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  • Ne coincez pas M.Abbas, Monsieur Netanyahu !

    Bon, précaution oratoire : tas d'alter-mondialistes anti-sionistes, pro-palestiniens, passez votre chemin, je n'en ai rien à f.... de vos délires anti-sémites qui ne s'assument pas. Cela étant dit, passons aux choses sérieuses.

    Xerbias se demande, ce matin, avec une synthèse fort intéressante de la situation, qui veut la paix en Palestine et en Israël à l'heure actuelle. Personnellement, je pense qu'il existe une majorité dans les deux pays pour la vouloir cette paix, d'ailleurs, un sondage indiquait que 54% des Palestiniens étaient favorables à une reprise des pourparlers, même s'ils jugeaient qu'ils n'apporteraient rien.

    Malheureusement Netanyahu  leur a confirmé ce sentiment sur un plateau. Il a laissé expirer le moratoire sur la reprise de la construction en Cisjordanie. Tiens, ce type-là me rappelle quelqu'un en France. Il est près à jouer sur toutes les cordes pour reconduire son pouvoir personnel. C'est vraiment une erreur lourde, parce qu'il place Abbas dans une position impossible. Maintenant, s'il veut jouer la carte du Hamas, il joue avec le feu. Personne n'a intérêt à voir ce mouvement gagner en importance. Mais peut-être Netanyahu préfère-t-il avoir un jour à négocier avec l'Iran d'Ahmadinejad, qui tire les ficelles du Hamas ?

    Il fait ainsi courir un risque majeur à la sécurité d'Israël, et, la crainte que j'ai, c'est que les Israéliens, subjugués par ses déclarations guerrières, se laissent avoir.

    Netanyahu disposait pourtant de l'appui de Kadima (le parti centriste israélien de Tzipi Livni) sur le plan  d'Hilary Clinton :

    Kadima soutient la formule de compromis, présentée par Hillary Clinton au président palestinien Mahmoud Abbas et au Premier ministre israélien, qui laisse entrevoir un retrait israélien d’une partie substantielle de la Cisjordanie, la remise en liberté immédiate de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens, en contrepartie de l’accord tacite de l’Autorité palestinienne à une reprise limitée de la construction dans les grosses colonies. Par ailleurs, Israël s’engagerait à discuter en priorité du tracé des frontières de l’État palestinien. De cette manière, toute concession palestinienne s’intégrerait dans le cadre plus large d’une mise en forme de la Palestine.

    Et pourtant, pour répondre à Xerbias, je pense que tout espoir n'est pas perdu. En bon libéral que je suis, je tends à considérer que le commerce et les échanges sont toujours un prélude à la paix. Or, Abbas en étant ferme sur la sécurité des Israéliens et face à la vindicte du Hamas, a permis une pacification suffisante de la Cisjordanie pour qu'elle opère un véritable décollage économique ! Elle bénéficie à plein de l'aide internationale, avec une croissance de 8% en 2009 ! On construit à tour de bras à Ramallah, et la ville devient aussi animée, ou presque, que Tel Aviv, en dépit des normes imposées par Israël. 

    Salam Fayyad, le premier ministre, poursuit une politique astucieuse avec l'intention de créer une situation de fait : une élite commerciale, prête à prendre les commandes d'un futur État devenu indispensable au business local. Je recommande vivement un article du magazine Jeune Afrique sur cet économiste visionnaire, fermement décidé à obtenir la création d'un état pour son pays. Son tout petit parti est une troisième voie (tiens tiens...) entre le Hamas et le Fatah. 2 députés, seulement, pour l'instant, mais 42% des Palestiniens sont satisfaits de son action, ce qui est phénoménal si l'on considère les scores de popularité habituels de la classe politique là-bas qui tournent autour de quelques pour cent...

    Tout espoir n'est pas perdu pour la Palestine, et je fais le pari que Salam Fayyad saura réduire l'intransigeance israélienne bien mieux que les attentats terroristes du Hamas dont la terre va progressivement s'appauvrir...

  • Permis de construire en Israël...

    Intéressant de lire cet article de l'Express puis ce billet de Manuel, l'un des trois bills : édifiant. L'Express de contente de s'en prendre aux vilains Israéliens qui font péter les maisons des gentils Palestiniens. Seulement voilà, Manuel qui a creusé autrement plus sérieusement le sujet que l'Express et même que le journaliste de l'agence Reuters a essayé de comprendre pourquoi la famille arabe citée n'avait pu obtenir le fameux permis de construire de sa maison (bâtie donc sans permis) puisque le communiqué de l'agence de presse se contentait de préciser laconiquement que ce permis était impossible à obtenir pour une famille arabe à Jérusalem.

    La réalité, comme le dit Manuel, c'est qu'Israël est un pays de droit, et que là-bas, la construction est soumise à des normes. Depuis 1992, chaque nouvelle construction doit comporter un abri anti-aérien, ce que l'on comprend, puisqu'il faut le rappeler, Israël est un état en guerre avec plusieurs autres pays. Mais cet abri n'est pas pris en charge par l'état ; celui qui construit sa maison doit le payer cash.

    De nombreuses familles arabes ont passé outre cette obligation légale. En réalité, Israël ne détruit pas chaque demeure non-conforme, parce que s'il procédait ainsi, il opérerait des destructions massives ! Mais dans une zone litigieuse, l'état hébreu applique strictement le droit.

    Rien que de normal, en France, pays en paix, on ne fait pas autrement.

    Je l'ai déjà dit, dès qu'il s'agit d'Israël, il y a une désinformation de folie tant dans la presse traditionnelle que sur la Toile, et souvent, malheureusement, jusque dans les renseignements fournis par les ONG, si bien qu'il faut se creuser la cervelle et chercher avec ténacité pour parvenir à rassembler les pièces du puzzle et reconstituer ainsi la vérité des faits...

  • Fadlallah, leader du Hezbollah mais homme droit et sensible

    J'avoue éprouver des sentiments contradictoires à propos de Mohamed Hussein Fadlallah, le leader spirituel du Hezbollah. D'un côté, je n'aime pas ce mouvement politique pour le tort qu'il cause au Liban, et également pour la haine farouche qu'il voue à Israël. Mais de l'autre, Fadlallah a été un grand chef spirituel, modéré voire progressiste dans le domaine sociétal.

    Il a condamné les attentats de septembre 2001, s'est opposé aux attentats suicide au sein de son mouvement, et fait preuve de beaucoup de courage sur la condition de la femme, récusant toute forme de domination masculine et réprouvant clairement les violences faites aux femmes en terre d'Islam ; plus que cela en fait : concédant aux femmes le droit de répondre à la violence physique par la violence physique ! On faillit s'en étouffer de rage à l'Université Al-Azar ! Dans une mise au point postérieure, il précise que le mariage n'est pas l'expression d'un droit de propriété de l'homme sur la femme mais d'un contrat dont les règles fondamentales sont fixées par un verset du Coran (d'abord une gestion financière commune d'un logis, si j'ai bien compris). Mieux encore : il avait édicté une fatwa en 2008 pour engager les Libanais à respecter les domestiques étrangères. Il a dit un jour qu'il avait été sauvé d'un attentat par la présence d'une femme qui insistait pour lui demander conseil. Il le leur a bien rendu...

    A côté de cela, l'homme est un grand poète, rompu à la rhétorique et aux exercices littéraires les plus fins, amateur expert de littérature.

    J'ai dit qu'il était le leader spirituel du Hezbollah, mais en fait il s'en défendait, et ce mouvement politique ne l'a jamais clairement admis. J'ai cru comprendre aussi qu'au fil du temps, il éprouvé de plus en plus d'agacement devant la main mise progressive de l'Iran sur le Hezbollah (Manifestement, il avait quelques difficultés avec le concept de Guide Suprême toujours en vigueur, d'ailleurs, au sein de la République islamique).

    Sa mort est assurément une grande perte pour l'Islam et pour les Shi'ites. In fine, si diplomatiquement, comme tous les cadres du Hezbollah, on peut juger son action catastrophique (la lutte armée à outrance contre Israël a eu un coût désastreux pour le Liban), humainement, il a joué un rôle majeur pour sa communauté.

  • Le ciment de Gaza, Israël et la flotille...

    Je vais encore en ajouter une couche sur la flotille de Gaza, mais je suis tellement exaspéré par la désinformation galopante qui touche cette affaire que c'est une nécessité. J'entendais ce midi sur France-Info un long plaidoyer pour la fameuse flotille soit-disant humanitaire ; et l'individu qui témoignait précisait qu'il y avait à Gaza pléthore de bâtisses non finies ou pas reconstruites en raison de la pénurie de ciment. Du ciment, on a appris qu'Israël en contrôlait étroitement l'importation à Gaza. Avec ce reportage, le bon peuple ne va pas manquer de se dire que ces "salauds" d'Israéliens affament le petit peuple palestinien et font tout pour lui rendre la vie dure. Personne ne va se demander pourquoi, évidemment, Israël porte tant d'attention à un matériau de construction. Eh bien j'ai eu la curiosité de le savoir, et c'est Manu d'Avec nos gueules qui le dévoile : le ciment en question est réquisitionné par le Hamas dès qu'il arrive, et utilisé alors pour étayer les tunnels. Non les tunnels de contrebande pour le marché noir, mais ceux qui servent à faire transiter de l'armement...

    Un second navire fait route vers Gaza, avec l'unique et même obsession : forcer le blocus de Gaza. Pas délivrer de l'aide humanitaire, qu'on se le dise bien, mais forcer ce blocus. Le Ministère des Affaires étrangères israélien a donc communiqué et voici son message :

    Message de Yossi Gal,
    Directeur général du Ministère des affaires étrangères israélien, relatif au navire Rachel Corie en route vers Gaza


    Nous n'avons aucune envie de confrontation. Nous n'avons aucune envie d'aborder ce navire. Si le navire décide d'arrimer au port d'Ashdod, nous assurerons alors son arrivée dans la sécurité et ne l'aborderons pas.
    Israël est préparé à recevoir le navire et à décharger ses contenus.
    Après une inspection afin de vérifier qu'aucunes armes ni matériels de guerre ne sont à bord, nous sommes préparés à livrer tous les biens à Gaza.
    Les membres d'une représentation populaire à bord et les ONG impliquées pourront accompagner les biens aux points de passage.
    Nous travaillerons avec l'ONU et les organisations internationales pour assurer que tous les biens sont utilisés au profit des habitants de Gaza
    .

    Tiens, je viens de prendre connaissance de cette information via une commentatrice du blogue :

    "18h10
    Le 7e bateau approche de Gaza
    Le cargo Rachel Corrie, affrété par une organisation irlandaise pour acheminer de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, se rapproche de la zone où a eu lieu l'assaut israélien lundi contre le reste de la "flottille de la liberté". Il devrait arriver dans ce secteur d'ici samedi. 

    La quinzaine de militants pro-palestiniens à bord, dont Mairead Maguire, prix Nobel de la paix 1976, ont redit leur intention de forcer le blocus, tout en précisant qu'ils n'opposeraient aucune résistance en cas d'attaque des commandos israéliens. Ils ont également estimé acceptable l'éventualité que le cargo soit contrôlé par les Nations unies ou par un organisme indépendant pour vérifier qu'il ne transporte aucun matériel dangereux.

    Le MV Rachel Corrie faisait à l'origine partie de la flottille arraisonnée lundi matin. Mais, en raison d'un problème technique et de sa lenteur, il a mis beaucoup plus de temps pour arriver en vue de Gaza.
    "
    http://lci.tf1.fr/filnews/monde/le-7e-bateau-approche-de-gaza-5870154.html

    Voyons, si les protagonistes de cette histoire sont vraiment honnêtes, il devrait être possible de converger, non ? Il va, évidemment, de soi, que ce n'est pas l'ONU de décider ce qui peut entrer ou non dans les eaux territoriales d'Israël, mais en revanche, contrôler ce qui est convoyé et également son emploi, ça peut être intéressant ; à condition de ne pas faire les innocents en refusant d'admettre qu'un produit aussi anodin que du soda est susceptible d'entrer dans la composition d'un explosif, évidemment... Et puis, au fait, il faut qu'il y ait des partenaires pour négocier ; très intéressant de découvrir qui se trouvait vraiment dans la flotille de Gaza...C'était la flotille des Frères Musulmans, en somme, organisation radicale connue pour sa proximité avec les éléments les plus fanatiques et douteux de l'Islam...

  • A quoi joue Erdogan ?

    Je ne suis pas très loin de penser comme Manu et voulait d'ailleurs publier un billet en ce sens ce matin. Il y a un jeu très trouble de la Turquie dans l'affaire de la flotille de Gaza. Dans l'absolu, je n'avais jusqu'ici pas une trop mauvaise opinion d'Erdogan. Si je le trouve démagogue et populiste sur la scène internationale, à l'intérieur de la Turquie, l'économie décolle, les libertés civiles et politiques (à ce qu'il m'a semblé) progressent, la parole se libère. Sans lui donner un blanc-seing, et contre toute attente, force est de reconnaître que la venue de l'AKP a plutôt constitué un progrès pour les Turcs et les minorités en Turquie.

    Mais à l'extérieur, moi qui suis l'un des rares Français favorables à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, je suis en train de raviser mon jugement. Parce qu'in fine, toute cette flotille, elle venait d'où ? De Turquie ! Le gouvernement turc connaissait parfaitement la destination et les véritables buts de l'IHH. Il connaissait ses liens avec le Hamas et savait que les six navires empruntaient précisément la route qui avait précédemment servi à livrer des armes au  Hamas.

    Je n'aime pas du tout les méthodes du Hamas. Je n'aime pas l'absence de respect pour la vie humaine de ce mouvement, et je n'aime pas son idéologie intégriste. Mais force est aussi de lui reconnaître qu'il n'a jamais cherché à exporter ce conflit en dehors de la Palestine ou d'Israël, et qu'ensuite, qu'il cherche à se fournir des armes, est, si je puis dire, de bonne guerre.

    Bref, ce n'est pas le Hamas en soi qu'il faut accuser. Le Hamas estime faire de la résistance (avec des méthodes dégueulasses, néanmoins) et il essaie de se procurer du matériel militaire en conséquence. Rien que de normal. Non, le fond du problème, c'est l'attitude de la Turquie qui le sait et laisse faire.

    L'AKP est un parti islamiste. Chassez le naturel, il revient au galop, c'est plus fort que lui. L'exercice du pouvoir l'a démocratisé, mais le vieux fond intégriste ressurgit au premier appât.

    Qu'aurait fait l'Europe si la Turquie eût été membre de l'Union ? Nous autres, Européens, aurions été dans de beaux draps, placés dans une situation inconfortable et mis devant le fait accompli !

    Erdogan a tout faux. Ses manoeuvres auront finalement enfoncé la crédibilité de la Turquie, et, comme on finira bien par parler du rôle de ce pays, mis en porte à faux ceux qui sont favorables à son intégration en Europe (du coup, je ne sais plus si j'en suis...).

  • Flotille de Gaza, réaction de Marielle de Sarnez

    Je voudrais m'assurer d'éviter tout quiproquo. Les deux derniers billets que j'ai publiés sur la flotille de Gaza représentent mon opinion personnelle, et non celle du MoDem. Je relève toutefois que dans la sphère politique, Marielle de Sarnez qui s'est exprimée, a fait preuve de mesure en évitant de stigmatiser frontalement les acteurs de ce drame. Parménide, lecteur occasionnel de ce blogue, me signale l'entretien que Marielle de Sarnez a donné au site Oumma.com. Par souci d'équité, je reproduis donc le communiqué de Marielle.

    Suite à l'attaque israélienne des navires humanitaires destinés à la bande de Gaza, Marielle de Sarnez, députée européenne et vice-présidente du Mouvement Démocrate, a réagi  lundi sur la radio RCF. 

    Elle a jugé cet acte "terrible", et comme "une tragédie qui s'ajoute à celles qui ont lieu depuis 62 ans". 

    Marielle de Sarnez a rappelé que "ces bateaux transportaient de l'aide humanitaire pour reconstruire Gaza", ajoutant que la marine israélienne aurait dû faire son travail en amont pour laisser passer" ces navires.

    Marielle de Sarnez a aussi réclamé à nouveau la levée immédiate du blocus de la bande de Gaza par Israël, car selon elle "ce n'est pas une issue". 

    "Le peuple de Gaza veut vivre, exporter ses produits, faire grandir et éduquer ses enfants. Les Etats-Unis, L'Union européenne, les 27 Etats membres, doivent réagir" a encore ajouté Marielle de Sarnez, rappelant que "seulement deux ministres des affaires étrangères des 27 Etats membres sont venus à Gaza". 

    "Si on n'intervient pas maintenant, on n'interviendra jamais" affirme ainsi Marielle de Sarnez. 

    Rappelant qu'elle s'est déplacée dans les Territoires palestiniens et notamment à Gaza, Marielle de Sarnez a rappelé que "les Palestiniens veulent un Etat et un avenir". 

    "Cela a duré 62 ans et cela a trop duré !", a-t-elle conclu.

  • Gentils pacifistes pro-palestiniens contre méchants soldats israéliens...

    Aucun état n'est traité par les médias mondiaux comme l'est l'État d'Israël. Le plus ridicule est de lire çà et là que la presse et les médias seraient à la solde d'Israël et contrôlés par les Juifs. Si cela devait être le cas, autant dire qu'ils seraient particulièrement mal payés de retour. En tout cas, pour ce qui concerne la "gentille" association "humanitaire" free Gaza, voyez comment ses militants tapent à coups de barre de fer sur les soldats israéliens venus les arraisonner...Pas étonnant que Tsahal soit revenue en force à l'arme lourde ensuite. Bien entendu, vous ne verrez pas cette vidéo dans les médias traditionnels, ni à la télévision, ni dans la presse, ni sur Internet.

    Comprenons-nous bien : il faut qu'Israël soit le méchant en toutes circonstances. Aucun autre état ne provoque de telles levées de boucliers lorsqu'une de ses confrontations débouche sur des morts. Partout en Afrique, en Iran, en Chine, en Afghanistan, en Irak, en Syrie, au Liban, en Indonésie, des hommes et des femmes périssent par dizaines, par centaines, par milliers, et même parfois par millions (Rwanda, Soudan) sans que les médias internationaux ne s'en émeuvent outre mesure sauf par de rares articles. Ne parlons même pas des activistes, alter-mondialistes, verts-gauchistes, communistes et nationalistes qui trouvent là l'occasion rêvée d'expurger leur haine du Juif sous le masque de l'anti-sionisme. Anti-sionisme ? Et pourquoi n'y aurait-il pas un anti-kurdisme ? un anti-kabylisme ? un anti-cherokeeisme, un anti-inuitisme ? un anti-Corsisme ? un anti-Tibétanisme ? Je pourrais en trouver des minorités qui cherchent à se regrouper...parfois sur le territoire d'autres nations, au passage. Entend-on alors une levée de boucliers des "pacifistes" et défenseurs de droits de l'homme ? Non. Rien. Un grand silence plane. Quelques voix isolées pour faire bonne figure, mais croyez-bien qu'on fera inifiniment moins de bruit que lorsqu'il s'agit de condamner Israël, le Satan de leurs bonnes consciences perverses.

    Je n'avalise pas la politique d'Israël. La politique idiote, suicidaire et inique de colonisation de la partie est de Jérusalem et d'une partie de la Palestine est la garantie de réunir tous les ingrédients pour préparer les cocktails les plus explosifs. Cette politique ne fait pas pour autant d'Israël le seul comptable de tous les heurts. Loin de là. La propagande palestinienne haineuse, relayée par certains pays arabes et/ou musulmans, sans compter la gauche de la gauche, l'extrême-gauche et l'extrême-droite qui y voient l'occasion de lutter à la fois contre la démocratie libérale et contre les USA en plus d'assouvir leurs penchants anti-sémites à peu de frais, favorise plus que largement l'incompréhension mutuelle, la haine et la vengeance aveugle. Au demeurant, il y a bien plus de pacifistes israéliens partisans d'une amitié entre les deux peuples que de pacifistes palestiniens de la même veine. Ils existent peut-être, mais, s'ils devaient se manifester, ils seraient maltraités, torturés et liquidés et/ou lynchés.

    Au moment où je mets cette vidéo en ligne, elle n'a été vue que 309 fois. Des milliers de fois moins, j'imagine, que les vidéos que les "pacifistes" pro-palestiniens ont préparé. D'ailleurs, peut-on être pacifiste et pro-quelque chose ? Le parti de la paix n'est certainement pas celui du parti pris, ce que rappelait avec sagesse Alain Lamassoure ce midi sur France-Info. Je recommande à cet égard son édito du 29 mai, emprunt d'une grande lucidité.

     

  • Convoi pour Gaza : ne l'ont-ils pas cherché ?

    Bon, je me demande si je ne devrais pas fermer les commentaires sur mon blogue par mesure de prophylaxie. Je lis la presse et constate une condamnation unanime ou presque d'Israël après que ce dernier ait intercepté une flotille qui s'apprêtait à aborder à Gaza en passant par ses eaux territoriales.

    Je constate également un usage disproportionné de conditionnels dans les compte-rendus et les titres si bien que je trouve qu'il n'y a pas moyen d'y voir clair, les déclarations les plus fantaisistes circulant dans la sphère médiatique.

    Je constate aussi que l'on présente la flotille comme un groupe de doux pacifistes, ce qui est totalement faux : il y a là une organisation notoirement anti-israélienne avec des militants du Hamas qui ont juré la destruction d'Israël.

    Entre deux lignes, on apprend également qu'Israël avait averti que Tsahal ne laisserait pas passer les bateaux, et que les "pacifistes" n'en sont pas à leur coup d'essai.

    La force de dissuasion d'Israël cela a toujours été que ce pays faisait de ce qu'il avait dit qu'il ferait. Les activistes anti-israéliens ne pouvaient ignorer que l'armée d'Israël interviendrait s'ils tentaient de passer en force les eaux territoriales d'Israël.

    Ils ont donc sciemment cherché à faire des victimes pour pouvoir disposer de martyrs à montrer à l'opinion publique mondiale Pourquoi ont-ils pris le risque de faire des victimes dans ces conditions ? J'ai également compris des bribes d'information dont je dispose que les soldats israéliens avaient été attaqués à l'arme blanche.

    J'attends d'en savoir plus, mais j'ai comme une défiance quand je vois semblable levée de boucliers, toujours dans le sens de la faute d'Israël. Pourtant, pas un Etat au monde ne tolérerait les agissements des dits "pacifistes" à l'égard de son territoire.

    Stratégiquement, Israël marche sur un fil étroit : il doit affronter des adversaires qui ne reculent devant aucune provocation pour lui nuire. Le décryptage de Jean-Marie Hosatte à Jérusalem pour le Point me semble à cet égard très perspicace.

    Cela dit et pour conclure : la diplomatie israélienne est vraiment nullissime. Elle tombe dans le panneau à tous les coups. La doctrine de défense d'Israël devrait tout de même inclure un minimum son image et l'opinion publique mondiale. Je parie qu'on va trouver d'ici peu des vidéos de l'assaut, qui, comme par hasard, présenteront l'assaut israélien sous son jour le pire.

    La technique est rôdée : s'il existe des tireurs du côté de Free Gaza, la prétendue organisation humanitaire, personne n'en saura jamais rien, car des photos de leurs tirs s'il y en a eu, personne n'aura pu en faire. Facile, en revanche, de prévoir les appareils-photo pour prendre des clichés d'Israël attaquant.

    Il faudrait un jour que l'état d'Israël commence à penser à ce genre de procédés et trouve des moyens des les contourner ; là, il me fait l'effet du taureau devant lequel on agite un chiffon rouge et qui fonce tête baissée. Dans les arènes, cela s'appelle de la corrida et cela finit par la mort du taureau, au bout d'un moment, en dépit de sa puissance supérieure au torero...A méditer...

    [EDIT] Lectures complémentaires :

    La flotille humanitaire (avec nos gueules)

    Ippon (Authueil)

  • Israël, terre d'Europe au proche-orient ?

    Je suis assez étonné que personne (y compris sur la Toile) n'ait réagi aux déclarations de Javier Solana, ex-secrétaire général de l'OTAN et actuel haut représentant de la PESC. Roman n'a même pas publié ne serait-ce qu'un communiqué là-dessus, alors que cette déclaration rejoint, me semble-t-il, pleinement la substance de ce qu'il écrivait sur feu Renovatio Occidentalis à propos de l'Occident et d'Israël.

    Il faut dire que lorsqu'un responsable politique de cette envergure énonce une vérité de cette envergure, l'Europe toute entière retient sa respiration pour éviter d'être empoisonnée par les émanations de souffre. Aussi lointaines soient-elles, les croisades demeurent un contentieux non réglé entre le monde arabo-musulman et l'Europe : or, dire tout haut qu'Israël, c'est l'Europe, revient à clamer au nez et à la barbe des pays arabes que les croisades ont réussi et qu'une terre d'Islam a été conquise définitivement. Autant dire un casus belli. Il faut aussi dire que cela donne du grain à moudre à tous ceux, dans le monde arabo-musulman, qui affirment que toute initiative européenne ou américaine dans la région annonce le retour des Croisés...

    Le problème, c'est qu'Israël est loin d'être exclusivement une terre d'Islam : c'est la source des trois religions, et si vraiment, on veut y établir la genèse des faits, c'est le Judaïsme qui y est apparu en premier, puis le Christianisme 1000 années après et encore 700 après l'Islam.

    Javier Solana a raison : les liens entre l'Europe (tout du moins au niveau des programmes communs) sont si forts, que l'on peut dire qu'il n'y a guère de différences entre Israël et un autre état européen. Ce n'est que la géopolitique qui empêche, in fine, Israël de rejoindre l'Europe, non la civilisation ou les valeurs. Et pour enfoncer le clou, j'ajouterai même que la proximité culturelle entre Israël et l'Europe occidentale est plus forte qu'entre Israël et l'Europe orientale, voire même une partie de l'Europe centrale. Javier Solana, vieux briscard de la politique, un tantinet provocateur, ne s'y est pas trompé...

  • Iran, qu'Israël ne commette pas cette folie !

    J'entends et je lis dans la presse spécialisée et informée qu'Israël songe à attaquer les installations nucléaires de l'Iran si Européens et Américains n'obtiennent rien de cette nation d'ici la fin de l'année 2010.

    Israël ne pourrait pas commettre une erreur plus grave que celle-là. Tous les Iraniens se retrouveraient soudés derrière le bouffon Ahmadinejad au moment même où la contestation ne désarme pas en Iran. Cela hypothèquerait durablement toute perspective de libéralisation de ce régime pour longtemps.

    Ensuite, il ne faut pas imaginer que l'Iran ne réagisse pas. Il y aurait au minimum un échange de missiles, et cette attaque convaincrait définitivement le régime iranien de l'absolue nécessité de se doter de l'arme atomique.

    Les pays Arabes avoisinant voient d'un très mauvais oeil l'ennemi  héréditaire perse posséder la bombe et pas eux. Nul doute que plusieurs d'entre eux sont très tentés de franchir le pas. Il pourrait y avoir alors une course à l'armement nucléaire, dans la zone la plus explosive de la planète.

    Une guerre des six jours n'est plus possible : les temps ont changé, le monde n'est plus bipolaire. Il n'y a plus deux blocs pour pouvoir retenir de part et d'autre les impulsions guerrières. La donne stratégique a changé, Israël doit revoir sa politique de défense et de sécurité. Il existe désormais d'autres grands, et l'un d'entre eux, au moins, ne s'assume pas comme grand et encore moins comme gendarme du monde : la Chine. Elle dissémine à tout va la technologie nucléaire, et peu importe si la bombe éclot aux quatre coins de la planète.

    La seule option qui peut faire plier l'Iran, ce ne sont ni les menaces, ni l'agitation médiatique, ni une attaque éclair, mais les sanctions économiques, bien plus efficaces. Les Persans sont des commerçants, sur le fond, et même de bons commerçants : le Bazar verrait d'un très mauvais oeil tous les marchés se fermer et les affaires péricliter à cause du jusqu'au-boutisme de quelques énervés.

    En réalité, la vraie difficulté, aujourd'hui, c'est de convaincre la Russie et la Chine de rejoindre l'Europe et l'Amérique dans une politique de sanctions économiques. Il faut donner des gages à la Russie, ce qu'Obama a commencé à faire avec l'abandon du bouclier anti-missiles de Bush, et pour la Chine, il n'y a rien à espérer sans contreparties : les Chinois ne donnent rien pour rien.

    Ce sont ces voies qu'il faut explorer. Si l'actuel gouvernement fait la sottise de s'enferrer dans le plus néfaste et pernicieux des scenarii, ce pourrait bien être tout le peuple israélien qui en paie à court terme la facture.

    Israël doit sortir sa politique étrangère de la mythologie dans laquelle elle baigne depuis la création de l'État en 1948 pour rentrer dans l'ère du réalisme et du pragmatisme. Se défendre, c'est une chose, mener une attaque préventive contre un état, qui, après tout, ne l'a jamais attaqué, en dépit des discours bellicistes tenus, c'est une autre histoire.

    Un dernier détail : l'Iran finance le Herzbollah et le Hamas se tiennent relativement tranquilles depuis quelques temps. Il est évident qu'en cas d'attaque de l'Iran, ils s'empresseraient de déclencher à nouveau les hostilités, notamment à partir du Liban.

    Cela ferait beaucoup en même temps pour Israël. Son armée est une armée puissante en entraînée, mais ses effectifs sont limités et elle n'est pas invulnérable, comme l'ont montré ses échecs relatifs face au Hezbollah (et le Hezbollah, aussi organisé soit-il, n'est qu'une guérilla !!!).

    In fine, même si l'Iran se dotait de l'arme nucléaire, cela ne changerait pas fondamentalement la donne stratégique dans la région : il s'y substituerait simplement un équilibre de la terreur bien inquiétant qu'Européens et Américains, (mais aussi Russes et Chinois !!!) ont tout intérêt à éviter.