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Europe : le Nouveau Centre n'a pas de leçons à donner au MoDem !!!

Je viens de lire un billet, sur le blog de Maxime, qui m'a fait tout simplement bondir. Maxime n'en est d'ailleurs pas comptable : il reproduit simplement un extrait d'entretien de Brigitte Fourré, euro-députée Nouveau Centre, pour le compte du Mensuel euractiv. Cette dernière a le culot d'affirmer que les militants MoDem sont eurosceptiques. Si ce n'est pas un mensonge éhonté, je me demande ce que c'est.

Aucun parti n'est plus pro-européen que ne l'est le MoDem. Par ailleurs, Maxime croit que l'UDF faisait traditionnement partie de l'ADLE, mais il se trompe. Je tiens de Marielle de Sarnez, qui me l'a dit en personne, que c'est François Bayrou qui a convaincu les cadres de l'UDF d'adhérer à l'ADLE. Au départ, l'UDF figurait dans le PPE comme le RPR. Maxime se demande si le Nouveau Centre a vocation à adhérer plutôt au PPE ou plutôt à l'ADLE. Lisant les réaction de Bob et Maxime, dans les commentaires du billet, et le bien-être de Brigitte Fouré au sein du PPE auquel elle a adhéré, je mesure à quel point le Nouveau Centre, qui se déclare régulièrement l'héritier de l'UDF, a fait régresser ce que l'UDF avait entamé. Tout le monde au Nouveau Centre semble envisager dans la bonne humeur la plus complète le ralliement au PPE. Or, le PPE regroupe certes des fédéralistes, mais aussi un noyau d'euro-sceptiques dans des proportions non-négligeables. Et c'est ce groupe-là que le Nouveau Centre veut rejoindre ? et Brigitte Fourré vient nous donner des leçons d'Europe ensuite ? C'est une blague ou quoi ?

De longue date, l'ADLE est bien plus en pointe sur l'Europe que le PPE, et ceux qui se sentent profondément et sincèrement Européens ne s'y tromperont pas en juin prochain. Ils voteront pour le MoDem, pas pour le Nouveau Centre qui aura, d'ailleurs, peut-être rejoint les listes UMP.

Le Nouveau Centre me déçoit, hélas, toujours plus. J'avais eu la faiblesse de penser qu'il nous restait, entre Démocrates et néo-centristes, les idéaux européens. Faut-il se résoudre à conclure que le Nouveau Centre y a renoncé ?

Il doit se tenir aujourd'hui même, au Nouveau Centre, une réunion importante pour régler ces questions de fond. Il sera alors possible, à la suite de cette réunion, de mesurer la profondeur ou non du reniement des néo-centristes.

Pour nous autres démocrates, qui avons soutenu le TCE en 2005 à plus de 90% et persistons à voir dans l'Europe la sauvegarde de nos valeurs, l'idée européenne ne fait pas de doute, et c'est au sein du PDE et de l'ADLE que nous sommes les plus à l'aise pour promouvoir ces valeurs.

Commentaires

  • Bien dit !

  • Je ne crois pas qu'il s'agisse (en référence aux commentaires chez Maxime) de savoir qui est plus européen, mais plutôt de quelle vision de l'Europe nous avons.

    Le PPE défend clairement, que ce soit en France avec le gouvernement UMP-"Ouverture", ou à Bruxelles avec Barroso, une vision inter-gouvernementale de l'UE. Renforcée à nouveau pendant la présidence française du Conseil (avec des accents néo-gaullistes, et précédement -ante-PFUE- avec des pointes d'unilatéralisme cf. réaction aux élections russes, réception de Kadhafi, etc.).

    L'ADLE en revanche, est nettement plus proche de l'idée de ses fondateurs, d'une Europe communautaire et d'un multilatéralisme international. C'est le seul groupe à pouvoir le revendiquer clairement (l'autre groupe qui aurait pu se targuer de ce qualificatif, les verts, fait maintenant campagne avec des alter-mondialistes, qui ont brillé par leur populisme pendant la campagne référendaire du TCE).

    Les argumentations que j'ai pu voir sur l'adhésion à l'ADLE ou au PPE du NC, ne sont que la déclinaison européenne de ses choix français, le courage de l'opposition constructive, ou le repli vers la position du minoritaire idéologiquement, noyé dans une majorité parlementaire qui ne lui ressemble guerre... (de surcroit, il faudra voir si le groupe PPE-DE se maintient avec les conservateurs britanniques et tchèques... dans quel cas on pourra réellement parler d'euroscepticisme au sein du même groupe).

  • Salut Arnaud

    Bien entendu il y a des conceptions différentes de l'Europe, mais celle du PPE, in fine, accouche d'un nain politique. Et les néocentristes, à l'origine, ne se revendiquaient pas de cette filiation-là...

  • @ArnaudH

    Juste une remarque d'un Inconditionnel de De Gaulle :

    "(pour l'Europe)...vision inter- gouvernementale ...avec des accents néo-gaullistes ...".

    Je crois qu'à l'époque (années 60) l'influence Economique des Etat-Unis et de l'Otan étaient extrêmement fortes sur l'Europe et De Gaulle estimait qu'une Europe "Communautaire" était, pour certains
    pays, un prétexte à une plus grande dépendance encore.

    Les circonstances ont changé et de nos jours peut-être serait-il pour une Europe
    Communautaire ?

  • Bonsoir,

    Tout d'abord, je souhaite faire quelques précisions... Commençons par cette façon que vous avez de déformer les paroles de Brigitte Fourré. Ce qu'elle a dit, c'est qu'une partie des nouveaux adhérents (je dirais sympathisants) MoDem, venus de la gauche, ne sont pas ceux qui avaient soutenu le oui au TCE en 2005 (ce que j'avais fait). Sur ce, je crois qu'elle a raison. En effet, certains de mes amis, anciennement socialistes et se déclarant aujourd'hui proches de François Bayrou sont relativement (et pour certains, c'est un euphémisme) euro sceptiques.

    Ensuite, je souhaite revenir sur cette ignorance politique que vous semblez m'accorder. Je ne prétend pas l'UDF fait traditionnellement partie de l'ADLE mais que les centristes sont traditionnellement plus proche de cette formation.

    Pour finir, l'adhésion au PPE n'est pas ce qui me réjouit le plus mais simplement, si telle est la position du Nouveau Centre, je saurais l'expliquer. Et puis si véritablement les positions du Nouveau Centre vont à l'encontre de mes position pro-européennes, alors je saurais prendre un peu de liberté.

  • @ Chui Kalm: Peut-être, qui peut le dire.

    Pour ma part, je pense que même aujourd'hui il serait pour une Europe inter-gouvernementale, étant allergique aux processus multilatéraux ("machin", "volapuk", Chaise vide, Plan Fouchet, etc.). Son analyse était très ancrée sur les notions de nation et de puissance, les réalités géostratégiques françaises (l'époque était charnière, avec le besoin d'une réconciliation avec l'Allemagne), et nettement moins sur une vision européenne qui englobait l'ensemble des Etats du continent (d'où les désaccords avec Jean Monnet). Est-ce que cela subsisterait encore sachant qu'il était très marqué par son époque et donc que cela est difficilement extrapolable?

    Ce que l'on peut dire c'est que Sarkozy a partiellement continué dans cette voie avec l'affaiblissement actuel de la commission (pilier communautaire des institutions européennes), fortement aidé au préalable par Blair et encore actuellement par Barroso.

  • Merci Arnaud, pour votre dernier paragraphe, vous savez combien je peux etre en harmonie à ce sujet, mais en plus nuancée peut-etre.

  • Tu commets aussi une erreur. Dire que l'ALDE est plus européenne que le PPE est une erreur d'un point de vue historique. Avant la création du PDE, l'ALDE regroupaient les libéraux et les radicaux. Certains libéraux qui en étaient membres étaient avant tout défenseur d'une conception anglo-saxonne de l'Europe, qui se résumait pour eux avant tout à un espace de libre échange sans vocation politique ou fédéraliste. Quant aux radicaux, ils défendaient traditionnellement une "république européenne", concept multiforme en fonction des pays qui n'avait pas grand chose à voir avec le fédéralisme.
    Le groupe fédéraliste européen traditionnel est bien le PPE qui a été fondé par les démocrates chrétiens, principalement autour de la CDU allemande et dont l'UDF était le membre historique en France. A la fin des années 90, le groupe s'est progressivement rapproché des démocrates européens qui constituait traditionnellement l'aile droite conservatrice au PE (principalement conservateurs anglais, RPR en France).
    Le ralliement définit des DE au PPE s'est fait sur un renoncement idéologique, Jacques Chirac ayant exigé à l'époque que le PPE renonce à une référence unique au fédéralisme européen.
    Le PPE, d'une position centriste démocrate chrétien fédéraliste a donc migré vers un groupe de centre-droit élargi au conservateurs dont certains eurosceptiques.
    A partir de là, les fédéralistes du PPE se sont progressivement divisés. Une très large majorité, considérant que les conservateurs jouerait un rôle minoritaire au sein du PPE et convaincus de la force du fédéralisme pour rallier progressivement les conservateurs, sont resté dans le groupe.
    Une petite minorité emmenée par l'UDF française a quitté le parti pour créer le PDE, uniquement composé de fédéralistes. Plus qu'une question idéologique, il s'agissait avant tout d'un effet collatéral de la création de l'UMP en 2002. Comment l'UDF aurait pu refuser l'alliance avec les conservateurs en France et continuer à l'accepter au niveau européen ?
    Si François Bayrou a du user de persuasion pour convaincre les députés européens UDF de l'époque, c'est qu'un bon nombre d'entre-eux ne se sentaient pas si mal à l'aise que cela au PPE. Certains avaient du mal à quitter cette "vieille maison" démocrate-chrétienne. Beaucoup étaient sceptiques sur la capacité pour le PDE à leur donner le même niveau d'influence au sein du PE et des institutions. D'autres considéraient que le regroupement avec l'ELDR n'étaient pas un acquis sur le long terme (l'ELDR pourrait tout à fait jouer sa carte seule pour constituer une alliance avec le PPE en cas de score trop serré entre le PPE et PSE).

  • @ArnaudH

    Merci pour vos explications avec lesquelles
    je me sens d'accord.

  • @ Maxime
    Elle a au contraire tort : ceux qui sont venus de la gauche sont précisément les plus Européens et ont été des soutiens du TCE de 2005. Des euro-sceptiques, il y en a dans tous les groupes politiques. Mais moins au MoDem (et au Nouveau Centre, je vous le concède) qu'ailleurs.
    @ Bob
    Tu tortilles un peu les faits, Bob. Ce n'est pas parce que les Lib-Dems sont les principaux créateurs de l'ADLE que l'ADLE soutien une forme de libéralisme à l'anglo-saxonne. Justement, les Lib-Dem défendent un libéralisme très modéré et positif et incarnent aussi bien un libéralisme sociétal et politique qu'un libéralisme économique (justement pas fait d'un strict et simple libre-échangisme).
    Pour t'en faire une petite idée, quelques uns de mes articles qui analysent leur programme :
    http://heresie.hautetfort.com/tag/lib-dem
    Quant au PPE, il n'a tout de même plus grand chose de démocrate-chrétien aujourd'hui.
    J'ajoute enfin que les radicaux au sein de l'EPLR sont très minoritaires, et que, de toutes façons, le radicalisme est une mouvance politique historiquement datée et destinée à se fondre dans quelque chose de plus large dans l'avenir.

  • A l'Hérétique
    Je ne tortille pas les faits, je voulais juste rappeler qu'historiquement le positionnement de l'un et l'autre groupe n'était pas forcément celui qu'ils ont actuellement.
    Quant au PPE, je pense que tu en as une vision assez caricaturale. Il compte encore un grand nombre de partis démocrates chrétiens en son sein et sa plate forme politique reste explicitement fédéraliste. Il ne se positionne pas à droite, mais clairement au centre-droit. Ce qui explique pourquoi les tories britanniques n'en font pas partie.
    Quant à l'ELDR, le parti fait clairement référence au libre échange, alors qu'il ne se prononce pas explicitement en faveur du fédéralisme. Il promeut surtout la subsidiarité et une Europe qui ne s'occupe que d'affaires de niveau européen. Il ne faut pas que tu réduises l'ELDR aux Libdems, qui dans le contexte britannique où les tories ont toujours défendus des thèses ultralibérales économiques et conservatrice sociétalement, les libdems font plus figure de parti centriste que de parti libéral. D'ailleurs, si l'ELDR était si modéré dans son approche du libéralisme, je pense que l'UDF et le centre-gauche italien s'y seraient ralliés plutôt que de créer le PDE.

  • pourquoi se prendre la tête avec ce que pense le NC?

    Va-t-il présenter une liste aux européennes? A priori non, vu que dans les sondages il est a 2% maximum, et il ne va pas prendre le risque de présenter des listes sachant qu'elles vont se ramasser.

    En toute logique il va aller quémander ( mendier...) quelques places sur les listes de l'ump, mais combien d'anciens UDF devenus NC vont sauver leur tête sachant qu'en toute logique ils seront mal placés?

    Ceux qui la sauveront, passeront sans état d'âme de l'ADLE au PPE et comble de la trahison suprême voterons pour Baroso qu'ils ont tant décrié à un moment donné.

    alors ,ce que pense Le NC à propos de l'Europe je m'en tape....

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