Je réfléchissais actuellement sur la situation sans issue dans laquelle s'est fourré le Nouveau centre, et sur la valeur de la trahison en général.
Jean-Louis Bourlanges comparait récemment le MoDem à une secte, mais le Nouveau Centre à un camp de réfugiés. Les élus du Nouveau Centre devraient d'ailleurs avoir à l'esprit que là où il y a des réfugiés, sur la planète, à témoins les Palestiniens, même après 60 longues annnées, ils demeurent oubliés et délaissés de tous. Qui se soucie des réfugiés, sur le fond ? Ce sont des gens de tellement peu d'importance...
L'UMP et Nicolas Sarkozy considèrent en réalité le Nouveau Centre et ses affidés comme des m.... (mes lecteurs me pardonneront ma grossièreté).
En réalité, c'est aux "traîtres" de valeur que Nicolas Sarkozy accorde de la valeur. Kouchner parce qu'il a soutenu jusqu'au bout Ségolène Royal, Cavada parce qu'il a très longtemps soutenu Bayrou.
Le Nouveau Centre s'est totalement déconsidéré en créant sa structure et en adoptant un discours inverse de celui tenu pendant la campagne. Qui ne se souvient du "ne pas mollir, ne pas faiblir" de Leroy, ou encore des déclarations enflammées de Morin et Lagarde ?
Il eût été bien plus subtil de soutenir l'UDF-MoDem jusqu'au bout, législatives incluses. Tout d'abord, certains députés auraient été réélus, c'est à dire au moins ceux qui avaient appelé à voter pour Nicolas Sarkozy. D'autres ne l'auraient pas été, mais ils auraient gagné considérablement en notoriété et seraient de venus des pièces de première importance pour l'ouverture.
L'UDF-MoDem aurait fait un meilleur score, et se serait retrouvé plus puissant pour négocier, notamment dans le cadre de triangulaires.
La trahison serait alors devenue valable : ouvrir, cela aurait été tenter de récupérer le plus possible de compagnons de route de François Bayrou, et cela n'aurait pas été un, mais au moins trois, voire quatre ministères d'importance qui auraient été confiés ensuite à ces nouveaux ralliés.
Le Nouveau centre a accusé le MoDem de faire une erreur stratégique, mais la sienne est encore pire. L'image de traîtres colle définitivement à la peau de ses élus, et leurs alliés les méprisent. Par ailleurs, ce camp de réfugiés regroupe des factions qui se méprisent et se détestent parfois. Société en Mouvement, les amis de Cavada, le Nouveau Centre, les UDF ralliés à l'UMP, Energies démocrates, comme ils sont nombreux, ces centristes, mais ils ne pèsent rien.
Cavada, pas fou, s'est bien gardé de rejoindre ce Radeau de la Méduse. C'est regrettable, car il y a des gens de valeur là-bas, dont se demande parfois pourquoi ils se sont fourrés dans une telle galère. Le seul espoir, désormais, c'est de se rapprocher timidement mais sûrement du MoDem, et, là où c'est possible, de créer des listes communes.
Au MoDem, nous devons avoir l'intelligence de comprendre que nous avons besoin de ces intelligences, mais le Nouveau Centre doit avoir le courage de comprendre qu'il s'est fourvoyé dans une voie sans issue.
Bien sûr, l'idée n'est pas de leur demander de renier leur engement en faveur de Nicolas Sarkozy, mais, quand c'est possible, de faire liste commune avec nous. A des élections locales, c'est envisageable.
Ce point de vue n'est bien sûr pas officiel, et il sera certainement aussi difficile de convaincre le MoDem que le Nouveau Centre. Pourtant, il y a des individus de bonne volonté qui ont certainement les qualités pour réaliser une telle jonction. Alors il faut la faire quand c'est possible.