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israël - Page 5

  • DIME, l'arme fantôme d'Israël

    L'espèce humaine déploie un génie, quand il s'agit de s'entretuer, qui me fera toujours froid dans le dos. Il semble qu'Israël emploie une nouvelle espèce d'armement, très peu connue, dans le conflit qui l'oppose au Hamas.

    L'arme a pour nom DIME ( Dense inert metal explosive) et c'est une véritable horreur. A l'origine, le but est de mettre au point un type d'armements qui réduise considérablement les dommages collatéraux. L'avantage escompté est de pouvoir ainsi utiliser l'arme dans des zones fortements peuplées. L'objectif stratégique prioritaire de ce type d'armements est une guérilla plutôt qu'une armée conventionnelle.

    De dimension réduite, DIME est formé d’une charge interne en alliage de tungstène (métal utilisé pour constituer le fil des ampoules électriques). Elle libère dans l’air une poudre incandescente  et génère une multitude de blessures et coupures sur un rayon de 4mètres, approximativement. Outre la charge explosive, une enveloppe en fibre de carbone se pulvérise en micro-particules, au lieu de produire des éclats de métal traditionnels. La fibre de carbonne ne résiste pas particulièrement bien à l'explosion interne si bien qu'elle se disperse d'autant plus largement et densément. Par ailleurs, le DIME est en principe capable de suivre un objectif à la trace via un GPS intégré.

    Cette arme provoque des blessures mystérieuses, extrêmement violentes avec des dommages additionnels massifs, rapides et létaux à court et moyen-terme. Tandis que le tungstène lacère la peau en d'innombrables blessures sans traces, la poudre nécrose  la peau à une vitesse hallucinante.

    Et pour celui qui aurait réchappé aux blessures cauchemardesques infligées par ces armements, l'exposition à ces fragments de tungstène favoriserait l'apparition d'un cancer mortel dans les 5 mois...

    Il existe des photos des dommages générés par de telles armes, mais elles sont tellement horribles que je n'ose pas même en publier ici ne serait-ce que le lien.

    La guerre, c'est vraiment quelque chose de dégueulasse. Vivement un monde (rêve de bisounours, cela m'arrive aussi de temps à autre) où elle serait définitivement mise hors la loi.

    A Gaza, Israël utilise ces armes pour limiter les dommages collatéraux, mais son armée ne peut complètement éviter que des victimes civiles soient touchées.

    Et pendant ce temps, le Hamas, indifférent aux souffrances non seulement de son peuple, mais de ses propres militants, poursuit la guerre simplement pour le seul plaisir de pouvoir tirer des roquettes sur des villes israéliennes. Il suffirait simplement d'accepter d'en finir avec ces roquettes pour que toute cette horreur prenne fin...

    Je viens de lire la dernière note d'Alain Juppé qui s'exclame Assez ! . Il s'étonne de ce qu'Israël ne se range pas à la raison en interrompant son opération militaire.

    L'engrenage est infernal, mais Israël ne saurait porter la seule responsabilité de ce carnage. Il s'agit d'une guerre, et le problème, c'est que le Hamas persiste à tirer des roquettes sur les villes israéliennes. Voilà le vrai problème. Et d'ailleurs, qui a rompu le cessez-le-feu en refusant de le renouveler ?
    Le problème, actuellement, c'est qu'Israël ne peut pas en rester là sans perdre la face. Il n'y a aucune solution possible à ce conflit sans :
    - soit une destruction totale du Hamas (peu probable)
    - un renoncement du Hamas à ses tirs de roquettes (seule option viable à court terme).
    La mobilisation par Israël de ses réservistes prouve que les Israéliens considèrent qu'il s'agit d'une vraie guerre et qu'ils sont prêts à aller jusqu'au bout.

     

  • Gaza, la falsification de France 2

    Je dois à la vigilance de Pastel, un lecteur du blog, cette information :

    «Pour en revenir à l'intox, l'Hérétique, il y a bien pire. France 2 a diffusé des images faisant croire qu'elles résultaient des actions militaires israéliennes actuelles, alors qu'elles datent de 2005 et montrent une scène de panique et d'horreur suite à l'explosion, par accident, d'un camion du Hamas bourré de munitions. Cette vidéo a été diffusée à tout va par les chaînes arabes, bel exemple de leur propagande antisémite. France 2 s'est simplement excusée, mais aucune mention sur son site, alors qu'il comporte une rubrique spécifiquement consacrée aux évenements de Gaza! On n'en parle pas non plus dans la presse française. Je tiens cette info de la presse allemande, plus vigilante quant aux dérives anti-israéliennes que France 2 qui n'en est pas à sa première manip scandaleuse:
    http://www.spiegel.de/kultur/gesellschaft/0,1518,599967,00.html
    Voir aussi:
    http://www.licra.org/index.php?section=detail&id=3775 »

    Pour ma part, après avoir enquêté, je trouve l'information confirmée par Media Part et le Figaro ainsi que le quotidien électronique le Post.

  • Gaza, deux points de vue sur le Hamas

    HAMAS : QUINDI versus l'HÉRÉTIQUE

    J'enregistre un nouveau billet à la suite des réactions de Quindi au précédent. Avant toutes choses, je dois toutefois préciser qu'à mon sens, nos divergences ne proviennent pas seulement d'une différence d'appréciation de la situation, mais également d'un positionnement philosophique sur l'échiquier politique.

    En effet, je tends à appliquer aux peuples ce que j'applique aux individus. Notamment, j'ai du mal à m'enlever de la tête que quoi que l'on puisse en penser, les peuples, tout comme les individus, sont majeurs et vaccinés et donc responsables de leurs actes, en tout cas, jusqu'à un certain degré.

    Le Hamas envoie des roquettes sur les villes israéliennes depuis des années, avec une progression quasi-exponentielle ces derniers mois, en dépit d'une trêve. Le Hamas refuse par ailleurs toute reconduction de cette même trêve (limitée en fait aux attentats-suicide, et encore, je subodore fortement que ce sont surtout les services israéliens qui se sont améliorés pour intercepter les kamikazes...).

    Comment les Gazaouis peuvent-ils s'étonner, dans ces conditions, que l'état d'Israël finisse par répliquer contre le mouvement qu'ils ont porté au pouvoir ? Le Hamas, avec une absence totale de scrupules, n'hésite pas à s'abriter derrière les populations civiles, y compris les plus vulnérables. Dernière en date : des activistes tirent à partir d'une école. Précédemment, c'est dans une mosquée qu'ils avaient caché des explosifs. Évidemment, l'armée israélienne réplique à chaque fois, et la presse internationale de hurler au crime et à la disproportion, photographies d'école calcinée, de mosquée en flammes, et corps d'enfants à l'appui.

    Bien sûr, je me désole totalement d'une telle situation, et je souffre pour les enfants qui sont les victimes innocentes d'un conflit qui les dépasse. Mais je me refuse à faire porter le chapeau à Israël quand le Hamas est largement à l'origine non seulement de ce conflit mais aussi des dérapages. Je salue à cet égard la pertinence et l'acuité des prises de position tant de François Bayrou que de Nicolas Sarkozy à propos du Hamas. Je pense qu'ils ont très bien compris qui a allumé le feu et ont le courage de le dire clairement.

    Il n'y a pas de ma part un parti pris en faveur de l'État d'Israël, mais la volonté d'établir la vérité. Je suis par ailleurs favorable à l'établissement d'un état palestinien et au partage de Jérusalem. Avant que le Hamas ne fasse (déjà !) tout capoter par la reprise de ses attentats suicides, Ehud Barak, quand il était au pouvoir, avait envisagé ce partage. Alors quand Arnaud dit que ce leader travailliste n'a pas de courage politique, je trouve qu'il pousse un tantinet la chansonnette.

    Pour revenir à notre divergence, c'est que sur le fond, je crois à la responsabilité des individus comme des peuples. Je crois que l'on appelle ça le libéralisme, et que je suis pour large partie un libéral. En ce sens, mon positionnement politique oriente ma réflexion géo-stratégique.

    Je profite de ce message pour souhaiter bonne chance au Président Sarkozy dans son entreprise. Dans une situation comme celle-là, une certaine union nationale est nécessaire. Je sais que l'homme bourdonne d'activisme. Les résultats ne sont pas toujours heureux dans notre pays, mais, jusqu'ici, à l'international, sauf quand il reçoit des tyrans chez nous, je l'ai toujours vu plutôt bien se débrouiller dans les situations de négociations (otages en Afghanistan, otages en Lybie, conflit du Caucase).

    Je reviens à Quindi pour copier la dernière de ses réactions sur le billet précédent :

    J'ai bien saisi que le but de l'opération était la destruction du Hamas. C'est ce même but que je conteste, car il me semble totalement irréaliste sans coût humain / militaire / diplomatique totalement délirant pour Israël, et le fruit d'une mauvaise planification des pouvoirs civils et militaires israéliens.

    Plus qu'une destruction, je pensais à un affaiblissement. Ensuite, il s'agit d'un anéantissement des capacités militaires du Hamas. Et de toutes façons, il n'était pas envisageable pour Israël de demeurer les bras ballants en attendant de recevoir des roquettes.

    Par contre je ne dis pas qu'elle est uniquement dictée par l'opinion publique, mais aussi par des militaires, peu conscients des risques politiques régionaux d'une telle opération, de la perte d'une occasion historique au niveau international (incapables de se projeter dans l'ère post-Bush), ainsi que des politiciens, aveuglés par les élections à venir, les défaites diplomatiques de Camp David II / Taba (Barak) et stratégiques de l'Intifada II (Barak), militaires au Liban (Kadima), politique à Gaza avec la prise de contrôle par le Hamas (Kadima) pesant trop lourdement dans leurs décisions, les leçons de leurs propres défaites trop peu (Liban 1996 et 2006), ainsi que les leçons de la lutte anti-terroriste internationale qui sont ignorées (Irak, Afghanistan, Pakistan, Indonésie, Philippines, Algérie, Somalie).

    Il y a quelque chose qui manque dans tes analyses, Arnaud. Tu n'envisages jamais les occasions manquées du côté palestinien. Tes solutions sont totalement asymétriques. Pour qu'un processus s'enclenche, il faut au moins que le Hamas cesse de manquer à sa parole de manière systématique, utilise ses propres populations civiles comme bouclier ou explosif, et s'abstienne, enfin, de jeter des roquettes à tout va de son territoire, avec une irresponsabilité totale. S'il n'y a pas ces préalables, on ne peut rien faire. Tu dis que la stratégie israélienne est vouée à l'échec, mais je vois que le Hamas commence à envisager de discuter avec ses ennemis d'hier. Le Hamas est en très mauvaise position géostratégique, et Israël ne l'ignore pas : le Fatah le déteste, l'Égypte ne l'aime pas du tout (il est lié aux Frères Musulmans, à l'origine de beaucoup d'agitation et d'extrémisme en Égypte) et de l'autre côté, il y a Israël. Les seuls soutiens du Hamas, c'est la Syrie et l'Iran. Regarde sur une carte où se trouve Gaza, mais je pense que tu le sais bien : il va être de plus en plus difficile pour le Hamas de se réapprovisionner. Nécessité fait loi, tu ne l'ignores pas. Or, qu'apprené-je ? Eh bien le Hamas reprend langue avec l'Égypte... Je crois bien qu'un responsable égyptien a déclaré au début du mois de décembre que l'Égypte ne tolérerait pas un émirat islamique à sa frontière. Le Hamas est désormais pris entre le marteau et l'enclume. Contrairement à toi, je pense que la situation actuelle va amener des décantations imprévues, mais pas forcément néfastes in fine.

    israel_politique.jpg


    De façon plus générale, il n'y a pas de destruction possible d'une entité politico-terroriste de l'extérieur (seules exceptions connues: lorsque cette dernière est d'installation récente sans implantation forte, ce qui était le cas d'Al Qaïda en Irak; lorsque l'on mise sur la population favorable et mène une guerre sans merci, c'était le cas en Tchétchénie, mais ce n'est pas comparable car il n'y a pas de faction favorable en Israël, ou même dans une extrapolation intellectuelle où il s'agirait de Abbas, les moyens mis en avant pour le soutenir sont ridicules, donc inutiles et contre-productifs). Seule un split ou une perte de crédibilité parmi la population qu'elle défend (encore une fois Al Qaïda en Irak usant de méthodes récusées par les sunnites; ETA en Espagne post-Franco; les FARC en Colombie post-processus de paix, les deux derniers étant perçus comme trop violents par une écrasante majorité de la population; etc.) l'affaiblit durablement. Nous en sommes très loin en Palestine, donc spéculer là dessus, revient à prendre ses rêves pour la réalité, et oublier les considérations réalistes du terrain.

    De destruction, peut-être pas, mais d'un affaiblissement faute de solution pour ce mouvement qui s'est coincé lui-même, je n'en suis pas si sûr.

    L'erreur avec le Hezbollah avait été de croire qu'une guerre conventionnelle pouvait en venir à bout (c'est avant tout un mouvement politique populaire parmi les chiites, voire une frange des maronites; et comme le disait Claudio sur son blog, on ne va pas changer le peuple). L'argument de l'aérien vs. le terrain est un faux argument: 1. parce que la force du Hezbollah n'est pas uniquement basée sur le terrain qu'il occupe 2. parce que le terrain du Sud Liban où s'est déroulé l'essentiel de la guerre (désertique et peu peuplé) est infiniment plus propice à une guerre conventionnelle que Gaza (une théorique victoire israélienne sur ce territoire n'aurait rien changé à moyen terme, cela aurait été une victoire médiatique, au lieu d'une défaite médiatique, sans réel effet opérationnel) 3. parce que les opérations menées au Liban en territoire peuplé (Vallée de la Bekaa, et notamment Baalbek et ses alentours) ont du être arrêtées rapidement compte tenu du nombre de pertes civiles, c'était la leçon de 1996 avec "Raisins de la Colère" (qui avait fini par bombarder des camps de réfugiés de l'ONU). 4. la destruction d'infrastructures est ce qui fait perdre toute crédibilité à Israël dans le pays attaqué (il ne s'agit plus de veiller aux intérêts de ses citoyens, mais aussi d'handicaper tout développement d'autrui), dans la région (facile d'appréhender les problématiques liées à ces destructions) et à l'échelle internationale (+ comme le précise Fred, les infrastructures ne sont pas du Hamas, et ne jouent pas un rôle opérationnel fort). 5. les défaillances politiques du Hezbollah (notamment ses blocages institutionnels nationaux) sont balayées au yeux de la population civile compte tenu de son rôle prépondérant dans la défense du territoire ("résistance") et sa ligne politique claire de refus de négociations avec l'ennemi israélien (constance tant que les conditions préalables à la guerre n'auront pas changé au bénéfice de la population).

    Je te concède tout ce que tu veux pour le Hezbollah, le Hamas n'est pas le Hezbollah. En outre, il y a une fraction non-négligeable de l'opinion libanaise qui s'est trouvée exaspérée d'avoir été entraînée dans la guerre par un parti minoritaire dans le pays.


    A Gaza, les mêmes erreurs auront été commises, en pire: 1. la zone est dense et les dommages collatéraux sont inévitables;

    La zone est dense, mais très peu étendue et adossée à la mer ou à des terres hostiles. Le Hamas ne dispose ni de base arrière ni de relais.

    2. une opération de terrain est beaucoup plus risquée pour les militaires israéliens, d'où bombardement plus long, l'un et l'autre ont des effets minimes sur les infrastructures du Hamas, qui sont pour l'essentiel sous-terraines (sans en arriver au délire de Vietcong de Riot);

    Je pense que les militaires israéliens ont tout de même pensé à cet aspect des choses. A mon avis, leurs objectifs militaires sont certainement plus précis que tu ne le penses.

    3. les combats de rue souhaités par le Hamas sont un piège pour les israéliens (l'intensification des tirs de roquettes juste avant la fin de la trêve en était le signe) qui devront prolonger leurs opérations, à un coût humain supplémentaire sans gains opérationnels significatifs;

    C'est surtout une souricière pour les Palestiniens que le Hamas utilise comme bouclier humain.

    4. l'arrêt des roquettes de courte distance signifie occupation prolongée des franges frontalières, décrédibilisant les militaires et politiques israéliens après désengagement récent - l'arrêt des roquettes de longue distance est impossible même avec une occupation totale du territoire, très chère en coût humain, diplomatique, et de ressources / moral des militaires;

    Je pense qu'un certain nombre d'arsenaux auront été détruits. Il ne sera pas si facile au Hamas de reconstituer ses stocks.

    5. le nombre de morts civils est donc élevé et jugé inacceptable par la communauté internationale;

    Il y a une bataille de l'information à mener du côté israélien. Une nouvelle fois, qui utilise sa population comme bouclier ?...

    8. la destruction d'infrastructures est inévitable vu les moyens mis en oeuvre (bombardements), les civils meurent plus facilement de dommages collatéraux compte tenu des circonstances propres à Gaza du fait des israéliens (coupures électriques, manque d'eau, manque de médicaments, départ des humanitaires, blocage des frontières);

    Oui, ça, c'est clairement en défaveur d'Israël.

    9. il n'y a pas de stratégie de sortie israélienne de la crise à Gaza, qu'une stratégie de réengagement asymétrique menant forcément au statut de paria de la communauté internationale, mais de manière beaucoup plus importante, une perte de crédibilité négociatrice régionale et locale en Palestine.

    Mais si il y a une sortie : la négociation. Tu paries sur le fait qu'Israël l'a radicalement exclue. Je n'en suis pas si sûr. Simplement, pas avec 1500 roquettes qui touchent les villes dans l'année, c'est tout.

    Bref un net recul de toute possibilité de négociation réaliste, au pire moment, avec l'arrivée d'une nouvelle administration américaine, le réengagement diplomatique européen, le relatif consensus de la Ligue Arabe pour coordonner ses efforts de paix. Même dans le cadre d'une négociation de paix, ce serait Israël qui se retrouverait sans partenaire, ayant poussé son avantage tactique au delà de ce qui est acceptable dans une négociation de paix, notamment lors de la ratification populaire (formelle ou tacite) d'un tel accord. Encore une erreur historique, ça commence à faire beaucoup pour quelques roquettes.

    Sauf que là, tu fais de la politique-fiction. Tu es dans un film, pas dans la réalité. Les seules pressions qui peuvent fonctionner, ce sont les pressions directes sur le Hamas et ses soutiens.

    10a. Qui exercerait le contrôle policier à Gaza post éviction du Hamas? Que ce soit les israéliens ou le Fatah, ils feraient l'objet d'attaques de guérilla continues; il y aurait donc vide sécuritaire et intensification des conditions de guérilla même en cas de victoire partielle d'Israël sur le Hamas.

    Je ne sais pas si Israël vise l'anéantissement du Hamas. Je ne le pense pas. Ce que les Israéliens visent, c'est l'affaiblissement de cette mouvance. Ce n'est pas pareil.

    Bref, dans ce contexte, il n'y a pas d'effondrement possible du Hamas, sans coût excessif (humain, militaire, diplomatique) pour les israéliens, au contraire, il y aura probablement renforcement, et affaiblissement de l'Autorité Palestinienne. Même dans l'hypothèse d'un affaiblissement durable du Hamas, un autre groupe radical prendrait la relève (cf. Fred). Exactement l'inverse de ce qu'il fallait faire, sur la base des leçons de la guerre contre le Hezbollah, celles de la lutte anti-terroriste du XXIème siècle, celles de la décolonisation et lutte contre des mouvements de libération nationale au XXème siècle.

    Effondrement, non, mais un espoir d'affaiblissement afin de l'amener à négocier, peut-être.

  • Palestiniens et Israéliens ont le même problème

    Je reviens du blog de LOmiG qui a eu la judicieuse idée de publier des extraits de la charte du Hamas. Comme le dit un commentateur du blog d'Ivan Rioufol (D.J.) Israéliens et Palestiniens ont le même problème : le Hamas. L'inconvénient, c'est que si les premiers s'en sont largement rendus compte, pas les seconds...

    Je passe sur la valeur éthique d'un mouvement qui déclare à propos de la femme musulmane qu'elle est «une usine à hommes», mais en revanche, je me demande quelle part peut être donnée à la négociation quand on lit dans cette même charte les déclarations suivantes :

    «Il n’y aura de solution à la cause palestinienne que par le jihad. Quant aux initiatives, propositions et autres conférences internationales, ce ne sont que pertes de temps et activités futiles. Le peuple palestinien a trop d’honneur pour dilapider son avenir, son droit et son destin en activités futiles».

    Un premier billet sur le Hamas a fait l'objet ici de 42 commentaires, et notamment de ceux de l'excellent Quindi. Voici ce qu'il écrit (que je vais commenter dans une couleur différente au fur et à mesure) :

    Il est une chose qu'on ne peut pas choisir lors d'une négociation de sortie de conflit, ce sont les interlocuteurs, il faut faire preuve de réalisme politique en discutant avec toutes les forces en présence (d'où l'erreur profonde d'affaiblir Mahmoud Abbas et de ne pas continuer à négocier avec Marwan Barghouti, qui a le respect du Hamas, et pourrait se substitue à lui à la table des négociations).

    Israël ne cherche pas à affaiblir Abbas. Je crois au contraire que les Israéliens aimeraient bien lui voir plus d'influence. Le fait est en revanche, qu'ils ne dont pas nécessairement ce qu'il faudrait pour que cela soit le cas. Quindi s'illusionne sur l'influence de Bargouti. Bargouti a de l'influence sur les tendances radicales laïques. Pas sur l'électorat islamiste.

    Pour le Hamas, oui sa charte nie l'existence même d'Israël, c'était aussi le cas de l'OLP jusqu'aux accords d'Oslo - cela n'a rien d'un point de blocage car il s'agit d'une stratégie politique standard pour tout mouvement autonomiste / de "libération nationale".

    En effet, si c'était le seul blocage, ce ne serait pas un problème. Le problème, c'est que c'est l'idée même de négociations que le Hamas récuse. Je reçois bien en revanche l'argument qu'il faut faire preuve de réalisme avec le Hamas. Il ne s'agit pas pour autant de le considérer comme un partenaire viable.

    De même l'utilisation de roquettes n'a vraiment rien de surprenant dans le cadre d'une guérilla. En rester là, avec des réponses asymétriques signifie accepter le statu quo et alimenter le conflit.

    Tout le raisonnement de Quindi ignore complètement l'existence d'une chose que l'on appelle opinion publique dans une démocratie. Israël ne peut pas laisser des roquettes atterrir sur son territoire sans rien dire. En outre, il faut aussi savoir que le nombre de roquettes lancées sur le territoire d'Israël n'a cessé d'augmenter depuis 2003 avec un pic considérable pour l'année 2008 !

    Par contre, la colonisation continue de la Cisjordanie est un facteur d'approfondissement de la crise, car les négociations se radicalisent et s'enveniment au fur et à mesure que cette colonisation touche des territoires / ressources naturelles vitaux pour les palestiniens (rendant toute acceptation populaire palestinienne d'un éventuel accord de paix plus difficile; les populations ont d'ailleurs anticipé sur cela, avec un refus croissant de négocier vu la nature de l'occupation, et les accords négociés sont devenus beaucoup plus difficiles).

    Oui, ça, en revanche, c'est la principale ânerie du pouvoir israélien : s'il y avait un minimum de jugeote là-bas, il y aurait une occasion de porter un coup fatal au Hamas en favorisant considérablement le développement économique en Cisjordanie et en stoppant net toute forme de colonistation. On est d'accord là-dessus, et à mon sens, c'est là où Tzipi Livni ou Ehoud Barak me déçoivent  et manquent d'intelligence politique. Il faut bien se dire que le Likoud est 10 fois pire, toutefois.

    En ce qui concerne les roquettes et les opérations en cours (dont le facteur de nuisance en termes de négociation de paix est limité - surtout vu les bénéfices immédiat dès arrêt des hostilités), je l'ai déjà écrit, mais espérer mener des opérations uniquement conventionnelles dans le cadre d'un conflit qui a déjà dépassé ce cadre, poussant son avantage tactique provisoire, en espérant que cela se reflètera éventuellement dans les négociations suivantes, n'a pas de sens. Cela pousse l'adversaire à commettre des actes non conventionnels (faute d'avoir d'autres moyens) pour récupérer l'équilibre antérieur (qui ont déjà commencé avec les tentatives de capture de militaires israéliens, à l'image de ce qu'avait effectué le Hezbollah et le Hamas précédemment, et continueront avec les attentats suicide, voire pire, la capture et torture de civils, l'attaque des organisations internationales et autres médiateurs, l'attaque contre les humanitaires, méthodes utilisées par Al Qaïda et d'autres groupes terroristes en Irak et Afghanistan). Le passage à des armes non conventionnelles est beaucoup plus grave car cela handicape aussi toute future négociation, en restant dans l'imaginaire collectif israélien (mort pour cause d'attentats), palestinien (martyrs qui doivent continuer à être honorés), et international (recul des médiateurs et humanitaires lorsqu'ils deviennent la cible des attaques).

    Pas faux, mais laisser le Hamas envoyer de plus en plus de roquettes, c'est arriver tôt ou tard à une véritable guerre. Quindi sous-estime l'armement croissant de ce mouvement, tout comme les Israéliens ont sous-estimé le développement militaire du Hezbollah au Liban. Israël ne veut pas laisser un mouvement militaire aussi organisé que le Hezbollah se développer dans la bande de Gaza. C'est un objectif tactique qui peut se comprendre. Le Hamas réalise ses attaques à partir de zones civiles avec l'espoir de voir Israël répliquer et provoquer des victimes civiles, et ce, afin de dresser la population palestinienne et l'opinion internationale contre Israël.

    Je ne crois pas une seconde qu'Israël ait essayé d'en rester à des moyens policiers, de renseignement (y compris des extractions ciblées sur la base d'informateurs solides) et juridiques de gestion des tensions (du moins depuis le gouvernement Pérès, avec la fin du processus d'Oslo). Leur historique en Palestine démontre une volonté répétée d'utiliser les moyens militaires extra-juridiques dès que cela permet d'effectuer une réponse expéditive (par contre, c'est tout à leur honneur de ne pas avoir laissé dégénérer la situation en faisant appel à des para-militaires, mais cela reste une option d'aggravation de la crise). Il ne faut d'ailleurs aucun courage politique pour effectuer une incursion militaire dans le contexte politique israélien, c'est ce qui est attendu d'un leader politique (d'où la gravité de la situation où tous les partis politiques israéliens d'envergure sont disposés à utiliser la force comme premier recours); à l'inverse, savoir se retirer militairement et gérer par des moyens policiers, de renseignement civil, et juridiques, ainsi qu'une coopération bilatérale, les territoires palestiniens, demande un certain courage, devenu trop rare dans la classe politique israélienne.

    Le problème, c'est d'avoir la naïveté d'imaginer que les moyens policiers suffisent.

    Dire que cela relève du "yakafaukon" est une erreur: un Etat de droit commence par l'application des outils du droit, sans exceptions; sinon on arrive à justifier n'importe quel degré de force, sans jamais miser sur l'institutionnalisation de l'Etat de droit, surtout dans une situation asymétrique avec une spirale descendante d'utilisation d'armes de la terreur (difficile de critiquer les américains ou les russes dans leur approche si on prône la même chose en Israël - à titre personnel, il m'a fallu longtemps pour comprendre la problématique du GAL en Espagne, mais à l'arrivée, il s'agissait bien de cela, approuver l'utilisation de forces extra-légales ne fait que contribuer au conflit, surtout dans l'imaginaire populaire de l'adversaire). C'est cet élément qui crée le déphasage actuel entre Israël / Etats-Unis, et les autres démocraties, notamment européennes, latino-américaines, asiatiques et africaines, et qui rend impossible la réintégration d'Israël dans les bonne grâces de la communauté internationale à court terme.

    Dans une guerre où commence le droit et où finit-il ? Quel est le statut du conflit entre Israël et le Hamas ? Commençons par répondre à ces questions et étudier la base sur laquelle s'établit le droit dans cette circonstance. S'agit-il d'une guerre ou non ?

    Je réitère aussi que Gaza, ou la Cisjordanie ne sont pas des Etats distincts d'Israël à l'heure actuelle.

    Ah bon ? les Palestiniens seraient furieux s'ils entendaient aujourd'hui cette assertion.

    Espérer qu'ils puissent utiliser les outils régaliens d'un Etat sans en avoir les moyens est utopique et mène à l'impasse totale sur ce dossier (aucun effort n'a été réalisé pour consolider l'Etat de droit sur ces territoires).

    ça, c'est clair.

    Le sujet sécuritaire est de la responsabilité première d'Israël (ce n'est pas une manière de rejeter la responsabilité, c'est un état de fait; en face il y a des organisations politiques et / ou terroristes avec des moyens policiers et para-militaires, mais ces dernières n'ont pas la réelle responsabilité de la protection des civils, ils agissent en mouvements de libération nationale / organisations terroristes, cela ne changera pas sans négociation réelle de paix; leur part de responsabilité relève surtout de la corruption interne et du "nation-building", ce qui justifie la popularité du Hamas par rapport au Fatah, en utilisant les mêmes éléments d'aide sociale que le Hezbollah, il se substitue à l'Etat et gagne en crédibilité).

    Ce que Quindi dit est vrai. Et là, c'est la faute du Fatah, de l'Europe qui pourrait agir davantage sur ce point et bien sûr d'Israël dont les dirigeants manquent à nouveau de sens politique. Cela dit, il faut aussi comprendre que l'absence d'interlocuteur fiable et honnête pour redistribuer d'éventuelles aides complique singulièrement la tâche d'éventuels donnateurs.

    Par ailleurs, il faut savoir utiliser les possibilités de négociation lorsqu'elles se présentent. Le cessez-le-feu du Hamas a duré 4 mois et demi (cela aura bien sur servi à réarmer l'organisation et mieux se préparer pour une invasion éventuelle, usant des leçons de la dernière guerre du Liban); il était question de négociations sur un cessez-le-feu permanent, préalable de négociations, sous l'égide de l'Egypte. Jimmy Carter et Kofi Annan auront négocié directement avec le Hamas (chose historique) et son parrain syrien pour la mise en place d'une négociation de paix plus pérenne. Cela aurait pu continuer avec l'aide des diplomaties égyptiennes (dans l'embarras depuis l'explosion du mur à Gaza) et turques (comme corolaire des négociations avec la Syrie), voire jordaniennes (et par son biais et celui de la Ligue Arabe, le Liban, permettant ainsi de régionaliser le sujet en y intégrant tous les camps de réfugiés et le Hezbollah). Toutes ces possibilités ont été écartées par le gouvernement israélien et l'administration Bush, une erreur historique qui a maintenu le statu quo.

    Mais quelle naïveté : il n'y a jamais eu autant de tirs de roquettes que pendant la trêve ! A un moment donné, il faut revenir à la réalité !

    En me relisant, je m'aperçois en effet que les exigences de paix, institutionnalisation et de sécurité envers Israël sont beaucoup plus nombreuses qu'envers le Hamas, mais c'est le fait direct du droit international existant (s'appliquant avant tout aux Etats, notamment les membres de l'ONU et les signataires des Conventions de Genève) et de l'application du droit dans des démocraties comme préalable de la qualification de démocratique. Cependant, il ne faut pas se leurrer, l'arrêt des hostilités, l'acceptation d'un plan de paix, et sa mise en oeuvre seront beaucoup plus difficiles pour les palestiniens, car ils exigeront des concessions inconnues jusqu'à présent, la redéfinition de la mission même des partis politiques palestiniens (Hamas et autres guérillas), l'intégration des différentes formes d'aide publiques (Hamas, Autorité Palestinienne, nouvelles institutions issues de l'accord de paix) et l'étalement public des différents éléments d'incompétence du Fatah au pouvoir. Côté israélien, il s'agira d'apprendre, pour la première fois de leur histoire, à faire confiance aux voisins et des garanties de la communauté internationale, plutôt qu'exclusivement au Tsahal, Mossad, Shin Bet et Aman et le cabinet de sécurité... tout un programme!

    Pour le moment, toutes les trêves avec le Hamas se sont soldées par davantage de tirs, voire d'attentats. Seule la force a fait pour l'instant plier temporairement ce mouvement. Je ne l'approuve pas forcément, mais je constate ce fait. On peut comprendre (sans le justifier), dans ce cas, qu'Israël privilégie cet axe d'action avec un tel "partenaire". Il y a d'ailleurs une quadrature du cercle indépassable pour le Hamas dans cette histoire, car il a deux aspirations contradictoires : il a accepté de prendre part à une élection démocratique et d'assumer des responsabilités adminsitratives et politiques, puisque de facto, il administre Gaza. Or, ce choix est tout à fait incompatible avec la guerilla ou des activités terroristes. Le Hamas devra faire un choix tôt ou tard afin de déterminer s'il entre en politique ou non. Le Hezbollah se trouve confronté à un choix similaire : en jui dernier, il a entraîné tout le Liban dans sa guerre, et à ce que j'ai compris, nombre de Libanais étaient furieux. Or, le Hezbollah s'est institutionnalisé. Le vértiable enjeu, pour ces deux mouvement, c'est celui-là, et, très certainement, on peut suppposer que Téhéran tient entre ses mains une partie des clefs de ces enjeux...

  • Le Hamas, fossoyeur de la Palestine

    Je suis étonné de voir la complaisance avec laquelle la presse et une bonne partie de la blgosphère, y compris au sein du MoDem, traitent le Hamas. Quel bien peut-on penser d'une organisation qui envoie sciemment sa jeunesse à la mort, jeunesse considérée en la circonstance comme moins que de la chair à canon ? Plutôt de la chair à ceinture d'explosifs. J'entends certains parler de résistance à l'occupation, concernant le Hamas, et faire des comparaisons avec la résistance au nazisme. Il n'y a en réalité absolument rien de commun : jamais les Résistances au nazisme en Europe n'ont utilisé des membres de leurs réseaux pour des attentats suicide, et encore moins pour viser des civils où que ce soit.

    Ensuite, il faut rappeler que le Hamas souhaite l'élimination pure et simple de l'État d'Israël. Enfin, parlant de trêve, cette mouvance n'en fait pas moins partir quotidiennement des roquettes vers les villes israéliennes, et jamais avec l'intention de toucher spécifiquement des objectifs militaires.

    On ne peut éviter de traiter avec le Hamas, et je crois qu'il ne faut jamais fermer la porte du dialogue et de la négociation. Nénamoins, quand on traite avec un scorpion, on doit bien avoir présent à l'esprit que c'est d'un scorpion qu'il s'agit. On sait très bien que le Hamas utilise les trêves pour réarmer et envoyer à nouveau des roquettes au bout de quelques mois. On peut comprendre que cela finisse par énerver quelque peu l'état-major israélien...

    Je renvoie à une très bonne chronologie établie par Démocratie Sans Frontières et j'invite seulement les donneurs de leçons à méditer l'intervention de Gabriela Shalev, représentante d'Israël à l'ONU : «Pas un Etat au monde ne pourrait supporter des tirs de missiles contre ses citoyens sans réagir. Aussi Israël s’attend au soutien et à la compréhension de la communauté internationale.».

    Au passage, j'invite aussi les mêmes donneurs de leçons à consulter la note de Rubin Sfadj intitulée "Que les Israéliens les tuent" : je suis étonné de ne jamais lire de condamnations de leur part quand il s'agit des crimes commis par le Hamas contre sa propre population...

  • Le citoyen d'honneur ne doit pas être un objet politique non-identifié

    Une fois encore, je rapporte l'excellent commentaire de Nicolas 007 (jai gagné un commentateur de très grande qualité) à propos de l'affaire Gilad Shalit (un franco-israélien) - Salah Hamouri (un franco-palestinien). Je rappelle les faits : le Conseil de Paris a décidé de faire du premier un citoyen d'honneur de Paris. Les Verts ont répliqué en proposant de faire du second un citoyen d'honneur de la ville. Je m'étais indigné, dans un billet précédent, parce que Salah Hamouri est impliqué dans une tentative d'assassinat pour une organisation terroriste en Israël. Je précise que les deux sont ont une double nationalité dont une composante est française. Il y a eu de sréactions très violentes à la suite de mon article. Mais j'ai trouvé particulièrement sensée celle de l'avisé Nicolas007, et j'en rends donc compte ici.

    «Une première remarque sur les commentaires plus que sur le billet :
    Je suis toujours effaré voire atterré de la violence des réactions lorsqu’on évoque des sujets qui d’une manière ou d’une autre touchent à Israel et à la Palestine. On a l’impression qu’il n’est pas possible de les aborder avec un minimum de sérénité, c’est bien dommage dans une démocratie !
    D’une manière générale, je trouve inadmissible que sur la base de critères politiques on déclare à tout va des « citoyen d’honneur de la ville de Paris » !
    Un jour c’est Ingrid Betancourt, un autre c’est le Dalai lama, encore un autre un dissident chinois et puis voila un franco-Israélien … il faut que nos élus arrêtent de se faire plaisir en distribuant les distinctions au gré de leurs humeurs politiques ou de celles de l’opinion !
    C’est exactement comme la légion d’honneur qui est devenue une breloque distribuée généreusement par les gouvernants à tous leurs copains ou pour faire plaisir à leurs copains contribuant ainsi à la formation d’une cour de quémandeurs d’honneurs prêts à une éternelle reconnaissance vis-à-vis du Prince.
    D’autant plus qu’immanquablement ces choix prêtent à polémiques avec des « pourquoi lui et pas tel autre » qui amènent évidemment à demander des compensations et on en sort plus !

    Quand aux Verts, il y a bien longtemps qu’ils ne font plus illusion en tant que parti écologique. Beaucoup de leurs positions relèvent plus d’un dogmatisme gauchisant et d'une contestation systématique que d’une réelle démarche « écologique». D’ailleurs ils voulaient s’allier avec les Communistes pour former un Groupe à l’Assemblée. Leur proposition n’a donc rien d’étonnant !»

     

  • Des juifs néo-nazis en Israël ? J'en doute.

    Voilà une affaire qui va défrayer la chronique : des juges ont condamné de jeunes Israéliens à de lourdes peines, en Israël, pour appartenance à un groupe néo-nazi. La presse s'est empressée de titrer sur ce phénomène, France-Info parlant même de 200 à 300 cas par an. Mais, pour moi qui aime bien lire entre les lignes, j'ai constaté que les cas dont on parle correspondent à des "juifs" issus de l'ex-URSS. Or, je me rappelle très bien de cette période ooù quasiment un million de juifs ont rejoint l'État d'Israël, je lisais déjà les journaux à cette époque. Et j'avais notamment lu dans Le Monde de l'époque, que, profitant du désordre ambiant, de nombreux soviétiques non-juifs en avaient profité pour rejoindre l'Éetat d'Israël en raison de son développement économique supérieur. Je suis très suspicieux, dans cette histoire : s'agit-il vraiment de juifs ? d'autant que le phénomène néo-nazi, c'est surtout en Russie, en effet, qu'il s'est développé ces vingt dernières années.

    Le Ministère de l'Intégration en Israël observe que sur 1 200  000 individus venus de Russie, en réalité, seuls 900 000 étaient juifs réellement. Ceci pourrait expliquer cela. Perso, j'estime que l'État d'Israël devrait leur retirer leur citoyenneté, si elle est bâtie sur un mensonge, évidemment. Introduits à la faveur d'un mensonge dans un pays qui les a accueillis généreusement, ils y célèbrent en plus le nazisme. Cela dit, il y a des tarés partout. En Pologne, il y avait des policiers juifs qui livraient aux Nazis leurs contingents de victimes. Ils n'étaient pas nombreux, mais ils existaient. Ils ignoraient toutefois le destin de ceux qu'ils livraient à leurs bourreaux. Là, c'est plus grave, car ils savent ce qu'il en est. Je pense qu'il faudrait aller flairer aussi du côté des parents, s'il s'agit de couples mixtes. On ne devient pas néo-nazi par hasard, il doit y avoir un terreau pour cela.

    Bon, on va me dire, évidemment, que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais, le nazisme, cela concerne tout le monde, d'autant que tristes individus s'en prenaient aussi aux homosexuels, à ce que j'ai cru comprendre. Quand on considère les scènes de fraternisation entre SA, on comprend bien la nature refoulée de la dimension homosexuelle que comporte le nazisme, avec son exaltation de la virilité et des corps. Je suis absolument convaincu que les agresseurs les plus violents et les plus sadiques des homosexuels s'acharnent d'abord sur ce qu'ils sont au fond, et frappent avec d'autant plus de violence qu'ils jugent leurs propres désirs inavouables et similaires à ceux de leurs victimes.

  • Terrorisme et islamisme s'effondrent dans les opinions publiques arabe musulmane !

    Je viens de lire un passionnant compte-rendu de sondage mis en ligne par l'organisation israélienne "La paix Maintenant" (cette organisation milite pour une paix juste et équitable entre Palestniens et Israéliens). La Paix Maintenant a fait réaliser une étude sur les sentiments des Européens envers les Juifs et les Musulmans. Sans surprise, de mon point de vue, toutefois, ce sont les mêmes qui se montrent hostiles envers les Juifs et les Musulmans. Au passage, je suis en revanche surpris et fort inquiet de l'état de l'opinion en Espagne, puisque la moitié de la population exprime des opinions négatives envers ces deux populations. Rien n'aurait-il donc changé au royaume d'Espagne depuis Isabelle la Catholique ?!!!

    Toutefois, ce qui m'a d'abord intéressé, dans cette étude, c'est autre chose : elle analyse aussi les tendances de l'opinion dans plusieurs pays musulmans et notamment arabes. En particulier, voilà ce que pensent les populations de plusieurs de ces pays musulmans à propos du terrorisme et de Ben Laden :

    Depuis 2002, le pourcentage de personnes interrogées affirmant que le suicide à la bombe et d’autres formes de violence à l’encontre de civils sont justifiés pour défendre l’Islam contre ses ennemis a décliné dans la plupart des pays étudiés à forte majorité musulmane. Par exemple, en 2002, environ les trois-quarts des musulmans libanais affirmaient que ces attentats pouvaient, souvent ou parfois, être justifiés. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 32%.

    Les opinions sur Oussama Ben-Laden ont connu une évolution similaire. Par exemple, il y a 3 ans seulement, environ six musulmans jordaniens sur dix (61%) exprimaient un quelconque degré de confiance envers le chef d’Al-Qaïda. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 19%. En 2003, 20% des musulmans libanais et 15% des musulmans turcs avaient une opinion positive de Ben-Laden. Aujourd’hui, les chiffres de Ben-Laden sont tombés en dessous de 10% dans ces deux pays (Turquie 3%, Liban 2%). Les chiffres demeurent importants pour les musulmans du Nigeria (58%), d’Indonésie (37%) et du Pakistan (34%)
    .

    [...]

    La plupart des musulmans des pays étudiés par Pew continuent de s’inquiéter de la montée de l’extrémisme islamique, chez eux et à l’étranger. La majorité des Indonésiens, des Pakistanais, des Tanzaniens, des Libanais, des Egyptiens, des Jordaniens et des Nigérians se disent inquiets de l’extrémisme dans leur pays et dans d’autres pays du monde.

    [...]

    Pour beaucoup de musulmans, dans plusieurs pays, une lutte a lieu chez eux entre les islamistes fondamentalistes et les « modernisateurs ». En Turquie, en particulier, une majorité large et croissante perçoit un tel conflit, mais cette idée est également répandue au Liban, en Tanzanie, en Indonésie et au Pakistan.

    Je trouve que c'est très instructif, et à plus d'un égard rassurant.

  • Tzipi Livni, l'espoir centriste !

    C'est aujourd'hui qu'ont lieu les primaires du parti Kadima en Israël. Un évènement que je vais suivre avec attention : Tzipi Livini, actuelle ministre des affaires étrangères, a de bonnes chances de pouvoir l'emporter. Or, ce que président les analystes, c'est qu'elle pourrait gagner lors des prochaines élections contre un candidat Likoud. Ceci me rappelle la configuration de nos présidentielles : Bayrou est arrivé troisième alors qu'il était le seul à pouvoir battre Sarkozy au second tour. J'espère que l'histoire ne se répètera pas en Israël, et que cette fois, les forces centristes se trouveront en position de dominer l'échiquier politique israélien.

    Ses positions modérées et sages dans le conflit israélo-palestinien en font une interlocutrice privilégiée pour tout accord de paix dans la région. Elle a été notamment le premier responsable politique israélien à faire une distinction nette entre les attaques qui visent des soldats et celles qui touchent des civils.

    «Quelqu'un qui se bat contre des soldats israéliens est un ennemi et nous nous battrons de retour, mais je crois que ce n'est pas dans le cadre de la définition du terrorisme, si la cible est un soldat.»

    Elle s'est montrée favorable à plusieurs reprises à l'amélioration des conditions de vie des Palestiniens, tout en prônant une lutte sans merci contre le Hamas.

    C'est une femme droite et intègre, courageuse, qui a accompli des missions particulièrement dangereuses pour son pays au sein des services secrets. Elle peut donc prendre la tête du parti centriste Kadima, qui, je le rappelle, membre observateur de l'Alliance Mondiale des Démocrates, rassemblement politique dont le MoDem est partie prenante. Kadima veut redéfinir l'Etat d'Israël non plus comme le foyer national des juifs, mais, comme le foyer national des juifs où la population juive doit être majoritaire.

    J'ai du mal à trouver le programme politique intérieur exact de Kadima, mais je sais qu'en 2006, ce parti n'avait pas été hostile à une relavorisation du Salaire Minimum. Ils avaient toutefois mis en garde les travaillistes (la gauche israélienne) contre le risque de mettre en danger des pans entiers de l'éonomie en décidant unilatéralement et arbitrairement une hausse du SMIG.

    Le prochain gouvernement devra faire face à de nombreux défis pour les années à venir : si Israël est le pays qui possède le plus grand nombre de start-up au monde, plus de 10% de sa population vit encore de rations alimentaires distribuées par l'Etat.

    Les seules mesures économiques que propose Kadima dont j'ai connaissance sont les suivantes, qui datent de 2006 :

    1. Un impôt négatif sur le revenu pour les salaires les plus bas et d’accorder des abattements fiscaux pour les aides à domicile, notamment pour les femmes qui travaillent.

    2. Renforcer la formation continue et accorder des prêts avantageux aux étudiants.

    3. Renforcement des aides sociales pour les personnes dans l’incapacité de travailler avec la hausse des allocations destinées aux personnes âgées et aux handicapés.

    4. Adoption d’une loi garantissant une retraite pour tous.

    Si un lecteur a des informations supplémentaires (avec les sources) je suis preneur...

  • Jérusalem : bravo Sarko !

    C'est suffisamment rare que j'aie l'occasion de féliciter Nicolas Sarkozy sur ce blog pour que je ne saisisse pas l'occasion qui existe aujourd'hui. Je salue sa position responsable sur la question de Jérusalem et l'attitude à adopter vis-à-vis du Hamas et de Gaza.

    J'ai trouvé ses propos diplomatiques et modérés. Je pense qu'ils ont d'autant plus de poids qu'Israël considère Nicolas Sarkozy comme un ami. Si la France s'était bien comportée envers Israël depuis ans, c'est le genre de conseils que nous aurions pu donner depuis longtemps sans être soupçonnés. Mais comme nous faisons depuis longtemps deux poids deux mesures envers l'état hébreu, nous avons perdu toute crédibilité depuis longtemps.

    Sur ce coup-là, Nicolas Sarkozy redonne une crédibilité à la France, et je lui en suis reconnaissant, parce que c'est un sujet que je souhaite voir avancer positivement tant je suis convaincu que c'est l'un des princpaux sacs de noeuds de l'Etat du Monde aujourd'hui.

    Par ailleurs, des dirigeants israéliens sont, je le crois, prêts à cette concession, mais, les Palestiniens doivent complètement renoncer à toute forme de terrorisme (Hamas) et se battre sur le terrain  du droit et des instances internationales. Et le Hamas doit se résoudre à reconnaître Israël s'il veut revenir dans le jeu politique. De toutes façons, a-t-il encore le choix ? L'Arabie Saoudite a complètement cessé de la financer, et il va devoir faire face à d'importantes difficultés matérielles et financières bientôt.