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  • La malédiction d'Israël

    Je viens de lire un très bon article sur le blog Bondieuseries. Comme cela ne court pas les rues dès qu'il s'agit d'Israël, je ne résiste pas à l'envie d'en conseiller très vivement la lecture.

    Je le compléterais par quelques observations d'ordre géopolitique. Paradoxalement, actuellement, tous les éléments sont en place pour qu'une grande alliance israélo-arabe voie le jour au Proche-Orient. Enfin, presque...

    La plupart des pays arabes de la région voient avec une très grande inquiétude la montée en puissance de l'Iran. Ils savent d'une part que l'Iran va se doter tôt ou tard de la bombe atomique, c'est à peu près inéluctable, et puis surtout, pour la première fois depuis plusieurs siècles, un pays arabe est aux mains d'un pouvoir chiite : l'Irak. Je mets de côté la Syrie, parce que les Alaouites ne sont pas tout à fait des Chiites et parce que là-bas, le consensus en termes de pouvoir repose sur une alliance entre Alaouites et Sunnites.

    Les pouvoirs arabes en place voient d'un d'un très sale oeil cette configuration, et dans le secret des cabinets diplomatiques, on préfère de très loin l'ennemi israélien, qui après tout ne s'intéresse qu'à une toute petite portion de territoire à l'ogre persan aux appétits voraces.

    Parallèlement, en Palestine, il y a un pouvoir modéré : Abbas est prêt à négocier à condition qu'on lui donne quelque chose (et cela, hélas, les Israéliens en sont incapables !). Le Hamas, bien qu'utilisant des procédés terroristes, s'est toujours gardé d'exporter le conflit ailleurs qu'en Palestine et en Israël.

    Il y a des forces politiques qui pourraient accepter de négocier sérieusement en Israël : Kadima, le Meretz, les Travaillistes s'ils se resaississaient. Mais le problème, c'est que le pouvoir est aux mains de la droite dure et de l'extrême-droite.

    Et j'ai remarqué que chaque fois qu'une occasion historique se profilait là-bas, il y avait toujours un changement qui foutait tout en l'air. Il ne suffirait pourtant de pas grand chose pour enclencher un processus. Dégager les colonies (mais il faudrait déjà les arrêter) de Cisjordanie une bonne fois pour toutes, par exemple...

     

  • La grenouille, le scorpion et l'islamiste...

    Voilà une nouvelle qui fait plaisir : d'après un récent sondage, s'il y avait des élections actuellement en Palestine, le Hamas se ramasserait méchamment, y compris dans la bande de Gaza. 37% pour le Fatah contre 23% pour le Hamas là-bas, et sur la totalité de la Palestine, 31% contre 17%. C'est en tout cas les enseignements que l'on peut tirer d'un récent sondage. De plus, Abbas battrait le chef du Hamas si une élection présidentielle avait lieu à l'heure actuelle.

    Il y a des signes encourageants en provenance du monde musulman à l'heure actuelle : les Islamistes sont partout en recul. Ils se sont pris une baffe au Koweit et au Pakistan (l'armée là-bas a enfin compris quelle était la vraie nature des Talibans) et ils sont en déroute en Palestine même. Il faut espérer que cet éveil des consciences se poursuivra dans tout le monde arabe (parce qu'à Modagiscio, ce n'est vraiment pas ça, hélas).

    Les Islamistes sont un poison, et un poison violent pour le monde entier. Et bien plus encore pour le monde arabo-musulman. Tenez, justement la fable du scorpion et de la grenouille est, si je ne m'abuse, une fable africaine :

    Désireux de traverser une rivière, un scorpion demanda à une grenouille:

    “Prends-moi sur ton dos et fais-moi traverser.

    - Que je te prenne sur mon dos, tu n'y penses pas. Pour que tu me piques !

    - Ne sois pas stupide ! Si je te pique, tu vas couler et je vais me noyer avec toi.”

    Après de longs échanges d'arguments, le scorpion se montra si persuasif que la grenouille se rendit à l'évidence. Le scorpion ne pouvait se montrer aussi insensé. La grenouille le chargea sur son dos et commença la traversée. Parvenue au milieu de la rivière, elle ressentit une vive douleur et, avant de perdre connaissance, lui cria:

    “Qu'as-tu fait ? Tu vas mourir avec moi.

    - Je le sais, mais je n'y peux rien. C'est dans ma nature.”

    Et les deux animaux disparurent dans les eaux.

    Je l'aime bien cette fable, et voilà ce qui arrivera à l'Afrique, aux Arabes et aux Musulmans s'ils acceptent de porter des islamistes sur leur dos. D'ailleurs, il existe une autre fable avec un scorpion et un islamiste.

    Désireux de traverser le désert, un islamiste demanda à un scorpion de le porter sur son dos. Seulement, voilà, le scorpion est un arachnide méfiant. Il se laissa toutefois embobiner, mais, en plein milieu du désert, l'islamiste se fit sauter avec le scorpion. Et le scorpion de se récrier en agonisant : mais, tu es un imbécile, nous sommes morts tous les deux. L'islamiste lui répond alors dans un dernier souffle : Allah akbar, c'est ma nature.

  • Palestine : l'Europe paye mais on ne lui demande pas son avis !

    Une fois de plus, comme en 2001 et 2002, c'est l'Europe qui va payer la plus large partie de la reconstruction à Gaza, après la guerre de trois semaines qui a opposé le Hamas et Israël.

    Ce qui commence à devenir énervant, c'est que tout le monde est d'accord pour que l'Europe paye, à commencer par le Hamas, mais en revanche, quand elle fait des recommandations (réouverture de Gaza, reconnaissance d'Israël par le Hamas) là, il n'y a plus personne.

    Je trouve que cela commence à bien faire que nous, Européens, soyons régulièrement mis à contribution, mais que ce soit Téhéran, Damas, voire les Madrasas du Pakistan qui dictent la politique de la bande de Gaza alors qu'ils ne livrent, au mieux, que des armements.

    Il me semble que l'Europe devrait commencer à hausser le ton envers les deux parties. Il est vrai qu'Israël ne reçoit pas d'aide directe de l'Europe, contrairement aux Palestiniens. Cela ne facilite pas les choses.

    Il n'en reste pas moins que l'Europe devrait revoir les conditions de son aide à la Palestine, compte-tenu de son statut de premier donateur et dispensateur d'aide. Ceci ne signifie pas qu'il faut réduire les aides, mais exiger dans les négociations le poids qui revient de droit à l'Europe.

    Toutefois, il faut ajouter que ce sont les USA qui aident le plus Israël avec une aide militaire énorme et des garanties financières ad hoc. L'Europe et les USA devraient essayer de s'entendre pour convaincre définitivement les représentants politiques des deux états d'adopter un consensus une bonne fois pour toutes. A vrai dire, le nouveau pouvoir israélien commence très mal, puisqu'il est question d'accroître le poids des colonies en Cisjordanie. Si Israël veut ouvrir un autre front en Cisjordanie, cette fois, il n'a qu'à continuer comme ça...

  • La lourde tâche de Tzipi Livni

    Kadima a gagné, et je ne peux que m'en réjouir tant ce parti et Tzipi Livni avait mes faveurs à titre personnel. Kadima a réussi là-bas ce que nous espérons faire en France avec le MoDem.

    Mais maintenant, il va falloir s'atteler à la tâche. Tzipi Livni doit se rappeler qu'elle doit son score aux voix de gauche. Il faut qu'elle rassemble les modérés du Likoud et ce qui reste des travaillistes, et dynamite ainsi le paysage politique israélien. Là-bas, il faut former un grand parti démocrate et...faire la paix avec les Palestiniens une bonne fois pour toutes.

    Il ne faut pas qu'Israël tombe entre les mains de la droite dure et de la droite extrême et populiste. Des guerres sans fin se prépareraient sinon au Proche-Orient. Je ne parle même pas du programme économique des deux droites en question...

  • Palestine, Israël, les c...sont presque partout !

    En fait, je finis par me poser la question. Je ne comprends pas : soit le Hamas ne contrôle pas ses groupuscules extrémistes, soit sa direction en tient une couche en matière de bêtise crasse.

    Je ne comprends pas cet entêtement à vouloir balancer quelques roquettes pour se prendre en retour un déluge de bombes sur la tronche. Je sais que ce mouvement cultive un goût immodéré pour le martyr (surtout celui des populations civiles, à vrai dire) mais là, c'est pathologique.

    D'aucuns me répondront qu'ils exigent une réouverture des voies commerciales de Gaza et que cette exigence n'est pas négociable. Chaque fois qu'Israël a rouvert le moindre chemin, la priorité du Hamas a été d'acheter des armes, en aucun cas de favoriser le développement économique de la bande de Gaza.Pire, en fait : chaque fois qu'Israël a rouvert ses portes, il y a eu une recrudescence d'attentats-suicides.

    Ce qui me fait ricaner comme raisonnement, et que je lis souvent sur la Toile, c'est que le Hamas est capable de respecter une trêve puisqu'il n'y a plus eu d'attentats-suicides depuis 2003. J'adore ce genre de raisonnements qui déduit la cause de l'effet. J'ai une autre explication : le blocus d'Israël et l'efficacité de ses services secrets ont bloqué la plupart des attaques.

    J'ai même encore une autre explication, dès lors qu'on valide la justification de la cause par l'effet : l'homme invisible se promène le long de la frontière et intercepte tous les terroristes. Ben oui, la preuve, c'est qu'il n'y a plus eu d'attentats-suicide en Israël depuis 2003 (environ).

    Cela dit, ce qui est triste, c'est qu'il y a au moins aussi c... que le Hamas en face : cela s'appelle le Likoud, malheureusement, cela a le vent en poupe et en plus cela a un sinistre individu à sa tête.

    Je n'aime pas le Hamas, mais je considère, comme pas mal d'Européens, qu'il est un partenaire incontournable dans les négociations. Je n'ai en revanche pas le stupide oeil de Chimène pour Rodrigue de l'intelligentsia française envers ce mouvement qui n'a rien d'angélique.

    Le drame, en Israël, à l'heure actuelle, c'est que l'extrême-droite progresse toujours plus, et qu'une coalition Likoud-extrême-droite va finir par devenir une possibilité au train où vont les choses.

    Tout cela arrange le Hamas : avoir un gouvernement brutal en face va lui permettre de générer encore plus de martyrs. Plus généralement, entre extrémistes religieux et vraisfaucons on a toujours constaté des convergences d'intérêt. Comme l'a très bien montré Bani Sadr en son temps, en Iran, au début de la Révolution, on sait, désormais, qu'il y a eu entente entre les plus ultras des Républicains aux USA et les Mollah les plus réactionnaires. En France, il y avait au début des années 90 des convergences claires entre le FIS en Algérie et le FN. Eh bien en Israël, c'est le Hamas et l'aile droite du Likoud en compagnie d'Israël Beitenou qui bavent de joie à chaque roquette, chacun escomptant ainsi engranger des bénéfices électoraux.

    L'espoir d'une coalition Kadima/Parti travailliste majoritaire à elle seule s'amenuise. Et au passage, l'expédition de Gaza occulte tout autre débat en Israël, notamment sur les conséquences de la crise économique et les solutions proposées par les différents partis. Et pourtant, ça va sérieusement se gâter. A partir de 2009, donc dès maintenant, les USA interrompent définitivement totalement leur aide économique à Israël. Israël va toutefois encore disposer d'une garantie américaine pour d'éventuels emprunts. Encore un état qui risque de vouloir lever des capitaux sur des marchés financiers probablement saturés d'ici la fin de l'année.

    Pas une voix, dans la classe politique israélienne pour évoquer ce douleureux et vrai problème...La Banque d'Israël a beau tenter de baisser ses taux, d'autres d'états bien plus puissants ont essayé avant elle et ça ne marche pas...

    Enfin, il y a au moins une chose qu'ils ont compris mieux que nous les Israéliens, c'est qu'il faut changer de source énergétique une bonne fois pour toutes en ces temps troublés. Et nous, en France, pendant ce temps, on subventionne allègrement le diesel...

  • Autres Leçons de Gaza

    Je viens de découvrir le blog personnel d'un des éditorialistes du Figaro, Pierre Rousselin. Il vient d'intituler l'un de ses derniers billets "Leçons de Gaza". Je trouve son analyse, tout à fait exempte de manichéisme, particulièrement intéressante. Je le rejoins sur la plupart de ses conclusions. Je voudrais toutefois ajouter quelques éléments. Il est vraisemblable que l'expédition en terre gazaouie n'est pas seulement le fruit de l'exaspération israélienne. La classe politique au pouvoir voulait obtenir absolument un résultat avant les élections. Soit le Hamas s'abstenait de lancer des roquettes, soit le gouvernement israélien montrait sa détermination à protéger son territoire.

    Ehud Barrack, et probablement Tzipi Livni, et même Ehud Olmert, sont ainsi remontés en flèche dans les sondages. Ceci pourrait présager de bons scores électoraux aux prochaines législatives. Il n'est pas inenvisageable qu'Israël montre alors un tout autre visage, une fois les impératifs intérieurs passés, et se montre bien plus ouvert à la négociation avec  le Hamas.

    Ehud Barrack est l'homme politique israélien qui est allé le plus loin dans les concessions envisagées vis-à-vis à des Palestiniens. Tout le monde l'a oublié, et on ne lui rend pas justice, mais il était prêt à discuter du statut de Jérusalem. Seul le Meretz qui n'a jamais exercé le pouvoir a envisagé de telles concessions, mais jamais aucun des partis de gouvernement.

    Tzipi Livni est une diplomate habile. Capable d'une détermination totale, elle a été aussi la première à faire la distinction entre les cibles militaires et les cibles civiles. Si le Hamas n'avait pas eu l'imbécilité de s'en prendre aux civils israéliens, Gaza n'en serait sans doute pas là où elle est à l'heure actuelle.

    Ce qui compte, c'est que sur le fond, ces deux personnages sont capables de discuter. En même temps, quoi que l'on pense du Hamas, en acceptant de jouer le jeu démocratique palestinien (à vrai dire bien balbutiant) et d'exercer des responsabilités politiques et administratives, le Hamas s'est placé dans une position où il devra choisir. On a vu les militants du Hamas omni-présents sur le terrain après le cessez-le-feu, mais je ne suis pas sûr que le peuple palestinien de Gaza soit enchanté de ses choix stratégiques.

    Notamment, la fanfaronnade du Hamas pourrait lui coûter cher dans de futures élections législatives : le Hamas déclare que 48 de ses combattants seulement sont morts. Or, il y a eu 1350 victimes lors de cette guerre. Faut-il en conclure qu'après avoir sciemment exposé ses concitoyens, le Hamas a caché et protégé en priorité les mêmes qui avaient déclenché la tempête, laissant les civils sans aide en proie aux pires difficultés ?

    L'accusation de "planqués" pourrait lui revenir au visage comme un boomerang et si j'étais membre du Fatah, je ne manquerai pas de le leur jeter à la figure.

    Au final, il y aura des négociations en Palestine, parce que c'est le sens de l'Histoire et que c'est inéluctable, à terme. Une fois les esprits apaisés, on peut espérer que la diplomatie reprenne ses droits.

  • UNRWA et Hamas

    Je me méfie souvent des envolées grandiloquentes contre Israël, et notamment, j'ai beaucoup de mal à croire que Tsahal ait frappé un bâtiment de l'ONU sans motifs sérieux. Israël avait déclaré avoir frappé une école gérée par l'UNRWA parce que des combattants du Hamas y étaient et que des tirs avaient visé ses unités à partir de cette école.

    Or, je viens de trouver cette très intéressante information sur le blog de LOmiG qui tend à confirmer mes propres soupçons : Interviewé par une chaîne de télévision canadienne, Peter Hansen, le chef de l’UNRWA, l’agence onusienne d’aide aux réfugiés palestiniens, a déclaré : « Je suis sûr qu’il y a des membres du Hamas parmi les salariés de l’UNRWA, et je ne considère pas cela comme un crime ».

    Le problème, c'est qu'en lisant l'article qui date de 2004, comme l'observe LOmiG, les décisions d'Israël s'éclaient d'un jour nouveau. Voilà ce que l'on y trouvait entre autres :

    Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan va enquêter sur les accusations israéliennes concernant l'utilisation par les Palestiniens d'ambulances de l'UNRWA pour transporter des missiles al Qassam. Peter Hansen, le directeur général de l'UNRWA, a pour sa part nié ces accusations, et un responsable des Nations unies a déclaré qu'il n'y avait pas de raison qu'Annan doute de leur sincérité.

    Hansen a affirmé : « Je suis persuadé que des membres du Hamas travaillent à l'UNRWA, et je ne considère pas cela comme mauvais ». Hansen a fait ces déclarations à l'occasion d'une rencontre avec la chaîne de télévision britannique CBC, ajoutant que « le Hamas est également un mouvement politique, et que tous ses activistes n'étaient pas des terroristes ».

    Quelques jours plus tôt, l'armée israélienne avait photographié une ambulance appartenant manifestement à l'UNRWA et transportant quelque chose que l'armée a prétendu être un missile al Qassam. Israël a demandé aux Nations unies de limoger Hansen à la suite de ses déclarations.

    Il a par ailleurs réfuté les allégations de l'armée, affirmant qu'une simple investigation suffirait à prouver que ce qui avait mis dans l'ambulance n'était autre qu'une civière. Selon lui, les accusations de l'armée sont de nature provocatrice. « Peut-être les soldats qui croiront ce que dit l'armée israélienne éprouveront-ils dorénavant de la peur à chaque passage aux barrages d'une ambulance de l'UNRWA, et l'on ne peut prévoir l'étendue du péril auquel sera exposée la vie de nos équipes médicales ».

    Le gouvernement canadien, qui contribue à l'UNRWA à hauteur de 10 millions de dollars, a pour sa part annoncé à la suite de la rencontre télévisée avec Hansen, qu'il demanderait des éclaircissements à ce dernier et aux Nations unies. Le ministre canadien des Affaires étrangères a fait savoir que son gouvernement était extrêmement inquiet du fait des déclarations de Hansen.

    Tiens donc. J'attends la suite avec intérêt...

  • Cessez-le feu à Gaza, François Bayrou salue le rôle de l'Égypte

    François Bayrou juge que la mobilisation diplomatique de cinq pays européens, dimanche au Proche-Orient, dont la France s'est attribuée la paternité, relevait beaucoup de la "communication" et de la "mise en scène". "On a parfois l'impression que l'on sacrifie beaucoup à la mise en scène", estime-t-il au lendemain du déplacement à Charm el-Cheikh (Egypte) et à Jérusalem (Israël) de cinq chefs d'Etat ou de gouvernement européens, dont Nicolas Sarkozy, après 22 jours d'offensive israélienne dans la bande de Gaza.

    "A l'évidence, c'est l'Egype qui a joué le rôle clé pour qui le calendrier était conçu pour que tout soit achevé avant l'investiture de Barack Obama. Il faut donc éviter de confondre ce qui est essentiel, avec ce qui est communication", a-t-il jugé. "J'imagine que le silence de Barack Obama pendant cette séquence de conflit doit s'accompagner d'une ébauche d'intervention diplomatique tacitement acceptée, en tout cas par Israël, dès les premiers jours de la nouvelle administration", a-t-il ajouté.
    François Bayrou s'est félicité de l'acceptation du cessez-le-feu par Israël et le Hamas et du début de retrait des troupes israéliennes de Gaza, "un signe d'espoir pour les populations qui n'en pouvaient plus d'être prises au piège et de voir la guerre s'abattre sur elles".
    Il a jugé que les conséquences diplomatiques sont très importantes : "paradoxalement, la guerre a fait du Hamas un interlocuteur, alors que jusqu'à maintenant la ligne était de l'ignorer".
    Selon François Bayrou, il faut réfléchir à la manière dont on peut, dans cette situation tragique, trouver un équilibre politique qui fasse que les Palestiniens modérés, qui étaient dans une démarche de paix et de construction politique ne soient pas marginalisés.

  • Gaza, ce qui va changer...

    Je n'ai pas la même grille de lecture que la plupart des commentateurs sur les évènements de Gaza. Je pense qu'Israël va gagner son pari à double titre. D'une part, parce qu'il va neutraliser l'appareil militaire du Hamas pour fort longtemps, et d'autre part, qu'il va générer une véritable révolution dans la stratégie militaire, parce qu'il va démontrer qu'une armée régulière peut venir à bout d'une guérilla en territoire hostile. Ce-faisant, nul doute que sa possible victoire aura des conséquences inattendues sur la manière dont toutes les armées du monde envisagent la lutte armée contre des guérillas adossées à des populations ou des zones hostiles.

    Ce qui me frappe, dans cette guerre, c'est le très faible nombre de soldats israéliens blessés ou tués et la non moins faible quantité de matériel militaire israélien endommagée. Du côté palestinien, les pertes sont évidemment lourdes, mais, au regard de combats dans une zone aussi dense, bien moindres que ce que l'on aurait pu attendre de l'engagement d'une armée conventionnelle  sur un espace aussi resserré avec des ennemis cachés dans les populations civiles.

    Il est très probable qu'Israël ait tiré des leçons de son retentissant échec contre le Hezbollah. Israël, à mon avis, comme je l'ai déjà dit, n'a jamais eu comme but de détruire le Hamas, mais de le contraindre à négocier en lui infligeant des pertes massives.

    Les dernières déclarations de Khaled Mechaal prévenant que le Hamas allait passer par des moments difficiles et se déclarant enfin prêt à signer une trêve d'un an à certaines conditions sont révélatrices. Le Hamas déclare être prêt à signer un cessez-le-feu, pas une reddition. Une analyse sémantique des propos tenus par ce mouvement montre qu'il a sérieusement baissé un ton.

    Israël pourrait être tenté de pousser son avantage. Les services de renseignement ont certainement repéré les rampes de lancement des roquettes, les tunnels où sont cachées les armes et la position de plusieurs leaders du Hamas. D'ailleurs plusieurs responsables de haut rang ont perdu la vie dans les combats.

    L'impact des armes DIME que j'ai évoquées ici, du renseignement et de la préparation aura été déterminant. L'article a d'ailleurs été repris sur AgoraVox, ce qui m'amène à une autre réflexion : sur Gaza, il est impossible, particulièrement sur AgoraVox mais pas seulement, d'avoir des échanges construits sans devoir affronter une meute de gauchistes, trottskistes,alter-mondialistes,islamo-gauchistes et islamistes enragés. J'ai renoncé à publier toute réponse sur AgoraVox en raison des réactions épidermiques qui s'y produisaient.

    A vrai dire, l'anti-sionisme régulièrement invoqué par les parties en présence sert souvent de voile pudique à un anti-sémitisme bien plus profondément ancré dans les esprits. Si je peux encore comprendre le raisonnement des populations d'origine arabe ou de religion musulmane qui prennent parti pour le Hamas, pour les autres, on comprend qu'ils se retiennent pour ne pas hurler à pleins poumons leur haine du Juif.

    Du côté des populations musulmanes, il n'y a pas d'anti-sémitisme enraciné, mais un anti-sémitisme cristallisé par le problème de la Palestine. Cet anti-sémitisme-là date de 1920 au plus, plus exactement, de la résolution Balfour et ne va pas au-delà. Pendant des siècles Juifs et Musulmans ont vécu en harmonie.

    Il en va tout autrement des "Gaulois" et plus généralement Européens d'origine : l'Europe cultive depuis des siècles cet anti-sémitisme-là, dont le point d'orgue le plus terrifiant a été la Shoah. Les Gauchistes et Communistes ont recyclé ce sentiment-là en le couvrant du nom plus respectable d'anti-sionisme. Mais la réalité point le nez chaque fois qu'ils essaient de la baillonner. Je ne parle évidemment même pas des voix d'extrême-droite qui viennent se mêler à l'extrême-gauche dans un beuglement commun chaque fois qu'il s'agit d'Israël.

    D'une certaine manière, si les Palestiniens devaient en vouloir à un peuple sur le fond, ce n'est pas aux Israéliens qu'il faudrait s'en prendre, mais aux Européens. Ce sont les Européens, par leurs pogroms et leur rejet des populations juives qui cherchaient à s'assimiler au XIXème siècle qui ont provoqué un désir de retour sur la terre de leurs ancêtres chez ces mêmes populations.

  • Marielle de Sarnez réagit à la situation à Gaza

    Marielle de Sarnez, euro-députée PDE-ADLE et vice-présidente du MoDem est intervenue sur la situation à Gaza au Parlement Européen.

    Sarnez.jpgNous avons tous une part de responsabilité dans ce qui se passe aujourd'hui au Proche-Orient. Nous, l'Europe et nous, la Communauté internationale.
    Nous avons laissé se dégrader la situation. Nous avons laissé faire quand la sécurité d'Israël était menacée. Et nous avons laissé faire quand le blocus rendait la vie à Gaza absolument impossible.
    Aujourd'hui c'est le 19e jour de guerre. 985 morts dont 292 enfants.
    Des milliers de blessés, dont certains attendent encore d'être évacués. Des dizaines de milliers de réfugiés qui n'ont plus de maison et qui ne savent où aller.
    C'est une situation humanitaire de plus en plus dégradée : 700 000 Gazawi qui n'ont plus d'électricité, un tiers des habitants n'ont plus d'eau et plus de gaz. Cela fait trois semaines que ça dure, Cela fait 3 semaines qu'ils vivent ou plutôt qu'ils s'efforcent de survivre.
    Il y a trop de souffrance, trop de malheurs
    Il faut que ça cesse, que ça s'arrête maintenant.
    Et notre responsabilité à nous Européens, elle est de n'être complaisant à l'égard de personne.
    Notre responsabilité, à nous Européens, elle est de faire pression sur les 2 parties, pour qu'elles acceptent enfin de négocier.
    C'est une question de jours, peut-être même d'heures, avant que l'irréparable d'une offensive terrestre ne soit commis, en particulier à Gaza- ville.
    Il faut garantir à Israël sa sécurité et il faut garantir au peuple de Gaza qu'il pourra vivre demain dans la paix.
    Il faut le contrôle des frontières, il faut la levée du blocus.
    Et nous le savons tous ici, pour obtenir cet accord il faudrait que l'Union européenne, les Etats-Unis et les pays arabes qui se réunissent après-demain, parlent tous d'une même voix.
    Et je veux vous dire mon intime conviction avant de conclure : ce n'est pas la guerre qu'il s'agit de gagner, c'est la paix.