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bayrou - Page 12

  • Entre Blanc, Sarkozy et Hollande, que choisir ?

    Une semaine encore et c'est le second tour de l'élection présidentielle. Il va falloir départager Sarkozy de François Hollande ou...ne pas choisir...

    Pour ma part, ce seront les choix effectués par François Bayrou qui seront d'abord déterminants. S'il choisit l'un des deux candidats, je ferai de même, y compris si ce candidat est Nicolas Sarkozy.

    Le problème, avec Nicolas Sarkozy, c'est que je ne lui fais aucune confiance. En soi, le programme de l'UMP est loin d'être nul, il comporte souvent des choses intéressantes, mais je ne crois pas un seul instant que Sarkozy fasse ce qu'il dit dans le futur. Ses déclarations sur le Made in France me font bien rire : un membre de sa mouvance, Yves Jégo, avait réalisé un travail remarquable dans ce domaine. Qu'en a tiré Sarkozy dans sa politique économique ? Rien.

    Dans le domaine éducatif, c'est pire : Sarkozy a appliqué une poilitique de gauche avec des moyens "de droite", c'est à dire en réduction.

    Pendant son quinquennat, la seule idée de Bayrou qu'il ait tenté de faire appliquer, cela a été le Small Business Act à la française en tentant de passer par l'Europe. Malheureusement, cela n'a guère porté de fruit. Je ne lui en tiens toutefois pas rigueur, les blocages viennent des autres Européens.

    Côté socialiste, la garantie, en fait, c'est qu'Hollande n'applique pas son programme. Je suis absolument convaincu que les fameux 60 000 postes promis ne seront pas créés autrement que par des redéploiements. Hollande l'a d'ailleurs dit plusieurs fois, mais pas trop fort. Au sein même de l'Éducation Nationale, où il va mettre fin au redoublement et sans doute augmenter les effectifs des classes partout où il considérera comme "viables" les établissements scolaires et ailleurs en ponctionnant des postes, à commencer par l'Armée sans doute.

    Ce qui éveille ma méfiance, avec Hollande, c'est qu'il est tout de même beaucoup dans la posture, même s'il a le mérite, il faut l'admettre et contrairement à ce que dit la droite, de ne pas trop céder aux sirènes gauchistes de toute sorte.

    Son programme n'en comporte pas moins d'authentiques morceaux de démagogie en barre.

    Que faire alors ? Abstention ou blanc, comme Alain Lambert ou Philippe ?

    Il y a aussi des considérations d'ordre tactique et politique : au fond, le PS n'a pas besoin de nous. Hollande non plus. L'UMP en revanche, nous accueillerait très certainement fraternellement...

    Je n'ai pas pour Sarkozy cette détestation ridicule qui caractérise la gauche dans son ensemble, à commencer par les blogueurs. Une Éva Joly achève de se ridiculiser quand elle se permet de comparer Sarko à Pétain. Jusque là, je pensais encore cette femme intelligence à défaut d'être charismatique, mais...même pas...Et puis quand on voit un Julien Dray inviter l'infect DSK à son anniversaire...Il fait rire, le Mosco, le directeur de campagne actuel de Hollande : a-t-il oublié qu'il aspirait à la même fonction auprès de son ex-patron quand il l'a fui en se bouchant le nez ?

    Nicolas Sarkozy et François Hollande ont tous deux répondu à la lettre de François Bayrou. En lui répondant, ils m'ont aussi répondu. J'analyserai leurs réponses respectives dans un prochain billet, mais, tout comme Bayrou, je ne pense prendre une position que d'ici jeudi prochain.

  • Bayrou 2012, bilan du premier tour

    J'ai mis longtemps à réagir aux résultats du 1er tour faute de support potable pour taper un billet. Comme je suis de retour devant un ordinateur viable, je m'y mets :-)

    Je m'attendais, à vrai dire, à un score de ce type, puisque j'avais entendu sur la fin de la campagne que plusieurs sondeurs nous redressaient à la hausse. Ils peinaient à croire, en fait, que Bayrou puisse perdre la moitié de son électorat.

    Pour moi, la campagne de Bayrou s'est jouée dès la mi-janvier, alors qu'il allait encore à la hausse. Il avait fait une très bonne entame en parvenant à enfoncer un coin crédible dans la doxa économique de ses deux adversaires avec son made in France. 

    Je savais qu'il s'était intéressé au sujet longtemps avant la campagne présidentielle, c'est à dire depuis 2010. Seulement, voilà, je m'attendais à ce qu'il ait disposé d'un véritable arsenal de propositions. 

    Or, ce que j'ai découvert avec inquiétude, c'est que Bayrou n'avait que quelques pistes sur le sujet. Les forums qu'il a organisé sur le sujet n'ont rien apporté, personne n'ayant d'idées supplémentaires à apporter, ou, tout du moins, aucune qui défrayât la chronique.

    L'emploi, à travers la réindustrialisation et la relocalisation était l'unique voie possible pour Bayrou s'il voulait parvenir à tracer son chemin entre les deux rouleaux-compresseurs que sont le PS et l'UMP. Il devait incarner un espoir crédible. Il l'avait lui-même dit de longue date.

    Seulement voilà, il ne suffit pas de dire la vérité ni n'avoir quelques pistes de réflexions sur ce qu'il conviendrait de faire sur un sujet aussi crucial : il fallait un authentique programme en bonne et dûe forme.

    Un programme consistant, à l'exception de l'éducation, c'est ce qui a manqué à Bayrou tout au long de cette campagne et ce pour plusieurs raisons.

    Faute de moyens, ni Bayrou ni le MoDem n'ont pu faire appel à l'armée de spécialistes qui auraient été nécessaires pour boucler un programme économique à la hauteur de son projet. Ensuite, les commissions du MoDem étaient bien trop peu professionnelles pour le lui fournir. Trop de déchirements, trop d'égos, trop d'approximations, trop d'instabilité, sans compter leur instrumentalisation complète à des fins politiciennes sous la direction de Corinne Lepage jusqu'à 2010.

    S'il y a eu des noms de qualité, Jean Peyrelevade, Alain Lambert, Pierre Albertini, Robert Rochefort, Jean Arthuis capables individuellement d'apporter beaucoup à un projet économique, le temps a manqué pour coordonner ce beau monde.

    Comme beaucoup de Français, à la mi-janvier, j'ai attendu, attendu, attendu et...n'ai rien vu venir...Du moins, rien de plus.

    Bayrou pouvait pourtant organiser tout son programme économique autour de son idée phare, et d'ailleurs, il l'a parfois pressenti, en commençant à évoquer les filières courtes pour la production, mais voilà, son programme était désespérément trop light en dépit de ses mérites.

    Il est en outre retombé dans certains travers : les thèmes sociétaux, c'est bien à la marge, cela fait plaisir à quelques individus et aux lobbies sociétaux, mais il faut bien comprendre que cela n'intéresse guère les Français sur le fond, ou, du moins qu'ils n'en font pas le moteur de leurs choix politiques. En outre, ce créneau est déjà largement squatté par la gauche.

    Or, c'est sur ces thèmes que s'est lancé Bayrou en février, au moment où il aurait fallu faire feu de tout bois auprès des ouvrières de Lejaby ou encore des salariés de Petrobras.

    Tout n'est toutefois pas négatif, loin de là : certes Bayrou n'est pas parvenu à retrouver son électorat, mais il a largement reconstruit son image, notamment en termes de popularité. C'est loin d'être négligeable.

    Il a également réussi à fédérer une partie non-négligeable du centre-droit, et, enfin, il a rassemblé sur son nom à peu près  l'électorat traditionnel de la démocratie-chrétienne qui oscille autour de 10% en France.

    Et maintenant ?

    J'évoquerai le second tour dans un autre billet. Pour l'instant, je vais me concentrer sur les législatives. En fait, c'est très simple : soit il y a un parti au centre, dans la vie politique française, qui a quelque chose de plus à dire que les autres, et il peut alors tirer son épingle du jeu, soit il n'a pas de valeur ajoutée aux yeux des Français, et dans ce cas, il s'effondrera.

    Que faire, pour le MoDem ? Se lancer à corps perdu dans la brèche ouverte par Bayrou sur le Made in France et parvenir en moins d'un mois et demi à mettre sur pied un programme explosif sur le sujet, décliné à toutes les sauces. Un programme qui aille bien au-delà des pistes évoquées par Bayrou. Quelque chose de chiffré avec une véritable batterie de mesures à mettre en oeuvre.

     

  • Mais pourquoi donc ont-ils craint de débattre avec Bayrou ?

    Il y a une chose que je n'arrive pas à m'enlever de la tête : pourquoi donc les autres candidatd dans leur ensemble ont-ils craint le débat, et, entre autres, le débat avec Bayrou ?

    Je discutais avec ma compagne, il y a moins d'une heure, et elle m'assurait n'avoir rien vu de la campagne.

    De petites phrases en déclarations ineptes, il ne s'est rien passé. Hollande, très sûr de lui, surfant sur le rejet de Sarkozy et le désir d'alternance, s'est contenté de gérer son avance. Sarkozy a tenté d'user de ses ressorts habituels, mais ils sont cassés.

    J'apprends que Mélenchon et MLP n'ont pas voulu d'un débat à trois avec Bayrou. Il devait avoir lieu sur Daily Motion (tiens, du made in France, c'est français Daily Motion), le Figaro l'avait même annoncé. Nada, rien, ils se sont défilés.

    Je finis cette campagne avec le goût amer d'avoir vu tous les concurrents de Bayrou se défiler quand une opportunité de débat se présentait. Ce fait n'a pas échappé à la presse internationale qui a reconnu dans le centriste le seul candidat à amener sur la table les débats de fond.

    Marianne2 titrait  avec raison dimanche dernier que la profession de journaliste était désormais la plus détestée de toutes. Cela en dit long sur la défiance que la classe médiatique inspire désormais...

    Les médias sont largement co-responsables de cette campagne insipide puisqu'à aucun moment ils n'ont proposé de format digne de ce nom pour favoriser des débats.

    J'avoue avoir craqué et cessé d'écrire pendant 15 jours parce que je n'avais rien à dire et je m'ennuyais ferme.

    Les blogueurs et la plupart des pure-players n'ont strictement rien apporté au débat. Le néant, ou presque. Pas mieux pour la presse en ligne, qui en est resté à des considérations tactiques la plupart du temps.

    Je tiens en revanche à féliciter Frédéric Taddeï et son site newsring : voilà un journaliste et une équipe qui ont essayé autant qu'ils l'ont pu, sur Internet, de générer de vraies disccussions. Ils sont les seuls à l'avoir fait avec une parfaite objectivité. J'espère que ce site va survivre à la campagne, il le mérite.

    Il reste les législatives, désormais. Beaucoup de choses vont se jouer dans l'entre-deux tours. 

  • Le contrat de génération de Hollande ? Inefficace.

    Il y a un débat sur Newsring, le site de Taddeï, sur le contrat de génération de Hollande. Comme j'ai publié là-bas, hop, autant copier ici :-)

    Je ne pense pas que François Hollande obtiendra un quelconque résultat avec son Contrat de Génération et ce, pour deux raisons :

    1. C'est une erreur d'appréciation que d'espérer qu'une mesure d'incitation fiscale agira sur l'emploi des Seniors et des Jeunes s'il n'y a pas une nécessité économique derrière. Pour espérer redonner des perspectives à ceux qui ne sont pas encore sur le marché du travail et à ceux qui aimeraient y rester, il faut agir sur l'offre d'emplois, c'est à dire, in fine, sur la production. C'est, me semble-t-il, le pari de François Bayrou, qui a, là-dessus, tout compris. Au final, tout ce à quoi peut s'attendre Hollande, c'est un effet d'aubaine, et rien d'autre. 

    2. Outre l'aspect économique, il y a aussi un caractère culturel des plus désagréables dans la manière dont les Français traitent leurs jeunes et leurs anciens. Comme d'habitude en France, on navigue avec bonheur sur les eaux de la plus grande hypocrisie. Jeunisme d'un côté, exacerbation de bons sentiments pour les aînés, et de l'autre, des pratiques décomplexées pour les pousser sur les bas côtés. Ce n'est pas une mesure fiscale qui viendra à bout de ces habitudes bien ancrées dans nos mentalités.

    Il faut à vrai dire admettre deux réalités : a) de fait, les jeunes travailleurs sont généralement moins efficaces que leurs collègues ou collaborateurs plus expérimentés. b) les aînés sont généralement moins souples que les plus jeunes. 

    En ce sens, et sur ce point, je les suis, l'UMP et Xavier Bertrand n'ont pas tort de tabler sur le développement de l'apprentissage, et particulièrement de l'alternance, pour donner un caractère bien plus professionnalisant aux formations. Ceci ne devrait pas concerner exclusivement les certificats d'aptitude professionnelle  mais aussi les licences et autres masters des universités que l'on devrait aussi juger sur leur "employabilité".

    Ceci ne signifie pas pour autant que l'on doive réduire l'offre de formation, mais plutôt revoir leurs composants en ce sens. Je me souviens que la Sorbonne, il y a une dizaine d'années, avait par exemple imaginé d'associer le latin et le grec, via la mythologie, à un module professionnalisant de publicité. Astucieux. Les lettres anciennes pas plus que la sociologie, n'en déplaise à Nicolas Sarkozy ne sont donc condamnées à fournir des légions de nouveaux chômeurs à la France.

    Pour les Seniors, la difficulté reste entière : nous avons inscrit dans le déroulement de notre existence professionnelle que nos revenus devaient aller croissant jusqu'à notre retraite. Il faut donc faire en sorte que les Seniors constituent une valeur ajoutée croissante afin de justifier l'évolution de leurs revenus. François Bayrou dans un entretien à Notre Temps proposait de mettre en place une agence nationale de la formation professionnelle et de soutenir durablement cette dernière afin de permettre aux Seniors de demeurer au coeur des mutations de l'entreprise. C'est une piste. Je tends toutefois à penser que la gestion des ressources humaines ne sait pas forcément non plus, au sein de l'entreprise, valoriser les données de l'expérience et les savoir-faire accumulés au fil du temps. C'est un champ de réflexion qui demeure ouvert.

  • Faut que Bayrou passe devant Mélenchon

    Objectivement, remporter la présidentielle, pour Bayrou, c'est grillé. Mais il y a un truc qu'on peut encore essayer de faire, c'est de repasser devant Mélenchon. 

    Pourquoi ?

    Parce que cela limitera la casse à gauche. Si les équilibres politiques montrent une pression importante au centre, Hollande sera davantage porté à mener une politique de centre-gauche, ou, à défaut, social-démocrate plutôt que de céder aux lubies du lider maximo de la gauche de la gauche.

    Il faut dire que lorsque je lis le programme économique du Front de Gauche, cela vaut son pesant de cacahouètes. En sus de raser gratis, les experts ès indignation proposent ni plus ni moins que de rétablir les kolkozes (comparez plutôt leur fonctionnement avec ce qui suit ci-dessous et vous allez comprendre...) !

    ENCOURAGER D’AUTRES FORMES DE PROPRIÉTÉ : À l’inverse des idéologues du marché qui font de l’entreprise capitaliste privée le modèle unique, nous encouragerons la diversité des formes de propriété, indispensable à une politique efficace de création d’emplois. La loi reconnaîtra cette diversité et la protégera face à la « concurrence libre et non faussée » qui revient en fait à imposer partout la seule logique du profit privé. Notre programme prévoit l’extension de la propriété publique par le développement des services publics. Il promeut de nouvelles appropriations sociales par la nationalisation de grands leviers de l’action économique, industrielle et financière. Il propose des formes décentralisées de la propriété sociale. Il veut aussi systématiser le recours à l’économie sociale et solidaire (ESS). Le soutien public à l’économie sociale et solidaire, et notamment aux coopératives, sera fortement augmenté. Une aide financière sera accordée aux salariés qui reprennent ou créent leurs entreprises sous forme de coopérative. Nous favoriserons la création de sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) permettant d’associer salariés, usagers et collectivités territoriales dans des projets de développement local. Les commandes de l’État, des collectivités et des services publics s’adresseront prioritairement à ces coopératives grâce à la modification de l’article 53 du Code des marchés publics.

    Bref, va y avoir de la purge et du procès, avec le Front de Gauche, Mélenchon et ses nouveaux Soviets...

    Le plus drôle, dans l'électorat de Mélenchon, ce sont les 15% de cadres supérieurs qui le soutiennent. Au fond, ils votent Mélenchon un peu comme ils vont voir du snuff movies (sorte de porno hard avec sadisme et actes de barbarie simulés) : ils aiment se faire peur, d'autant qu'ils savent bien que Mélenchon négociera des strapontins avec le PS, et puis c'est tendance au possible, comme le porno chic ou un film de Lars Von Trier.

    Tiens, ça tiendrait qu'à moi, je te les enverrais en Sibérie, au goulag, histoire de se rafraîchir les idées, moi, les cadres bobos qui sont toujours à la recherche d'excitations nouvelles. Là, ils sont contents, ils ont trouvé leur nouvelle icône avec Mélenchon. 

    D'autant que pour conclure, je relève tout de même quelques remarques de bon sens de Michel Onfray sur le grand démocrate qu'est Mélenchon :

    - copain comme cochons avec Chavez et Fidel Castro

    - admirateur inconditionnel de la grande civilisation chinoise venant apporter le "progrès" aux Tibétains arriérés

    - fils spirituel des pères de la Terreur, Robespierre et Saint-Just. La Socialisme autoritaire dans toute sa splendeur, en somme...

    Qu'on vote Hollande, encore, je peux comprendre, mais Mélenchon...Mettez tout le monde d'accord, allez, votez Bayrou, les gars, ça vous changera des révolutionnaires en peau de lapin...

  • Bayrou, c'est aussi pour ça que je l'aime bien...

    Tous ceux qui pensent que je serais en train de discuter d'une manière ou d'une autre, secrète ou pas, avec Sarkozy ou Hollande, pour Matignon, se mettent le doigt dans l'oeil jusqu'à l'omoplate

    On ne peut être le Premier ministre de qui que ce soit, que si on est profondément en phase avec ; évidemment, je ne le suis pas avec Nicolas Sarkozy ni avec François Hollande.

    Voilà, ça, ce caractère incorruptible, ce refus d'aller à la soupe sous quelque forme que ce soit, c'est vraiment un des aspects de sa personnalité que je préfère.

    Je partage évidemment pleinement le jugement de Rama Yade sur les ralliés de la dernière heure à François Hollande. Je pense d'ailleurs que les Socialistes ne sont pas non plus des idiots et qu'ils ne sont pas dupes. Le petit sourire de Fabius ne trompe pas...

    Même l'Nicolas qui a pondu un billet sur le sujet pour justifier les ralliements ne l'en a pas moins illustré d'un baiser de Judas à Jésus de Nazareth juste avant de le livrer...

    Une mention particulière à Corinne Lepage qui aura toqué à toutes les portes. Alors elle, elle n'a honte de rien : Bayrou en 2007 quand il était en pleine ascension, Europe-écologie au lendemain de leur succès aux européennes, Borloo à l'époque où on le voyait en recours plausible à Sarkozy, puis Hollande maintenant qui est près d'accéder au pouvoir suprême. Rappelez-moi de ne jamais plus voter pour elle ou son parti, et ce, en aucune circonstance.

  • Bayrou, le made in France comme une évidence

    J'ai de plus en plus de mal à écrire une note de blogue dans cette campagne insipide. Je ne m'en désole pas moins de ne pas voir Bayrou triompher tant, une nouvelle fois, il me semble le seul candidat à avoir compris quelle est la source de tous nos maux. Faut-il le répéter encore et encore ?

    En assurant la production d'un certain nombre de biens en France, nous frapperions d'une seule pierre plusieurs coups :

    - élimination de notre déficit commercial (ce que nous achetons ici ne fait plus l'objet d'achats à l'étranger...)

    - réduction significative du taux de chômage (produire plus sur notre sol suppose d'engager des salariés en conséquence)

    - réduction significative de la pollution (acheter ce qui se fait près de chez soi génère bien moins de nuisances que de l'importer de pays distants de milliers de kilomètres.

    Ce que je crains, c'est que les autres candidats renvoient aux calendes grecques l'idée de Bayrou s'ils accèdent à l'échelon suprême. Et ce pour une raison très simple :

    - soit ils ne croient pas que la France soit capable de redresser son industrie (Hollande, Sarkozy).

    - soit ils projettent notre pays dans un monde rêvé qui n'a rien de crédible (Mélenchon, Le pen).

    Les Français qui estiment que Bayrou voient juste doivent comprendre qu'il sera le seul à faire de cette résurrection générale de notre industrie le coeur de sa politique. Il y aurait bien eu la révolution verte de Corinne Lepage qui aurait pu se rapprocher de cet objectif, mais cette dernière, toujours en quête d'une place au soleil, a préféré mendier un strapontin en se ralliant à celui qu'elle estime le futur vainqueur. En outre, pour moi qui ai lu son projet, il ne tient pas sur au moins un point : il compte essentiellement sur l'État, la puissance publique, pour assurer la reconversion de notre industrie, en aucun cas sur l'initiative privée et l'esprit d'entreprise. Il resterait les Verts, évidemment, mais ils ont choisi Éva Joly plutôt que Nicolas Hulot, or, elle n'a qu'un projet sociétal. Il n'y a rien d'économique dans ses idées.

    Le résultat des courses, c'est que je crains de voir la France s'enfoncer dans une crise toujours plus violente faute de volonté politique de mettre en oeuvre des solutions.

  • Un degré d'ennui incommensurable

    Je n'écris plus depuis une semaine sur mon blogue. Et même plus. La raison en est très simple : je m'ennuie. Enfin, je m'ennuie quand je traite de sujets politiques.

    Que dire de cette campagne ? J'attendais que l'on débatte des programmes et des solutions.

    Il est tout à l'honneur de François Bayrou de ne pas chercher à imposer de solutions par le haut et de proposer une vision d'un État qui facilite et impulse plutôt qu'un état démiurge, mais, dans cette campagne, il faut pouvoir énoncer des idées fortes à intervalles réguliers.

    Les Français le font bien comprendre : c'est l'emploi et le pouvoir d'achat, c'est à dire l'économie, au fond, qui sont au coeur de leurs préoccupations.

    J'aurais attendu du leader du MoDem qu'il ait en réserve une ou deux idées fortes supplémentaires, ou mieux encore, qu'il propose un scénario de sortie de crise. Ses six premiers mois de gouvernement sont une bonne idée mais il faut la prolonger. Il avait pourtant commencé très fort en ciblant dans le mille le problème de la production en France.

    Un peu de politique-fiction : admettons qu'il soit élu Président ou encore qu'il soit devenu le Premier Ministre. Quelles mesures met-il en oeuvre pour relancer la production sur notre sol, et, partant, l'emploi ? Que propose-t-il aux chômeurs de longue durée ? A ceux dont les usines ferment ? A ceux qui sont victimes d'un plan de réduction des effectifs ? Aux seniors (Seul Sarkozy semble s'être adressé à eux pour l'instant avec sa proposition d'exonération de charges) ? Quel espoir crédible, finalement ?

    C'est sur ces absences de réponse que Mélenchon prospère. Mélenchon peut bien raconter n'importe quoi, pas de souci, il ne concourt pas pour être élu. Zéro risques, donc. Il est à l'étiage maximum de l'extrême-gauche qu'il a siphonné à 100%. Et comme les bobos de toutes sortes s'entichent des modes, les voilà, les imbéciles, devenus fans d'un individu dont le programme les ferait mettre les deux genoux à terre s'il était élu. Ce sont sans doute les mêmes qui achètent des bougies d'Amnesty et qui révèrent le laudateur de Chavez et Fidel Castro, deux grands démocrates, comme tout le monde le sait.

    Sarkozy remonte de manière plus qu'inquiétante dans les sondages. Hollande joue la montre depuis plusieurs mois, mais il va finir par se brûler, à jouer avec le feu.

    Il y a un autre élément qui risque de peser le 22 avril : c'est très intelligent d'avoir collé les vacances scolaires à ce moment-là. Personnellement, j'étudie la possibilité de retarder mon départ pour pouvoir voter, mais ce n'est pas joué. Je pense tout de même pouvoir donner une procuration à quelqu'un, mais j'imagine que tout le monde ne va pas faire le même effort.

    Le gouvernement (la classe politique dans son ensemble) serait très avisé de communiquer vite, bien et régulièrement sur les votes par procuration, la procédure ne me paraît pas particulièrement simple.

  • J'espère qu'elle se trompe !

    Nom de... Il y a plusieurs mois, alors que je n'aurais pas donné un ancien franc de la peau de Sarko à l'Élysée, ma compagne m'a assuré que j'avais tout intérêt à me méfier : elle pressentait qu'il serait réélu et que les Français oubliaient très vite. Pour elle, en campagne, c'était un malin, et, à tous les coups, il allait réussir à se faire réélire président.

    Je ne l'ai pas crue.

    Je lui ai assuré qu'il était foutu. Je ne le donnais pas à plus de 22%. Et là, il monte inexorablement vers son socle de 2007 et Hollande baisse tendanciellement depuis trois mois.

    Ah non ! Pas Sarko 5 ans de plus, pitié !

    A vrai dire, à gauche, quand on voit l'autre, Mélenchon, là...Je vais être franc : si celui-là il est au second tour contre Sarko, ça va me faire mal au coeur, mais je vote Sarko, que cela soit dit. Et je connais plus d'un centriste qui en fera autant.

    Non mais vous l'avez vu, celui-là, avec son programme de confiscations et de spoliations à tout va, son épuration programmée des médias. Et ses promesses !

    Un SMIG à 1700 euros ? T'es comique, mon gars. C'est un fait établi : plus tu crées de rigidité dans le droit du travail, plus , en somme, des statuts sont rigides, plus en contre-partie il se crée de la précarité pour rétablir de la souplesse. Des temps partiels, des contrats aidés, des stages, et cetera, de l'interim, toutes choses qui permettent aux entreprises de desserrer l'étau.

    La plus belle illustration de cet état de fait, c'est l'administration française et la fonction publique : à côté des statuts protégés, il y a des contractuels sous-payés, des temps partiels imposés sans parler des basses oeuvres sous-traitées au privé pour des salaires de misères, contraignant nombre de salariés modestes à cumuler deux emplois.

    Bien sûr, il ne s'agit pas de s'aligner sur un droit du travail à la chinoise, mais on trouve entre ces deux extrêmes des solutions pondérées. Le contrat de travail à droits progressifs que propose Bayrou, par exemple.

    Je suis désolé que Bayrou ne parvienne pas à faire valoir davantage ses propositions raisonnables et intelligentes dans cette campagne qui plonge dans la torpeur. 

    En tout cas, une chose est certaine : pas de guignolo à la tête de l'État, ni de droite, ni de gauche. Si cela doit être Hollande, bien qu'il promette n'importe quoi et dise comme d'habitude OUI à Jacques et Paul, l'un qui veut taxer le capital et l'autre qui veut le protéger, on peut penser qu'il ne fera pas n'importe quoi malgré tout.

    Cela dit, j'ai beaucoup aimé la réponse de Bayrou à sa taxe à la con de 75% de Hollande : ça veut dire quoi ? Qu'on veut empêcher quiconque de s'enrichir en France parce que c'est mal ? Quel signal débile (et inutile en plus, ça rapporte trois fois rien !!!) envoyé à l'esprit d'entreprise !

    Bref, je n'ai pas le goût à écrire par les temps qui courent...

  • Bourse étudiantes : étendre et réformer ce n'est pas synonyme !

    Elle gonfle, la sphère médiatique : elle croit faire son métier en essayant de coincer Bayrou sur son programme. Soyons clair : jamais Bayrou n'a promis de généraliser les bourses étudiantes aux classes moyennes. Ça, c'est l'interprétation des journalistes du Monde.

    Il a dit qu'il fallait réformer ce système de manière à ce que les classes moyennes puissent aussi en profiter. C'est texto ce que dit son programme.

    La réforme qu'il propose, c'est un système d'engagement et il l'a très clairement énoncé : 

    Je préfère avoir des bourses d'engagement", une bourse "en échange du soutien que [les étudiants] pourraient apporter dans les collèges et lycées, ou bien en échange d'un engagement dans le monde universitaire, pour laisser les bibliothèques ouvertes plus longtemps.

    En fait, cela me paraît tout simplement une excellente idée. Plutôt que de promettre la lune façon Mélenchon, Hollande & cie, Bayrou proposer d'utiliser judicieusement les maigres moyens qui sont les nôtres pour améliorer la vie universitaire (extension des heures d'ouverture des bibliothèques universitaires par ce biais, c'est plus qu'une excellente idée) ou pour aider les élèves en difficulté dans les établissements scolaires (généralisation de l'aide aux devoirs).

    Cela ma paraît clair, rigoureux et un contrat très honnête tout en permettant aux étudiants de trouver de nouvelles ressources. Et au moins, on sait que c'est financé.

    Il n'y a pas de bourde de Bayrou n'en déplaise aux journalistes.