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débat

  • Un débat équilibré et policé

    Comme dix autres millions de Français, j'ai suivi le débat d'hier. Je dois dire que je l'ai trouvé de bonne qualité et dans l'ensemble respectueux. Il n'y a eu globalement pas d'invectives, tout juste deux à trois petits éclats. Chacun a été à la place qui a été la sienne, chaque positionnement politique étant clairement identifiable.

    Si je ne partage pas les idées de Jean-Luc Mélenchon, j'avoue que je raffole de son sens de l'humour. On peut dire qu'il a animé la soirée. J'apprécie chez Macron le soin tout particulier qu'il a de ne pas faire d'attaques ad hominem mais de toujours rester sur le terrain des idées et des propositions.

    J'ai trouve que les journalistes étaient calmes et sereins et animaient avec tempérance le débat.

    J'aurais aimé que l'on discute davantage de la question du financement des mesures. Je n'ai pas été surpris par les propositions émises par les candidats, je les suis tous depuis un moment et je sais à peu près quel est leur programme.

    Je vais continuer à comparer les programmes dans un prochain billet en incluant tous les candidats qualifiés pour le premier tour de la présidentielle.

  • Un débat sur l'Islam, l'immigration et la France un peu biaisé

    Ce matin, LOmiG m'interpelle pour me demander mon avis. Accoyer, le Président de l'Assemblée Nationale a refusé d'accueillir un débat sur l'Islam, l'immigration et les dangers que l'un et l'autre feraient peser sur la France. LOmiG est indigné.

    Cela ne me gêne pas qu'il y ait des débats sur la pertinence de l'immigration ou non à l'Assemblée Nationale. En revanche, il existe des Français musulmans, et cela me gêne que l'Assemblée Nationale, qui est notre principale représentation, avec la Présidence, devienne le lieu d'une stigmatisation particulière. L'Assemblée Nationale a vocation à débattre du bien commun, pas à pointer du doigt certains d'entre nous. 

    Accoyer n'a rien annulé, pas plus que l'UMP, au demeurant. L'un et l'autre ont simplement refusé d'accueillir dans leurs murs le dit débat, ce qui est leur droit le plus strict.

    Il n'y a donc rien de choquant dans cette histoire. Je me serais insurgé s'il s'était agi d'un arrêté préfectoral, mais ce n'est pas le cas. Quand à l'intervention du Président du CFCM, bienvenue dans le monde réel, LOmiG : cela fait un moment que toutes sortes de lobbies tentent de faire pression sur notre assemblée, qui pour obtenir des ristournes de TVA, qui pour vendre des avions à l'armée française, qui pour plaider la cause des gentils délinquants multi-récidivistes et cetera. Peu importe la forme que prennent ces lobbies (groupes de pression, émissaires discrets, syndicats, associations, mouvements humanitaires, et cetera...). Ce qui compte, c'est qu'il n'y ait pas conflit d'intérêt. Si le fils d'Accoyer ou Accoyer lui-même eût été président du CFCM, nul doute qu'il y eût eu conflit (encore que dans la république de Nicolas Sarkozy, cela me fait doucement rigoler de le souligner...). Mais ce n'est nullement le cas.

    Bref, la Droite Libre a le droit d'organiser les débats qu'elle veut, et le Président de l'Assemblée Nationale a le droit de refuser de les accueillir. Liberté pour chacun, et voilà...

  • Le débat Sarkozy Royal

    Pour ma part j’ai trouvé quelques points de débat intéressants: Bon, très clairement, Ségolène Royal table sur une croissance de 2.5 pour financer son programme: cela sent un peu la baguette magique: la France est à 1.5 depuis 5 ans. C’est ce que je reproche à DSK qui a lancé le principe, c’est de faire des prévisions sur une croissance qu’il n’a pas. A noter que Sarkozy fait le même calcul pour pouvoir réduire les impôts. Là-dessus, il a dit des choses intéressantes en notant que c’était la croissance qui finançait les programmes: pour ma part, j’ai senti du Christian Blanc dans ces remarques.

    Ségolène a un plan B pour financer ses dépenses: la taxation des bénéfices boursiers.Ce n’est pas à mon avis un très bon plan, mais c’en est un tout de même.

    Elle a promis d’affecter les surplus fiscaux, au-delà de 2.5 de croissance au remboursement de la dette: je ne manquerais pas de le lui rappeler dans un éditorial, si elle est élue présidente, et que ce cas de figure se présente.

    Je l’ai trouvée intéressante sur la décentralisation: elle a raison, c’est en effet le bordell parce qu’il y a des doubles emplois et parce que les compétences ne sont pas clarifiées: résultat on dépense bien plus partout. Marrant d’ailleurs, sur l’éducation, ils ont parlé des ouvriers de service (les TOS) et c’est justement l’exemple d’une territorialisation ratée car au final, cela coûte plus cher que le statut de fonctionnaire d’état. On veut contrôler aujourd’hui les dépenses de l’état, mais on regarde pas celles des départements et des régions: on ferait bien de s’y intéresser, parce que là-bas, ça dépense aussi à tour de bras, et pas à bon escient.

    Pour le nucléaire, les deux candidats peuvent retourner sur les bancs d'école : en réalité, 17% c'est la part du nucléaire dans la consommation énergétique totale de la France.

    La part du nucléaire dans l'électricité, c'est 88% et par ailleurs l'EPR est un réacteur de 3ème génération !

    J'ai trouvé intéressant les remarques de Royal sur sa volonté de mieux répartir les aides des collectivités vers les PME. Là, on se rapproche du programme de l'UDF, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire.

    Ce que j'ai aimé c'est un passage qui était du pur Christian Blanc dans le texte : à croire qu'elle avait lu la Croissance et le Chaos lorsqu'elle a expliqué qu'il fallait rapprocher Universités et Entreprises avec l'aide des Collectivités Locales. Elle a eu l'honnêteté de reconnaître le mérite du principe des Pôles de compétitivité, et bien mis en avant, là encore ce que Christian Blanc condamne : la bureaucratie de Bercy. Elle a à juste titre rapproché cela des problèmes de décentralisation. Sur l'économie, clairement, je l'ai trouvée bien plus intéressante par rapport à ce que j'avais pu entendre jusqu'ici. Je pense, cela dit, que sur l'intérêt des pôles de compétitivité, Nicolas Sarkozy est lui aussi d'accord avec Christian Blanc, et, sur ce point, j'ai trouvé que les deux candidats allaient dans le bon sens. Toutefois à la pratique, je constate que pour l'instant, Nicolas Sarkozy n'est pas parvenu à les mettre en oeuvre efficacement.

    Je suis impressionné : c'est très exactement ce que propose Christian Blanc. 

    J'ai trouvé le débat sur les 35 heures surréaliste : en effet, pourquoi Nicolas Sarkozy ne les a pas supprimées puisqu'il vient d'avoir le pouvoir pendant 5 années ? Si tout le monde admet que c'est une base, ce qui compte c'est de pouvoir faire des heures en plus sur cette base, et puis voilà. Manifestement, Ségolène Royal a renoncé à légiférer là-dessus, ou, tout du moins, pas sans un accord branche par branche des partenaires sociaux. Cela me semble le plus réaliste, en effet. 

    Sur l'immigration, ils sont sur le principe d'accord, mais pas sur la pratique : traitement au cas par cas. Le problème, c'est que Nicolas Sarkozy, n'a pas appliqué cette méthode, jusqu'ici, en avançant des objectifs chiffrés avant le traitement des dossiers, ce qui est contradictoire. 

     Sur l'école, je pense que Nicolas Sarkozy a raison de proposer des études du soir : le problème des collégiens, aujourd'hui, c'est l'organisation de leur travail. Je pense que les études du soir, à condition qu'elles soient bien fixées le soir, sont une solution efficace. Encore faudrait que le principe ne soit pas détourné. Dans les Hauts de Seine, cela a été mis en place, mais le problème, c'est que les enseignants les font pendant la journée, parfois tout bêtement pour un problème de possibilité de plages horaires d'ouverture des établissements scolaires. Une bonne idée, donc, mais, à améliorer et il faut en surveiller l'application.

    Je dois ajouter  enfin que je juge les réactions de la presse nationale tant écrite que télévisée d'une nullité affligeante : pas une réflexion sur le fond que des commérages "tactiques" comme ils disent. Nulles, pitoyables, et sans intérêt. 

     

    Transcription du débat sur le site du Nouvel Observateur 

  • Nicolas Sarkozy aurait-il peur d'internet ?

    On savait déjà que Nicolas Sarkozy ne se sentait pas chez lui dans le 93 et particulièrement sur la dalle d'Argenteuil. Mais aujourd'hui, alors que François Bayrou lui propose, ainsi qu'à Ségolène Royal et Jean-Marie Le pen, un débat équitable sur la Toile, ce dernier refuse. Peur de quoi ? Du débat d'idées ? Des internautes ? de la blogopshère ?

    Plusieurs blogs et sites collaboratifs ont fait savoir qu'ils étaient pourtant prêts à accueillir un tel débat. L'idée a fait notamment son chemin sur AgoraVox, et Carlo Revelli et son équipe ont clairement proposé de se charger de son organisation.

    Mais voilà, alors que Ségolène Royal et Jean-Marie Le pen acceptaient le principe d'un tel débat, que François Bayrou était lui-même prêt à élargir aux petits candidats un tel espace de confrontation, l'ex-premier flic de France s'est dérobé. Ce n'est pas à son honneur, et ce n'est pas en fuyant et en esquivant le face à face qu'il parviendra à capitaliser la confiance sur sa personne.

    Car enfin, que craint-il exactement ? La vacuité de son programme ? Ses promesses démagogiques ? Ses propos outranciers ? Ses soucis fiscaux et immobiliers à Neuilly ? Le soutien de Simone Veil ?

     Vous nous volez notre débat, Monsieur Sarkozy, et faites preuve de mépris envers le petit peuple de la Toile.