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Economie - Page 6

  • BNP : les Américains méritent une méga-claque dans la gueule

    L'amende infligée par les USA à la BNP est inadmissible à plusieurs titres. J'essaie d'expliquer l'affaire simplement. Le gouvernement américain considère avoir un droit de regard discrétionnaire sur chaque dollar utilisé dans le monde sous prétexte qu'ils ont émis les dollars. Dans notre affaire la BNP a réalisé des transactions dans des pays sous embargo américain en utilisant des dollars. Du coup, les USA veulent infliger à la BNP une amende monumentale de près de 10 milliards de dollars.

    Les salauds.

    Pourquoi ? Primo parce que les transactions réalisées par la BNP sont conformes a) au droit français b) au droit européen c) au droit international (ce n'est pas moi qui le dis mais le directeur de la Banque de France, Christian Noyer himself !) . Secundo, s'il s'était agi d'une banque chinoise, on parie quoi que les Américains se seraient couchés ?

    Donc, en gros, la pax americana, c'est l'imposition du droit américain au reste du monde. Voilà qui augure bien de ce que va contenir le Traité Transatlantique.

    Cette affaire est emblématique. Le gouvernement français devrait monter au créneau, évidemment, mais bien plus encore l'Union Européenne.

    Les Américains nous considèrent comme des sous-merdes. C'est la loi de la jungle. La BNP veut développer ses activités outre-atlantique alors en échange, l'Amérique la rançonne sous des prétextes fallacieux. Si une Europe unie envoyait chier les USA en les menaçant de mesures commerciales de rétorsion majeures, on peut supposer que l'Amérique baisserait d'un ton.

    Sans vouloir en ajouter une couche, politique, la France dont rêve le FN, isolée de tous ses alliés, n'aurait plus qu'à aller à la niche faute de faire le poids.

    Cette affaire illustre et justifie pleinement tout ce que MoDem et UDI ont cherché à mettre en avant au cours de la récente campagne électorale : l'absolue, l'impérieuse nécessité de disposer d'un gouvernement européen unifié capable de défendre nos intérêts.

  • Au FN, on croit à la danse de la pluie

    Je sais que ce n'est pas une bonne pratique de s'occuper de ses adversaires quand on mène une campagne politique. Je le sais. D'ailleurs, je recommande à tous mes lecteurs un programme pour l'Europe digne de ce nom, celui des Européens (UDI-MoDem). Mais quand je vois des énormités, c'est plus fort que moi, je me sens obligé de réagir.

    Je viens de lire le dossier du FN sur l'euro.

    Lors d’une dévaluation, la valeur de la monnaie ne baisse que pour les importations. Or, les biens et services importés ne représentent que 14,5 % en moyenne de la dépense de consommation des ménages. La grande majorité de ce que nous consommons est produite sur le territoire français. De plus, certains pays comme l’Espagne ou l’Italie dévalueraient plus que la France, les biens importés de ces pays seront donc relativement moins chers. Globalement, l’effet inflationniste, du fait des réévaluations (du Mark notamment), des dévaluations, sera très limité

    J'ai compris comment le FN a concocté son programme économique. Il est allé voir Élizabeth Tessier. Vous savez, celle qui fait des prévisions astrologiques. Enfin, je dis ça...peut-être que c'était un voyant à bas prix, genre marabout de banlieue, finalement. C'est picaresque leur histoire. Ce que feraient Italie ou Espagne, qui peut le dire ? Qui peut dire que le Mark serait réévalué ? Cette dernière affirmation est particulièrement ridicule. Le franc était quasi-arrimé au mark bien avant l'émergence de l'euro. Le FN aime la politique-fiction, en somme.

    C'est ça le problème de l'argumentation  du FN. Même pas de l'approximation. Des incantations autour d'un totem en espérant que ça marche. Dans leur raisonnement sur les effets de l'une dévaluation, rien ne tient ou presque. Quant à affirmer que 14% de notre consommation seulement, comme ils le font plus haut, est importée, je me demande d'où les rebouteux du FN tirent ce chiffre, et, en supposant qu'il ait une origine, sur quelle base il est calculé.

    Si on veut que l'euro soit une force, il faut faire une bonne fois pour toutes ce que préconisent le MoDem et l'UDI :

    CRÉER UN VÉRITABLE GOUVERNEMENT DE LA ZONE EURO. Afin de rendre plus efficace les politiques, en particulier dans le domaine économique, nous voulons créer un véritable gouvernement de la zone euro pour mener des politiques nouvelles et engager l’indispensable convergence de nos systèmes sociaux et fiscaux. Les parlementaires européens de la zone euro, avec les Parlements nationaux, seront amenés à contrôler ce nouvel exécutif.

    DOTER LA ZONE EURO D'UN BUDGET AUTONOME ALIMENTÉ PAR DES RESSOURCES PROPRES. Cette autonomie budgétaire facilitera la mise en oeuvre de politiques communes en faveur de l’emploi et d’un programme ambitieux d’investissement d’avenir permettant, en particulier, de favoriser les relocalisations d’entreprises.

    UNE REPRÉSENTATION EXTÉRIEURE UNIFIÉE DE LA ZONE EURO. Le gouvernement de la zone euro doit être représenté en tant que tel au FMI, à la Banque mondiale, à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et dans les organisations internationales spécialisées.

    C'est quand même plus crédible...

  • Mutualiser les dettes : une arnaque ?

    Même si officiellement, l'idées d'eurobonds a le vent en poupe au sein de l'Alternative, ou, au moins du MoDem, je me montre de plus en plus sceptique.

    Il y a un problème de fond : nous demandons aux autres peuples européens d'être solidaires des excès des plus dépensiers, et ce alors qu'ils continuent à emprunter pour dépenser toujours plus. Et quand je dis ça, je compte la France dans le lot.

    L'euro, c'est bien sympa, mais il finira par succomber à l'inconséquence des paniers percés. Il faut remettre les choses à leur place : c'est assez insupportable de voir accusés les pays du nord ou l'Allemagne de manquer de solidarité simplement parce qu'ils ont une gestion plus rigoureuse que l'Espagne, la Grèce, l'Italie ou la France.

    Ces pays ont fait déjà beaucoup d'efforts pour des problèmes qui ne sont pas les leurs. Trop facile de dépenser et de demander ensuite la couverture de pays plus sérieux pour pouvoir continuer à dépenser plus que ce que l'on gagne.

    Que l'on réfléchisse un peu : que se passerait-il à votre avis, dans une famille, si un cousin ou même un frère ou une soeur se comportait ainsi ? Cela se passerait mal et même les parents les plus proches finiraient par cesser de prêter au plus prodigue, d'autant plus généreux que l'argent ne serait pas le sien.

    Les eurobonds, c'est se donner une nouvelle facilité pour continuer à dépenser encore plus l'argent que l'on n'a pas. Si on ne veut pas avoir de soucis avec les taux d'emprunt, c'est très simple, il suffit de présenter un budget en équilibre et le problème est réglé.

    C'est à chaque pays de réfléchir à ses dépenses. Le principe général qui consiste à faire toujours payer à certains les dépenses des autres commence à bien faire, et ce que je dis pour les États vaut aussi pour les individus et les impôts.

    Tenez, par exemple : il paraît que la fonction publique territoriale a trouvé moyen d'embaucher 31 000 fonctionnaires supplémentaires ces dernières années. Nous en avons les moyens ? Ou même seulement la nécessité ?

    J'ai une idée simple : finie la redistribution via l'État. Que chaque commune finance ses dépenses avec ses seuls revenus, c'est à dire les impôts qu'elle perçoit et, tant qu'à faire, l'interdiction de contracter la moindre dette. Plus de dotation de l'État. L'impôt au plus proche, rien de mieux que la proximité.

    Je suis certain que nombre d'édiles commenceraient à y réfléchir à deux fois avant de préparer de nouvelles et somptuaires dépenses.

  • Traité transatlantique : désintox

    J'ai été surpris par la réaction d'un sympathisant MoDem, tout récemment, alors qu'il prenait connaissance des votes des élus MoDem sur la mise en place de négociations commerciales entre l'Europe et les USA.

    A l'origine, il s'est posé la question de savoir si les opinions publiques devaient être consultés avant d'entamer des négociations avec l'Amérique. Les députés MoDem ne l'ont pas jugé utile et cela choqué notre ami.

    Il y a maldonne sur les rôles des uns et des autres. Avant d'émettre un avis sur quelque chose, il faut bien qu'il y ait de la substance. Le Parlement européen a donné mandat à la Commission pour discuter avec les Américains et mener les négociations avant de revenir présenter des propositions aux Européens.

    A quoi cela servirait-il de consulter les opinions publiques avant coup ? Des traités commerciaux avec d'autres pays, la France en négocie tous les jours. On ne consulte pas pour autant tous les Français à chaque fois, ou, tout du moins, pas quand on commence à discuter.

    Cela devient pertinent quand les négociations prennent un tour qui n'est pas conforme à nos intérêts. C'est à ce moment-là que l'action de parlementaires avisés prend tout son sens. La Commission est dans son rôle (un peu celui d'un gouvernement nommé) quand elle négocie, et les eurodéputés quand ils réagissent. C'est par exemple ce qu'a fait à juste titre Marielle de Sarnez dans sa lettre d'octobre 2013 sur la question des normes en mettant en garde contre de possibles dérives dans les négociations.

    FN, Front de gauche et même Verts essaient de faire passer les libéraux, les démocrates, les sociaux-démocrates et la droite pour le Diable parce que tous se sont montrés favorables à la mise en place de négociations rapides. En réalité, ces trois partis sont a priori défavorables à un traité global par simple détestation de l'Amérique, indépendamment de ce qu'il peut amener en termes de croissance et d'emplois. Une position dogmatique et sans nuance qui n'est pas à l'avantage de la France.

    Jean Arthuis, le candidat de l'Alternative dans l'Ouest aux Européennes se montre censé en récusant le traité tel qu'il se profile. Non pas le principe d'un traité, mais bien ce qu'il contient à l'heure actuelle.

    Ni le FN, ni le Front de Gauche ni les Verts ne peuvent se prévaloir d'avoir été des vigies. Ils ont voté contre à toutes les étapes et continueront à voter contre même si ce traité nous devient favorable.

    Le mandat donné à la Commission comporte quelques instructions à peu près claires : pas question de revenir sur les acquis européens et nationaux dans le domaine environnemental et sanitaire.

    Les anti-TAFTA primaires n'hésitent donc pas à mentir éhontément quand ils affirment le contraire et brandissent des épouvantails fabriqués de toutes pièces pour tenter de faire peur aux opinions publiques. Ce sont des menteurs et ils sont malhonnêtes.

    Cela n'exclut en revanche pas de demeurer vigilant à toutes les étapes de la négociation. Mais pour l'instant, je trouve que pas grand chose ne filtre de ce qui est vraiment négocié. Les inquiétudes s'expriment de toutes parts mais on peine à savoir sur quoi elles s'appuient exactement.

    J'attends pour ma part de disposer d'éléments précis avant de me prononcer.

  • Sous-SMIC, la pire des mesures

    Je vois que Gattaz emboîte le pas au nuisible dont j'évoquais les délires il y a deux semaines. L'idée de Lamy de vouloir paupériser davantage les travailleurs en baissant leurs revenus conduira inéluctablement à une explosion. Bien sûr, les Gattaz, Lamy et compagnie font valoir que cela ne concernera que les jeunes afin de les aider à entrer dans l'emploi. Dans la réalité (pas le monde rêvé de ces sinistres individus) une concurrence sauvage s'établira et conduira à reverser d'autres franges de la population dans la précarité. 

    Ce qui me sidère c'est de constater à quel point ces individus n'ont même pas honte de proposer l'inacceptable. On cherche à construire un SMIC européen et pendant ce temps, eux aspirent à nous réduire à l'état de travailleur-prisonnier de camps nord-coréens.

    Les petits boulots mal payés vont évidemment remplacer ceux qui sont mieux payés et nullement créer des emplois. Il y aura des effets de transvasement et aucune création d'emplois à la clef, je suis prêt à en tenir la pari, sauf si les smicards d'aujourd'hui acceptent de perdre du pouvoir d'achat.

    On peut jouer sur les coûts salariaux pour regagner de la compétitivité, mais pas de cette manière. Le levier, ce sont les charges salariales et ce qu'elles financent. Les dépenses qui leur sont associées sont à reconsidérer. Il faut donc réfléchir du côté de la dépense publique (missions de l'État, protection sociale).

    Lamy et Gattaz ont tout faux.

  • Valls, pas si mal mais attendons la suite

    J'ai suivi la déclaration de politique générale de Valls. Difficile d'en dire grand chose. Sur les grandes orientations, cela m'a l'air pas mal, mais, chat échaudé craint l'eau froide, attendons de voir ce qui va vraiment être fait.

    Valls veut faire passer deux projets de loi sur l'immigration et le droit d'asile : comme je ne sais pas en quoi ils consisteront, il est bien difficile de donner un avis.

    Il veut aussi assouplir la loi sur les rythmes scolaires de manière à tenir compte des remontées des élus de terrain. Très bien. Et donc ?...

    Réduire les régions, bof, je n'ai pas d'avis là-dessus. Ce sont surtout les départements qu'il faut supprimer. Cela tombe bien, Valls veut les faire disparaître d'ici 2021. Mais comment, mystère... Sur ce point, je lui suggérerais bien la méthode Bayrou, la plus pertinente dans cette optique : fusionner les conseils généraux et régionaux en augmentant le nombre d'élus des régions. Ce n'est pas ce que coûtent les élus qui représentent les frais, mais tous les doublons et les frais de fonctionnement. Et puis les conseils généraux sont tellement opaques...J'ajoute que ces réformes ont un sens si les élus des régions le sont à la proportionnelle, faute de quoi se reconstitueront des fiefs propices à toutes les dérives mafieuses. Et le président de région doit être élu au suffrage universel direct.

    En ce qui concerne les économies et les baisses de charge et d'impôts, j'attends toujours de voir quelles mesures concrètes vont les permettre. Ce que je pense, c'est que le saupoudrage est une mauvaise méthode. Ce sont des missions superfétatoires et onéreuses qu'il faut reconsidérer et faire purement et simplement disparaître.Je dis ça pour le fonctionnement de l'État.

    Mais il n'y a pas que cela.

    Il y a les retraites, la sécurité sociale et le chômage. Pour les retraites, je pense que le compte notionnel est la meilleure solution. L'équilibre est assurée de cette manière, et, ce qui est intelligent, c'est que plus on travaille tard, plus le montant de la retraite augmente. Toutefois, il n'est pas envisageable d'allonger la durée du travail sans aménagement de ses conditions pour les seniors. On parle tout le temps de l'allongement de la durée de vie, mais on oublie sans cesse que l'espérance de vie en bonne santé n'a pas augmenté, elle. Au contraire, elle a même légèrement reculé ces dix dernières années.

    Du côté de la santé, une franchise de 200 euros par an, c'est énorme. Il ne faut pas procéder ainsi parce que cela pourrait affecter singulièrement la santé publique. Mieux vaut une petite franchise de un à deux euros à chaque consultation. Ensuite, je pense qu'on pourrait envisager un système mixte, quitte à réformer un peu la formation des pharmaciens, dans lequel ces derniers pourraient avoir des pouvoirs de prescription sur des choses simples. Cela pourrait inclure des certificats médicaux de base. Il y a peut-être des causes sur lesquelles il faut agir, mais si l'on regarde la répartition des dépenses, on voit bien que le 3ème âge et la dépendance absorbent une grande part des dépenses. Ainsi, l'Institut Montaigne observait dans une étude en 2008 que  les personnes âgées représentent une part croissante des dépenses de santé. Compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie et de la déformation de la pyramide des âges, les retraités représentent une part croissante de la population et des dépenses d’assurance maladie. Ainsi, la moyenne d’âge des patients en affection de longue durée (qui représentent 14% des assurés mais près de 60% des dépenses du fait d’une prise en charge à 100% des soins liés à leur affection) est supérieure à 61 ans. Une personne âgée de plus de 75 ans sur deux bénéficie de ce statut d’ALD et donc d’un financement intégral de sa pathologie par l’assurance maladie obligatoire. L'institut jugeait alors inéluctable un accroissement de la contribution des retraités à l'assurance-maladie. Pas sûr que ce soit une solution géniale. J'aimerais que l'on travaille davantage sur les causes des coûts et sur la manière dont on pourrait standardiser et simplifier certains actes plutôt que sur l'hypothèse d'une réduction supplémentaire du pouvoir d'achat des retraités. En tout cas, la gérontologie est une science d'avenir...

    Reste le chômage. Je trouve le principe de droits rechargeables bon. Ensuite, j'imagine qu'il faut l'ajuster pour qu'il ne vire pas à l'usine à gaz. On verra de toutes façons ce qu'il produira à la pratique. Si tout va bien, il devrait inciter au retour à l'emploi. Encore faut-il qu'il y en ait, de l'emploi...

    La France est le pays au monde qui consacre la plus importante part de son PIB à la protection sociale : 32.1% ! Cela interpelle tout de même et appelle certaines révisions que d'aucuns pourront qualifier de déchirantes mais clairement nécessaires.

    C'est bien pour cela que les responsables politiques qui font assaut pour proposer de nouveaux droits et avantages sociaux sont des irresponsables démagogues et dangereux, car nous croulons sous les déficits sociaux.

  • Les abrutis béats de la mondialisation heureuse

    C'est toujours drôle d'écouter les faux béats vanter les mérites de la mondialisation avec des trémolos dans la voix. Leur slogan favori c'est d'assurer que la mondialisation est une chance.

    Entendons-nous : je ne fais pas partie des complotistes paranoïdes de toutes sortes qui font de la mondialisation le cheval de Troie pêle-mêle d'Israël, des USA, du libéralisme (néo ou non, d'ailleurs) et cetera. Mais je n'en pense pas pour autant que la mondialisation est un grand bonheur. C'est une compétition féroce et elle fera des dégâts sociaux au sein des peuples tant que les nations ne seront pas parvenues à des niveaux de vie à peu près comparables.

    Le chemin est long et il faudrait le baliser en préservant, me semble-t-il, quelques secteurs qui auraient vocation à être protégés : l'agriculture et la culture me semblent les plus importants pour les pays les plus faibles.

    Au lieu de cela, des nuisibles à la Lamy bien à l'abri dans leur bunker de privilèges poussent à la dérégulation pour placer en concurrence l'Éthiopien crève-la-faim et le Français heureux bénéficiaire d'une protection sociale longtemps performante.

    On peut s'accorder sur ce qui peut entrer en concurrence ou non, et je pense que l'OMC est exactement là pour cela. Mais le rôle que veulent lui faire jouer les Lamy et consorts n'est pas du tout celui d'un organisme d'échanges, de négociations et de coopération mais d'une officine au service d'intérêts particuliers.

    Face à des Lamy, il me semble que l'Europe, en dépit de ses travers, représente encore une autre conception des rapports entre pays. Tout du moins, c'est celle que l'ADLE et tout particulièrement le MoDem en France essaient de promouvoir.

    Marielle de Sarnez, parmi les centristes, a particulièrement bien vu tout l'enjeu que représente l'OMC puisque c'est le gendarme qui finit par dicter ses conditions aux États, au bout du compte, non sans que ces derniers aient toutefois avalisé toutes les décisions qui s'y prennent. Ne nous méprenons pas : comme le fait très régulièrement et très justement valoir Marielle, il n'est de choix qui soit effectué au sein de l'Union Européenne ou de l'OMC qui n'ait été préalablement validé par les pouvoirs nationaux.

    Voilà pourquoi il ne faut pas croire leurs mensonges quand ils se défaussent sur ces institutions des mesures qu'ils ont acceptées voire décidées.

    Mieux vaut, comme le font généralement les centristes, mais aussi quelques voix honnêtes de droite ou de gauche, porter sur la place publique les enjeux qui se nouent et se dénouent là-bas. 

    Pour cela, il convient aussi de ne pas verser dans les théories hallucinées des nationalistes (genre FN) ou néo-marxistes (façon Mélenchon) qui affirment très malhonnêtement qu'en mettant fin à nos accords internationaux, du jour au lendemain, la France deviendra un paradis.

    Bayrou le disait avec justesse dans son État d'urgence : la France est un pays exportateur. Si nous résilions unilatéralement nombre des conventions commerciales qui nous lient avec nos partenaires, il ne fait pas de doute qu'ils en feront autant et nous en paierons un prix que FN et Mélenchonistes se gardent bien d'évoquer.

    Je trouve que les centristes et notamment le MoDem ont cette vertu très unique en France et souvent en Europe : de dire la vérité sans verser dans la béatitude et d'établir clairement les règles du jeu. Ce n'est qu'une fois que l'on a fait ce chemin que l'on peut commencer à discuter.

    C'est ce que Bayrou a fait dans ses programmes, ses livres, c'est aussi ce à quoi s'essaient des eurodéputés comme Robert Rochefort ou Marielle de Sarnez (je pense à sa lettre mensuelle).

    Comme Marielle de Sarnez, je pense que l'Europe peut devenir un puissant point d'appui dans nos négociations au sein de l'OMC avec nos partenaires commerciaux ; à l'inverse, Lamy et ses amis, comptant sur le silence honteux mais consentant de ses amis de gauche, complice de ceux de droite, proposent de faire de l'Europe le cheval de Troie d'une compétition aussi féroce que mortifère.

    Deux représentations de l'Europe que tout oppose. J'ai choisi mon camp en préférant la première.

  • Pascal Lamy : le nuisible.

    Quoi de plus nocif que le nuisible Pascal Lamy ? Il est plus que n'importe qui d'autre emblématique de cette élite mondialiste qui n'a plus de patrie. Il se dit encore socialiste, mais au fond, je crois que Lamy a si peu de fond et de convictions qu'on ne peut plus le classer dans le spectre politique. C'est simplement un chaud partisan de cette "élite" internationale qui est toujours "-crate" de quelque chose dans une institution qui entend régenter les pays et les peuples.

    L'individu qui exigeait une hausse de son salaire d'un tiers il y a cinq ans préconise aujourd'hui d'agrandir la grande famille des travailleurs précaires et sous-payés en passant en-dessous du SMIC.

    Quelle ordure ! Les précaires dont le revenu est bien inférieur à un SMIC, ils sont déjà légion en France. Lamy propose de faire basculer dans la pauvreté toute la frange de la population qui n'y est pas encore plongée jusqu'au cou.

    C'est le même salopard du temps où il était commissaire qui crachait sur la France et les Français jugeant conservateur et réactionnaire notre pays parce que la classe politique (que cela lui soit rendue) a globalement toujours essayé de défendre sa langue et sa culture dans les traités et les institutions internationales. Un pourri qui ne se proposait pas de renforcer le poids de la France et de l'Europe au sein de l'OMC mais très exactement l'inverse  car voici ce qu'il affirmait il y a 15 ans devant le Parlement Européen : 

    « L’OMC doit élargir ses attributions pour englober les questions de société telles que l’environnement la culture, la santé et la nourriture, qui, à l’instar de la concurrence et de l’investissement, ne peuvent plus être tenues à l’écart du commerce. »

    Je ne sais pas quand la France s'éveillera  mais j'ai hâte que Lamy se rendorme. Au panier le bon toutou à ses maîtres.

    En fait, avec un Pascal Lamy, on se prend à rêver d'une Révolution Culturelle à la Chinoise : moi, je me vois bien en garde rouge exhortant le Lamy à aller travailler aux champs à coups de baguettes de bambou sur le dos. Un bol de riz en guise de repas, lever à l'aube, pause inutile et coucher en même temps que le soleil.

    NDLR : dédicace spéciale à Christian Romain qui porte dans son coeur Lamy encore moins que moi, je crois...

  • Aidons le soldat Montebourg : la Nouvelle France Industrielle

    S'il y a bien un ministère auquel j'accorde un grand crédit, en dépit de sa dénomination ridicule (redressement productif) c'est bien celui d'Arnaud Montebourg. Bayrou avait d'ailleurs fort perspicacement observé dès juin 2012 qu'il fallait respecter Montebourg pour la mission qui était la sienne. Une rare voix favorable au milieu du concert de sarcasmes.

    Montebourg a dû évidemment mettre en sourdine son petit refrain sur la démondialisation et se résoudre à affronter la réalité telle qu'elle est.

    Il est difficile de juger son bilan, et, de toutes façons, il ne faut pas se leurrer : Montebourg n'a pas le pouvoir de redresser l'industrie française. On ne peut donc ni l'en rendre comptable, ni lui en donner quitus.

    En revanche, il a su conquérir l'estime des patrons français, particulièrement dans l'industrie où l'on apprécie son volontarisme.

    Il a su maintenir la flamme que Bayrou avait allumée avec le Made in France.

    En revanche, certaines de ses revendications me laissent sceptique. Je ne pense pas que l'euro fort soit la principale source de nos maux. Et je ne parle pas du gaz de schiste qui me paraît une option environnementalement dangereuse et perpétue le règne des énergies carbonées dans notre développement.

    J'ai parcouru son plan pour une Nouvelle France Industrielle. Toutes les priorités listées sont les bonnes. Juste un point, toutefois : du côté des énergies, je suis tout de même surpris de constater l'absence de l'hydrogène alors que c'est une ressource en quantité quasi-illimitée et vraiment pas polluante.

    J'aime bien la méthode de ce plan : 34 équipes animées par des personnalités issues du monde l'industrie, des représentants de l'État, des membres du conseil national de l'industrie et des chefs de projet issus du monde économique et industriel.

    Après, eh bien il faut voir ce que cela donne

    Il y a une idée que j'ai, à ce sujet, mais là, il faudrait que je trouve des blogueurs partenaires : constituer un réseau de blogs de toute obédience politique (peu importe la couleur) chargé d'assurer le suivi d'un ou plusieurs axes du projet selon ses intérêts et son domaine de compétence. 

    Une sorte de "en direct de la Nouvelle France Industrielle" en somme...

  • La hargne fiscale tourne à la rage en Allemagne

    Je suis assez sidéré par le sort du patron du Bayern Munich, Uli Hoeness en Allemagne. Voilà un homme qui a pris les commandes d'un club de football qui était endetté jusqu'au cou et à l'article de la mort il y a 30 ans et en a fait une entreprise florissante dont les comptes sont positifs pour le 19ème exercice d'affilée. Voilà un homme qui s'est fait tout seul : fils d'un artisan boucher, il est parti de pas grand chose pour devenir un grand nom de la sphère sportive, économique et politique allemande. Voilà un ancien footballeur d'exception qui blessé gravement au zénith de sa carrière a su rebondir de manière éblouissante et devenir un gestionnaire et président de club hors-pair. Que l'on soit bien conscient qu'il est entré dans le haut du staff du Bayern à 27 ans. Voilà un homme qui a payé 50 millions d'euros d'impôts ces dernières années. Voilà un homme, dont on ne peut pas dire qu'il a profité du système social allemand. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il l'a plusieurs milliers de fois financé. Voilà un homme qui a créé des milliers d'emplois. Voilà, enfin, un homme estimé de ses concitoyens et courtisé de toute la classe politique allemande (88% d'opinions favorables dans un récent sondage).

    Eh bien cet homme est condamné à trois années et demie de prison ferme. On l'accuse d'avoir soustrait au fisc 27 millions d'euros. Cet argent aurait dû être touché des gains qu'il a réalisés sur la base d'une somme de 5 millions d'euros initiaux en spéculant astucieusement.

    Ce qui me sidère, c'est la vindicte médiatique qui présente sa tentative de préserver ses gains comme une escroquerie. C'est le pompon : qui a-t-il escroqué ? Personne. C'est de l'argent qu'il a gagné.

    Simplement, la hargne fiscale atteint de tels sommets que les États et la presse qui leur doivent tout (du moins, dans nos économies européennes partiellement administrées et subventionnées) présentent comme chose normale le racket permanent auquel ils se livrent, roulements de tambours, de ruines et menaces d'emprisonnement à l'appui.

    J'admets qu'on puisse être condamné pour fraude fiscale à un redressement, encore qu'il faut considérer la nature de la fraude. Mais de la prison ferme, cela relève de la spoliation organisée. Dans l'histoire de l'Europe, ce sont des individus comme Caligula, Tarquin le Superbe (qui ont fini par être chassés par les Romains) qui se livraient à ce genre de prédations.

    In fine, en Allemagne, mais sans doute aussi dans d'autres pays d'Europe, mieux vaut être un violeur avec des circonstances dites "atténuantes" (moi, je n'en vois jamais, mais je dois être un libéral capitaliste tordu qui ne comprend pas la misère du petit peuple, je présume) qu'un individu qui tente de sauver son pécule de l'appétit des États. Ça coûte moins cher en prison, et j'en ai la preuve, car j'ai vu des peines de prison pour viol inférieures à trois ans (quand il devrait en coûter dix fois plus !).

    Le plus effarant, c'est de voir comment la peste s'est répandu dans les esprits, y compris les plus modérés : la chasse aux revenus des autres est devenu un spectacle satisfaisant pour la majorité, qui s'en repaît comme des fauves l'auraient fait des premiers Chrétiens dans la Rome impériale.