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fable

  • L'Enfer et le Paradis

    J'ai trouvé en substance cette petite fable dans des contes chinois que je trouve excellente :

    l'Enfer, c'est une table à laquelle sont attablés des hommes ; cette table est garnie de mets aussi savoureux que somptueux. l'inconvénient, c'est que les convives doivent utiliser des baguettes pour manger, et que ces baguettes mesurent deux mètres de long. Aussi, chacun d'entre eux meurt de faim.

    Le Paradis, c'est exactement la même situation, mais la différence, c'est que chaque convive utilise sa baguette pour donner à manger à celui qui se trouve en face, de l'autre côté de la table...

    Pas mal, non ? On fait de cette histoire la devise du MoDem ? Est-ce que cela convient pour définir la social-économie ?

  • Le Juge arbitre, l'Hospitalier et le Solitaire

    Et cette dernière fable de La fontaine, qui, si je ne me trompe pas, est son testament spirituel puisque c'est la dernière qu'il a écrite alors qu'il était lucide mais  très gravement malade.

    Trois saints, également jaloux  de leur salut,
    Portés d'un même esprit, tendaient à même but.
    Ils s'y prirent tous trois par des routes diverses :
    Tous chemins vont à Rome ; ainsi nos Concurrents
    Crurent pouvoir choisir des sentiers différents.
    L'un, touché des soucis, des longueurs, des traverses
    Qu'en apanage on voit aux procès attachés,
    S'offrit de les juger sans récompense aucune,
    Peu soigneux d'établir ici-bas sa fortune. 

    Depuis qu'il est des lois, l'Homme, pour ses péchés,
    Se condamne à plaider la moitié de sa vie.
    La moitié ? les trois quarts, et bien souvent le tout.
    Le conciliateur crut qu'il viendrait à bout
    De guérir cette folle et détestable envie.
    Le second de nos Saints choisit les hôpitaux.
    Je le loue ; et le soin de soulager ces maux
    Est une charité que je préfère aux autres.
    Les malades d'alors, étant tels que les nôtres,
    Donnaient de l'exercice  au pauvre Hospitalier,
    Chagrins, impatients, et se plaignant sans cesse :
    Il a pour tels et tels un soin particulier ;
                   Ce sont ses amis ; il nous laisse.
    Ces plaintes n'étaient rien au prix de l'embarras
    Où se trouva réduit l'Appointeur de débats : 
    Aucun n'était content ; la sentence arbitrale
                   A nul des deux ne convenait :
                   Jamais le Juge ne tenait
                   A leur gré la balance égale.
    De semblables discours rebutaient l'Appointeur :
    Il court aux hôpitaux, va voir leur Directeur :
    Tous deux ne recueillant que plainte et que murmure,
    Affligés, et contraints de quitter ces emplois,
    Vont confier leur peine au silence des bois.
    Là, sous d'âpres rochers, près d'une source pure,
    Lieu respecté des vents, ignoré du soleil,
    Ils trouvent l'autre Saint, lui demandent conseil.
    Il faut, dit leur ami, le prendre de soi-même.
                   Qui mieux que vous sait vos besoins ?
    Apprendre à se connaître est le premier des soins
    Qu'impose à tous mortels la Majesté suprême.
    Vous êtes-vous connus dans le monde habité ?
    L'on le peut qu'aux lieux pleins de tranquillité :
    Chercher ailleurs ce bien est une erreur extrême.
                  Troublez l'eau : vous y voyez-vous ?
    Agitez celle-ci. Comment nous verrions-nous ?
                   La vase est un épais nuage
    Qu'aux effets du cristal (8) nous venons d'opposer.
    Mes frères, dit le Saint, laissez-la reposer,
                   Vous verrez alors votre image.
    Pour vous mieux contempler demeurez au désert.
                   Ainsi parla le solitaire.
    Il fut cru, l'on suivit ce conseil salutaire.
    Ce n'est pas qu'un emploi ne doive être souffert.
    Puisqu'on plaide, et qu'on meurt, et qu'on devient malade,
    Il faut des médecins, il faut des avocats.
    Ces secours, grâce à Dieu, ne nous manqueront pas :
    Les honneurs et le gain, tout me le persuade.
    Cependant on s'oublie en ces communs besoins.
    Ô vous, dont le public emporte tous les soins,
                   Magistrats, princes et ministres,
    Vous que doivent troubler mille accidents sinistres,
    Que le malheur abat, que le bonheur corrompt,
    Vous ne vous voyez point, vous ne voyez personne.
    Si quelque bon moment à ces pensers vous donne,
                   Quelque flatteur vous interrompt.
    Cette leçon sera la fin de ces ouvrages :
    Puisse-t-elle être utile aux siècles à venir !
    Je la présente aux Rois, je la propose aux Sages :
                   Par où saurais-je mieux finir ?