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Lectures - Page 12

  • Capitalisme, Socialisme et Démocratie : les intellectuels inemployables et la haine du capitalisme

    Je ne résiste pas à l'envie de publier cette analyse de Jospeh Schumpeter sur la surnumération des "intellectuels" dans une société. Incroyable acuité intellectuelle de cet homme...Je trouve que l'on trouve très bien expliquée ici la "haine" du petit intellectuel pseudo-gauchiste pour le capitalisme. A vrai dire, l'intellectuel gauchiste s'en accomode finalement très bien dès lors qu'il en tire un avantage.

    Chapitre XIII, II, Sociologie de l'intellectuel 4ème point.

     En second lieu, qu'il y avait ou non chômage des intellectuels, leur multiplication donne naissance à des conditions d'emploi peu satisfaisantes - affectation à des travaux inférieurs ou salaires moins élevées que ceux des ouvriers les mieux rémunérés.
    En troisième lieu, la surproduction des intellectuels peut créer des incapacités de travail d'un type particulièrement déconcertant. L'homme qui a fréquenté un lycée ou une université devient facilement psychiquement inemployable dans des occupations manuelles sans être devenu pour autant employable, par exemple, dans les professions
    libérales
    . Une telle faillite peut tenir soit à un manque d'aptitude naturelle - parfaitement compatible avec la réussite aux examens universitaires -, soit à un enseignement inadéquat : or, ces deux risques se multiplient toujours davantage, en nombres relatifs et en nombres absolus, au fur et à mesure qu'un nombre plus élevé de sujets est drainé vers l'enseignement supérieur et que le volume d'enseignement réclamé grossit indépendamment du nombre des individus que la nature a doués du don d'enseigner. A négliger ces déséquilibres et à agir comme si la création d'écoles, de lycées, d'universités supplémentaires se ramenait purement et simplement à une question de gros sous, on aboutit à des impasses trop évidentes pour qu'il soit besoin d'y insister. Quiconque ayant à s'occuper de nominations à des postes est personnellement qualifié pour formuler une opinion autorisée et peut citer des cas dans
    lesquels, sur dix candidats à un emploi, possédant tous les titres universitaires requis, il n'en est pas un seul qui soit capable de l'occuper convenablement.
    Par ailleurs, tous ces bacheliers et licenciés, en chômage ou mal employés ou inemployables, sont refoulés vers les métiers dont les exigences sont moins précises ou dans lesquels comptent surtout des aptitudes et des talents d'un ordre différent. Ils gonflent les rangs des intellectuels, au strict sens du terme, c'est-à-dire ceux sans attaches professionnelles, dont le nombre, par suite, s’accroît démesurément. Ils entrent dans cette armée avec une mentalité foncièrement insatisfaite. L'insatisfaction engendre le ressentiment. Et celui-ci prend fréquemment la forme de cette critique sociale qui, nous l'avons déjà reconnu, constitue dans tous les cas, mais spécialement en présence d'une civilisation rationaliste et utilitaire, l'attitude typique du spectateur intellectuel à l'égard des hommes, des classes et des institutions. Récapitulons : nous avons trouvé un groupe nombreux dont la situation nettement caractérisée est colorée d'une teinte prolétaire; un intérêt collectif modelant une attitude collective qui explique d'une manière beaucoup plus réaliste l'hostilité du groupe envers le régime capitaliste que ne saurait le faire la théorie (équivalant à une rationalisation au sens psychologique du terme) selon laquelle l'indignation vertueuse de l'intellectuel dressé contre le capitalisme serait simplement et logiquement provoquée par le spectacle d'exactions honteuses - théorie qui ne vaut pas mieux que celle des amoureux quand ils prétendent que leurs sentiments sont la conséquence logique des mérites de l'objet de leur passion 1. En outre, notre théorie rend également compte du fait que, loin de diminuer, cette hostilité s'accentue chaque fois que l'évolution capitaliste se traduit par une nouvelle réussite.

     Excellent, vraiment excellent. J'adore ce passage. Trop beau, et trop fort, il n'y a rien à ajouter.

  • L'Esprit des Lois (8) : de l'esclavage à la condition des femmes

     Montesquieu traite de l'esclavage dans son Esprit des Lois, et là encore, avec des arguments magistralement assénés, il anéantit toute justification de l'esclavage.

    De tous ses arguments, c'est celui-là que je préfère entre tous, qui se trouve au Chapitre II du Livre XV :

    « Il n'est pas vrai qu'un homme libre puisse se vendre. La vente suppose un prix: l'esclave se vendant, tous ses biens entreraient dans la propriété du maître; le maître ne donnerait donc rien, et l'esclave ne recevrait rien. Il aurait un pécule, dira-t-on; mais le pécule est accessoire à la personne. S'il n'est pas permis de se tuer, parce qu'on se dérobe à sa patrie, il n'est pas plus permis de se vendre. La liberté de chaque citoyen est une partie de la liberté publique. Cette qualité, dans l'État populaire, est même une partie de la souveraineté. Vendre sa qualité de citoyen est un acte d'une telle extravagance, qu'on ne peut pas la supposer dans un homme. Si la liberté a un prix pour celui qui l'achète, elle est sans prix pour celui qui la vend. La loi civile, qui a permis aux hommes le partage des biens, n'a pu mettre au nombre des biens une partie des hommes qui devaient faire ce partage. La loi civile, qui restitue sur les contrats qui contiennent quelque lésion, ne peut s'empêcher de restituer contre un accord qui contient la lésion la plus énorme de toutes.»

    J'ai trouvé très fort l'idée que la liberté de chaque citoyen soit divisible, mais pas soustractible. C'est finalement un tout dont les parties demeurent liées. Aliéner une partie, c'est aliéner le tout.

    Très fort aussi, le raisonnement qui figure ici :

    «[...] la loi de l'esclavage n'a jamais pu lui être utile; elle est dans tous les cas contre lui, sans jamais être pour lui; ce qui est contraire au principe fondamental de toutes les sociétés.

    On dira qu'elle a pu lui être utile, parce que le maître lui a donné la nourriture. Il faudrait donc réduire l'esclavage aux personnes incapables de gagner leur vie. Mais on ne veut pas de ces esclaves-là. Quant aux enfants, la nature, qui a donné du lait aux mères, a pourvu à leur nourriture; et le reste de leur enfance est si près de l'âge où est en eux la plus grande capacité de se rendre utiles, qu'on ne pourrait pas dire que celui qui les nourrirait, pour être leur maître, donnât rien.

    L'esclavage est d'ailleurs aussi oppose au droit civil qu'au droit naturel. Quelle loi civile pourrait empêcher un esclave de fuir, lui qui n'est point dans la société, et que par conséquent aucunes lois civiles ne concernent? Il ne peut être retenu que par une loi de famille, c'est-à-dire par la loi du maître

     C'est toute la force de Montesquieu. Il y a de son point de vue, un lien indissoluble entre la société et les lois. Si l'on exclut autrui de la société, on l'exclut forcément du champ d'application des lois, puisque la société est par essence ce champs-là. Quant aux autres  origines de l'esclavage, voilà ce qu'il en dit :

    « J'aimerais autant dire que la religion donne à ceux qui la professent un droit de réduire en servitude ceux qui ne la professent pas, pour travailler plus aisément à sa propagation.

     Ce fut cette manière de penser qui encouragea les destructeurs de l’Amérique dans leurs crimes»

     Montesquieu condamne là le sort réservé aux Indiens en Amérique Centrale. Il faut tout de même se souvenir qu'en 1525, on comptait 25 millions d'Aztèques, mais qu'en 1604, il n'en restait plus que 4 millions...Ce fut souvent un argument qu'invoquèrent les Espagnols pour justifier leur exploitation économique éhontée des Amérindiens : la nécessité d'évangéliser. Montesquieu ne mâche pas ses mots pour juger une telle hypocrisie, puisqu'il parle déjà de crimes !

    Enfin, il explique par l'intolérance et les préjugés qui en découlent la cause première de l'esclavage.

    J'aimerais autant dire que le droit de l'esclavage vient du mépris qu'une nation conçoit pour une autre, fondé sur la différence des coutumes.[...]

    Les connaissances rendent les hommes doux; la raison porte à l'humanité: il n'y a que les préjugés qui y fassent renoncer.

    Dans le livre XVI, Montesquieu évoque cette fois la condition des femmes. Il n'y est pas toujours pertinent, mais, il a le mérite d'avoir compris qu'il y avait un lien entre l'esclavage, qu'il réprouve, et la condition des femmes, qu'il appelle servitude domestique au chapitre I du livre XVI :

    Les esclaves sont plutôt établis pour la famille qu'ils ne sont dans la famille. Ainsi, je distinguerai leur servitude de celle où sont les femmes dans quelques pays, et que j'appellerai proprement la servitude domestique.

    Je trouve très intéressant le parallèle : il note que les esclaves ne font en réalité pas partie de la famille, puisqu'ils travaillent pour elle. S'il observe que les femmes sont une composante de la famille, il n'en met pas moins leur servitude sur le même plan, puisque la seule différence qu'il souligne entre les deux servitudes, c'est de faire partie ou non de la famille.
     
    Au contraire, la servitude des femmes est très conforme au génie du gouverne­ment despotique, qui aime à abuser de tout.
     Cette remarque du chapitre IX du livre XVI témoigne, là encore, de la consubstantiation entre le servitude des femmes et le despotisme. Montesquieu parle bien du "génie" du gouvernement despotique, c'est à dire de sa nature. Or, il n'y a rien de plus opposé à la démocratie que le despotisme.
     
    La condition des femmes s'est considérablement améliorée en Europe, mais, pour nous autres, gens de l'UDF-MoDem, elle doit rester un souci permanent tant elle est à relier avec le despotisme et la négation du droit. De même, si l'esclavage n'existe plus dans sa forme ancienne, il est encore des poches d'esclavage moderne qui ne doivent pas nous laisser indifférents, et dont la nature s'apparente hélas fort bien à ce que Montesquieu analyse aux livres XV et XVI.
  • L'Esprit des Lois (7) : l'impôt

    Une fois de plus, Montesquieu fait mouche : cette fois il s'intéresse aux relations entre le niveau de liberté d'un côté, et les impôts et les peines fiscales dans le commerce de l'autre. Ses conclusions sont parfois surprenantes, mais toujours sensées.

     Livre XIII, chapitre I, Des revenus de l'Etat

    «Les revenus de l'État sont une portion que chaque citoyen donne de son bien pour avoir la sûreté de l'autre, ou pour en jouir agréablement.

    Pour bien fixer ces revenus, il faut avoir égard et aux nécessités de l'État, et aux nécessités des citoyens. Il ne faut point prendre au peuple sur ses besoins réels, pour des besoins de l'État imaginaires.

    Les besoins imaginaires sont ce que demandent les passions et les faiblesses de ceux qui gouvernent, le charme d'un projet extraordinaire, l'envie malade d'une vaine gloire, et une certaine impuissance d'esprit contre les fantaisies. Souvent ceux qui, avec un esprit inquiet, étaient sous le prince à la tête des affaires, ont pensé que les besoins de l'État étaient les besoins de leurs petites âmes.

    Il n'y a rien que la sagesse et la prudence doivent plus régler que cette portion qu'on ôte et cette portion qu'on laisse aux sujets.

    Ce n'est point à ce que le peuple peut donner qu'il faut mesurer les revenus pu­blics, mais à ce qu'il doit donner; et si on les mesure à ce qu'il peut donner, il faut que ce soit du moins à ce qu'il peut toujours donner.»

     J'adore tout aprticulièrement la distinction entre ce que le peuple peut donner et ce qu'il doit donner. A méditer pour les alter, cocos, trotskos et autres crypto-marxistes, mais aussi pas mal de socialistes qui confondent "peut donner" et "doit donner".

    Au chapitre XI du même livre, Montesquieu compare les peines fiscales en Europe où les gouvernements sont modérés et en Asie où ils sont despotiques. Il observe que plus un régime est despotique, et moins on y punit la fraude commerciale et fiscale. De même, contrairement à une idée reçue, dans le régime despotique, on lève moins d'impôts. Question aux lecteurs assidus qui suivent certainement l'actualité : qui vient justement de décider de cesser defaire poursuivre en justice les délits financiers ? et qui vient également de faire passer un énorme crédit d'impôts ? 

    Mais moi, ce que j'aime, c'est la règle générale édictée au chapitre XII :

    «Règle générale: on peut lever des tributs plus forts, à proportion de la liberté des sujets; et l'on est forcé de les modérer, à mesure que la servitude augmente. Cela a toujours été, et cela sera toujours. C'est une règle tirée de la nature, qui ne varie point» [...] 


    «Mais la règle générale reste toujours. Il y a, dans les États modérés, un dédom­ma­gement pour la pesanteur des tributs: c'est la liberté. Il y a dans les États despo­tiques un équivalent pour la liberté: c'est la modicité des tributs.»

    Et voilà, n'est-ce pas finement observé ? Bien sûr la France n'est pas un régime despotique, pas plus que  Nicolas Sarkozy n'est un despote, mais, des traits de sa politique et de ses mesures le sont, eux, en revanche, et ce n'est pas la première fois que je le note. Merci Montesquieu.
  • François Fillon et la vérité

    Entre deux chapitres de Montesquieu, je me suis interrompu pour parcourir intégralement l'ouvrage de François Fillon (écrit avant les élections), La France peut supporter la vérité.

    Je ne sais pas, à la suite de cette lecture, si la France peut supporter la vérité, mais je me demande du coup si la France va parvenir à supporter François Fillon...

    Bien sûr, sur un certain nombre de constats, j'approuve François Fillon : notamment, je pense qu'il a une vision très juste de la haute administration française. A l'occasion de son passage à l'Education Nationale, il s'est offusqué de ce que nombre de directives restaient lettre morte parce qu'il y a à l'Education Nationale une alliance objective de la technostructure, de plusieurs syndicats et des associations de parents d'élève pour estimer ce qui est bon ou non pour l'éducation des jeunes Français.

    Bravo à lui de l'avoir dit et de lui avoir résisté. J'ai adoré notamment cette réflexion :

    «Quand un ministre perd un arbitrage sur la nomination d'un haut fonctionnaire, il perd en même temps une bonne partie de son autorité. Pire, son poids politique et son influence sont pesés par ses subordonnés au trébuchet de ces actes de nomination.»

    Très bien dit. Il a très bien compris le problème. Pour cette raison, je suis convaincu qu'il y aura un clash un jour entre Nicolas Sarkozy et François Fillon, car c'est tout à fait dans les habitudes de l'Omniprésident de passer dans le dos de ses ministres. 

    François Fillon a cette qualité de vouloir vraiment gouverner, et je le crois honnête et sincère.

    Il fait de justes observations sur la décentralisation, mais Ségolène Royal, Christian Blanc et François Bayrou ont fait les mêmes.

    « Chaque échelon administratif intervient à tort et à travers dans des domaines qui ne sont pas ou qui ne sont plus de sa compétence, ce qui dilue toute responsabilité. Puisque tout le monde s'occupe de tout, personne n'est responsable de rien. »

    En effet, c'est bien le problème. Sur ce point, il a une idée originale : il suggère que les élus du département (Conseil Général ) et de la Région (Conseil Régional) pourraient être les mêmes, ce qui réduirait la confusion des genres et les interlocuteurs. J'ai trouvé que ce n'était pas idiot. Il écrit notamment :

    «En élisant des conseillers territoriaux au scrutin majoritaire qui siègeront à la fois au conseil général pour traiter des sujets de proximité et au conseil régional on aurait pu enclencher un processus de fusion à long terme des deux collectivités».

    Bien pensé sauf pour le scrutjn majoritaire. Je trouve au contraire que la gestion de tels échelons a besoin de consensus, et donc que le scrutin proportionnel y est à la fois plus juste et plus utile. Mais François Fillon qui se déclare homme de dialogue est souvent, dans son ouvrage, tout prêt à ne pas considérer l'opposition politique. Il ne comprend pas que la définition de la majorité donnée autrefois par Thucydide n'est plus valide. Une démocratie n'est plus le gouvernement d'une majorité sur une minorité, mais nécessite des points d'accord entre majorité et minorité afin d'éviter de graves turbulences. Je crois que Bronislaw Geremek a fait à ce sujet de fines observations (dans le livre Regards sur la France, que je lis aussi et dont je parlerai dans une prochaine note)  dont François Fillon pourrait avec profit s'inspirer.

    Mais, ce qui me navre par dessus tout, c'est son manque d'imagination en matière économique. Il ne propose ni plus ni moins dans son ouvrage que les recettes éculées de la droite française, et, à le lire, tout le monde à tort sauf lui. Les chiraquiens, les Socialistes, les syndicats, personne ne trouve grâce à ses yeux.

    Il ne s'y trouve aucune idée nouvelle, et aucune réflexion novatrice sur les moyens de relancer la croissance française. Mis à part les poncifs sur l'économie de l'intelligence, sur l'assainissement des finances publiques (mais qui ne le dit pas, mis à part les communistes aujourd'hui ?) et sur les charges trop lourdes.

    Il y a d'ailleurs une très forte communauté d'idées entre François Fillon et Nicolas Sarkozy, et on retrouve énoncées avec force conviction des âneries du genre  «travailler plus pour gagner plus».

    A lire, finalement, et à comparer avec l'action gouvernementale. 

     

  • Montesquieu était un centriste !

    Montesquieu était un centriste. Une bonne preuve dans le chapitre VI (Sur la constitution d'Angleterre) du Livre XI :

     

    « Je ne prétends point par là ravaler les autres gouvernements, ni dire que cette liberté politique extrême doive mortifier ceux qui n'en ont qu'une modérée. Comment dirais-je cela, moi qui crois que l'excès même de la raison n'est pas toujours désirable, et que les hommes s'accommodent presque toujours mieux des milieux que des extré­mités

     

     Voilà une remarque qui me comble d'aise et dans laquelle François Bayrou, l'UDF et le MoDem se retrouvent certainement très aisément. Il faut dire que ce chapitre, est ce passage fameux où Montesquieu définit les trois pouvoirs et invite à ne surtout pas les mélanger.

    « Il y a dans chaque État trois sortes de pouvoirs: la puissance législative, la puis­san­ce exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exécu­trice de celles qui dépendent du droit civil. »

     J'adore tout particulièrement cette mise en garde : 

     

    Lorsque, dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puis­sance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n'y a point de liberté; parce qu'on peut craindre que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyran­niques pour les exécuter tyranniquement.

     Voilà quelque chose qui me paraît particulièrement bien énoncé. C'est ce que François Bayrou dénonçait, je crois, à propos des présidents d'Université dans l'actuelle réforme, mais aussi, je pense que c'est ce qu'il tend à reprocher à Nicolas Sarkozy.

    J'aime enfin beaucoup sa justification du système démocratique par représentation :

    « Comme, dans un État libre, tout homme qui est censé avoir une âme libre doit être gouverné par lui-même, il faudrait que le peuple en corps eût la puissance législative. Mais comme cela est impossible dans les grands États, et est sujet à beaucoup d'inconvénients dans les petits, il faut que le peuple fasse par ses représentants tout ce qu'il ne peut faire par lui-même.

    L'on connaît beaucoup mieux les besoins de sa ville que ceux des autres villes; et on juge mieux de la capacité de ses voisins que de celle de ses autres compatriotes. Il ne faut donc pas que les membres du corps législatif soient tirés en général du corps de la nation; mais il convient que, dans chaque lieu principal, les habitants se choisissent un représentant.

    Le grand avantage des représentants, c'est qu'ils sont capables de discuter les affaires. Le peuple n'y est point du tout propre; ce qui forme un des grands inconvé­nients de la démocratie.»

     Le second paragraphe serait à relire aux parachutés, je pense, car le parachutage est une tradition tenace, tant aux législatives que surtout aux municipales. Quant au dernier, point, on peut en discuter, mais je crois en effet que la direction des affaires de l'état requiert une spécialisation. Cela ne signifie pas que le peuple n'a pas vocation à y prendre part, mais simplement que les grandes décisions ne peuvent être prises sous le coup des émotions immédiates. Peu après ce passage, MMontesquieu note d'ailleurs que cela a été le travers des anciennes républiques, et quand on voit le destin d'Athènes, on ne peut lui donner tort.

     

    Autre point qui me convient tout à fait, toujours dans ce même précieux chapitre :

     

     « Mais si, dans un État libre, la puissance législative ne doit pas avoir le droit d'arrê­ter la puissance exécutrice, elle a droit, et doit avoir la faculté d'examiner de quelle manière les lois qu'elle a faites ont été exécutées

     Très justement dit. C'est le contrôle du parlement, et justement, je trouve que notre parlement tend pour le compte à être essentiellement une chambre d'enregistrement. Là encore, je retrouve les positions développées par François Bayrou et l'UDF puis le MoDem ces derniers mois. C'est dans cet esprit que me semble agir nos députés, et j'espère qu'ils poursuivront dans cette voie.

  • L'Esprit des Lois (6) : les «conquêtes» des Démocraties

    Encore quelques pensées très fortes de Montesquieu aux chapitres VI et VII du livre X de l'Esprit des Lois. Montesquieu s'y interroge sur l'esprit de conquête, et notamment ce qu'il advient quand une république se lance dans des entreprises de cette nature.

    Il est encore contre la nature de la chose qu'une république démocratique con­quière des villes qui ne sauraient entrer dans la sphère de la démocratie. Il faut que le peuple conquis puisse jouir des privilèges de la souveraineté, comme les Romains l'établirent au commencement. On doit borner la conquête au nombre des citoyens que l'on fixera pour la démocratie.

    Si une démocratie conquiert un peuple pour le gouverner comme sujet, elle expo­sera sa propre liberté, parce qu'elle confiera une trop grande puissance aux magistrats qu'elle enverra dans l'État conquis.

    Il y a encore un inconvénient aux conquêtes faites par les démocraties. Leur gou­vernement est toujours odieux aux États assujettis. Il est monarchique par la fic­tion: mais, dans la vérité, il est plus dur que le monarchique, comme l'expérience de tous les temps et de tous les pays l'a fait voir.

    Les peuples conquis y sont dans un état triste; ils ne jouissent ni des avantages de la république, ni de ceux de la monarchie. 

    C'est très simple : il suffit de passer en revue l'histoire de la colonisation, ou encore plus récemment celles des incursions américaines, et on comprend à quel point ces observations sont fondées. Pour que la colonisation eût été tenable, il fallait ouvrir le droit de vote à tous les peuples mis en tutelle. La seule autre alternative, c'était l'indépendance, ou alors, la transformation de l'Empire français en une République fédérative dont la France eût été l'un des principaux membres.

    En ce qui concerne les conquêtes des démocraties, ce que dit Montesquieu se vérifie tous les jours en Irak et en Afghanistan. 

  • Vaincre la peur de la mort

    Presque mourant, il écrit cette lettre à Idoménée : "Alors que nous passons et terminons le jour heureux de notre vie , nous vous écrivons ceci : des souffrances stranguriennes et de la dysenterie se sont succédées sans rien perdre de leur intensité extrême ; la joie dans mon âme au souvenir de nos entretiens passés repousse toutes ces douleurs. "Quant à toi, conformément à une disposition d'esprit depuis ta jeunesse à mon sujet, et à la philosophie*, prends soin des enfants de Métrodore." Et il en fut ainsi.

    ἢδη δὲ τελευτῶν γράφει πρός Ἰδομενέα τήνδε ἐπιστολήν· τὴν μακαρίαν ἄγοντες καὶ ἅμα τελευτῶντες ἡμέραν τοῦ βίου ἐγράφομεν ὑμῖν ταυτί· στραγγουρικά τε παρηκολουθήκει καὶ δυσεντερικὰ πάθη ὑπερβολὴν οὐκ ἀπολείποντα τοῦ ἐν ἑαυτοῖς μεγέθους· ἀντιπαρετάττετο δὲ πᾶσι τούτοις τὸ κατὰ ψυχὴν χαῖρον ἐπὶ τῇ τῶν γεγονότων ἡμῖν διαλογισμῶν μνήμῃ· σύ δὲ ἀξίως τῆς ἐκ μειρακίου παραστάσεως πρὸς ἐμὲ καὶ φιλοσοφίας ἐπιμελοῦ τῶν παίδων Μητροδώρου. καὶ ἔθετο μὲν ὧδε.

    « la joie dans mon âme au souvenir de nos entretiens passés repousse toutes ces douleurs » c'est cette phrase en grec  : ἀντιπαρετάττετο δὲ πᾶσι τούτοις τὸ κατὰ ψυχὴν χαῖρον ἐπὶ τῇ τῶν γεγονότων ἡμῖν διαλογισμῶν μνήμῃ . Quand j'ai traduit ce texte, ce passage m'a beaucoup marqué.

    On peut comparer avec la version que donne Cicéron (qui l'adresse à Hermarque) en latin dans De finibus, II, 30, 96.

    Audi, ne longe abeam, moriens quid dicat Epicurus, ut intellegas facta eius cum dictis discrepare: 'Epicurus Hermarcho salutem. Cum ageremus', inquit, 'vitae beatum et eundem supremum diem, scribebamus haec. tanti autem aderant vesicae et torminum morbi, ut nihil ad eorum magnitudinem posset accedere.' Miserum hominem! Si dolor summum malum est, dici aliter non potest. sed audiamus ipsum: Compensabatur', inquit, 'tamen cum his omnibus animi laetitia, quam capiebam memoria rationum inventorumque nostrorum. sed tu, ut dignum est tua erga me et philosophiam voluntate ab adolescentulo suscepta, fac ut Metrodori tueare liberos.'

    Ecoute, sans que je m'éloigne de mon sujet, ce que dit Epicure en mourant, afin de comprendre que ses actes différaient de ses paroles : "Epicure te salue, Hermaque. Alors que nous vivons ce jour heureux, le dernier, de notre existence, nous t'écrivons ceci : Les malaises occasionnés par la vessie et les coliques sont telles que rien ne pourrait s'ajouter à leur ampleur." Malheureux homme. Si la douleur est un le plus grand grand mal, on ne peut rien dire d'autre. Mais écoutons-le :«ces maux étaient compensés par la joie prise à me remémorer nos raisonnements et découvertes. Mais toi, comme il est digne de ton attitude depuis ta jeunesse envers moi et la philosophie, fais en sorte de protéger les enfants de Métrodore».

    Le texte ci-dessus serait la dernière lettre qu'Epicure aurait écrit sur son lit de mort, alors qu'il s'apprête à rendre son dernier soupir. Je méditais à ce sujet, songeant à la mort et à l'angoisse de la mort et j'appliquais à mon propre cas : il m'est toujours resté dans l'esprit la naissance de mon fils aîné comme un merveilleux moment de bonheur, et je me disais que si au moment de mourir, quand l'heure sera venue, il me fallait trouver une image apaisante pour adoucir l'angoisse du dernier moment, ce serait certainement celle-là, et le souvenir de ses premières années.

    On va me trouver bien mortifère en ce mois d'août, d'autant que je viens de fêter son 7ème anniversaire, mais bon, on ne choisit pas toujours les pensées qui traversent l'esprit, et après tout, la mort et la peur de la mort sont des sujets très sérieux.  

    J'imagine que l'engagement politique est aussi, d'une certaine manière, une volonté plus ou moins consciente de la transcender en laissant derrière soi quelque chose qui touche le genre humain, et pas seulement quelques individus.

    C'est sans doute le souvenir des moments forts et heureux qui permet de résister à l'angoisse en général. Dans cet ordre d'idée, et pour déborder le sujet, des études ont montré que des enfants qui avaient connu un début d'existence heureux résistaient mieux aux malheurs de la vie s'ils devaient en subir, que ceux qui au contraire avaient été malheureux dès le début. Les psychologues appellent cela la résilience, je crois. C'est peut-être une forme de résilience, finalement, ce qu'évoque Epicure.

     

  • L'Esprit des Lois (5) : la république fédérative, un modèle pour l'Europe

    Décidément, l'Esprit des Lois est un trésor inépuisable. Comme j'ai retrouvé le Tome 1, j'en poursuis la lecture en parallèle du Tome 2. Or, au chapitre I du livre IX, Montesquieu s'intéresse à la survie des républiques en raison de leur petite taille. Je ne résiste bien sûr pas au plaisir de citer le texte :

     

    « Si une république est petite, elle est détruite par une force étrangère; si elle est gran­de, elle se détruit par un vice intérieur.

    Ce double inconvénient infecte également les démocraties et les aristocraties, soit qu'elles soient bonnes, soit qu'elles soient mauvaises. Le mal est dans la chose même; il n'y a aucune forme qui puisse y remédier.

    Ainsi il y a grande apparence que les hommes auraient été à la fin obligés de vivre toujours sous le gouvernement d'un seul, s'ils n'avaient imaginé une manière de cons­ti­tution qui a tous les avantages intérieurs du gouvernement républicain, et la force extérieure du monarchique. Je parle de la république fédérative.

    Cette forme de gouvernement est une convention par laquelle plusieurs corps poli­tiques consentent à devenir citoyens d'un État plus grand qu'ils veulent former. C'est une société de sociétés, qui en font une nouvelle, qui peut s'agrandir par de nouveaux associes qui se sont unis.»

     

     C'est clair, il y a là le modèle et la fondement de notre actuelle communauté européenne : nous n'avons pas raisonné autrement pour la constituer. Plus loin, il ajoute ces arguments fort pertinents :

     

    « Celui qui voudrait usurper ne pourrait guère être également accrédité dans tous les États confédérés. S'il se rendait trop puissant dans l'un, il alarmerait tous les autres; s'il subjuguait une partie, celle qui serait libre encore pourrait lui résister avec des forces indépendantes de celles qu'il aurait usurpées, et l'accabler avant qu'il eût achevé de s'établir.

    S'il arrive quelque sédition chez un des membres confédérés, les autres peuvent l'apaiser. Si quelques abus s'introduisent quelque part, ils sont corrigés par les parties saines. Cet État peut périr d'un côté sans périr de l'autre; la confédération peut être dissoute, et les confédérés rester souverains.»

     

     Voilà : je trouve qu'il résume là exactement tout ce qui fait la force de l'Europe. Voyez comme Haider a été contenu en Autriche, et comment les jumeaux polonais doivent finalement se résoudre à plier devant la force de la démocratie. Voyez, et cela, je ne sais encore si Montesquieu l'a dit, le puissant pouvoir d'attraction démocratique que l'Europe impose à ceux qui veulent adhérer : Hongrie et Roumanie contraintes de s'entendre sur la Transylvanie autrefois, Turquie réformant son droit tout azimut aujourd'hui.

    L'Europe, c'est magnifique, 50 ans de paix, le plus grand système redistributif du monde, une garantie pour tous les citoyens européens en cas de dérapage dans un état. Quelle magie ! Et tout cela, Montesquieu l'a parfaitement senti avec sa république fédérative qui est clairement l'ancêtre de notre actuelle Europe. A noter que dans ce même livre, il cite la Hollande comme exemple de république fédérative, et fait remarquer que la Grèce est tombée le jour où les cités grecques ont cessé de s'unir.

    Il relève aussi qu'une fédération de principautés et de monarchies est moins efficace. On comprend pourquoi, par exemple, la Ligue Arabe, qui est une fédération de régime despotiques, ne tient pas la route. J'avais (mea culpa) une lecture de bas étage, récemment, et feuilletait le dernier Paris-Match. Or, dans ce dernier numéro, le médecin palestinien témoignait des souffrances endurées et des tortures subies.  Il concluait en disant que pas un pays arabe n'avait bougé en sa faveur, mais que son salut était venu de l'Europe car la Bulgarie lui avait accordé la nationalité bulgare. C'est ce qui l'avait sauvé. Il finissait en précisant que son pays, désormais, c'était la Bulgarie.

    Sans renier le travail de Cécilia Sarkozy, qu'il ne faut pas dénigrer, car il a été efficace, il faut dire en revanche dire que Nicolas, son mari, a beaucoup tiré la couverture à lui : la conclusion ce ces interminables et terribles années, pour les infirmières bulgares, c'est l'Europe qui en est comptable. J'ajoute pour ces malheureuses qu'il est dommage que la Bulgarie n'ait pu adhérer qu'en janvier 2007.

    Vous voyez : dès lors qu'elle intègre la république fédérative, la Bulgarie bénéficie de sa protection. Non vraiment, je ne conçois pas aujourd'hui que l'on puisse  être anti-européen, et continuerai longtemps à déplorer le vote référendaire négatif contre le TCE en 2005.

    L'Europe est vraiment une belle chose qu'on se le dise, et sa force, c'est celle de la république fédérative telle que l'a sentie Montesquieu. 

  • L'Esprit des Lois (4) : les dettes...

     A méditer , le chapitre XVIII du livre XXII... les conseils de Montesquieu à Nicolas Sarkozy... C'est cela que j'ai découvert avec l'Esprit des Lois, et que beaucoup ignorent : Montesquieu est non seulement un philosophe, mais aussi un économiste fort avisé et pragmatique, avec des idées souvent en avance sur l'esprit de son temps. La preuve, ses préconisations et observations demeurent très actuelles... 

     

    Du payement des dettes publiques

    Il faut qu'il y ait une proportion entre l'État créancier et l'État débiteur. L'État peut être créancier à l'infini; mais il ne peut être débiteur qu'à un certain degré; et quand on est parvenu à passer ce degré, le titre de créancier s'évanouit.

    Si cet État a encore un crédit qui n'ait point reçu d'atteinte, il pourra faire ce qu'on a pratiqué si heureusement dans un État d'Europe [1] : c'est de se procurer une grande quantité d'espèces, et d'offrir à tous les particuliers leur remboursement, à moins qu'ils ne veuillent réduire l'intérêt. En effet, comme, lorsque l'État emprunte, ce sont les particuliers qui fixent le taux de l'intérêt; lorsque l'État veut payer, c'est à lui à le fixer.

    Il ne suffit pas de réduire l'intérêt: il faut que le bénéfice de la réduction forme un fonds d'amortissement pour payer chaque année une partie des capitaux; opération d'autant plus heureuse que le succès en augmente tous les jours.

    Lorsque le crédit de l'État n'est pas entier, c'est une nouvelle raison pour chercher à former un fonds d'amortissement; parce que ce fonds une fois établi rend bientôt la confiance.



    [1]      L'Angleterre.

    Et dans ce même chapitre :

     

    ° Il y a quatre classes de gens qui paient les dettes de l'État: les propriétaires des fonds de terre, ceux qui exercent leur industrie par le négoce, les laboureurs et arti­sans, enfin les rentiers de l'État ou des particuliers. De ces quatre classes, la dernière, dans un cas de nécessité, semblerait devoir être la moins ménagée, parce que c'est une classe entièrement passive dans l'État, tandis que ce même État est soutenu par la force active des trois autres. Mais, comme on ne peut la charger plus sans détruire la confiance publique, dont l'État en général, et ces trois classes en par­ticulier, ont un souverain besoin; comme la foi publique ne peut manquer à un certain nombre de citoyens, sans paraître manquer à tous; comme la classe des créanciers est toujours la plus exposée aux projets des ministres, et qu'elle est toujours sous les yeux et sous la main, il faut que l'État lui accorde une singulière protection, et que la partie débitrice n'ait jamais le moindre avantage sur celle qui est créancière.

    Je suis stupéfait, à chaque fois en lisant les observations de Montesquieu, et en considérant ce qu'était le programme de Bayrou et de l'UDF pendant la campagne présidentielle. Décidément, que de points commun. Nous avons notre programme dans l'Esprit des Lois...

     

  • L'Esprit des Lois (3) : le commerce...

    Ouf : je viens de récupérer une connexion après près de 15 jours de coupure !

    Et entre temps, comme j'avais égaré le tome I de l'Esprit, des Lois, j'ai du coup commencé le Tome 2.

    Livre XX sur le commerce, chapitre I, de toute beauté...

     

    Les matières qui suivent demanderaient d'être traitées avec plus d'étendue; mais la nature de cet ouvrage ne le permet pas. Je voudrais couler sur une rivière tranquille; je suis entraîné par un torrent.

     Le commerce guérit des préjugés destructeurs et c'est presque une règle générale que, partout où il y a des mœurs douces, il y a du commerce; et que partout où il y a du commerce, il y a des mœurs douces.

     Qu'on ne s'étonne donc point si nos mœurs sont moins féroces qu'elles ne l'étaient autrefois. Le commerce a fait que la connaissance des mœurs de toutes les nations a pénétré par-tout: on les a comparées entre elles, et il en a résulté de grands biens.

     On peut dire que les lois du commerce perfectionnent les mœurs, par la même raison que ces mêmes lois perdent les mœurs. Le commerce corrompt les mœurs pures [1] : c'était le sujet des plaintes de Platon; il polit et adoucit les mœurs barbares, comme nous le voyons tous les jours.



    [1]      César dit des Gaulois que le voisinage et le commerce de Marseille les avaient gâtés de façon qu'eux, qui autrefois avaient toujours vaincu les Germains, leur étaient devenus inférieurs. Guerre des Gaules, liv. VI [chap. XXIII].

    N'est-ce pas magnifiquement analysé ? On a là toute l'ambiguïté des échanges commerciaux et du négoce en général. Un bon sujet de réflexion pour les adhérents de l'UDF et du MoDem, mais pour les autres aussi. Je trouve pour ma part, qu'il y a une grande parenté entre les réflexions de Montesquieu et celle de Bayrou, sur l'économie. En fait, j'ai lu l'ouvrage plus en avant, mais je ferai une note à ce sujet un peu plus tard dans la semaine.