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bonus

  • Les cinq milliards de la BNP

    Comme je le dis souvent, disposer de commentateurs de qualité, sur un blog, c'est très utile. Je reprends donc le commentaire de Fangio sur un billet précédent dans lequel j'approuvais la BNP de rémunérer ses traders et ses salariés de son pôle BFI (division finance). L'un des principaux arguments de ceux qui s'indignent de ces salaires, c'est de faire valoir que la BNP a touché de l'argent public (c'est faux, c'était un prêt et pas à un taux d'ami...). Voilà qui devrait édifier Fred, en particulier, (pourtant pas un affreux gauchiste, en principe), mais également éduquer aux saines règles du marché un gauchiste authentique et lui permettre ainsi de soigner ses humeurs :-)

    Je passe les détails, mais les 5 milliards n'ont pas servi à spéculer, ou marginalement, mais à faire face à des obligations de court terme. Il faudrait rappeler que le bilan d'une banque comme BNP, c'est 2 ou 3000 milliards, gardons le sens des proportions. Simplement, les banques font des opérations de refinancement en permanence, et avec le gel du marché interbancaire, toutes les banques, y compris les plus solvables (comme BNP ou la SG) risquaient l'asphyxie. Quant aux "spéculations", je tiens à rappeler (peu de gens le savent ou le comprennent) que le marché des subprimes n'était PAS un marché spéculatif: au contraire, on achetait de la dette AAA, sensée être très sûre, quand on avait besoin de titres sécurisés (c'était une alternative aux titres souverains). Plus largement, la spéculation n'a RIEN, mais alors vraiment rien à voir avec la crise. 

    Quant au fait que les banques n'aient pas "ouvert les vannes du crédit", il faudrait quand même rappeler que c'est le métier de base d'une banque de prêter, que c'est comme ça que la majorité des employés gagnent leur vie (les traders sont une infime minorité -j'en profite pour rappeler que le milliard de BNP profite à beaucoup plus de monde qu'aux seuls traders).

    Pour les risques du trading, ils sont (hors fraudes, comme le cas Kerviel) beaucoup mieux maîtrisés que les gens le croient (je ne vais pas rentrer dans les détails techniques, mais les banques ne jouent pas à pile ou face comme l’apprenti trader moyen sur Boursorama…). 

    Pour finir avec le fameux argument des taux, je vais lui tordre le cou : il est techniquement totalement faux : les taux directeurs déterminent les taux à court terme uniquement, or il n’existe pas de taux unique de marché, mais des taux dépendant des maturités. Aujourd’hui, par exemple, l’Euribor 1 mois (un taux interbancaire très courant) est à 0.491%. En revanche, les banques prêtent (que ce soit aux particuliers ou aux entreprises) généralement à long terme. Or les taux à 20 ans sont aujourd’hui à 3.997%. Ajoutons le fait que les banques se financent elles-mêmes sur les marchés à environ Euribor + 1% (soit dans les 5% à 20 ans) et qu’elles doivent bien sûr mettre une marge (et de ce point de vue, il faudrait souligner que de nombreux économistes, en 2005-2006, tiraient la sonnette d’alarme sur  les marges -au moins dans les activités destinées aux entreprises, mais aussi certains marchés immobiliers, comme les subprimes dont une des erreurs a été de demander des marges trop basses !), on les obtient tes taux à 4% et plus
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  • Les Banques pourraient proposer à l'Élysée de renoncer à son bonus...

    Y'a des gens comme ça, dans la vie, z'ont honte de rien...L'hôte de l'Élysée triple son budget en an à peine, tranquillement, nouvelle augmentation comprise alors que la crise a débuté, et le voilà à venir faire la leçon aux banques. Ce qui m'agace, c'est le populisme sous-jacent à son discours (il y en a déjà suffisamment comme cela actuellement) et la vieille manie qui le reprend régulièrement, qui consiste à instrumentaliser une catégorie de la population pour en faire des bouc-émissaires. Et pour les déficits publics qui ont explosé et les taxes nouvelles qui viennent frapper les plus modestes, on fait quoi ? On demande à Nicolas Sarkozy de revenir sur ses augmentations successives ?

    J'ai fait déjà pas mal de billets* sur la crise bancaire et cela devient fatiguant de se répéter. Elle n'est évidemment pas réductible à une histoire de grands méchants banquiers d'un côté et de très gentils petits porteurs de l'autre.

    C'est incroyable : cet homme-là dit en permanence tout et son contraire. Il y a un an et demi il faisait l'apologie des subprimes et le voilà aujourd'hui à marcher dans les pas de Besancenot.

    Comment faire confiance à un homme qui n'a aucune constance, alors que c'est une vertu essentielle dans l'action politique ?

    Voir ce qu'en disait Europium , Marie-Anne Kraft (1) (2), ou moi-même, notamment sur la finance comportementale, par exemple.

  • Bonus-malus : et les handicapés ?!

    Ben oui ! c'est bien joli de faire payer plus les véhicules qui polluent plus, mais quand on n'a pas le choix ? Il y a eu tout de même un sénateur pour se poser la question, et c'est un sénateur MoDem : honneur à lui. Voilà donc la question posée par Philippe Arnaud le 26 juin dernier au gouvernement :

    Arnaud.jpgM. Philippe Arnaud attire l'attention de Mme la secrétaire d'État chargée de la solidarité sur les conséquences de l'application du bonus-malus écologique pour les personnes à mobilité réduite.

    Si le bien-fondé de cette mesure, qui constitue la première application concrète du Grenelle de l'environnement, est incontesté, elle conduit toutefois à pénaliser les personnes handicapées qui, du fait de leur handicap, sont contraintes d'acheter des véhicules disposant d'une boîte à vitesse automatique ou au gabarit important. Ce malus, compris entre 200 et 2 600 euros selon le modèle acheté, constitue une nouvelle charge financière pour nos concitoyens handicapés alors qu'ils doivent déjà très souvent financer les aménagements indispensables à leur handicap, tout en disposant pour cela d'aides modestes.

    Conscient que ces personnes ne s'inscrivent pas dans une démarche écologiquement irresponsable, il lui demande de bien vouloir lui indiquer si le Gouvernement entend adopter une mesure d'exonération du malus écologique au profit de nos concitoyens handicapés.

  • Velib et la loi de l'offre et de la demande

    Assez amusante, mais pas idiote, cette proposition que rapporte Maître Eolas à propos des stations de velib pleines et vides : c'est  l'économiste Pierre-Yves Geoffard qui la fait dans le quotidien Libération du 08 octobre2007. Son idée est très simple et très libérale : faisons jouer sur les places de velib la loi de l'offre et la demande ! Plus il y a de places vides, moins vous payez votre course, ou plus vous bénéficiez de bonus. A l'inverse, Moins il y a de places vides, plus vous payez votre course, et vous n'avez de toutes façons pas de bonus. Bien vu. Ainsi, par le jeu de la rareté, on peut espérer que le marché des places vides et des places pleines se régulent naturellement.

    Ce serait assez tentant de traiter cette proposition dans un modèle praxéologique, et notamment de définir quelles opportunités sont saisies par les usagers concernés, et quelle est également la quantité d'information disponible pour ces derniers, ou encore, comment par tâtonnements successifs, ils construisent leur carte mentale des places de velib libres ou non selon les endroits.

    En tout cas, ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, à témoin l'idée géniale de stations-bonus développée par Annick Le petit, adjointe PS chargée des déplacements et transports auprès de not'bon maire, Prospero Delanoë sur le blog du velib... 

    Comme le relève avec humour Maître Eolas, heureusement que l'application en est bureaucratique, parce que sinon, ça aurait risqué de marcher