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  • BNP : les Américains méritent une méga-claque dans la gueule

    L'amende infligée par les USA à la BNP est inadmissible à plusieurs titres. J'essaie d'expliquer l'affaire simplement. Le gouvernement américain considère avoir un droit de regard discrétionnaire sur chaque dollar utilisé dans le monde sous prétexte qu'ils ont émis les dollars. Dans notre affaire la BNP a réalisé des transactions dans des pays sous embargo américain en utilisant des dollars. Du coup, les USA veulent infliger à la BNP une amende monumentale de près de 10 milliards de dollars.

    Les salauds.

    Pourquoi ? Primo parce que les transactions réalisées par la BNP sont conformes a) au droit français b) au droit européen c) au droit international (ce n'est pas moi qui le dis mais le directeur de la Banque de France, Christian Noyer himself !) . Secundo, s'il s'était agi d'une banque chinoise, on parie quoi que les Américains se seraient couchés ?

    Donc, en gros, la pax americana, c'est l'imposition du droit américain au reste du monde. Voilà qui augure bien de ce que va contenir le Traité Transatlantique.

    Cette affaire est emblématique. Le gouvernement français devrait monter au créneau, évidemment, mais bien plus encore l'Union Européenne.

    Les Américains nous considèrent comme des sous-merdes. C'est la loi de la jungle. La BNP veut développer ses activités outre-atlantique alors en échange, l'Amérique la rançonne sous des prétextes fallacieux. Si une Europe unie envoyait chier les USA en les menaçant de mesures commerciales de rétorsion majeures, on peut supposer que l'Amérique baisserait d'un ton.

    Sans vouloir en ajouter une couche, politique, la France dont rêve le FN, isolée de tous ses alliés, n'aurait plus qu'à aller à la niche faute de faire le poids.

    Cette affaire illustre et justifie pleinement tout ce que MoDem et UDI ont cherché à mettre en avant au cours de la récente campagne électorale : l'absolue, l'impérieuse nécessité de disposer d'un gouvernement européen unifié capable de défendre nos intérêts.

  • Quelques réflexions sur le score du FN

    La soirée électorale a donné son verdict, et, pour ce qui me concerne, il est sans surprise. Il ne faisait pas de doute que le FN allait faire un gros score, et d'ailleurs, les sondeurs l'avaient très justement prédit.

    Ce qui demeure désolant, après coup, ce sont les commentaires de la classe politique évoquant un cataclysme, un tsunami et cetera...

    En termes de représentation, en effet, les résultats du FN sont fort fâcheux. De là à dire que la France vote à l'extrême-droite, relativisons. Les voix du FN représentent un peu plus de 10% du corps électoral. Les autres partis, encore moins, évidemment. Donc, titrer que la France est subitement devenue facho, c'est un raccourci imprudent.

    Cela dit, environ 55 à 65% des Français se foutent de ce que la représentation parlementaire française compte un tiers d'élus du FN. Le véritable avertissement, à mon avis, c'est surtout celui-là.

    En nombre de voix, le FN fait à peu près le même score qu'à la présidentielle. Environ 6.5 millions de votes, un peu moins. Avant de se préoccuper du vote de ce parti, les autres formations politiques feraient mieux de se préoccuper de la déperdition de leur propre électorat. Car c'est bien là où le bât blesse.

    Mais si on s'intéresse au vote FN, on peut toujours raconter les mêmes stupidités sur l'opportunité d'une autre politique, sur les méfaits du libéralisme, sur la moralisation de la vie publique et ce genre de c...eries, on se fourrera immanquablement le doigt dans l'oeil.

    L'électorat FN (mais pas que lui à mon avis, certainement aussi une bonne partie de celui de l'UMP) est très clair sur quelques points : il en a ras la casquette de l'immigration. Et ce qu'il attend, ce n'est pas un geste symbolique, du genre renvoi de Léonarda dans son pays, mais une véritable désactivation de la pompe aspirante. Fin complète du regroupement familial, des naturalisations automatiques (ou presque) à la majorité, limitation de l'immigration économique, renvoi systématique des délinquants étrangers dans leur pays. Cela fait 20 ans que 200 000 immigrés entrent en France chaque année. Réduire à 10 000 comme le veut le FN n'est évidemment pas réaliste, même en claquemurant les frontières, mais je pense qu'il existe un moyen-terme. 

    Même chose pour l'insécurité. Plus de sanctions, plus immédiates, plus lourdes. Il suffit de mettre des moyens dans la police, dans la justice et de réformer cette dernière. Cela ne risque pas de se produire avec la laxiste Taubira. Un bon signe serait déjà de la dégager de son poste et de nommer quelqu'un de déterminé comme Garde des Sceaux. Je doute malheureusement qu'une telle figure existe à gauche.

    Reste l'Europe stricto sensu. Là, ça va être encore plus difficile pour la classe politique française. Elle doit perdre l'habitude de parler des directives européennes et de supplications auprès de la Commission. Désormais, elle doit dire la vérité et préciser que ce qu'elle renvoie à l'Europe provient bien de France et pas de l'Europe. Dans le cas contraire, une large partie de la population finit par penser qu'une bureaucratie bruxelloise gouverne leur quotidien alors que l'Union emploie moins de fonctionnaires que la Ville de Paris !

  • Au FN, on croit à la danse de la pluie

    Je sais que ce n'est pas une bonne pratique de s'occuper de ses adversaires quand on mène une campagne politique. Je le sais. D'ailleurs, je recommande à tous mes lecteurs un programme pour l'Europe digne de ce nom, celui des Européens (UDI-MoDem). Mais quand je vois des énormités, c'est plus fort que moi, je me sens obligé de réagir.

    Je viens de lire le dossier du FN sur l'euro.

    Lors d’une dévaluation, la valeur de la monnaie ne baisse que pour les importations. Or, les biens et services importés ne représentent que 14,5 % en moyenne de la dépense de consommation des ménages. La grande majorité de ce que nous consommons est produite sur le territoire français. De plus, certains pays comme l’Espagne ou l’Italie dévalueraient plus que la France, les biens importés de ces pays seront donc relativement moins chers. Globalement, l’effet inflationniste, du fait des réévaluations (du Mark notamment), des dévaluations, sera très limité

    J'ai compris comment le FN a concocté son programme économique. Il est allé voir Élizabeth Tessier. Vous savez, celle qui fait des prévisions astrologiques. Enfin, je dis ça...peut-être que c'était un voyant à bas prix, genre marabout de banlieue, finalement. C'est picaresque leur histoire. Ce que feraient Italie ou Espagne, qui peut le dire ? Qui peut dire que le Mark serait réévalué ? Cette dernière affirmation est particulièrement ridicule. Le franc était quasi-arrimé au mark bien avant l'émergence de l'euro. Le FN aime la politique-fiction, en somme.

    C'est ça le problème de l'argumentation  du FN. Même pas de l'approximation. Des incantations autour d'un totem en espérant que ça marche. Dans leur raisonnement sur les effets de l'une dévaluation, rien ne tient ou presque. Quant à affirmer que 14% de notre consommation seulement, comme ils le font plus haut, est importée, je me demande d'où les rebouteux du FN tirent ce chiffre, et, en supposant qu'il ait une origine, sur quelle base il est calculé.

    Si on veut que l'euro soit une force, il faut faire une bonne fois pour toutes ce que préconisent le MoDem et l'UDI :

    CRÉER UN VÉRITABLE GOUVERNEMENT DE LA ZONE EURO. Afin de rendre plus efficace les politiques, en particulier dans le domaine économique, nous voulons créer un véritable gouvernement de la zone euro pour mener des politiques nouvelles et engager l’indispensable convergence de nos systèmes sociaux et fiscaux. Les parlementaires européens de la zone euro, avec les Parlements nationaux, seront amenés à contrôler ce nouvel exécutif.

    DOTER LA ZONE EURO D'UN BUDGET AUTONOME ALIMENTÉ PAR DES RESSOURCES PROPRES. Cette autonomie budgétaire facilitera la mise en oeuvre de politiques communes en faveur de l’emploi et d’un programme ambitieux d’investissement d’avenir permettant, en particulier, de favoriser les relocalisations d’entreprises.

    UNE REPRÉSENTATION EXTÉRIEURE UNIFIÉE DE LA ZONE EURO. Le gouvernement de la zone euro doit être représenté en tant que tel au FMI, à la Banque mondiale, à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et dans les organisations internationales spécialisées.

    C'est quand même plus crédible...

  • Chouette, un pote de gauche qui vote UDI-MoDem !

    Savoureuse discussion, ce midi, avec un collègue de travail. Il entreprend d'évoquer les européennes de ce dimanche et ses intentions de vote et me dit tout de go :

    «Tiens, je vais te dire quelque chose qui va te faire plaisir : je vais voter UDI-MoDem à ces élections. Ce sont les seuls qui ont une ligne européenne claire».

    Hop, une voix de plus pour Marielle et les Européens :-)

    C'est intéressant parce qu'on a discuté des postures des différentes listes mais surtout du gouvernement. Comme moi, ce collègue est exaspéré par les doubles discours (qu'il reprochait déjà à Sarkozy et à l'UMP) sur l'Europe, et tout particulièrement l'anecdote que je relevais dans un précédent billet : rien de plus hypocrite et misérable que Moscovici, Ayrault ou Hollande expliquant que le précédent gouvernement allait négocier son déficit à Bruxelles.

    Ça me chauffe quand j'entends ça. Bordel, les commissaires de Bruxelles sont nommés par les États ! Alors pas la peine de venir pleurnicher après alors que l'État ne fait en réalité qu'appliquer ses propres décisions.

    Et d'un.

    Bordel de m...On ne réduit pas notre déficit pour faire plaisir à Bruxelles mais bien plus prosaïquement parce que c'est une obligation économique. Vivre en empruntant indéfiniment et dépenser toujours plus, ça s'appelle du surendettement. Tous les particuliers qui l'ont vécu savent très bien comment cela finit : par une catastrophe personnelle. L'État a beau avoir les épaules plus solides que le particulier, qui peut imaginer un instant qu'il en ira autrement pour lui ? Foutage de gueule.

    Et de deux.

    J'ai vu le Front de Gauche qui distribuait des tracts. On est au moins d'accord sur le premier point, c'est écrit noir sur blanc chez eux : le gouvernement se moque du monde en accusant Bruxelles puisque Bruxelles est une émanation du gouvernement. Content qu'on se retrouve au moins sur ça.

    Ça s'arrête là, toutefois, le copinage avec le Front de Gauche. Il propose de voler tous ceux qui ont prêté de l'argent à la France de deux manières : en ne remboursant plus, purement et simplement, ou alors, plus subtil, en dévaluant tellement l'euro qu'il ne vaudra plus que des clopinettes pour ceux qui ont prêté de l'argent aux États européens. Cet aspect, malheureusement pour le Front de Gauche ne vaut que pour ceux qui ont prêté de l'argent en dollars à la France. Pas de chance, l'essentiel de nos prêteurs sont européens. En somme, le Front de Gauche nous invite à être malhonnête avec tous ceux qui ont été sympas avec nous. J'ajoute qu'une dévaluation aurait comme qui dirait un "léger" impact sur toutes les importations hors zone euro, et il y en a un paquet. Les ménages français se serreraient la ceinture, au sens propre, pas au sens figuré...

    Enfin, le Front de Gauche reste un parti qui propose tout de même un programme européen. Rien de tel avec le FN qui a juré d'avoir la peau de l'euro. Petit problème : 26% des Français y sont favorables contre près de 60% qui sont contre...De toutes façons, le problème n'est pas l'euro mais ce qu'on en fait. Le FN se plante complètement d'analyse (rien de nouveau sous le soleil, d'ailleurs).

  • Marielle de Sarnez, une eurodéputée influente

    Instructif le classement réalisé par une professeur de l'ESSEC avec le Groupe des Belles Feuilles. Il s'agissait d'établir un classement d'eurodéputés en prenant en compte non seulement l'assiduité et les interventions mais aussi l'influence.

    Je ne suis pas surpris de retrouver Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard aux 4ème et 5ème places de ce classement. L'une a publié en 2009 un abécédaire de l'Europe puis tout récemment, début 2014, un livre d'entretiens intitulé l'Urgence européenne. Elle informe également tous les curieux de l'actualité parlementaire européenne avec sa lettre mensuelle.

    Quant à Sylvie Goulard, j'entame avec gourmandise son Europe pour les Nuls .

    Nous avons besoin d'eurodéputés qui sont investis et connaissent leurs dossiers. Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard sont de ce bois-là.

    Marielle de Sarnez relevait dans son dernier ouvrage, l'Urgence européenne, que les peuples n'en pouvaient plus, ne supportaient plus de voir tout se négocier à leur insu. Ainsi, bien que les centristes se soient montrés favorables à l'ouverture de négociations commerciales avec les USA (ça ne mange pas de pain, après tout) dès qu'ils ont constaté les premiers dérapages et l'absence de débat public, ils ont rétropédalé sur le champ, d'abord en s'abstenant lors du second vote au parlement sur ce sujet, puis, à partir du mois de septembre 2013, en dénonçant vigoureusement l'opacité totale des négociations. Enfin, ces deux derniers mois, constatant l'absence d'avancées démocratiques sur un sujet d'une telle importance, ils se sont résolus à s'opposer frontalement au traité avec entre autres une tribune retentissante de Jean Arthuis sur la question.

    Marielle de Sarnez, l'une des premières à tirer la sonnette d'alarme, est d'autant plus légitime à le faire qu'elle fait partie de la commission commerce international de l'ADLE depuis 2009. On peut dire qu'elle maîtrise son sujet et sait de quoi elle parle quand elle l'aborde.

  • Marielle de Sarnez, l'anti Marine Le pen

    Je sais que Marielle de Sarnez et Marine Le pen ne se présentent pas dans la même circonscription européenne mais j'ai choisi de les comparer parce qu'elles représentent, me semble-t-il, deux figures radicalement opposées en politique. 

    J'ai achevé la lecture de l'Urgence européenne, et je crois que Marielle de Sarnez y énonce un principe très fort qui est aux antipodes des convictions des Le pen, père et fille. Un jour, Jean-Marie Le pen a déclaré « je préfère mon frère à mon cousin », « mon cousin à mon voisin » et « mon voisin à un étranger »… C'est la vision des Le pen. Des identités exclusives les unes des autres, ou, tout du moins, qui s'affrontent. Quelle meilleure réponse que celle de Marielle déclarant à la page 17 de son livre :

    On vit dans un monde où l’on peut additionner les appartenances, les citoyennetés. Ainsi, je me sens citoyenne de ma ville, de mon pays, de l’ensemble européen mais aussi du monde.

    Nous sommes avec cette déclaration au coeur même du principal affrontement de cette campagne. Le FN, ses électeurs, les Le pen, pensent que l'Europe est mauvaise, qu'elle est une nuisance pour la France parce qu'ils n'imaginent pas la France dans l'Europe. Ils se perçoivent comme Français et exclusivement Français et non comme Français au même titre qu'ils sont Européens. Et pourtant, ces deux identités existent, coexistent, même sans qu'elles soient d'une quelconque manière une menace l'une pour l'autre. 

    L'Europe est forte de ses nations et les nations européennes sont fortes de l'Europe.

    Marine Le pen essaie de constamment maintenir les Français dans la peur de l'Europe, de nos plus proches alliés et nos plus anciens amis. Ne trouve de grâce à ses yeux que Poutine dont on voit l'exercice du sentiment démocratique tous les jours dans son propre pays...

    Qui préfère vivre dans la Russie de Poutine qu'en France ?

    Mais Marielle de Sarnez, c'est aussi l'anti-européisme. L'européisme, ce sont les Bolkenstein, les Barroso, les technocrates qui sont constamment dans le déni du fait national et se méfient des peuples.

    A cela, Marielle de Sarnez oppose le principe le plus fondateur de la démocratie sociale à laquelle aspirent les centristes et les libéraux en général : la subsidiarité.

    La subsidiarité c'est quoi ? La subsidiarité, c'est de vouloir que ce ne soit pas l'échelon supérieur qui décide systématiquement ce qui est bon pour l'échelon local. En réalité, c'est le local qui sait ce qui est bon pour lui, et c'est donc à lui que revient la première décision. Et une démocratie qui fonctionne bien donne les pouvoirs nécessaires à chacun des échelons dans son rayon d'action.

    Ainsi, Marielle de Sarnez est à équidistance de deux menaces : le repli identitaire d'un côté, et son effacement de l'autre.

    Ce que je dis de Marielle parce que j'ai lu son livre (et les précédents, d'ailleurs) vaut pour l'UDI-MoDem dans son ensemble. Tout le projet est imprégné de ces deux principes fondateurs.

  • Bayrou, lui au moins, demande l'avis des enfants

    Puisse Bayrou inspirer les maires et les idéologues qui sévissent dans les officines gouvernementales. Je l'avais relevé il y a près de deux semaines, c'est le seul à avoir eu le bon sens de consulter les écoliers de Pau sur les rythmes scolaires.

    Cela me frappe depuis le début, dans cette histoire, les enfants sont les seuls dont personne ne demande l'avis. Académie de médecine, chronobiologistes, associations de parents d'élève (FCPE), inspecteurs et recteurs zélés, conseillers occultes de la rue de Grenelle, journalistes autoproclamés experts, tous décrètent que l'enfant est fatigué par tel ou tel horaire, n'hésitant pas à se contredire avec un bel ensemble la plupart du temps.

    La réaction des associations locales de parents a été tout à fait édifiante : la FCPE estime que la réforme est pliée et qu'il ne faut pas revenir dessus, la PEEP botte en touche en déclarant qu'il est trop tard pour réajuster les horaires de la rentrée prochaine.

    Bref, on a compris, il ne faut pas consulter les enfants, en somme.

    Ce qui est drôle, d'ailleurs, quand on lit les commentaires en général sur ce thème, c'est que cette idée simple et évidente ne traverse jamais l'esprit d'aucun commentateur. Chacun défend avec morgue et arrogance sa position sans jamais se soucier de ce que ressentent les enfants. Il est plus simple de parler en leur nom...

    Je ne sais pas ce que Bayrou retiendra de sa consultation, mais j'espère qu'il saura en faire son miel, et je le félicite, dans tous les cas de figure, d'avoir simplement pensé à la faire.

  • FN et protectionnisme : le prix à payer

    C'est triste mais c'est un fait établi, il ne suffit pas de clamer la vérité pour obtenir l'attention et l'assentiment des Français.

    Le sentiment européen est dans un sale état en France, en dépit de la défense courageuse à laquelle se livrent les seuls partis européens dignes de ce nom en France, l'UDI et le MoDem.

    Que dire ? Comment veut-on que l'Europe puisse avoir bonne presse quand on a vu ramper ou rouler du tambour de guerre les gouvernements successifs de Nicolas Sarkozy et de François Hollande ? Quand Moscovici et Hollande à l'automne dernier assurent qu'ils vont aller "négocier", comme ils disent, le report de leurs obligations à Bruxelles, ils se moquent du monde dans les grandes largeurs. 

    Les traités, on les a signés. Les pouvoirs, c'est nous qui les donnons à la Commission. Et si elle finit par jouer le gendarme, c'est bien parce que nous, Français (mais aussi d'autres pays européens) la chargeons du mauvais rôle faute d'avoir l'honnêteté et le courage d'endosser les conséquences de nos mauvaises décisions.

    La Commission n'est pas toute blanche non plus : les Commissaires arrogants qui la composent ont pris la grosse tête et se croient (à tort, au demeurant) tout puissants, se permettant de porter un oeil sévère sur les États. En réalité, ce ne sont que des fonctionnaires et ils n'ont vocation qu'à éclairer les États d'éventuels conseils et avis mais c'est tout.

    En face, il y a l'extraordinaire mauvaise foi des populistes à commencer par Marine Le pen. Si nous devions retourner à l'euro et frapper nos importations de taxes suffisantes pour les rendre non-concurrentielles face à la production française, il va de soi que leur prix augmenterait significativement. Mais si nous dévaluions notre monnaie en même temps, le coup de bambou serait violent.

    C'est tendance de cracher sur la concurrence, mais quelques petits calculs devraient remettre les pendules à l'heure. Nous croyons avoir perdu en pouvoir d'achat, vivre moins bien que nos parents mais examinons de quoi sont constituées nos possessions à l'intérieur de nos foyers. Un exemple simple : début 1990 un ordinateur coûtait 10 000 francs (je pense à un Mac LC, par exemple) soit 1500 euros d'aujourd'hui en valeur courante (bien plus en valeur constante). Un Smic, à l'époque, c'était environ 6000 francs nets par mois. Aujourd'hui, on trouve aisément des ordinateurs tout neufs et performants à 300 euros. Notre SMIC est à environ 1300 euros nets. En somme, le prix des ordinateurs a été divisés par 4. Je n'ai plus en tête le tarif des écrans plats ou des lecteurs de DVD, mais c'est encore plus frappant. L'écran plat au début des années 90 était un luxe de riche, il est devenu accessible à tous aujourd'hui. C'est parce qu'il existe des coûts de production bas dans les pays émergents et bien sûr, d'importants progrès technologiques, que de tels achats sont devenus possibles.

    Ce que je dis pour l'équipement électronique s'applique à un certain nombre d'aliments. Il y a 25 ans, les patates douces, l'igname, la mangue, la grenade et bien d'autres fruits coûtaient cher. Aujourd'hui, la patate douce est à peine plus cher qu'une pomme de terre. C'est un légume que je me souviens avoir payé près de 50 francs le kilo au milieu des années 90. Il n'est qu'à 2 à 3 euros le kilos soit l'équivalent de 18 francs en monnaie courante (mais plutôt 5 à 6 francs en monnaie constante).

    Un système de barrières douanières comme le prône Marine Le pen aurait vite fait de nous revenir en pleine face comme un boomerang. 

    La réalité c'est que nos accords commerciaux particulièrement avec nos alliés européens nous ont permis un enrichissement considérable. Les problèmes que nous vivons (le chômage, le coût de l'immobilier et le santé, les déficits de nos caisses de mutualité) ne sont pas le fait de l'Europe mais de fautes stratégiques graves et de mensonges de toutes sortes.

    C'est un sport national de faire porter le chapeau à l'Europe depuis des années, mais qu'on se le dise, à ce jeu-là, Marine Le pen sera plus forte que le PS et l'UMP. Ce que ne comprennent pas ces deux partis, c'est qu'il est incohérent au possible d'appeler un grand vote en faveur de l'Europe après avoir passé son temps à la dénigrer quand ils étaient au pouvoir tour à tour.

    Il y a des choses à améliorer en Europe, mais je crois l'UDI et le MoDem beaucoup plus fiables que tous les autres partis dans ce domaine. Qu'on consulte leur excellent programme pour s'en convaincre.

  • Programme de l'Alternative pour l'Europe : profonde satisfaction !

    Quelques uns de mes lecteurs le savaient, tous ces mois derniers, j'ai travaillé secrètement sur le programme du MoDem pour les européennes. Hélas, je ne suis pas parvenu à rendre quelque chose de complet, et j'en étais mortifié. Heureusement, je n'ai pas été le seul à oeuvrer et je viens de découvrir avec ravissement les propositions de l'Alternative.

    C'est le programme parfait. Europhile sans eurobéatitude, il est parfaitement calibré. Ni trop, ni pas assez. Exactement ce qu'il faut. Convergences sociales, projet d'un droit du travail européen, fiscalité européenne convergente, refus des abus associés au statut de travailleur détaché (fini le dumping social), conventions collectives européennes, que du bon, en somme.

    Sur les normes, je suis très content aussi, c'est un peu mon dada, comme plusieurs des habitués du blog auront pu le remarquer. Souhait que les normes européennes s'appliquent à tous les produits importés y compris dans le domaine environnemental (création d'une taxe carbone de compensation pour les produits extérieurs à l'Union). Normes sanitaires européennes prioritaires dans toutes les négociations, très bien, et traçabilité des produits avec marquage d'origine y compris pour les fabrications industrielles. Je suis extatique, là :-)

    Mise en avant de l'économie circulaire avec promotion du recyclage, objectif d'auto-suffisance alimentaire dans le domaine agricole, très bien également.

    Dans le domaine de l'immigration, quotas par pays et par métiers. Pas mieux, mais j'en exclurais les étudiants (je veux dire par là que cela ne me paraît ni nécessaire ni souhaitable de leur imposer des quotas). Police européenne des frontières. Bien.

    Côté transparence des institutions, un président européen élu au suffrage universel direct, je suis à fond pour et plus de pouvoirs pour le Parlement européen notamment dans le domaine législatif. La transparence des décisions prises par les Chefs d'État dans les Conseils européens est à mon avis un voeu pieux, mais, il faut le conserver comme ligne d'horizon.

    Dans le domaine culturel, maintien du soutien à la création (l'exception culturelle, mais ça, je crois que les partis français sont tous d'accord sur ce point).

    Je suis très content de ce programme. Il est excellent, il représente vraiment l'idée que je me fais de l'Europe, et encore, je n'ai pas tout dit. Le MoDem et l'UDI ont bien bossé, ce programme sera facile à porter.

  • UDI/MoDem comment capitaliser sur leur popularité ?

    Les cotes de popularité du MoDem et de l'UDI affichent une forme insolente dans le dernier sondage BVA du mois d'avril. 51% de bonnes opinions pour l'UDI, 48 pour le MoDem. L'UMP est loin derrière à 39% et toutes les autres formations en-dessous de 29%. De surcroît, les deux partis centristes ont une cote positive, c'est à dire moins de mauvaises opinions que de bonnes : 51 contre 43 pour l'UDI, 48 contre 47 pour le MoDem. Depuis leur association, leurs deux courbes sont devenues jumelles, se suivant à la trace. Et ce n'est pas tout : les deux principales têtes centristes, Bayrou et Borloo, caracolent aux premiers rangs des courbes d'influence et d'avenir.

    De ce côté-là, les indicateurs sont au beau fixe. 

    La difficulté est de parvenir à capitaliser toutes ces bonnes opinions aux élections européennes. Les centristes souffrent d'un handicap : si les Français connaissent tous Bayrou et Borloo, ils peinent à mettre un nom sur la plupart des autres figures centristes. A cela s'ajoute le cap traditionnel des centristes, toujours en faveur de l'Europe au moment où cette dernière n'a pas vraiment bonne presse, c'est le moins que l'on puisse dire.

    Le camp centriste a le mérite de toujours avoir proposé comme candidats des européens sincères, des bosseurs souvent experts, intéressés par les questions européennes. A côté de cela, UMP et PS recasent sans vergogne les défaits et les inaptes de leur propre camp à quelques exceptions près.

    La foi européenne des centristes parviendra-t-elle à bousculer des montagnes ? Je l'espère. Une chose dont je suis certain, et que je partage avec mes amis centristes, c'est que la France a tout à perdre, compte-tenu de son état, à affronter seule la mondialisation qui affecte toutes les économies du monde. Il est très difficile d'imposer ses règles tout seul, pour un pays moyen, mais à plusieurs on le peut. Et s'il se trouve que les partenaires que l'on choisit partagent à peu près vos préoccupations (n'est-ce pas le cas des autres Européens plus que tout autre ?) c'est plus facile.

    Analysons la situation de la France : de quels maux serait responsable l'Europe ? En réalité, aucun. Tout ce dont nous souffrons vient de chez nous.

    L'Alternative, c'est à dire le MoDem et l'UDI, porte l'idée européenne plus que tout autre. Il faudra lui donner les moyens de peser en votant pour elle afin de réformer l'institution européenne qui a bien besoin d'efficacité, de solidarité et de transparence.