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A mon avis, Borloo sera candidat

C'est curieux, quand je discute avec des militants ou des cadres du MoDem, je les entends souvent dire que Jean-Louis Borloo ne sera pas candidat à l'élection présidentielle. C'est ce que pense aussi François Bayrou, estimant que les accords politiques qui lie le président du Parti Radical et Nicolas Sarkozy sont trop forts pour que le second ne dissuade pas le premier d'y aller.

Je ne partage pas du tout cette analyse. Il y aura un deal entre Sarkozy et Borloo, mais après le premier tour, pas avant. Tant que Borloo sera dans les sondages entre 5-6% et 8%, il ne renoncera pas

En revanche, si les intentions de vote en sa faveur s'effondraient il en irait autrement à l'évidence. La tactique de Borloo est très simple : il espère refaire le chemin de François Bayrou en 2007, mais, à l'inverse de ce dernier qui a préféré l'indépendance et la fermeté de ses convictions, négocier au prix fort son ralliement s'il récupère beaucoup d'électeurs.

Ce n'est pas plus compliqué que cela. Pour que cette tactique soit vraiment couronnée de succès, il faudrait que Bayrou s'effondre ou se rallie à Borloo. 

Mais ce que les alliés de Borloo ne comprennent pas, c'est que c'est parfaitement impossible. Jamais Bayrou ne se résoudra à hypothéquer l'avenir en se ralliant à une tendance politique.

Il y a entre Borloo et Bayrou deux tactiqes irréconciliables. Le premier veut s'allier tout de suite, l'autre demeurer indépendant à tout prix. Bien sûr quand il s'agira de prendre des mesures pour la France, l'un et l'autre pourront se rejoindre, à condition que Borloo soit autrement plus honnête que ce qu'il n'a été jusque là : j'ai du mal à le voir faire valoir ses idées alors qu'il n'a rien dit (et fait !!!) pendant les quatre années qui viennent de s'écouler.

Je l'ai déjà dit, en principe, les idées exprimées par l'un et par l'autre sont proches, mais le problème, c'est que je n'ai pas confiance en Borloo pour les faire appliquer un jour, alors que Bayrou a prouvé qu'il ne lâchait rien.

Mon problème principal par rapport à Borloo, ce n'est pas celui des idées (encore que je trouve que Bayrou a tout de même autrement plus de fond) mais celui de la confiance...

Commentaires

  • Il y a tout juste un an J.L. Borloo lorgnait sur Matignon, alors le voir faire aujourd'hui campagne "contre" Nicolas Sarkozy est un sacré tour de force.
    Retournement de veste diront d'autres. La stratégie du chef de l'état est elle limpide à mes yeux : Créer le plus gros écart possible en nombre de voix avec le second au premier tour(*). Dans cette perspective, Jean-Louis Borloo n'est pour le moment qu'une variable d'ajustement et rien d'autre.
    Il sera trop compliqué au chef de l'Etat de jouer les rassembleurs entre les deux tours, il vaut mieux pour lui parier sur "l'inertie" des électeurs. Plus l'écart avec le second sera grand, plus la victoire au second tour sera certaine. Permettez moi d'appeler cela "l'effet David Douillet", vainqueur des législatives à Poissy grâce à cette loi statistique jamais démentie.

    Même crédité de 8% au premier tour je ne vois vois pas Jean-Louis Borloo aller au bout de sa démarche. Les législatives qui suivent - et ses partisans - achèveront de le convaincre de faire marche arrière. Pour sortir de cette impasse il lui suffira de se rallier au "nouveau projet" de l'UMP, jurant qu'il correspond en tout points aux idées fortes qu'il défend et que par conséquent sa candidature devient inutile. Et qui sait, sera t-il premier ministre si le chef de l'Etat était réélu...

    (*) Nicolas Sarkozy se préoccupe moins de savoir contre qui il sera au second tour que de savoir avec quelle avance. Le pire pour lui serait le "coude-à-coude".

    - et d'autre part d'entrer en campagne le plus tard possible, afin de bénéficier à plein du flou entourant le statut de "président qui n'est pas encore candidat".

  • Le compte-tendu du livre de Péan sur Djouhri dans Marianne révèle un aspect très peu connu de Borloo, son amitié très intime avec Henri Proglio, le patron d'EDF qui a embauché notamment la propre fille de Borloo. Or il se trouve que Proglio, outre qu'il est évidemment lié au lobby nucléaire (dire qu'Hulot voulait faire alliance avec Borloo, lui dont la fondation est soutenue, justement, par EDF... et dire qu'il y a encore des gens à penser que Borloo est un écolo...), Proglio, donc, est lié aux réseaux des rétrocommissions, aux réseaux des marchands de canon et de la Françafrique, d'une manière que Péan décrit avec précision et qui ne peut laisser aucun doute. Il y a là un aspect qui ne peut que discréditer Borloo aux yeux de l'électorat centriste, pour lequel certains aspects éthiques sont cruciaux. Au passage, Morin était au cabinet de Léotard au moment de certaines affaires de rétrocom, Borloo a plus que des amitiés dans ce milieu, tout cela rend le profil de Bayrou plus que rafraîchissant.

    Enfin, il y a un aspect arithmétique. Mathématiquement, Borloo ne peut pas faire plus de 5 %, sauf à mettre la présence de Sarko au deuxième tour en danger. Si tu comptes qu'en 2007, Sarko + Le Pen + Villiers font 44 à 45 %, tu retrouves aujourd'hui 22 % pour Sarko, 17 % pour Le Pen junior et tes 5 % pour Borloo, sachant qu'en fait, il est probable qu'il y aura plutôt une poussée de gauche et que ces 44 % doivent être considérés comme un maximum. De ce fait, comme l'électorat de Le Pen ne paraît pas devoir se contracter beaucoup, soit Sarko régresse vers la zone dangereuse où Le Pen peut le devancer, soit Borloo plonge inexorablement sous la barre des 5 %, ce qui est plus probable. La capacité de Borloo de mordre sur l'électorat de Bayrou est très faible, car les 6 % du noyau dur de Bayrou sont ceux qui ont voté blanc au deuxième tour en 2007 et ses autres électeurs sont ceux qui penchent un peu plus à gauche. En revanche, la capacité de Bayrou d'entrer en expansion sur ses voisins est réelle.

    Enfin, on voit bien que si l'électorat de Villepin est complémentaire de celui de Bayrou, celui de Borloo est indiscutablement plus proche de Sarko au départ, ce qui explique la façon dont les enjeux sont envisagés ces temps-ci par les uns et les autres.

  • Broloo est un admirable avocat d'affaire, certainement pas un leader politique. Une certaine popularité mi sérieuse (Grenelle de l'environnement), mi amusée (alcoolo sympatoche) n'en font pas un potentiel président.

    Mon sentiment, c'est qu'il conserve ce c^té "joueur" de l'avocat, et que son rêve est de négocier au final le maximum d'investitures pour ses ouailles : PRV, mais aussi NC, GM qui ont abandonné leur leader pour se rallier à Borloo le sauveur. Ils n'ont qu'une idée en tête (à défaut d'avoir une vision) : conserver leur siège dans le chaos ambiant.

    Le centre est brisé, sans armature intellectuelle ni vision de l'avenir. La nouvelle génération va devoir reconstruire de zéro avec la vieille garde dans les pattes. Pas simple, sauf si on pense au ménage brutal qui pourrait avoir lieu en 2012.

  • Oh, Borloo *annoncera* sans doute sa candidature... Mais entre une annonce et un dépot de candidature, il y a encore du chemin (et effectivement des variations de sondages).

    Je me retrouve entièrement dans ton dernier paragraphe !

  • Je pense également que Borloo sera candidat. J'écoutais dernièrement Dominique Paillet qui expliquait que la candidature de Borloo était inéluctable pour construire une droite centriste !

    Il expliquait également que le parti radical, et donc JL Borloo, faisait bien partie de la majorité présidentielle.

    Selon Dominique Paillet, ex UDF, François Bayrou a tout de même été reçu deux fois par Nicolas Sarkozy. Je ne pense pas que ces rencontres avaient pour but de parler de la couleur de la mer où de se raconter ses vacances !!
    De plus, le dernier livre de Bayrou n'est plus agressif vis-à-vis du Chef de l'Etat!
    Cela inaugure-t-il une stratégie de rapprochement ?

  • Mon pronostic est qu'il sera candidat avec un désistement de dernière minute avant le 1er tour, si Sarkozy risque de ne pas atteindre ce 1er tour et que Bayrou est encore derrière. Tous les députés ralliés à Borloo jouent leur poste et il ne leur sera pas fait de cadeau pour les législatives qui suivent, avec un chantage semblable à celui de 2007 aux députés ex UDF passés Nouveau Centre. En revanche, Si les scores de Borloo+Bayrou dépassent ceux de Sarko+Borloo et permettent d'atteindre ce 1er tour, un accord entre les centristes paraît évident, avec un désistement de l'un en faveur de l'autre(celui en tête ou celui qui maximise le score selon les sondages ?.

  • Borloo est sans aucun doute tres briant et tres intelligent ... mais il me laisse cet arriere gout nauseabonde du roublard faux j'ton.
    Nous avons tous connu au moins un type a l'ecole ou au travail, ce type qui reste derriere toi a t'observer et a ne rien dire, te laissant l'impression qu'ils est content d'etre avec toi, le type qui te regarde bosser et analyse tes succes et erreurs. le genre de gars a ne rien risquer par lui meme, mais a attendre le moment decisif ou il utilise tout le travail que tu as realise pour s'inserer devant toi et recolter les fruits que tu as cultive, et surtout en oubliant pas de s'arranger pour que quelqu'un d'autre (et pas lui) te tacle. Tu realises alors dans ses yeux pervers qui t'observent, qu'il aime a te voire a terre et lui debout au dessus de toi a te pisser dessus. Il te laisse alors sur le bas cote et continue sa route pour aller parasiter le prochain type qui passe.

    Borloo pourrait meme etre a 10%, 20%, 30%, etre pret a passer au 2eme tour et a etre president ... peu m'importe, je ne voterai jamais pour un type qui me laisse cette insupportable arriere gout nauseabonde de deja vu, celui du roublard faux j'ton.
    Bayrou pourrai toujours etre le beau lourdot obsessionel qui se faisait toujours entuber (qui je pense ne l'ai plus), je continuerai a voter pour lui.

  • Le tandem Borloo-tapie est l'allié indéféctibles de Nicolas Sarkozy (on peut comprendre pourquoi facilement). Borloo n'est qu'un leurre, un missile anti Bayrou, le Béarnais serait déjà à 10% ou 12% sans cette mascarade d'un niveau médiocre.

  • Comme l'analyse très bien Teri, Borloo c'est :

    - celui qui a fait partie de tous les gouvernements depuis 2002 après avoir rompu avec l'UDF et procédé au rapprochement du PRV avec l'UMP,

    - celui qui avait un projet de construction de 200 à 300 000 maisons par an à 100.000 euros qui a fait un "flop",

    - celui qui a refilé le mistigris du tribunal arbitral de l'affaire Tapie (dont il a été l'avocat pour l'aider à plumer toutes les boîtes en difficultés), lors de son bref passage à Bercy, à Lagourde,

    - celui qui a signé - par erreur d'inattention - les autorisations d'exploration des gaz de schistes peu de temps avant son départ du Ministère de l'Environnement et que NKM a eu la surprise de trouver sous le tapis (sans jeu de mots),

    - c'est d'une manière générale à son poste de ministre celui qui a approuvé toutes les décisions du gouvernement que Bayrou ne s'est pas privé de dénoncer comme le bouclier fiscal ou les HS défiscalisées et que maintenant il désapprouve et découvre comme de bonnes raisons de s'opposer à Sarkozy.

    Je pense que Bayrou ne passera aucun accord avec ce faisan et ce, d'autant moins depuis la dernière sortie verbale dudit Borloo hier à la Grande Motte : « Qu'est-ce que vous voulez, il est tout seul alors, il s'invite. » en commentaire à la tribune de Bayrou publiée par Le Figaro dans laquelle le président du Modem réitère son souhait de voir les centristes se réunir.

  • Assez d'accord l' hérétique, le prochain stade média sera de présenter à FBayrou une alliance du style "hydre"...
    Pour tenter de le prendre en défaut quand à ses propos.
    Une telle suggestion, étant donné le passé et la non-indépendance de la majorité, ne lui sera bien entendu inacceptable, tout comme pour les militants (les vrais) de notre parti.
    Très franchement dslée pour CLP qui m'a toujours parue fort mal entourée et conseillée, l'ai toujours dit, pas récent...
    @+

  • Lisez donc le merveilleux passage consacré à Borloo et à son ambition aux Européennes de 99...
    http://www.amazon.fr/Histoire-secr%C3%A8te-droite-1958-2008-dintrigues/dp/2259208037
    c'est très instructif !

  • personne n'a confiance en Borloo, au nouveau centre notamment, et chez les libéraux encore moins.

  • "Mon problème principal par rapport à Borloo, ce n'est pas celui des idées (encore que je trouve que Bayrou a tout de même autrement plus de fond) mais celui de la confiance..."

    Moué, il ne faut pas oublier que Borloo a été ministre pendant 8 ans et n'a jamais remis en cause la politique menée par l'UMP - dont la majorité des décisions ne me convient pas - Ce qui signifie : soit Borloo partageait dans sa globalité la vision politique de l'UMP, et dans ce cas je ne suis pas en phase avec ses idées qui ne sont en rien centristes, contrairement à ce que veulent nous faire gober les médias. Soit Borloo a approuvé des décisions qu'il ne cautionnait pas, et dans ce cas il s'agit d'un opportuniste plus attaché à son siège qu'à ses convictions...

    Borloo, c'est aussi les maisons à 100.000€ qui prennent l'eau, l'accord donné au gaz de schiste dont on a pu voir les dégâts aux USA, sa connivence avec Tapie et son probable coup de pouce en faveur de l'arbitrage. Bref, un personnage à éviter au possible...

    Le plus triste dans l'histoire, c'est qu'en cas d'une candidature, tous les médias en feront leur centriste favori - je me base sur ce que j'ai lu depuis son départ du gouvernement - alors qu'il n'est qu'un vulgaire opportuniste, et dont le rôle principal sera de torpiller le vrai candidat du Centre.

  • Je "plussoie" M.A Kraft. Je pense aussi que la tactique liée aux législatives aura ce qui aura poussé JL. Borloo aux présidentielles (bien qu'il ne soit pas encore déclaré).

    Du coup, si ça s'annonce bleu, il se présentera, et si ça s'annonce rouge, il se retirera avec une bonne négociation à la clé. Dans les deux cas, le résultat de la négociation est assuré.

    Borloo, avocat d'affaires, est avant toute chose un négociateur...

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