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  • Paris 7ème : faut-il voter Véronique Delvolvé-Rosset ou Laurence Girard ?

    291616682.jpgJe copie ici la réponse que j'ai faite à une lectrice du blog de Véronique Delvolvé-Rosset qui envisageait de voter Laurence Girard, dans le 7ème arrondissement de Paris après avoir voté pour Véronique au premier tour. Son ambition est de défendre le pluralisme, et elle semblait penser que de voter pour les socialistes y contribuerait dans l'arrondissement. Je lui ai répondu avec quelques vérités bien senties à propos de monsieur Delanoë et ses amis.

    Il y a un principe de vases communiquant : Madame Dati n'augmentera guère son score, elle aura donc le même nombre de conseillers de Paris.
    Après, l'équation est très simple : soit Véronique Devolvé-Rosset obtient un score supérieur à celui de Laurence Girard, et c'est elle qui sera la conseillère de Paris, soit c'est l'inverse et le siège revient aux Socialistes.
    Les Socialistes auront une majorité écrasante à l'issue de ces élections : est-ce utile d'en rajouter une couche ? De plus, comme ils méprisent et détestent les arrondissements réputés bourgeois, comme le 7ème ou le 16ème, voire le 15ème, vous n'aurez à attendre d'eux que des désagréments.

    Tenez, je vous parie qu'au nom de l'ambiance festive chère à M Delanoë et ses amis, le Champ de Mars deviendra un grand champ d'expérimentation pour les nuits blanches, les fêtes à Paul, et les rumbas de Pierre, et cetera.. avec tout son cortège de déjections et d'incivilités en tout genre.

    Quant à avoir ne serait-ce que l'ouverture d'une demi-place de crèches, vous pouvez commencer à chercher tout de suite une assistante maternelle ou une nounou (pour lesquelles Delanoë a restreint sévèrement l'allocation paris petite-enfance universelle qui existait, au fait...).

    Voilà...merci les Socialistes, merci Delanoë...pas étonnant qu'ils ne veuillent pas s'allier avec le MoDem. Vous êtes toujours sûr(e) que vous voulez voter pour eux ? Je peux vous donner d'autres arguments. Parce que Véronique Delvolvé--Rosset, elle, vous pouvez être certain(e) qu'elle défendra les intérêts des habitants de cet arrondissement
    .

     

  • Paris 14ème : solution du MoDem pour réduire la pollution

    581821186.jpgLe 1er tour des municipales s'est achevé, et il a donné à Paris les résultats que l'on connaît. Il demeure toutefois trois listes MoDem en lice, dont l'une, conduite par Marielle de Sarnez, dans le 14ème arrondissement de Paris.

    Marielle de Sarnez a développé un programme original afin de lutter contre une pollution endémique dans nombre de secteurs du 14ème arrondissement. Marielle de Sarnez souhaite entre autres que l'espace public soit partagé et sécurisé, pour cela elle propose les mesures suivantes :

    - Favoriser le stationnement de courte durée dans les rues commerçantes.
    - Réaménager la place Victor et Hélène Basch – la place la plus polluée de Paris – et la place du 25 août 1944, en concertation avec les riverains, en se fixant pour objectif la réduction d'un tiers de la pollution liée aux flux de circulation.
    - Sécuriser les espaces cyclables et piétons.
    - Développer un plan de stationnement des deux-roues.
    - Établir une charte de sécurisation des trottoirs et mieux éclairer les petites rues.
    - Prévoir la construction de nouveaux parkings en sous-sol si le besoin se fait sentir.
    - Mettre à l'étude le réaménagement du quartier Montparnasse : réorganiser les voies de communication rues du Départ et de l'Arrivée et restructurer l'intermodalité entre la gare et les bus.

    Une observation, sur la méthode : réaménager des zones polluées, la majorité sortante l'a fait à de nombreuses reprises au cours des années passées, mais sans jamais consulter les riverains, estimant sans doute qu'un vote tous les six ans lui donnait un blang-sein. J'ai quelques doutes sur l'efficacité d'une telle méthode. Sans concertation et donc sans adhésion, on aboutit au contraire à  alourdir la circulation en générant des goulots d'étranglement. Pour ma part, j'ai vécu cela dans le 15ème arrondissement de Paris, et je puis dire qu'avec les travaux de voiries et la disparition des places de stationnement, d'un côté, j'ai utilisé bien plus mon automobile parce que je devais tourner sans cesse, et en outre, j'ai constaté que mes enfants étaient de plus en plus atteints par des affections des voies respiratoires. 

    Je ne crois pas au passage en force pour de tels réaménagements, faits de manière brutale et sauvage. En revanche, des mesures additionnelles de bon sens peuvent s'avérer fort efficaces, sans pour autant nuire à la qualité de vie des riverains. Voici ce que propose Marielle de Sarnez :

    - Diviser par deux le nombre de camions entrant dans l'arrondissement grâce à la mise en place de plateformes multimodales et de système de livraisons mutualisées.
    - Rendre gratuit le stationnement résidentiel des voitures électriques.
    - Lancer une offre de scooters électriques, comparable dans ses modalités de fonctionnement, à l'offre Vélib'.
    - Équiper toutes les voitures neuves, roulant au diesel, de filtres à particules.

    L'idée du scooter électrique est intéressante. Avec son idée d'autolib, Delanoë n'a pas songé à la place que prendrait un tel dispositif. Un scooter est plus aisé à entretenir, et on doit certainement pouvoir le décliner dans une version side-car utilisable par des familles. 

    Cela dit, si l'on veut vraiment pousser les automobilistes parisiens à laisser leurs véhicules chez eux, il faut leur offrir une alternative crédible, et notamment des transports en commun plus nombreux et plus accessibles :

     - Désengorger la ligne 13 en prolongeant la ligne 14.
    - Renforcer la fréquence des lignes de bus - 28, 38, 58, 62, 68, 88 - en journée, en soirée et le week-end.
    - Créer un accès spécifique pour les habitants du quartier de la Sibelle à la station RER Cité universitaire.
    - Rendre accessibles aux personnes à mobilité réduite les transports en commun.
    - Développer l’offre de transports de proximité : mini-bus de quartier, taxis de proximité propres adaptés aux petits parcours.

    Quelques informations additionnelles qui permettront de mieux comprendre l'ampleur et la gravité de la situation :

    La ligne 13, c'est plus de 4 personnes au mètre carré aux heures de pointe et 555 000 passagers par jour. Le capteur d'Airparif de la place d'Alésia a mesuré en 2007 des taux de dioxyde d'azote de deux fois supérieurs à la valeur limite...

     Restent les déchets et déjections de toute sorte qui nous empoisonnent l'existence. Clairement, la gestion de la propreté devrait revenir au maire d'arrondissement, ce que propose Marielle de Sarnez, mais elle ajoute à cette suggestion d'autres mesures :

    - Créer des “brigades vertes“, par redéploiement des services de la propreté, placées sous l’autorité du maire d’arrondissement, chargées d’intervenir immédiatement en cas de pollution ou de nuisance constatées (tags, bris de vitres, objets encombrants sur les trottoirs,…).
    - Renouer avec le nettoyage systématique des espaces publics, particulièrement aux abords des écoles.
    - Interdire les sacs en plastique gratuits dans la grande distribution à Paris dès 2010.
    - Généraliser les poubelles avec tri sélectif sur la voie publique.

     Que des mesures de bon sens. Certaines figurent chez les Verts et même au PS, mais pas toutes, et, en tout cas, pas la méthode. Le 14ème a besoin d'un rééquilibrage plus harmonieux des pouvoirs, afin que l'avis de tous puisse être pris en compte. C'est un bonus que Marielle de Sarnez pourrait apporter à ses habitants le 16 mars prochain, à condition qu'ils lui fassent confiance.

  • Delanoë se moque ouvertement du MoDem !

    Bertrand Delanoë a déclaré vouloir "bâtir un partenariat orginal avec le MoDem" mais seulement après le second tour !

    Sûr de remporter la mairie de Paris, Bertrand Delanoë s'essaie au persiflage. Il sait bien que le MoDem aura sans doute très peu d'élus, vorie aucun. Rendez-vous dans le désert en somme.

    C'est là la vraie face de l'homme, et je n'en suis aucunement surpris. Je pense en revanche, que les anciens électeurs du MoDem qui ont voté pour lui ont été trompés. Trompés, parce qu'il a laissé croire qu'un accord était possible, avec l'intention de ne rien en faire à moins d'être dos au mur. Delanoë est dans la logique du congrès d'Epinay : c'est un homme du passé, et non de l'avenir.  Il est souhaitable pour le PS que ce soit la ligne réformiste de Ségolène Royal qui l'emporte, car aucun accord ne sera possible entre ps et MoDem dans le futur avec un homme comme lui.

    Pour ma part, je ne peux plus voter pour une liste MoDem, mais je peux encore voter au second tour, dans le 15ème arrondissement de Paris.

    Il ne me reste que la liste UMP ou la liste de Gérard d'Aboville. En juin dernier, j'avais voté pour Anne Hidalgo au second tour, pour les législatives, mais cette fois, le PS m'a définitivement écoeuré. 

    Un pouvoir sans limites n'est pas bon pour Paris, d'autant que toutes les vboix originales disparaissent. Adieu le Modem à Paris, adieu aussi le groupe Paris Libre qui montrait de l'ouverture d'esprit sur beaucoup de sujets.

    La majorité de Delanoë sera écrasante et elle écrasera tout. En face, l'opposition UMP n'aura à l'esprit que les éventuels chausse-trappes qu'elle pourra lui glisser sous les pieds.

    Et nous...eh bien nous essaierons de construire l'avenir par d'autres biais que l'action municipale. 

  • MoDem à Paris : Marielle, Philippe et Véronique, vous serez nos hérauts !

    1333516960.jpgDans l'Antiquité, le héraut, à ne pas confondre avec le héros (ni avec l'Hérault, d'ailleurs), était un officier chargé de faire connaître une déclaration solennelle ou d'annoncer une nouvelle importante. Le héraut par excellence, dans l'Iliade d'Homère, c'est Talthybios. Après sa mort, il deviendra le protecteur des ambassadeurs, et de fait, on a trouvé un sanctuaire qui lui était consacré à Sparte. Son autorité morale est telle, qu'il peut, au chant II de l'Iliade, séparer dans la mêlée les deux plus puissants héros engagés dans la Guerre de Troie, Ajax et Hector.

    C'est ni plus ni moins le rôle qui est désormais dévolu à Marielle de Sarnez, Philippe Meyer et Véronique Devolvé-Rosset au MoDem. La nouvelle importante, c'est qu'il y a une autre manière de faire de la politique, dont n'a pas voulu en son temps la droite parisienne et que récusent désormais Bertrand Delanoë et ses comparses socialistes. Ainsi, bas les masques, nous savons clairement à quelle gauche nous avons affaire désormais.

    Une remarque au passage : en mai dernier, après avoir longuement hésité, j'ai fini par me décider à voter pour Ségolène Royal au second tour, trouvant des convergences entre ses idées (pas celles du PS) et celles de Bayrou. Plus récemment, j'ai critique le manque d'engagement de Delanoë, alors que Ségolène Royal prend des risques, elle, au moins. Son appel tout récent à des alliances entre le PS et le MoDem montre une véritable modernité chez elle, et le sectarisme jospinien d'origine trotkiste  qui est la marque de Delanoë et de son clan. Si jamais un jour, il faut faire à nouveau un choix entre PS et UMP (ce que je n'espère toutefois pas) Je pense que l'électorat centriste saura se souvenir des choix de Bertrand Delanoë ce jour-là.

    La balle est désormais dans le camp des Parisiens. La seule manière d'espérer rééquilibrer (un peu) le pouvoir écrasant dont va désormais disposer Bertrand Delanoë, c'est de porter au score le plus haut  les listes MoDem, et si possible leur donner même une victoire dans le XIVème, dans le VIIème ou dans le Vème arrondissements.

    Pour espérer avoir une écologie responsable, c'est désormais l'unique issue. En effet, les verts les plus radicaux et extrémistes, confortés par les cadeaux de Bertrand Delanoë, pourront continuer à sévir, et notamment leur guerre inexpiable contre les automobilistes parisiens (rappelons que leur dernière idée, c'est de taxer le périphérique). Nous savons, qu'à l'issue de ce scrutin, les communistes qui ne pèsent presque rien vont disposer d'un groupe, et le MoDem qui pèse plus de 9% pourrait ne disposer d'AUCUN conseilller à Paris. Ce serait un incroyable déni de démocratie, pour les électeurs démocrates, pour les Parisiens, et pour les candidats démocrates et les idées qu'ils portent. C'est pourtant le risque que nous courrons, mais que nous assumons. 

    A tous ceux qui ont du coeur et de l'intelligence, au MoDem, je dis simplement que nous devons nous mettre au service de nos hérauts, et en faire nos héros. C'est aux démocrates de bonne volonté de faire un effort. Je ne parle évidemment pas pas des charognards qui se complaisent à égrener des mauvaises nouvelles en accusant ceux qu'ils auraient du soutenir, n'eût été leur surdimensionné égo, mais bien de ceux qui sont prêts à retrousser leurs manches.

    Il nous reste une semaine. Unissons nos forces, faisons notre possible, le reste est entre les mains des Parisiens. 

    NDLR : source du logo => http://www.cas-p.net/ 

  • Magnifique victoire à Ville d'Avray pour le MoDem !

    1683375875.jpgAlors là, bravo et mille fois bravo : Denis BADRE, sénateur - maire sortant de Ville d'Avray (Hauts de Seine) a été brillamment réélu hier avec 52,7 % des voix, il était opposé à une liste UMP et à une liste PS.

    Une triangulaire remporté de haute lutte. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de parler de ce sénateur MoDem sur mon blog : il a notamment réalisé un excellent rapport sur le budget européen au sujet duquel j'ai publié une première note. Mais j'aurai l'occasion de revenir sur ce rapport et de poursuivre son analyse tout en le commentant.

  • Electeurs et électrices du MoDem, merci, merci à vous !

    Electeurs et électrices du MoDem, c'est à vous que je veux rendre un hommage vibrant. C'est par vous que nous existons, et c'est par vous que passe une alternative au sempiternel duel gauche-droite. C'est grâce à vous que nous pouvons envisager une autre manière de faire de la politique.

    Il est vrai que nous autres démocrates, sommes encore en construction, et demeurons très imparfaits. Nous avons encore un long travail à faire, notamment dans le domaine intellectuel pour nous construire un corpus philosophique et idéologique. Mais nous avons une ligne directrice, et grâce à vous, un avenir, même si ce dernier est encore parsemé d'obstacles.

    Merci pour votre confiance, et comptez sur nous pour vous défendre de toutes nos forces, et plus généralement, servir les intérêts de la France et de la démocratie.

    Merci à tous et à toutes ! 

  • Paris : ne rejetons pas d'office une alliance avec l'UMP

    Le score du MoDem à Paris, sans être une réussite n'est pas non plus un échec sanglant. En fait, paradoxalement, il souffre tout simplement de son homogénéïté ! Personne en-dessous de 6.5%, mais du coup, très peu au-dessus de 10% ! On peut pester en songeant que Corine Lepage rate le second tour à 28 voix près, et surtout, qu'il n'y ait pas eu moyen de faire un tocket Pernin-Lepage dans le 12ème.

    Certains de nos candidats frôlent les 10%, mais...ne les dépassent pas. Ne nous leurrons pas : nous ne sommes pas incontournables à Paris, tout du moins pour monsieur Delanoë et ses amis. Monsieur Delanoë nous méprise de longue date. Depuis le mois de septembre, il nous considère comme le parti le moins clair de Paris. Il cherche à nous humilier.

    Bien des aspects me font tiquer dans le programme de Madame de Panafieu, mais elle tend la main au MoDem et est prête à négocier sans conditions avec nous. Nous devrions en tenir compte.

    Il y a toutefois deux cas très douloureux : Tibéri et Cavada. Il ne me paraît pas pensable de soutenir le 1er, sous quelque forme que cela soit, et le second a tellement craché sur nous que je ne me vois pas travailler avec lui.

    Mais pour tous les autres, nous devrions ouvrir des discussions sans tabou, car, après tout, nous pourrions aussi amener la droite parsienne à évoluer, et, de ce fait, être en mesure de présenter une véritable alternative au programme socialiste et vert.

    Il est vrai que l'UMp propose un programme plus éloigné du nôtre que le programme socialiste, mais nous pouvons certainement parvenir à des accords. 

    En tout cas, si finalement nous choisissons l'indépendance (ce qui est à mon avis le pire des choix pour nous, car nous aurons, d'après mon calcul, entre 0 et 1 élu et nous ne pourrons pas faire valoir nos idées) pour moi qui n'ait jamais voté pour l'UMP, à titre personnel, je ferai le choix d'un rééquilibrage à Paris.

    Je pense que l'arrogance socialiste, qui ne connaît plus de limites, sa sérieusement besoin d'être secouée. 

  • Le Juge arbitre, l'Hospitalier et le Solitaire

    Et cette dernière fable de La fontaine, qui, si je ne me trompe pas, est son testament spirituel puisque c'est la dernière qu'il a écrite alors qu'il était lucide mais  très gravement malade.

    Trois saints, également jaloux  de leur salut,
    Portés d'un même esprit, tendaient à même but.
    Ils s'y prirent tous trois par des routes diverses :
    Tous chemins vont à Rome ; ainsi nos Concurrents
    Crurent pouvoir choisir des sentiers différents.
    L'un, touché des soucis, des longueurs, des traverses
    Qu'en apanage on voit aux procès attachés,
    S'offrit de les juger sans récompense aucune,
    Peu soigneux d'établir ici-bas sa fortune. 

    Depuis qu'il est des lois, l'Homme, pour ses péchés,
    Se condamne à plaider la moitié de sa vie.
    La moitié ? les trois quarts, et bien souvent le tout.
    Le conciliateur crut qu'il viendrait à bout
    De guérir cette folle et détestable envie.
    Le second de nos Saints choisit les hôpitaux.
    Je le loue ; et le soin de soulager ces maux
    Est une charité que je préfère aux autres.
    Les malades d'alors, étant tels que les nôtres,
    Donnaient de l'exercice  au pauvre Hospitalier,
    Chagrins, impatients, et se plaignant sans cesse :
    Il a pour tels et tels un soin particulier ;
                   Ce sont ses amis ; il nous laisse.
    Ces plaintes n'étaient rien au prix de l'embarras
    Où se trouva réduit l'Appointeur de débats : 
    Aucun n'était content ; la sentence arbitrale
                   A nul des deux ne convenait :
                   Jamais le Juge ne tenait
                   A leur gré la balance égale.
    De semblables discours rebutaient l'Appointeur :
    Il court aux hôpitaux, va voir leur Directeur :
    Tous deux ne recueillant que plainte et que murmure,
    Affligés, et contraints de quitter ces emplois,
    Vont confier leur peine au silence des bois.
    Là, sous d'âpres rochers, près d'une source pure,
    Lieu respecté des vents, ignoré du soleil,
    Ils trouvent l'autre Saint, lui demandent conseil.
    Il faut, dit leur ami, le prendre de soi-même.
                   Qui mieux que vous sait vos besoins ?
    Apprendre à se connaître est le premier des soins
    Qu'impose à tous mortels la Majesté suprême.
    Vous êtes-vous connus dans le monde habité ?
    L'on le peut qu'aux lieux pleins de tranquillité :
    Chercher ailleurs ce bien est une erreur extrême.
                  Troublez l'eau : vous y voyez-vous ?
    Agitez celle-ci. Comment nous verrions-nous ?
                   La vase est un épais nuage
    Qu'aux effets du cristal (8) nous venons d'opposer.
    Mes frères, dit le Saint, laissez-la reposer,
                   Vous verrez alors votre image.
    Pour vous mieux contempler demeurez au désert.
                   Ainsi parla le solitaire.
    Il fut cru, l'on suivit ce conseil salutaire.
    Ce n'est pas qu'un emploi ne doive être souffert.
    Puisqu'on plaide, et qu'on meurt, et qu'on devient malade,
    Il faut des médecins, il faut des avocats.
    Ces secours, grâce à Dieu, ne nous manqueront pas :
    Les honneurs et le gain, tout me le persuade.
    Cependant on s'oublie en ces communs besoins.
    Ô vous, dont le public emporte tous les soins,
                   Magistrats, princes et ministres,
    Vous que doivent troubler mille accidents sinistres,
    Que le malheur abat, que le bonheur corrompt,
    Vous ne vous voyez point, vous ne voyez personne.
    Si quelque bon moment à ces pensers vous donne,
                   Quelque flatteur vous interrompt.
    Cette leçon sera la fin de ces ouvrages :
    Puisse-t-elle être utile aux siècles à venir !
    Je la présente aux Rois, je la propose aux Sages :
                   Par où saurais-je mieux finir ?

  • Muncipales 2008 : sondage en avant première à 16h10

    Nous avons pu nous procurer, au défi de la loi française un sondage réalisé dans le 15ème arrondissement de Paris :  l'échantillon manque toutefois de représentativité, mais après tout, les sondeurs n'en sont pas à cela près.

    100% des auteurs de ce blog ont voté pour leur liste préférée dans le 15ème arrondissement de Paris.

    Voilà, c'était notre sondage exclusif. 

  • Le combat des rats et des belettes

    J'ai bien aimé la fable de La fontaine qui suit, et je vous laisse en tirer les conclusions et réflexions que vous voulez, en ce beau jour de municipales :-)

     

    LE COMBAT DES RATS ET DES BELETTES 

    La nation des belettes,
    Non plus que celle des chats,
    Ne veut aucun bien aux rats ;
    Et sans les portes étrètes
    De leurs habitations,
    L'animal à longue échine
    En ferait, je m'imagine,
    De grandes destructions.
    Or une certaine année
    Qu'il en était à foison,
    Leur roi, nommé Ratapon,
    Mit en campagne une armée.
    Les belettes, de leur part,
    Déployèrent l'étendard.

    Si l'on croit la renommée,
    La victoire balança:
    Plus d'un guéret (1) s'engraissa
    Du sang de plus d'une bande.
    Mais la perte la plus grande
    Tomba presque en tous endroits
    Sur le peuple souriquois.
    Sa déroute fut entière,
    Quoi que pût faire Artapax,
    Psicarpax, Méridarpax,
    Qui, tout couverts de poussière,
    Soutinrent assez longtemps
    Les efforts des combattants.
    Leur résistance fut vaine ;
    Il fallut céder au sort :
    Chacun s'enfuit au plus fort,
    Tant soldat que capitaine.
    Les princes périrent tous.
    La racaille, dans des trous
    Trouvant sa retraite prête,
    Se sauva sans grand travail ;
    Mais les seigneurs sur leur tête
    Ayant chacun un plumail (3),
    Des cornes ou des aigrettes,
    Soit comme marques d'honneur,
    Soit afin que les belettes
    En conçussent plus de peur,
    Cela causa leur malheur.
    Trou, ni fente, ni crevasse
    Ne fut large assez pour eux ;
    Au lieu que la populace
    Entrait dans les moindres creux.
    La principale jonchée
    Fut donc des principaux rats.

    Une tête empanachée
    N'est pas petit embarras.

    Le trop superbe équipage
    Peut souvent en un passage
    Causer du retardement.
    Les petits, en toute affaire,
    Esquivent fort aisément:
    Les grands ne le peuvent faire
    .

    Ah, un petit détail, La fontaine s'est largement inspiré...d'Homère pour écrire cette sympathique petite fable : la Batrachomyomachie .