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Politique - Page 9

  • François Bayrou, vite, vite, une mise à jour de votre programme économique !

    Cher François,

    Vous êtes passé sur mon blog récemment et je vous en remercie. J'aimerais croire qu'Alain Juppé a encore une chance, mais quand vous considérez l'avance de François Fillon, les ralliements de Sarkozy et Bruno Lemaire, c'est franchement mal barré. Il paraît que 15% des électeurs étaient de gauche. Je ne pense pas qu'ils ont voté pour Fillon, et, maintenant que Sarkozy est éliminé, ils ne se déplaceront probablement pas au second tour.

    Bref, Alain Juppé est dans une sale situation. Nous autres, centristes, on va évidemment voter pour lui, mais je crains vraiment que cela ne soit pas suffisant. Je connais le programme de François Fillon dans la plupart des domaines. Il est vraiment éloigné de nos idées, même si, évidemment, en théorie, sur certains points, on pourrait s'entendre.

    Bref, François, vous allez avoir du boulot, parce qu'il va falloir travailler sur un programme complet un peu en catastrophe. Je ne vois pas une entente de premier tour possible entre François Fillon et vous. 

    J'ai toujours dit que votre programme de 2012 avait du bon, mais maintenant, il faut le mettre à jour. Et, dans les taches à accomplir, il faut qu'on démonte l'imposture Macron aussi, tant qu'à faire.

    Il y a quand même quelques esprits qui réfléchissent au futur. Parfois, ce sont plutôt des gens de gauche, comme chez Numerama, parfois plutôt gens de droite, comme Hashtable (j'ai beaucoup de divergences avec lui, mais ce qu'il dit sur l'économie est toujours intéressant).

    On parle beaucoup d'identité et de sécurité, mais mon intuition me dit qu'il ne faut pas trop se laisser entraîner sur ce terrain là. Quelques propositions fermes et nettes et passons à autre chose. L'autre chose, c'est l'emploi et l'économie.

    Et dans ce domaine, vous avez dit déjà pas mal de choses intelligentes. Il y a vos circuits courts et votre Made in France de 2012. Votre constat que les Français ne gagnent pas assez d'argent et que la baisse de leurs revenus n'est pas la bonne variable d'ajustement de la compétitivité des entreprises. Votre insurrection contre les injustices de la loi El-Khomri, riante idée de Macron, contre la baisse de la rémunération des heures supplémentaires.

    Votre grande idée, au fond, en 2012, c'était de relocaliser l'emploi. Donner une valeur ajoutée forte aux produits industriels grâce aux services associés et à leur garantie, par exemple.

    A mon avis, c'est là-dessus qu'il faut travailler : les emplois impossibles à délocaliser à forte valeur ajoutée. C'est possible dans de très nombreux domaines. Le pouvoir d'achat est une question centrale et au coeur de la misère et du sentiment d'abandon de nombreux Français, précarisés en nombre toujours plus important.

    Vous n'aurez pas le temps de travailler sur tous les sujets en si peu de temps. Creusez celui-là à fond : l'économie, l'emploi, le pouvoir d'achat. Sur l'éducation, vous aviez un bon programme, il n'y a rien à changer et ce n'est pas un sujet majeur pour cette élection. L'écologie doit être intégrée à l'économie et à la santé. C'est un sujet dont vous pouvez vous saisir car la sécurité sanitaire inquiète de plus en plus les Français. Raison supplémentaire pour évoquer l'agriculture biologique et la médecine. Bref, vous pouvez faire quelques liens.

    Peut-être que dans une semaine, je vous dirais à cette heure-là que je m'étais fait du mauvais sang pour rien, mais franchement, je crains bien être prophète à peu de frais cette fois-ci.

    Proposons ensemble, proposez un programme économique en béton armé aux Français. Voyez les chefs d'entreprise, les comités de salariés et discutez avec ceux qui ont des idées nouvelles. 

    La droite actuelle a une grosse faiblesse : elle ne propose que des recettes éculées. La gauche ment et n'a pas d'idées, et de tous ses avatars, Macron et sa bonne conscience de DRH prêt à socialement licencier les pauvres gens sont les pires.

    Engouffrons-nous dans la brèche et essayons de sauver notre pauvre pays et ses habitants de l'abîme vers laquelle nous mène la vague populiste et/ou réactionnaire qui la submerge à l'heure actuelle.

  • Volatilité

    Ça va devenir très difficile, comme métier, sondeur. Je suis fasciné et effrayé de constater la volatilité de l'électorat. Fillon est à près de 45%. Difficile à imaginer quand on pense qu'il était à 10% il y a un mois...

    Cela m'inquiète fortement pour la présidentielle...

    Cela dit, mission partiellement accomplie pour ce qui me concerne, Sarkozy ne refera pas son retard, ça, c'est clair. Allez hop, plus qu'à prendre sa retraite.

    Je crois que cela va être très dur pour Juppé. Il y a une lame de fond qui porte Fillon. Je pense que Juppé a les meilleures idées, mais sa campagne n'a pas été bonne. Il s'est vu trop vite élu et son affiche de premier tour est une vraie catastrophe. Une sorte de truc improbable qui renvoie au passé.

    Le site de campagne de Fillon est bien supérieur, avec ses clic, je suis plutôt d'accord/je ne suis plutôt en désaccord/Je n'ai pas d'avis.

    Fillon comme Juppé ont le mérite de la constance depuis le premier jour de campagne, et, en ce sens, ce n'est pas perdu pour Juppé. 

    J'ai suivi au fil du temps la campagne de Fillon, et j'avoue qu'au départ, certaines de ses propositions m'avaient attiré d'autant que comme ministre (pas comme premier ministre) il avait été plutôt pas mal aux fonctions qu'il avait occupées sous Chirac.

    Mais au fil du temps, avec son sang, ses larmes, des propositions abruptes pour ne pas dire brutales, je me suis éloigné de lui, sans parler du revirement diplomatique qu'il veut faire prendre à la France.

    Ce soir, son site est pris d'assaut, pas moyen de le consulter. J'irai comparer ça de près pendant la semaine, mais j'ai bien en tête les défauts du programme de Fillon et je n'ai pas changé d'avis là-dessus.

  • Bon, eh bien je vais voter pour Juppé, du coup...

    Comme beaucoup, je ne m'attendais absolument pas à la remontée surprise de François Fillon dans les dernières semaines de la campagne de la primaire de la droite.

    Je suis un peu embêté parce que j'aurais bien voté pour NKM, parce qu'elle a une vraie compétence, parce que c'est une femme et parce qu'elle est modérée sur la plupart des sujets sociétaux. Côté réformes économiques, en revanche...pas de pitié pour les canards boiteux...

    Sur cet aspect, je pense que Juppé est le moins violent et brutal de tous les candidats de cette primaire.

    Bref, je suis obligé de jouer la sécurité, je vais donc voter pour lui. De toutes façons, bien considéré, son programme n'est pas si mal et on peut discuter avec lui. Il est Bayrou-compatible ce qui est essentiel à mes yeux (NKM aussi, mais est-elle hérético-compatible, ça, c'est moins sûr ; sur une ville, OK, pour gouverner, c'est une autre histoire).

    J'ai été un peu sec avec Fillon hier, car l'homme a tout de même quelques mérites, mais je n'ai pas aimé du tout une série de prises de position de sa part à l'international.

    Si jamais il l'emportait, je ne sais pas trop ce que ferait Bayrou. Les deux hommes ont plutôt de bons rapports, et, sur la dette, il y avait de bonnes convergences entre eux. Mais cela n'induit rien pour la suite.

    Dans beaucoup de domaines, Alain Juppé est un homme droit et honnête qui ne transige pas sur les principes. C'est un aspect important à mes yeux. Lui, on sait qu'il n'ira pas dérouler le tapis rouge à tous les dictateurs de la planète, pas plus qu'il ne s'alignera sur la diplomatie américaine (quand elle ne le mérite pas, du moins). Il ne nous réorientera pas vers les pays émergents ni la Chine ou la Russie, comme le veulent Fillon et le FN, ce que je ne souhaite absolument pas.

    Objectif n°1, se débarrasser de l'agité du bocal, objectif n°2 favoriser Juppé plutôt que Fillon, mais ne pas être non plus désespéré si c'est Fillon qui gagne (il ne fera pas n'importe quoi, contrairement à l'agité du bocal).

  • Fillon ? Ah non !

    J'ai vu le dernier sondage pour Fillon et j'avoue être inquiet. 

    S'il y a un électorat large, Fillon est au coude à coude avec Sarkozy et peut accéder au second tour. Dans un tel cas, contrairement à Sarkozy, il bat Juppé dans toutes les configurations, électorat large ou resserré.

    Si l'électorat est resserré, c'est Juppé qui est battu dès le premier tour, et dans ce cas, Fillon affronte Sarkozy au second tour. Dans un tel cas de figure, il l'emporte aussi, que ce soit avec électorat resserré ou large.

    Pendant longtemps, j'ai eu une assez bonne opinion de Fillon, mais les positions qu'il adopte depuis plusieurs mois ont fortement éveillé ma défiance, et par ailleurs, il a quand même mis en oeuvre une bonne partie de la politique de Sarkozy.

    Bien sûr, s'il faut choisir entre deux maux, j'opterai pour le moindre, mais je ne suis pas du tout ravi que Fillon puisse l'emporter.

    J'ai relu le programme de Juppé, et, à la rigueur, bien réfléchi, je peux voter pour lui au premier tour. Ça va, il est à peu près Bayrou-compatible.

    Si c'est Fillon, c'est autre chose. Soit pour la primaire, mais pour l'élection présidentielle, très peu probable au premier tour.

    Si ce cas de figure se produit, on verra ce qu'en pense François Bayrou et j'aviserai à ce moment-là.

  • Que faire ?

    Cela fait un moment que je m'interroge sur la pérennité de ce blog et la pertinence du maintien de son existence.

    Au fil du temps, j'avoue que je me suis lassé et puis l'heure des blogs est passée, j'en ai l'impression.

    Je n'attends pas grand chose de la présidentielle. Le seul homme politique en lequel j'ai entièrement confiance, c'est Bayrou et il est parti pour ne pas se présenter.

    A gauche, il n'y a pas de programme, ou, pire, c'est Macron qui tient lieu de penseur. A droite, je les trouve déprimants avec leurs antiennes. Ils veulent (bêtement) la peau des 35 heures, soutiennent les pires mesures de Macron (inversion de la hiérarchie des normes avec primat de l'accord d'entreprise sur l'accord de branche, baisse de la rémunération des heures supplémentaires entre autres) et j'en passe quelques autres.

    J'ai été heureux de voir que Bayrou ne tombait pas dans le panneau s' insurgeait contre la loi El Khomri pour ce qu'elle comportait de pire.

    Je continue à lire Partageons mon avis sur son nouveau blog. Il disait quelque chose qui ne me paraissait pas faux récemment : au fond, Hamon a raison de viser une société où l'on ne travaillerait plus que 32 heures par semaine. Je pense que nous devons nous affranchir du diktat biblique, du péché originel et cesser de travailler à la sueur de notre front. Le problème, et c'est là où je ne suis plus jegoun, c'est que Hamon n'a pas imaginé un modèle économique qui permette ce modèle social. On ne peut pas de désintéresser de son financement.

    J'ai trouvé l'analyse de Numerama sur les débats de la première primaire de la droite très pertinente. Je suis d'accord. Aucun des candidats de droite n'a la moindre vision d'une économie du futur en révolution technologique permanente et dans lequel un jeune garçon de 13 ans est capable de concevoir et de fabriquer de chez lui une prothèse cent fois moins chère que celle des laboratoires. Le problème, c'est que la gauche n'est pas plus avancée sur la question, et, qu'au centre, on est trop peu nombreux pour parvenir à développer une pensée originale et pertinente. Je ne compte pas l'UDI dans le centre, c'est une droite modérée, très libérale et un peu bobo, dont le ralliement à Macron ne m'étonne guère. 

    Bayrou avait des idées en 2012 sur les circuits courts et la production locale, et je vois que ses idées ont fait leur chemin, le Made in France ne cesse de gagner des parts de marché.

    Je reconnais à Juppé la volonté de ne pas chercher à diviser les Français, mais pour le reste, je suis plus que sceptique. Je continue d'attendre le programme de Jean Lassalle en espérant qu'il comportera les innovations qui font tant défaut aux autres.

    Le bilan de François Hollande n'est pas fameux sous bien des aspects mais ce n'est pas non plus la catastrophe que la presse se plaît à relayer sans cesse. La droite qui le conchie s'apprête à dégrader de nouveau les comptes publics alors que c'était un des points plutôt positifs du bilan de Hollande.

    En fait, sans Bayrou, je suis perdu. J'irai soutenir naturellement Juppé à la primaire de la droite car je veux éviter Sarkozy, je voterai sans hésitation pour lui dans un second tour contre Marine Le pen, mais pour le premier tour, je n'exclus rien, pas même de voter pour un candidat de gauche qui me séduirait. Mais j'avertis que cela ne sera ni Hollande, ni Valls ni Macron ni Montebourg, et pas davantage Méluche bien que j'ai du respect pour l'homme.

    Bref, je dresse un inventaire à la Prévert un peu pour dire que je commence à me désintéresser lentement de la sphère politique, tout en conservant quand même un oeil vigilant sur quelques aspects et sur les causes qui me sont chères : la condition féminine et l'égalité entre hommes et femmes est la plus importante de toutes à mes yeux. Celle-là continuera de me faire réagir. Bayrou, évidemment, aussi. Tout le reste, au cas par cas et selon l'humeur du moment. J'ai tellement d'autres choses dont je dois me préoccuper désormais, certaines passionnantes, et d'autres tristes à en mourir...

  • Primaire de la droite : voter ou pas ?

    Je suis toujours dans l'expectative à propos de la primaire de la droite de novembre. Déjà, éliminons la dénomination pipeau : c'est bien de la droite qu'il s'agit, et pas de la droite et du centre. Ensuite, ce n'est pas que je suis partisan de la politique du pire mais, en tant que centriste, je serais presque tenté de dire que cela ne me concerne pas. Je connais à peu près les propositions des quatre principaux candidats. Sarkozy brasse le plus de vent possible, comme d'habitude, en proposant une loi par saillie de l'actualité. Juppé est le plus prudent, Lemaire et Fillon veulent absolument que les Français versent du sang et des larmes en arguant que c'est nécessaire pour la santé de la France...

    Leur objectif de réduction des effectifs de la fonction publique est ridicule : ils n'y arriveront pas et de toutes façons, la preuve qu'il est ridicule, c'est qu'ils sont incapables de dire comment ils procéderont.

    Du côté de l'Éducation, Lemaire, Fillon et Sarkozy veulent refaire les mêmes bêtises que celles de leur gouvernement de 2007 à 2012 et Juppé poursuivre dans la continuité de stupidité de la gauche de 2012 à 2016. De toutes façons, ils s'abreuvent tous aux mêmes sources, qui empoisonnent notre école depuis 30 à 40 ans.

    Je les trouve étonnamment silencieux sur la politique internationale : une grande partie de notre situation intérieure en matière de terrorisme vient de là. Et du côté de l'Europe et de l'Allemagne, c'est un peu silence radio, sempiternelles déclarations mises à part. 

    Je ne les vois toujours pas décidés à embrasser à bras le corps la question de la sécurité avec des mesures sérieuses. Ou c'est du flan (Sarkozy, Fillon, Lemaire) ou c'est du flamby (Juppé). Je l'ai écrit et démontré ici à plusieurs reprises, le statut de la femme, sa liberté et sa protection sur tout le territoire nationale, cités en tête, est au coeur des questions de sécurité, djihadisme compris. Alors la loi anti-burkini de Fillon et Sarkozy, ça montre bien qu'ils n'ont décidément rien compris.

    La réduction de l'immigration pose à peu près autant de difficultés que celle des fonctionnaires : avec des gros sabots (interdire le regroupement familial) on risque surtout de générer une cascade d'embarras et de dysfonctionnements.

    Reste l'économie et les entreprises. S'il y en avait un qui reprenait exactement le même programme que celui de Bayrou en 2012, avec quelques améliorations, je pourrais peut-être voter pour celui-là ou celle-là mais pour l'instant, on ne peut pas dire qu'on a entendu grand chose.

    Bref, en dépit de l'invitation de notre François national (Bayrou) vous comprenez que je ne suis pas vraiment motivé pour aller voter les 20 et 27 novembre...

    Vous allez me dire que je suis cynique, mais si Sarkozy gagnait, ce qui est possible, Bayrou se présenterait et j'aurais du coup la possibilité de voter pour quelqu'un qui me représente vraiment. Je pense aussi à Lassalle, si Bayrou n'y va pas, mais il va falloir qu'il se montre bien plus convaincant parce que pour l'instant, il n'a pas l'once d'un programme politique digne de ce nom.

  • François Bayrou, la gestion intelligente d'une ville.

    Quand je compare la gestion d'Anne Hidalgo à Paris et celle de François Bayrou à Pau, je suis vert de jalousie en considérant les Palois. D'un côté, on a une édile qui maquille la réalité des comptes municipaux par des tours de passe-passe, de l'autre un maire respectueux des deniers publics qui s'attache à réduire les dépenses et parvient, en période de crise et de baisse des dotations à diminuer les impôts locaux.

    Comment s'y prend-il ? Eh bien c'est très simple : il ne verse pas dans les vertiges de la folie des grandeurs et ne considère pas l'emprunt et l'argent des contribuables comme un panier percé dans lequel il suffirait de plonger les mains pour le jeter avec prodigalité.

    Sa méthode est simple et François Bayrou l'expose sur sa page facebook : plutôt que de dépenser des centaines de millions dans des projets fous et coûteux, il réhabilite l'existant. Cette manière de faire est bien moins dépensière, plus efficace, plus respectueuse de nos ressources. C'est une forme de recyclage adapté à la gestion de la ville.

    Gérer au mieux l’existant en rénovant et en donnant des destinations nouvelles à nos bâtiments.

    Pendant ce temps, Anne Hidalgo prévoit toujours plus de projets pharaoniques, avec son lot de nuisances, d'encombrements, de dépenses en tout genre, ce qui fait que Paris n'est qu'un vaste chantier depuis que les Socialistes y ont pris le pouvoir. Il n'y a pas un trottoir sur lequel j'ai pu marcher plus de quelques mois consécutifs dans la capitale.

    Les bobos sont contents, mais la réalité, c'est que cette ville devient invivable, que la sécurité s'y dégrade, et que lorsque ce n'est pas encore suffisant, Anne Hidalgo et ses alliés bien-pensants l'y importent. Une ville plus chère, plus sale, moins bien fréquentée, encombrée, et vidée de ses classes moyennes au bénéfice de la clientèle électorale socialiste : d'un côté les minorités d'origine immigrée, de l'autre les bobos aisés. Les Socialistes savent bien que les ouvriers et la classe moyenne ne votent plus pour eux depuis longtemps. Ils font donc en sorte de les écarter des villes qu'ils dirigent. Qu'on compare la sociologie de Pau et celle de Paris, et on comprendra qu'il y a dans la capitale du Béarn un édile qui n'a pas peur du peuple, et dans la ville préférée de l'intelligentsia une majorité qui ne pense qu'à sa réélection et hypothèque l'avenir avec des projets faits pour la fête mais pas pour ceux qui travaillent.

    Anne Hidalgo, comme François Bayrou, vient d'une famille modeste, mais elle a oublié ses origines et aspire aux ors de la République. Ce n'est pas son ridicule Civic Hall qui n'a de civique et de démocratique que les belles paroles qu'elle lance en l'air, qui redorera son blason.

    En attendant un improbable renouveau du côté de Lutèce, je suis bien tenté d'émigrer en terre paloise, pour ma part...

  • Tu te fourvoies, Jean...

    J'aime beaucoup Jean Lassalle. Je trouve que c'est un homme honnête et franc. 

    Toutefois, depuis quelque temps, je ne le comprends plus. Autant je partage son rejet de la loi-travail, et d'ailleurs, je constate que le MoDem rejette cette loi pour les mêmes raisons (voir ce qu'en dit Bayrou ici ou Marielle de Sarnez là ) . Ils font la même analyse que moi, depuis le début : en réduisant le paiement des  heures supplémentaires on décourage le travail et appauvrit ceux qui en font. Marielle de Sarnez dit ceci dans un entretien sur Public Sénat :

    Le passage de 35h à 39h qui supprimerait la rémunération des heures supplémentaires est inacceptable. Cela veut dire baisse des salaires pour ceux qui ont des heures supplémentaires aujourd’hui. Cela n’est pas acceptable, pas plus dans la loi El Khomri que dans le programme de certains candidats à la primaire à droite.

    Je suis content de voir Marielle faire ce raisonnement et j'espère qu'elle en tirera une conséquence logique : revenir sur les 35 heures est une bêtise à plein de points de vue (fonction publique exceptée, et encore, à voir). Je le dis depuis un moment ici.

    Je reviens toutefois à Jean Lassalle. Je le vois vouloir rencontrer tout le monde. Très bien, Jean. Mais quelles sont tes idées ? Quel est ton programme ? Tu n'en souffles mot. En revanche, tu vas copiner avec Nuit Debout. Moi, je me méfie d'eux. Je trouve que leur discours relève de la pensée magique, et la pensée magique, c'est comme les promesses de Hollande. Du même tonneau. C'est du flan.

    J'ai pris connaissance du programme économique d'Alain Juppé. Il n'est pas si mal. Pour l'instant Jean, en l'absence de François, je continue à envisager de te donner ma voix si tu te présentes à la présidentielle, car tu serais, en l'absence de François, la seule voix centriste originale et indépendante. Mais cela va dépendre de toi. Et pour l'instant, je te le dis en toute amitié, je n'aime pas trop le chemin que tu empruntes. 

    Bref, commence à émettre des idées. C'est leur absence chez beaucoup de figures politiques que je critique le plus souvent sur ce blog.

  • Les Républicains et l'agriculture : aïe la cata...

    J'ai lu avec intérêt le document d'orientation des Républicains sur l'agriculture (lien ici).

    Les auteurs du projet annoncent dès l'introduction les axes directeurs de leur réflexion : la France est une puissance exportatrice dans ce domaine et la souveraineté alimentaire est un pilier stratégique de notre économie et notre diplomatie. Les auteurs jugent donc que les mesures qui répondent à ces deux exigences doivent l'emporter sur tous les autres impératifs. Ils récusent en conséquence avec vigueur l'agro-écologie génératrice de normes pénalisantes pour nos agriculteurs.

    J'avais initialement écrit une analyse de l'ensemble du document, mais à la réflexion, à quoi bon : les propositions de ce parti heurtent frontalement l'idée que je me fais du devenir agricole de la France, peu ou prou celles du MoDem (à lire ici).

    Les auteurs du projet exposent clairement leur intention de déconstruire les normes sanitaires et environnementales, ou, tout du moins, leur abondance.

    Si je suis favorable aux simplifications, pour le reste, je me méfie comme de la peste des tentatives de jouer avec notre santé.

    Je pense vraiment qu'il faut aller vers une agriculture biologique. Je reconnais qu'il y a une vraie difficulté parce qu'il faut rendre possible les reconversions des très grosses exploitations actuelles. Je ne vois pas comment y parvenir sans aide de l'État et de l'Europe, pour être franc. C'est d'ailleurs ce que propose l'Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe.

    Toutefois, je me fais le raisonnement économique assez simple, j'espère qu'il est valide : ce qui fait la richesse, c'est le montant de la valeur ajoutée. Les produits biologiques se vendent plus cher que les produits agricoles ordinaires. Certes, leurs coûts de production sont plus élevés, mais généralement, la marge réalisée l'est aussi. Je pense donc qu'on pourrait revenir vers des exploitations plus petites, et, pour ce qui est de l'exportation, pourquoi ne pas envisager de faire de la France une puissance exportatrice d'alimentation biologique ? Je n'ai que les chiffres de 2013 mais nous en étions alors à 309 millions d'euros (lien ici). Il est vrai que d'ici à atteindre les 76 milliards d'euros de l'ensemble de la production  agricole, il y a un long chemin...

    Il y a au bout de ce raisonnement quelque chose qui me paraît en revanche inévitable : on ne peut pas passer à une alimentation majoritairement biologique si les consommateurs n'acceptent pas de payer plus cher les produits qu'ils achètent. Cela revient ni plus ni moins à une hausse des prix. C'est quelque chose auquel il faut réfléchir. Peut-être que les conséquences positives dans le domaine sanitaire d'une alimentation bio compensent les surcoûts. A voir et à réfléchir.

    Une chose me paraît certaine : pour les Républicains, ces objectifs sont inconciliables. Tout leur projet va dans le sens du maintien d'une agriculture lourde et intensive, telle que nous la pratiquons depuis cinquante ans.

     

     

  • Les intentions de Bayrou

    Je parcours de temps à autre le blog du CREC (Centre de Recherche et d'Étude sur le Centrisme) mais je le trouve la plupart du temps décevant. Alexandre Vatimbella a une dent contre Bayrou pour une raison que j'ignore et il lui prête systématiquement des calculs politiques et des arrière-pensées. J'avoue que c'est assez pénible : le nom du blog invite à croire qu'on est sur un site sérieux, pas un espace d'aigreur et de règlements de compte. Il n'y a pas d'ailleurs, d'analyse objective là où il y a de l'aigreur.

    C'est sidérant de vouloir à tout prix que Bayrou attende la chute de Juppé pour se lancer. Bayrou est un homme honnête, avec une éthique et des principes, chose devenue rare en politique. S'il dit qu'il est prêt à soutenir Juppé et souhaite sa victoire, il est sincère.

    Les soupçons n'entachent que ceux qui les formulent.

    Ce n'est pas très malin de la part de Fillon d'avoir assuré que Bayrou le soutiendrait s'il était vainqueur. En réalité, nul ne le sait. Quand Bayrou prend une décision, il cherche l'intérêt général, et, par-dessus tout, celui du pays qui lui est cher : la France.

    Lui supposer des calculs politiciens ne repose sur aucun élément avéré. Seulement une légende que des imbéciles ont construite de toutes pièces à propos de l'élection présidentielle.

    Bayrou représente un courant de pensée en France qu'absolument personne d'autre n'incarne. Il est le visage d'un centrisme à la fois tribunicien et modéré, une synthèse en principe impossible mais qu'il a réussi à effectuer. 

    Pas de mollesse de sa part, pas d'idées délavées et sans épaisseur mais au contraire, une pensée riche, profonde, originale, des intuitions lumineuses que personne d'autre n'a.

    Et puis surtout, le courage. Bayrou ne cherche jamais à saisir le sens du vent. Jamais de populisme facile, chez lui. Même si une idée, une pensée, est impopulaire, mais qu'il la pense juste, il la porte et la soutient. Et il ne tombe jamais dans la facilité de désigner des coupables et des bouc-émissaires, ce que fait à peu près tout le reste de la sphère politique. Rien que pour cela, c'est un homme estimable, et, par les temps qui courent, quand je considère les divisions qui nous menacent, c'est un homme précieux.

    Le CREC devrait y réfléchir, de temps en temps...