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Sarnez - Page 11

  • Les priorités européennes du MoDem

    Sarnez.jpgMarielle de Sarnez, euro-députée MoDem, et candidate à une reconduction de sa députation en île de France, en clôture d'un récent congrès du MoDem, propose de refonder un projet européen pour les peuples. Elle en évoque les principaux axes.

    J’ai dit l’inquiétude des Français. Cette inquiétude est la même dans toute l’Europe. Les Européens sont inquiets, déboussolés, ils ne voient plus le cap, ils ne voient plus la vision. Pour eux, nous devons retrouver une capacité d’agir, une capacité à forcer le destin. Au fond, c’est cela le véritable enjeu des élections européennes. Je veux que ces élections agissent comme un levier pour réformer l’Union européenne et améliorer la vie quotidienne de chacun de nos concitoyens.
    La première défense, c'est que l’Europe se donne enfin les moyens d’agir d’abord sur le plan économique et social. Tout le monde le sait, nous le disons depuis des années, nous avons besoin d’une cohérence économique nouvelle.
    L’Europe doit se doter enfin d’une fiscalité harmonisée. Elle doit enfin développer une politique industrielle commune, elle doit enfin avoir une coordination de la recherche et du développement, en particulier pour les énergies du futur.
    L'Europe doit soutenir de
    grands projets d’infrastructures pour des transports propres. Mais aussi pour acheminer gaz et pétrole sans être ou devenir les otages de certains, comme nous l'avons été avec la Russie, il y a quelques semaines. Je veux que nous agissions pour que plus jamais ne se reproduise la situation de cet hiver où la moitié de l’Europe grelottait, tandis que l’autre moitié était bien au chaud. C'est cela qu'il faut changer aussi.
    Nous devons nous doter d’outils au service d’une gouvernance économique. Nous devons réformer, refonder l’Eurogroupe, lui donner plus de poids, plus de pouvoir, nous devons
    créer un fonds d’investissement et nous devons donner à l’Union européenne une capacité propre à emprunter. Aujourd’hui, non seulement dans la crise nous ne sommes pas en mesure de lancer un grand emprunt, qui aurait été sacrément utile pour faire rebondir et repartir la croissance en Europe, mais, nous ne pouvons pas non plus aider les pays qui en ont besoin. Ainsi, par exemple la Hongrie est allée frapper à la porte du FMI pour avoir une aide financière. Eh bien, cela aussi, il faudra que cela change.
    En même temps que cette Europe économique, nous voulons faire
    avancer l’Europe sociale, car tout est lié. Il n’y aura pas de réussite économique durable sans vrai progrès social. Les pays les moins développés doivent enfin progresser pour éviter à l’avenir les risques de dumping social. L’Europe doit imposer les convergences vers le haut. Cela ne se fera pas tout seul, c'est au pouvoir politique de le faire. De même, l'Europe devra, à l’avenir, défendre l’idée que tout ne relève pas du secteur marchand et qu’il y a des services d’intérêt général qui doivent être préservés ; l’éducation, la santé, la formation bien sûr, mais aussi la Poste et les transports de proximité.
    Nous devons aussi nous donner les moyens d’agir au plan mondial en faisant évoluer le
    commerce international vers plus d’équité, mais aussi à plus de responsabilité. On ne peut plus produire en continuant de polluer la planète, on ne peut plus produire en bafouant la dignité humaine d’enfants que l’on fait travailler, au lieu de les envoyer à l’école. On ne peut plus produire en négligeant les questions de santé. L’Europe refuse l’importation du bœuf américain aux hormones, et du poulet chloré, et du lait chinois contaminé à la mélamine et elle a bien raison cette Europe-là ! Nous allons, je l’espère, vers un nouvel accord international en matière de lutte contre les effets du changement climatique, mais vous devez savoir que cet accord, et je le regrette, prévoit d’autoriser les industries européennes les plus polluantes à continuer de polluer tant que leurs concurrentes chinoises par exemple, elles aussi, continueront de polluer. C’est un cercle vicieux incroyable dont on ne sortira qu’en imposant les mêmes normes à tous. L’OMC doit intégrer ces nouvelles exigences environnementales, sanitaires et sociales, il en va de l'avenir de l'Europe et de la planète.

     

     

  • France de Nicolas Sarkozy, Marielle de Sarnez dresse un état des lieux...

    Sarnez.jpgMarielle de Sarnez est intervenue en clôture de la Conférence Nationale du MoDem, dimanche dernier. Elle évoque l'état de la France après les dernières mesures de Nicolas Sarkozy. Ce qui se passe aujourd'hui en France nous renforce tous les jours, et je pèse mes mots, dans l'idée que nous devons construire une alternative à un pouvoir qui s'est perdu. Regardons la France, écoutons les jeunes, les ouvriers, les salariés, les licenciés, les enseignants-chercheurs, les magistrats, les patrons de PME, c'est tout un peuple qui va mal et qui demande qu'on l'entende, qu'on soit à ses côtés et surtout qu'on le respecte. En face, le pouvoir ruse, fait des phrases, promet tout et son contraire et entretient une confusion générale.

    Nicolas Sarkozy explique par exemple qu’il exige des contreparties des banques, mais il refuse, contrairement à la Grande-Bretagne ou à l'Allemagne que l'État prenne des parts dans les conseils d'administration des banques, ce qui serait le plus simple pour avoir vraiment un droit de contrôle.

    Nicolas Sarkozy explique qu'il va supprimer, comme cela, la taxe professionnelle. En passant, il se trompe un peu, ce n'est pas 8 milliards, c'est plus de 20 milliards, mais pour lui, peu importe. Ce qu'il oublie de dire, c'est que, cet argent, les collectivités locales en ont besoin et que, évidemment, s'il allait jusqu'au bout de sa promesse, ce qui n'est pas sûr, il faudrait qu'il invente un autre impôt et que, cet impôt, s'il ne pèse pas sur les entreprises, il pèsera évidemment sur les contribuables.

    Nicolas Sarkozy explique qu’un jeune juge ayant failli, il faut maintenant supprimer le juge d’instruction, alors qu’il s’agit en fait, par cette réforme, de renforcer le pouvoir de l’État et son contrôle sur l’instruction et de créer une justice à deux vitesses où celui qui aura les moyens sera mieux et toujours mieux défendu que celui qui n'en aura pas les moyens.

    Nicolas Sarkozy nous explique qu’il va réformer le capitalisme mondial, mais il se garde bien de limiter les rémunérations des banquiers, comme vient de le faire Barak Obama. Il se garde bien de tancer la patronne des patrons quand celle-ci dit, il y a trois jours que, la crise aidant, il faut rendre les licenciements économiques plus faciles et plus rapides. Il continue de faire payer le RSA par les seules classes moyennes, et il ne remet pas en cause le bouclier fiscal qui privilégie les plus aisés des Français.

    Voilà, mes chers amis, l'état de la France et on aurait pu continuer pendant longtemps. Et voilà, alors que notre pays va aborder des élections importantes pour son avenir mais aussi pour celui des peuples européens et sans doute même pour l’avenir des peuples du monde.

  • Marielle de Sarnez s'exprime sur l'Europe

    Sarnez.jpgl'Observatoire des Think tank s'entretient avec Marielle de Sarnez à propos de l'Europe, des cercles de réflexions sur l'Europe et de l'organisation du MoDem.

    Globalement, comment jugez-vous la présidence française de l'Union européenne ?

    La Présidence française a été à la hauteur des principaux évènements qui sont intervenus pendant cette période. Nicolas Sarkozy a fait ce qu’il sait faire le mieux, c'est-à-dire de la politique. Mais de nombreuses questions restent posées. À l'évidence, il faut se doter de règles nouvelles pour éviter qu’une crise monétaire ne se reproduise. L’Europe doit montrer l’exemple sur cette question en désignant un régulateur européen. À l'évidence, la seule réponse possible pour répondre à la crise économique était européenne. Il manque un plan de relance européen qui soit à la hauteur des enjeux. On le voit bien. Il y a eu beaucoup de discours. Suivis, pour le moment, de peu d’actes.

    Ces crises n’ont-elles pas d’une certaine manière servies Nicolas Sarkozy en lui permettant d’évacuer les problèmes de fonds auxquels est confrontée l’Union européenne et palier d’après plusieurs discours la manque de préparation de l’administration française pour cette présidence ?

    L’administration française était, je le crois, bien préparée. Notamment, grâce à la présence active de Jean-Pierre Jouyet. Quant aux problèmes de fond de l’Union, ils étaient présents avant la Présidence française de l'Union européenne, et ils le sont encore aujourd’hui. L’Europe doit promouvoir, porter et défendre un modèle de société original, et durable, fondé sur des valeurs. Elle doit penser le développement du monde. Et se préparer à devenir un intervenant majeur sur la scène mondiale.

    Cette Présidence française de l'Union européenne n’a-t-elle pas mis en lumière les limites de l’action de la Commission européenne ? Ne marque-t-elle pas cette nécessité du retour du politique qu’à semble-t-il si bien incarné Nicolas Sarkozy ?

    Tout le monde doit faire de la politique. Les gouvernants, le Parlement européen, et la Commission. Et quand Nicolas Sarkozy souhaite que celle-ci renonce d’une certaine façon à son droit d’initiative pour le déléguer aux Etats, je suis en total désaccord avec lui. L’Europe a besoin d’une institution qui soit capable de faire des propositions au nom de l’intérêt général européen. Si pendant la crise, nous avions eu un Jacques Delors à la tête de la Commission, les choses auraient été différentes. Il y aurait eu sur la table de vraies propositions innovantes et ambitieuses. Ce n’a pas été le cas avec la Commission actuelle.

    Estimez-vous qu’à l’échelle européenne on dispose de personnalités fortes représentant cet intérêt général européen ?

    Les intérêts particuliers ont trop souvent pris le pas sur l’intérêt général, toutes ces dernières années. Il faut renouer avec l’esprit européen. L’avenir l’exige : aucune des grandes questions qui sont devant nous, la croissance économique, notre modèle social, le durable, l’énergie, les migrations, etc.…. ne trouvera de réponses en dehors de l’Europe.
    Sarnez.jpgl'Observatoire des Think tank a interviewé Marielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem.

    Comment expliquez vous que ces élections n’intéressent que si peu de monde ?

    C’est vrai que si l’on regarde le passé, on peut constater qu’elles n’intéressaient que peu de monde mais j’espère justement que la crise internationale aura modifié les choses, car seule l'Europe peut apporter des solutions. Et par ailleurs, nous avons nous aussi, les hommes et femmes politiques, une part de responsabilité dans ce désintérêt. Il faut que la manière dont nous parlons d’Europe permette aux citoyens de s’y retrouver. Or, certains présentent l’Europe comme le bouc émissaire et la cause de tous nos maux tandis que d'autres évoquent l’Europe de manière beaucoup trop intellectuelle et abstraite. Il faut qu’on arrête en France de considérer les affaires européennes comme relevant de la politique étrangère.


    Durant la PFUE, avez-vous noté des rapports, notes ou commentaires intéressants émanant de think tanks européens ? Si oui, pourriez-vous me citer quelques noms de think tanks traitant de questions européennes ?

    Je regarde beaucoup les publications de think tanks, surtout via internet. Pour n’en citer qu’un, Notre Europe.


    Comment s’organise la production des idées et des programmes au sein du Modem ?

    Je vous invite à visiter notre site internet www.mouvementdemocrate.fr sur lequel vous trouverez toutes les informations sur la manière dont nous sommes organisés.
    Nous avons lancé depuis quatre mois une large réflexion autour de l’émergence de nouvelles idées. J’ai mis en place 16 groupes de projets Europe, qui rassemblent près de 3 500 personnes, qui travaillent sur les grandes thématiques européennes. De plus, chaque groupe de travail tient des réunions dans toute la France qui sont ouvertes au public et à des experts qui ne sont pas affiliés au Modem. Nous allons mettre en place d’ici quelques jours un blog collaboratif. Nous sommes à l’écoute de la société civile, afin de bien comprendre les attentes des Français pour les réconcilier avec l’idée européenne.

  • Marielle de Sarnez réagit à la situation à Gaza

    Marielle de Sarnez, euro-députée PDE-ADLE et vice-présidente du MoDem est intervenue sur la situation à Gaza au Parlement Européen.

    Sarnez.jpgNous avons tous une part de responsabilité dans ce qui se passe aujourd'hui au Proche-Orient. Nous, l'Europe et nous, la Communauté internationale.
    Nous avons laissé se dégrader la situation. Nous avons laissé faire quand la sécurité d'Israël était menacée. Et nous avons laissé faire quand le blocus rendait la vie à Gaza absolument impossible.
    Aujourd'hui c'est le 19e jour de guerre. 985 morts dont 292 enfants.
    Des milliers de blessés, dont certains attendent encore d'être évacués. Des dizaines de milliers de réfugiés qui n'ont plus de maison et qui ne savent où aller.
    C'est une situation humanitaire de plus en plus dégradée : 700 000 Gazawi qui n'ont plus d'électricité, un tiers des habitants n'ont plus d'eau et plus de gaz. Cela fait trois semaines que ça dure, Cela fait 3 semaines qu'ils vivent ou plutôt qu'ils s'efforcent de survivre.
    Il y a trop de souffrance, trop de malheurs
    Il faut que ça cesse, que ça s'arrête maintenant.
    Et notre responsabilité à nous Européens, elle est de n'être complaisant à l'égard de personne.
    Notre responsabilité, à nous Européens, elle est de faire pression sur les 2 parties, pour qu'elles acceptent enfin de négocier.
    C'est une question de jours, peut-être même d'heures, avant que l'irréparable d'une offensive terrestre ne soit commis, en particulier à Gaza- ville.
    Il faut garantir à Israël sa sécurité et il faut garantir au peuple de Gaza qu'il pourra vivre demain dans la paix.
    Il faut le contrôle des frontières, il faut la levée du blocus.
    Et nous le savons tous ici, pour obtenir cet accord il faudrait que l'Union européenne, les Etats-Unis et les pays arabes qui se réunissent après-demain, parlent tous d'une même voix.
    Et je veux vous dire mon intime conviction avant de conclure : ce n'est pas la guerre qu'il s'agit de gagner, c'est la paix.

  • Europe : le Nouveau Centre n'a pas de leçons à donner au MoDem !!!

    Je viens de lire un billet, sur le blog de Maxime, qui m'a fait tout simplement bondir. Maxime n'en est d'ailleurs pas comptable : il reproduit simplement un extrait d'entretien de Brigitte Fourré, euro-députée Nouveau Centre, pour le compte du Mensuel euractiv. Cette dernière a le culot d'affirmer que les militants MoDem sont eurosceptiques. Si ce n'est pas un mensonge éhonté, je me demande ce que c'est.

    Aucun parti n'est plus pro-européen que ne l'est le MoDem. Par ailleurs, Maxime croit que l'UDF faisait traditionnement partie de l'ADLE, mais il se trompe. Je tiens de Marielle de Sarnez, qui me l'a dit en personne, que c'est François Bayrou qui a convaincu les cadres de l'UDF d'adhérer à l'ADLE. Au départ, l'UDF figurait dans le PPE comme le RPR. Maxime se demande si le Nouveau Centre a vocation à adhérer plutôt au PPE ou plutôt à l'ADLE. Lisant les réaction de Bob et Maxime, dans les commentaires du billet, et le bien-être de Brigitte Fouré au sein du PPE auquel elle a adhéré, je mesure à quel point le Nouveau Centre, qui se déclare régulièrement l'héritier de l'UDF, a fait régresser ce que l'UDF avait entamé. Tout le monde au Nouveau Centre semble envisager dans la bonne humeur la plus complète le ralliement au PPE. Or, le PPE regroupe certes des fédéralistes, mais aussi un noyau d'euro-sceptiques dans des proportions non-négligeables. Et c'est ce groupe-là que le Nouveau Centre veut rejoindre ? et Brigitte Fourré vient nous donner des leçons d'Europe ensuite ? C'est une blague ou quoi ?

    De longue date, l'ADLE est bien plus en pointe sur l'Europe que le PPE, et ceux qui se sentent profondément et sincèrement Européens ne s'y tromperont pas en juin prochain. Ils voteront pour le MoDem, pas pour le Nouveau Centre qui aura, d'ailleurs, peut-être rejoint les listes UMP.

    Le Nouveau Centre me déçoit, hélas, toujours plus. J'avais eu la faiblesse de penser qu'il nous restait, entre Démocrates et néo-centristes, les idéaux européens. Faut-il se résoudre à conclure que le Nouveau Centre y a renoncé ?

    Il doit se tenir aujourd'hui même, au Nouveau Centre, une réunion importante pour régler ces questions de fond. Il sera alors possible, à la suite de cette réunion, de mesurer la profondeur ou non du reniement des néo-centristes.

    Pour nous autres démocrates, qui avons soutenu le TCE en 2005 à plus de 90% et persistons à voir dans l'Europe la sauvegarde de nos valeurs, l'idée européenne ne fait pas de doute, et c'est au sein du PDE et de l'ADLE que nous sommes les plus à l'aise pour promouvoir ces valeurs.

  • Sans-abris, Marielle de Sarnez rejette le projet de Christine Boutin

    La Ministre du Logement, Madame Christine Boutin a annoncé hier, lors d'un déplacement à Copenhague, qu'elle lancerait, d'ici le mois de juin, le recensement des sans-abri "avec les travailleurs sociaux, les associations".
    Marielle de Sarnez a critiqué vertement ce projet de recensement.
    Sarnez.jpg

    «Cette proposition est indécente et dilatoire. Indécente, car cette démarche s'assimile à un contrôle supplémentaire exercé sur cette population déjà fragilisée, contrôle qui, en outre, serait effectué par les associations de soutien aux sans-abri dont ce n'est en aucun cas le rôle. Et dilatoire, parce qu'elle ne fait que retarder la mise en oeuvre des véritables réponses en matière d'hébergement pour les sans domicile fixe. Alors que l'on déplore la mort de plus de 80 sans-abri ces 4 derniers mois, nous avons, plus que jamais, besoin de petites structures d'hébergement, qui permettent aux sans-abri de se reconstruire» a déclaré la vice-présidente du MoDem.

  • La doctrine de l'intérêt bien entendu

    Récemment, il y a eu quelques commentaires à la suite d'un billet que je venais d'écrire : j'essayais de pointer du doigt l'essence du libéralisme et ses clivages actuels. Dans cet article, je faisais une distinction entre libéraux de droite et de gauche, et observais qu'on pouvait positionner le MoDem sur l'aile gauche du libéralisme. Or, j'ai eu une réaction quasi-courroucée de LOmiG, me tançant vertement de ce qu'en réalité, les démocrates étaient des libéraux par utilitarisme et non des libéraux de conviction.

    Or, il se trouve que je poursuis ma lecture de De la démocratie en Amérique de Tocqueville (elle touche désormais à sa fin) et que je viens de passer dans la deuxième partie du Tome II plusieurs chapitres sur l'individualisme (chapitre II,III,IV et VIII). Or, ce que dit Tocqueville, c'est que les régimes démocratiques combattent les excès de l'individualisme par d'une part des institutions libres (plutôt confier de petites affaires à chacun que de grandes affaires à tous) mais également par l'idée de l'intérêt bien entendu.

    Lorsque le monde était conduit par un petit nombre d'individus puissants et riches, ceux-ci aimaient à se former une idée sublime des devoirs de l'homme; ils se plai­saient à professer qu'il est glorieux de s'oublier soi-même et qu'il convient de faire le bien sans intérêt comme Dieu même. C'était la doctrine officielle de ce temps en matière de morale.

    Je doute que les hommes fussent plus vertueux dans les siècles aristocratiques que dans les autres, mais il est certain qu'on y parlait sans cesse des beautés de la vertu; ils n'étudiaient qu'en secret par quel côté elle est utile. Mais, à mesure que l'imagination prend un vol moins haut et que chacun se concentre en soi-même, les moralistes s'effrayent à cette idée de sacrifice et ils n'osent plus l'offrir à l'esprit humain; ils se réduisent donc à rechercher si l'avantage individuel des citoyens ne serait pas de travailler au bonheur de tous, et, lorsqu'ils ont découvert un de ces points où l'intérêt particulier vient à se rencontrer avec l'intérêt général, et à s'y confondre, ils se hâtent de le mettre en lumière; peu à peu les observations semblables se multiplient. Ce qui n'était qu'une remarque isolée devient une doctrine générale, et l'on croit enfin aperce­voir que l'homme en servant ses semblables se sert lui-même, et que son intérêt particulier est de bien faire
    .
    [...]
    Il y a longtemps que Montaigne a dit: « Quand, pour sa droicture, je ne suyvray pas le droict chemin, je le suyvray pour avoir trouve, par expérience, qu'au bout du compte c'est communément le plus heureux et le plus utile. »
    [...]
    L'intérêt bien entendu est une doctrine peu haute, mais claire et sûre. Elle ne cherche pas à atteindre de grands objets; mais elle atteint sans trop d'efforts tous ceux auxquels elle vise. Comme elle est à la portée de toutes les intelligences, chacun la saisit aisément et la retient sans peine. S'accommodant merveilleusement aux faibles­ses des hommes, elle obtient facilement un grand empire, et il ne lui est point difficile de le conserver, parce qu'elle retourne l'intérêt personnel contre lui-même et se sert, pour diriger les passions, de l'aiguillon qui les excite.

    Moi, j'aime bien la doctrine de l'intérêt bien entendu, et je ne m'étonne pas de retrouver Montaigne en même temps que Tocqueville parmi les utilitaristes. In fine, c'est un peu ma propre doctrine politique, que je trouve résumée là : dès lors que l'intérêt collectif converge avec l'intérêt individuel, l'action politique devient possible. A cet égard, au MoDem, Marielle de Sarnez me semble particulièrement bien incarner cette doctrine.

  • Sar koz Wars (I) : la menace fantôme

    Il y a bien longtemps, dans une galaxie très lointaine... La République connaît de nombreux tourments : la corruption fait vaciller ses bases, le Sénat s'embourbe dans des discussions politiques sans fin et de nombreux pouvoirs dissidents commencent à émerger, annonçant la chute d'un système autrefois paisible. Puissante et intouchable, l'Union Mondiale pour ma Pomme impose par la force l'utilisation de ses  routes électorales. Refusant de céder, la pacifique planète Bayroo, dirigée par la jeune Reine MoDemala, subit un blocus militaire de l'Union. Dépêchés par le Sénat pour régler cette affaire, les chevaliers Jevousledis Jinn Ar Tig et Mariel-Wan Sar nès bi découvrent qu'une véritable offensive de l'Union est imminente. Libérant la Reine et ses proches, ils quittent la planète mais doivent se poser sur Filelavoine pour réparer leur vaisseau...

  • LHC, l'autre blogosphère

    J'ai eu le très grand plaisir, tout récemment, d'être accepté dans un nouveau réseau de blogs. Il s'agit du réseau LHC. Voici comment LHC définit sa charte éthique :

    • Liberté d’expression : Droit pour tout individu de communiquer une opinion.
    • Esprit Critique : Capacité de l’esprit à juger un être, une chose à sa juste valeur, après avoir discerné ses mérites et défauts, ses qualités et imperfections. − En partic. Esprit de libre examen qui, dans ses jugements, écarte, rejette l’autorité des dogmes, des conventions, des préjugés.
    • Humanisme : Attitude philosophique qui tient l’homme pour la valeur suprême et revendique pour chaque homme la possibilité d’épanouir librement son humanité, ses facultés proprement humaines.

    J'ai trouvé évidemment très à mon goût une telle charte, d'autant que je suivais déjà un certain nombre de blogs LHC. Globalement, les blogs LHC sont libéraux, et plutôt à droite. Pour moi, c'est un vrain régal que de découvrir une autre forme de pensée, différente de la sphère démocrate. Non pas que le réseau démocrate soit inintéressant (on y trouve en maints lieux des articles de grande qualité) mais, il se cantonne trop souvent au sociétal, à l'humanitaire, et à la critique systématique de l'action gouvernementale ou de la présidence.

    Découvrir LHC, c'est avoir l'opportunité de débats d'idées passionnants avec des gens qui ne pensent pas nécessairement comme vous. Trop souvent, la sphère démocrate apparaît comme une sorte de Left Blogs light. Elle gagnerait à se démarquer et à élaborer une démarche et une pensée originales, ces dernières ne s'esquissant, à l'heure actuelle, qu'à l'état d'ébauche. Notamment, soutenir François Bayrou, cela ne signifie pas être systématiquement à sa remorque sur sa critique sarkozyste. François Bayrou a bien des qualités, mais, sa contestation systématique de la Présidence devient parfois agaçante, et je préfère nettement la modération de Marielle de Sarnez sur le sujet.

    Je pense en particulier que le discours démocrate actuel face à la mondialisation et au libéralisme est à repenser. De ce point de vue, j'ai beaucoup apprécié la déclaration de candidature de Gilles Artigues. Voilà qui a remis les pendules à l'heure.

    Pour revenir à LHC, j'invite vraiment les démocrates à se rendre sur les blogs membres de ce réseau. Je tends à penser que nous avons des points communs avec les libéraux. Nous avons aussi des divergences. C'est donc une occasion de nous comparer, de nous mesurer, et de débattre avec des individus de qualité.

  • Marielle de Sarnez réagit au discours de clôture de Nicolas Sarkozy

    Sarnez.jpgIntervenant mercredi 17 décembre en session plénière du Parlement européen réuni à Strasbourg, en réaction au discours de clôture de Nicolas Sarkozy, au terme de la présidence française du Conseil de l'UE, Marielle de Sarnez, eurodéputée, vice-présidente du Mouvement Démocrate, a déclaré:

    "Crise régionale, financière, économique, sociale, climatique, l'agenda du monde a bousculé la présidence française. Celle-ci a su y répondre et sous votre impulsion, la présidence française a été à la hauteur des enjeux. Et je crois qu'il est juste et utile de le dire. (lire la suite)

    Mais il est utile aussi que nous regardions tous ensemble ce qui nous reste  à accomplir pour que les réponses à ces crises soient aussi complètes que possible.

    Nous avons réagi de façon coordonnée et plutôt bien inspirée à la crise financière. Mais nous devons maintenant, me semble t-il, passer aux actes et poser les premières pierres d’un système  mondial. Pas seulement en matière de régulation. L’affaire Madoff démontre à l’évidence que l’on a besoin aussi de contrôle et de sanctions.  Il nous faut un régulateur européen. Il nous faudra un jour un parquet européen.

    De même il nous reste beaucoup à faire pour répondre à la crise économique et sociale. Le plan européen, vous le savez bien, est malheureusement bien en deçà du futur plan américain.  Nous avons besoin de grands  projets d’innovation, de recherche, d’infrastructures, d’adaptation au durable.  Cette question doit être sur l'agenda européen pour les prochains mois, et il  nous faudra également  tirer les enseignements de cette crise pour l’avenir. En travaillant à une meilleure cohérence financière et monétaire, notamment au sein de la zone euro. Ce qui aidera à lever les malentendus entre la France et l’Allemagne. En se créant des marges de manœuvres, qui sont bien utiles en période de récession, et quand la croissance sera de retour. Et en recentrant le rôle de la Commission qui ne doit en aucun cas abandonner son droit d’initiative.

    Enfin, nous avons trouvé un compromis sur la crise climatique. Mais je regrette qu’il laisse de côté, pour le moment, la question cruciale de l’aide aux pays en voie de développement qui eux ne cessent de subir les conséquences d’un dérèglement climatique dans le monde, dont ils ne sont en aucun cas responsables.

    Sur toutes ces questions, je forme le voeu que l'Europe soit demain à la hauteur des attentes de nos concitoyens."