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grèce

  • Et si les Grecs sauvaient la Grèce malgré Tsipras ?

    On retient son souffle en Grèce et dans le reste de l'Europe. Les places boursières ont commencé à dévisser, minées par l'angoisse d'un Grexit. J'ai pourtant l'intuition que tout n'est pas fini dans cette partie de poker menteur. Tsipras a appelé les électeurs grecs à rejeter les propositions de ses créanciers en organisant un référendum. On a tort de le lui reprocher. La meilleure manière d'asseoir la légitimité des décisions à venir, c'est en effet de consulter le peuple.

    Syriza appelle à voter contre ces propositions. Si Tsipras doit ensuite mettre en oeuvre une politique dont les fondamentaux ne reposeront que sur les seules forces de la Grèce, cela aura donc été le choix des Grecs. Toutefois, il reste un espoir : si j'en crois les premiers sondages le oui aux propositions de l'eurogroupe l'emporterait de justesse dimanche prochain. On pourrait donc obtenir ce curieux paradoxe que le peuple grec, contre toute attente, invalide les décisions de son gouvernement et fasse preuve de plus de raison que lui.

    Dans tous les cas de figure, on tombe à bras raccourcis sur Tsipras. A tort à mon avis. Je trouve qu'il joue sa partition avec justesse en consultant le peuple et son choix a le mérite de porter le débat devant les Grecs eux-mêmes.

    J'aurai un dernier mot pour le plan de DSK. C'est un fâcheux et imprudent précédent que de laisser un pays ne pas rembourser ses dettes même s'il se voit interdit de crédit ensuite. Il ne faudrait surtout pas que cela fasse jurisprudence. Certes, les principaux créanciers de la Grèce ont déjà provisionné les pertes afférentes à leurs prêts, mais un ouragan dévastateur pourrait balayer la planète s'il se propageait l'idée qu'on agisse ainsi pour tous les pays endettés de la planète.

    Alors certes, son idée est a priori séduisante, mais où emmènerait-elle l'économie mondiale si elle devait se généraliser ?

  • Pascal Lamy, médiateur entre la Grèce et l'UE ? Très mauvaise idée.

    J'ai eu un frémissement en prenant connaissance de l'entretien que Robert Rochefort a récemment donné à LCI. La chaîne télévisée et l'eurodéputé du MoDem y abordent la situation financière et de la Grèce et les relations de ce pays avec l'Eurogroupe. Robert Rochefort émet alors une bonne idée, hélas associée à un très mauvais choix. Il suggère de nommer un médiateur entre eurogroupe et gouvernement grec si les uns et les autres constatent que la situation est bloquée. Et, dans la foulée, de proposer le nom de Pascal Lamy.

    Je n'ai jamais compris l'affection centriste pour Pascal Lamy. Il incarne, à mes yeux, tout le vice consubstantiel de la création européenne. Voilà un individu qui méprise par-dessus tout les individus et les peuples. Il n'y a à ses yeux que deux camps : celui du Bien et du Progrès, dans lequel évidemment il figure, et celui du Mal et de l'Archaïsme au sein duquel on trouve pêle-mêle les Français en général, les eurosceptiques, et peu ou prou tous ceux qui ne sont pas d'accord avec l'idéologie du Progressisme et du Mondialisme, Pascal Lamy incarnant comme le vieux dieu romain Janus, le visage de l'un et de l'autre.

    Comment un Lamy pourrait-il comprendre un peuple aussi ancien que celui des Grecs, lui qui considère la culture comme un marchandise ordinaire et la défense, dans chaque pays, de la langue, comme un archaïsme d'un autre temps ?

    Pascal Lamy n'a eu de cesse de conspuer la France et de lutter contre ses intérêts les longues années qu'il a passées au sein de la bureaucratie européenne comme commissaire, puis à l'OMC.

    C'est un auto-satisfait qui s'imagine qu'il fait le bien des peuples et peu importe que ces derniers «se trompent» pourvu qu'une main «fraternelle» (et même paternelle, pourquoi pas ?), progressiste et, quand même un peu socialiste (enfin social-démocrate, plutôt) les guide dans la droite voie...

    Les Lamy, les eurobéats sûrs d'eux-mêmes, mortelle erreur que de croire que ce sont nos alliés. Il n'y a de pire ennemi pour l'Europe que ces gens-là. Les centristes, les libéraux européens, les chrétien-démocrates, doivent le comprendre et s'en défier comme de la peste. Et en France, il ne faut pas verser dans l'illusion que tous ceux qui auraient marché dans les pas de Delors seraient des nouveaux Delors.

    Grave erreur d'appréciation.

  • Fini de se pavaner pour les néo-nazis grecs

    La coalition au pouvoir en Grèce s'est enfin résolue à faire ce qu'il fallait contre les néo-nazis d'Aube Dorée, et, je le vois, a découvert avec stupéfaction leur forte infiltration au sein de l'État.

    Cela fait plaisir de voir leur chef menottes aux mains. Pour le reste, tout le monde ici connaît mon goût prononcé pour la matraque : au gnouf à coups de matraque, c'est un langage que comprennent bien les néo-nazis en raison de leur culte de la violence et de la force.

    En fait, tant qu'ils ne tapaient que des immigrés,  tout le monde s'en foutait. Seulement, voilà, ils se sont enhardis : allons donc, pourquoi ne pas égorger du gauchiste, puisqu'on ne leur disait rien ? Ils se sont crus tout-puissants et ils ont liquidé un rappeur de gauche.

    Ce qui me fait plaisir, ce n'est pas seulement leur arrestation (on aurait dû en Grèce interdire leur parti depuis longtemps, au demeurant) mais leur chute dans les sondages. Intentions de vote divisées par deux. Les Grecs commencent à comprendre qui ils sont vraiment.

    Il y a tout de même une mesure que je préconise et que les juges grecs devraient appliquer : faire lire et apprendre par coeur aux imbéciles d'aube dorée les considérations d'Hitler sur la "race" grecque dans Mein Kampf. Cela leur ferait passer le goût (même pas sûr, d'ailleurs)  de jouer au Furherprinzip, à ces crétins congénitaux.

  • Christine Lagarde nouveau boulet ?

    C'est le FMI qui les rend minables ou quoi ? Christine Lagarde expliquant qu'elle n'avait pas envie de pleurer sur les Grecs parce qu'il y avait des petits Africains plus malheureux, je crois qu'on a vraiment touché le fond du fond.

    Non seulement, l'argumentation est minable, mais en plus, elle vient de quelqu'un qui devrait avoir un devoir de réserve.

    Il lui faut quoi à Lagarde ? Que les Grecs soient réduits à manger du rat crevé pour qu'elle les prenne en pitié ? 

    Quelle attitude condescendante misérable ! Je souhaite à Christine Lagarde d'être réduite un jour à l'état de SDF, ou, tout du moins, de connaître le surendettement. Voilà quelqu'un à qui la vie n'a vraiment pas donné assez de leçons. 

    Je pensais jusque là qu'il s'agissait de quelqu'un d'honorable, mais là elle vient de tomber à -200% dans mon estime. Accessoirement, son discrédit rejaillit sur la France qui l'a faite entrer au poste qu'elle occupe.

    Au fond, c'est aussi à cela que l'on voit la crise morale qui frappe notre pays : DSK, Lagarde, voilà tout ce que nous sommes capables de produire, aujourd'hui, au PS et à l'UMP.

    Je ne dis pas que Camdessus était toujours ma tasse de thé, mais c'était tout de même autre chose que les deux guignolos que l'on vient d'asseoir coup sur coup sur le siège suprême du FMI.

  • Grèce, la tragédie vire au cauchemar.

    La France est focalisée sur son élection présidentielle, mais ailleurs, plus au sud, il se noue les ficelles d'un drame terrible.

    La Grèce vient d'élire ses représentants, à l'issue d'élections législatives anticipées.

    Un parti néonazi, Aube Dorée, vient de réaliser près de 7% des voix et obtient une représentation de 21 députés au Parlement.

    Je ne parle pas ici d'un parti populiste ou xénophobe comme le FN en France. Son correspondant grec, c'est le LAOS. Non, je parle d'un VRAI parti néonazi. Le drapeau de ce parti est une croix gammée remodelée. Jugez plutôt de vos propres yeux : 

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    Il dispose de ses milices para-militaires et ces dernières font le salut nazi. Leur chef recommande la lecture de Mein Kampf et se fait parfois appeler furhër par ses ouailles (enfin, tout du moins, la presse grecque le nomme ainsi).

    Les partis démocratiques sont désormais minoritaires en Grèce* : la gauche radicale, les communistes, les nationalistes et les nazis disposent d'une majorité absolue.

    Leur modèle de développement ? Leurs réseaux de distribution. Exactement comme les Islamistes dans les pays musulmans. Ils s'emparent du caritatif, promettent des protections contre les délinquants qu'ils assurent et distribuent des soupes aux chômeurs.

    Il y a trois ans les néonazis étaient à 0.29% aux européennes. Le LAOS n'est plus qu'à 3% maintenant après avoir flirté avec les 15%. Cela ne vous rappelle pas quelque chose, vous ?

    Moi si.

    L'Allemagne des années 20-30.

    C'est beau comme nom, n'est-ce pas, Aube Dorée. Mais les nazis écrivaient bien au-dessus de leurs camps de concentration "le travail rend libre".

    Et vous savez ce qui fout la trouille ? C'est que la Grèce, c'est peut-être notre avenir. Les mêmes causes là-bas peuvent produire exactement les mêmes effets ici.

    Et nous, démocraties européennes, nous sommes engluées dans nos égoïsmes nationaux. Au point de laisser des néonazis procéder à des distributions de soupe ! B...M... 

    Mais cela devrait être une priorité de politique étrangère que de barrer la route des nazis ! Et puis on devrait rendre publique une lecture de Mein Kampf dans les écoles grecques au chapitre qui concerne la Grèce et ce que Hitler réservait aux Grecs ! (il les considérait comme un peuple dégénéré).

    L'Argolide a toujours été une terre de tragédies. C'est là que les Atrides se sont déchirés. C'est là que les armées argiennes sont revenues décimées, de Thèbes, vaincues par les forces d'Étéocle.

    Je m'y suis rendu. Il y a près 10 ans, j'ai passé 15 jours près de Nauplie. Je suis allé me recueillir auprès du Théâtre d'Argos, bien moins connu que celui d'Épidaure mais ô combien plus splendide !

    J'ai fait le tour des murailles de Mycènes et de ce qu'il restait de celle de Tyrhinte. J'ai foulé la piste de course du stade de Némée. J'ai aimé cette terre au charme parfois désuet mais aussi amer puisqu'on y voit tant de vestiges de la grande époque du tourisme.

    Hélas, c'est là-bas que les néonazis réalisent leur meilleur score : plus de 10% des voix !

    J'ai eu le bonheur d'étudier en solo un petit peu la langue grecque : pas seulement l'ancienne, mais aussi la moderne. Cela m'a permis de nouer des contacts étroits avec les Grecs que j'ai rencontrés au fil de mes déplacements là-bas.

    Je me souviens d'un couple avec lequel nous avions sympathisé, ma compagne et moi : nous voyagions alors avec notre premier fils, âgé de deux ans seulement, et, il avait sympathisé dans un square avec leur petit, du même âge. Ce couple nous avait alors invité à dîner de la manière la plus charmante et la plus simple qui soit.

    Lui, il était militaire, et elle, couturière, je crois. Nous avions alors passé une soirée très agréable, devisant de tout et de rien. Nous avons échangé des adresses électroniques, et après, revenu en France, j'ai bêtement tardé à leur répondre jusqu'au jour où mon ordinateur a planté et, de ce fait, j'ai perdu le contact.

    Que sont-ils devenus avec la crise qui frappe la Grèce ? Et s'ils votaient pour les néonazis, désormais ? 

    L'évènement de cette soirée, pour moi, ce n'est pas l'élection française, c'est l'élection grecque.

    * Il y a 300 sièges au Parlement grec. A ces élections, Néa Démocratia (droite) obtient 112 sièges, Syriza (gauche radicale) 49, PASOK (Socialistes) 42, Indépendants (de l'extrême-droite ?) 32, KKE (communistes : on trouve encore des portraits de Staline dans leurs bureaux) 26, Aristera (gauche social-démocrate) 18.

  • Made in Greece ? Introuvable !

    Je me demandais avant-hier comment aider la Grèce, et puis, bien réfléchi, je me suis décidé à appliquer la méthode Bayrou à l'économie grecque. Le raisonnement est simple : acheter grec pour favoriser la relance de l'économie grecque. Le problème, c'est qu'à part les olives, et encore, le made in Greece, c'est quasiment introuvable en France.

    J'ai bien trouvé un site, le panier grec, qui importe de Grèce, mais c'est essentiellement de l'alimentation et quelques pièces d'artisanat faites main. Mais pour le reste, nada, rien, la Grèce n'a pas d'industrie.

    La recette Bayrou, en fait, pour qu'elle fonctionne, suppose la rencontre de «consommacteurs» informés d'un côté et d'une offre abondante et performante de l'autre.

    Ce n'est déjà pas joyeux en France puisque notre industrie se rétracte et que nous peinons à obtenir une information correcte sur ce que l'on fabrique chez nous, mais pour réussir à trouver ce qui est fabriqué en Grèce et produit chez nous, là, c'est la croix et la bannière.

    J'ai tout de même cherché une liste d'entreprises grecques, dans l'espoir de prêter, à mon niveau, mon concours à la malheureuse Grèce et là, c'est la berezina. Franchement, je ne vois pas ce que je pourrais acheter.

    Ah si, peut-être de l'essence, puisque c'est en raffinage, apparemment, que la Grèce exporte le plus chez nous. Mais cela demeure, j'imagine, marginal, au regard de notre consommation. Je ne me vois pas acheter de l'aluminium (pour quoi faire ?) ni des préparations pharmaceutiques.

    Dans l'état actuel de la Grèce, mis à part venir y passer mes vacances pour faire tourner le secteur touristique, je ne vois pas quoi faire d'autre...

    Ne finissons pas sur cette note entièrement pessimiste : les Grecs essaient malgré tout de s'organiser et j'ai tout de même trouvé un site made in Greece sur lequel la diversité de l'inventivité des jeunes entreprises grecques s'exprime. Le site permet d'entrer en contact direct avec ces dernières y compris pour créer des filières d'importation.

  • Que faire pour sauver la Grèce et aider les Grecs ?

    Je suis effaré, atterré, chaque fois que je prends des nouvelles de la Grèce. Je sais que le pays doit rembourser sa dette et réduire son train de vie, mais, le peut-elle encore ? La situation est terrifiante là-bas, et je crois que ce n'est plus possible de continuer à monter la pression fiscale là-bas. Au fur et à mesure que l'impôt augmente, la richesse nationale de ce pays se contracte. Ce n'est pas possible de demander à ce pays de réaliser de tels efforts en un laps de temps aussi court.

    François Bayrou et Marielle de Sarnez, avec plusieurs de leurs alliés européens, proposent qu'on donne 8 ans aux Grecs pour se réformer, tout en garantissant leurs crédits grâce à un fond de stabilisation européen.

    Je vais horrifier les partisans de la rigueur, mais franchement, je serais partisan de lâcher un énorme coup de lest au niveau de la BCE. Qu'elle émette massivement des euros et rachète la dette grecque, et puis zut. Il faut essayer de travailler avec les Grecs en leur garantissant quelques services prioritaires financés à parité sur des fonds européens et grecs : la santé, l'éducation et la préservation du patrimoine.

    Il faut trouver aussi un moyen de libérer la croissance en supprimant la plupart des taxes sur les entreprises. 

    En revanche, les armateurs et l'Église orthodoxe qui ne paient pas d'impôts, faut leur faire la peau,  à ceux-là. C'est également fâcheux pour son armée, mais je pense que la Grèce va devoir abandonner temporairement la volonté de disposer d'une armée nationale capable de défendre son territoire. Les Turcs ne sont plus un danger et si problème il devait y avoir, les autres pays européens pourvoiraient à la défense de l'État hellène.

    En finir avec la corruption est un travail de longue haleine, de même lutter contre l'évasion fiscale. C'est à mon avis pour cette raison qu'il faut un tribunal incorruptible avec des enquêteurs directement payés par l'Europe pour traquer les gros fraudeurs.

    Tous les euro-députés en sont conscients, on ne peut pas demander un effort de plus au peuple grec. Plutôt que de conditionner l'aide donnée à une cure d'austérité, on aurait dû dès le début la lier à la lutte contre l'évasion fiscale, à la réforme de l'administration, à la lutte contre la corruption et à une refonte du système fiscal. La Troïka s'est montrée irresponsable.

  • La volonté des peuples

    Il y a des manières d'agir qui sont vraiment minables. Papandréou s'est bien moqué de son peuple ! Il a utilisé la "menace" d'un référendum comme moyen de pression pour conserver un soutien au parlement grec. Il y a eu comme un lâche soupir de soulagement après l'annonce de l'annulation du projet de référendum. Bon sang, quand un peuple doit affronter une échéance majeure, c'est bien le moins de le consulter.

    C'est marrant, toute cette classe politique qui a constamment peur d'affronter le verdict des urnes, considérant le peuple comme nécessairement demeuré et inculte. Enfin, marrant...non, moi, ça ne me fait pas marrer, en fait.

    J'aime bien Bayrou parce que, parmi les pro-Européens, c'est le seul qui n'a pas peur d'y aller et de demander aux gens leur avis. Il était favorable à un référendum pour le Traité de Lisbonne et l'a conseillé en vain à Sarkozy.

    C'est tout à fait à raison qu'il juge, cette fois que c'est une erreur de construire l'avenir d'un pays contre son peuple.

    Je ne dis pas que je regrette le référendum, je dis qu’à l’égard des peuples il y a là pour le moins une maladresse. Pour un peuple, ça veut dire que c’est de l’extérieur que viennent les pressions qui vont réduire à une situation de plus en plus difficile […]. Sur le fond, considérer que c’est une victoire d’avoir interdit à un peuple de s’exprimer me paraît quelque chose de dangereux.

    Pas mieux.

    On a l'impression qu'une partie importante de la classe politique a peur de dire la vérité aux électeurs. Là, il fallait y aller, mais en revanche, franco : il fallait avoir le courage de dire aux Grecs, à la Démosthène, tiens, mesdames et messieurs, soit on refuse le plan européen mais on se démerde tout seul, soit on l'accepte mais il y a telle et telle condition à respecter. Faites votre choix.

    Quand on a foi en la démocratie, on en admet les aléas. Tiens, cela me fait penser à la Tunisie. Eh oui, là-bas, ce sont les Islamistes qui ont remporté le jackpot. Eh bien c'est comme cela, et personne n'y peut rien. On ne peut pas aller contre la volonté des peuples. Près de 80% des Tunisiens ont voté et c'est clair, il y en a presqu'une moitié qui souhaite un retour du spirituel dans le temporel. Évidemment, l'autre moitié n'a sans doute pas le même avis sur la chose. Mais bon, c'est le jeu de la démocratie, il faut le respecter.

    L'Algérie se serait certainement évité bien des malheurs si elle avait laissé à la fin des années 80 le FIS gouverner, l'armée se tenant à prudente distance des décisions des Islamistes. Le pays aurait sans doute passé une décennie sous le joug islamiste, après quoi, sa population se serait probablement lassée.

    Bref, la démocratie comporte bien des ingrédients, et c'est une recette assurément compliquée, une sauce longue à prendre. Mais à son départ, il y a le Démos et Δῆμος  en grec, cela signifie le peuple. CQFD.

  • Un coup d'état militaire en Grèce ? Mais non voyons !

    Et voilà : il a suffi d'un entrefilet dans une petite note d'une agence de presse grecque pour que la rumeur s'emballe. L'Nicolas a titré aussi sur la chose, mais pas seulement : le pourtant généralement perspicace Jean Véronis en a tiré quelques conclusions hâtives... Faut lire les notes jusqu'au bout : le précédent commandement avait été nommé par Nea Demokratia en 2009, le parti de la droite grecque.

    Papandréou joue une sacrée partie de poker : il doit absolument venir à bout de la dette de son pays, enfin, plus exactement, la stabiliser. Or, devinez un peu quel ÉNORME budget aspire une quantité énorme de ressources en Grèce ? Ben l'armée, pardi. Moi, je pense plutôt que ces promotions/rétrogradations/mutations préfigurent une cure d'amaigrissement assez monumentale dans la défense grecque.

    En tout cas, cela laisse à penser que le PASOK ne s'apprête pas à conserver le pouvoir : il est de tradition, en Grèce, d'opérer des changements favorables à son camp quand on s'apprête à tomber. Or, j'ai lu ailleurs que les députés grecs ne laisseraient pas Papandréou plonger son pays dans le gouffre en avalisant une procédure référendaire à tous les coups perdante.

    Il joue donc son va-tout et je comprends que dans cette histoire, il cherche surtout à placer ses potes aux postes intéressants.

  • La corde pour nous pendre...

    Je considère la situation de la Grèce, à l'heure actuelle, et je me dis vraiment que si on la lâche, c'est à dire qu'elle fait défaut de paiement, on est foutu. Que se diront les marchés ? Que l'euro n'est pas une monnaie fiable, que l'Europe n'est pas une entité sûre, et donc, que n'importe quel état européen peut faire défaut, désormais.

    Et là, je vous dresse le tableau de la suite : panique générale sur les marchés, personne ne sachant plus où placer ses fonds pour qu'ils soient sûrs. Je ne parle même pas des banques que tout le monde conchie imbécilement : si jamais les États crament, elles, elles sont carbonisées. Personne pour les recapitaliser, et des actifs pourris à la pelle. Y'aura plus que les belles démocraties que sont la Chine, les pétro-monarchies ou encore la Russie pour racheter pour l'euro symbolique toutes les banques européennes d'un coup. 

    Et là, ceux qui pleurent sur les salauds de banquiers qui se goinfrent auront une raison de pleurer pour quelque chose, parce que les Chinois, les Russes et consorts, ils ne nous feront pas de cadeau. Aucun.

    Ah oui, les Russes, vous savez les meilleurs alliés stratégiques de la France, selon Marine Le pen qui se pâme chaque fois qu'elle voit Poutine. Ben tiens, y'a une institution russe qui lui conviendrait bien à la Marine : l'asile de fous.

    En somme, si on ne tient pas le défilé des Thermopyles, les Perses, passent, quoi.

    Quand je pense qu'il y a des andouilles pour estimer qu'on a coulé trop de fric en Grèce, que les Grecs n'ont qu'à se démerder, ou encore qui comparent la situation grecque à celle de l'Argentine il y a 15 ans, en faisant valoir que cette dernière s'est finalement redressée. Tu parles, Charles...Il n'y avait pas de crise des dettes des États, à cette époque, et elle n'entraînait pas toute une zone dans sa chute.

    Bref, on a tous la corde autour du cou, mais le problème, c'est que c'est la même corde. Alors si jamais il y en a un qui est pendu, devinez un peu ce qu'il se passe pour les autres...

    Le truc, c'est qu'on a un gros souci ; on est dans la ligne de mire des agences de notation, et là, la politique économique de la France va être un exercice de haut équilibre :

    - soit on tente de réduire drastiquement les déficits en baissant la dépense publique et en montant les impôts, mais on casse la croissance. Perspectives de croissance en berne ? Tac, note dégradée par les agences.

    - soit on tente de relancer la croissance et on y va mollo sur les impôts, et dans ce cas, déficits, et paf, perspectives de croissance en berne, note dégradée.

    Il faut donc une équation gagnante, c'est à dire croissance + réduction des déficits. C'est exactement ce qu'a calculé Bayrou qui est convaincu qu'on ne peut pas s'en sortir sans associer les deux (d'où son fameux slogan, Produire, Instruire, Construire).

    Mais c'est pas joué. Ça va être très chaud. Super chaud, même. Sur le fil du rasoir. Un pas de côté, et on chute...

    Moi, je crois que les gens sont prêts à faire des efforts en général : tenez, prenez la Grèce. Les Grecs étaient résignés et admettaient d'en prendre plein la gueule quelque temps. Pourquoi sont-ils dans la rue aujourd'hui ? Parce que ce sont toujours les mêmes qui paient cash. Les petits, les salariés, les fonctionnaires, et pendant ce temps, les professions libérales continuent à frauder, les armateurs à être exemptés d'impôts et l'église orthodoxe à ne pas payer un kopeck de taxes foncières alors que les Grrecs ordinaires la paient 6 ou 7 fois. Je serais là-bas, moi, pour une fois, je serais un chasseur de koulaks, et pourtant, ceux qui me lisent savent que ce n'est pas vraiment la ligne du blogue...Dans une crise d'une telle ampleur, il faut être irresponsable pour ne pas partager l'effort. Et pourtant, le gouvernement local est censé être socialiste...Comme quoi, nul n'est prophète en son pays !

    Il faudra donc avoir en permanence le souci de la justice, quoi qu'il advienne dans l'avenir pour la France. C'est le seul fil auquel tous les Français sans distinction peuvent accepter de se rattacher.