Bon, précaution oratoire : tas d'alter-mondialistes anti-sionistes, pro-palestiniens, passez votre chemin, je n'en ai rien à f.... de vos délires anti-sémites qui ne s'assument pas. Cela étant dit, passons aux choses sérieuses.
Xerbias se demande, ce matin, avec une synthèse fort intéressante de la situation, qui veut la paix en Palestine et en Israël à l'heure actuelle. Personnellement, je pense qu'il existe une majorité dans les deux pays pour la vouloir cette paix, d'ailleurs, un sondage indiquait que 54% des Palestiniens étaient favorables à une reprise des pourparlers, même s'ils jugeaient qu'ils n'apporteraient rien.
Malheureusement Netanyahu leur a confirmé ce sentiment sur un plateau. Il a laissé expirer le moratoire sur la reprise de la construction en Cisjordanie. Tiens, ce type-là me rappelle quelqu'un en France. Il est près à jouer sur toutes les cordes pour reconduire son pouvoir personnel. C'est vraiment une erreur lourde, parce qu'il place Abbas dans une position impossible. Maintenant, s'il veut jouer la carte du Hamas, il joue avec le feu. Personne n'a intérêt à voir ce mouvement gagner en importance. Mais peut-être Netanyahu préfère-t-il avoir un jour à négocier avec l'Iran d'Ahmadinejad, qui tire les ficelles du Hamas ?
Il fait ainsi courir un risque majeur à la sécurité d'Israël, et, la crainte que j'ai, c'est que les Israéliens, subjugués par ses déclarations guerrières, se laissent avoir.
Netanyahu disposait pourtant de l'appui de Kadima (le parti centriste israélien de Tzipi Livni) sur le plan d'Hilary Clinton :
Kadima soutient la formule de compromis, présentée par Hillary Clinton au président palestinien Mahmoud Abbas et au Premier ministre israélien, qui laisse entrevoir un retrait israélien d’une partie substantielle de la Cisjordanie, la remise en liberté immédiate de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens, en contrepartie de l’accord tacite de l’Autorité palestinienne à une reprise limitée de la construction dans les grosses colonies. Par ailleurs, Israël s’engagerait à discuter en priorité du tracé des frontières de l’État palestinien. De cette manière, toute concession palestinienne s’intégrerait dans le cadre plus large d’une mise en forme de la Palestine.
Et pourtant, pour répondre à Xerbias, je pense que tout espoir n'est pas perdu. En bon libéral que je suis, je tends à considérer que le commerce et les échanges sont toujours un prélude à la paix. Or, Abbas en étant ferme sur la sécurité des Israéliens et face à la vindicte du Hamas, a permis une pacification suffisante de la Cisjordanie pour qu'elle opère un véritable décollage économique ! Elle bénéficie à plein de l'aide internationale, avec une croissance de 8% en 2009 ! On construit à tour de bras à Ramallah, et la ville devient aussi animée, ou presque, que Tel Aviv, en dépit des normes imposées par Israël.
Salam Fayyad, le premier ministre, poursuit une politique astucieuse avec l'intention de créer une situation de fait : une élite commerciale, prête à prendre les commandes d'un futur État devenu indispensable au business local. Je recommande vivement un article du magazine Jeune Afrique sur cet économiste visionnaire, fermement décidé à obtenir la création d'un état pour son pays. Son tout petit parti est une troisième voie (tiens tiens...) entre le Hamas et le Fatah. 2 députés, seulement, pour l'instant, mais 42% des Palestiniens sont satisfaits de son action, ce qui est phénoménal si l'on considère les scores de popularité habituels de la classe politique là-bas qui tournent autour de quelques pour cent...
Tout espoir n'est pas perdu pour la Palestine, et je fais le pari que Salam Fayyad saura réduire l'intransigeance israélienne bien mieux que les attentats terroristes du Hamas dont la terre va progressivement s'appauvrir...