Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

BNP

  • BNP : les Américains méritent une méga-claque dans la gueule

    L'amende infligée par les USA à la BNP est inadmissible à plusieurs titres. J'essaie d'expliquer l'affaire simplement. Le gouvernement américain considère avoir un droit de regard discrétionnaire sur chaque dollar utilisé dans le monde sous prétexte qu'ils ont émis les dollars. Dans notre affaire la BNP a réalisé des transactions dans des pays sous embargo américain en utilisant des dollars. Du coup, les USA veulent infliger à la BNP une amende monumentale de près de 10 milliards de dollars.

    Les salauds.

    Pourquoi ? Primo parce que les transactions réalisées par la BNP sont conformes a) au droit français b) au droit européen c) au droit international (ce n'est pas moi qui le dis mais le directeur de la Banque de France, Christian Noyer himself !) . Secundo, s'il s'était agi d'une banque chinoise, on parie quoi que les Américains se seraient couchés ?

    Donc, en gros, la pax americana, c'est l'imposition du droit américain au reste du monde. Voilà qui augure bien de ce que va contenir le Traité Transatlantique.

    Cette affaire est emblématique. Le gouvernement français devrait monter au créneau, évidemment, mais bien plus encore l'Union Européenne.

    Les Américains nous considèrent comme des sous-merdes. C'est la loi de la jungle. La BNP veut développer ses activités outre-atlantique alors en échange, l'Amérique la rançonne sous des prétextes fallacieux. Si une Europe unie envoyait chier les USA en les menaçant de mesures commerciales de rétorsion majeures, on peut supposer que l'Amérique baisserait d'un ton.

    Sans vouloir en ajouter une couche, politique, la France dont rêve le FN, isolée de tous ses alliés, n'aurait plus qu'à aller à la niche faute de faire le poids.

    Cette affaire illustre et justifie pleinement tout ce que MoDem et UDI ont cherché à mettre en avant au cours de la récente campagne électorale : l'absolue, l'impérieuse nécessité de disposer d'un gouvernement européen unifié capable de défendre nos intérêts.

  • Corruption, ça ne rigole pas à la BNP

    Eh bing !  c'est le Figaro qui l'annonce : le numéro quatre de la BNP, Jacques-Philippe Marson (je ne sais pas pourquoi le Figaro titre Jean, il s'appelle Jacques !), impliqué dans une tentative de récupération de commissions illégales s'est fait révoquer tout aussi sec. Pour l'instant, il n'est pas aisé de dénouer l'écheveau de l'affaire : il aurait tenté de récupérer des commissions à l'occasion du financement d'une mine d'or au Mali, via une Société Anonyme implantée en Belgique. Un bon scénario de film. Seulement, voilà, ses avocats font valoir qu'il y a en réalité tentative d'extorsion de fonds par le propriétaire de la mine, un homme d'affaires local du nom d'Aliou Diallo. Je m'étais demandé pourquoi il avait été démis de ses fonctions, le 26 novembre dernier. A mon avis, vu la tournure que prennent les choses, ça chauffe entre l'ancien Directeur Général de Securities Service et la banque. Il avait rejoint la BNP en 1998 après avoir été conseiller auprès de Juncker. Il aurait cherché à toucher 6% des 200 millions de dollars nécessaires à l'exploitation de la mine, via la société anonyme.

    Je n'ai pas réussi à avoir le fin mot de l'histoire, mais un titre de la lettre A (zut, faudrait que je m'y abonne à celle-là, elle a l'air d'avoir souvent des infos intéressantes), laisse à penser qu'il y aurait de sourdes luttes internes et notamment des lettres de dénonciation anonymes à la clef...Plusieurs lettres auraient été adressées à Baudoin Prot cet été ainsi qu'à plusieurs membres du comité exécutif. Des lettres très bien informées.

    En tout cas, la réaction de la BNP me semble augure une véritable volonté de transparence et le choix clair et net de demeurer conforme à une éthique professionnelle. Le caractère singulier de cette révocation donne également à penser qu'il s'agit d'un cas isolé, vraisemblablement un épiphénomène. Je n'en attends pas moins la suite du feuilleton avec intérêt ; comme je l'ai dit, il y a là tous les ingrédients d'un bon polar...

  • La BNP rembourse, l'État va se faire du pognon !

    Et paf ! Tiens, qu'est-ce que j'ai dit et défendu à longueur de jours, sur ce blog, à propos des emprunts des grandes banques à l'État ? J'ai toujours dit que c'était une bonne affaire pour l'État et absolument pas un don comme le laissaient supposer divers responsables politiques (dont ceux du MoDem, malheureusement, qui dans cette histoire ont manqué de hauteur de vue).

    Donc, la BNP va rembourser en octobre à l'État les 5.1 milliards d'euros que le gouvernement avait souscrit sous forme de préférences. Avec les intérêts calculés sur 7 mois, s'il vous plaît, soit un bonus de 226 millions d'euros. Et encore, c'est du remboursement anticipé, donc le bénéfice final est moindre qu'attendu. Les autres banques vont payer plus, comparativement, si elles attendent. D'après Baudoin Prot, le PDG de la BNP, le contexte pour rembourser est favorable. De toutes façons, plus les banques tardent, plus elles paient. Ce n'est donc pas de leur intérêt.

    BNP s'apprête à vendre des actions à 40 euros (30% de décote) pour son augmentation de capital. Y'a bon l'action à 40 euros, j'achète, moi !!! Il y en a pour tout le monde, si j'ai bien lu, BNP émet 497.284 actions !

    Bon, il faut aussi dire qu'il y a une relation avec les décisions du G20 qui a décidé que les banques devaient augmenter leurs fonds propres...

  • Les cinq milliards de la BNP

    Comme je le dis souvent, disposer de commentateurs de qualité, sur un blog, c'est très utile. Je reprends donc le commentaire de Fangio sur un billet précédent dans lequel j'approuvais la BNP de rémunérer ses traders et ses salariés de son pôle BFI (division finance). L'un des principaux arguments de ceux qui s'indignent de ces salaires, c'est de faire valoir que la BNP a touché de l'argent public (c'est faux, c'était un prêt et pas à un taux d'ami...). Voilà qui devrait édifier Fred, en particulier, (pourtant pas un affreux gauchiste, en principe), mais également éduquer aux saines règles du marché un gauchiste authentique et lui permettre ainsi de soigner ses humeurs :-)

    Je passe les détails, mais les 5 milliards n'ont pas servi à spéculer, ou marginalement, mais à faire face à des obligations de court terme. Il faudrait rappeler que le bilan d'une banque comme BNP, c'est 2 ou 3000 milliards, gardons le sens des proportions. Simplement, les banques font des opérations de refinancement en permanence, et avec le gel du marché interbancaire, toutes les banques, y compris les plus solvables (comme BNP ou la SG) risquaient l'asphyxie. Quant aux "spéculations", je tiens à rappeler (peu de gens le savent ou le comprennent) que le marché des subprimes n'était PAS un marché spéculatif: au contraire, on achetait de la dette AAA, sensée être très sûre, quand on avait besoin de titres sécurisés (c'était une alternative aux titres souverains). Plus largement, la spéculation n'a RIEN, mais alors vraiment rien à voir avec la crise. 

    Quant au fait que les banques n'aient pas "ouvert les vannes du crédit", il faudrait quand même rappeler que c'est le métier de base d'une banque de prêter, que c'est comme ça que la majorité des employés gagnent leur vie (les traders sont une infime minorité -j'en profite pour rappeler que le milliard de BNP profite à beaucoup plus de monde qu'aux seuls traders).

    Pour les risques du trading, ils sont (hors fraudes, comme le cas Kerviel) beaucoup mieux maîtrisés que les gens le croient (je ne vais pas rentrer dans les détails techniques, mais les banques ne jouent pas à pile ou face comme l’apprenti trader moyen sur Boursorama…). 

    Pour finir avec le fameux argument des taux, je vais lui tordre le cou : il est techniquement totalement faux : les taux directeurs déterminent les taux à court terme uniquement, or il n’existe pas de taux unique de marché, mais des taux dépendant des maturités. Aujourd’hui, par exemple, l’Euribor 1 mois (un taux interbancaire très courant) est à 0.491%. En revanche, les banques prêtent (que ce soit aux particuliers ou aux entreprises) généralement à long terme. Or les taux à 20 ans sont aujourd’hui à 3.997%. Ajoutons le fait que les banques se financent elles-mêmes sur les marchés à environ Euribor + 1% (soit dans les 5% à 20 ans) et qu’elles doivent bien sûr mettre une marge (et de ce point de vue, il faudrait souligner que de nombreux économistes, en 2005-2006, tiraient la sonnette d’alarme sur  les marges -au moins dans les activités destinées aux entreprises, mais aussi certains marchés immobiliers, comme les subprimes dont une des erreurs a été de demander des marges trop basses !), on les obtient tes taux à 4% et plus
    .

  • la BNP a bien raison de payer largement ses traders

    La décision de la BNP de provisionner un milliard d'euros,  pour rémunérer les salariés de son pôle finance a fait couler de l'encre. Beaucoup d'encre. Eh bien moi, je trouve qu'elle a bien raison de tenter de conserver ses cadres les plus prometteurs. Le pôle BFI a justement réalisé d'excellents résultats pour les deux premiers semestres 2009, tirant littéralement les résultats de la BNP vers le haut. Cela me semble le minimum qu'une entreprise privée récompense ses salariés qui ont fait du bon boulot, non ? Un milliards d'euros, c'est le montant de la dette de quelques clubs de football anglais. Je n'entends aucun concert de glapissements pour condamner les montants mastodontesques qu'ils versent à leurs  joueurs.

    Il y a une sale manie, en France, qui consiste à beugler haro sur les entreprises en bonne santé qui font du profit. Je trouve que c'est particulièrement mal choisi avec la BNP, société qui ne délocalise globalement pas ses emplois.

    Eva Joly se plaint de ce que la BNP aurait touché de l'argent public. Argument aussi débile que faux. En réalité, l'État a réalisé une superbe affaire en achetant il y 6-7 mois des actions BNP à une trentaine d'euros. Aujourd'hui, le cours de la BNP frise les 60 euros. Si l'État faisait preuve de bon sens, il ne tarderait pas à commencer à réaliser des prises de bénéfice. Vu l'état de ses finances, ce ne serait pas du luxe.

    Pour le reste, c'est de l'argent prêté, et à un taux si élevé que les banques y ont regardé à deux fois avant de faire l'emprunt. Avec une banque comme la BNP qui paie rubis sur l'ongle, c'est sans risque et une source de revenus tout à fait garantie.

    Bref, dans la classe politique française, c'est âneries sur âneries à propos des banques, y compris au MoDem, au demeurant. On accuse les banques françaises de faits dont elles ne sont sur le fond pas comptables. On l'a dit et redit, la cause principale de la crise financière qui a frappé le monde, ce n'est pas même les paradis fiscaux, mais bien la législation américaine qui permet de garantir du crédit sur une valeur immobilière virtuelle.

    J'aurais bien donné quitus à Marielle d'avoir compris que les hochements de menton les plus martiaux n'y changeront rien, puisqu'elle écrivait dans son dictionnaire pour aimer l'Europe que la principale tâche de l'Europe devait être de réformer le fonctionnement de l'OMC (proposition reprise par l'ADLE, d'ailleurs).

    Seulement, voilà, aujourd'hui, elle intervenait devant un parterre de socialistes, conviée par Vincent Peillon et son Espoir à Gauche, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle a versé elle aussi dans la diabolisation à outrance. C'est rare ici, mais aujourd'hui, pas de quitus pour Marielle :-)

    Eva Joly se plaint de ce que la BNP dispose de 186 filiales dans les paradis fiscaux. Ah ? C'est mal docteur ? C'est une banque ou une association de dames patronesses, la BNP ? Que la BNP fasse son métier de banque, moi, ça me paraît plutôt salutaire, non ? Ce n'est pas aux banques d'édicter les règles mais aux États !

    On ferait bien en France, au lieu de réduire l'économie à la sociologie avec un vague saupoudrage de béni-oui-ouisme entrepreneurial, de donner quelques notions de finance élémentaires aux citoyens. Ce serait des plus salutaires et cela éviterait de voir la presse emplie de contre-vérités et/ou de raccourcis à deux balles. Des cours de rattrapage devraient être possibles pour les politiques.

  • BNP Paribas a eu Fortis !

    Ayé ! BNP a réussi à négocier, je ne sais pas comment, mais Fortis est désormais à BNP. Bonne nouvelle pour les fonds propres de BNP pour l'année prochaine.

    Je me demande en revanche ce qui a été promis aux actionnaires minoritaires. BNP s'est couverte en s'assurant des garanties auprès de l'État belge sur ses ratios de solvabilité.

    La Belgique récupère 30% de la banque au lieu de 25% et BNP prend le contrôle de 25% des assurances au lieu de 10%.

    [EDIT] Une curiosité rigolote, mais hélas plus mise à jour : FrontFortis ! un blog belge d'actionnaires, je présume, ou peut-être simplement de clients, en faveur d'un accord BNP-Paribas

    Le problème, c'est qu'avec un seul billet publié et datant du 29 janvier dernier de surcroît, ils ne vont pas aller loin...

    Cela dit, à propos des actionnaires, il y a une fissure désormais, puisque si l'avocat des 2400 actionnaires minoritaires rejette l'accord, le président de l'Association flamande des actionnaires s'est lui déclaré favorable à l'accord. Mais bon, il avait déjà appelé à approuver le précédent plan... Pour ceux qui s'intéressent à ce que peuvent faire ou non des actionnaires minoritaires en Belgique, j'ai trouvé cela...(Droit et Fiscalité Belge. Il y a un point qui plaide en faveur de la BNP, c'est que le 11 février dernier, l'accord avait été rejeté d'une courte majorité (50.6%). Pour info, le groupe d'assurance chinois Ping An pèse à lui seul 5%. Que vont-ils faire cette fois-ci ? Une tendance, toutefois : le nouveau président du nouveau conseil d'administration, Jozef De Mey, avait bénéficié du soutien des Chinois. Or, il est favorable à l'accord...D'après les échos, BNP se serait assuré le soutien d'autres actionnaires assez importants qui s'étaient abstenus le 11 février dernier.[/EDIT]

  • Fortis, comment fallait-il agir ?

    J'ai suivi avec attention le feuilleton Fortis, et à vrai dire, je trouve que le déroulement des évènements amène à une réflexion de fond sur l'urgence et l'action politique. Si j'ai bien compris, les petits actionnaires de Fortis (2000) sont furieux d'avoir été mis devant le fait accompli de la quasi-cession de Fortis à la BNP sans qu'ils aient été consultés. Ils ont donc obtenu d'un tribunal qu'une large partie de la transaction soit bloquée, au moins, en tout cas, jusqu'au 28 février, soit après l'assemblée générale des actionnaires. En outre, comme le gouvernement Leterne a tenté de passer outre en faisant, si du moins, ce que l'on dit est vrai, pression sur des magistrats pour qu'ils autorisent finalement la cession, il y a eu des résistances, et un procureur a fini par accuser le gouvernement d'où le scandale.

    Le problème, à mon sens, c'est que tout cela a été fait dans une urgence que les pouvoirs publics belges jugaient absolue : soit un repreneur récupérait Fortis, y compris à prix sacrifié, soit Fortis s'écroulait. Prendre le temps de consulter tous les actionnaires, c'était prendre le risque de faire fuir les repreneurs. Et sans acheteurs, Fortis courait à sa perte, c'est à dire aussi à la disparition de l'épargne de ceux qui en étaient clients.

    Il fallait donc que le gouvernement Leterne agisse dans l'urgence, quand bien même la procédure normale n'était pas respectée.

    Le problème, c'est que nous sommes dans un contexte de crise économique et financière où le système international peut s'emballer à tous moments. Dans une telle situation, on comprend mieux la nécessité d'une procédure d'urgence. Les petits actionnaires de Fortis pourraient bien  faire un mauvais calcul, d'ailleurs : si la BNP se retire et que Fortis plonge, ils tomberont avec. Sans doute n'ont-ils pas considéré cet aspect des choses.

    Dans  des circonstances aussi critiques, je ne sais pas ce que j'aurais fait. Évidemment, les pressions sur la justice, c'est inadmissible, mais, il faut bien comprendre que l'économie belge pourrait aussi y jouer sa peau. Je ne dis pas cela pour défendre l'action de Leterne. J'essaie simplement de replacer son action dans la perspective de l'urgence pour mieux la comprendre.

    Ce que je conclus de cette histoire, c'est que la BNP, si elle est intéressée, et surtout les pouvoirs publics belges, ont tout intérêt à mener des négociations serrées et au plus vite avec les actionnaires de Fortis s'ils veulent se sortir vite et bien de cette mauvaise passe. Je ne vois pas d'autre issue. Et de ce point de vue, une nouvelle qui n'est pas mauvaise, c'est que les 2000 actionnaires se sont mis d'accord pour confier leurs intérêts à un groupe de représentants :

    Deminor, Modrikamen, VEB, Test Achats, des familles d'actionnaires dites historiques et un industriel possédant 2% se sont mis d'accord sur une équipe de négociation composée de six personnes. Cette équipe sera chargée de mener d'éventuelles discussions avec BNP, Fortis et le gouvernement.

    Il est évidemment plus facile de négocier ainsi qu'en ordre dispersé.

  • La BNP plie mais ne rompt pas

    La BNP vient de publier ses résultats. On voit, çà et là, sur la Toile, des titres avec -55% en tête de ligne. En réalité, ce qui se replie, c'est le bénéfice de la BNP qui n'en demeure pas moins excédentaire.

    Mieux : tous les pôles de BNP Paribas sont excédentaires. Elle finit par accuser à son tour l'impact de la crise financière, mais, au final, dans des proportions assez modérées. C'est le pôle BFI (Banque de financement et d'investissement) surtout qui est touché et voit son bénéfice fondre littéralement, puisque son résultat chute de 95% (mais reste bénéficiaire !). Les autres pôles sont peu ou pas atteints, et le produit ent bancaire s'améliore même légèrement au 3ème trimestre 2008 (en France, tout du moins). BNP a surtout encaissé plein pot la faillite de Lehman and Brothers, mais hors BFI, les résultats de ses autres pôles sont meilleurs que prévus par le marché et les analystes. La BNP a par ailleurs eu l'honnêteté de ne pas chercher à dissimuler des actifs douteux en les transférant vers d'autres portefeuilles (un amendement le permet désormais).

    Ensuite, la BNP dispose de 40 milliards d'euros de fonds propres au ratio Tier One, c'est à dire en fonds propres 100% liquides et non avec un mélange de Tier Two (actifs rémunérés selon les résultats) ; or, le minimum recommandé de Tier One est de 6% : BNP est donc largement dans les temps...

    Par ailleurs, la BNP a récemment adopté les principes d'Equateur, des normes volontaires environnementales et sociales applicables au financement de projet. Les Amis de la Terre vont être contents :-)

    Il faut dire aussi que la BNP a été élue prêteur le plus audacieux pour le financement de projet impliquant des énergies renouvelables.

    Les Principes de l’Equateur fixent des exigences sociales et environnementales à l’obtention de prêts supérieurs à 10 M$ (7,87 M€) et destinés à financer des projets de développement. Les Principes ont été révisés, il y a quelques mois pour intégrer une obligation de communication publique sur les prêts accordés. Ces principes sont issus de la politique et les critères de performance en matière de durabilité sociale et environnementale de la Société Financière Internationale et sur les directives générales en matière d’environnement, de santé et de sécurité de la Banque Mondiale. BNP a déjà mis en place des pratiques et procédures d’évaluation des risques environnementaux et sociaux pour son activité de financement de projets. Le groupe a également participé à des initiatives comme celles du Global Compact des Nations Unies, de l’Initiative Financière dans le cadre du Programme pour l’Environnement des Nations Unies (UNEP-FI)…

    (source : le Journal du Développement Durable)

  • Le joli coup de la BNP

    La BNP est une banque décidément étonnante : même en situation de crise, elle parvient à flairer les bons coups et à saisir les opportunités. La BNP a récupéré 100% des activités bancaires de Fortis en Belgique et les 2/3 au Luxembourg. Elle récupère également les 3/4 de l'activité assurance de Fortis en Belgique.

    Pour ce faire, la BNP offre 11,7% de sob capital à l'Etat Belge et 1.1% au Luxembourg. C'est teès bien joué ! La BNP ne dépense pas de liquidités pour acquérir Fortis, elle profite du renflouement de ce groupe par les états néerlandais et belges, et elle en prend le contrôle au moment où le cours de l'action est à son plus bas. Mais, bien mieux encore, elle se trouve deux actionnaires extrêmement fiables et stables ! Ces états ne se comportent nullement comme des fonds spéculatifs mouvant. Avec 12% de son capital entre les mains de deux états très fiables, la BNP s'offre une garantie de stabilité pour une bonne part de ses actions.

    De plus, l'opération de rachat bénéficie du total soutien des deux états. On n'est absolument pas dans un contexte de lutte féroce pour la primauté, mais au contraire de coopération maximale avec les acteurs. Mieux encore : les actifs à risque (un peu plus de 10 milliards d'euros) sont transférés dans une holding détenue essentiellement par le Luxembourg et la Belgique ; la BNP ne détient elle-même que 10% de la holding. Bref, elle rechète sans coup férir, et quasiment sans actifs pourris un bon gros groupe à prix cassé et avec de sérieuses garanties...

    Elle devient enfin la première banque européenne par le montant des dépôts, et son crédit de confiance a de bonnes chances de rassurer les déposants. Oui, vraiment, bien vu. Chapeau bas.

    NDLR : je n'ai pas d'actions dans la BNP, je n'y travaille pas non plus, je suis simplement semi-fasciné, semi-amusé par sa stratégie souvent gagnante, quelles que soient les circonstances. Bon, cela dit, elle subit comme toutes les autres banques un effet sectoriel, si bien que son cours a baissé, même s'il avait grimpé fort haut la semaine dernière. On va voir comment les acteurs du marché réagiront au rachat de Fortis...

  • L'hérétique recommande la BNP

    J'ai vu que Quitterie venait de publier un billet sur les classifications opérées par l'organisation les Amis de la Terre : il s'agit d'établir un classement des banques dont l'activité a l'impact le moins néfaste sur l'environnement social et écologique. Dans le tas, il y a en tête la Caisse d'Epargne, une banque très exposée actuellement (jetez donc un oeil sur le Canard Enchaîné d'aujourd'hui).

    Je me suis dit, du coup, que moi aussi j'allais faire mes recommandations :-) Or, en parcourant les divers titres de la presse économique, spécialisée ou non depuis une année, je constate que la BNP n'est jamais citée dans les établissements financiers à risque. Elle est réputée également pour sa gestion prudente. Ses propositions de rachat de Fortis montrent qu'elle dispose de bonnes réserves et également qu'elle n'achète pas n'importe quoi à n'importe quel prix. Je ne dis pas qu'une action BNP est un bon placement financier, mais que le BNP est une banque fiable. Ce b'est d'ailleurs pas nouveau, c'était l'une des réussites au milieu de pas mal de privatisations mi-figue, mi-raisin, sous le gouvernement Balladur en 1993. Si elle subit des soubresauts sectoriels, comme pas mal d'établissements bancaires, le cours de ses actions varie nettement moins que les cours des autres banques. Elle publie des résultats en progression depuis plusieurs années, avec des bénéfices importants. Bref, pas de risque qu'elle s'écroule. Sur 12 mois, son cours est en progression de 12% alors que les autres grandes banques perdent, mais surtout, dans un marché d'anticipations comme le nôtre, elle a un énorme atout : elle inspire confiance ! Elle est notée AA sur les marchés financiers, et ses pairs la considèrent comme une référence, au point que son intérêt pour Fortis a contribué à calmer le jeu ces jours derniers : les marchés se sont dits que si la BNP s'intéressait encore à Fortis, c'est que tout ne devait pas être complètement pourri dans cette société.

    Cela dit, une telle confiance est à double-tranchant : c'est parce que la BNP Paribas avait fermé trois fonds que la crise des subprimes s'est déclenchée, même si elle serait vraisemblablement survenue de toute façon.

    C'est l'une des banques dont la dépréciation d'actif est l'une des moins forte (1.3 milliards d'euros à comparer avec les 4.5 milliards d'euros de la Deutsche Bank, par exemple).

    Bref, fiable, par les temps qui courent.