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  • Bayrou, l'ouverture sarkozyste, c'est NON !

    Tiens, trouvé sur le Figaro. Non, c'est Non, un point c'est tout...

    « Sarkozy, il aime bien Medvedev parce qu'il est de la même taille que lui. Je suis sûr que ça joue... », estime François Bayrou, en relatant son dernier entretien avec Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat, qui lui a longuement parlé du président russe, voulait aussi savoir s'il n'avait pas changé d'avis sur l'ouverture. La réponse de Bayrou a été claire : c'est non.

    Au passage, il a été très écouté dimanche dernier, en compagnie de Zazie, dans l'émission 13h15 le dimanche, sur France 2...

  • Le paradis UMP est pavé de mauvaises intentions !

    Je viens de lire l'excellent article d'Aurélien, du Bord de sa fenêtre fort lointaine, puisqu'il réside dans la Belle Province, et j'avoue que j'incline tout à fait en son sens : l'UMP, ses alliés qui ne pipent mot (n'est-ce pas le Nouveau Centre ?) et plus généralement la Sarkozie rêvent d'un monde aussi parfait que policé et sécurisé. Ce qui me fait bondir, ce n'est pas de dépister la violence de jeunes enfants dans des crèches ; ce qui me fait bondir, c'est d'associer ce dépistage à la prévention de la délinquance.

    Et si on lobotomisait les enfants un peu agités, dans ces conditions ? Ben oui, car, pour ma part, je me serais attendu à une politique dont l'objet était de favoriser le développement de l'enfant, en somme, une politique qui fasse de l'être humain le centre de ses préoccupations. Or, il n'en est rien : l'UMP, Sarkozy and Co ne cherchent pas à dépister la violence chez l'enfant afin de sécuriser cet enfant et l'aider, mais, bien au contraire, afin de le stigmatiser et de le réduire, comme le dit très justement Aurélien à son code génétique.

    Et, je me pose exactement, au final, la même question que lui (je le cite) : Comment imaginer une solidarité accomplie dans une société où l'autre peut dès sa plus jeune enfance être "catalogué" comme déviant?

    Je rejoins donc sa conclusion, que je fais mienne, définissant à propos le projet sarkozyste pour l'enfance :

    On nous propose ici de réduire dès l'enfance les individus à leur code génétique, de les cataloguer et d'une manière ou d'une autre de les isoler les uns des autres. On me reprochera sans doute d'en faire trop, mais je suis convaincu que c'est tout le contraire de ce dont nos sociétés ont besoin. C'est un renoncement à l'enfance, la négation absolue de toute Poésie, de tout espoir... tout simplement de la vie. Résister à de telles idéologies n'est plus seulement une option citoyenne, c'est un devoir humain.

  • Le MoDem déterminé à éjecter Barroso !

    L'inénarrable Manuel Barroso, actuel président de la Commission Européenne s'est fait une solide réputation en raison de sa remarquable inertie pendant la crise financière. Ce sont les États qui ont réagi et non l'Europe par la voix de la Commission. Pas de chance, selon une source bien informée, les Coulisses de Bruxelles, que m'a signalé Quindi, Barroso a l'intention de se présenter à nouveau. Or, Barroso appartient au PPE, groupe conservateur, le plus puissant en Europe. On pourrait penser légitimement que la gauche va présenter un candidat alternatif : pas du tout ! Barroso est soutenu par les socialistes Espagnols, Britanniques et Portugais, et donc, très vraisemblablement, le PSE (parti socialiste européen) va lâcher l'affaire et laisser les choses se faire, d'autant que l'Europe est dirigée très majoritairement par des gouvernements de droite.

    Que reste-t-il comme espoirs d'une alternative crédible ? Le troisième groupe le plus puissant est l'ADLE, constitué de deux composantes : les libéraux et les démocrates. Or, les libéraux ne parviennent pas à se mettre d'accord, par crainte essentiellement d'essuyer une veste retentissante, au grand dam des lib-dems britanniques qui auraient bien présenté Graham Watson. Au passage, je comprends mieux les récentes prises de position des libéraux au sein de l'ADLE à propos des coalitions de centre-droit. En fait, il n'est pas question d'une alliance avec le PPE mais surtout de tenter de faire élire un libéral ou un démocrate comme président de la commission.

    Sarnez.jpgMais voilà, au sein de l'ADLE, il y aussi les démocrates, dont le MoDem est le principal pivot. Et, au MoDem, on se dit qu'il est hors de question de laisser le champ libre à Barroso ! Marielle de Sarnez, en particulier, est en pointe dans ce combat, et le PDE présentera coûte que coûte un candidat contre Barroso, avec l'espoir d'avoir le soutien plein et entier de l'ADLE dans cette optique. Le jugement de Marielle sur Barroso est sans appel, à en croire ce qu'elle a déclaré à Jean Quatremer :

    « Il a échoué, comme le montre la crise actuelle. Il a été suiviste et a été incapable de proposer quoi que ce soit. Il faut un président qui ne se comporte pas comme le secrétariat des États membres »

    « Il faut que les citoyens sachent qu’en votant pour nous, ils voteront contre Barroso »

    Bref, il va y avoir du sport :-)  Les Verts, de leur côté, ne sont pas du tout enthousiastes à l'idée de se retrouver avec Barroso comme président, mais, faute de troupes, il faut bien cesser le combat, pas plus que chez les libéraux, on n'a envie, là-bas, de se prendre une veste pour des prunes. Je n'ai pas comptabilisé ce que pèse une addition des députés ADLE + Verts, mais cela vaudrait le coup de faire les comptes, d'autant qu'on pourrait espérer retrouver dans cette arithmétique un certain nombre d'euro-députés socialistes passablement furieux de se voir imposer à nouveau un individu qui a fait la preuve de son incompétence, et de surcroît de droite plutôt dure.

    Je ne suis pas un fin politologue, mais, il me semble que la candidature la plus consensuelle, au sein d'une telle coalition, serait très logiquement une candidature démocrate, seule candidature en principe assurée de n'effrayer ni sur sa gauche, ni sur sa droite...à méditer, donc...Le congrès du PDE se tient les 4 et 5 décembre : j'espère en savoir plus à cette occasion.

    Petite remarque au passage : on n'est vraiment pas des masses à s'intéresser à ce qu'il se passe actuellement en Europe et au sort de la future présidence, au sein de la blogosphère. Heureusement qu'il y a Quatremer (et Quindi qui relaie l'info quand il en a), parce que sinon...

  • Et Bayrou, dans tout ça ?

    Bayrou.jpgHier, je me suis lancé dans une analyse psychologique, éthique et politique pour définir les différences que je percevais entre Martine Aubry, Ségolène Royal, et, accessoirement Bertrand Delanoë (ce dernier à la suite d'une question issue du forum les bloggers de François). J'ai donc fait une analyse sommaire des lignes politiques séparant les différentes ex-candidates à la fonction de premier secrétaire du PS. Au passage, j'ai essayé de faire valoir combien les valeurs de fond pouvaient impacter (désolé pour le néologisme) les relations politiques. Car, sur le fond, c'est les héritages respectifs  de Ségolène Royal et de Matine Aubry qui font aujourd'hui leurs différences, et, in fine, leur différend...

    Et Bayrou, donc, dans tout cela, où se positionne-t-il ? J'avoue que c'est un peu compliqué, et que l'homme frise l'OVNI. C'est bien un catho, il a même nombre de caractéristiques du catho de droite, et pourtant, ce n'est pas un catho de droite. Zut, mince, flûte, crotte, me direz-vous : c'est un catho de gauche alors ? Raté, camarades. Non plus. Il pourrait être un catho de gauche s'il partageait leur mauvaise conscience consubstantielle, mais, aucune nécessité pour lui de la soulager ni de lui prouver quoi que ce soit. En fait, les cathos de gauche subliment leur culpabilité dans une forme de  gauchisme moral, et les cathos de droite par la charité. Bayrou est assez atypique, parce que c'est à la base un catho de droite qui a adhéré, très jeune, à une philosophie pacifiste : il été quelques temps proche de la Communauté de l'Arche, initiée par le poète et philosophe, Lanza del Vasto, un disciple de Gandhi. Pour se faire une idée de l'individu, je rapporte ici cette anecdote que rapporte Wikipedia : Un jour, quelqu'un écrasa une araignée devant  Lanza del Vasto; il réagit immédiatement en lui disant : « Maintenant que tu as privé l'univers de cette vie, fais donc l'araignée ! ». Ça, une réponse comme celle-là, je la trouve très forte et très bien vue. J'aime bien ce genre d'hommes, et j'avoue, parfois, que dans les réponses de Bayrou, on retrouve quelque chose de cette philosophie. Je dois dire aussi que Lanza del Vasto était un lecteur très éclairé d'Homère et de Virgile. Petite digression en passant : on voit souvent Homère comme l'auteur d'un long poème épique et guerrier. Certes, mais, en réalité, ce que révèle l'Iliade, c'est qu'Homère n'aimait pas la guerre. Les plus doux de ses héros recherchent la paix, et le seul héros que Zeus est prêt à sauver contre son destin, c'est Hector, le fils du roi de Troie. Or, Hector qui se bat avec un courage extraordinaire, cherche, chaque fois qu'il le peut une issue pacifique à la guerre. J'imagine que l'Iliade, pour un homme qui aime la paix, est un poème fondateur, et Homère, bien que décrivant les combats, ne se lance jamais dans leur apologie. Mais, je reviens à mon Bayrou : il a donc été influencé par cet homme, qui s'opposait un nucléaire militaire et soutint les paysans du Larzac contre l'extension d'un camp militaire. Toutefois, cette influence n'est pas exclusive, et Bayrou est à la croisée de plusieurs chemins. En réalité, ce dont se rapproche le plus Bayrou, c'est d'une forme de catholicisme qui avait presque disparu en Europe, tout du moins, dans le champ politique : le catholicisme social, et tout particulièrement le personnalisme. Bayrou en est à mon avis une résurgence aussi inattendue que surprenante.

    Ce qui me frappe, dans le personnalisme, c'est notamment ce que certains appellent changement de logiciel, mais, que Alexandre Marc appelle changement de plan, c'est à dire avant tout uner perspective, une méthode d'observation de la société. Cette philosophie donne avant toutes choses la primauté à la personne humaine et à son action. Le jour où François Bayrou a comparé les militants du MoDem et leurs voix au phénomène acoustique de la dalle d'Épidaure (Épidaure est connue pour son théâtre grec antique aux propriétés acoutistiques étonnantes), j'avoue que j'ai fait immédiatement la relation avec le modèle de pensée personnaliste. Nous sommes, avec cette magnifique image, exactement dans cette optique philosophique. Par ailleurs, le personnalisme a irrigué aussi bien la droite que la gauche, ce qui fait qu'il n'est pas victime d'un marqueur idéologique. Enfin, c'est l'un des modèles philosophiques principaux de la construction européenne : il défend en particulier un fédéralisme intégral, c’est à dire pas uniquement horizontal, mais également vertical (c’est à dire entre les différents « corps » ou communautés qui composent la société).

    Sarnez.jpgOn comprend bien mieux, ainsi, le programme politique parisien et le propos de Marielle de Sarnez en janvier dernier : «Je suis contre la centralisation excessive des pouvoirs. La modernité, c'est de faire vivre une société et ses corps intermédiaires.» D'une certaine manière, et sans surprise, la boucle est bouclée...

    Je tiens à préciser que je ne m'inscris pas pour autant, à titre personnel, dans le courant personnaliste, bien qu'il m'intéresse.