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Politique - Page 4

  • Les accusations délirantes de Corinne Lepage

    Quand on entend quelque chose de délirant on hésite toujours entre deux attitudes : soit on répond publiquement mais on risque de propager soit on renonce à alimenter le délire mais dans ce cas on donne l'impression de donner quitus à l'adversaire.

    Corinne Lepage accuse le MoDem d'emplois fictifs. C'est faux à 100% et je reconnais bien chez elle l'aigreur et la langue de vipère que j'ai côtoyée à quelques reprises au siège du MoDem.

    C'est extrêmement simple : une assistante parlementaire a été rétribuée pour un mi-temps sur l'enveloppe d'un euro-députée du MoDem. Elle a complété cet emploi à mi-temps par un autre mi-temps au siège du MoDem comme secrétaire. Et bien entendu, le deuxième mi-temps a été payé par le MoDem, les fiches de salaire sont disponibles. Cette assistante a été régulièrement vue à Bruxelles ou auprès de son eurodéputée, on frise la diffamation dans cette histoire. 

    Rien que de normal. Rien d'illégal. Encore heureux, dans ce pays, quand on n'a pas beaucoup de moyens, qu'on puisse cumuler des mi-temps.

    On se doute bien que s'il y avait là la moindre irrégularité le Parquet aurait réagi au quart de tour.

    L'accusation vient quand même de quelqu'un qui faisait campagne dans le dos contre le parti auquel elle était alliée dès 2009 et qui a poursuivi son oeuvre destructrice pendant les régionales de 2010. Comme par hasard, les accusations sont sorties après sa propre mandature car il faut bien dire qu'elle tenait son élection au soutien du MoDem et à rien d'autre. Dès qu'elle s'est présentée seule, en 2014, elle a fait un score ridicule. Comme pa hasard, le livre chargeant le MoDem est paru en 2015. Quel hasard...

  • En marche...sur des oeufs !

    Macron est donc président. Je m'en réjouis tout en l'invitant à mener une politique vraiment différente de celle des Socialistes et pas seulement dans le domaine économique : je pense aussi à la culture et à l'éducation.

    Chaque étape va être difficile. La nomination du Premier Ministre est à haut risque et doit être parfaitement calibrée. Une large partie de l'électorat de Macron, près de deux tiers, je dirais, vient de la gauche modérée (je me base sur le premier tour). Le tiers restant vient du centre et du centre-droit. 

    Qu'il nomme un premier ministre à droite ou, tout du moins, ne faisant pas consensus dans la gauche modérée et il perd une partie de cet électorat. 

    S'il nomme un ancien Socialiste il sera vu comme le successeur de Hollande et perdra l'électorat de centre-droit.

    Un vrai casse-tête. Il faut aussi que cela soit quelqu'un qui ait de la bouteille sinon il sera difficile de s'imposer et de diriger l'équipe.

    On pourrait penser à Borloo mais ce dernier l'a soutenu très tardivement, une fois la qualification de Macron assurée et les échanges qui avaient précédé ne s'étaient pas bien passé. Borloo passe bien auprès de l'électorat de Macron mais est-il fiable pour Macron ?

    Des femmes centristes comme Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez ou Anne-Marie Idrac pourraient être une alternative mais elles auront un déficit de notoriété qu'il sera difficile de combler. Marielle de Sarnez a l'avantage d'avoir une véritable connaissance des arcanes de la politique.

    On va me dire que je suis partisan, mais il faut admettre que François Bayrou a l'avantage d'être à peu près équidistant de tout le monde. Il a de l'expérience, on peut dire que Macron n'aurait pas passé le premier tour sans lui, il est apprécié au centre et dans la gauche modérée et pas détesté ailleurs bien que la droite ait encore de la rancoeur pour son vote en faveur de Hollande.

    Une étape difficile pour Emmanuel Macron. Un premier ministre ne peut pas être seulement un techno, il lui faut aussi un poids politique.

     L'autre étape, ça va être les législatives. Pas de faux pas, surtout, et ça commence par la nomination du gouvernement, justement...Tout le monde veut la peau d'En marche, la droite républicaine peut-être un peu moins que les autres.

    Il faut donc être premier et se montrer capable de remporter des duels, des triangulaires et des quadrangulaires. Cela pourrait sérieusement se gâter s'il y a des triangulaires avec la France insoumise car cette dernière peut bénéficier d'une réserve de voix au sein du PS de Hamon devenu peu ou prou celui des frondeurs. Il y a des circonscriptions où Mélenchon est arrivé en tête et pas mal d'autres où Marine Le pen était en tête au premier et au second tour. Il est quasi acté que cette fois, le FN aura un petit groupe de députés.

    Une deuxième campagne commence...

  • L'erreur stratégique de Marine Le pen

    Marine Le pen m'a vraiment surpris lors du du débat télévisé du second tour. On a eu l'impression qu'elle avait vraiment mal jaugé Emmanuel Macron. Je pense que face aux Socialistes ou à la droite, elle est souvent à l'aise parce qu'elle pointe directement leurs contradictions et leurs hypocrisies. Mais Macron ne rentre pas dans cette catégorie-là. Essayer de lui faire dire qu'il avait honte ou qu'il regrettait ce qu'il avait dit, était ou proposait, a été un échec complet.

    Je me serais attendu à ce qu'elle prépare le débat, il n'en était rien. Des erreurs énormes, comme celles qu'elle a faites sur l'euro ou sur l'ECU me stupéfient alors que Macron en face était vraiment carré.

    Mais l'erreur la plus conséquente, c'est de ne pas avoir parlé à la France. Le débat n'a été qu'invectives contre Emmanuel Macron alors qu'on se serait attendu à ce qu'elle déroule son programme et le précise. 

    Elle s'est emmêlée les pinceaux à plusieurs reprises et a démontré qu'elle ne maîtrisait pas les sujets.

    Cela ne fera sans doute pas bouger les intentions de vote mais cela met fin à tout espoir de progression pour elle. Jusqu'à ce débat, elle pouvait encore espérer remonter la pente. Désormais, ses chances sont minces, son seul espoir étant de voir l'abstention lui donner un coup de main inattendu.

  • Halte aux consignes de vote !

    Disons-le clairement : les consignes de vote n'apportent rien. Fondamentalement, les gens votent bien ce qu'ils ont envie de voter. Qu'un responsable politique donne son avis, soit admettons à la rigueur, et encore, je me demande jusqu'à quel point cela n'est pas contre-productif.

    Les ralliements de has been, du show bizz, de stars ultra-privilégiées, d'intellectuels de toutes sortes habitués des cafés de Saint-Germain, alors là, pitié, non. Taisez-vous les gars : je suis dans le camp de Macron et je ne vous supporte déjà pas, alors vous imaginez ce que vous produisez sur un électeur de Mélenchon ou même de Hamon ?

    Alors j'ai une bonne suggestion de campagne de second tour : les élites auto-proclamées ferment leur gueule et laissent les deux candidats de second tour débattre projet contre projet et tenter de convaincre les Français.

    Voilà.

    Que cela ne nous empêche pas de discuter pour le plaisir entre militants et/ou blogueurs, évidemment, y'a pas de mal à se faire du bien.

  • Ce que j'ai aimé chez Macron

    Les résultats sont donc tombés pour le premier tour de la présidentielle. Emmanuel Macron est qualifié pour le deuxième tour. Finalement, Marine Le pen est encore celle qui ne s'en sort pas si bien que cela : on lui prédisait une première place radieuse et finalement, elle a dû batailler ferme. Fillon a finalement limité la casse et il faut admettre que Mélenchon a fait une campagne extraordinaire.

    Ce que j'ai aimé chez Macron, je ne surprendrai personne en le disant, c'est d'abord que Bayrou l'a rejoint, ma principale motivation pour voter pour lui.

    Mais il n'y a pas que ça.

    J'ai apprécié deux choses dans sa manière de mener sa campagne :

    1.Il n'a jamais cherché à dénigrer ses adversaire et a toujours fait campagne en mettant en avant ses idées au lieu de chercher à démolir le programme des autres. De plus, quand il y avait des idées qu'il partageait chez les autres, que ce soit à gauche ou à droite, il leur en a toujours donné quitus et l'a reconnu. Il s'est toujours montrer respectueux, très élégant avec Pénélope Fillon, par exemple, ce que je porte à son crédit.

    2. Aucune casserole. Il n'a aucune casserole. Ce n'est pas faute que ses adversaires en aient cherché mais rien à faire, ils n'ont rien trouvé. C'est donc un homme honnête et c'est une vertu assez rare.

    Sur son programme, je suis assez mitigé mais je lui reconnais un grand mérite : pas d'inventaire à la Prévert, pas de promesses mirifiques, pas de mensonges, et finalement, un assez bon souci de la protection sociale et de la solidarité sans pour autant entraver les circuits économiques. Un bon compromis, dans l'ensemble, même s'il y manque, à mon avis, les coups de génie et le supplément d'âme que seul un homme comme Bayrou peut apporter.

    Il reste maintenant une autre marche à franchir : le second tour. Il ne faudra surtout pas sous-estimer Marine Le pen. Elle s'appuie sur la France des oubliés dont on continue à ne pas assez parler à mon goût. Et je ne veux pas seulement qu'on leur parle mais aussi qu'on leur propose quelque chose de concret.

    Par exemple, j'ai appris récemment que la ligne de train qui va d'Angoulême à Limoges allait être supprimée. C'est une véritable catastrophe. Que vont faire ceux qui galéraient déjà en faisant une à deux heures de train aller et retour pour travailler dans la capitale ? Où est le maillage du territoire qui est censé apporter un développement pour tous ?

    J'ai longtemps été d'obédience libérale, mais au fil du temps, j'en infléchis certains accents. Pour assurer un développement économique sans disparités honteuses, à côté du secteur privé, il faut aussi un état stratège pour les infrastructures, communication et transports. Cela me semble vital, même. Les réseaux ferrés sont sous-entretenus, certains secteurs ne sont pas couverts par la téléphonie. C'est à l'État d'intervenir, soit par un cahier des charges avec les opérateurs privés, soit directement, afin de rétablir une couverture pour tous. L'égalité des chances à laquelle je suis très attaché est à ce prix. J'espère entendre Emmanuel Macron s'exprimer sur ce sujet, et, à défaut, le MoDem que j'aime, Marielle de Sarnez, François Bayrou, le lui souffler.

  • Si Macron gagne, il y aura un bouleversement politique sans précédent

    J'ai écouté plusieurs émissions politiques récemment et pas mal discuté en famille du premier tour qui s'annonce. On sait que quatre candidats peuvent désormais prétendre à la qualification pour le second tour : Emmanuel Macron, Marine Le pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon. Sauf séisme improbable, les autres sont désormais hors course.

    La réforme du non-cumul des mandats est effective dès les prochaines élections législatives et on en voit déjà les premières conséquences : des poids lourds importants de la politique renoncent à se présenter car ils donnent la priorité à leur mandat local.

    En Marche et Macron ont comme caractéristiques de ne devoir rien à personne. Ils ne dépendent ni d'un gros parti ni de forces occultes. Les adversaires de Macron ont désespérément cherché un moyen de le discréditer, ils n'y sont pas parvenus. Rien du côté de Médiapart, rien non plus au Canard Enchaîné. Circulez, ce gars est réglo sur tous les plans. Y'a rien à voir.

    S'il gagne, on va donc voir une toute nouvelle génération émerger à l'Assemblée nationale. Oh, il y aura bien quelques ralliés, mais ils ne sont pas si nombreux et ils n'excéderont à eux tous pas un tiers des candidatures. Du sang neuf partout, autrement dit.

    De toutes façons, tous les partis seront conduits à cause du non-cumul à mettre en avant au minimum des figures moins connues.

    Il y a un second point sur lequel je m'interroge : la cinquième république survivra-t-elle à cette élection ? Soit elle fonctionne comme elle a été conçue et a toujours fonctionné et elle donne une majorité suffisante au gagnant soit l'assemblée nationale se morcelle du fait de probables quadrangulaires entre quatre forces sensiblement égales en voix. Dans le second cas, si personne n'a la majorité, je me demande ce qu'il se passera. Est-ce qu'on en viendra à des majorités de projet plutôt qu'à une majorité politique sur tout le quinquennat ? Il faudrait alors que la classe politique gagne en maturité politique. En tout cas, si cela se produit, je crois qu'une force centrale aura plus de facilité à s'accorder avec divers partenaires qu'une force clivante de droite ou de gauche.

    Dernier point, enfin, dans l'hypothèse d'une victoire de Macron, de Marine Le pen ou de Jean-Luc Mélenchon, les partis de gouvernement seront battus sèchement et écartés du pouvoir car leur déroute suivra aux législatives qui suivront. Ce sera un fait sans précédent dans l'histoire de la Cinquième République. Je ne cache pas que je préfère qu'il se produise avec Emmanuel Macron plutôt qu'avec Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le pen, évidemment...Si l'un de ces deux-là venaient à gagner, cent contre un qu'il va y avoir de très violentes embardées sur les marchés boursiers. On peut s'en tamponner mais on doit penser que nos économies ordinaires sont souvent constituées d'actions et d'obligations derrière les noms abscons que portent les produits financiers des banques. 

    Je serai en tout cas sur les charbons ardents jusqu'à la dernière seconde. Au-delà des considérations partisanes, cette élection est un feuilleton passionnant pour le blogueur politique que je suis.

  • Un débat équilibré et policé

    Comme dix autres millions de Français, j'ai suivi le débat d'hier. Je dois dire que je l'ai trouvé de bonne qualité et dans l'ensemble respectueux. Il n'y a eu globalement pas d'invectives, tout juste deux à trois petits éclats. Chacun a été à la place qui a été la sienne, chaque positionnement politique étant clairement identifiable.

    Si je ne partage pas les idées de Jean-Luc Mélenchon, j'avoue que je raffole de son sens de l'humour. On peut dire qu'il a animé la soirée. J'apprécie chez Macron le soin tout particulier qu'il a de ne pas faire d'attaques ad hominem mais de toujours rester sur le terrain des idées et des propositions.

    J'ai trouve que les journalistes étaient calmes et sereins et animaient avec tempérance le débat.

    J'aurais aimé que l'on discute davantage de la question du financement des mesures. Je n'ai pas été surpris par les propositions émises par les candidats, je les suis tous depuis un moment et je sais à peu près quel est leur programme.

    Je vais continuer à comparer les programmes dans un prochain billet en incluant tous les candidats qualifiés pour le premier tour de la présidentielle.

  • Sur la corde raide...

    La prudence est de mise dans cette présidentielle. L'erreur serait de croire François Fillon hors-course. En réalité, le vote est extraordinairement volatil, et, malheureusement, particulièrement celui du centre. Emmanuel Macron est donc le plus directement concerné. Ses intentions de vote peuvent à tout moment s'effondrer et l'hypothèse Juppé a montré à quel point elles pouvaient être mobiles dans les derniers sondages.

    François Fillon peut très bien gagner son pari, parvenir à mobiliser son électorat en jouant le martyr et accéder au second tour.

    Marine Le pen est la candidate la plus à l'abri d'un retournement, son électorat est très fiable et très sûr. 

    Emmanuel Macron doit faire aussi attention sur sa gauche. Hamon ou Mélenchon peuvent jaillir à tous moments. Il devrait s'appuyer davantage sur François Bayrou et, par exemple, charger ce dernier de faire un signe fort au monde enseignant car Bayrou est la seule figure qui inspire aux professeurs de la confiance. Ils se méfient de Macron et celui-ci devrait y prêter plus d'attention.

    Tout est ouvert. 

    Il faut à tout prix éviter les gaffes dans les éléments de langage et se positionner intelligemment sur les points essentiels du programme en ayant à l'esprit que les Français veulent de  l'espoir, de la justice, de la sincérité et de la sécurité dans tous les domaines.

  • La réforme des retraites, programmes présidentiels

    Nous savons tous que notre système de retraites est à bout de souffle en l'état. Je ne crois pas qu'il ait été si mauvais que cela, d'ailleurs, mais je pense plutôt qu'il paie cash 40 ans de chômage qui ont été autant de cotisations en moins.

    François Fillon le compte au chapitre de la dette. Il veut reculer l'âge du départ à 65 ans, aligner tous les régimes, fusionner retraites de base et retraites complémentaires et, conséquence logique, engager un processus mixte de retraites par capitalisation. C'est une solution très brutale qui met fin à l'héritage du CNR et laissera sur le carreau tous les petits et les victimes du chômage. Comment feront-ils pour cotiser suffisamment ? Quid de la solidarité ?

    Emmanuel Macron maintient l'âge de départ à la retraite à 62 ans mais compte aligner régimes spéciaux et régimes privés. François Bayrou avait très justement fait observer un jour à propos de ce genre de solutions qu'elle n'était pas très correcte pour ceux qui s'étaient engagés avec l'idée de bénéficier de cet avantage car cela revient à modifier les termes du contrat. Je comprends que cette solution est inéluctable, mais je crois qu'il faudrait trouver un glissement progressif, étalé sur plus que cinq années comme le propose Emmanuel Macron, pour que la mesure soit acceptée dans l'opinion.

    Je souscris en revanche pleinement au deuxième aspect de son projet : la retraite par points. Macron va même plus loin que le système par points que le MoDem a proposé pendant longtemps en suggérant la mise en place des comptes notionnels, système en vigueur en Suède. Le principe en est simple : on calcule une espérance de vie théorique et un seuil de fin d'activité. Pour chaque année au-delà de ce seuil, la somme moyenne qui sert à déterminer la future retraite est recalculée de manière à augmenter. On aboutit alors au résultat suivant : plus on part tard à la retraite, plus le montant de la pension est élevé. Je trouve que c'est une bonne proposition.

    Marine Le pen propose de rétablir le départ à la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisation. La candidate du FN compte financer cette mesure par des économies qu'elle compte tirer de la sortie de l'euro et le quasi-arrêt de l'immigration. J'attends toujours la preuve de ces futurs revenus. Le problème, c'est que Madame Le pen n'a pas tout écrit dans son programme puisqu'elle a  dit aussi la chose suivante

    « Si après avoir fait (toutes ces économies), on s'aperçoit que nous sommes obligés de nous tourner vers vous, Français, pour vous demander de faire un certain nombre de sacrifices, alors nous le ferons, nous reviendrons vers vous, et vous comprendrez pourquoi. »

    Ce que je comprends de ces propos c'est qu'il n'y a pas d'engagement sur les montants des retraites et surtout que la promesse du projet n'est pas du tout pérenne. Voilà donc une mesure en peau de lapin...

    Benoît Hamon me semble vouloir laisser à peu près les choses en l'état. C'est un aspect qui est très peu développé dans son programme, pour une raison que j'ignore. Il y a quelques mesures de revalorisation et une prise en compte de la pénibilité plus importante. Laisser les choses en l'état nous conduit inéluctablement à la banqueroute, on le sait. Ce n'est donc pas une solution viable à mes yeux.

    Jean-Luc Mélenchon, comme Marine Le pen, veut aussi rétablir la retraite à 60 ans et 40 annuités de cotisation, avec au passage une idée assez originale : payer les femmes le même salaire que les hommes à poste égal. C'est ce manque à gagner qui aurait plombé les régimes de retraites. Je souscris à cette idée, naturellement, mais je doute que cela soit suffisant pour équilibrer les comptes des retraites pour une simple raison, c'est que souvent, les femmes n'ont justement pas le même poste que les hommes. J'apprécierais néanmoins de la voir intégrée dans le programme du MoDem, de François Bayrou et d'Emmanuel Macron. L'inconvénient, c'est que cela ne se fera pas d'un coup de baguette magique. C'est une réforme de fond, mais elle ne répond pas à l'urgence.

    Nicolas Dupont-Aignan propose de maintenir le système en l'état. Il fait d'ailleurs une observation qui me paraît pertinente sur le recul de l'âge de départ à la retraite : le taux de chômage des 63-67 ans serait tel que la mesure ne sera pas efficace et qu'elle risquerait même de coûter plus cher que la situation actuelle. Pour lui, la solution, c'est de relancer l'emploi car cela augmente le nombre de cotisants. Le raisonnement n'est certes pas faux, mais qui peut garantir que chômage baisse de deux millions en un temps record, car c'est son pari ? Bien trop incertain, aucun pays n'est parvenu, avec une population comparable à la nôtre, à réaliser une telle performance. Je note qu'il est favorable à un décompte par points et un régime universel.

    Nathalie Arthaud , j'ai eu plus de mal à trouver le programme, mais je l'ai :  37.5 années de cotisation, alignement de tous les régimes sur le plus favorable, plus de cotisations et à la place un impôt sur le patronat. De toutes façons, on sait que Lutte Ouvrière rejette la démocratie libérale et l'économie de marché. Difficile d'analyser leurs propositions dans le contexte qui est le nôtre. Si elles étaient appliquées dans la société telle qu'elle fonctionne, elles aboutiraient en un temps record à un effondrement, et dans un autre système, à chacun de voir sir le Venezuela, la Corée du Nord ou même l'ancienne Union soviétique lui semble un modèle enviable...

  • Retrait de Fillon, attention au déni de démocratie...

    Je pense que ma note va surprendre dans le contexte tel qu'il est mais j'avoue que je suis tout de même quelque peu troublé par l'agitation et l'effervescence autour de Fillon.

    Bien sûr, ce n'est pas excusable d'avoir utilisé des fonds publics pour salarier sa famille et surtout un délit si la dite famille n'a pas effectué les missions qu'elle était censée réaliser. MAIS, il ne faut pas non plus oublier qu'un bon quart des parlementaires est dans une situation comparable depuis longtemps sous pas mal d'égards. Vivement une loi qui interdise de recruter des membres de sa propre famille, comme le propose Macron, je pense que cela sera plus sain et évitera des épisodes comme ceux que nous connaissons aujourd'hui.

    Il y a un autre point : il faut tout de même se souvenir que Fillon a nommément et largement été désigné par plus de trois millions de votants pour représenter la droite. En comptant la participation de la gauche, on peut même dire qu'il a rassemblé sur sa tête près des trois quarts des votes des sympathisants de droite qui ont participé à la primaire. Ces électeurs-là ont très clairement écarté Alain Juppé.

    Et là, il y a quand même quelque chose qui me chiffonne : exercer des pressions pour l'amener à se retirer, quelles que soient ses fautes, est-ce que ce n'est pas un déni de démocratie envers ceux qui l'ont choisi ? Il ne représente pas l'avis des Français, soit, mais cela, c'est bien le travers de la primaire qui tend à radicaliser les choix, ce dont Bayrou se défie de longue date. Soit on fait une primaire et on en respecte les conséquences, soit on n'en fait pas, mais on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.

    Je suis de culture démocrate. Cela me gêne que cela soient des sondages et des médias qui fixent la légitimité de François Fillon à représenter sa famille politique même si j'admets qu'après tout, ce ne sont pas vraiment mes oignions. 

    A débattre.