Je pense (ou du moins, je l'espère) que les élections municipales récentes ont fait revenir les militants et les têtes de liste MoDem de l'illusion Delanoïste. Comme je l'ai toujours dit, et de longue date sur ce blog, il n'y a pas grand chose à espérer de Delanoë et des Socialistes à Paris. Les évènements récents m'ont donné raison. Il y a bien sûr des socialistes réformistes au sein de la majorité delanoïste, mais ils sont complètement muselés et ne peuvent élever la voix pour faire entendre une tonalité différente. Quelques uns ont râlé à la décision de Delanoë, mais, au final, ils sont pieds et poings liés. Pas la peine, donc, de se tourner vers la gauche à Paris, il n'y a rien à en attendre.
Je crois en revanche, que nous devrions faire de Paris un laboratoire pour des retrouvailles avec le Nouveau Centre : au sein de ce parti figure une très forte majorité de nos anciens amis, et idéologiquement, nous sommes frères et soeurs.
Si nous ne sommes pas fichus de nous entendre avec notre propre famille, il ne faut pas espérer un jour réunir les Parisiens et pas davantage les Français, d'ailleurs. Il faut donc au moins commencer à établir des ponts avec le Nouveau centre, au sein duquel on trouve beaucoup d'individus valables et de qualité. Ma blog-roll Alliance Centriste répond à cette préoccupation.
Mais ce n'est pas suffisant : il faut, je le crois, examiner avec intérêt et bienveillance l'évolution de l'UMP à Paris. Nos relations avec l'UMP à Paris s'inscrivent dans une problématique plus large que la question de l'alliance politique. Elle s'inscrit dans la problématique des projets pour Paris et de notre action lors de la mandature qui s'est achevée en mars 2008.
- tout d'abord, il faut admettre un fait évident : Bertrand Delanoë a remporté la guerre des idées et des projets sur tous ses concurrents. Les projets MoDem et UMp n'étaient que des succédanés décolorés du projet socialiste, avec quelques variantes, et on le sait, les électeurs préfèrent généralement l'original à la copie. Il n'y a pas d'espoir de changement politique à Paris sans la proposition d'un véritable projet alternatif, avec d'autres lignes directrices que celles de Delanoë. Ceci n'empêche pas de récupérer les bonnes idées : on oublie souvent, par méconnaissance du passé, qu'un certain nombre de projets mis en oeuvre par Delanoë étaient déjà dans les caisses de Tibéri. L'UMP s'est décrédibilisée parce qu'elle n'a pas voté ces projets-là (le tramway, par exemple) quand ils ont été mis en oeuvre.
- ensuite, à l'UDF (pardon, le MoDem, voulais-je dire) de faire un mea culpa : les élus UDF dans la capitale ont été bien trop peu actifs pour être crédibles pendant les élections. Je ne l'ai pas dit lors des municipales, par discipline de parti, et par loyauté envers mon camp politique, mais désormais, l'heure de la critique est venue, nous en avons le temps, et il faut que les choses soient dites pour repartir d'un bon pied. Pour se faire connaître, il faut au moins répondre à ceux qui sollicitent des interventions ou simplement de l'écoute. Les élus MoDem (devenus fort rares) vont donc devoir réformer profondément leur propre gouvernance, et être très présents, en tâchant de répondre aux sollicitations des Parisiens. J'ai expérimenté avec pas moins de quatre élus différents ces silences, ces absences de réponses. Et j'ai des échos répétés de ce type pour pas mal d'autres élus de cette période... Il faut en finir avec les silences glacés et méprisants qui ont parfois fait des dégâts jusque dans nos propres rangs.Désormais, nos élus doivent devenir hyper-actifs, présents tant au Conseil de Paris que dans les conseils d'arrondissements et ne pas hésiter à faire des propositions, en les faisant connaître (mais sur ce point, on peut compter sur la blogosphère MoDem parisienne pour se comporter en vecteur d'informations). Et tant que j'y suis, il va falloir faire du ménage à l'accueil du 133 rue de l'Université. Il y est tout simplement détestable. Quand je parle de l'accueil, je parle du secrétariat, celui qui se trouve en bas, c'est à dire les premières personnes sur lesquelles on tombe, ou bien qui nous répondent au téléphone. Il est inacceptable de se faire à moitié eng... quand on demande une information ou que l'on vient tout simplement adhérer ! Je l'ai tout de même vécu, donc je sais de quoi je parle, et je ne suis pas le seul à l'avoir vécu ainsi. Donc, pour moi, c'est assez simple, en fait : soit l'accueil fait son boulot et reçoit le pékin avec un charmant sourire, soit il vire pour incompétence. Et je veux bien cotiser en plus pour financer les indemnités de licenciement si cela doit permettre d'avoir des gens corrects à l'accueil.
- il y a également une opacité réelle au sein du MoDem, à Paris y compris. Je ne fais partie de ceux qui sautent comme des cabris en clamant "démocratie ! démocratie !" mais en revanche, j'aime bien les choses claires. Or, au sein du MoDem, on ne sait pas qui décide quoi et qui fait quoi. Il faut en finir avec cette opacité idiote, et clarifier les choses une bonne fois pour toutes, en prenant ses responsabilités si c'est nécessaire. De ce point de vue, je trouve que le fonctionnement du MoDem à Paris va plutôt dans le bon sens (mise en place des commissions, activation de blogs d'arrondissement, et petit à petit d'un blog central parisien) mais il reste encore fort à faire. Je me méfie de la démocratie directe, mais en revanche, j'estime que les militants au sein de chaque arrondissement doivent être consultés. Cela ne signifie pas forcément qu'ils doivent décider des constitutions de liste (je me méfie des effets pervers d'un tel fonctionnement) mais leur avis doit être connu afin de prendre la température sur le terrain. Une consultation claire, transparente et saine, vaut mieux que des rumeurs et des on-dit peu fiables et soumis aux aléas des querelles intestines.
- examinons avec attention ce qu'il se passe au sein de l'UMP parisienne, car je crois que les choses bougent. Si l'on voit qu'il y a une volonté réelle de proposer une alternative et de pratiquer une opposition constructive, alors il faudra dialoguer avec cette UMP-là. Nous n'en sommes pas encore là, et pour l'instant, l'UMP me semble plutôt dans la confusion. Mais les choses peuvent changer. Si nous devions constater que des voies nouvelles sont empruntées au sein de l'UMP parisienne, et que des convergences sont possibles, il n'y a pas de raison de rejeter une alliance sous prétexte que l'UMP est de droite. Dès lors que les positions nationales sont claires, et qu'il n'y a pas de quiproquos, rien n'empêche des alliances locales.
Cela faisait un petit moment que je voulais coucher ces réflexions sur mon blog, eh bien elles y figurent, désormais.