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  • Troy Davis, il a fait quoi exactement ?

    Je suis avec attention toute l'affaire Troy Davis. Pour moi, il n'y a pas à balancer, on ne peut pas condamner à mort un individu sur des éléments aussi minces que ceux qui sont avancés par la cour de justice géorgienne (USA). Pas de souci là-dessus.

    En revanche, je ne sais pas si je m'associe à la campagne "nous sommes tous des Troy Davis" : le problème, c'est que je ne parviens pas à savoir ce qu'il a fait ou non. J'ai lu qu'à l'origine, il avait été aperçu par un policier en train de tabasser un SDF avec un copain (celui-là même qui l'a ensuite dénoncé). C'est ce que relaient beaucoup de médias. Il aurait même reconnu avoir participé à l'agression dont l'objet était de racketter le SDF...

    Mais j'ai trouvé ailleurs qu'il avait nié être présent sur les lieux la nuit du crime, ce qui l'exonérerait forcément de l'agression contre le SDF.

    Moi, j'aime bien connaître qui je soutiens. Pour Hank Skinner, par exemple, il y a un dossier exemplaire et très clair. Il ne fait pour moi pas l'ombre d'un doute qu'il est innocent. Son exécution serait un assassinat, et on se demande exactement quelles sont les motivations de la justice américaine pour refuser de procéder à des tests ADN, demandés par Hank Skinner lui-même.

    Mais pour Troy Davis, pas moyen de trouver un dossier. Rien. Même chez Amnesty International, généralement pourtant bien informé. Comprenons-nous bien, bien que jugeant révoltante cette condamnation, je ne mettrais pas la même énergie à soutenir l'agresseur sauvage d'un SDF sans défense et un type 100% innocent qui n'a rien à se reprocher. C'est tout.

  • LiveBlog Hereticus Primaire Socialiste

    Blood 'n nuts : je finissais tard le boulot, ce soir et du coup, je n'ai pris le débat des primaires socialistes qu'en cours vers 22 heures. Je fais mon Corto, moi, je regarde le débat aussi alors que je ne suis pas à gauche. Hein l'Nicolas ?

    Bon, cela dit, après quelques minutes de débat, une remarque de forme d'abord. Pour l'instant, je trouve Baylet vraiment un gros cran en-dessous des cinq autres. Toujours dans la même catégorie, c'est vrai que c'est vraiment une jolie femme, Ségolène Royal. Et enfin, troisième remarque, c'est un fait que Hollande s'est bien relookée et profilé. Il me fait penser à une sorte de mélange de Chirac et de Sarkozy, par le port de tête, la coiffure, et la tonalité de la voix. Les deux derniers présidents de la République, quoi...

    Bon, j'enregistre, et je fais du live-blogging, ce soir.

    Tout de même, félicitations aux Socialistes pour avoir su organiser cet évènement : objectivement, en terme de vie démocratique, il faut reconnaître qu'ils ont un temps d'avance avec leurs primaires. Soyons honnête, sur ce coup-là, je leur tire mon chapeau. Mais attention : sur ce coup-là, seulement , hein ...

    Bon, là, ils parlent d'allliances...Mais, pourquoi parle-t-on toujours de centristes humanistes ? Y'en auraient qui ne seraient pas humanistes ? Voyons, l'humanisme est tout de même une marque de fabrique du centrisme.

    'Tain, Baylet, il ne pense qu'à exister à tout prix, le pauvre gars. 

    La problème, c'est que j'ai raté le début, m... Ils ont l'air respectueux les uns des autres, les Socialos, là, mais l'inconvénient, c'est que du coup, je ne vois pas leurs différences, pour l'instant.

    Entre Royal, Hollande, Aubry et même Valls, ça m'intéresserait de savoir.

    Tiens, à propos de Valls, je suis d'accord sur un point et il est honnête de le souligner : moi aussi j'étais fier de Sarkozy et de la France en Libye, aujourd'hui.

    Et il a raison, Valls, sur les déficits. Évidemment qu'on perd notre indépendance, si on les laisse filer. 

    Ah ben tiens, c'est du joli : alors Martine Aubry a dit qu'il ne fallait pas s'engager sur une réduction du déficit pour 2017. Elle veut accroître les ressources financières, mais elle oublie un truc : si jamais notre note est dégradée, tout le fric qui pourrait être à la rigueur gagné sera bouffé par la hausse des remboursements des mensualités de la dette liée à celle des taux d'intérêt.

    Valls a raison : il faut évidemment dégager des marges de manoeuvre d'abord. Montebourg raconte vraiment n'importe quoi...

    Bon, sur la dette Hollande, recevable, sauf que pour l'instant, on ne l'entend parler que de hausses d'impôts et de croissance. Nada sur la réduction des dépenses.

    En fait, c'est vrai que Valls, il serait bien mieux chez nous au MoDem. Sur les déficits, il est super-proche de Bayrou.

    C'est d'ailleurs le seul à ne pas chercher un bouc-émissaire facile. Elle raconte n'importe quoi, Ségolène Royal, avec les banques, là. C'est pas les banques qui ont provoqué la crise financière : ce sont les États, avec leur dette, parce que tout le monde a la trouille qu'ils ne la remboursent pas, tout simplement. Le malheur des peuples, ce n'est pas la dette des États, ma belle, mais ceux qui ont mis en marche la machine à promesses pour la faire la dette.

    Ah, moi, je veux bien interdire le crédit revolving, mais ça va faire un coup de frein sur la consommation. 

    Ah, tiens les retraites. Voyons, voyons, est-ce qu'il va y en avoir au moins un qui va avoir le courage de dire que la retraite à 60 ans c'est pas tenable.

    Ah. Pas Royal. Ah, ouf, Baylet l'admet, 60 ans, pas tenable pour l'instant. 

    Elle récidive, Martine, sur les déficits : elle ne veut pas prendre d'engagement. Il y a une vraie différence avec Hollande qui en fait une priorité.

    Il a raison Valls sur les eurobonds : évidemment que pour y arriver il va falloir prendre des engagements. Sur l'économie, il dit tout de même beaucoup de choses justes.

    Allez, il est comique, le Montebourg qui rêve de mettre au pas les marchés et les banques.

    Ah, le nucléaire : ils sont forts pour se tortiller dans tous les sens, les Socialistes...Bref, on a bien compris qu'ils ne comptent pas sortir du nucléaire de si tôt...

    Ah, la transition énergétique : comment sortir du nucléaire ? Un vrai problème, mais pas de réponses nettes pour l'instant.

    Le canabis, maintenant. Marrant Pujadas : couper l'herbe sous le pied aux  traffiquants, c'est joli comme formule :-) Baylet, pour la légalisation du canabis, mais production nationalisée. Martine Aubry, dépénalisation de la consommation. Montebourg, bien. Contre. Il a raison. Il faut savoir ce qu'on veut. Ah, non, le voilà reparti sur les Hedge funds, chut...

    Bon, Valls, très bien sur le canabis. Contre aussi, évidemment.

    Ah, reste DSK. Bon, on en a assez entendu parler de DSK. 

    Le débat est un peu décevant finalement, parce qu'il demeure trop à la superficie des choses à mon goût. Je vois quelques différences, parfois assez notables, mais ce qui manque, ce sont des propositions sur le fond.

    Tiens, les conclusions. Il est insipide, Baylet. Ségolène, égale à elle-même : volontariste (à part ça, qu'est-ce qu'elle est belle cette femme). Montebourg fait dans le pathos et le grandiloquent : ah non, beuuuuuâââârk : pas encore la démondialisation !  Pas fameuse sa conclusion : on a l'impression d'un prêtre faisant une mauvaise homélie. Valls il fait un peu trop dans le style clip vidéo d'élection présidentielle. Ah, Aubry. Bon, elle pousse, avec le libéralisme. Le libéralisme n'a humilié personne, faut arrêter. Oui, bon, rassembler les Français, ok, mais ça n'a rien d'original. Cela dit, j'aime bien la voix d'Aubry : je trouve qu'elle respire la franchise et l'honnêteté, cette femme.*

    Bon, voilà. Pas mal. Débat digne, en tout cas. Allez, ce sera tout pour ce soir. 

  • Israël doit-il s'excuser auprès de l'Égypte ?

    Autant je n'ai aucun état d'âme par rapport à la fameuse flotille de la (pseudo) liberté envoyée vers Gaza par Erdogan, autant, en revanche, je suis beaucoup plus réservé quant à  l'attitude d'Israël après la mort de 5 policiers Égyptiens occasionnée par un raid d'un commando dans le Sinaï.

    Certes, le Hamas mais aussi d'autres groupes terroristes essaient d'utiliser le Sinaï comme passe-murailles pour de la contrebande d'armes ou plus simplement pour des incursions,maist il me semble que jusqu'ici, l'Égypte a été très loyale avec Israël sur ce trafic en tentant de le juguler.

    Vous imaginez, en Europe, si l'un de nos voisins, en poursuivant des terroristes abattaient 5 policiers français ? Je peux vous assurer que cela provoquerait une sacrée crise diplomatique.

    Mais le pire serait encore que notre voisin refuse ensuite de s'excuser...

    Lieberman est un imbécile de longue date, et Netanyahu est une sorte de Daboliou locale, sauf que pour un petit pays comme Israël, les conséquences risquent d'être très lourdes. Pourquoi Barak s'obstine-t-il à demeurer dans ce gouvernement d'imbéciles alors qu'il perçoit très bien le mur dans lequel il amène progressivement la diplomatie de l'État hébreu.

    Israël a toutefois diligenté une enquête

    Si j'en ai bien compris les premiers éléments, il semblerait qu'un commando israélien aurait intercepté un groupuscule terroriste dans le Sinaï. Dans le même temps, des forces de sécurité égyptiennes seraient également intervenues après avoir localisé ce même groupe. C'est à ce moment-là qu'il y aurait eu un embrouillamini, d'autant que certains des terroristes portaient des uniformes de l'armée égyptienne.

    Il y a à vrai dire une certaine confusion en Égypte depuis le renversement de Moubarak.

    Les enquêtes diligentées par Tsahal sont généralement sérieuses. Même s'il s'avère que peut-être l'un des policiers tués d'un tir était compromis avec les terroristes, ce n'était pas le cas des autres.

    Et d'un point de vue diplomatique, cela ne mange pas de pain de s'excuser puis, après coup, une fois les premières conclusions de l'enquête tombées sur le table, de s'expliquer en précisant les circonstances de l'accident. Israël doit faire valoir que les tirs n'étaient pas intentionnellement dirigés contre les policiers égyptiens, mais que c'est dans un échange de tir à trois et dans une confusion un peu générale que le drame s'est produit.

    A mon avis, Israël a tout intérêt à présenter des excuses officielles à l'Égypte et et à proposer des compensations financières  (même si l'argent ne ramène pas les morts, je le sais) aux familles des policiers décédés.

    Une nouvelle fois, ce serait un geste simple mais il redorait le blason de l'État hébreu  désormais bien terni, avec ces gestes humains et élégants.

  • Un Turc, protéger des Arabes ?...

    Je ne trouve rien de plus comique qu'Erdogan prenant la posture de lider maximo des peuples arabes. Depuis quand les intérêts de la Turquie et ceux des pays arabes coïncident ?

    Les peuples arabes seraient très bien inspirés de se souvenir qu'ils ont vécu en servitude pendant près de 500 ans sous domination ottomane avant d'accepter un tel leadership.

    Plus généralement, chaque fois qu'un dirigeant d'une nation se prend pour le grand commandeur éclairé des Musulmans, il faut prendre garde : sous couvert de l'Islam, il cherche à défendre ses propres intérêts. Et rien d'autre.

    Erdogan est un grand malade : il cherche une confrontation violente avec Israël, mais ce-faisant, il risque surtout de se crasher au sol violemment. La croissance économique turque est une illusion. Elle ne repose en aucun cas sur une croissance industrielle ni sur une vraie création de richesses.

    Les Turcs finiront bien par s'en rendre compte, espérons-le pour eux. Pendant qu'Erdogan roule des mécaniques, il en profite pour remplacer les vieux généraux laïques de l'armée turque par des cadres islamistes et réactionnaires, parfois fanatisés.

    Si Erdogan cherche des incidents militaires avec Israël pour couvrir son incompétence et son incurie en Turquie, il faudra sortir la Turquie de l'OTAN et lui barrer les portes de l'Europe jusqu'à ce qu'une autre majorité voie le jour là-bas.

    Erdogan se croit tout puissant partout : il se permet de pouser des extrémistes à empiéter sur les frontières maritimes internationalement reconnus d'un pays souverain puis réclame des excuses ensuite au même état.

    Mais le pire, c'est encore vis à vis des Européens : ce guignol prétend interdire à Chypre un accord off-shore avec Israël sous prétexte que la partie turque de l'île n'y a pas été associée.

    En fait, le Turquie occupe militairement un territoire de l'Union européenne. En théorie, l'Union Européenne serait habilitée à lui déclarer la guerre pour libérer la parcelle occupée de son territoire. 

    L'Europe n'est pas belliqueuse, et elle n'en viendra pas à de telles extrémités sur cette situation particulière, mais sil serait temps que le grand guignolo Erdogan baisse d'un ton et se mêle de ce qui le regarde...

  • Un gros enc... a mis au point une application i-phone antisémite

    Bon, je ne pouvais pas écrire enculé dans le titre ça n'aurait pas passé les filtres de hautetfort. En revanche, dans le corps du message, c'est possible.

    Laurent a été beaucoup plus soft que moi, il s'est contenté de parler de connerie. C'est lui qui vient de lever le lièvre. Un enculé de sa race, donc, disais-je, a créé une application qui s'appelle "juif ou pas juif" : l'application marche pour i-phone et est payante. Un jour, il faudrait peut-être qu'Apple commence à se soucier des services qu'il laisse à disposition sur son mobile.

    Je cite Laurent, voici les fonctionnalités de l'application :

    "- Recherche avec juste une partie du Nom, avec résultats instantanés.
    - Voir toutes les personnalités d'une catégorie, triées par nationalité.
    - Découvrez qui sont les Juifs les plus populaires du moment !
    - Mode aléatoire pour découvrir une nouvelle personnalité juive.
    - Liens direct vers Wikipedia pour en apprendre plus sur une personnalité.
    - Recherche de la filmographie des acteurs ou réalisateurs avec Allociné.
    - Recherche d'images avec Bing.
    - Des données mises à jour constamment pour éviter au maximum les erreurs.
    - Rajoutez votre Nom dans le "Hall of Fame" en trouvant des erreurs ou des personnes manquantes !
    - En bonus : une collection de faits étonnants ou amusants sur les Juifs dans le monde."

    Ça pue clairement le super-gros facho, genre qui va se recueillir sur le bunker d'Hitler à Berlin ou qui adore se filmer en uniforme de furhër.

    Ça pourrait aussi être un islamiste, j'y ai pensé, mais le mode opératoire ressemble tout de même drôlement plus au facho bien de chez nous. Les fachos de chez nous adorent la délation et tous les stratagèmes adjacents. Faire des listes, ça leur rappelle le bon temps de la Gestapo.

    Bon, comme le fric va quelque part, ça doit être possible de retrouver les fumiers qui ont mis au point cette petite plaisanterie. En étant de bonne humeur on doit pouvoir se contenter de les signaler aux autorités compétentes, en étant de mauvaise humeur, si on trouve leurs coordonnées, à un mouvement du genre la Ligue de Défense Juive. Bon, après, faudra recoller les morceaux avant de les juger, évidemment...

    Cela dit, faudrait peut-être pas non plus en rester là avec Apple : un bon gros buzz là-dessus, pour rappeler à la firme de Steve Jobs ses obligations éthiques. 

    Ah, pour conclure, je ne sais pas où Laurent est allé chercher cette histoire de communautarisme anglo-saxon : comme je l'ai dit, ça sent plutôt son gros Protocole des Sages de Sion à la sauce nazifiante, ce machin...

    MAJ : Bon, apparemment, je me suis ramassé. C'est Laurent qui a eu du flair. Il y avait des niveaux de neuneuisme que je ne pensais pas pouvoir être atteints. Ben si. C'est un jeune ingénieur juif qui a créé l'application. Mèkilékon II, le retour. Je vais me lancer dans la production de connomètre, ça se bouscule au portillon, en ce moment...

  • 30 000 places de prison, oui, mais pour quoi faire ?

    Décidément, comme l'observait récemment un militant MoDem sur un réseau social, en ce début de pré-campagne présidentielle, la machine à promesses est de retour...

    Ainsi, Nicolas Sarkozy promet de construire de nouvelles prisons et d'y ouvrir 30 000 places. Tiens, allez savoir pourquoi, cela me fait penser aux 75 000 postes dans les écoles de François Hollande.

    Même méthode. On promet des moyens d'abord, et on envisage, seulement après de réfléchir à ce que l'on veut faire. 

    Sarkozy pèche exactement par le même travers que Hollande. Au lieu de définir d'abord une politique se sécurité (j'ai commencé à théoriser ici le concept de répression intelligente), il s'agite, et devant la menace frontiste, s'essaie à nouveau à tirer de vieilles ficelles.

    L'encadrement militaire des délinquants est tout simplement ridicule. Je trouvais stupide cette idée de Ségolène Royal et je n'ai pas changé d'avis depuis que Monsieur Sarkozy se l'est réapproprié. Mélange des genres sans queue ni tête : ce n'est absolument pas le rôle de l'armée de s'occuper des délinquants. Il est donc ridicule de lui confier une mission qui n'a rien à voir avec son engagement. Je subodore d'ailleurs que les officiers seraient tout sauf ravis à l'idée de se voir confier une tâche aussi éloignée de ses fondamentaux.

    J'entends souvent parler de service citoyen pour les délinquants : s'il faut surveiller chacun d'entre eux cela va coûter des yeux à la tête.

    Cela dit dans les annonces de Sarkozy, il y a aussi des choses positives : cela me paraît le bon sens le plus élémentaire de séparer les éléments dangereux (délinquants récidivistes, criminels) des individus ne présentant pas de dangerosité.

    Revenons aux 30 000 places supplémentaires : Nicolas Sarkozy prévoit-il des gardiens et surveillants en nombre suffisants pour pouvoir les gérer ces 30 000 places ? Et quid des suivis judiciaires et des moyens pour que les peines puissent être rapidement appliquées ?

    Bref, je ne le redirais jamais assez : il faut d'abord penser la politique que l'on veut mener sur toute la longueur de sa chaîne, et ensuite lui affecter les moyens nécessaires, sachant, une nouvelle fois, qu'en période de vaches maigres comme la nôtre, il y aura des arbitrages dans le budget de l'État...

  • Ne pas lâcher la Grèce...

    La Grèce est en mauvaise posture : elle a beau se démener et enfiler les mesures d'austérité, rien n'y fait, elle s'enfonce, presque inexorablement.

    Je ne puis que plussoyer l'analyse de Thibault Mercier, un économiste de la BNP. Les Grecs et la Grèce ont consenti des efforts déjà considérables. Le problème, c'est qu'il leur faudrait du temps pour consolider leurs mesures, or, les prêteurs vivent dans l'angoisse d'un défaut de paiement du pays.

    Et de fait, la Grèce n'est plus maîtresse de son sort car elle n'a plus les moyens, en dépit des mesures prises, de rembourser toute seule la dette. Et pour la fraude fiscale, comme fait le fait observer Thibault Mercier, on ne la résoud pas en quelques mois. En revanche, le fait est que les autorités grecques ont tout intérêt à pénaliser plus durement encore les fraudeurs. Dans le contexte actuel, frauder est un crime contre la Grèce toute entière. Et à vrai dire, compte-tenu de la situation du pays, certains privilèges laissent rêveur.

    La Grèce ne peut pas s'en sortir sans justice fiscale : si ce sont les mêmes qui sont toujours et constamment tapés, cela ne va pas. Pour une fois, il faut faire rendre gorge aux koulaks. Et je le dis sérieusement...

    Toute la difficulté, pour nous autres Européens, c'est de ne pas lâcher la Grèce, tout en l'amenant à mettre fin aux abus inacceptables en temps de crise. 

    Certains proposent une tutelle économique de la Grèce : la mort dans l'âme, les Grecs devront l'accepter s'ils sont en défaut de paiement et que l'Europe prend en charge ses "mensualités".

    A vrai dire, Athènes peine à se séparer de ses bijoux de famille, ce que l'on peut comprendre : qui a envie de brader son patrimoine ? IL n'en reste pas moins que les Grecs n'auront peut-être bientôt plus le choix. C'est le drame du surendettement : l'usure amène l'usure et la défaillance d'autres défaillances.

    En revanche, il est à la fois irresponsable et idiot de laisser planer le spectre d'une éviction de la zone euro. Cela donnerait une image désatreuse de la solidarité européenne et affaiblirait chaque pays européen individuellement. 

    J'ajoute une dernière chose : on jette très facilement la pierre aux Grecs, mais j'observe que les divers services de la Commission européenne qui ont distribué abondamment les fonds structurels sont au moins autant et largement comptables de ce désastre, car, quand il le fallait, ils auraient du conditionner leur octroi à un niveau acceptable de transparence fiscale.

  • Socialiste...

    Bon, je crois que les hostilités sont déclechées... :-D

    bayrou-hollande.jpg

  • A mon avis, Borloo sera candidat

    C'est curieux, quand je discute avec des militants ou des cadres du MoDem, je les entends souvent dire que Jean-Louis Borloo ne sera pas candidat à l'élection présidentielle. C'est ce que pense aussi François Bayrou, estimant que les accords politiques qui lie le président du Parti Radical et Nicolas Sarkozy sont trop forts pour que le second ne dissuade pas le premier d'y aller.

    Je ne partage pas du tout cette analyse. Il y aura un deal entre Sarkozy et Borloo, mais après le premier tour, pas avant. Tant que Borloo sera dans les sondages entre 5-6% et 8%, il ne renoncera pas

    En revanche, si les intentions de vote en sa faveur s'effondraient il en irait autrement à l'évidence. La tactique de Borloo est très simple : il espère refaire le chemin de François Bayrou en 2007, mais, à l'inverse de ce dernier qui a préféré l'indépendance et la fermeté de ses convictions, négocier au prix fort son ralliement s'il récupère beaucoup d'électeurs.

    Ce n'est pas plus compliqué que cela. Pour que cette tactique soit vraiment couronnée de succès, il faudrait que Bayrou s'effondre ou se rallie à Borloo. 

    Mais ce que les alliés de Borloo ne comprennent pas, c'est que c'est parfaitement impossible. Jamais Bayrou ne se résoudra à hypothéquer l'avenir en se ralliant à une tendance politique.

    Il y a entre Borloo et Bayrou deux tactiqes irréconciliables. Le premier veut s'allier tout de suite, l'autre demeurer indépendant à tout prix. Bien sûr quand il s'agira de prendre des mesures pour la France, l'un et l'autre pourront se rejoindre, à condition que Borloo soit autrement plus honnête que ce qu'il n'a été jusque là : j'ai du mal à le voir faire valoir ses idées alors qu'il n'a rien dit (et fait !!!) pendant les quatre années qui viennent de s'écouler.

    Je l'ai déjà dit, en principe, les idées exprimées par l'un et par l'autre sont proches, mais le problème, c'est que je n'ai pas confiance en Borloo pour les faire appliquer un jour, alors que Bayrou a prouvé qu'il ne lâchait rien.

    Mon problème principal par rapport à Borloo, ce n'est pas celui des idées (encore que je trouve que Bayrou a tout de même autrement plus de fond) mais celui de la confiance...

  • 75 000 postes dans l'Éducation ? Mais pour quoi faire ?

    Les déclarations de Hollande, c'est symptomatiquement le genre de promesses qui éveillent en moi la plus grande méfiance.

    Déclarer qu'on va rétablir 75 000 postes dans l'Éducation Nationale, c'est aborder la problématique à l'envers en terme de projet politique.

    La question de fond, ce n'est pas de déterminer ab ante les effectifs dont a besoin notre école, mais d'avoir un projet et seulement ensuite de se demander combien il nécessite de postes.

    Par exemple, comparons avec Bayrou. Quelles seraient les mesures phare que Bayrou mettrait en place s'il accédait au pouvoir suprême ? Eh bien à mon avis, il ferait deux choses de bon sens : il accentuerait les moyens dans le primaire en ciblant le calcul et la lecture, et il créerait certainement des dispositifs de remédiation (probablement des classes) pour assurer des remises à niveau complète, sans limites dans le temps, au collège. La troisième chose, je pense qu'il ferait, ce serait de rétablir les enseignements rares, notamment les langues, y compris anciennes et régionales, là où ils ont été supprimés.

    Je ne crois pas qu'il chercherait à créer des divisions en créant artificiellement des classes sous prétexte qu'il est plus facile d'enseigner à 25 qu'à 29 (je ne crois guère à ces effets de seuil). En revanche, comme il l'a maintes fois fait valoir, il retirerait des établissements les adolescents qui en empêchent le fonctionnement.

    En somme, il y aurait en primaire sans doute une assistance individualisée pour les enfants en difficulté lourde, y compris auprès des parents, en collège, des classes de remise à niveau, et, hors les murs, des centres éducatifs pour adolescents pré-délinquants et/ou désocialisés.

    En lycée, je sais qu'il veut faire de la Terminale une préparation à l'Université, mais j'avoue que je ne vois pas clairement comment concrètement il compterait s'y prendre.

    Pour les facultés, il laisserait, je le pense, se poursuivre le processus d'autonomisation engagé à l'heure actuelle, mais ferait en sorte d'interdire la concentration des pouvoirs autour d'une seule personne dans les universités. Vraisemblablement, comme dans les universités anglo-saxonnes, il ferait en sorte de séparer la gestion financière et la gestion pédagogique et admnistrative et de faire du Conseil d'Administration un organe plus ouvert et décisionnaire. En ce qui concerne le mouvement vers l'autonomie, je crois que toutefois que Bayrou tient à ce qu'il demeure une unité finale au sein de l'Université française, qui fasse qu'un diplôme dans l'une soit valable dans une autre.

    Ce que je voulais simplement dire, c'est qu'avant de parler de chiffres sur les postes dans l'Éducation Nationale, il vaut mieux avoir un programme et le chiffrer. 

    L'Éducation, cela ne se réduit pas à une seule question de moyens : ce n'est pas parce que l'on arrosera notre école de fonds que l'on obtiendra des résultats meilleurs. Il faut bien considérer quels sont nos objectifs et ce que nous voulons, et seulement après, fixer quels moyens sont nécessaires et quels sont ceux qu'il est en notre pouvoir d'apporter.