers ? Je ne le crois pas. Les experts ne sont pas des machines. Et c'est justement pour cela qu'ils doivent s'astreindre, plus encore que les autres, à voir clair en eux-mêmes et analyser leurs propres affects pour pouvoir faire correctement leur métier.  

    D'une manière plus générale, j'ai la conviction qu'il y a toujours un avantage à ne pas ignorer nos fragilités, à savoir que le mal est à nos portes, et qu'il y aurait un grand danger, aussi bien individuellement que collectivement, à s'interdire cette reconnaissance. Si l'on veut dominer ses passions, il faut commencer par éviter de se tromper sur soi-même, de se mentir et de s'abuser. C'est aussi le sens de la confession professionnelle que j'ai voulu livrer au public, dans toute la vérité de mon expérience. 

    Je regrette que mes propos aient pu être mal interprétés et que certaines phrases, a fortiori sorties de leur contexte, aient pu heurter. Mais le choc que certains ressentent à la lecture de ces lignes n'est encore qu'une pâle traduction de la douleur que l'on éprouve au contact des tueurs et des violeurs. Il est en tout cas, en dernière analyse, le prix d'un supplément de conscience que je crois vital.

    15 avril 2008

    Michel DUBEC

     

  • Le MoDem, une alternative claire

    Il y a cela de bien, quand on la flemme de rédiger soi-même un billet, qu'en parcourant les contributions qui figurent sur le site du MoDem, on en trouve pas mal d'intéressantes. Et notamment celle-là (il s'agit manifestement d'un militant MoDem outre-Manche, mais pas moyen de déterminer son identité ):

    Le MoDem a pour ambition de s’imposer comme alternative politique, à coté du PS et de l’UMP. Quels sont les atouts du MoDem ? Pour plus de details et des notes comparatives France-Angleterre, RDV sur le site internet du MoDem UK, www.mouvementdemocrate.org.uk

    Le MoDem a pour ambition de s’imposer comme alternative politique, à coté du PS et de l’UMP. Quels sont les atouts du MoDem aujourd’hui pour s’affirmer dans cette voix ?

    Le premier est la riche tradition politique française dont le MoDem se veut l’héritier. L’horizon du Modem ne se réduit pas à cette élection municipale ni aux ambitions présidentielles de François Bayrou. Par ses racines, il s’inscrit dans la continuité de certains mouvements politiques souvent majoritaires en France : le Parti Radical de Mendès-France, l’UDF de Valery Giscard d’Estaing et Raymond Barre ou encore le PS de Michel Rocard lorsqu’il fut Premier Ministre. Il reflète un courant fondamental de la vie politique française, injustement représenté et toujours confiné entre un grand parti de gauche un grand parti de droite.

    Les mouvements démocrates, qu’ils soient sociaux-démocrates ou sociaux-libéraux, ont souvent brillé par la justesse de leur analyse et propositions économiques ou sociales mais ils n’ont jamais su transformer cette énergie intellectuelle en grand parti polaire de masse susceptible de gagner des élections. Ils sont aujourd’hui représentés à la droite de la gauche (les Rocardiens, Strauss-Khaniens ou le Parti radical de Gauche) comme à la gauche de la droite (les anciens de l’UDF, le Parti Radical de Jean-Louis Borloo). Le score de François Bayrou aux élections présidentielles a offert une occasion unique pour placer dans la durée ces mouvements et enfin leur offrir un grand parti politique pour s’imposer dans le pays. Il faut transformer cet élan populaire de la présidentielle en parti de masse susceptible de devenir demain un acteur dominant de la vie politique française.

    La force du MoDem réside en effet pour partie dans cette tradition intellectuelle mais également dans la cohérence des ses idées et ses propositions. C’est son deuxième atout principal. Parmi les quelques grands principes qui font l’unanimité au sein du MoDem, on retrouve :

    - Une grande Europe politique et fédérale

    - Une réforme des institutions qui accorde un plus grand équilibre des pouvoirs entre l’exécutif, le parlement et le pouvoir judiciaire

    - Une économie plus souple et plus flexible qui valorise l’esprit d’entreprendre et l’initiative en favorisant les PME

    - La place de l’État dans la société qui au lieu de se substituer aux citoyens doit davantage les accompagner et les responsabiliser

    - Une solidarité dynamique dont l’objectif est d’assurer une égalité des chances réelle à travers la réhabilitation d’une école d’excellence qui soit ouverte à l’ensemble des citoyens, une santé qui reste accessible à tous ou bien la création de logements pour les plus démunis

    - Une politique d’intégration qui ne se réduit pas à une politique d’immigration mais qui insiste davantage sur le volet préventif

    Contrairement au PS et à l’UMP, le MoDem est en effet doté d’une ligne claire sur ces principes fondamentaux. Prenons l’exemple de l’Europe : La gauche s’est divisée sur ce sujet lors du referendum sur la constitution européenne. La droite reste encore partagée entre des souverainistes et des européens convaincus. Le clivage était apparu nettement lors des élections de Maastricht lorsque Michel Seguin avait pris la tête des opposants à Maastricht.

    Sur la question de la place de État dans l’économie, la gauche et la droite sont également très divisées sur le plan des idées : pour le PS, une partie de son aile gauche représentée par Jean-Luc Mélenchon ou Henri Emmanuelli n’a toujours pas complètement accepté le principe de l’économie de marché : la parenthèse ouverte par Mitterrand en 1982 sur le libéralisme économique doit maintenant être refermée…Quant à la droite, entre Henri Novelli ou les disciples ultra-libéraux d’Alain Madelin et ceux qui comme Chirac témoignent d’un attachement certain à l’état et à son rôle économique, le fossé apparaît également très grand. Les promesses déçues de Sarkozy reflètent ces atermoiements idéologiques à droite entre les partisans d’un grand bing-bang liberal et ceux qui demeurent plus étatistes.

    Ces deux sujets reflètent les nombreuses divisions idéologiques qui traversent l’UMP et le PS. On ne devrait pas s’y étonner car le PS et l’UMP sont davantage des machines politiques destinées à gagner des élections que de réels mouvements politiques défendant une idée claire pour la France. Celui qui s’impose à la tête du PS/l’UMP sera celui qui sera capable de mieux s’approprier à son avantage les rapports de force au sein du parti. Le sigle UMP signifiait d’ailleurs à ses débuts Union pour la Majorité Présidentielle, ce qui montre encore une fois que ce parti a été bâti pour la conquête du pouvoir avant celle des idées.

    Le MoDem a donc choisi de bâtir un parti politique s’articulant autour d’un projet cohérent pour la France contrairement au PS/UMP qui restent des syndicats d’élus attachés à la conquête du pouvoir avant celle des idées. Le MoDem doit maintenant passer de la phase d’opposition aux gouvernements à celle d’une campagne de convictions des Français. Il faut désormais que les Français adhèrent au projet MoDem non plus par opposition au PS/UMP mais par convictions. Ils verront alors l’originalité et l’attractivité de cette troisième voix politique que propose le MoDem.