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Politique - Page 13

  • Encéphalogramme plat au centre...

    François Bayrou a fait observer à plusieurs reprises qu'à brandir sans cesse le FN on le plaçait au centre du jeu politique aux prochaines échéances électorales. Il dit également souvent que l'on ne gagne pas contre le programme d'une force politique mais sur le sien. Je le suis sur ces deux analyses, mais, là où le bât blesse, c'est que je n'entends absolument plus rien en provenance du centre, en tout cas, du MoDem, ma formation politique. Le problème n'est pas qu'il est inaudible, j'ai de grandes oreilles, mais bien qu'il ne dit plus rien. J'écoutais Marine Le pen défendre avec vigueur la persistance des départements ce matin sur France info. Je suis contre ce maintien et je le dirai après pourquoi, mais cela me frappait de constater qu'elle avait été la seule, jusqu'ici, à présenter un programme spécifique aux cantonales alors que les autres forces politiques se perdent en banalités ou en spéculations sur les échecs probables ou non de leurs adversaires.

    J'aurais aimé que le MoDem développât une réponse électorale sur la question du département. Marine Le pen faisait observer ce matin qu'elle était hostile à la disparition du département parce que ce serait des intercommunalités et des très grosses collectivités municipales ou territoriales qui en feraient leur beurre, laissant une fois de plus pour compte les "petits".

    Je me méfie du "Big is beautiful" contre lequel Bayrou mettait déjà en garde aux prémisses de la réforme actuelle. Je conchie l'intercommunalité, monstre bureaucratique sans aucune légitimé démocratique et machine à dépenser des sous alors qu'elle avait vocation à mutualiser pour faire des économies. Je me défie des métropoles, vraies chausses-trappe à démocratie.

    Parce que le vrai problème, dans cette histoire, c'est bien celui-là : l'expression démocratique.

    Si, une fois de plus, la technocratie, bien abritée derrière la sphère politique, parvient à imposer au petit peuple ce dont il ne veut pas, ce déni de démocratie finira par mal tourner et engendrer des crises qui provoqueront l'effondrement du paysage politique tel que nous le connaissons. Le FN prospère sur ce déni-là.

    J'avais bien aimé le projet initial de Bayrou qui était de fusionner les Conseils Généraux dans les Assemblées régionales. De cette manière, les compétences existantes n'étaient pas perdues et les doublons prenaient fin progressivement. Évidemment, les départements auraient ainsi disparu, mais pas de manière brutale. Et Bayrou proposait d'élire le Président de Région au suffrage direct, et, dans le même temps, de désigner les représentants de l'Assemblée régionale à la proportionnelle intégrale.

    La dalle d'Épidaure chère à François Bayrou autrefois n'émet plus le moindre écho. Qui parle des départementales au MoDem ? Personne. Et encore, ce que j'évoque ci-dessus relève d'un programme général. Les Départements ont encore un certain nombre de compétences à ma connaissance. Pourquoi n'y a-t-il presqu'aucun débat sur ce qu'ils doivent financer ou non au sein de la classe politique ? Ils interviennent dans les collèges, gèrent les ressources en eau, ont la charge des CAF, allouent des aides aux personnes âgées pour les aider à rester à domicile, aménagent les routes, s'occupent des bibliothèques, bref, la liste est longue.

    Bien sûr toutes ces compétences ont un coût et se répercutent en impôts. Cela pourrait faire l'objet d'un débat. Faut-il les garder toutes ? 

    Je trouve que Thomas Guénolé résume assez bien ce que valent les actuelles professions de foi en les assimilant à des Lettres au Père Noël. Je ne vois pas les choses autrement, et j'avoue que de tels programmes ne m'inspirent aucune confiance.

    En tout cas, sur le site du Mouvement Démocrate, à l'heure actuelle, sur les départements, il n'y a rien. Il y avait dans le programme de Bayrou de 2012 une réflexion sur la gestion des territoires avec quelques mesures que le MoDem a fait siennes. Je me serais imaginé que la réflexion aurait pu continuer sur cette base, mais apparemment, elle s'est arrêtée là et les compteurs sont bloqués depuis.

     

  • Où Nicolas Sarkozy va-t-il trouver ses milliards ?

    Je juge une bonne chose que l'opposition propose des mesures alternatives à celles que prend la gauche au pouvoir actuellement. Ceci ne signifie pas que je les juge meilleures, mais cela entretient un nécessaire débat économique et démocratique.

    J'ai lu l'entretien que Nicolas Sarkozy a accordé au Figaro et pris acte des deux grands axes de son projet, baisser les impôts et réduire la dépense publique.

    Je pense qu'il n'a pas tort de pointer du doigt les effectifs surnuméraires dans la fonction territoriale mais je doute que des mesures imposées par l'État fonctionnent. La meilleure manière de contraindre les collectivités à une gestion rigoureuse c'est de leur donner l'autonomie financière. Liberté de lever des impôts (dans des limites raisonnables) mais fin des dotations de l'État. Bien évidemment, ce projet doit être assorti d'une réforme des modes de scrutin de manière à ce que toutes les collectivités comportent des représentants élus au suffrage universel direct, à commencer par les présidents de région. Ainsi, les électeurs récolteront les fruits de ce qu'ils auront semé s'ils portent au pouvoir des dépensiers. Pour assurer des garde-fous, il faudrait interdire aux collectivités de s'endetter au-delà d'un montant raisonnable et de présenter des budgets en déséquilibre.

    Il sera difficile de faire avaler à la fonction publique simultanément la réduction des effectifs, l'augmentation du temps de travail et l'allongement des durées de cotisations pour les retraites. Lutter contre l'absentéisme en rétablissant le jour de carence serait déjà une bonne chose. Pointer la fonction publique comme cause de tous les maux est un mauvais procès. Nicolas Sarkozy réitère l'erreur faite pendant sa mandature. Il ne comprend toujours pas que c'est contre-productif de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux si on ne commence pas par réfléchir au périmètre d'intervention de l'État et à ses missions. Qu'il commence par examiner ce point primordial d'abord, et seulement ensuite, alors, il pourra réfléchir aux postes qui sont nécessaires ou non.

    Je suis bien d'accord que la formation professionnelle est une gabegie, mais Nicolas Sarkozy ne propose rien si ce n'est d'en souligner les coûts. Même chose pour les aides au logement.

    Je ne crois donc pas à ses promesses de baisses d'impôts tant qu'il n'aura pas amélioré les points que j'ai soulevés.

    En ce qui concerne les déficits sociaux, je crains, hélas, qu'on ne puisse faire autrement que d'aller vers un seuil de retraite à 63 ans minimum, 68 sans décote. Les solutions ne sont pas très nombreuses et il faut bien équilibrer les comptes. J'espère que la recherche médicale va faire un bond afin d'améliorer l'espérance de vie en bonne santé, quasiment statique depuis 15-20 ans. Augmenter la durée de la vie professionnelle, c'est bien beau, mais si les gens ne sont plus en état de travailler, que faire ?

  • On ne peut absolument pas s'allier avec Bachar El-Assad.

    Comme le fait justement observer mon confrère du blog le Centrisme, bien que les crimes de Daech et sa barbarie soient odieux, on ne peut pas s'allier avec le régime syrien actuel. Daech impressionne par sa stratégie médiatique et horrifie l'Occident, mais la réalité, c'est que 90% des atrocités les plus épouvantables sont le fait des milices du parti Baas. La position du gouvernement français, depuis de le début de ce conflit me semble la bonne en espérant parvenir à armer et promouvoir une opposition syrienne rebelle modérée et si possible démocratique. Bien sûr, nous le savons tous, c'est une voie difficile, avec vraiment peu de chances de réussite mais on ne peut pas cautionner les horreurs d'Assad (puisse-t-il étouffer sous la honte !).

    L'ASL est marginalisée, désormais, et active essentiellement dans la région de Dera. On pourrait en tirer la conclusion que tout est fichu et qu'il n'y a plus d'interlocuteurs en Syrie. Je crois qu'il faut prendre son parti de la situation militaire et partir de l'existant, c'est à dire de Dera.

    On sait que le Qatar joue double-jeu en Syrie, en aidant les Salafistes, mais on lui mêle souvent à tort l'Arabie Saoudite qui a changé son fusil d'épaule depuis un moment, et préfère, de concert avec la Jordanie l'opposition laïque, modérée ou non.

    Je n'oublie pas les Kurdes, bien sûr, dont les combats héroïques à Kobané ont soulevé l'admiration du monde entier.

    Ce sont avec ces forces qu'il faut discuter, en faisant un très gros effort de renseignement : les officines qui s'en réclament à l'étranger sont rarement crédibles. Il faut alors essayer d'identifier les chefs rebelles sur place et négocier directement avec eux, en prenant garde à ne pas livrer d'armements sophistiqués au front al-Nosra au passage par mégarde.

    Les seuls qui ne sont pas gênés plus que cela par les tortures épouvantables qu'Assad et ses sbires administrent aux femmes et aux enfants, ce sont le FN et ses affidés. D'ailleurs, l'un de leurs principaux responsables, Frédéric Châtillon, est un grand ami du régime syrien.

    Un dernier mot : Slate relate la création d'une armée rebelle chrétienne. Elle ne reçoit aucun subside. Alliée avec les Kurdes du PYG elle a pourtant accompli de beaux exploits. L'Europe, et la France au premier chef, devrait sans tarder armer et financer le Conseil Militaire Syriaque. Les Chrétiens ont tout intérêt à disposer d'une force armée dans une région où la poudre parle avant tout autre argument diplomatique...

  • Réflexions sur la loi Macron, le dimanche et les ordonnances

    J'ai suivi à distance les méandres de la loi Macron. J'avoue ne pas avoir parcouru les 400 articles de la loi mais m'en être remis à ce qu'en disait la presse.

    Curieusement, l'un des points qui m'a fait tiquer est le même que celui qui a engendré un refus massif de la gauche du PS. Le texte prévoit des compensations salariales pour le travail le dimanche ou le soir mais laisse aux entreprises, le cas échéant par branches, ou au territoires d'en fixer les modalités. Il me semble que la loi devrait être plus claire sur ce point : le principe de la compensation devrait être fixé dans la loi. J'ai cru comprendre que c'était ce que demandait Hamon. Son retournement final provient du refus de Macron, entraînant nombre de frondeurs avec lui.

    Être libre de travailler le dimanche, c'est très bien, mais il ne faudrait pas que cela se transforme en contrainte, quand bien même le texte assure qu'un tel choix doit relever de la libre volonté du salarié.

    Le texte adopté permet aussi au gouvernement de s'asseoir sur la droit de l'environnement en procédant par ordonnance chaque fois qu'il fait obstacle à un projet de développement. On peut supposer que Macron avait en tête le cas du fameux aéroport de Notre-Dame des Landes.

    le site Quoi.info décrypte avec beaucoup de clarté en quoi consiste l'ordonnance. Le Parlement doit d'abord délivrer une autorisation au gouvernement pour gouverner par ordonnance dans un domaine spécifique (l'urbanisme, par exemple). Une fois cet accord obtenu, le gouvernement peut proposer son projet au Parlement. Si celui-ci le rejette, le projet a valeur de règlement (mais pas de loi). Dans le cas contraire, il devient une loi.

    Je me suis demandé quelle différence il y avait entre un règlement et une loi et j'ai trouvé la réponse sur le site du Sénat. Une règle peut être modifiée par décret en Conseil des Ministres sans passer par le Parlement. Le Conseil constitutionnel vérifie simplement que le décret pris soit valide, c'est à dire conforme à notre constitution.

    Dans le domaine de l'urbanisme, cela permet par exemple de contourner les associations qui opposent des aspects environnementaux pour empêcher une construction. Notons que la construction en question peut aussi bien être un supermarché qu'un logement social.

    Je ne cacherai pas que je n'aime pas trop le principe de l'ordonnance. Elle accélère certes les procédures, mais au détriment des corps intermédiaires et des individus. Personnellement, j'appelle cela un passage en force. Si vraiment des points de droit créent des retards sans fin, peut-être vaut-il mieux réexaminer le droit que de s'asseoir dessus, position incohérente s'il en est.

    Les ordonnances sont la plupart du temps utilisées pour faire passer les décisions impopulaires. Je sais qu'on les utilise aussi pour transposer en droit français le droit européen, par exemple. On va me dire que je chipote, mais ne perçois pas son utilisation comme une manière très démocratique de gouverner.

    Je n'ai pas d'avis sur les déréglementations que prévoit le reste de la loi. Pour l'instant, du moins, il faut encore que j'y réfléchisse.

  • Cent contre un que le FN n'appliquerait pas son programme !

    Cela prend du temps de passer en revue tout le programme du Front National, mais il y a quelques points au moins sur lesquels je peux m'arrêter.

    Pour cela, je prends l'hypothèse dans laquelle Marine Le pen remporterait l'élection présidentielle de 2017.

    Son premier obstacle serait d'obtenir une majorité politique : le FN ne prospère que sur l'opposition du PS et de l'UMP et/ou des centristes (MoDem, UDI). Que l'un ou l'autre vienne à tomber faute de suffrages suffisants, ou que des désistements d'efficacité se produisent par accord entre cees partis afin que chacun puisse avoir des représentants à l'assemblée nationale, et il ne resterait alors au mieux qu'un gros tiers de députés au FN.

    Admettons qu'il passe cet écueil.

    Qui croit alors un seul instant que la France quitterait l'euro ? Non seulement les Français y sont très majoritairement opposés, mais les coûts de conversion seraient tels que nos finances n'en auraient pas les moyens. Il faut bien voir à ce sujet que la venue d'un parti d'extrême-droite, fût-il policé, provoquerait une fuite de capitaux sans précédent dans notre pays.

    Avant même d'être élue, Marine Le pen serait contrainte à essayer d'éteindre les incendies partout où il se produirait. Les Français qui votent FN n'ont pas l'air de comprendre ce qu'est un pays endetté à genoux financièrement : ils seraient inspirés de bien observer ce qu'il s'est produit dans les pays qui ont vécu une semblable aventure.

    Quant à l'immigration, ce serait comique si ce n'était pas déjà tragique. Renvoyer les immigrés dans leurs pénates déstabiliserait d'un coup toute la structure de l'emploi et de l'économie avec une quantité effarante d'emplois qui cesseraient d'être pourvus. Plusieurs entreprises seraient profondément déstabilisées et le PNB de la France en souffrirait durablement. Du côté de l'islamisme, il y a de telles convergences entre islamisme modérée et front national sur les valeurs que je n'imagine pas que l'un et l'autre se tiennent durablement éloignés. Ils se retrouveront et s'embrasseront, c'est à peu près fatal. Voyez d'ailleurs, les précautions oratoires de Marine Le pen avec le vote musulman conservateur français qu'elle espère pouvoir conquérir en raison de la communauté de leurs valeurs, voile excepté.

    Même en sortant de l'Europe, le contrôle des frontières ne serait pas si aisé que le FN se l'imagine. En réalité, à moins de perturber considérablement les échanges et les déplacements, il ne serait guère plus efficace que ce qu'il est maintenant. Le FN pourra tenter de stopper complètement l'immigration et renvoyer les clandestins de toutes sortes, mais cela coûtera très cher au pays (je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire, je dis qu'il faut cesser de faire croire aux Français que cela puisse être une économie !...).

    Enfin, la gauche du PS ne fera pas de cadeau au FN. Il n'y aura pas de compromis et des manifestations monstres sont à prévoir. Si le FN choisit la manière forte, il court le risque d'enfoncer le pays dans la guerre civile d'autant que les Français peuvent être très teigneux avec leurs dirigeants quand ils n'en veulent plus.

    Même s'il ne faut pas sous estimer le cire-pompisme et l'obséquiosité des administrations envers le pouvoir quel qu'il soit, je pense que le FN aura du mal à trouver suffisamment de cadres pour faire fonctionner la haute-administration, et je ne parle pas de l'Éducation Nationale qui sera quasi-unanimement hostile au nouveau gouvernement.

    Bref, en arrivant au pouvoir, Marine Le pen pourrait hériter d'un pays ingouvernable...

    Mon moment de politique fiction, mais à méditer malgré tout...

  • Politique du peuplement

    Quand quelqu'un a menti, il lui est très difficile dans un premier temps de l'admettre, et, dans un second qu'il finisse par avouer la vérité. Il faut littéralement lui sortir les mots de la bouche un par un, et c'est un processus long et fastidieux.

    Notre pays ne régule pas son immigration depuis 40 années et pas davantage le peuplement de son territoire. Il existe donc des concentrations ethniques (et maintenant religieuses !!!) un peu partout sur notre territoire.

    Jusque là, tous ceux qui osaient lever un coin du voile se faisaient taxer de tous les noms : fasciste, raciste, vichyste, islamophobe (c'est aussi à la mode) et cetera...

    La polémique soulevée par Manuel Valls comme maire d'Évry en 2009 avait enflé démesurément, et voilà qu'elle ressort cinq années après. Mais le ton a changé. Sarkozy avait rameuté le ban et l'arrière-ban de tout ce que le gauche (et même une partie du centre) compte de bien-pensants en proposant que la France choisisse son immigration. Il faut le dire, à la décharge de la gauche, que, comme d'habitude, il l'avait fait à chaud et pour réagir à l'actualité.

    Il existe un principe sacro-saint en France qui est de ne pas faire de statistiques ethniques. Eh bien il va bien falloir le revoir.

     Il ne suffit pas de vouloir la mixité sociale, comme le rêvent les bobos qui s'en tiennent toujours à l'abri et le prônent pour les autres. D'ailleurs, les gens ne veulent pas se mélanger, surtout par les temps qui courent. 

    Je l'ai toujours écrit ici : une mixité sociale intelligente passe par la dissémination (subtile, évidemment) pas par des paires de gros sabots avec en gros imprimé "logement social" ou "immigrés". Installez l'air de rien une famille arabo-musulmane ou africaine dans un lotissement de blancos, pour reprendre le néologisme de Valls, ou d'Antillais (qui ont exactement le même raisonnement que les Métropolitains, figurez-vous...) il y aura tout au plus quelques murmures. Annoncez que vous réservez 10 ou pire, 20% d'un immeuble pour le logement social et tout le monde ou décampera, ou engagera les meilleurs avocats pour faire capoter le projet. Ne resteront que ceux qui n'auront pas le choix.

     Je vous le donne dans le mille, à votre avis, comment procèdent les socialistes, à commencer par ceux de Paris, aiguillonnées par leurs amis khmeresques communistes et verts ? Et à l'inverse, l'idée de la dissémination subtile vient du programme de Marielle de Sarnez (MoDem) aux municipales de 2008.

    Il faut se donner le droit de contrôler les installations qui se font dans notre pays et donc choisir notre immigration sur les critères qu'il appartiendrait à notre Assemblée nationale de juger pertinents (c'est ce que proposait Bayrou dès 2007). Dans tous les cas de figure, l'asile politique et l'accueil des individus, des enfants et des familles maltraités doivent demeurer un principe intangible sur lesquels nous ne devons jamais reculer. Tout le reste, en revanche, immigration économique, regroupement familial, ethnie et même religion doivent pouvoir entrer dans la balance quand nous fixerons des quotas.

  • Peine de mort, totale irréflexion des Le pen, père et fille !

    Je me demande parfois si cette femme réfléchit avant d'ouvrir la bouche. Elle propose de rétablir la peine de mort. Pour qui ? Pour les djihadistes ?

    Il semble lui avoir largement échappé que les djihadistes se contrefoutent de mourir. Elle compte faire quoi avec sa peine de mort ? Les terroriser ?

    Bref. Passons. Avec la hashtag minable de son père #JeSuisCharlieMartel on a là un florilège des réactions les plus malsaines et stupides qui ont accompagné les événements dramatiques que nous venons de vivre.

  • Faut-il refuser de serrer la main à un militant/une militante du FN ?

    Je dirai que toute la question que je me pose est dans mon titre. Je sais que le réveillon commun de jeunes de l'UMP et du FN a fait polémique, comme le titre le Parisien.

    C'est toujours difficile de bien calibrer la relation que l'on doit entretenir avec le Front National. Pour les Socialistes, c'est la diabolisation à outrance, et, on doit leur en donner quitus, ils sont sincères. Ils considèrent vraiment que le Front National est le mal absolu.

    Je me suis demandé moi-même comment je réagirais si dans mon métier, je devais serrer la main à un militant, un élu FN ou même un cadre majeur comme Philippot pour ne pas évoquer Marine Le pen elle-même.

    Serrer la main, c'est évidemment accepter de voir rentrer son adversaire dans la normalité. C'est donc un risque, de fait, parce que pour ma part, je ne considère pas le Front National comme un parti normal. 

    En même temps, le combat se mène sur les valeurs et les idées. Je ne partage rien des convictions du Front National, et, comme François Bayrou, je pense que ce parti cherche à diviser notre pays et tirer parti du désarroi qu'il induit. J'ajoute que son discours violemment anti-libéral et populiste me déplaît profondément d'autant que je pense que son programme économique nous conduirait droit dans le mur. 

    Je m'imagine difficilement passer un réveillon avec des jeunes (ou pas, d'ailleurs) du FN : quoi leur dire ? Nous pourrions évoquer sans doute la pluie et le beau temps sur lesquels nous pourrions tomber d'accord, encore que...je les crois capables d'envisager un complot de France Météo...

    Au fond, ce n'est pas tant que la seule étiquette m'empêcherait de discuter ou de trinquer ; c'est plutôt que cela risque de coincer assez vite quand on va évoquer nos idées respectives ou même quand les valeurs que nous portons respectivement vont nous échapper malgré nous, aussi bien dans le feu d'une discussion qu'à l'occasion d'une remarque anodine.

    Je ne cherche pas à stigmatiser un jeune FNJ pour son étiquette, mais son choix, évidemment, m'interpelle. 

    Une bise, une poignée de mains, ont une portée symbolique évidente. Elles supposent une certaine forme de reconnaissance sinon de complicité. 

    Il me semble que l'on peut rester poli et courtois avec les adhérents et militants du Front National. On peut même prendre un verre avec eux, pourquoi pas. Mais on doit rester roide sur ce que l'on veut pour soi et pour la France, roide sur ce que l'on ressent, roide, enfin, sur son éthique personnelle.

    Une chose est sûre : je peux être amené à serrer la main d'un militant FN si les circonstances ne prêtent pas à confusion, mais je ne pourrai m'empêcher, en mon for intérieur, de continuer à éprouver une gêne. Et même si cette gêne n'est pas formulée, elle vient de l'intérieur de moi-même, je peux même la nommer en l'analysant : je sais que c'est de la culpabilité. Je ne dis pas que l'on a forcément raison de se sentir coupable, car la culpabilité nous ronge dans bien des circonstances de bien fâcheuse manière, mais si elle est là, c'est bien qu'elle correspond à une situation moralement insatisfaisante.

     

  • Bayrou, un homme de culture à la Mairie de Pau

    Quand je vois les premières réalisations de François Bayrou dans sa ville, je me dis que les Palois ont bien de la chance. 

    Pas de goût superficiel pour les paillettes, si propre à nos maires d'île de France, édile parisienne en tête, mais, au contraire, de la culture sur le fond.

    Le voilà à présider des rencontres littéraires puis à étendre l'ouverture des médiathèques. N'est-ce pas lui qui propose à l'école des beaux arts de loger au-dessus du Musée des Beaux-arts dans une ancienne bibliothèque ? 

    Il trouve même se place dans l'actualité littéraire puisque cet abruti de Houellebecq l'imagine en dirigeant de premier plan dans son livre imbécile, Soumission, dans lequel il imagine la France dirigée par une fraternité musulmane.

    Quand Bayrou rend visite à des maires proches, s'il y a un centre culturel, on peut être sûr qu'il y viendra.

    C'est quand même autre chose qu'un Wauquiez qui se vantait en public de fréquenter des sites pornographiques.

    Puisque nous nous approchons de Noël et bientôt du Nouvel An, je me permets de formuler le voeu qu'un jour cet homme-là arrive aux affaires dans notre pays. 

    Cela nous ferait un sacré changement d'air.

  • Virer Zemmour, une mauvaise idée

    Le Parisien Libéral a fait dans l'euphémisme en assurant qu'éjecter Zemmour d'I-Télé était une fausse bonne idée.

    En fait, ça n'a même pas l'apparence d'une bonne idée. C'est une mauvaise idée tout court.

    Je pense qu'il faut apporter la contradiction à Zemmour. Ce n'est pas en l'empêchant de parler qu'on va y parvenir. Au contraire, il faut discuter avec lui pour le mettre face à ses contradictions ou ses erreurs, et elles sont nombreuses.

    Je reçois évidemment l'essentiel de l'argumentation de Parisien dans son billet, et il fait bien de mettre en parallèle les dérives de Zemmour et celles de la gauche.

    En ce qui concerne le discours antilibéral de Zemmour, en revanche, je ne partage pas complètement l'avis du Parisien Libéral.

    En fait, je pense que les libéraux français devraient comprendre une bonne fois pour toutes que faire de Thatcher leur héroïne est contre-productif au possible tant elle est symptomatique du libéralisme que les Français rejettent. Et j'en fais partie, tout en étant favorable à un libéralisme tempéré (pas celui de Thatcher, en somme).